Disclaimers: Shin Kidousenki Gundam Wing, personnages et produits dérivés appartiennent à Sunrise, Bandai, Sotsu Agency et aux parties associées.

Genre : Yaoi, huitshots ? Tout dépend si je continue sur ma lancée.

Rating : T/M… à vous de voir si vous avez les yeux et le cœur solides… et je pèse mes mots :p

Couple : 1x2, 3x4 (entre autres) s'ils se laissent faire et c'est pas gagné. Vraiment. Vraiment, VRAIMENT vraiment pas gagné.

Résumé : ça se corse !

Micis ? A tous ! Je vous répondrais en fin d'après-midi. Et je n'ai pas abandonné cette fic même si ça fait longtemps ! Alors le chap est long, comme d'hab mais vu que je ne sais pas encore quand je posterais le oneshot suivant... mais je terminerais quoi qu'il arrive ! et Désolée pour l'attente, bien sûr, je sais bien que ce n'est pas évident.

Petit câlin à ma Lunanamoi je lui dédis la valse du poil blond et le richard entre les dents :)

Instant pub : y en a qui suivent ma fic des épines et des ailes ? Ben la suite a été postée (non ce n'est pas un miracle XD). Vous pouvez la trouver sur mon profil :)


Opération Séduction VIII : « Like a Sex Machine »

15h46, parc aux 1000 orchidées de la résidence Winner

-

Résumé de l'épisode précédent

Heero qui replaçait le chapeau sur sa tête d'une main…

- Hmmmmph hmm….

-

Et qui l'attrapa par la nuque de l'autre, l'embrassant à pleine bouche.

Heero qui n'était pas sous pentho, il l'avait goûté.

Heero n'en était que plus dangereux.

- Hmph.

-

Le temps de l'avaler quelques secondes, de mordiller sa lèvre et de lécher la morsure, goûter.

-

- Le champagne te va bien.

Le temps qu'un Duo, médusé, confus, voit Heero le planter là pour se poster directement devant une autre personne, tendant une main ferme.

-

- Nous n'avons pas été présentés. Je suis Heero Yuy.

-

Réléna souriait de toutes ses dents.

-

- Brrr, fait froid d'un seul coup… Ma foi… cela promet d'être intéressant.

-

Ice, ice, baby…

Vanilla ice, ice, baby…

-

Fin du résumé


Le temps s'était comme arrêté.

Les spectateurs retenaient leur souffle, même les flamants roses avaient arrêté de s'ébattre gaiement.

Quatre serait enchanté…

Mais vu ce qu'il faisait il y aurait de fortes chances qu'il s'en foute ?

-

- Ooooooh moi qui m'emmerde aux cérémonies « jusqu'à ce que le manque de sexe vous sépare »...

- …

- Je ne regrette plus d'avoir loupé ma soirée Domina ! D'ailleurs, Dot, toute cette tension ne te donne pas envie...

- ... de voir comment ça va se terminer ? De prendre les paris ? Carrément Léna-Chérie.

- Ça va chauffer dans les strings léopards ! A ma gauche Heero Yuy, alias The Soldier, The Killer, The Lover, L'Agitateur de Foufoune...

- Brow, si elle s'excite de trop tu lui mords la main, hein ma belle !

- Au milieu le Joker, le Voleur, le Biker, le Joli Cœur, la Saucisse, Duo Maxwell !

- C'est bien Léna Chérie... tu les reconnais encore avec une bouteille de champ dans le nez.

- Et à ma droite... euh... c'est qui déjà, Dot ?

- Léna, Léna, Léna, tu as la mémoire d'un poisson-rouge...

- J'ai ptet couché avec lui. C'est pour ça que je l'ai oublié... d'ailleurs si toi et moi on… PAS LE CHIEN PAS LE CHIEN !

- Tu sais Dorothy, je connais éventuellement une solution pour qu'elle te laisse un peu respirer…

- Marquise tu m'aiderais ? Pourquoi ?

- Cela servirait nos intérêts communs. Je t'en parlerai plus tard.

-

Regards, regards.

Sueurs sur les tempes.

Harmonica ?

Une main tendue, pour répondre à… l'invitation.

Des doigts qui ne sont pas brisés… mais des gouttes de sueur supplémentaires.

Ni l'un ni l'autre n'allait céder.

Duo secoua la tête, dépité et dit :

-

- Non mais, vous allez faire un bras de fer aussi ?

- Oh oui ! Bonne idée !

- Léna...

-

Sandor, ses yeux d'or dans ceux assombris de Heero, répondit, avant d'ôter sa main en essayant de ne pas pleurer.

Et en réussissant mais c'était difficile en ayant l'extrême conscience de tous les os de ses doigts.

-

- Sandor Lane-Wong.

- Lane-Wong... On se connaît ?

- Pas directement, non, mais on a eu l'occasion de travailler ensemble. Sacrés états de service colonel Yuy.

- Oh, à tous les niveaux...

- Non mais Heero ça va la vie ? La femme et les enfants vont bien ?

- Quoi Duo, ce n'est pas vrai ? Mes états de service ne sont pas bons ?

- ... pff tu me navres.

- Je parlais évidemment travail. C'est toi qui pense… à autre chose. Je te fais tant d'effet ?

- Ouais c'est ça.

-

Sandor se retint de serrer les poings.

Mais quel crétin ce Yuy.

Beau mais complètement crétin.

-

- Mes états de service sont aussi très bons, colonel, même s'ils sont moins...

- Spectaculaires ?

- Heero 1, Sandra 0

- C'est Sandor Léna-Chérie...

-

Sandor renchérit, sans se laisser démonter.

-

- Je dirais moins connus

- ça va saigner !! On va manger de l'homme et ça tombe bien j'ai faim !

- Sally, cesse de t'agiter, ce n'est pas bon pour le bébé.

- Comme les deux coupes de champagne en six mois, aussi ?

- …

- C'est sûr que des mâles alpha jaloux qui font la roue c'est tellement palpitant… on est en train de donner une grande leçon à bébé dragon en direct. Ecoute bien mon petit cœur. C'est précisément le comportement qu'il ne faut pas adopter. A la place de Duo j'aurais pété un câble.

- Ce sont tes hormones qui parlent, Sally. Ils ne font que s'évaluer.

- … Parce que c'est leur cerveau qui parle, là ?? Ils sont à la limite de mesurer la taille de leur cure-dent. L'air est saturé de testostérone. Si tu parles encore une fois de mes hormones, elles te feront dormir par terre. C'est clair ?

-

L'éclat de voix avait momentanément détourné l'attention de tout le monde vers un Wu Fei rougissant, faisant appel à l'enseignement de ses ancêtres pour dégonfler la veine qui grossissait sur son front.

-

- … Sally. Comment te dire. Nous sommes JUSTE A COTE D'EUX, tu n'avais pas besoin de HURLER.

- JE NE HURLE PAS JE ME FAIS COMPRENDRE.

- Ne te fâche pas…

- JE NE SUIS PAS FACHEE JE M'EXPRIME.

- …

- …

- …

- ET VOUS LA, AU LIEU DE ME REGARDER BETEMENT, REPRENEZ VOTRE CONVERSATION QU'ON SE MARRE !

-

Sandor répondit, tout sourire malgré la goutte de sueur.

Un vrai sourire.

Que Wu Fei observa attentivement. C'était l'homme discret qui défiait Heero Yuy sur son terrain.

Un terrain pour une fois personnel.

Un terrain miné. Un homme d'honneur ou un fou furieux. Les deux ?

-

- Oui madame.

- Hn. Fayot. Rashid, veuillez apporter un verre d'eau et un petit en-cas à la future madame Chang. Elle a dit avoir faim.

- Oh, Heero tu es si…

- Prévenant, Sally ?

- Calculateur…

- Et moi j'ai siii mal au crâne…

- Tu n'avais qu'à pas boire 3 coupes cul-sec, Maxwell. Petit joueur.

- Ta gueule, Yuy.

-

Mais l'ex pilote 01 n'écoutait pas.

Il réfléchissait.

Sisi, ça lui arrivait contrairement aux apparences.

-

- Wong… l'archiviste des Preventers ?

- C'est réducteur mais l'information n'en est pas moins exacte. Lieutenant-Colonel Lane-Wong.

- Archiviste et gradé. Intéressant. Avons-nous travaillé ensemble, lieutenant-colonel ?

- Cela nous est arrivé, oui, mais pas directement.

- Et comment avez-vous rencontré Maxwell ?

- Non mais ça va l'interrogatoire ? En quoi ça te regarde ? Fais comme si j'étais pas là, surtout !

-

Le sourire de Sandor se fit narquois.

Ses yeux d'or se plissèrent.

Il se… souvenait.

-

- On s'est rencontré dans un pub et ça a… collé. Puis on est parti en mission. Et ça a encore… collé. C'est sûr que… missionnés ensemble, nous sommes complètement compatibles.

- Non mais ça va les gars ? Un canapé, peut-être ?

- Seulement pour t'allonger dessus, Duo...

- Oh Heero, parle à mon...

- C'est une invitation ?

- Reprends du pentothal, ça te rend moins con.

- En tous cas ce n'est pas lui qui nous rend… compatibles, Duo. Que ce soit en mission ou… en d'autres circonstances. Sans dormir à la tâche.

-

Sandor s'endort, plus mort que la mort…

Les bruits de couloir, Heero les avait entendus et apparemment s'en était rappelé.

Mais ceux qui sont moqués sont aussi ceux qui se moquent. Et ceux qui ont de la mémoire.

Il n'y avait rien de plus dangereux qu'un animal blessé, piqué au vif.

-

- C'est sûr que le Colonel Oui-Oui ne dort jamais. Tellement docile… tellement discipliné… tellement obéissant. Tellement brave. Tellement... barbant...

- Ah oui ! Je l'avais oublié, ce surnom ! 1 partout balle au centre !

- Je dirais même 2-1 avantage Sandor, Léna Chérie. Même s'il est suicidaire. A voir la tête de Heero je ne suis pas persuadé qu'il ait été au courant.

-

L'assistance n'osait pas rire sauf Sally, mais évidemment c'était les hormones.

Surtout pas avec les jointures de Heero qui devenaient blanche.

Duo ne se retenait plus de rire, même s'il le faisait discrètement.

Sandor était doux, Sandor était tendre.

Sandor n'était pas une petite fleur des prés sinon il ne ferait pas ce métier.

Il renchérit.

-

- Sauf votre respect, Colonel, si dans le service on me qualifierait de somnifère, vous on vous classerait dans la catégorie des tranquillisants. Moi je vous mettrais sans complexe dans la catégorie des laxatifs. Un no life, quoi.

-

Comme quoi on jasait sur tout le monde dans les services et ça mettait du baume non au cœur, mais sur l'ego.

Sur l'ego de l'animal blessé, l'animal dangereux, l'animal aux yeux d'or.

Seulement, il ne fallait pas oublier un petit détail.

Un animal blessé était aussi un danger pour lui-même.

-

- Et pour ce qui est du sommeil, on va faire taire la rumeur une bonne fois pour toutes. Je ne m'endors pas à la tâche, jamais. Duo peut en témoigner.

-

Duo sera fier de sa répartie !

… d'ailleurs il était blanc.

Blanc de rage.

Sandor 1000000

Colonel Oui-Oui : 00000

-

- … Tu ne viens pas de dire ce que tu viens de dire, Sandor. Tu ne viens pas de me demander de comparer ouvertement aussi.

- …

- …

- Tu vois bébé Dragon, fille ou garçon, maman avait raison.

-

Duo était fâché après lui ?

Sandor ne comprenait pas.

