Autrice : Shin' Et oui j'ai résisté au bûcher !
Duo avançant traîtreusement derrière moi, une boîte d'allumettes à la main : Je peux arranger ça...
Titre : Seul au monde
Base : Gundam Wing
Genre : POV d'Heero, song fic, Shônen-ai ou Yaoi, euh... Oh pis vous savez de quoi je suis capable, hein !
Disclaimer : Pitit G-Boys bishônen ( beaux garçons en japonais ) tous mimis et super canon pas à moi... Snif... OUUUUUUINNNNNNNNNNN !
Passez-moi la scie-sauteuse, que je décapite leur créateur...
Pitite note :
La chanson Seul au monde est à Corneille, et j'ai tout de suite pensé à Hee-chan en l'entendant. J'me d'mande bien pourquoi... -
Mini maxi méga chouia rikiki petit martyrisage d'un perso que j'aime bien mais qui est trop froid. Un indice pour ceux qui se demanderaient qui est ce mystérieux glaçon : il est l'instigateur de The Spandex Dimension
Avertissement : Non Conseillé -13 ( Violence – torture, assez soft, je crois, mais quand même pas mal )
Blablatage pour ne rien dire :
A l'origine, cette fic était sensée être un One-shot, mais en fait, elle est devenue telle qu'elle est maintenant, à savoir une histoire à plusieurs chapitres !
BONNE LECTURE !
SEUL AU MONDEJe suis seul.
Sans eux. Sans mes amis. Par contre, IL est là, à mon plus grand désespoir.
Il fait noir, si noir... Il m'a mit un bandeau sur les yeux ; je ne peux pas savoir par où il va m'aborder et où se situera la prochaine douleur. Et me débattre ne me permettrait pas de m'y soustraire, vu que mes pieds ne touchent pas le sol. Je suis enchaîné au plafond par de solides fers qui blessent mes poignets en rentrant dans ma chair.
Et... Je crois que j'ai peur. Oui, je... j'ai peur. Je tremble, mon cœur bat plus fort et plus vite, mon dos est trempé. De sueur froide, entendons-nous bien. Et de sang.
J'entends un claquement et soudain mon dos se déchire en deux.
Oh non, pas encore... Il continue avec le fouet. Il semble bien aimer me lacérer la peau et la chair. Je ne sens déjà plus mes reins. Enfin, ne plus sentir, c'est une façon de parler. Parce que quand il appuie sadiquement avec son ongle sur mes plaies, je ressens parfaitement la douleur.
Le fouet entaille ma chair, déchirant mes reins déjà ensanglantés. J'ai l'impression que le bas de ma poitrine et de mon dos est en feu. Je brûle de l'intérieur, incapable d'éteindre ce brasier qui ronge mes entrailles. Je ne peux retenir un cri de souffrance.
Mon premier cri – sans compter ceux bien sûr que j'ai poussé pendant ma formation avec J.
J'entends son rire. Il est content. J'ai l'impression que cela fait des heures qu'il me torture, mais jamais je n'ai laissé échapper un seul son de douleur. C'est mon premier cri. Ce premier cri sous la torture qu'il m'impose depuis maintenant des siècles.
« Je vois que Monsieur est sensible des reins... Je suis étonné par ta résistance, j'avoue. Cela fait... à peu près sept heures que je te travaille et c'est seulement maintenant que tu laisses échapper une exclamation de douleur. Mais ce n'est pas fini, ne t'inquiète pas...
Un liquide tiède frappe soudain mon corps avec violence, soulageant mes douleurs. Je ne peux m'empêcher de soupirer. Mais pourquoi fait-il cela ? Pourquoi m'apaiser alors qu'il est sensé m'arracher des aveux sous la torture ? Je ne comprends pas...
Une brûlure piquante embrase soudain tout mon corps. Oh nan. C'était de l'eau salée. Le sel ronge ma chair à vif déjà sanglante. Puis le fouet, encore, sur mes reins. J'ai mal, si mal... Je crois que je vais exploser. Je ne vais pas tenir. Je le sens.
Un nouveau cri m'échappe lorsque le fouet entaille à nouveau ma chair douloureuse. Je n'ai jamais connu une telle douleur. Tout mon corps est en feu, mon cerveau va exploser. Je vais devenir fou de douleur. Je crois que je vais mourir. Je ne vais pas tenir.
