Disclaimers: Shin Kidousenki Gundam Wing, personnages et produits dérivés appartiennent à Sunrise, Bandai, Sotsu Agency et aux parties associées.
Genre : Yaoi, oneshot. Tout dépend si je continue sur ma lancée.
Rating : M parce que ça chauffe grave. Et je n'en dis pas plus.
Couple : 1x2, 3x4 s'ils se laissent faire et c'est pas gagné.
Résumé : Duo veut apprendre quelque chose. Quatre lui donne des conseils judicieux. Trowa ? Wu Fei se marie, Réléna est nympho…
Pour qui ? Pour vous ! J'ai fait ça ce matin, levée bcp trop tôt, bcp, bcp trop tôt.
Micis ! A tous ceux qui m'ont fait un coucou dernièrement, je dois encore répondre à trois personnes, je le ferais dès que possible !
Attention : c'est long ! Mais j'allais pas séparer, alors si ça vous saoule, lisez en plusieurs fois :p mais c'est dommage ça casse le rythme. C'est vous qui voyez !
Opération Séduction : Feel the Heat of The Night.
L2, 12 Juillet AC 201, 22h45
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Quatre années s'étaient écoulées depuis le putsch avorté de Mariemaia Kushrenada et Dekim Barton. La vie de nos cinq ex pilotes avait repris son cours, chacun ayant, à court ou moyen terme, intégré l'équipe des Preventers, une organisation gouvernementale paramilitaire fondée pour protéger les intérêts de la nouvelle coalition Terre- Colonies.
Certains avaient bien essayé de faire autre chose : Trowa Barton était retourné au cirque, Quatre Winner ne s'était consacré qu'à la reconstruction de sa colonie (ainsi qu'à ses affaires), Heero Yuy était parti dieu savait où et il en était revenu (on le soupçonnait d'avoir été garde du corps de Réléna mais ce n'était pas comme s'il en avait discuté avec qui que ce soit) et Duo Maxwell était devenu ferrailleur/recycleur, reprenant une entreprise avec son amie Hilde Schbeiker.
Mais aucun n'avait été pleinement satisfait et ils avaient préféré reprendre une dose d'adrénaline et se rendre utile au monde dans une certaine mesure.
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Réléna était devenue Vice Ministre des Affaires Etrangères à dix-sept ans… et aujourd'hui, à vingt-et-un an, elle était Premier Ministre. Elle avait fait son petit bonhomme de chemin, se montrant une femme politique avisée, réformatrice et proche du peuple, bien que très jeune. Une carrière exemplaire qui, d'ici quelques années, la conduirait sans doute au poste de Présidente de la Confédération, personne n'en doutait. Elle était exemplaire dans sa vie publique.
Mais pour ce qui était de sa vie privée… il paraissait qu'elle était une mangeuse d'hommes. Mais personne – pas même les tabloïds - n'avait pu le prouver et ce n'était pas avec ses prouesses sexuelles que l'on gouvernait un pays.
Mais revenons à nos pilotes.
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Hier simples agents, aujourd'hui lieutenants menant leur propre équipe. Même s'il leur arrivait de travailler ensemble, le plus souvent ils officiaient séparément aux quatre coins de l'espace, ce qui ne les empêchait pas de garder le contact sporadiquement, quand ils le pouvaient/voulaient. Des liens s'étaient tissés/voire resserrés entre certains, entre les plus inattendus surtout. Travailler pour la même organisation donnait un sujet de conversation quand venait des envies de parler et avoir un passé commun avec quelqu'un faisait de cette personne un partenaire privilégié.
Et quand on avait quelqu'un à qui parler, quelqu'un qui pouvait vous comprendre, tout naturellement on en venait à parler d'autre chose que du passé commun et du travail. Il avait certes fallu des années, mais certains pilotes étaient devenus très amis.
Sinon, en règle générale, ils s'appréciaient entre eux. En règle générale.
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D'ici quelques jours, ils allaient tous se revoir. Ils allaient se retrouver tous ensemble, ce qui n'était pas arrivé depuis quatre ans déjà.
C'était à l'occasion des fiançailles de Chang Wu fei avec sa jolie supérieure hiérarchique, Sally Po, avec laquelle il sortait « en secret » depuis trois ans.
Personne n'aurait cru que cet homme si fier allait accepter d'épouser une femme mieux gradée que lui. Elle était colonel, mais ils n'officiaient pas dans le même service.
C'était sous-estimer la force de ses sentiments… et le pouvoir de persuasion de Sally.
On murmurait qu'elle l'avait épinglé après un marathon sexuel mémorable où, à bout de souffle, il avait hurlé un « onna, épouse-moi ! »
Chang avait répondu que sa demande avait été tout à fait honorable, mais ses joues étaient rouges, ses onyx brillantes et son sourire en coin fier mais tendre, via la cam.
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Aujourd'hui il avait réussi à se mettre en réseau vidéo avec tout le monde pendant qu'il était en mission sur L3 avec Heero Yuy, ce qui était un exploit vu le décalage horaire et leur emploi du temps respectif.
Quatre Winner, très content pour son ami – ils s'étaient rapprochés en travaillant ensemble, Quatre avait ce don qui lui permettait de savoir quoi dire, quoi faire pour faire s'ouvrir les cœurs -, avait proposé de mettre son manoir, sur L4, à disposition des fiancés pour faire une fête « digne de ce nom ».
Wu Fei étant très fier, l'héritier avait usé de ce stratagème pour faire comprendre qu'il fallait offrir des festivités à la mesure de Sally. Quatre savait pertinemment qu'il ne débourserait pas un centime de plus pour cette fête, vu qu'il mettrait ses employés à contribution. Il dépenserait juste de l'argent pour les cadeaux et ce point ne souffrait aucune discussion.
L'héritier Winner était dur en affaires et Chang avait grogné, mais il avait marmonné un merci et un je te rembourserai… même si c'est gratuit.
Bien entendu, Quatre serait un des témoins du marié. Le second étant Duo Maxwell, lui-même proche de Winner depuis le début.
Inattendus, oui.