-

- Après vous allez faire quoi, me dire de mettre une note comme au patinage artistique sur la technique, la grâce et les acrobaties ?

- ..

- …

- Mais je suis quoi, les gars, une pute ? C'est vraiment l'image que je donne de moi, là ? Parce que je veux tirer un trait sur Heero-je-sais-pas-ce-que-je-veux, et que je vais peut-être un peu vite pour la pseudo morale ? Parce que le poing virtuel dans le ventre je le sens encore là ? Parce que j'ai mal au cœur ?

- Maxwell…

- Si tu me touches, Yuy, je t'en fous une et je suis pas sûr que tu te relèves.

- Oui ! Du sang ! Du sexe ! Duo à poil sur une peau de bête !

- Comment, Dorothy, tu serais prête à sacrifier Brow ?

- Tu serais prêt à sacrifier tes cheveux, Pompadour ?

- Appelle-moi Zechs, sourciliator.

- Brow ?

- Kai !

- Fais popo sur tonton Zechs.

-

La voix de Duo se fit glaciale.

-

- Que vous parliez de moi quand je suis pas là je m'en fous, on le fait tous, moi le premier.

- Parce que tu parles de moi ?

- Redescends sur terre, Sand', évidemment que je parle de toi. Et si on est encore ensemble c'est que je parle de toi en bien sur tous les plans. Mais je le fais pas devant toi… bon, sauf là. C'est un manque de respect total et j'admets ça de PERSONNE.

- Duo…

- Sandor je t'adore. Mais si tu me touches je t'explose.

- …

- Que Heero m'ait jeté comme une merde je m'y suis fait. Mais que toi tu te mettes limite à son niveau… D'ailleurs félicitations, tu viens de rentrer dans son jeu. A la perfection.

- Duo…

-

Duo secoua la tête et leva la main en guise de lassitude.

-

- Sandy, quand ton taux de testostérone sera redescendu on en reparlera. Parce que là, tout ce qu'il vous reste à tous les deux, ce sont des SOUVENIRS.

-

Duo fit quelques pas en furie avant d'aller sur l'estrade prendre le micro.

-

- … Et au fait, Heero est circoncis et Sandor ne l'est pas. Lequel des deux a la plus grosse ?

- Ben… si je me fie au spandex…

- Allons, allons, Wu Fei, ne sous-estime pas le pouvoir absolu du lycra même sur un no (sexual ?) life. Et si tu te fies au pantalon de bozo tu penserais à un petit radeau perdu dans un océan de mauvais goût.

- Sally…

-

Mais Wu Fei ne put en dire plus, Duo continuait sur sa lancée.

-

- Mieux vaut une petite travailleuse qu'une grosse gourmande et bourrine… ah bon, ben ça dépend chez qui alors. J'espère que vous êtes contents de l'apprendre. Roulez-vous des pelles, les gars, qu'on en finisse. Salut.

- …

- …

- Je veux la grosse bourrine même si c'est potentiellement celle d'un no life ! Quoique on lui a raccourci la quéquette... c'est ptet pas la sienne la bourrine ?

- Réléna…

- Ben quoi grand-frère ? Relax, pète un coup, tu es tout constipé. Comme Heero-no life au petit déjeuner. Tu veux une tisane ?

-

Quatre ne put même pas profiter de son grand moment post-coïtal.

-

- Je rêve où Duo vient de dire au micro que Heero était circoncis ?

- … Tu vas être rayé du bottin mondain ?

- Oh que NON, Trowa c'est un SCOOP ! Faut que j'y retourne, pour les photos et interviews !

- Quatre… QUATRE, attends, tu as oublié ton… pantalon ? … De toute façon, si un journaliste prend une photo de Heero ou vient lui poser des questions… il sera mort.

-

Et Trowa éclata de rire.

-

Pendant ce temps-là Heero combattait la rougeur et l'agacement. Et les flashs.

Sandor combattait l'agacement tout court. Il avait réagi avec ses boules de pétanque au lieu de réfléchir, d'être posé.

Il avait réagi en mec acculé et un peu loulourd, ce qui ne lui correspondait pas.

Ce qui ne semblait pas non plus correspondre à Yuy…

… Est-ce que Duo Maxwell avait la capacité de rendre les gens cons ?

En tous cas, les boules de pétanque de Sandor étaient en format cochonnet.

Il se sentait tout petit, du coup.

Il jeta un œil au Colonel Yuy qui restait digne malgré le sourcil qui battait frénétiquement.

Une mouche, qui se dirigeait vers son nez, venait de changer de trajectoire avant de se poser sur le… petit oiseau bien vaillant d'un Quatre Winner échevelé, en chemise ouverte au col et chaussettes, souriant aux flashs.

Complètement à l'ouest, le pauvre.

Un cri du cœur fendit le murmure des invités.

-

- Je veux plus la bourrine ! Je veux QUATRE !

-

Mais Heero Yuy parlait et l'attention de Sandor revint à lui.

-

- Il est en colère.

- Il se calmera. Après tout il a dit qu'il me parlerait quand il redescendrait, Colonel Oui-Oui.

-

Sandor n'avait pas pu s'en empêcher.

Heero se tourna vers lui et susurra.

-

- Je ne lâcherai rien, lieutenant Sandor, s'endort.

- Moi non plus, No Life.

-

Et sous la foule en délire, Heero Yuy attrapa son rival par son col de chemise…

Avant de lui manger les lèvres goulûment.

Sandor écarquilla les yeux et quand ses neurones se reconnectèrent, tenta de le repousser.

Mais c'était déjà terminé.

Le regard de Heero était sidéral.

-

- C'était quoi, ça, Yuy ?

- C'était une déclaration de guerre. Et une mise à mort.

-

Sur un regard où l'on pouvait voir une sorte de défiance en même temps qu'une forme de respect mutuel, le Colonel Oui-Oui se dirigea vers les journalistes qui se mirent à tout naturellement faire pipi dans leur froc.

Il y eut un concert de caméras brisés et d'appareils photos pulvérisés volontairement, Heero Yuy n'ayant en tout et pour tout fait qu'avancer et envoyer son regard qui tue.

-

Quatre, voyant les appareils photos tomber un à un protesta.

-

- Enfin Heero, c'était mon meilleur profil ! Et la liberté de la presse quand ça m'arrange ? Tu as conscience de l'image que…

- Quatre. Ton… goéland est de sortie.

- Goéland ?

- Je ne peux pas qualifier de petit oiseau ce qui n'est pas… petit. Et si j'avais dit flamant rose…

- TROWA BARTON JE TE AHHHHHHH !

-

Trowa Barton venait de lui balancer son pantalon sur la tête.

-

- Dis merci à Trowa Barton, Corazon.


16h30, même endroit

-

Quatre et Duo faisaient risette et prenaient la pause avec les futurs mariés, pour les photos.

Le sourire de Wu Fei était de plus en plus crispé, visiblement faire risette n'était pas son truc.

Et Sandor, le cavalier d'un des témoins, se devait de poser aussi, même s'il se tenait un peu plus à l'écart de Duo.

Heero Yuy était tout simplement dégoûté. Mais il aurait son petit moment. Patience.

Le challenger était tombé dans le piège comme un bleu.

Sandor s'endort avait été manipulé, chauffé et il avait brûlé. Et cela valait la peine de se faire traiter de No Life en public, sans répliquer même si se tenir à un plan judicieux pouvait presque briser les dents de rage.

Tout ceci n'avait été qu'une diversion visant à faire momentanément tomber le remplaçant parfait de son piédestal.

Duo n'en voudrait plus du tout à Sandor d'ici peu, cependant.

Heero attaquerait donc très bientôt et il ne lâcherait pas.

En attendant il croquait un amuse-gueule, suçotant une tomate-cerise.

Il fut rejoint par un Trowa Barton tenu à l'écart car fauteur de trouble.

-

- Bienvenu dans le camp des exilés…

- Plus pour très longtemps, Heero.

- Je n'y serais plus d'ici peu non plus.

- Hm… pas sûr. Si Sandor et lui ne se connaissaient pas aussi bien j'aurais dit que tu avais toutes tes chances.

-... Parce que tu doutes, Trowa ?

- J'aurais éventuellement douté dans tes baskets.

-

Heero esquissa un sourire.

-

- Je note le caractère éventuel de la chose.

- Tu t'es vautré comme j'ai jamais vu, Yuy. Et l'archiviste ne se laissera pas balayer même par un petit soldat au garde à vous.

- Il peut toujours résister, ça ne l'empêchera pas de voler.

-

Trowa vola la tomate-cerise de Heero à même sa bouche.

-

- Duo lui donne l'avantage... sa confiance... et son cul.

- J'ai un atout dans ma manche.

- Ah ?

- Il m'aime, Barton. Ce n'est pas le genre de chose qui disparaît comme ça.

- Ce n'est pas un atout, c'est un handicap.

-

Le regard de Heero se fit songeur.

-

- Précise ta pensée.

- C'est parce qu'il t'aime que ton attitude l'a blessé. C'est parce qu'il t'aime qu'il veut t'oublier. C'est parce qu'il a l'archiviste qu'il va réussir. Et il est plutôt bon.

- Je note « plutôt bon ». Je suis censé être parfait. Et à présent il est en colère après lui.

- Pas autant en colère que contre toi mais c'était bien joué. Et tu sais foirer parfaitement aussi.

- Hn.

- Hn ?

- Hn.

- Hn comme « tu as raison » ?

- Hn.

- Comment, Yuy, ce n'est plus de ma faute ? Je ne suis plus la cause de tous tes malheurs ?

-

Haussement de sourcil contre sourire narquois.

-

- Je te ferai payer la merde dans laquelle je me trouve, Barton. J'ai creusé mon trou seul…

- Alléluia...

- … mais c'est toi qui m'a donné la pelle. Je ne l'oublierai pas.

- Le contraire m'aurait étonné.

- Tu es en partie responsable de cette situation. Tu vas en partie m'aider à rectifier le tir.

-

Trowa rit doucement.

-

- Logique si je te devais quelque chose. Pourquoi je le ferais ? Quatre sait tout, tu ne me tiens avec rien et j'ai verrouillé mon mec.

- Tu vas m'aider parce que tu es mon ami et que tu veux réparer tes erreurs.

- C'est cela, oui.

- Tu vas m'aider parce que je suis dans les petits papiers de Réléna et que je peux faire en sorte qu'elle fasse de ta vie un enfer.

- Réléna faire de ma vie un enfer ? Tu te surestimes.

-

Le sourire de Heero se fit sadique.

-

- Je ne crois pas, non. Ne sous-estime pas l'influence que je peux avoir sur Réléna.

- De là à faire de ma vie un enfer, comme tu y vas.

- Ta vie, je te l'accorde. Ta vie de couple en revanche... je joue pour gagner, Barton. Si tu ne savais pas à qui tu avais affaire jusque-là, tu vas le comprendre.

-

Trowa fronça les sourcils.

-

- Qu'est-ce que ma vie de couple a à voir avec Réléna ou toi ?

- Je vois ça d'ici. Galas de bienfaisance inutiles à l'autre bout de la Galaxie. Colloques quelconques, groupes de travail et autres pseudo pistes de réflexions pour aider à préserver une paix factice sinon les Preventers n'auraient pas lieu d'être. Réunions-fleuves qui ne servent qu'à s'écouter parler en attendant une prochaine guerre. Missions interminables en sous-marin dans des sous-bleds paumés. Séparés, bien sûr.

- ...

