Disclaimer : les personnages sont de JK Rowling, l'histoire de enlightenedkitty.

Chapitre trente-huit.

Les derniers mois de cours se passèrent rapidement, entrecoupés de nombreuses célébrations. Minerva reprit la direction de l'école, le temps de la convalescence d'Albus. Il ne retrouva jamais, cependant, autant de pouvoirs qu'il en avait eus. Il prit officiellement sa retraite le premier juillet, et le Bureau des Gouverneurs élut avec une majorité écrasante Minerva à sa succession.

Hermione retourna ensuite à Londres, vers le nouvel appartement que le Ministère lui alloua, mais en toute franchise, elle était surprise de ne pas être toujours à Poudlard, et que Minerva ne lui ait pas offert le poste de Professeur de Métamorphoses – considérant ses compétences en tant que meilleure élève de Minerva. Surprise, et un peu déçue également. D'un autre côté, elle était contente d'avoir quitté le château, même si Severus, Minerva et Anne lui manquaient. Severus surtout.

Ils s'étaient quittés sur une situation ambiguë quand elle était partie à la fin de l'année scolaire, et elle hésitait à le contacter depuis son arrivée à Londres, de peur d'entendre ce qu'il dirait – plus particulièrement, d'entendre la façon dont il mettrait fin à leur relation.

Elle reprit donc son travail d'Auror immédiatement, et se rendit compte qu'elle avait du mal à se réadapter à la vie de bureau. Fudge avait été poussé à la démission, et Arthur Weasley l'avait remplacé en tant que Ministre de la Magie. Même si plus d'une personne avait insisté pour que ce poste revienne à Harry Potter, celui-ci avait poliment décliné.

Hermione se surprit à vérifier – de temps en temps au début, puis toutes les semaines, et tous les jours vers la fin du mois d'août – si le poste à Poudlard avait trouvé preneur. Finalement, elle s'autorisa à reconnaître que Poudlard lui manquait pour autre chose que la compagnie.

Le lundi de la dernière semaine d'août, elle remarqua que le poste de professeur de Défense avait été attribué. Elle sourit en se demandant quelle crétin ils avaient pu dénicher. Pourtant, il n'y avait toujours rien qui filtrait sur la personne qui reprendrait le cours de Métamorphoses, et elle se demandait si elle devait ou non envoyer un hibou à la Directrice, elle était allée jusqu'à écrire quelques mots de salutation en haut d'un parchemin avant de le déchirer. Minerva l'aurait certainement contactée de son côté si elle avait voulu d'elle.

Elle fixa la paperasse entassée sur son bureau sans la voir.

« Hé, Mione ! »

La voix de Ron la tira de sa rêverie avec un sursaut, et elle lui fit les gros yeux alors qu'il avançait vers son bureau.

« Hé, ça va pas ? » l'interpella-t-elle, lui adressant son pire regard de reproche. « J'essaie de finir de la paperasse. »

« La même paperasse que tu as commencée il y a une heure ? » se moqua-t-il, avant que sa voix ne prenne soudain un ton plus sérieux. « Tu n'es pas encore au courant, si ? »

« Au courant de quoi ? »

« Il l'a finalement fait ! Il démissionne ! »

« De qui est-ce que tu parles, Ron ? » demanda Hermione, impatiente.

« Harry ! C'est sa dernière semaine ! »

« Mais qu'est-ce que tu racontes ? Il ne m'a rien dit à ce sujet. »

Ron secoua la tête. « A moi non plus. C'est Kingsley qui vient de m'informer que je devrais reprendre certains de ses dossiers à partir de la semaine prochaine. »

Hermione fronça les sourcils. « Où est-ce qu'il est ? Je crois que nous devrions avoir une petite discussion avec lui. »

« Il est sorti, une affaire en cours. Il devrait être de retour dans l'après-midi. Je vais aller voir si papa est au courant de quelque chose. »

Ron disparut, laissant Hermione bouder toute seule. Soudain, elle détestait son travail, elle détestait Harry qui la laissait tomber, et spécialement parce qu'il le faisait sans lui en avoir parlé avant.

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Harry était chez lui, en train de lire sur le canapé quand elle lui passa un coup de cheminée plus tard. Sur son invitation, elle traversa les flammes vertes pour le rejoindre dans son salon. Hermione prit un moment pour l'observer. Une tristesse tranquille était descendue sur lui depuis la mort de Drago, et ses yeux verts avaient perdu un peu de leur éclat.