Ils avaient plus en commun qu'ils ne l'avaient cru au départ. Tous deux avaient tout perdu, avaient été vengeurs et si l'un cachait son amertume derrière un sourire factice, l'autre la dissimulait sous une justice implacable, aveugle et souvent… loin d'être juste. Ils s'étaient trouvés à discuter de cela, via mail interposé au début, c'était plus facile d'être soi-même par écrit.
Duo avait découvert que Chang savait ne pas être condescendant et Wu Fei avait compris qu'il y avait bien plus qu'une bonhomie, de la bravade et un comportement irrévérencieux chez Maxwell.
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Ils étaient donc conviés à trois jours de pure folie.
Une parenthèse de fun dans leur vie plus que décousue. Une pause.
Ils en avaient bien besoin.
En ce moment ils étaient dispatchés à travers la galaxie, en missions ou venant de les achever. Cela faisait plus de deux années que Duo n'avait pas vu Quatre et il lui manquait…
Surtout ses précieux conseils… .
Duo Maxwell déconnecta son ordinateur portable et soupira.
Après avoir vu le visage radieux – tout en restant sobre et digne - de Wu Fei et terminé la conversation, Duo se sentait heureux pour son ami et en même très très triste.
Lui qui était sur L2 en mission depuis un an, ayant une seule personne en tête… ..
Lui il aimait quelqu'un qui concrètement n'en avait rien à foutre de sa gueule.
Et accessoirement, l'objet de ses désirs ne savait pas qu'il en était amoureux.
S'il le savait, est-ce que ça y changerait quelque chose ?
Hmph.
Cinq cent mille pensées.
Trois constantes :
Oui Duo Maxwell était amoureux de Heero Yuy.
Oui Duo s'était pris des vestes phénoménales.
Oui Duo Maxwell était un gros Baka comme dirait une certaine personne, envers cette même personne.
¤
La dernière fois qu'il avait vu Heero en mission, une année auparavant, il avait cru que son cœur allait cesser de battre. Heero avait enfin grandi (oui, c'était l'hôpital qui se foutait de la charité, mais il avait grandi avant lui même si aujourd'hui il était plus petit que lui), un bon mètre 85, les cheveux légèrement plus courts, tout en muscle et visage un peu plus masculin sans perdre de sa douceur, bref, un véritable fantasme sur pattes.
Il était beau…
Et Duo, eh bien… il avait découvert qu'il était un petit lapin en le matant de trop, justement.
Il n'avait vraiment pas besoin d'avoir un coup de cœur pour son ancien coéquipier…
¤
Quand l'Américain l'avait vu, il avait essayé de lui toucher l'épaule.
Réponse de Heero : « Dégage »
Quand il avait voulu lui dire, utilisant le surnom taquin qu'il lui donnait de temps en temps quand il était ado, Heero lui répondait : « Oublie le chan, je ne sais pas ce qui te fait croire que je suis une fille ou un gosse »
D'accord. Heero n'avait jamais vraiment apprécié qu'on l'appelle comme cela, ça se voyait à son froncement de sourcil. Mais il n'avait jamais dit que ça l'énervait vraiment. Il n'était pas obligé de le dire méchamment, il pouvait le dire avant tout simplement. Pas sûr qu'il l'aurait écouté, on était bien bête à quinze ans. Mais à vingt on l'était un petit peu moins quand même. Cette animosité était totalement injustifiée, à moins que Heero se soit aperçu de quelque chose… pourtant Duo avait été amical, rien d'autre, mais parfois les yeux pouvaient un peu trahir malgré soi.
Il n'en avait donc pas perdu pas une pour le remettre à sa place et même si Duo était du genre persévérant, Heero pouvait démonter le moral d'un homme comme lui en 2 secondes 12 chronos.
Et de découvrir du coup que son coup de cœur était bien plus qu'il ne voulait bien l'admettre. Et que ce même coup de cœur ne voulait rien avoir affaire avec lui, amitié ou autre.
Il se serait bien passé de ce genre de surprise.
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Aussi à la fin de la mission Duo ne lui avait même pas dit au revoir, il était parti sans un mot.
Quand on était timide, on pouvait être maladroit, désarmé devant une personne que l'on affectionne.
Le « soldat pseudo parfait » avait achevé un ennemi à terre.
Il n'était pas Chang Wufei pour se soucier d'un quelconque sens de l'honneur.
A moins qu'il ne se doutait de quelque chose ?
Nul ne pouvait le savoir… .
De toutes façons, si Heero était homophobe il ne valait même pas la peine de se prendre la tête.
Mais s'il ne valait pas la peine de se prendre la tête… pourquoi se prenait-il la tête ? Il ne pensait certainement pas à lui…
Heureusement qu'il s'était concentré sur l'image de Wu Fei sur la cam, ne jetant pas une seule fois un œil sur celui qui se trouvait dans le coin à gauche de son écran pas plus de dix minutes plus tôt.
¤
Cette histoire rongeait donc Duo malgré lui.
Il allait revoir son coup de cœur/coup au coeur après tout ce temps,
Après le silence…
Aie…
Et il ne savait pas quoi faire….
Re aie….
Il ne pouvait pas expliquer aux autres son « problème » et il pouvait encore moins refuser de venir voir ses amis, ses meilleurs amis…
Surtout qu'il était censé être le témoin du marié. Ce n'était peut-être pas le mariage, mais s'il n'était pas là pour un événement aussi important, Wu Fei ne lui pardonnerait jamais. A moins qu'il ait eu une bonne raison.
Et un « désolé, je ne veux pas voir ce type » n'était pas une bonne raison.
Il fit la seule chose qu'un ami désespéré avait à faire :
Il appela Quatre en espérant qu'il était encore disponible.
Après tout ils avaient quelque chose en commun.
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- Comment va depuis tout à l'heure ?
- Et toi ?
- Ca va…
- Non Duo, ça ne va pas, je le sens bien…
- Quatre…
- Tu vas aussi bien que moi c'est ça hein ? L'idée de voir Heero te met dans le même état que moi de revoir Trowa…
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Quatre et Duo avaient cela en commun. Duo lui avait confié son secret un jour qu'ils avaient bien trop bu. Quatre en avait fait de même. Mais Quatre et lui n'avaient pas le même handicap : Trowa et lui s'entendaient très bien… trop bien. Ils étaient amis bien que distants et discrets l'un envers l'autre. Et la grande amitié était handicapante. Alors Quatre avait décidé de faire encore plus pour ne pas voir Trowa sans frôler l'incident diplomatique. Quand ils s'étaient retrouvés en mission ensemble, il s'était arrangé pour le voir le minimum possible et ne lui parler que pour le travail. Tout le monde n'était pas homosexuel après tout, il n'avait pas besoin de parler à Trowa de ses sentiments, quand il savait pertinemment qu'il avait toutes les chances d'être rejeté.