Le fouet à nouveau. Puis le silence total. Je ne sens plus sa présence. Où est-il ? Où ? J'ai peur... J'ai mal... Et il fait noir. Si noir. Je panique rien qu'à ne pas savoir où il est. Je ne le sens plus dans la pièce et pourtant la porte ne s'est pas ouverte. Où est-il ? Je vous en supplie, dites-moi où il est... !
Le fouet claque soudain, et lacère ma cuisse. Il s'était jusque-là concentré sur mon dos et mes reins, ce qui explique que ceux-ci soient ensanglantés. Mais s'il commence à s'attaquer à cette région-là, la partie la plus intime et sensible de tout garçon, même sans m'y blesser, je crois que je vais avoir encore plus de mal à résister. Déjà que je suis près de craquer...
Le fouet sur mon autre cuisse, puis l'eau à nouveau, l'embrasement de mon corps sous la douleur, le feu intérieur menaçant de faire céder mon corps et de me briser. Puis quelque chose entre brutalement dans la chair de mon dos, comme deux pinces en fer, et une décharge électrique paralyse mon corps. Je ne peux que hurler de douleur, mon corps est incapable de bouger, mes nerfs, saturés. Je ne peux rien faire, et cela intensifie la souffrance. Je ne peux que subir, encore et encore, et ne rien dire, tenter de ne pas trahir mes amis.
Le fouet laisse une diagonale douloureuse et sanglante sur mon torse.
« Je te pose une question. Où est votre base centrale ?
Je ne réponds pas, premièrement parce que je ne veux pas mais surtout parce que je ne peux pas. Je suis incapable d'articuler un seul mot cohérent.
« Tu ne veux pas répondre ?
Le fouet imprime sa marque sur mes reins à vif et ensanglantés, et je pousse un cri de douleur. Je ne vais pas tenir. S'il vous plaît... Je sens soudain quelque chose de pointu et froid s'enfoncer brutalement dans mon bas-ventre, juste au-dessus de l'aine, déchirant ma chair en une douleur puissante et vicieuse. Un nouveau cri m'échappe. Je vais jamais pouvoir tenir... Pitié, quelqu'un... Tuez-moi... Je vous en prie, tuez-moi au lieu de me laisser souffrir comme ça... Par pitié...
Le couteau s'enlève, et je sens quelque chose de fluide et de tiède couler sur ma hanche et ma cuisse. Une odeur fade et chaude, âcre, emplit mon nez. Du sang. Mon sang.
La lame se replante juste sous mon épaule, dans les muscles tendus et compressés. Je hurle. Je vais mourir. S'il vous plaît, aidez-moi... Tuez-moi, je vous en prie. Que cet enfer cesse. De toute façon mon âme est déjà morte. Tuez-moi...
Le fouet mord ma gorge, puis redescend sur mon torse, cinglant de droite à gauche puis de gauche à droite, sans aucune interruption. Arrivé à mon aine, la lanière acérée remonte lentement, zébrant soigneusement de traces douloureuses et sanglantes mon torse déjà marqué par la brûlure.
Puis le sel, mais cette fois-ci sans eau. Je hurle, mes yeux roulent dans leurs orbites sous mes paupières serrées à me les faire éclater, mon corps est parcouru de spasmes incontrôlables. La douleur se calme lentement, et mon corps retombe, mou, tirant sur mes poignets meurtris par les chaînes épaisses, les maillons s'incrustant dans ma chair.
Le fouet claque sur mon dos, en diagonale, zébrant mon omoplate. Le couteau dans ma cuisse. Le fouet. Le couteau dans ma deuxième épaule. Je ne vais jamais réussir à tenir. Tuez-moi, pitié...
Le fouet, lacérant mon dos en diagonale, soigneusement, appliquant brûlure sur brûlure, descendant lentement.
Ne pas crier. Ne pas montrer ma douleur. Il ne faut pas. Je me mords la lèvre de toutes mes forces, jusqu'au sang.
Mes reins, ensanglantés, presque dénués de peau, la chair à vif.
Je ne retiens plus mes cris, je ne peux plus. Mes hurlements résonnent dans la pièce insonorisée, m'assourdissant et me désespérant. Je vais mourir ici, baigné de sang et de terreur.