- Je peux, par l'intermédiaire de Réléna, déterminer l'agenda de Quatre au millième près. Je peux m'arranger pour que tu aies les parties format boules de bowling, que vous ne vous voyiez que trente minutes par an si je suis d'humeur généreuse. Tu as beau être ambidextre au bout d'un moment, la main ne suffit pas.

-

Le sourire de Heero se fit plein de dents.

-

- Juste.

- Et tu sais que je peux le faire et que ça marchera parce que quel que soit ce que Winner ressent pour toi et même si tu passes plus ou moins avant sa vie mondaine,

- « Plus ou moins » va te faire foutre... Yuy…

- … tu passeras après son sentiment de culpabilité, sa volonté de reconstruire, tout ça.

- Enfoiré.

- Déterminé à faire de toi un no life si tu me fais chier.

- ... Certes. Je peux toujours en parler à Quatre.

-

Heero s'étira comme un chat et fit un signe de main à Rashid pour qu'il lui amène un plateau de vivres. Et qu'il le lui laisse, discuter donnait faim.

-

- Bien sûr. Et je te souhaite bonne chance, Barton. A essayer de déterminer quelles missions sont factices et lesquelles sont réelles je doute qu'il se prenne la tête. Il se sent trop coupable pour ça.

- Tu me fous la tête sous l'eau mais je suis bon en apnée.

- Il y a effectivement des solutions. Tu peux toujours essayer de séduire Réléna pour...

- … me faire émasculer par Quatre ? J'ai pas le temps de le perdre pour des conneries.

- On est donc d'accord.

-

Trowa émit un sifflement entre deux petits fours.

Il demanda à un serveur de lui ramener un verre, puis, réflexion faite, demanda deux magnums.

-

- C'est le Heero Yuy couillu que je respecte. Le salopard manipulateur qui sait ce qu'il veut et qui se donne les moyens de l'obtenir.

- Tu as fait la même chose, Barton. La différence est que tu m'as poignardé dans le dos quand moi je te regarde dans les yeux pour te mettre au pied du mur et à ma botte. En toute amitié.

- Le poignard t'a aidé à conclure, Heero.

- C'est ce qui fait que je te laisse le choix.

- Un choix de merde.

- Certes.

-

Trowa énuméra de ses longs doigts.

-

- Si je cherche à préserver mon couple au détriment de Duo, je n'aurais plus de couple. Tu peux faire de ma vie un enfer mais ce n'est rien comparé à ce que Quatre peut faire lui-même.

- Notre alliance peut être secrète.

- Je ne peux et ne veux rien lui cacher. Je ne t'aiderais pas sans garantie.

- Parce tu m'as laissé des garanties peut-être, Barton ?

- Tu n'en avais pas besoin c'était tout bénéf et je suis pas tenu d'assurer le service après-vente.

- Prépare-toi à voir Quatre au prochain passage de la voie lactée dans le ciel terrestre. Bientôt la pleine-lune, pense à un cul que tu reverras pas de sitôt.

-. ..

- Le bluff, c'est pour les losers, Barton. J'annonce la couleur. Tant pis pour ta gueule. En toute amitié.

-. .. Je ne t'aiderai que si tu sais ce que tu veux, Yuy. Si c'est de la possessivité tu vas te faire foutre. En toute amitié.

-

Un regard bleu calculateur.

Un regard vert inquisiteur

-

- Je sais ce que je ne veux pas.

- Duo ne veut plus rien de toi.

- Quand il arrêtera de me bouffer des yeux on en reparlera.

- Il regarde aussi Sandor. L'archiviste fait dans la discrétion mais ça ne l'empêche pas d'être... intéressant. Il doit être l'un des seuls suicidaires à t'avoir traité de no life et à être encore en vie.

- Il intéresse Quatre aussi ? Parce que ça sourit beaucoup et ça se touche gentiment. Ils ont l'air de bien se connaître.

-

Raidissement d'un corps robuste.

-

- Ils se connaissent bien, oui.

- Tu crois qu'il se l'est fait, Trowa ?

- Pas à ma connaissance... mais le passé c'est le passé, hein ?

- Qui sait ? Je peux m'arranger pour qu'à chaque mission de Quatre ils aient besoin d'un archiviste. Il m'a été confirmé que Sandor avait de bons états de service... à tous les niveaux. Regarde comme Winner lui sourit... et comme il boit goulûment dans la flûte à champagne de son invité... ma foi c'est sensuel tout ça. Et la main sur l'épaule… hm.

- Je vais y aller.

- Tout ce que tu vas réussir à faire c'est énerver Quatre, Trowa. Ce n'est pas le genre à être collé par un petit ami jaloux.

-

Un mouvement de nerfs et un peu de champagne bu au goulot.

-

- Tant que Bozo bouffe Duo je m'en fous mais que le dormeur ne s'approche pas trop de mon mec s'il ne veut pas dormir définitivement.

- Il ne tient qu'à toi de le virer du secteur... je ne peux pas le virer seul même si Duo m'aime. Il a sa fierté.

- Tu l'aimes sous penthotal. Tu le jettes sans. Tu sais ce que tu ne veux pas. Pour la dernière fois, est-ce que tu sais ce que tu veux, Heero ?

- … Je sais que je veux lui parler et faire les choses un peu moins brusquement mais quand on parle on s'énerve et ça ne rime à rien.

- Tu vas ramer dur avec ou sans aide, Heero.

- Je préfère avoir une rame cassée qu'un bateau troué. Donne-moi la bouteille, que je boive derrière toi… et scelle notre partenariat.


Après les festivités de l'après-midi, 22h00, Chambre de Sandor

-

Sandor observa la tenue que Quatre et Duo lui avaient choisi - enfin, la tenue de rechange qu'ils avaient dû commander en express, la tenue initiale ayant été apparemment embarquée par les femmes de ménage : ensemble pantalon-haut de satin noir fluide sans manches et col mao et sandales assorties. Une tenue traditionnelle rappelant une partie de ses origines tout en faisant honneur aux fiancés. Un style très différent du choix initial, mais à l'effet saisissant et terriblement sensuel. De toute façon le premier modèle était absolument introuvable en si peu de temps, même pour un Winner. Au grand soulagement de Sandor, il fallait l'admettre.

Le noir de sa tenue faisait doucement ressortir l'or de ses cheveux et de ses yeux, les muscles de ses bras, extrêmement bien définis, mais avec une attitude naturelle ils pouvaient passer inaperçus. Et Sandor avait l'art du camouflage à l'extrême. Il avait noué ses cheveux en queue de cheval. Il avait hésité à les lâcher et à prendre ses lunettes, pour ne pas risquer d'être reconnu par Wu Fei.

Puis il réfléchit deux secondes au mot.

Reconnu.

Par Wu Fei.

Ah ! Encore faudrait-il qu'il se rappelle de lui. Quelle présomption…

Il détacha ses cheveux et secoua la tête, la longue masse soyeuse et odorante caressant à présent ses épaules. Il ferait acte de présence pour Quatre, Duo et les futurs mariés, l'honneur des futurs mariés parce que même si ça lui faisait mal, il était heureux, très heureux pour eux. Il était du genre à être heureux pour ceux qu'il aimait.

Et dès que le minimum de temps requis pour ne pas être discourtois serait respecté, il rentrerait dans sa chambre.

Avec Duo, bien entendu, qui avait décidé de se préparer seul et d'aller en boîte seul.

Le temps de redescendre.

Oh, il avait été très bête. Oh, il s'était laissé emporter par ce m'as-tu-vu de Yuy.

Oh qu'il avait vu une passion, un amour dévorants pour le chevelu en colère, qui ne voyait que la tchatche et la volonté de récupérer ce qui lui appartenait.

Sandor n'allait pas faire le con. Wu Fei ne l'aimait pas et il était heureux à présent. Ça faisait mal mais ça faisait rien. Ça ira mieux peut-être pas demain, mais ça ira mieux, c'était certain.

Mais Duo, il ne le laisserait pas partir. Il lui avait laisser sa chance de revenir voir Yuy. Il était trop en colère pour le considérer, et l'autre a réagi comme un con. Mais Sandor n'était pas sœur sourire, il ne laissera pas passer sa chance deux fois.

Il tentera sa chance avec Duo, jusqu'au bout. Et il lui faudrait un véritable coup de foudre pour quelqu'un d'autre pour ébranler sa volonté. Et la foudre ne tombait jamais deux fois sur la même personne, ni deux fois au même endroit.

Et il ne souhaitait pas faire parti des exceptions qui confirmaient la règle parce que quand il aimait, il aimait seul.

Si la foudre tombait encore il se relèverait, comme il l'avait déjà fait et embrasserait le connu, zappant l'inconnu de sa mémoire.

Comme il l'avait déjà fait avec Wu Fei. Comme il avait été heureux de rencontrer, l'Américain.

Vive l'amitié amoureuse. Vive l'entente sexuelle. Vive Duo dans son lit, faisant passionnément l'amour.

Heero Yuy pouvait aller se faire foutre.

Sandor sourit en ôtant ses lunettes. Il ferait honneur aux futurs mariés. Mais il se faisait beau pour Duo.

Il lui rappellerait les fois où il loupait des shuttles rien que pour rester au lit… Et des shuttles ils en avaient loupé par dizaine.

Il lui rappellerait que si ça durait entre eux, c'était peut-être parce que, justement, il n'était pas Heero Yuy.


GunStar, 23H00

-

La fête battait son plein dans le gigantesque complexe au mobilier design, noir et rouge, aussi beau qu'inconfortable car recouvert d'un plastique, mauvaise surprise oblige, plus facile à nettoyer. Tout objet avait son étiquette collée dessus, avec tellement de 0 que ça achevait de te dissuader de t'asseoir ou te persuadait de faire attention, parce que le prix ne servait à rien sans la mention « tu casses, tu paies et je saurais que c'est toi, t'es filmé. Big Winner is watching you »

-

- Quatre, tu ne penses pas que tu as été un peu loin avec la sécurité… ?

- … de mon mobilier ? Bois ton champagne, ça t'empêchera de dire des bêtises, Trowa.

- Oui mais quand même… 3 pico caméras par ampoules ? Des étiquettes et des codes-barres partout ? Pas étonnant que personne ne s'asseye… à la limite verrouille le bar ça évitera les mauvaises surprises.

- Parce que tu veux que j'empêche les gens de boire à une fête où une bonne partie des invités connait à peine les héros du jour, déjà qu'il leur est strictement interdit de fumer ? Tu veux qu'ils s'emmerdent, c'est ça ? Tu veux vraiment que je ne sois plus l'hôte le plus parfait du gotha ? Tu veux qu'on ne se souvienne de moi que par mon lac de flamants roses ou de mon..?

- Le surplus de caméras peut exciter. Et l'alcool entraine parfois des tentatives de démonstration… passionnée… hein, Quatre ? La bouteille de champagne que tu as descendu, mes aïeux… tu avais un de ces feux aux…

- Oui mais je suis dégrisé à présent et je m'arrange pour que les gens soient contents, très et que certaines choses leur rappelle qu'ils n'ont pas les moyens de foutre la merde ici ou chez moi, s'ils ne se sont pas logés par leurs propres moyens. En toute cordialité. Et puis sur chaque verre, chaque bouteille il y a l'inscription « qui vomit, nettoie » ça a tendance à calmer.

- Je trouve ça dommage.

- C'est parce que tu n'as pas l'habitude et que ce n'est pas toi qui passe derrière les « je m'amuse et je me fous des conséquences ».

- Ce n'est pas toi non plus…

- Ecoute, Trowa, je veux bien retirer toutes les étiquettes et les caméras supplémentaires si tu te portes garant et si j'ai un accès permanent à ton compte en banque pour me faire rembourser. Et vu les crétins potentiels au centimètre carré qui ont été invités pour le côté mondain de la chose, ton compte a intérêt à être pourvu.