- Je suis content de te voir Quat' tu ne peux pas savoir à quel point… mais j'aimerais ne pas venir.
- Je me doute bien. Mais c'est Wu Fei, Duo. Et il s'entend avec tout le monde, le soi-disant asocial. Je ne pouvais pas ne pas inviter Trowa et Heero et crois-moi, je m'en serais bien passé.
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Duo baissa les yeux, triturant nerveusement sa natte et se mordant la lèvre, se préparant mentalement à demander un service à Quatre.
Un service très particulier.
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- Je sais bien… Dis Quatre ?
- Oui ?
- Je voudrais que tu m'apprennes…
- Quoi mon ami ?
- Apprends-moi à ne pas être un Baka.
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Quatre ouvrit tout grand ses beaux yeux turquoise.
Puis une lueur coquine s'y alluma et il lança :
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- Oh Duo tu t'es enfin décidé ? Tu vas à la pêche au Heero ?
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L'Américain rougit à l'autre bout de l'espace… à cinq centimètres du combiné.
Un rougissement ne s'entendait pas, par contre les bafouillages, oui.
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- Euh… oui… . Je crois… Je sais pas… je sais même pas si… j'ai juste envie de pas être ridicule, quoi et de… je sais pas vérifier ? Sans me faire griller ?
- T'inquiètes pas. Fais ce que je te dis et tout se passera bien.
- Et puis… tu me trouves pas débile de tenter quand même après ce qu'il a fait ?
- Franchement je te répéterai ce que je t'ai dit la dernière fois : pour moi Heero est un homo refoulé.
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Eclat de rire de Duo.
Sourire de Quatre.
Un sourire, ça s'entendait.
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- Sérieusement ? Tu l'aimes, Duo. Tu l'aimes. Il n'a pas rejeté tes sentiments, il t'a rejeté toi parce que tu n'as pas su t'y prendre.
- MERCI Quatre.
- Je veux dire que quand on aime eh bien parfois, la fierté on lui dit merde. Mais il y a une manière subtile de lui dire merde.
- Tu vas faire pareil pour Trowa ? C'est ptet un homo refoulé lui aussi ?
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Sourire cynique de Quatre. Ça s'entendait aussi.
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- Non, ce n'est pas le même cas. Trowa est mon ami. Heero n'est pas vraiment le tien, tu n'as rien à perdre à voir si tu te tortures pour rien. La clé c'est la discrétion, parce que franchement, tu n'es pas discret. Avec mon stratagème, ton honneur restera sauf.
- Quel honneur ? Rien que le fait de penser à lui après son attitude…
- Duo, il faut dire que tu l'avais un peu chercher aussi. Il n'avait pas à te parler comme ça mais bon, tu aurais pu te passer de l'appeler comme ça aussi, ça le fait pas ce genre de surnom plutôt intime quand on a vingt ans. Ça se fait encore moins quand on le fait en public même restreint.
- … je pensais pas à mal… et puis c'était pas comme si j'avais parlé devant ses hommes quoi ! Y avait que des inconnus !
- Justement.
- …
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Duo baisse les yeux une nouvelle fois même si personne ne peut le voir.
Quatre sourit doucement.
¤
- M'allez, au pire des cas tu comprendras une bonne fois pour toutes qu'il est con et que quoi qu'il arrive il ne te mérite pas.
- Mouais au pire des cas j'ai le cœur brisé quoi.
- Mais au moins tu recolleras les morceaux avec quelqu'un d'autre qui te mérite.
- Pourquoi, tu te proposes ? T'es mignon tu sais ?
¤
Regard pseudo aguicheur, bouche en cœur contre nouvel éclat de rire d'un héritier qui ne l'avait pas fait depuis… depuis…
Il ne savait même plus.
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- Non merci je ne suis pas garagiste, je fais pas dans les roues de secours.
- Et si ça marche pas ?
- Ca marchera, Duo.
- Mais…
- Ça marchera. S'il est amoureux ça marchera.
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L'ex pilote 02 inspira un grand coup avant de répondre, d'une toute petite voix :
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- … Et s'il ne l'est pas…
- C'est qu'il est stupide. Comme je te l'ai dit, au pire des cas si ça ne marche pas tu seras délivré de lui et tu pourras passer à autres choses, focaliser sur autre chose… aimer quelqu'un d'autre….
- Je ne veux pas, Quatre.
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La voix de l'héritier se fit douce, triste… mais résolue :
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- Tu ne peux pas forcer quelqu'un à t'aimer Duo…
- …
- Mais tu peux lui ouvrir les yeux sans te compromettre, sans te mettre la honte. Découvrir si vous êtes sur la même longueur d'ondes si tu vois ce que je veux dire. Les tendances sexuelles ne sont pas écrites sur les visages et il faut vérifier si c'est bien un refoulé.
- Çà, ça me va !
- Alors tu veux ?
- Et comment !
- T'arrives quand à la maison ?
- J'y serais pour dans trois jours 15 heures.
- Génial. Je viendrais te chercher. Je suis vraiment content de te voir, tu sais… ça sera moins dur avec toi dans les parages.
- Moi aussi Quatre, moi aussi…
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Un soupir.
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- Ça va mieux ?
- Oui, t'inquiète. Désolé pour l'appel à deux crédits mais bon.
- Je me rappelle t'avoir passé un appel à deux crédits quand j'ai vu Trowa pour la dernière fois. On est amis Duo, tu n'as pas besoin d'autorisation pour m'appeler.
- Tout pareil. Merci et bonne nuit, vieux.
- Bonjour tu veux dire ! Moi j'ai un rapport à fournir. Mais je t'arrête tout de suite, la pause a été agréable.
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Et ils coupèrent la communication sur un sourire complice malgré la distance et l'absence d'image.
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Tous les pilotes avaient rendez-vous trois jours plus tard à 20H30 au Grand Manoir Winner.