Le couteau se plante brutalement dans mes reins, et je crie à nouveau. La lame se retire sans douceur, et un nouveau son franchit mes lèvres malgré moi. Il a l'air de bien s'en amuser.
Je l'entends vaguement faire tinter certaines choses malgré la brume qui s'est emparé de mon esprit, puis l'eau frappe mon corps avec violence. Le sel se met aussitôt à l'œuvre, rongeant méthodiquement mes chairs à vif et déjà douloureuses. D'abord mon dos, puis mon torse et mes jambes. Je hurle, essayant par mes cris d'atténuer cette brûlure insoutenable. Je veux mourir. J'essaie de faire tomber le sel en me secouant, mais mon corps est incapable de se mouvoir sous les ordres confus de mon cerveau plus qu'embrumé.
Je reprends peu à peu une partie de mes esprits. Une toute petite partie. J'entrouvre difficilement les yeux. Peine perdue. Il ne m'a pas retiré le bandeau. Je ne sens plus sa présence avec moi dans la pièce. Pris d'un maigre espoir, je tends les jambes devant moi et sur les côtés pour voir où se trouve la table ou le plateau où il pose ses instruments de torture, une idée bien précise en tête.
Mon pied touche quelque chose de froid. Doucement, je fais jouer mon orteil le long de l'objet. Un bout pointu, c'est froid, plat, large et pas épais de plus de trois millimètres. Un couteau, ou quelque chose de ce type. Parfait. Je fais remonter mes orteils vers le manche, et saisi le couteau avant de le ramener vers moi. Je rassemble toute ma maigre volonté pour l'ultime chance que j'ai de me sortir de cet enfer. Je focalise mes dernières forces sur mes jambes et les remonte vers mon torse au même moment où le frottement de quelque chose de lourd sur le sol se fait entendre, peut-être la porte qui s'ouvre. Mes pieds, tenant solidement le manche du couteau, se dirigent droit vers mon cœur. Vers la mort. Vers la fin de mon calvaire. Je ferme les yeux et un faible sourire effleure mes lèvres.
« NON
Une détonation retentit, et la lame est fauchée par une balle, retombe par terre en un bruit métallique. Je laisse mes jambes retomber mollement.
C'était ma dernière chance. L'homme ne refera pas l'erreur de laisser ses instruments à ma portée. Je baisse la tête, essayant de bander tous les muscles qui sont encore sous mon contrôle. Mes douleurs aux épaules, aux cuisses et aux reins se réveillent, je ne peux retenir un long gémissement plaintif. J'entends mon bourreau s'avancer avec empressement vers moi. Je me prépare à une nouvelle douleur. Mais bizarrement, je sens des vibrations de l'air contre ma peau.
Mes pieds touchent le sol et s'y posent lentement. Je ne m'aperçois qu'alors qu'un grand bruit résonne dans la pièce. Les chaînes s'abaissent, me reposant au sol. Mais je ne tiens pas debout, et sitôt que les chaînes me donnent un peu de mou, je m'écroule, seulement retenu par mes poignets toujours enchaînés. Le bruit s'arrête aussitôt.
Quelque chose m'attire dans un creux doux et chaud. Je me laisse faire, me préparant à la douleur sur mes reins. Je suis de toute façon bien incapable de faire le moindre geste. Quelque chose de fin et multiple s'affaire à défaire mon bandeau, apparemment, et le tissu noir tombe. J'ouvre les yeux sur quelque chose de tout aussi sombre. Je commence à paniquer. Pourquoi me rendre la vue ? Je ne comprends pas...
La même chose habile se pose sur mes poignets, s'employant, je pense, à me libérer. Les chaînes se détachent enfin de mes mains, et je m'effondre contre mon bourreau. Il ne bronche pas. Au contraire, quelque chose vient me gratter agréablement la tête, alors qu'autre chose encore se pose délicatement sur ma nuque.
« Chhhh... C'est moi Heero... N'ai pas peur, je ne te ferai rien. Chhhh...
Je connais cette voix. Je tente de chercher dans ma mémoire ankylosée les souvenirs et images associées à cette voix douce et grave.
« D...u...o... ?
- Ne t'inquiète pas Hee-chan... Je suis là... Je ne les laisserai plus te faire du mal comme ça... Je suis venu te chercher. Je te ramène à la maison. Je vais te soigner. Du calme...