« Je suis sûr que je sais pourquoi tu es là, » annonça-t-il, réprimant un sourire et posant son livre.

« Pour découvrir pourquoi je suis la dernière au courant que mon meilleur ami démissionne ? »

La voix d'Hermione était chargée d'une colère tranquille qu'il attribua au temps qu'elle avait passé ces derniers temps avec Severus Snape.

« Je voulais te le dire moi-même – et à Ron aussi – mais je voulais également faire les choses dans les règles par rapport à Kingsley. Je lui en ai parlé ce matin, juste avant qu'on n'aille vérifier ce tuyau qu'on a eu sur Barjow et Burke. Je me suis arrêté à ton bureau en revenant, mais tu étais sortie. »

Hermione soupira et s'assit à l'autre extrémité du canapé, expliquant, « Je suis rentrée plus tôt. J'ai dit à Kingsley que je ne me sentais pas bien. »

« Hermione Granger, celle qui nous a toujours fait la morale quand on séchait un cours, a prétendu être malade pour échapper au boulot ? » demanda Harry, le regard triomphant.

Elle haussa les épaules. « Je crois que je vais demander à être transférée dans une autre section. »

« A cause de moi ? »

« Exactement, parce que je serai incapable de vivre sans le grand Harry Potter, » répondit-elle, la voix dégoulinante de sarcasme, et Harry sourit, penaud. « Non, parce que je suis fatiguée de pourchasser des Mangemorts maintenant que Voldemort est mort. Et j'ai réalisé combien j'aimais enseigner à Poudlard. »

Un lourd silence s'abattit, pendant laquelle Harry observa ses mains qu'il agitait nerveusement. Hermione lui adressa un regard soupçonneux.

« Harry ? »

Ses lèvres bougèrent, mais il fallut un moment avant que les mots ne sortent : « J'ai démissionné pour aller enseigner à Poudlard. »

Le visage d'Hermione se décomposa, et elle baissa la voix. « Comment ? »

« Le professeur McGonagall m'a envoyé un hibou la semaine dernière en me demandant si j'aimerais enseigner la Défense Contre les Forces du Mal cette année. J'ai d'abord répondu 'pourquoi pas ?' avant de me décider à accepter. Pour les mêmes raisons que toi. » Il marqua une pause, avant d'ajouter, « Je suis désolé, Mione. »

« Eh bien, c'est plutôt le poste de Métamorphoses que j'attendais, puisque tout le monde sait que la DCFM est maudite et que tu devras partir après un an, » répondit-elle avec un sourire. « Peut-être qu'ils n'ont encore trouvé personne. »

« D'après ce que Minerva m'a dit, elle a quelqu'un en tête, mais apparemment, elle a du mal à convaincre Snape. »

« Une idée sur qui ça pourrait être ? » demanda-t-elle, sentant son cœur accélérer.

Harry eut un sourire moqueur. « Je ne suis pas sûr de pouvoir en discuter avec toi. »

Elle lui rendit son sourire, sachant qu'il le lui aurait dit sans détour s'ils pensaient à une autre personne.

« Dans ce cas, est-ce que tu peux me dire d'où vient le désaccord ? Ce n'est pas à cause de moi, si ? »

« Eh bien, pas sur le principe, non. » Il se mit à rougir, son visage, et même ses oreilles, « Elle m'a proposé de devenir Directeur de Gryffondor. »

« Et ? »

« J'ai refusé, parce que je sais que je ne pourrais jamais être le genre de Directeur dont Gryffondor a besoin. Minerva le sait elle aussi. Et Snape également, ce qui est exactement la raison pour laquelle il voulait que ce soit moi. J'ai dit à McGonagall que Gryffondor avait besoin de quelqu'un comme elle. Quelqu'un comme toi. »

« Qu'est-ce qu'elle a répondu ? »

« Qu'elle était d'accord, mis que Snape avait toujours des doutes, et qu'elle avait besoin qu'il coopère. »

« Est-ce qu'il est temps que je donne mon préavis ? »

« Pas avant que Minerva ne t'écrive, je pense. Parce qu'il est toujours possible qu'il ne se mettent jamais d'accord, et qu'ils se décident pour quelqu'un d'autre. Ou que les gouverneurs le fassent. »