L'opération séduction de Heero Yuy allait pouvoir commencer.
Le lendemain, toujours sur L2
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Au moment de préparer ses affaires pour son voyage, l'ex Shinigami se demanda ce qu'il allait se mettre, quelle tenue hyper sexy et provocante il allait emporter pour vamper Heero. Il reçut un appel sur son portable :
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- Maxwell ?
- Duo c'est moi.
- Quatre ?
- Je voulais vérifier ce que tu allais mettre dans tes affaires.
- …
- Tu es le genre à tout fourrer à la dernière minute !
- C'est pas vrai ça comment ?
- Avec toutes les missions qu'on a faîtes… j'ai vu à quelle vitesse tu préparais tes affaires et surtout à quel moment tu enfournais ton bordel dans ton sac de sport.
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Duo sourit.
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- Alors ? Que vais-je mettre dans mon sac à dos ?
- Eh bien, je parierais sur une panoplie de vêtements plus sexe les uns que les autres ?
- Ouep !
- Oublie !
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L'Américain se sentit un peu perdu :
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- Mais… je croyais…
- Duo. Tu es quelqu'un qui a du goût. Les tenues sexe c'est très bien mais pour quelqu'un que tu verras trois jours, trois tenues sexy à la Duo c'est « baise moi » pas « fais-moi l'amour ». Ce n'est pas comme si je ne les avais pas vues dans les boîtes gay que nous avons fait ensemble.
- …
- Duo. Apporte une tenue sexy que tu mettras le jour de la fête. Pour le reste, prends ces vêtements décontractés, légèrement sexy qui suggèrent, pas le mini short en jean fendu ras les fesses, tu lui réserves ça quand vous serez ensemble. Faut l'allumer subtilement et progressivement. Dans l'optique où il est au moins gay.
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L'Américain eut un sursaut indigné. Se brider n'était pas dans ses habitudes et il n'était pas prêt à faire semblant d'être ce qu'il n'était pas pour qui que ce soit. Pas même pour un certain Japonais. A prendre ou à laisser.
Même s'il avait peur, désespérément peur d'être laissé :
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- Attends Quatre. Je vais pas changer ma nature pour ce mec ! J'aime bien provoquer moi, c'est drôle !
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La voix de Winner se fit douce mais ferme :
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- Provoque avec les gens qui comprennent ta provocation. Quand Heero aura compris que tu t'amuses alors tu pourras faire ce que tu veux. Mais si tu ne donnes pas à l'homme que tu aimes une chance de comprendre ton attitude, si tu la lui imposes tu n'arriveras à rien.
- Ah parce qu'il ne m'impose pas son attitude lui peut-être ?
- Duo… jusqu'à nouvel ordre, c'est toi qui veut le séduire, pas le contraire. Tu peux être toi-même sans en faire trop. Tu ne passes pas ta vie en mini short moulant.
- Vrai…
- Tu ne fais pas le pitre à longueur de journée non plus.
- Vrai aussi…
- Sois le vrai toi, pas seulement une partie de toi. Progressivité, subtilité et tu prendras…
- TON PIED !
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Quatre rit doucement.
¤
- Duo… tu ne changeras jamais !
- C'est pour ça que tu m'aimes non ?
- En partie. Mais tu as compris où je voulais en venir…
- ….
¤
Un silence confortable se fit quelques secondes.
Avant que Duo ne murmure de sa belle voix grave,
comme un petit enfant se confessant dans le noir,
protégé par l'obscurité :
¤
- Dis… tu crois que Hee-chan va m'aimer…
¤
L'ex pilote 04 répondit, le cœur serré, mais la voix douce, apaisante :
¤
- Duo… il faudrait être complètement à l'ouest pour ne pas t'aimer, et…
- Quoi ?
- Oublie le Hee-chan.
- Quoi ?
- Après avoir vérifié tes vêtements, je te donnerais 10 points que tu devras impérativement respecter durant ces trois jours. Tu m'obéis aveuglément.
¤
Duo répondit, pensif :
¤
- … ce sera dur… dur d'être moi-même. Sans artifices et tout… je ne suis vraiment moi qu'avec Wu Hilde, Wu Fei et toi…
- Je sais bien, Duo
- Dur de t'obéir….
- … crétin… . Mais ça en vaut la peine !
- Oui
Dit, dans un souffle.
¤
- Bon, dis-moi ce que tu as comme affaire : on fait le point ensemble et tu mets ce que je te dis dans ton sac. Et fais vite ! Faut pas que tu rates ta navette.
- Tu sais que je t'adore Quatre, hein ?
- Oui je sais. C'est parce que je suis génial… .
¤
Le jour j ou the D-Day (Duo Day), c'est pas encore le Wu-Day d'abord lol, naviport de L4, 14h55
¤
A l'aéroport de L4 où sa navette avait atterri à l'heure, Duo attendait Quatre. La dernière fois qu'il l'avait vu en chair et en os il avait dix-neuf ans. Depuis il le voyait assis. D'après la webcam il avait le visage plus anguleux, plus masculin. Il avait pris du poids – du muscle - parce que du temps où il pilotait son gundam et même quand il était devenu agent Preventer, il faisait plus jeune que son âge et il avait sa coupe de cheveux habituelle. C'était comme si le temps s'était arrêté sur lui.
¤
Aussi quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il aperçut une homme grand – bien 1m83 pour 77 kilos au garrot, on avait l'œil ou on ne l'avait pas, effectivement tout en muscles et au cheveux beaucoup plus courts mais tout aussi blonds, une légère barbe de deux jours signifiant qu'il avait passé ses deux dernières nuits au bureau, en uniforme qui lui faisait de grands gestes. Duo le regarda. Il ne connaissait pas cet homme il en était sûr…
¤
Il faisait près d'une tête de plus que lui en plus…
Non…
C'était vraiment pas juste !
L'Américain se précipita à la rencontre de Quatre et lui serra la main chaleureusement, lequel haussa un sourcil avant de le prendre dans ses bras en le serrant très fort.
¤
- Salamalecum mon ami.
- Salut mon loukoum à toi aussi ! Mais dis-moi t'as fait une overdose de soupe, vieux ?
- J'ai grandi !