Je referme difficilement les mains sur le pull qu'il porte, martyrisant les fibres entre mes doigts raides et crispés.
« Tu peux te lever ?
J'hésite un peu avant de répondre. Je ne veux pas qu'il sache que je suis incapable de déplacer le moindre petit muscle. Mais d'un autre côté, il doit savoir sur quoi il peut compter s'il y a une bataille...
« Je... Je... Je suis paralysé. Il m'a planté un couteau dans les muscles des cuisses, des épaules et du dos. Je ne peux plus me déplacer.
- Où as-tu mal ?
- Partout. Mais plus au dos et sur les reins. La chair est presque à vif, il... m'a... fouetté.
- Fucking bastard... ! Lui si je mets la main dessus, il va pas en ressortir entier ! Hem, désolé. Fais-moi voir ton dos.
- Ne touche pas s'il te plaît.
- Ne t'inquiète pas, ce n'est pas mon attention. Je veux juste voir.
Je me penche en baissant la tête, me collant contre lui par la même, lui offrant mon dos.
« Oh God... Oh Heero...
Je ne dis rien, mais me mords la lèvre pour ravaler les larmes qui me montent brusquement aux yeux. Il me serre doucement contre lui, et ce geste me réconforte. Après toutes ces douleurs, je savoure la douceur qu'il m'accorde comme un trésor. Je crois que je n'en ai jamais eu autant besoin.
« Il y a un seau d'eau, là. Je vais le verser sur ton dos, ça v...
- Non ! Non pas ça... S'il te plaît... C'est de l'eau salée. S'il te plaît, il m'en a déjà assez jeté...
- Putain l'enflure ! Euh hum. Désolé.
Je ne réponds pas, me contentant de me serrer contre lui pour tenter d'endiguer le tremblement s'étendant à tout mon corps.
« Chhhh... Je suis là... Je te protégerai. Ils ne mettront plus la main sur toi. S'ils t'approchent, je les tue. Chhhh... Du calme... Là... Tout va bien, je suis là, c'est fini... Chhhh... Je ne te ferai rien, c'est promis... Fais-moi confiance, là, comme ça, c'est ça, chhhh... Je suis là, c'est fini, chhhh...
- Duo... ?
- Oui ?
- Pourquoi tu es venu ? Pas que je m'en plaigne, je rajoute précipitamment, mais tu as vu comment je suis ? Je suis plus un handicap qu'un atout, si les soldats nous voient, je te serais un poids.
- Je m'en fiche, Heero. Tu es mon ami. Je suis prêt à risquer ma vie pour toi. Et ne t'inquiète pas pour les gardes, je m'en suis occupé, ajoute-t-il d'un ton goguenard.
Ses paroles me touchent beaucoup. Je savais qu'il tenait à moi, mais il ne me l'avait jamais dit, et savoir que même maintenant il m'accepte entièrement me rassure et me rend un peu de dignité, un zeste d'amour propre. Je me décide à lui avouer moi aussi, et murmure :
« Suki da...
- Ore dakara, Hee-chan, arigato.
Je ferme les yeux et me blottis contre lui. Il est chaud, doux, et dégage une impression de sécurité, de « maison ». Je me sens bien.
« Duo ?
- Oui Hee-chan ?
- Je veux que tu me jures quelque chose.
- Je ne jure pas, Heero, je ne peux pas.
- Tu n'es pas catholique, je te rappelle.
- Ce n'est pas pour ça. Je ne jure pas parce que je ne veux pas perdre mes amis si jamais je ne peux pas honorer ma parole.
Je reste un moment silencieux.
« Je voudrais que, s'il y a une patrouille ou un problème, tu partes sans moi.
- Heero, si je suis venu, c'est pour te ramener, je ne vais pas partir comme ça, sans toi, au moindre imprévu. Je ne repartirai pas sans toi. Ils t'ont déjà fait trop de mal.
Il resserre délicatement sa prise sur moi, et je me musse un peu plus contre lui. Je me sens si bien... Je n'ai pas envie de me séparer de lui. Il est si doux, si tendre, et je me sens bien au chaud profondément blotti au creux de ses bras, tellement que je ne voudrais pour rien au monde me défaire de son étreinte.
« Heero, il faut qu'on sorte de là.