- … C'est une demande en mariage, Corazon ?

- Oh, la ferme, imbécile.

- Tu sais, l'insulte marcherait mieux sans le sourire. Et puis la ferme c'est pour les cochons…

- Trowa…

- Et tu sais à quel point je peux en être un.

- Hmm… tu me donnes envie de danser… D'ailleurs plus tard j'irais danser…

- Oui…

- Sans toi, bébé, tu en as déjà assez fait comme ça. Assieds-toi sur ce tabouret, prend un verre au bar et profite… Je dois faire mon mondain et aller parler aux cons. Et vérifier que tout est en ordre. On se voit plus tard ?

- …

- Me regarde pas comme ça, Trowa, ça risquerait de me donner envie de rester et… ça ne marchera pas cette fois.

- Ah oui ?

- Même si t'es tellement beau ce soir. Chemise cintrée noire et entièrement ouverte sur ton torse tout bronzé... pantalon blanc bien coupé qui tombe impeccablement sur tes chaussures italiennes…

- Viens-là, Quatre…

- Hmmm Arrête, il faut qu'on soit discret, paparazzi oblige. Là on est un poil exposés. Stop.

- Ca m'emmerde…

- Mais c'est comme ça. A plus tard.

-

Certains étaient déjà entrés et profitaient déjà des lieux. D'autres attendaient que les vigiles vérifient leurs invitations.


Entrée du Gunstar, 23h00

-

- Salut Rashid !

- Duo-Sama… seul ?

- Pourquoi, ça t'étonne ?

- Eh bien… disons qu'après ce qui s'est produit cette après-midi…

- Ben deux mecs qui jouent aux cons pour ma pomme quand je leur dis 10 fois d'arrêter parce que ça la fout mal, ça a tendance à me gonfler sévère. Donc je les laisse en amoureux en attendant que ça redescende.

- Et pourquoi pas leur proposer un plan à trois ? A deux heures tu as Voguee qui te mitraille. Montre ton plus beau profil Duo Chéri.

- Dot ! T'es trop belle, si j'étais hétéro je te croquerais. Un plan à 3 avec Heero ? Tu veux ma mort ? Heero c'est un plan à 3 à lui tout seul.

- Tu n'es pas mal non plus… Et Sandor ?

- … ne partage pas, enfin, dans son lit. Ne partagera plus si on reste ensemble.

- Et… toi ?

-

De toute façon tout le monde s'en foutait d'avoir des crampes à force de rester debout, le seul meuble design de vraiment intéressant pour ces fêtards était le BAR (noir, lisse, beau et surtout, toujours bien pourvu du coup l'inconfort on l'oubliait carrément).

-

- Quoi moi ?

- Tu ne partages pas ? Souris, Duo, y a encore plus de paparazzis. Brow toi aussi, montre le petit diamant que ton joli collier.

- Je ne partage plus.

- Si le champion et l'outsider finissent par se lasser de ton indécision… qu'est-ce que tu fais ? Plus vrai le sourire, t'as l'air crispé et je ne voudrais pas qu'on croit que c'est de ma faute.

- Hey, j'ai pris une décision !

- Oui, une décision que personne n'écoute ou n'applique, un résultat extraordinaire, tu en conviendras, puisque ça bouge dans tous les sens pour arriver à du surplace. Alors, que ferais-tu ?

- ... Je dirais au pseudo champion d'aller se faire foutre parce qu'il ne sait même pas pourquoi il me veut et je ne me contenterais pas d'une… excuse médicale ou autre pour qu'il me marche dessus chaque fois que ça lui chante. Ce que je dis depuis le début.

- Excuse… médicale ? Heero est impui…

- Je t'expliquerais. Un jour.

- M'explique rien, FUIS ! Dis-lui, Brow !

- KAI !

- C'est pas ce que tu crois !! Bref. Quant à l'outsider… je comprendrais qu'il se lasse et j'espèrerais que les choses redeviennent comme avant, que notre amitié reste parce que je l'aime beaucoup.

-

Le mobilier aussi élégant que confortable – parce qu'il existait - était placé dans des petites salles secrètes, connues uniquement par une poignée de chanceux, c'est-à-dire les amis DIGNES DE CONFIANCE (parce qu'il y avait des amis adorables qui ne l'étaient carrément pas en cas de bourrage aigu, pas la peine de dire « mais non », on le sait tous.

-

- Hm… Ce que je comprends c'est que tu ne veux pas que les choses changent avec Sandor puisque tu veux que l'amitié reste parce que tu « l'aimes beaucoup » Souris pour Voilà, Duo, nous sommes officiellement le couple de l'été.

- Ce n'est pas ce que…

- Si, c'est. Tu espères avoir une soupape de sécurité avec Sandor. Tu n'as pas peur de l'amitié avec lui. Tu ne parles pas d'amitié avec Heero. Attention au flash.

- C'est parce qu'on n'est pas amis. T'as un richard entre les dents.

- Merci, pourquoi je n'ai pas amené mon fil dentaire. Tu crois que les poils de Brow…

- KAI !

- Je plaisante ma choupette. Pour en revenir à notre conversation, Duo… quand je te dis de fuir quelle que soit la raison ce n'est « pas ce que je crois » Tu ne parles pas de « comme avant » avec Heero. Souris à la caméra et gaffe à ta braguette, elle est ouverte.

- C'est parce que je veux pas que ce soit comme avant ! Déjà, y avait pas d'avant. Enfin si, un avant où il m'envoyait chier sans que je ne sache quoi dire ou faire. Et ça, plus jamais.

- Tu ne veux pas que les choses se détériorent entre Heero et toi.

- Pas forcément mais on y fonce et je chercherais pas à éviter la collision, Dottie.

- Si tu ne veux pas forcément que les choses se détériorent et que tu ne veux pas que ce soit comme avant, j'en conclus donc que tu ne veux pas que les choses changent entre vous ? Duo, tu ne souris plus.

- Je… Dorothy. Qu'est-ce que tu me fais ? De quoi je me mêle ?

- Si vous aviez été discrets je l'aurais été aussi. Vous nous avez fait un sacré cinéma, ne t'étonnes pas que les spectateurs critiquent le film. N'oublie pas de sourire, Duo.

- …

-

Quatre Raberba Winner ne voulait pas que des… indélicats laissent des restes un peu trop intimes. Le plan et les codes d'accès pour accéder à ces salles où l'on pouvait se laisser aller… et plus et avec PROTECTION si affinités, avec l'invité de son choix, étaient gravés directement sur les pass des privilégiés qui ne se savaient pas privilégiés, pour éviter que la nouvelle ne se propage.

-

- Dans la situation présente Heero te court après ouvertement. A ce que j'ai compris il t'aurait blessé, humilié blablabla et souhaiterait ardemment te reconquérir. Bonnes ou mauvaises raisons, que tu le veuilles ou non, les faits sont là. Sandor est là aussi.

- Je le sais. Je le vis.

- Tu es prêt à ce que les choses reviennent comme avant avec Bozo. Tu n'es pas prêt à ce que les choses changent avec Heero. Tu es furieux et tu as raison, cette après-midi Heero avait tout du Néanderthal. Pour le reste, je ne sais pas.

- Oui, tu ne sais rien, Dorothy.

- Quand tu seras un peu plus objectif, tu pourras prendre une vraie décision, Duo. Je ne suis pas toi, ne connais pas les faits et par conséquent ne me permettrais pas de te donner des conseils, en grande partie parce que ça ne servirait à rien.

- …

- Mais je t'aime bien et tu le sais. Les autres n'osent pas s'en mêler mais ils confondent donner leur point de vue et prendre parti. Moi je fous les pieds dans le plat avec ma courtoisie habituelle. Et si tu n'es pas content je t'emmerde.

- …

-

Les gravures devenaient apparentes à l'aide d'une petite lampe spéciale avec une combinaison reconnaissance vocale (pour éviter que le premier venu ne se serve du pass) et mots-clés (pour éviter qu'on ne passe la soirée à… ne pas passer la soirée avec Wu Fei.

Mots-clés exprimant explicitement le besoin et l'envie de… s'absenter un moment, tels que :

« envie de toi », « reposer », « petit coup dans les chaussettes », « fais-moi l'amour », « bébé pousse ma vessie », « quatre ne va pas aimer si on salit…. »

Des petites choses comme ça.

-

- J'espère que ta colère redescendra avant que tu ne perdes tout : et ce que tu ne veux pas vraiment changer même si tu aimerais quelques ajustements. Et ce que tu ne supporterais pas de voir disparaître.

- C'est bon maman, la leçon est finie ?

- Presque. Remords, regrets et fierté s'ils font souvent bon ménage restent toujours en travers de la gorge. Avec ce genre de cadeaux empoisonnés qui a raison et qui a tort, qui a frappé le premier, tout ça… on s'en contrefout. A toi de voir tes priorités. Maintenant, j'ai fini.

- Je vais rejoindre Quatre. J'en ai marre des flashs.

- Duo, attends… trop tard. Je ne connais pas toute ton histoire avec Heero, c'est sûr… mais j'ai les yeux qui voient et les oreilles qui trainent… il semble que Sandor et moi ayons quelque chose en commun. Nous avons aimé très fort des personnes qui n'étaient pas pour nous. Et moi j'ai poussé le vice, le ridicule ou l'amitié jusqu'à le pousser à être heureux avec celui qu'il aime. Rashid, qu'est-ce que vous faites ?

-

Wu Fei et Sally avaient eu droit à un accès, pour que la future maman se repose.

Duo et Sandor avaient deux accès séparés, pour la bonne et simple raison qu'à la base il n'était pas prévu qu'ils soient ensemble.

-

- Comment ça Brow ne peut pas entrer avec moi, c'est une plaisanterie ?

- Nous avons des consignes strictes Ms Dorothy.

- Mais Rashid…

- Veuillez me suivre, Ms Dorothy.

- Enfin, il s'agit d'une erreur manifeste ! Quand je mettrais la main sur Quatre je lui couperais le robinet… c'est Barton qui lui a mis cette idée saugrenue dans la tête ! Pour se venger de Brow !

- Allons, allons, Ms Dorothy. C'est par ici.

- Non mais quel toupet ! Et quelle honte ! La prochaine fois que tu croises les fesses de ce goujat de Quatre, tu mords, Pépète ! Oh ? Où sommes-nous ?

- Quatre-Sama a fait construire un petit vestiaire pourvu des mets les plus goûteux et tout confort spécialement pour votre petite compagne. Elle pourra même écouter le programme musical de la discothèque. L'entrée n'est pas la même, pour éviter à d'autres de faire la même chose. Vous pourrez la rejoindre par un petit passage secret, au cas où vous souhaiteriez la cajoler un peu.

- Au cas où j'aurais besoin de la promener un peu pour faire ses besoins, surtout ? Je reconnais bien Quatre.

-

Heero partageait l'accès de Duo, mais ni l'un ni l'autre ne le savait. Quatre le savait, puisqu'il l'avait prévu dans ses 10 commandements infaillibles pour se mettre le soldat dans la poche.

Cependant sur ce coup-là le blond avait eu un mémoire de poisson rouge et avait plus ou moins oublié ce détail. Lorsqu'il s'en était rappelé il était un peu trop tard (et surtout trop en mode post coïtal, il avait donc sagement décidé qu'il n'avait pas le temps de construire une chambre supplémentaire.

Il y avait peu de chances que Heero veuille se reposer ou autre, si toutefois ça devait se produire… les salles étaient insonorisées, ils pourraient s'entretuer sans déranger les invités.