- C'est vrai ça, tu fais une tête de plus que moi ! Et ces muscles ! Ces muscles !
- Ne pas sous-estimer les pouvoirs de la frustration ultime.
- La frustration a du bon, on en mangerait de tes tablettes.
¤
Rire sensuel.
¤
- Te mangerait bien aussi, mon ami… tu es tout aussi appétissant si ce n'est plus !
¤
Ils restèrent ainsi dans les bras l'un de l'autre, savourant le contact humain avec leur seule famille.
Des bruits de pas dans leur direction.
Deux voix.
¤
- Je t'avais bien dit que c'était lui Yuy.
- Hn.
¤
Quatre se retourna légèrement, Duo toujours dans ses bras.
L'Américain suivit le regard de son ami et vit…
01 et 05.
¤
Quatre posa sur eux un regard étonné, faisant semblant d'être étonné de les trouver au naviport…
Alors qu'il savait très bien que Duo et eux arriveraient le même jour et presque à la même heure…
Et que si Duo l'avait su, il aurait décalé son vol. et il fallait justement qu'il les chope au vol pour mettre son plan en action.
Bon, heureusement que Trowa arrivait bien après.
Wu Fei haussa un sourcil en regardant le visage de Quatre.
¤
- Eh bien Winner… voilà une apparence bien négligée que voilà, tu ne nous avais pas habitué à cela. Est-ce ainsi que tu reçois ?
¤
Quatre lui fit un clin d'œil.
¤
- Bonjour Wu Fei. La moindre des corrections est de saluer son hôte ô invité ingrat. Si Sally te voyait elle ne serait pas fière de toi !
- Si Sally te voyait elle… non elle ne te verra pas ! Et tu me feras le plaisir de te raser s'il te plaît, tu ressembles au poster d'un acteur qu'elle a gardé de son adolescence…
- Chad Britt ? C'est vrai que t'as des faux airs… en nettement plus mignon quand même, parce que toi tu te maquilles pas. Sally va y réfléchir à deux fois héhé !
- N'en rajoute pas, Maxwell.
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Duo était intervenu pour la première fois, avec une petite blague qui ne montrait pas qu'il était un peu mal à l'aise. Il avait été un peu déstabilisé de voir Heero là, tout de suite, beau.
Il avait été un peu déstabilisé, il n'avait pas été préparé à le voir aussi vite…
Enfin si. Si, il avait été préparé. Mais préparé à le voir tout court.
Et armé il l'était. Armé jusqu'aux dents.
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Pendant tout cet échange et durant ceux qui suivirent, Quatre avait le bras de Duo autour de la taille. Wu Fei était encore plus beau qu'avant et il était surprenant qu'il ait laissé poussé ses cheveux. Il était vêtu d'un jean et d'un t-shirt bleu clair. Le dragon était plus petit qu'eux tous et malgré la pudeur et les petites piques, on voyait bien qu'il était très, très heureux de les revoir.
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Quant à Heero… eh bien c'était très délicat. Il portait un jean noir et un t-shirt noir et son regard prussien était glacial. Il était encore plus beau et plus dangereux que dans les souvenirs de notre Américain. Duo était tenté de se dégager de Quatre pour adopter une attitude beaucoup moins extravagante en public, mais ce serait déroger à la consigne n°1 :
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1. Ne pas se laisser impressionner par le regard meurtrier de Heero : ne pas trembler, ni rien et rester calme.
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Et puis merde quoi, il faisait ce qu'il voulait quand même, il allait pas le gonfler.
Le pseudo soldat parfait, vu que personne ne lui disait bonjour se contenta d'un :
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- Winner, Maxwell.
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Quatre répondit, tout sourire :
¤
- Bonjour Heero. As-tu fait bon voyage ? Et toi, Wu Fei ?
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Heero répondit par un signe de tête.
Wu Fei renchérit, fronçant les sourcils, soupirant à fendre l'âme :
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- Bien, quoique inutilement long.
- Nous avons beaucoup progressé en terme de vitesse mais nous en voulons toujours plus. Nous n'avons pas toujours voyagé à travers l'espace, Wu Fei.
- Oui mais un Gundam est plus rapide qu'une navette, Winner
- Oui mais nos Gundams sont partis dans le soleil tu te rappelles ? Tu veux aller faire bronzette aussi ? Fei ?
¤
Wu Fei eut un petit sourire ironique qui, pour qui le connaissait, était chaleureux et répondit :
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- Toi d'abord ? Maxwell ?
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Un éclat de rire de des ex pilotes 05, 04 et 02.
Un léger raclement de gorge de 01, rappelant involontairement à 02 qu'il avait oublié de répondre à son bonjour.
Si toutefois son nom de famille signifiait bonjour dans le dictionnaire.
Mais bon, il était poli.
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Duo avait été tenté de lancer un « Bonjour Hee-chan – les habitudes avaient les vie dure… »
Mais ç'aurait été déroger aux consignes n°2 et 3 :
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2. Hee-chan est ton objectif. Tant qu'il n'existe pas ne lui parle pas. L'appeler HEERO.
3. Parle comme il t'a été adressé. Oui pour oui, non pour non, ni plus ni moins.
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Alors Duo répondit enfin, très calmement :
¤
- Heero.
¤
Tout ce temps pour ça !...
… avec un léger signe de tête envers le jeune homme. Le Japonais eut un imperceptible clignement de paupières qui échappa à tout le monde, sauf à Quatre.
Parfait. Le plan commençait…
¤
- « HEEEERO MAMOUR ! »
¤
…. à fonctionner.
Oh non…
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Et Réléna Peacecraft arriva de nulle part et se précipita dans les bras de son pilote préféré, l'enlaçant avec fougue alors que celui-ci n'avait même pas eu le temps de se reculer, si toutefois il avait eu envie.
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Alors que l'Américain allait sombrer dans le désespoir, il sentit Quatre, toujours contre lui, lui pincer discrètement les côtes pour lui rappeler la 4ème instruction :
4. Quand Nymphonia – Réléna - se pointe et fait des plans drague hallucinants: sourire doucement en pensant à quelque chose de mignon, un petit lapin…. comme si la scène était charmante et non effrayante et/ou frustrante.