Je fais un immense effort pour acquiescer et m'écarter légèrement de lui. Il pose ses mains sur mes hanches et me fait doucement basculer en arrière. Il me soutient d'une main glissée sous ma nuque et se relève lentement, m'entraînant avec lui de par mes bras toujours serrés contre lui.
Je fais de mon mieux pour me tenir debout, mais les douleurs dans les muscles de mes cuisses, dues aux coups de couteau ayant probablement déchiré mes muscles, me font serrer les dents, et vaciller. Il me retient ; je repousse sa main et lui adresse un petit sourire que je veux rassurant. Je fais un pas vers la porte avant de m'effondrer. Il me rattrape et me serre contre lui. Mon dos entre en contact avec son pull, et la douleur revient. Je me tends en me cambrant pour décoller mon dos du tissu brûlant, et me débat pour échapper à son étreinte.
« Heero calme-toi ! Tu ne peux pas tenir debout ! Il faut bien que je te soutienne !
- Mon dos ! Ton pull ! Mon dos ! ... mal... !
Il me relâche un court instant et se place à mon flanc pour me soutenir. Je me mets à trembler contre lui. La main de Duo passe doucement dans mes cheveux. Je pousse un soupire de soulagement.
« Chhhh... Du calme, chhhh... Je vais te ramener à la maison et te mettre dans un bain. Ça te fera beaucoup de bien. Mais pour ça, il faut qu'on sorte. Allez viens.
Il passe un bras autour de mes épaules et m'entraîne lentement vers la porte. Je commence à marcher à petits pas, faisant de mon mieux pour ne pas tomber.
« Appuie-toi sur moi, n'ai pas peur de me faire mal. Repose ton poids sur moi.
- Je suis plus lourd que toi, tu n'arriveras pas à me soutenir.
- Ne t'inquiète pas pour ça. Fais-moi confiance, Heero.
J'hésite un moment, puis, avec un soupire de soulagement, décharge mon poids sur lui. Immédiatement, je me sens mieux. Je noue mes bras autour de ses épaules, posant ma tête dans le creux de son cou. Il me laisse faire. Nous continuons à marcher lentement vers la porte. Il ouvre celle-ci, puis, sans hésitation, s'engage le couloir.
« Tu as fais quoi à... ? Aux gardes ? je demande, l'esprit embrumé.
- Je les ai enfermés dans une cellule, tous ensemble.
- Tous ?
- Oui.
- Bravo...
- ... Merci !
Je ne réponds rien, me concentrant pour rester debout. J'ai de plus en plus de mal à tenir malgré le soutient que m'offre Duo, et lutte pour garder le peu de lucidité qu'il me reste.
Duo me fait soudain asseoir dans un coin, par terre. Il sort une seringue de sa poche, la monte, semble hésiter avant d'augmenter la dose de sérum, et prend doucement mon poignet gauche, exposant ma veine.
« C'est un calmant Heero. Tu as l'air de beaucoup souffrir, alors j'en ai mis une grande dose. Tu veux bien que je te le donne ?
J'acquiesce. Tout pour que ce feu qui ronge mes entrailles cesse. J'entrouvre avec difficulté les yeux, juste au moment où Duo va pour planter l'aiguille dans ma veine de poignet.
« Pas là... Pique... dans mon coude...
Les sourcils froncés, Duo s'exécute. Nous restons un moment silencieux, moi assis par terre, lui agenouillé près de moi, ma tête dans son épaule, sa main caressant avec douceur ma tête. Je sens la douleur refluer au bout d'un moment, d'un coup, sans disparaître, mais tout de même un peu plus supportable quoique toujours solidement ancrée dans mon corps. En effet, la dose de calmant devait être plutôt pas mal.
Je lâche un soupir de soulagement. Au cours de cette journée, j'ai plus éprouvé les limites de ma volonté et de mon corps qu'en dix-sept ans de guerre. Je savais qu'il existait des tortures horribles et que je courrais le risque de les subir, mais je n'imaginais pas quelque chose d'aussi barbare ou ignoble. L'esprit humain est vraiment tordu.
« Duo... ?
- Oui Hee-chan ?
- Merci...
- De rien. Ça va mieux ?
J'acquiesce silencieusement dans son épaule.
« Il faudrait qu'on reprenne le chemin de la sortie, tu sais. Plus vite on sera arrivé, plus vite je pourrais te soigner. Tu peux essayer de te lever ?