Dorothy, Zechs, Réléna et même Brow en avaient un, accès.

-

- Quatre-Sama a prévu la mini cour intérieure pour qu'elle fasse ses besoins. Avec un mini repère olfactif, elle ira directement où il faut, sans que vous ne soyez obligée d'intervenir.

- Il a pensé à tout. Oh…. Il y a même un petit tapis rouge pour elle… c'est vraiment adorable… Tu vas avoir toi aussi ton entrée des artistes ma toute belle !

- Ouaf ouaf !

- Tiens, il y a un comme un petit papier par terre… 1 000 000 de crédits ? Tu sais quoi, Brow ? Tu vas connaître l'entrée des artistes par les airs. Rashid, pouvez-vous ouvrir le sas ?

- Très bien, Ms Dorothy.

- Oh, que l'intérieur est joli, rouge velours, satiné et tout confortable, comme tu aimes. Je vise le coussin. Bisou ma Pépète et BON VOYAGE !

- KAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !

-

Quelques journalistes triés sur le volet pouvaient également se reposer. Ceux-ci appartenaient bien évidemment à la seule branche que Winner n'avait pas voulu acheter au nom de la liberté de la presse.

-

- Elle a atterri sur le coussin sans abîmer le tapis très cher. Vous pouvez refermer le sas, Rashid.

- Ms Dorothy, ce fut un lancer brillant.

- Merci.

- Je pense qu'après de telles aventures, si elle n'a pas eu une attaque, il y a de fortes chances pour qu'elle fasse une petite crotte sur le coussin à 20 000 crédits.

- Elle en a vu d'autres et puis après la crotte elle sera évanouie je veux dire endormie et il n'y aura aucun risque pour qu'elle ne salisse ou détériore quoi que soit d'autre. Me voilà rassurée. Merci infiniment, Rashid. Où se trouve le bar ?

- Vous allez d'abord retourner à l'entrée « normale », que vous puissiez vous aussi bénéficier du tapis rouge.

-

Certains reporters, avides de scoops déformés par leurs soins et de ce fait interdits de séjour, n'hésitaient pas à mitrailler l'entrée du Gunstar, son enseigne noir aux inscriptions vert fluorescent, son parterre de célébrités, son tapis rouge au velours sublime et les deux colonnes antiques où se tenaient… une partie des maganacs en costard-nœud papillons, élégant turbans et muscles saillants.

-

- Oui, Rashid. Vous voulez surtout que les journalistes voient que je ne suis plus fâchée avec Quatre parce que vous savez que s'il y a le moindre commentaire péjoratif sur le seul magazine qui ne lui appartienne pas…

- Nous nous sommes compris. Nous y sommes. Préparez votre plus beau sourire, Ms Dorothy.

- Vous voulez dire le plus effrayant ?

- La peur n'évite pas le danger, Dot. Tu es magnifique, charismatique et terrifiante. Tu es aussi excessivement riche et puissante et accessoirement ma meilleure amie. Les médias t'adorent malgré ce qu'ils risquent.

- Léna Chérie, tu n'es pas entrée avec ton frère ?

- Pour que les journaux écrivent « veille fille libre » dans leurs éditos ? Mais t'es pas bien, toi. Non. Etre aux bras de La Cataloña, La si controversée Dame de Fer me verra encore plus considérée. Stratégie, stratégie.

- Alors donne-moi ton bras, très chère.

- Avec grand-plaisir, très chère.

- … Léna… tu es incorrigible.

- Quoi ? Ca fera une jolie photo ma main sur ta fesse ? D'ailleurs tu n'aurais pas un peu grossi ? En tous cas ça te va bien…

-

Les non privilégiés feraient comme tout le monde : ils danseraient ou se saouleraient sans salir.

En somme, on le valait bien ou on ne valait rien.


01h00 du matin, Gunstar, the teuf

-

La musique était démentielle, ça dansait et ça dansait un max, sous les éclairages sophistiqués mêlés aux kitchissimes boules à facettes.

Ça transpirait dans tous les sens et ça remuait à fond du popotin.

Le bar étant rempli et ne pouvant pas servir tout le monde, on pouvait dire que la fête était une réussite : pas un éclopé sur les fauteuils, ça c'était de l'ambiance.

Ça n'avait évidemment aucun rapport avec le mini coup de pression.

Officiellement, quand Quatre, l'hôte parfait, demandait à ses invités pourquoi ils ne profitaient pas des sièges, on lui répondait qu'ils étaient destinés à ceux qui voulaient/qu'on obligeait (à) faire tapisserie.

Evidemment, on n'allait pas à une méga fête organisée par l'héritier Winner pour s'asseoir.

De toute façon, ceux qui auraient l'idée saugrenue de poser les fesses ne s'y reprenaient plus puisqu'elles glissaient irrémédiablement sur les sièges trop lisses, c'était dégueulasse mais c'était fait pour.

-

Zechs, impeccable dans sa chemise transparente noire et près du corps, sur son pantalon et chaussures à la coupe italienne, en avait eu assez de fuir son fan club.

Il avait eu le malheur de s'asseoir et…

-

- Ah, un peu de repppppppppppppppppppppppppppppppppppppppps

-

Et de faire du toboggan.

Ses réflexes exemplaires ont du lui éviter de se péter le coccyx.

Il décida de faire du charme à n'importe qui pour lui piquer sa place au bar, le lieu sûr.

-

Quatre et Duo, tous les deux habillés en G Armani Jeans et T-Shirt à mailles « filet de pêche » étaient en train de se chauffer tout doucement, sous le regard horrifié de Trowa qui, dans sa petite colère, avait brisé entre ses mains une flûte à 10000 crédits.

Réléna, dans son combi-short noir chic et sexy, sans manches à col V et son chapeau de cow-boy enflammait le dance-floor entre deux armoires à glace en boots, mini boxer et nœud papillon. Elle essayait désespérément d'attirer une Dorothy, bustier rouge assorti à ses chaussures, mini short blanc et escarpins à talons vertigineux aussi vermeille que son rouge à lèvres dans un plan à quatre ou plus, sans succès. L'ex blonde sourcilière aurait bien dansé avec son chien si elle ne lui avait pas donné un somnifère naturel : la peur.

Il n'y avait aucune trace de Heero. La musique anesthésiait les éventuelles questions concernant sa disparition.

-

Sandor n'avait pas vraiment le cœur à danser, à faire la fête.

Duo ne lui en voulait plus, c'était déjà ça de pris. Ils avaient dansé ensemble et s'étaient même un peu embrassés. Comme ils le faisaient avant.

Leurs rapports n'avaient pas changé et c'était rassurant, rien n'avait été gâché.

Mais quelque part, ça ne l'était pas autant que ça, rassurant. Parce qu'aucune évolution.

Rome ne s'était pas faite en un jour c'est sûr, mais Pompéi avait été détruite en quelques minutes.

Pas de trace de Oui-Oui, Pompéi était encore intacte.

Duo s'était fait embarquer par un Quatre hilare, pour la danse des témoins, censée être en tout bien tout honneur, pour donner le change et faire le show chaud mais diablement sexuelle.

Ils l'avaient bien invité à danser à trois mais il avait refusé poliment. Il avait les yeux, la tête ailleurs.

Il avait un peu bu et l'alcool le rendait mélancolique ou euphorique, selon l'humeur.

Il était mélancolique.

-

Sally était resplendissante ce soir. Elle avait troqué sa tenue de l'après-midi contre une robe courte parme à fines bretelles, mettant en valeur son ventre arrondi. Sa pochette, sa capeline et ses escarpins étaient assortis. Même les baskets qu'elle avait prévus au cas où elle ne supporterait plus ses chaussures étaient assortis.

Elle était heureuse jusqu'à la cime de son chignon lâche et Wu Fei aussi. Ils avaient dansé un peu, amoureusement, avant qu'elle ne l'embrasse sur la joue et aille rejoindre ses amies filles, comme s'ils faisaient ensemble un enterrement de vie de garçon/fille commun mais pas trop.

Ce n'était pas « comme si ». C'était ça.

Ensemble mais libres.

Ensuite elle avait disparu de la boîte. Wu Fei n'était pas du genre à laisser sa femme s'en aller et à rester s'amuser comme ça, tout du moins ça ne lui ressemblait pas, surtout pour une fête qui avait été organisée pour tous les deux.

Peut-être Quatre avait-il prévu un endroit où elle pourrait se reposer ?

-

Quand on était débout seul avec ses pensées et que l'on avait bu un petit peu, la bonne volonté et les efforts pouvaient partir en fumée.

Il commençait à avoir le blues.

Il estimait que l'heure de la bienséance était passée et qu'il était grand temps de prévenir Duo que lui allait rentrer en espérant qu'il le suive ou qu'il le rejoigne plus tard quand il se fit rentrer dedans par un Wu Fei au champagne. T-shirt rouge en soie et à manches courtes. Pantalon traditionnel noir et sandales, comme lui. Cheveux noirs et lâchés.

Magnifique.

-

- Oops. Désolé.

- Ce n'est pas grave, Wu Fei, le champagne ne tâche pas.

- C'était un kyr royal. Je vous emmène aux toilettes.

- Mais…

- C'est par là, allons-y.

-

Et Sandor se retrouva entraîné par un Wu Fei éméché épris de justice.

- -

Pendant ce temps-là, sur la piste de danse…

-

Quatre venait de laisser Duo sur la piste, il venait de repérer un énième journaliste et était donc retourné au bar.

L'Américain dansa alors seul. Il ne se demanda pas où se trouvait Heero, le métis ayant sûrement compris qu'il voulait être un peu seul.

… ok, dans une boîte de nuit. En tous cas, qu'il ne voulait pas le voir pour le moment.

-

- Viens danser avec moi…

- Tro ? T'as les mains baladeuses.

- Ton ex boit des verres au bar,

- Heero est là ?

- Oui, tout au fond, mais tu le vois pas parce que le bar est grand et il est dans l'angle.

- Ah…

- Ton potentiel vient de se faire rentrer dedans par Wu Fei et mon mec me snobe à cause des journalistes. Tu ne veux pas danser avec moi ?

- Trowa…

- Danse avec moi, Duo-Babe.

-

On ne pouvait que dire oui à une voix pareille…

-

- Je veux pas me faire décapiter par Quatre, moi.

- Tu sais que Heero m'a demandé d'occuper Bozo pour qu'il discute avec toi ?

- … Toi tu racontes n'importe quoi. T'es en train de te servir de moi pour faire bisquer Quatre.

-

Sourire énigmatique.

-

- Est-ce que ça marche ?

-

Sourire carnassier.

-

- Non ça marche pas, parce que faire bisquer Heero ne rime à rien et que toi qui a autant de conversation qu'un grille-pains, tu retiennes Sandor, ça n'a aucun intérêt. Et tu ne l'aurais pas touché sous peine de représailles…

- Pas dénué de sens…

- Ca marche pas, donc. Par contre me coller un peu à tes pecs pour la bonne cause… je ne dis pas non…

-

La musique était un vieux titre raggamuffin

Chaka Demus and Pliers

Murder, she wrote

Efficace, sensuel

Qui parle d'une femme assez particulière, séductrice et belle comme les roses, Toute aussi dangereuse, peut-être impliquée dans un meurtre.

Une femme du nom de… Maxine.

-

Trowa se plaça contre le dos de Duo et plaça les mains sur son ventre pour le caresser à travers les vêtements.

Puis il passa les doigts sous le t-shirt pour toucher la peau et remonta tout doucement jusqu'à trouver les pectoraux.