« Hmm, » dit-elle, se faisant pensive. « Peut-être que je devrais aller leur rendre une petite visite. »

Harry haussa les épaules. « En tout cas, ça ne peut pas faire de mal. Et puis, peut-être que tu seras capable de… » il s'interrompit pour lui lancer un regard suggestif, remuant les sourcils « … persuader Snape de tes capacités. »

« Est-ce que tu es en train de suggérer que j'utilise mes charmes pour obtenir un emploi ? » demanda-t-elle sur le ton de l'outrage forcé. « Harry Potter, mais pour quel genre de femme est-ce que tu me prends ? »

« Eh bien, » répondit-il lentement, levant les mains comme s'il se préparait déjà à se défendre, « tu as quand même couché avec l'imbécile graisseux. Rien que ça, ça mérite un Ordre de Merlin. »

Hermione lui décocha une tape, et rétorqua, « J'ai déjà un Ordre de Merlin, Première Classe, merci. Et puis, toi, tu as couché avec un Malefoy. »

Avant qu'elle ne puisse les rattraper, les mots avaient quitté sa bouche, et elle aurait désespérément voulu pouvoir les effacer. Les épaules de Harry s'affaissèrent, et il détourna le regard.

« Je suis désolée, » s'excusa-t-elle doucement. « Harry, je ne voulais pas… »

« Je sais que tu ne l'as pas fait exprès, » l'interrompit-il. « Ce n'est pas de ta faute. Il m'arrive toujours de me réveiller en pensant qu'il est à côté de moi, ou qu'il est simplement aux toilettes, et il me faut toujours quelques secondes pour me souvenir qu'il ne reviendra pas se coucher. »

Hermione lui prit la main, et emmêla ses doigts avec ceux de Harry, sans rien dire.

« Pendant combien de temps est-ce qu'il me manquera, à ton avis ? » demanda Harry, soudain mélancolique. « Pour toujours ? »

« Je crois que tu porteras toujours Drago en toi, » répondit-elle. « Je sais que ça semble idiot, que ça semble tout droit sorti d'un livre pour enfants, mais c'est vraiment ce que je crois. »

Il lui adressa un sourire triste, et serra sa main.

« J'espère, » répondit-il, avant que son visage ne s'éclaire à nouveau. « Bon, maintenant, comment est-ce qu'on va faire pour que tu retrouves une place à Poudlard ? »

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Severus faisait les cent pas dans le bureau de la nouvelle Directrice, gardant son air renfrogné dirigé vers le portrait récemment installé d'Albus Dumbledore accroché juste sur un côté de l'énorme bureau, mais le portrait dormait, et n'avait pas conscience d'être l'objet de tant de ressentiment.

La pièce semblait vide, de façon un peu surnaturelle, depuis qu'Albus en avait ôté ses babioles et possessions diverses, et puisque Minerva n'avait pas encore eu le temps de redécorer. Fumseck, trônant tranquillement sur son perchoir, était le seul souvenir matériel qu'avait laissé Albus. Elle avait insisté pour qu'il emmène le phénix, mais Albus s'était contenté de dire que l'école en avait plus besoin qu'un vieux sorcier.

La nouvelle Directrice était assise, guindée, derrière son bureau, regardant Severus qui allait et venait dans la pièce, refusant de la regarder.

« Severus, si je ne propose pas de candidat aux gouverneurs d'ici mercredi, ils risquent de choisir quelqu'un pour moi. » Elle marqua une pause. « Et il est probable que ce ne sera pas Hermione. Plusieurs d'entre eux m'ont cité le nom de Neville Londubat après la part qu'il a prise dans le sauvetage de Pré-au-Lard, et compte-tenu de sa relation personnelle avec la fille du Ministre. »

Il s'arrêta, la fusilla du regard, et grommela, « Vous savez que je préférerais retrouver toute la marmaille Weasley dans le château en même temps plutôt que Londubat. »

« Elle n'a toujours pas écrit ? » demanda Minerva gentiment.

Il se glissa dans un fauteuil de l'autre côté du bureau, et soupira, « Non. »

« Alors pourquoi est-ce que toi, tu ne lui écris pas ? »

Severus lui adressa un regard d'une patience infinie et répondit d'un ton sourd, « J'ai déjà bien peu de fierté. Ça ne fait pas le moindre doute, elle est retournée ses précédentes occupations, et n'a pas besoin de ma compagnie. »

« N'en sois pas si sûr. Harry semble penser qu'elle déprime, et que toi et Poudlard y êtes pour beaucoup. »

Il se contenta de la regarder, l'air renfrogné.