Je m'écarte légèrement de lui et commence lentement à tenter de me lever. Bien en vain, évidemment. Il m'aide à me redresser, doucement. Ses gestes sont précis et doux, sereins. Il me calme de par son attitude posée, moi qui suis terrorisé. Oui je l'avoue, j'ai peur. Je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie. Je viens de connaître l'Enfer, et j'ai peur.
Il replace un bras autour de mes épaules, je noue les miens autour des siennes, et nous recommençons à marcher lentement. Je m'appuie largement sur lui, mais il ne bronche pas, tenant fermement mon épaule dans sa main, son gun dans l'autre, car on ne sait jamais ce qui peut arriver. Malgré le fait qu'il soit parvenu à enfermer tous les Ozies ensemble, ce qui en soi relève quasiment de l'exploit, mieux vaut être prudent.
Nous marchons lentement, enfin, je me contente d'aligner un pied devant l'autre et Duo me dirige. Il me ménage aussi des pauses assez fréquentes, me laissant le temps de me reposer. Dans ces moments-là, je niche ma tête dans son cou pour respirer son odeur douce ; il caresse mes cheveux, et ce geste tout simple me réconforte et me rassure.
C'est fou à quel point un peu d'affection peut faire du bien en temps de crise. Je n'ai jamais senti le besoin de recevoir des mots doux ou de l'affection. Je ne savais même pas ce que c'était et quel effet ça faisait, à vrai dire. Mais là, je... C'est aujourd'hui que j'en ai le plus besoin, je crois. Je pense que j'en aurais aussi le besoin pendant mon rétablissement, mais je n'ai pas le droit de demander à Duo des marques de tendresse alors que c'est lui qui est venu me chercher. Je lui ai déjà posé trop de problèmes.
« Ça va Hee-chan ?
- Aussi bien qu'on peut l'être dans ces circonstances, pourquoi ?
- Je sais pas, j'ai l'impression que tu es triste.
- Nan, ça va bien.
Il reste un moment silencieux à me caresser les cheveux, doucement, et je lâche un soupir. Je me sens si bien dans ses bras malgré la douleur...
« Allez viens Heero, on est presque sortis.
Il m'entraîne le long des couloirs, lentement. Je sens qu'il fait attention à moi, il est préoccupé par mon état. Nous marchons en silence, seul le bruit de ma respiration rauque et sifflante trouble l'atmosphère sinistre.
Mes jambes lâchent soudain en plein milieu d'un couloir et je m'effondre. Duo s'arc-boute vivement sur le côté opposé, me permettant de rester un tant soit peu debout de par la secousse et l'élan qu'il me transmet ainsi. Il m'attire difficilement, vu sa position et mon état, vers un mur et je m'y pose sur le flanc, soupirant de soulagement.
Je me laisse glisser contre la paroi froide jusqu'à être recroquevillé par terre. Je ferme les yeux, tremblant. J'ai mal. La douleur est revenue, plus forte encore qu'avant, s'insinuant dans mes veines comme un poison, la peur à nouveau présente suintant perfidement dans tout mon corps.
J'entends Duo préparer quelque chose à côté de moi, agenouillé par terre. Il me prend le bras droit, exposant mon coude.
« Heero ? Je vais te faire une deuxième injection. Je peux ?
- H... Haï...
Je sens vaguement la seringue percer ma peau et ma veine, puis se retirer. Mon cerveau est embrumé, plus aucune pensée cohérente n'y subsiste. Mes yeux se ferment lentement, mes paupières lourdes de sommeil et d'épuisement, tant physique que moral.
« Heero... ? Heero ? Heero ! Ne t'endors pas ! Tu sais aussi bien que moi que t'es foutu si tu t'endors ! T'endors pas, reste avec moi ! Parle-moi ! Fais-moi ton rapport, je sais pas moi, mais dis-moi quelque chose ! N'importe quoi du moment que tu reste lucide !
- J'ai mal...
- C'est déjà un bon point, ça veut dire que tu es encore en vie. Allez, continue ! Euh... ! Est-ce que euh... ? Tu... Qu'est-ce que tu veux pour Noël ! Comme cadeau, tu veux quoi ?
- Je veux... être avec vous... tous... ( Moi gaga : Haan c'est mimiiiii... !Hee-chan : J'agonise, là, je te signale. Moi : Si on peut même plus faire de commentaires, maintenant... )
- Et on sera là, Hee-chan, tous. Rien que pour te faire plaisir.