Duo ferma les yeux et pencha la tête en arrière alors que Trowa fredonnait les paroles au creux de son oreille.

-

I know this little girl, her name is Maxine
Her beauty is like a bunch of rose
If I ever tell you bout Maxine
You would a say I don't know what I know (but)
Murder she wrote

­-

La salle, qui savait toujours repérer où l'ambiance était la plus forte, se mit à siffler bruyamment.

Réléna, qui avait fini par s'asseoir, les pieds sur ses gigolos à quatre pattes - ils n'avaient pas de tabourets libres, les pauvres - avala sa coupe de champagne cul-sec.

Zechs, visiblement excité et pompette, finit le verre de Dorothy sans lui demander son avis et l'attira sur la piste.

Ils restèrent l'un en face de l'autre.

-

- Mais…

- Je me pensais gay quand j'ai repoussé les avances d'une femme aussi belle que Noin même après avoir goûté à ses charmes. Mais en fait inconsciemment je savais ce qu'il me fallait, une femme virile.

- Zechs… je suis épilée.

- Oui et tu restes virile !!

- Quoi, il y a des repousses ? Je raserai l'institut qui m'a menti sur l'épilation définitive.

- Il n'y a pas de repousse, Cataloña. Tu es magnifique.

- On se connait depuis des années et on se déteste. Pourquoi cet éclair ?

- Peut-être l'épilation ? Peut-être ton sourire qui n'a plus rien de méchant même s'il reste sournois. Peut-être le bustier et le minishort ?

- Peut-être que tu es désespéré ? Blond par-delà les racines ?

- Oui et toi aussi. Les seules différences entre toi et moi sont tes poumons, ton sexe et tes anciennes jupes de l'Enfer.

- Ah, parce que tu t'épiles aussi ?

- Pas besoin.

- Imberbe ? Je te hais.

- Non, blond, ça se voit moins. Et puis j'ai les poils tous doux, tu verras, c'est romantique.

- ?

-

? Rires et larmes, très grosses larmes.

Rires étouffés qui devint rire de gorge.

Le rire était le deuxième pas vers l'intérêt d'une femme, le premier étant l'attirance physique, il ne fallait pas se leurrer.

-

- J'aime que l'on joue avec mes poils, ça me met d'humeur… amoureuse.

- C'est bien la première fois que j'entends qu'un poil est romantique. Et bien la première fois que j'ai une crise de fou rire depuis… je n'ai jamais eu de crise de fou rire.

- C'est déjà un bon point pour moi ?

- Je nage en plein délire… arrête le champagne, Zechs.

- Pas besoin d'être saoul pour être attiré par toi… mais complètement aveugle pour ne pas avoir vu avant ce que j'avais sous les yeux…

- Moi sous les yeux j'avais un casque moche qui ressemblait à une boîte de conserve.

- Et moi j'avais une sadique aux sourcils meurtriers.

- …

- Si tu me laisses une chance, Réléna arrêtera de te draguer. Je suis la seule personne avec laquelle elle aurait des scrupules à entrer en compétition.

- C'était ça ta solution ? Parle au conditionnel, veux-tu ? Elle serait capable d'essayer de me faire changer d'avis. Ce serait l'enfer.

- Je ne te plais pas ne serait-ce qu'un peu, Dorothy ? Même Brow m'aime bien, elle m'a fait pipi dessus.

-

C'était vrai.

-

- Ecoute, la seule image que j'ai de toi est celle d'un type avec un casque ridicule qui essayait de jouer dans la cour des grands.

- Et moi la seule image que j'avais de toi était celle d'un épouvantail aux sourcils sataniques.

- Touchée.

- Alors ?

-

Une petite chance ?

Sur un malentendu…

-

- Eh bien… je ne sais pas, commençons par danser, nous verrons bien. Trowa a l'air de bien s'amuser. Quatre devrait faire attention…

- Fais attention à toi, Cataloña.

-

Zechs prit la jambe droite de Dorothy et la releva, obligeant la jeune femme à s'accrocher à son cou pour ne pas tomber.

Mais Dorothy ne se laissa pas démonter.

-

- Fais attention à toi, Pompadour.

-

Profitant de l'appui qu'elle avait avec sa jambe gauche, elle s'accrocha carrément aux hanches de son cavalier. S'il n'avait pas eu de réflexe ils seraient… par terre.

Elle lui décocha un sourire en coin, sourire de félicitations, avant qu'elle n'ondule contre lui.

Elle murmura contre son oreille.

-

- J'ai envie de t…

-

Un double bip bip retentit, bip bip qui les fit tellement sursauter que Zechs lâcha prise, sa cavalière ayant failli embrasser le sol.

Ils se demandèrent en même temps en sortant l'origine du bip, soit leur pass.

-

- Mais qu'est-ce que c'est que ça ?

-

Mais personne ne les avait regardé tomber, subjugué qu'ils étaient par Trowa et Duo, dans leur danse lascive.

-

Des corps se tendirent sous le spectacle offert par les deux hommes. Celui d'un golden boy au grand cœur, en grande discussion avec un reporter. Golden boy qui grogna, il l'espéra intérieurement.

-

Trowa se colla complètement au dos de Duo et contrôla le mouvement qui était très, très sensuel, lent, alors que son partenaire passa une main derrière lui pour lui enlacer la nuque.

-

Murder she wrote…

-

Ils dansèrent un moment ainsi avant que Trowa ne pose les mains sur la taille de l'Américain pour le retourner.

Ils ondulèrent alors en rythme, face à face, Trowa passant les mains sous la queue de cheval de Duo pour la soulever, la caresser et la laisser retomber souplement dans son dos.

Il faisait très chaud dans la salle.

-

- J'aime pas qu'on touche à mes cheveux, Tro. Mais t'as de ces mains…

- C'est pour mieux te faire vibrer…

- Hmm, je vais te donner un peu de mon vibe, bébé…

-

Murder she wrote…

-

A ce moment, Duo se mit à bouger plus lascivement, creusant les reins, mimant l'acte sexuel.

-

- Tiens-moi bien, Trowa…

-

Puis il plia son corps de sorte à ce que la pointe de ses cheveux caresse à peine le sol...

Quatre devenait fou et ne se rendait même pas compte qu'il se dirigeait vers les danseurs, plantant les journalistes.

La salle était en transe.

Où était Heero ? Apparemment plus au bar.

Où en était Sandor ?

-

Trowa releva Duo sous les sifflements enthousiastes de la foule. Il le mit à nouveau dos à lui alors que l'Américain entreprit de le chauffer prestement, sensuellement, mais pour le plaisir de la danse, de l'auditoire et un petit peu pour lui aussi, parce que le clown était canon.

Mais si canon fut-il, Trowa restait le mec de son meilleur pote. Et Trowa était lui-même son pote.

Ce fut donc encore sans ambigüité que l'Américain frotta ses fesses contre le ventre dur de son partenaire, essayant de ne pas pousser le vice jusqu'à frôler une certaine partie de son anatomie.

Ils faisaient leur show.

-

Quatre passa à côté des danseurs sans leur accorder un regard.

Apparemment ce n'était pas le show qui l'intéressait. Il devait avoir envie d'aller aux toilettes.

Il ne devait pas savoir qu'elles étaient occupées.

Heero par contre oui puisqu'il attendait sagement qu'elles s'ouvrent.

-

- Heero.

- Ah, Quatre, tu tombes bien. Je ne connais pas le plan de la boîte. Peux-tu m'indiquer d'autres…

- Oui bon et ben tu iras faire pleurer le cyclope plus tard.

-

Et il le tira par le bras.

-

- Qu'est-ce que tu fais ? Où tu m'emm…. Duoooo…

- … Tu te démerdes, Heero. Mais tu ne mêles pas Trowa à tes problèmes.

- J'ai dit à ce crétin d'occuper l'autre. Pas lui. Quel salaud…

- Hein ? Je ne t'entends pas bien avec la musique.

-

L'ex Shinigami se tourna à nouveau complètement indifférent à l'arrivée des deux hommes qu'il n'avait pas vu.

Trowa non plus au début, il n'avait pas vu Quatre passer près d'eux la première fois.

A présent il les voyait tous les deux. Il glissa une main juste à la naissance des fesses de Duo qui commença un mouvement de va et vient en rythme avec la musique.

-

Comme s'il avait soudainement ressenti la présence de son ex, Duo se retourna prestement et décocha un regard pénétrant à un Heero très très calme, adressa un clin d'œil à un Quatre qui n'avait d'yeux que pour Trowa et c'était des yeux sombres.

L'Américain se sépara de Trowa, ôta son t-shirt en bougeant sensuellement vu qu'il avait chaud et qu'il était chaud et qu'apparemment Sandor n'était toujours pas revenu…

… avant de le lancer sur la tête du premier venu…

-

- Je l'ai Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh

- Hn.

-

…. que son ex éjecta à l'autre bout de la piste rien que pour un bout de tissu.

-

Trowa, ses yeux de fauve ne lâchant pas d'une semelle son Quatre complètement hypnotisé par ses mouvements (bien qu'il ait distraitement noté que le truc brisé qui ressemblait à du cristal devait avoisiner les 200000 crédits, qu'il ne manquerait pas de prélever sur le compte de Heero.

D'ailleurs…

Trowa, semblant déceler la très légère déconnexion de son homme par rapport à l'action, entreprit de le remettre dans le moment présent.

Plus tard les comptes, maintenant un acompte… sur la nuit de folie qu'ils passeraient.

Le public allait très certainement se précipiter au bar après, il faisait soif.

Réléna devait en être à son…

-

- Hips !

-

Elle avait perdu le compte. Elle avait juste soif. Et faim.

Il fallait qu'elle retrouve ses gigolos.

Ah oui, ils étaient à ses pieds.

Elle était ronde comme une queue de pelle.

-

Murder she wrote…

-

L'homme aux yeux émeraude entreprit de se toucher délicatement l'entrejambe à travers le pantalon, se passa sa langue sur les lèvres.

Recommença.

Recommença… jusqu'à sentir poindre son érection.

Jusqu'à voir poindre celle de son homme, en réponse.

Le regard de possessif de Quatre changea le sang de Trowa en lave.

Il se rapprocha de son homme, le reproche, la jalousie et l'amour se disputant dans son regard turquoise.

Trowa ouvrit les bras et Quatre vint s'y blottir, profitant de la proximité pour pincer les flancs d'un ex pilote 03 chatouilleux.

-

- Imbécile…. Je me vengerais du coming out improvisé.

-

Trowa embrassa ses cheveux humides

-

- Imbécile toi-même, c'est un secret de polichinelle.

-

Ce qui était somme toute très vrai.

Duo, comprenant sa mission terminée et le grand moment du palpage de Trowa à classer dans la catégorie des souvenirs précieux (ou des dernières volontés, selon comment Quatre prendrait la chose) quitta la piste de danse et se dirigea vers le bar, sans un regard pour Heero.

Sans une remarque.

Sans un regard méchant ou en colère.

Sans un regard. Ni un bon, ni un mauvais signe. Peut-être même pas un signe.

Heero irait aux toilettes d'abord. Ensuite, il aviserait.

Duo était trop loin pour l'avoir bien vu.

S'il l'avait vu…

Il se décida à aller à d'autres toilettes quitte à chercher longtemps.

Elles avaient été verrouillées de l'intérieur. Et un système ingénieux les avaient également verrouillées de l'extérieur.

Un système ingénieux qui avait une griffe.

Si c'était ce qu'il pensait, il savait qui était à l'intérieur.

S'il ne se trompait pas, Trowa Barton était un bel enfoiré, dans tous les sens du terme.