« Severus, a un moment, il va falloir que tu décides ce que tu veux, et vite. Je ne peux pas continuer à prendre mes décisions sur la base de ta relation personnelle avec Hermione Granger. »

Il se renfrogna de plus belle et regarda par la fenêtre un instant avant de se retourner vers elle.

« Je ne reviendrai pas sur mes objections avant d'avoir parlé avec elle face à face. »

« Dans ce cas, va la voir. »

Severus ricana. « Hors de question. »

« Tu attends qu'elle fasse le premier pas ? C'est tellement surprenant… » commenta Minerva en secouant la tête. « Et si jamais les choses tournent mal, qu'est-ce qui se passera ? »

Il haussa les épaules dans un geste inélégant.

Minerva soupira et se frotta les tempes. « Enfin, après ce que j'ai laissé entendre à Harry, je suis sûre que nous aurons des nouvelles de Miss Granger sous peu. Il ne gardera certainement pas sa langue dans sa poche. »

« J'espère que vous avez raison à son sujet. » Il y avait dans sa voix une tranquillité qu'elle n'avait pas l'habitude d'y entendre, et ses yeux se voilèrent alors qu'il fixait quelque chose derrière elle, mais ce moment passa rapidement, et son habituel ton acerbe refit surface quand il ajouta, « Je ne tiens certainement pas à revoir Londubat dans ce château. »

« Et moi, à ton avis ? » lui demanda Minerva en le regardant par dessus ses lunettes dans un geste qui rappelait plus qu'un peu un récent Directeur. « Je te sers un verre ? Albus m'a laissé plusieurs bouteilles de sherry tout à fait opportunes. »

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Pour la seconde fois cette année, Hermione Granger se tenait devant les lourdes portes de chêne menant dans Poudlard, ne sachant quoi penser. La première fois, c'était parce qu'elle était nerveuse à l'idée d'enseigner ; mais cette fois, c'était parce qu'il faudrait qu'elle regarde ses propres sentiments en face.

Elle rendit d'abord visite à Minerva, et trouva la nouvelle Directrice dans son bureau, en train de préparer l'année scolaire qui s'annonçait.

« Je suis surprise que vous ne soyez pas venue me voir plus tôt, » lança immédiatement Minerva alors qu'Hermione s'asseyait en face d'elle. « Je suis sûre que vous avez parlé à Harry. »

« En effet. Je l'ai vu hier soir. Il m'a dit que vous lui aviez proposé la direction de Gryffondor et qu'il avait refusé, et dit que Gryffondor avait besoin de quelqu'un comme vous. Ou comme moi. »

« Et il a raison sur ce point, » soupira-t-elle. « Hermione, mon enfant, Severus émet certaines réserves au sujet de votre retour à Poudlard, et il m'a fait connaître ses objections à la proposition que je faisais de vous attribuer un poste si permanent que Directrice de Gryffondor. Mais je suis sûre que son inquiétude est d'ordre personnelle, et non professionnelle. Peut-être que vous pourriez aller lui parler, et tirer les choses au clair ? De mon côté, je n'y suis pas parvenue. »

Hermione hésita, regardant ses mains. « Mais qu'est-ce que je pourrais lui dire ? »

« Ma chérie, vous lui avez manqué, même s'il n'a voulu en parler à personne. Mais depuis que vous êtes partie à la fin de l'année, ils est redevenu le triste personnage que nous connaissions tous. Vous lui faisiez du bien, tout le monde s'accorde à le dire. »

« Mais… »

« Mais quoi ? Allez le voir, c'est tout. Mon dernier délai pour attribuer ce poste est mercredi, et si lui et moi ne parvenons pas à nous mettre d'accord, le Bureau des Gouverneurs aura la possibilité de choisir quelqu'un, et je ne peux pas garantir que ce sera vous. »

Hermione quitta le bureau, et descendit lentement vers les cachots, son courage déclinant un peu à chaque pas. Elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle pourrait lui dire, même si elle s'était attendue à devoir le revoir. Jusqu'à un certain degré, c'était rassurant de savoir que Minerva avait l'impression qu'elle lui manquait, mais jusqu'à ce que Severus lui-même l'admette, elle ne ferait pas entièrement confiance aux impressions de la Directrice.