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Duo pensa alors à un tendre souvenir du Père Maxwell et de soeur Helen… un sourire bienveillant se dessina sur son visage et ses beaux yeux violets se remplirent d'émotion.
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Wu Fei, à qui la scène n'échappa pas dit au jeune homme : « Maxwell… Duo… tu te sens bien ? »
C'était tellement étrange que le Chinois l'en avait appelé Duo tiens ?
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L'Américain répondit :
- I'm fine. Bonjour miss Peacecraft !
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Lorsque la jolie jeune femme se poussa du torse de Heero pour le détailler du regard, - de sa longue tresse, ses beaux yeux sombres, son t-shirt de soie violette à son jean ajusté blanc -, Duo se demanda s'il avait bien fait de respecter la 5ème consigne :
¤
5. Témoigne de la gentillesse à Piranha – Réléna -, elle est peut être ta rivale mais surtout elle peut détruire ton plan de carrière. Et puis, elle comprend vite mais faut lui expliquer longtemps. Et puis à part que tu es jaloux, elle est gentille quand même. En plus tu déstabilises Heero.
¤
Réléna, son ensemble mini jupe – chemise bleu roi et ses longs cheveux lâchés étaient resplendissante… . Wu Fei avait été obligé d'inviter le Premier Ministre– diplomatie oblige et puis elle était gentille et Sally l'aimait bien - et elle s'était apparemment arrangée pour avoir les horaires de Yuy et lui pour venir les accueillir personnellement. Elle avait beaucoup de travail ces temps-ci, d'après les journaux. Eh bien oui, les journaux, il ne tenait pas son agenda.
Mais apparemment elle n'en avait cure, à l'heure actuelle elle était dans les bras de HEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEERRRRRRRRRRRRRRRRRO.
Sortant de sa transe la jeune femme répondit, tous sourire nymphomane :
¤
- Bonjour Duo, combien de fois devrais-je te dire de m'appeler Réléna…, oh, Quatre, très cher ! J'ai bien failli ne pas te reconnaître ! La petite barbe te va bien, tu sais ? Elle te donne un côté…
¤
L'air gourmand qu'elle lança alors à Quatre le fit lui, qui avait bravé bien des choses, trembler d'effroi.
Instinctivement il resserra son étreinte sur Duo.
Ce qui fit froncer les sourcils de la jeune femme et parler à voix basse :
¤
- Euh cher ami ? Tu sais je n'ai rien contre les gays, c'est amusant tout ça, j'ai même testé les femmes, Une me ferait virer ma cutie. En plus vous êtes très beaux tous les deux et tout ça…
- …
- …
- Mais tu es un peu connu et bon… je n'ai pas besoin de publicité en plus. Tout le monde se fiche de Duo Maxwell, personne ne sait qui il est, mais tu es connu, Quatre. Et moi aussi. Alors pas ici.
¤
Elle leur fit un clin d'œil.
Duo ouvrit grand les yeux et la bouche et s'apprêtait à se dégager…
Mais Quatre le reteint un peu plus fort.
Duo se tourna vers lui, interdit.
Les turquoises de Quatre brillèrent un petit peu plus et un tout petit, petit sourire se dessinait sur ses lèvres pleines, signe qu'il préparait quelque chose.
Duo ne savait pas s'il devait rire ou pleurer.
Le regard de son ami lui chuchotait « fais-moi confiance ».
¤
Occasion de tester une théorie
Quatre déclara alors, décochant son sourire le plus vipérin :
¤
- Réléna, je suis l'un des meilleurs amis de Duo. En aucun cas je ne peux être avec lui de cette façon-là.
¤
Le gros piège…
Tellement gros…
Et devinez qui tomba lamentablement dedans ?
Quatre caressa les cheveux de Duo puis lui mis une petite tape amicale derrière la tête, s'attirant un « hey » de l'intéressé.
Ils étaient décidément très complices… très… concupiscents.
¤
- Hn. Techniquement il peut être avec lui de cette façon-là, pourvu qu'ils partagent le même intérêt. L'amitié n'a aucune importance en matière de sexe.
¤
Le rustre…
Mieux aurait valu qu'il « hnise »
Ça lui éviterait de dire des conneries,
Même si ce qu'il affirmait était on ne peut plus juste.
¤
Génial.
Quatre jubilait.
Excellent moyen pour Heero censé être parfait en tout de se montrer en parfait crétin !
La logique d'une machine n'est pas forcément indiscutable, même si dans les faits l'ex pilote 01 avait raison.
Dans les faits.
Dans la réalité, une maxime :
Il faut réfléchir avant de parler… « Perfect soldier ».
Il les scrutait du regard… si Quatre était une cible de carton, il serait si criblé de balle qu'il ne serait qu'un gros trou béant.
Se pourrait-il qu'il soit jal…
Quiconque connaissait un temps soit peu Duo savait que pour lui…
L'amitié était…
SACREE. Le coup de « l'amitié n'a aucune importance » était décidément de trop.
¤
Duo fulminait.
Comment…
Mais pour qui il se prenait ?
Et pour qui le prenait-il, lui ?
Il allait répondre vertement quand il se rappela de la 6ème instruction :
¤
6. Heero Yuy aussi peut être très con. Oui il le peut sinon cette consigne n'existerait pas. Lui répondre froidement et lui faire ressentir tout le poids de sa connerie. Calmement.
¤
L'Américain lança à Heero un regard vide, qui fut sa seule réponse à ce commentaire affligeant.
¤
Duo resserra son étreinte auprès de son ami puis annonça :
¤
- J'ai loué une moto pour Quatre et moi. Nous nous rejoindrons après.
¤
Wu Fei rétorqua :
¤
- Ah ? J'ai cru voir Rashid et la limousine… nous prendrons un taxi pour rentrer alors.
¤
Quatre se retint de sourire.
Duo suivait le plan à la lettre.
Il déclara :
¤
- Non Wu Fei tu n'as pas mal vu : Rashid vous attend à l'entrée, il était hors de question que vous rentriez en taxi, vous êtes mes invités. C'est juste que Duo et moi avons un petit quelque chose à faire ensemble, en tant que témoins d'un futur jeune et beau marié. On en a pas pour longtemps, on rentrera bien assez vite pour parler du bon vieux temps. »
¤
7. Rester autonome. Ne dépendre de personne. Etre libre.
¤
Wu Fei eut un soupçon de quelque chose qui passa dans son regard noir, un soupçon de quelque chose de doux, très, très doux.