Et il était fier d'être son pote.


Aux toilettes, même moment

-

- Je suis désolé Sandor…

- Euh oui mais ce n'est pas grave, je peux le faire moi-même.

- Le satin se tâche vite. Il faut agir tout de suite et j'ai un meilleur angle que vous pour tamponner.

- Oh… Ok, merci. AH !

- Qu'y a-t-il ?

- Vous avez les doigts glacés…

-

Et pour cause…

Directement sur sa peau…

Sur son ventre.

Le tissu avait été remonté.

Les yeux noirs étaient inquisiteurs.

-

- C'est à cause de l'eau. Tiens, votre ventre se contracte. Vous êtes chatouilleux ?

- Non…

- Vous mentez.

- Non !

- Alors pourquoi j'entends votre voix sourire ? Pourquoi votre corps se contracte sous mes…

-

La main de Wu Fei se posa plus franchement sur le ventre, relevant un peu plus le haut.

-

- Qu-est-ce que… qu'est-ce que vous faites ?

- Je vous touche, Sandor. L'alcool alterne les fonctions neuronales. Il faut reconnecter, c'est évident ce que je fais.

- Vous n'en avez pas besoin, il n'y a que le tissu qui ait été…

-

Mais Wu Fei l'interrompit.

-

- Je connais votre peau.

- Pardon ?

- Je connais votre peau. Je l'ai déjà touchée. Vous m'êtes familier.

- ...

- Mes doigts vous reconnaissent, Sandor… je pourrais penser que j'ai déjà eu affaire à vous en mission, je vous aurais éventuellement soigné ou massé…

- …

- Mais à cette distance c'est mon corps qui se rappelle du vôtre.

-

Sandor essaya d'avaler sa salive.

Mais elle restait coincée.

Il n'aurait pas dû s'habiller près du corps.

-

- Allons donc… hey !

- Je sais où vous toucher pour vous faire fondre ou pour vous faire trembler.

- Vous êtes un homme, vous savez où toucher les hommes pour leur plaire.

- Bien joué. Mais on se place au-delà des généralités. Je reconnais votre odeur. Je sais où poser mes lèvres pour faire….

-

Misère totale.

-

- Vous êtes en train de me draguer ?

- Je suis en train de me rappeler, Sandor, même si mon sens de l'honneur me conduit à admettre avoir fait exprès de vous rentrer dedans.

- Vous êtes en train de me confondre…

- Oui c'est ce que je fais, je vous confonds. Mais pas dans le sens que vous voulez bien me faire croire.

- Wu Fei…

-

Un murmure.

Un regard noir, froid.

-

- Je reconnais ce murmure mais je ne sais pas le placer.

- Vous m'avez peut-être entendu avec Duo…

- Vous êtes comme lui, Sandor, vous ne savez pas mentir.

- C'est parce que je ne sais pas quoi penser.

- Alors nous sommes deux. Je vous connais sans vous connaître. Vos mamelons durcissent sous mes doigts.

- Vous me touchez et vous n'êtes… pas… repoussant. Votre fiancée…

- Se repose. Une partie de mon cerveau n'arrive pas à mettre un moment sur votre corps même si j'ai un nom mais est-ce bien le vôtre ?

-

La voix de Sandor se fit glaciale.

Il mit les mains sur celles de Wu Fei pour les repousser.

-

- Je vais sortir, Duo m'attend.

- Vous n'irez nulle part, Sandor. Mes yeux me disent que vous m'êtes inconnu mais mes mains me hurlent le contraire.

- Assez.

-

La voix de Wu Fei se fit aussi coupante que ses mains étaient douces.

-

- Je vous ai déjà fait l'amour et votre visage ne me dit absolument rien. Qui êtes-vous ?

- Lâchez-moi.

- Mes doigts glissent sur… une cicatrice… en forme de cœur… sur le flan gauche. Non….

- …

- Mike ? Mike c'est toi ?

- Je ne vois pas de qui vous voulez…

-

Un baiser pour vérifier.

Wu Fei était un être excessivement sensuel.

Sensuel et déterminé.

Mémoire tactile.

-

- C'est toi. Tu peux raconter ce que tu veux, mon corps ne se trompe pas. Et maintenant que je te regarde bien, que je vois les années défiler dans tes yeux… Avec un look, une tenue différente, des cheveux bien plus courts à l'époque et un corps plus robuste…

- Je sors. C'est surréaliste.

- Je me rappelle de tout ce que je touche. De tout ce que j'ai aimé ou détesté toucher. Et j'ai adoré te toucher, ma mémoire ne pouvait que se réveiller.

- …

-

-

- Il va falloir que tu m'expliques, Mike. Et il va falloir que tu le fasses correctement. Parce que sinon je n'aurais pas de témoin à mon mariage. Si c'est une mauvaise blague, je tuerai mon témoin, celui qui m'a présenté à toi, de mes propres mains. Et tu suivras aussi. Si j'ai pris plaisir à te caresser, je prendrais un immense plaisir à te briser.

-

Sandor vit rouge.

Il se libéra avant de plaquer Wu Fei contre le mur, le prenant à la gorge.

Les yeux en amande donnaient l'impression que Wu Fei s'était laissé prendre à la gorge.

Sandor serra.

-

- Plaisir à me briser ? Mais tu te prends pour qui ? Tu te crois dans un film ? Tu crois que je suis venu pour m'opposer à ton mariage comme dans les soap ? Soit tu es vraiment con, soit tu me prends pour un con.

-

Sourire énigmatique.

-

- Donc tu es bien Mike…

- …

-

Piégé.

L'étreinte sur le cou se desserra doucement et Wu Fei pencha gentiment son visage pour toucher la main qui voulait précédemment le blesser.

Sa main droite vint caresser le poignet crispé, pour le détendre, calmement.

Wu Fei était un être souvent emporté et passionné. Mais avec les amis, les années, les responsabilités, la vie de couple.

Et tout récemment une femme enceinte de leur futur enfant, il avait encore plus appris à canaliser cet emportement et à redevenir ce qu'il était avant les souffrances et la destruction de sa colonie.

Wu Fei était un être qui savait être doux.

-

- Je connais Maxwell et je lui fais confiance. C'est l'un de mes meilleurs amis. Je sais pertinemment qu'il n'aurait rien fait pour gâcher mon bonheur. Bonheur que je vis grâce à lui… et à toi.

- …

- C'est inespéré que tu sois ici, Mike. Je peux enfin te remercier.

-

« Mike » ferma les yeux.

-

- Je m'appelle Sandor. Et je… n'ai jamais été prostitué.

- Au fond de moi je l'ai toujours su, même si je ne me suis jamais posé la question.

- …

-

La voix de Wu Fei était douce, si posée.

Si posée que Sandor en avait presque les larmes aux yeux.

C'était cette voix-là qui chuchotait à son oreille, lors de cette fameuse nuit.

La vérité ne rendait pas l'échange amer, juste étrange.

Sandor ferma les yeux et se laissa bercer par la voix de l'homme qu'il avait déjà eu, qu'il n'aurait plus jamais.

Un homme qui en aimait une autre.

La foudre frappait bien deux fois sur la même personne.

Il retombait amoureux mais ça faisait moins mal.

-

- Pourquoi es-tu venu, Sandor ? La vraie raison.

- Pour te dire au revoir ? Pour te dire je t'aime. Pour te dire merci. Et pour te souhaiter bonne chance.

- Merci ?

- Pour cette nuit…

- Je…

-

Sandor détacha la main de Wu Fei de la sienne.

Distance.

-

- Tu m'as fait l'amour sans me connaître et sans m'aimer. Je t'ai aimé bien avant cette nuit-là. J'avais trop peur de dévoiler mon intérêt.

- …

- J'ai payé le prostitué engagé par Duo pour aller voir ailleurs. Et je l'ai remplacé. J'étais trop lâche. Ou peut-être que je ne t'aimais pas assez pour être sincère. Et j'ai dit à Duo de garder le silence même si j'avais un peu bouleversé ses plans.

- …

- Voilà, tout est dit. Si tu veux que je parte… si ça te fait trop bizarre.

- Bien sûr que ça me fait bizarre. Mais je ne veux pas que tu partes.

- Ok. Pourquoi ? Tu ne me trouves pas sans honneur, ce genre de choses ?

-

Oui, pourquoi ?

-

- Je t'ai payé pour coucher avec moi alors qu'en plus tu n'es pas prostitué. Je n'ai pas honte de moi-même si je ne suis pas fier de ce que j'ai fait. Pourquoi aurais-je un jugement négatif à porter sur toi ?

- … ça ne me dit pas pourquoi tu veux me revoir.

- Certains diraient que je suis compliqué et cela peut être vrai dans certains cas. Dans d'autres, je peux être très simple. Sandor, en te substituant à celui qui devait passé la nuit avec moi, tu as peut-être irrémédiablement changé mon destin.

-

Sandor émit une objection.

-

- Peut-être que…

- Nous ne le saurons jamais. Tu t'es peut-être trouvé au bon endroit au bon moment mais les faits sont là. Tu m'as redonné confiance. J'ai une femme, je vais être père, je suis heureux. Pourquoi volontairement éliminer ce qui m'a fait du bien ? Cela n'a aucun sens.

- …

- En prenant la place de l'autre tu as décidé de faire pour un temps partie de ma vie. Ce qui fait partie de ma vie a tendance à m'être enlevé contre mon gré, comme ma colonie. Et ça, je refuse, parce que tu fais partie des choses qui me sont arrivés de mieux.

- Je…

- Parce que tu es très lié à Duo et à Quatre et que nous serons amenés à nous revoir.

- Pragmatique.

- Toujours.

- Et si je venais à ne plus m'entendre avec les autres ?

- Je ne suis pas les autres, Sandor.

-

Un sourire désabusé.

-

- Touché. Tu es un être surprenant Chang Wu Fei. Je me serais attendu à tout sauf à ça.

- Entre nous, personne ne se douterait que j'ai payé un prostitué pour vérifier ma libido. Et toi tu es bien placé pour savoir que c'est vrai. D'ailleurs rembourse-moi ce que tu me dois. Si j'arrive encore à te surprendre après ça je ne sais pas ce qu'il te faut, Sandor.

-

Ce fut la phrase de trop pour Bozo.

Il rejeta la tête en arrière avant d'éclater de rire.

-

- Tu as un rire franc.

- Il ira avec mon costume de Bozo le Clown.

- Oui. D'ailleurs ce serait bien que tu t'en débarrasses. Dans mon souvenir tu avais… plus de classe.

- Hm. Dans tes souvenirs j'étais plutôt dévêtu, Wu Fei.

- C'est vrai. Avec tes boots, ton short en jean ras les fesses en plein hiver et ton petit t-shirt moulant ton corps d'ailier de rugby…

- La classe, hein ?

- Ok, dans mon souvenir tu avais juste moins de vêtement.

- Ah, tu vois.

-

Ils rirent de bon cœur.

Déjà complices ?

-

- Quand les choses seront… différentes…

- « Si », Wu Fei.

- « Si » ? Alors je préfère présumer que ce soit différent, tant pis. Quand les choses seront différentes, j'aimerais savoir si on peut mieux se connaître.

- Wu Fei…

-

Wu Fei fronça les sourcils.

-

- Pas de cette manière imbécile. Enfin, tu m'as compris…

- Je ne pense sincèrement pas pouvoir être ami avec toi, Wu Fei.

- Est-ce que tu essaieras au moins ?

- Je ne sais pas.

- C'est déjà mieux qu'un non.

- On ne peut pas toujours avoir ce que l'on veut, Wu Fei.