Un sourire effleure mes lèvres.
« Merci...
Mes yeux se ferment lentement mais sûrement. Je suis épuisé. Dormir... Oui, dormir, dans un lit bien chaud et moelleux, doux, qui ne me fera pas mal, manger une soupe chaude, prendre une bonne douche voir un bon bain chaud, voir même fumant et me laisser glisser dans le bien êtrCLAC !
La gifle de Duo me réveille un petit peu et je sursaute, luttant pour garder les yeux entrouverts.
« Heero t'endors pas !
- A keha ?
- Parle-moi ! Fais-moi ton rapport ! Pilote 01 en rapport de mission !
Mon cerveau passe automatiquement en mode Soldat Parfait à cette phrase. Et c'est sans doute ce que Duo voulait en me parlant ainsi. Il sait comme nous tous que le Soldat Parfait n'est qu'une machine. Donc, pas de douleur, pas de fatigue, rien. Aucun risque de perte de connaissance, d'endormissement ou d'autres trucs du genre.
Je commence à parler d'une voix égale, et Duo m'écoute attentivement, silencieux.
« Rapport... de mission... du... pilote 01... nom de... code... Heero Yu... Heero Yuy : Infiltration... du pilote... 01... en base... ennemie. Pose des explosifs... réussie, virus... virus chargé... Repli stratégique... dans le hangar des MS. Embuscade de l'ennemi, capture... du pilote 01... malgré... la défense de celui-ci. Interrogatoire du pilote 01 en salle de torture... par un expert bourreau. Intrusion... du pilote... 02... nom de code... Duo Maxwell dans... la base, libération du pilote 01... après avoir, des propres dires du... pilote 02, enfermé les soldats ennemis dans... une... cellule. Evacuation du pilote... 01 par le pilote 02. Double... injection de morphine par 02 à 01 pour cal... calmer celui-ci. Etat stationnaire du pilote 01, pilote 02... indemne. Objets utilisés pour... l'interrogatoire : Fouet à lanière mince et... longue, couteau, eau salée et sel, bâton électrique. Conditions de... de l'interrogatoire : bandeau sur les yeux, pilote 01 enchaîné au plafond, nu. Dégâts... matériels et/ou physiques : Multiples blessures du pilote 01. Etat du pilote 01 : Déchirements musculaires certains, dus aux coups de couteau reçus dans... les épaules, les cuisses, l'aine et les reins. Dos et torse lacérés, ensanglantés, reins dénués de peau, chair à vif, rongée par le sel, dif... difficulté à parler due au coup de fouet autour de la gorge, quasi-paralysie du corps, pensées... incohérentes et cerveau lent à réagir. Capacité à se tenir debout moyenne avec soutient, inexistante sans aide extérieure. Faiblesse dans les jambes. Besoin de soins d'urgences pour le pilote 01 qui a... perdu connaissance...
- Heero !
Le trou noir.
( à suivre... )
Moi hystérique qui saute partout comme une malade : Alors alors, z'en pensez quoi !
Duonounet bouche grande ouverte mode Je gobe les mouches de stupeur : ...
Hee-chanounet d'amour bouche grande ouverte mode Comment est-ce qu'elle a pu pondre une horreur pareille ? : ...
Moi sourcils froncés, tapant du pied, bras croisés, Regard-meurtrier-assassin-qui-tue-la-vie-Heero-Yuy tm : Bah je vois que vous êtes enchantés, ça fait peur !
Dudule mode C'est possible une débilité pareille ? : ...
Hee-kun mode Passez-moi mon flingue, que je me bute avant de souffrir encore une fois : ...
Moi victorieuse et un tantinet vicieuse : Qui ne dit mot consent ! Je continue cette fic !
Duo-kun mode Qu'est-ce qu'elle vient de dire, là ? : ...
Heeronochouninet mode Faut que Wufei me passe son katana pour que je puisse me faire seppuku : ...
Reviews Onegaïïïïïï ! Je veux connaître toutes vos impressions et ça encourage bocou bocou ! En plus, plus vous m'en enverrez plus vite j'écrirai ( chibi eyes méga format à fendre le cœur d'un rocher – c'est déjà de la bonne puissance, hein ? )
Gros bisous tout le monde !
Shin' (1x2)