Elle fit un détour dans le château pour gagner du temps, s'arrêtant à ses anciens quartiers, son ancien bureau, bien qu'ils n'évoquent pas plus de souvenirs que ça. Finalement, elle se retrouva dans le bureau de Severus, devant la porte qui menait à ses quartiers.

Quelques instants à peine après qu'elle ait frappé, Severus ouvrit la porte, affichant un air contrarié qui disparut quand il la reconnut. Il la regarda pendant un long moment, se rassasiant de son apparence, avant de faire un pas de côté pour la laisser entrer. Il l'observa sans un mot, elle traversa le salon pour aller s'asseoir dans un fauteuil, à côté de la cheminée éteinte. Il prit place sur le canapé, du côté le plus éloigné d'elle.

Ils restèrent silencieux tous les deux, chacun attendant que l'autre dise quelque chose, et plusieurs minutes s'écoulèrent.

Finalement, Severus rompit le silence et lui demanda, « Comment vont les choses au Ministère ? »

Fronçant un peu les sourcils, elle rétorqua, « Tu détestes les bavardages, alors pourquoi est-ce que tu ne me demandes pas tout simplement pourquoi je suis là ? »

« Je ne te le demande pas, parce que je sais pourquoi tu es venue : pour comprendre pourquoi on ne t'a pas encore proposé le poste de Professeur de Métamorphoses. Je suis certain que Monsieur Potter a mentionné qu'on pensait à te l'offrir. »

« Ce n'est pas tout à fait ce qu'il a dit. »

Il la regarda pendant un moment d'un regard qui ne lui dissimulait rien, surprenant Hermione par la tendresse qui s'y lisait. Il expliqua ensuite, « J'espérais pouvoir éviter tout antagonisme inutile si jamais tu devenais Directrice de Gryffondor. »

« Je ne me souviens pas que tu aies eu tant de problèmes que ça avec Minerva, » s'étonna-t-elle.

« Minerva et moi n'avions pas l'un pour l'autre ce genre de… sentiments. »

« Tu veux dire que tu ne la baisais pas, » lui lança Hermione, sachant que ce n'était pas ce qu'il voulait dire, mais ressentant soudain le désir de lui faire payer son silence depuis qu'elle était partie.

Il la fixa pendant un moment. Un éclair de colère traversa son visage puis disparut, et il dit, « Je croyais que toi et moi avions partagé plus que ça, mais je me suis peut-être trompé. »

« S'il y avait plus que ça, pourquoi est-ce que tu ne m'as pas donné de nouvelles ? »

« Je pourrais te poser la même question, » répliqua-t-il, et elle détourna le regard, s'intéressant à la cheminée vide.

Après un moment, elle expliqua doucement, « J'ai pensé… qu'après que je sois partie, tu ne t'intéresserais peut-être plus à moi. »

« Tu n'étais peut-être pas la seule à penser ce genre de choses. »

La tristesse dans sa voix la fit se retourner vers lui, et une fois de plus, Hermione fut surprise de pouvoir si facilement interpréter l'expression de son visage, jusqu'à ce qu'elle réalise que c'était parce qu'il la laissait faire. Après tout ce temps, Severus la laissait voir ce qu'il ressentait réellement.

« Pendant une semaine environ, ça a été agréable d'avoir quitté le château. Mais après, j'ai été malheureuse. Je déteste travailler là-bas, je déteste toute cette paperasse, toute cette bureaucratie. Je me suis rendue compte de combien j'aimais enseigner ici, même si les élèves ne sont que des imbéciles. Ça m'a manqué. » Elle marqua une pause. « Mais c'est surtout toi qui m'a manqué. »

Il la regarda d'un air nonchalant traverser la pièce pour s'asseoir à côté de lui. Elle attira le visage de Severus vers elle, et posa les lèvres contre les siennes. Le chaste baiser s'embrasa bientôt sous leur passion trop longtemps contenue, et elle se retrouva rapidement enveloppée dans son étreinte. Après plusieurs minutes, ils s'écartèrent pour reprendre leur souffle, et elle s'adossa dans le canapé.

Dans le silence qui s'ensuivit, Severus la regarda, fronçant les sourcils quand il se rendit compte qu'il ressentait un sentiment nouveau, qu'il ne parvint pas à reconnaître immédiatement. Il l'analysa, le tritura avant de finalement l'accepter pour ce qu'il était : il était heureux.