Réléna, qui décidément se disait que Heero n'avait pas tort tellement des deux-là paraissaient suspects, lança :
¤
- Très bien. A tout à l'heure !
- …
¤
… Tout ce qu'elle voyait c'était qu'une fois Quatre et Duo partis et Wu Fei dans ses quartiers – il sera rejoint par Sally en cours de soirée – elle pourra s'occuper tout à loisir de son homme. Même s'il ne savait pas qu'il était son homme il était à elle, elle l'avait décidé le jour où elle avait posé les yeux sur lui. Heero avait un temps travaillé pour elle et elle lui avait fait des avances. Il était parti du jour au lendemain et elle était persuadée que c'était pour la protéger, comme dans le film « Bodyguard ». Elle avait respecté sa décision et noyé son chagrin dans les gigolos et le bonheur du peuple, c'était une excellente politicienne, rappelons-le. Son éducation sexuelle ayant été parfaite, elle allait pouvoir montrer à Heero toute l'étendue de son sex-appeal. Elle avait ramené des chaînes, des fouets, des menottes, un porte-jarretelles, une guêpière, un costume de Sailor Moon, un costume de Mickey Mouse… Oui Heero était intéressé par les femmes, par elle, c'était une évidence. Son éternel sacrifice, son comportement de chevalier servant… bientôt il la verrait en femme.
Heero qui tentait de se dégager sans faire de mal à la jeune femme, qui lui faisait limite une clé au bras pour rester près de lui, demanda d'une voix légèrement plus sèche que d'habitude :
¤
- Vous allez où ?
¤
Duo fut une micro seconde tenté de faire un compte rendu détaillé mais il fut alerté par de longs doigts racés qui lui pinçaient une nouvelle fois les côtes :
¤
8. Tu n'as aucun compte à rendre à Heero. S'il te pose une question, réponds le strict minimum sans être agressif. Plus tu resteras neutre, plus tu vas l'intriguer.
¤
Duo répondit normalement, sans agressivité ni gentillesse excessive :
¤
- Comme je te l'ai dit, on va faire un tour. On rentrera pas tard. Ciao tout le monde !
¤
Duo se dégagea de Quatre pour prendre Wu Fei brièvement dans ses bras, celui-ci lui rendant un peu son étreinte. Il n'était pas du genre effusions publiques ni effusions tout court.
Aussi, Quatre se contenta de lui poser une main bienveillante sur l'épaule.
Puis Maxwell embarqua un Winner tous sourires avec lui, l'atmosphère de l'aéroport se faisant de plus en plus pesante.
Le regard du Japonais était rivé à la silhouette de Duo.
Il avait changé.
Peut être lui et son pseudo ami s'étaient rapprochés ?
Pseudo ami ? Comment pouvait-il penser une telle chose ?
Il était son ami point, il l'avait dit..
Oui mais leur comportement…
Hmph.
Il appréciait Quatre en temps normal… mais là…
Re hmph.
Il tirerait ça au clair pendant ces trois jours…
mais euh… pourquoi voulait-il tirer ça au clair d'abord ?
Sur l'autoroute XD les cheveux au vent (c'est cela oui, les cheveux DANS LE CASQUE AUX NORMES), respectant LA LIMITE DE VITESSE AUTORISEE.
¤
Duo analysait la situation et pensait qu'il ne s'en était pas mal sorti… pour la première fois Heero ne l'avait pas traité d'imbécile et c'était un grand pas. Ce type allait apprendre à lui témoigner du respect !
Mais comme il l'aimait… Duo était un homme de caractère, quelqu'un de fort, mais il se trouvait complètement désarmé, ne sachant pas vraiment se comporter avec quelqu'un qui ne l'intimidait que parce qu'il était attiré. Pour la première fois Duo Maxwell apprenait qu'il était comme tout le monde et ça ne lui faisait pas spécialement plaisir.
¤
Les deux amis firent un petit tour et s'arrêtèrent dans un joli parc artificiel, plus vrai que nature. Ils n'avaient strictement RIEN DE PARTICULIER à acheter à Wu Fei, ils s'étaient mis d'accord lors de leur dernier coup de fil pour leur offrir un séjour de rêve où il voulait – c'était le rêve de Wu Fei et Sally après tout, pas le leur. Eventuellement ils allaient devoir trouver quelque chose, histoire de ne pas revenir les mains vides. Assis sur un petit banc de bois, ils grignotaient un petit en-cas en silence quand Duo prit la parole :
¤
- J'ai l'impression que Heero trouve nos rapports louches.
- Tant mieux qu'il me voit comme un danger potentiel. Ça veut dire qu'il te voit toi plus que tu ne le crois. Peut-être plus que lui-même ne le sait. Duo, princesse de Clèves…
- Hey ! Il a jamais dit que tu étais un danger potentiel. Il a juste dit…
- … que techniquement on pouvait sortir ensemble. Je veux le faire sortir de ses gonds sans en faire trop.
- Non Quatre ça marchera pas. Il n'est pas jaloux. Et puis… ce ne serait pas correct…
- C'est vrai. Il t'a juste demandé où t'allais alors que tu le lui avais dit deux minutes auparavant. C'est vrai que super soldat parfait a les oreilles parfaitement bouchées.
¤
Le jeune homme s'accorda un sourire. Puis il ajouta.
¤
- Le prend pas mal, vieux, t'es mignon, tout ça… mais je me vois super mal en train de te rouler une pelle.
¤
Quatre haussa un sourcil.
¤
- Pourquoi, j'ai mauvaise haleine ? La barbe, ça pique ? Je suis pas assez bien pour toi ?
¤
Duo éclata de rire, rejetant la tête en arrière.
Quatre rit aussi de bon cœur.
¤
- C'est pas ça, nan… c'est juste… que t'es pas lui, quoi, tu comprends ? Rah j'me sens trop con ! C'est pas pour autant que j'ai pas mené ma vie quoi, mais je peux pas avec toi quoi…
- Je te rassure, je me vois mal en train de t'embrasser aussi si ça peut te rassurer. Et pour les mêmes raisons que toi, mais il faut voir les choses en face.