- Non, on ne peut pas. Mais on peut essayer, Sandor

- Déterminé.

- Dragon. Je n'oublierais jamais cette nuit, Sandor.

- Et si je ne correspondais pas à cette image que tu as de moi ?

- Je pourrais toujours te casser en deux. Tu ne peux pas être pire que Treize.

-

Sandor…

Comme ce prénom était étrange à ses propres oreilles…

Et pourtant c'était le sien.

Entendre Wu Fei l'appeler autrement que Mike…

-

- Sandor ?

- Hmm ?

- Est-ce que je peux t'embrasser pour boucler la boucle.

- Pourquoi ? Tu m'as déjà embrassé.

- J'ai dû te faire une bien piètre impression cette nuit-là si tu peux comparer ma bouche sur la tienne aujourd'hui et nos baisers de l'époque.

-

Wu Fei émit un petit rire.

Sandor haussa un sourcil. Son cœur battait la chamade.

-

- … Pourquoi, Wu Fei.

- J'ai fait l'amour…

-

Sandor ferma les yeux à ces mots murmurés.

C'était plus fort que lui.

-

- J'ai fait l'amour à un fantôme nommé Mike. Je veux embrasser Sandor, l'un de mes plus beaux souvenirs.

- …

- Je veux rendre justice à notre histoire, si courte, fut-elle. Lui rendre la vérité, sans arrière-pensée. Pas toi ?

- Je ne pense pas que ce soit possible.

- Mais si… et… merci…

-

Des lèvres qui se rapprochent, qui se collent et qui se goûtent.

-

- Wu Fhmm…

-

Une paire hésitante, une autre un peu plus confiante, qui a l'agréable impression de retrouver une part de son histoire.

Une part importante qui lui a permis de se reconstruire.

Une partie de lui-même qui aurait voulu désespérément, à une époque, avoir une autre place dans sa tête, dans son cœur.

Aujourd'hui, cette partie voudrait une autre place, sans désespérance.

La guérison, la vraie, celle qui ne se sert pas d'un substitut pour combler comme on peut, était en marche.

Sandor aujourd'hui, était le jardin secret de Wu Fei, celui qu'il ne partagerait pas avec sa femme, même si celle-ci connaissait son histoire et un autre prénom.

Il ne s'agissait pas d'hypocrisie, simplement de ne le mettre mal à l'aise car l'histoire n'était pas simple et les êtres humains étaient complexes.

Wu Fei n'était pas amoureux de Mike/Sandor et il ne le serait probablement jamais. Mais il l'avait aimé une nuit. Il avait chéri un souvenir. Il apprendrait à connaître un homme… si toutefois cet homme acceptait son offre.

-

- Arrêtons-là, Wu Fei. Avant que je n'en profite. Je suis un homme.

­­-

Sandor commençait à réagir.

-

- J'en suis un aussi.

-

Un petit silence puis ils se détachent l'un de l'autre.

-

- Je vais rejoindre Duo.

- Je vais rejoindre ma femme.

-

Un dernier sourire, la main de Sandor sur une poignée de porte.

-

- Félicitations, Wu Fei. Tu as de la chance.

- Je sais.

-

Un sourire.

Il n'y aurait pas un « merci » de plus.

Par contre il y aurait des pourquois, des tentatives de défoncer la porte et surtout une certaine résignation vu les étiquettes qui étaient posées sur les différents éléments…

Mieux valait attendre tranquillement que l'on vienne les chercher. Des toilettes de 80 mètres carrés avec du carrelage partout, des robinets en or et encore du design…

Ah, il y avait un distributeur de champagne, c'était déjà ça. Mais encore fallait-il avoir des pièces !


Au même moment, sur la piste

-

Duo serait bien allé au bar mais il y avait trop de monde.

Il avait vu que s'asseoir pouvait nuire gravement à la santé alors il avait continué à danser, bouger au rythme d'une musique douce dont il ne connaissait pas le nom.

-

Sex Machine

James Brown

Get up

Get on up

-

Quelqu'un se rapprocha de lui. Il eut un mouvement de recul mais deux mains caressantes sur ses fesses le firent rester en place. Il y avait à peine quelques heures qu'il avait été touché et il reconnaîtrait ces mains puissantes entre mille.

-

Get up

Get on up

-

Les mains paresseuses se faufilèrent dans le pantalon, tandis qu'une bouche gourmande s'appropriait une oreille. C'était très érotique. Duo ne voyait rien. Ses yeux étaient inutiles. Il les ferma, dit merde à ses principes et se laissa aller aux sensations que son ex lui procurait. Car c'était bien Heero, il reconnaissait ses mains. Ne pas réfléchir au mal. Ressentir le bien. Aviser plus tard. Mais pas trop tard.

De toute façon si ça le gonflait, il pouvait toujours dire stop.

-

Stay on the scene

Get on up

-

Les mains se faufilèrent à l'avant du pantalon, caressant la base de sa hampe déjà humide. Duo ne s'encombrait jamais de sous vêtements. La bouche sur son oreille se fit douce violence, mordilla, suça et lapa, puis souffla doucement, rafraîchissant cette peau qui brûlait sous elle. L'autre main quitta le creux de reins pour remonter sur la peau nue, caressa les muscles, pour se réapproprier ce corps qui lui appartiendrait, il l'espérait, incessamment sous peu.

-

Like a sex machine...

Get on up

-

Le ventre plat et doux, le petit coquillage du nombril, le torse musclé et lisse sur lequel elle s'attarda du bout des doigts… . jusqu'à ce qu'elle arrive à un mamelon qu'elle titilla doucement.

Les bras du Shinigami enlacèrent une nuque forte et dans le mouvement, son séant se trouva encore plus pressé contre l'homme derrière lui.

Duo gémit en même temps que la musique, ondulant inexorablement contre son tortionnaire.

Ils dansaient corps à corps.

Ils devraient discuter.

C'est sûr.

Discuter comme dire des choses qui n'étaient pas des vannes.

-

Shake your money maker…

-

La musique était sensuelle, les mains de son cavalier étaient douces et calleuses et il n'avait qu'une envie.

Céder à ses impulsions.

Il avait envie de se laisser aller… même si…

-

Shake your money maker…

-

A l'érection qui naissait sous la toile de…. jean ? de son compagnon – l'ex Shinigami le sentait par ses frottements – il n'était pas le seul à apprécier la chose… .

Il sentit comme un courant d'air avant de trouver à nouveau les mains sur son corps.

Elles semblaient encore plus douces.

Ah, le désir…

Il prit son courage à deux mains et décida de se retourner.

-

Stay on the scene…

I like love machine…

-

Un effet de lumière lui permit de voir le visage – et la tenue de son cavalier, à laquelle il n'avait pu prêter attention précédemment, distance et luminosité obligent.

-

Stay on the scene…

-

Des pectoraux saillants à peine recouverts d'un T-Shirt à manches courtes en voile que l'on avait envi de déchirer par pure jalousie car il était en contact avec une peau qui semblait lisse, si lisse…

-

Like a…

-

Des cuisses nerveuses et musclées mises en valeurs par le plus petit short en jean existant sur terre et dans les colonies, rempli à craquer.

-

A…

-

Un visage pourtant empli de douceur, aucun angle trop abrupt, tout en finesse…

Duo ne se rendait même pas compte qu'il touchait son visage du bout des doigts…

Il était étrangement ému, sensibilisé,

Captivé par ce qu'il se dégageait de son cavalier.

Il retraçait les contours de son visage…Tandis que l'homme posa ses deux mains au creux de ses reins et l'attira lentement, sûrement, inexorablement vers son corps….

-

Euh… hein ?

-

Lorsqu'il se retrouva tout contre lui, à quelques centimètres de ses lèvres, Duo le regarda dans les yeux. Il ne discernait pas la couleur avec le jeu de lumières sombres, mais il reconnaissait le regard.

L'incrédulité et le fou rire se disputaient dans sa petite tête.

Il comprenait mieux l'incompréhensible.

Dès le premier contact les choses avaient été étranges,

Envoûtantes.

Il écarquilla les yeux et chuchota, entre émerveillement et méfiance :

-

- Toi ? Bordel t'as les mêmes mains que Heero ! Et le même short que moi !

-

« Toi » n'eut même pas le temps de répondre qu'il se prit une pèche du vrai Heero 100 pour 100 furieux.

-

- C'est 500000 crédits ce que tu viens de bousiller, Yuy !

- Ta gueule, Quatre.

- Oh, ça va je dis ça, je dis rien… de toute façon j'ai accès à ton COMPTE !

-

Mais Heero n'écoutait pas.

-

- Que je me fasse chier avec le bibliothécaire c'est une chose. Que tu m'éjectes, me piques ma place pour danser avec mon mec ?

- Euh… Heero on n'en est pas encore là…

-

« Toi » émit un petit rire.

-

- Tu frappes fort 01.

-

Rire contre un grognement.

-

- Tu veux vraiment mourir, c'est ça parce que je peux t'aider, tu sais ? Et moi je te louperai pas comme une certaine personne.

-

Pauvre type suicidaire par terre avait du mal à reprendre son souffle.

Pauvre Américain molesté par deux hommes et innocent dans sa séduction eut deux réactions.

La première : mettre un coup de pied dans les fesses du suicidaire qui se relevait tant bien que mal avant de se vautrer sur le ventre.

La deuxième, demander :

-

- Qu'est-ce que tu fous là habillé en pouffe ? Qui t'a invité ?

-

Un sourire sarcastique.

-

- Je ne pouvais tout de même pas ne pas assister à la fête donner en l'honneur des épousailles de mon Dragon…

- Une merde n'arrive jamais seule, c'est sûr.

-

Mas Heero était insensible à la cause du dragon à l'heure actuelle.

-

- Te faire palper les fesses par Treize Kushrénada… ça va, quoi, le dormeur c'était un peu moins cheap.

- Hey, il avait les mêmes mains que toi ! Je me disais aussi, ça sentait le sent-bon toilettes Rose des Jardins.

- C'est parce qu'avant c'était moi, crétin. Il m'a piqué ma place, apparemment il t'avait repéré.

- Et puis vous êtes habillés pareils ! Ma parole vous avez eu la même idée ! D'ailleurs l'est pas un peu petit ton short ?

- Evidemment, c'est le tien, d'ailleurs j'ai un mal fou à respirer dedans.

- Pourquoi tu l'as pris, no life ?

- … Parce que j'avais plus rien à me mettre. C'est pour ça que j'ai mis 100000 ans à arriver.

-

… No comment.

-

- Okayyy. Je ne sais pas ce qu'il y a de plus catastrophique. Le retour de Rose dans le Vent ou toi en poum-poum short.

- Moi je sais ce qu'il y a de plus grave ! C'est vos additions respectives pour tenter de péter mon matos !

-

WHAT THE FUCK !

-

TSUKURI


Je pense qu'il y a un dernier OS et après ce sera la fin

Oulalah XD

Du resuspense XD à la mékeskifoulà ¤ se sauve ¤

De l'émotion toujours. Du semblant de décision qui ne ressemble à rien ! Une non discussion ! Un poum-poum short ! Du… du grand n'importe quoi en somme XD

Ca vous a plu ?

A peluch ' et mici encore pour vos tits mots, j'espère que cette histoire continue à vous plaire encore, malgré les longues périodes de disette :)

Mithy ¤opé sed pawa¤

Disclaimer supplémentaire puisque les disclaimers musicaux sont déjà dans la fic. L'expression sur un malentendu vient évidemment de Jean-Claude Dusse avec un D comme Dusse, personnage interprété par Michel Blanc dans les Bronzés, du temps où c'était drôle.