Remettant en place une mèche d'Hermione derrière son oreille, il laissa glisser ses doigts le long de son profil, et l'attira de nouveau vers lui pour un autre baiser.

« Est-ce que tu crois que Minerva me laissera habiter avec toi ? » demanda Hermione quand ils s'écartèrent finalement.

Il eut un sourire malicieux. « Je crois qu'elle sera ravie d'avoir une remplaçante si compétente, et qu'elle nous laissera faire comme nous voulons. »

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Et Minerva fut ravie. Hermione se lança dans les préparatifs pour les nouveaux cours de Métamorphose avec tant d'ardeur qu'elle faillit manquer la fête de rentrée. Elle se précipita vers la Grande Salle, et y trouva les première année déjà Répartis, et Minerva au milieu de son discours. Hermione se glissa sur la chaise libre entre Severus et Harry, adressant à chacun un sourire.

« Comme vous le savez déjà, le Professeur Dumbledore a pris sa retraite après les événements de l'année dernière, et il nous manquera tous énormément. Cependant, il viendra nous rendre visite, et il m'a assuré qu'il avait l'intention de ne pas manquer un seul match de Quidditch cette année.

« Le Professeur Granger est revenue pour enseigner la Métamorphose, et sera également la nouvelle Directrice de Gryffondor… » l'intégralité de la table de Gryffondor applaudit à cette annonce, et Hermione rougit « … elle sera remplacée au poste de Professeur de Défense contre les Forces du Mal par le Professeur Harry… »

Un rugissement assourdissant résonna à travers la Grande Salle, noyant la présentation que Minerva faisait de Harry, qui bien sûr n'avait pas besoin d'être présenté. Quasiment tous les élèves étaient debout et l'applaudissaient, même des Serpentards. Certains d'entre eux cependant, dont on connaissait les liens de parenté avec des Mangemorts, gardaient les yeux résolument baissés vers la table.

Si Hermione avait rougi devant la petite reconnaissance à laquelle elle avait eu droit, Harry tourna à l'écrevisse et baissa la tête. Lentement, les sifflets, les cris et les applaudissements se turent alors que Minerva regardait les tables tour à tour, les lèvres pincées.

« J'espère que le Professeur Potter n'aura pas à commencer chacun de ses cours par une standing ovation. » Une vague de rires lui répondit, qui se calma rapidement. « Les réservations pour le terrains de Quidditch commenceront la semaine prochaine, les capitaines de chaque Maison peuvent se rapprocher de Madame Bibine pour réserver leurs créneaux d'entraînement. Les calendriers des BUSEs et des ASPICs seront disponibles d'ici Noël. »

« Elle va nous passer l'année entière en revue ? » chuchota Hermione à Severus, qui semblait s'ennuyer ferme. Il haussa les épaules.

« Je meurs de faim ! Au moins, Dumbledore ne radotait pas comme ça, » marmonna Harry sous cape de l'autre côté d'Hermione. Severus ricana.

Hermione elle-même eut du mal à garder un visage sérieux alors qu'elle les gratifiait l'un comme l'autre d'un coup de coude discret.

« Ouille ! »

« Qu'est-ce que j'ai fait ? » siffla Severus du coin de la bouche.

« Tu es le Directeur Adjoint, » lui répondit-elle sur le même ton, « et tu devrais montrer l'exemple. »

Cette fois, ce fut Harry qui ricana, et Severus le fixa d'un regard noir alors que Minerva finissait enfin son discours.

« …et maintenant, place au festin. Je vous souhaite un bon appétit ! »

Des hourras s'élevèrent alors que Minerva s'asseyait et que les plats, sur les tables, se remplissaient de nourritures plus délicieuses les unes que les autres. Harry se servit en rosbif, qui était devant lui, avant de passer le plat à Hermione et de s'attaquer au hachis parmentier. Severus leva un sourcil quand elle lui passa ensuite le plat, avant que les coins de ses lèvres ne se relèvent un sourire, qu'elle ne put s'empêcher de lui rendre. Elle jeta un coup d'œil à Harry, qui avait commencé à discuter avec Sinistra pendant ce temps, puis aux élèves qui riaient et discutaient de leurs étés, avant de poser à nouveau son regard sur Severus. L'année promettait d'être bonne.

FIN