- Oui ?
- On est beaucoup plus jaloux des personnes que l'on connaît que des inconnus. Si flirter un coup peut attiser sa jalousie, autant tenter le coup.
- Et puis tu peux faire d'une pierre, deux coups et voir avec Trowa, hein ?
¤
Quatre rougit joliment et détourna le regard.
¤
- Peut-être. On verra bien.
- Sérieux ces casse-tête me saoulent, la stratégie j'en fais assez au boulot. On pourrait pas faire les choses à l'ancienne ? Quand est-ce que je passe à la partie du plan « je m'enflamme sur le dance floor, je l'allume de loin et je le rends fou de jalousie et de désir. »
¤
Quatre posa la main sur l'épaule de Duo.
¤
- Parfois tu sais… quand on en fait trop ça se retourne contre soi… c'est en ne faisant rien que l'on peut avoir de bonnes surprises… aie confiance en ce que tu es plus qu'en ton physique, Duo. Tu es un sacré personnage, tu es exubérant, drôle, gentil. Mais tu es surtout plus que ton propre corps. Ce qu'il y a à l'intérieur mérite qu'on regarde l'extérieur. Et non le contraire.
¤
Duo rougit et tenta d'échapper au regard inquisiteur de son ami sur lui.
¤
- Assez n'en jette plus ! Comment veux-tu que je reprenne la moto si j'ai les chevilles enflées !
¤
- J'ai mon permis moto, Duo.
- C'est gentil, merci.
- Avant de partir, une dernière chose. Promets-moi de respecter impérativement le 9ème et le 10ème article de l'opération séduction. J'ai le sentiment que les choses vont s'accélérer. Le regard du soldat était bien trop… intense.
- Tu peux te tromper…
- Oui je le peux. Mais sait-on jamais.
- Je te le promets, Quatre. Plus que jamais.
¤
9. Laisse-le faire le premier pas.
10. Ne couche avec lui que s'il te dit qu'il t'aime et qu'il le pense, surtout. Ne te laisse pas aveugler par le désir. Par contre s'il pense ce qu'il dit et que tu veux succomber… vous êtes entre adultes consentants…
Même jour, 19h00, Manoir Winner.
¤
A 19H00 précises Quatre et Duo arrivèrent, accueillis par Rashid et Trowa dont la navette venait visiblement d'atterrir puisqu'il avait encore son sac sur le dos, à moins qu'il ne fut sur le point de partir ? L'Américain observant, non sans baver intérieurement, que Winner était aussi grand que Barton, qu'ils étaient presque aussi musclés l'un que l'autre. Le châtain-roux était vêtu d'un simples jeans bleu et d'un t-shirt militaire sans manches faisant ressortir son corps superbement dessiné, ainsi que son teint hâlé par le soleil du Mexique, où s'était effectué sa dernière mission. Ses yeux verts étaient encore plus félins, mis en valeur qu'ils étaient par une chevelure coupée plus court. Il n'était même pas sûr qu'il puisse venir aujourd'hui même – la fête avait lieu le lendemain -, mais sa mission s'était terminée et donc, à la dernière minute…
Surprise, surprise…
¤
Duo fit un grand sourire au jeune homme et tendit la main pour qu'il la serre. Les deux hommes échangèrent une courte mais belle poignée de main chargée de l'estime et du respect qu'ils avaient l'un pour l'autre. En fait, il n'y avait que Heero et Duo qui ne s'entendaient pas – ou tout du moins ne se comprenaient pas -, quand on y réfléchissait bien.
Quatre, qui ne savait plus où se mettre mais qui ne le montrait absolument pas, excellent diplomate qu'il était, se contenta de tendre la main en guise de bonjour, esquissant un petit sourire. Il ne voulait pas le toucher… mais personne ne comprendrait que celui qui était censé être l'une des personnes les plus proches de Trowa semble éprouver de la réticence à se retrouver dans son champ de vision. L'héritier Winner avait plus de retenue quand même, ce n'était qu'une simple poignée de main.
Trowa observa un moment la main tendue… puis il la pris et la serra, en une poigne à la forte et douce, même si le geste était tout en retenue.
Force et délicatesse.
¤
- Quatre.
- Trowa
¤
Un petit plus longtemps que nécessaire et Quatre pesta intérieurement contre lui-même.
Sa main était devenue moite et il l'avait forcément senti.
¤
- Tu as fait bon voyage ?
- Oui. C'était long quand même.
- Je sais ce que c'est. Tu es arrivé il y a longtemps ?
- Il y a une dizaine de minutes. Je demandais à Rashid où tu étais… et te voilà.
¤
Il y eut un regard que Winner ne voulut pas interpréter.
Et pourtant quand on aimait dans le vide, on avait tendance à interpréter tout et n'importe quoi.
Quatre préféra effectuer un repli stratégique.
Le vert était hypnotique. Le vert était la couleur des feuilles en forêt.
Et on se perdait facilement en forêt sans boussole.
Il n'avait pas de boussole Trowa, son empathie ne servant qu'à l'embrouiller, trop troublé qu'il était.
Il changea de sujet.
¤
- Heero a dû arriver tout à l'heure avec Réléna et Wu Fei.
- Oui, je l'ai croisé. Il avait l'air contrarié.
¤
Duo intervint dans la conversation, voyant que même si Quatre s'en sortait très bien, avec un naturel déconcertant, le fait qu'il ne semble pas pouvoir quitter Trowa des yeux risquait de le desservir.
Il posa la main sur son épaule, ce qui fit qu'il rompit le contact visuel, sans pour autant voir la réaction – ou le manque de réaction – de son vis-à-vis.
Puis l'Américain répondit :
¤
- Oh je pense que tu te fais des idées Tro : il devait être crevé du voyage c'est tout.
- Yuy ? Crevé ?
- Pas forcément crevé, Duo, juste un peu sur les nerfs. Pour un homme aussi actif que Heero, deux jours dans une navette sans escale…
- C'est clair, rien que pour moi c'est à m'arracher la natte.
- Et moi, la mèche. J'étais en classe éco vu que je suis parti à la dernière minute. J'étais plié en quatre dans mon siège.
¤
Ils pouffèrent.
Ce genre de petit commentaire déridait une atmosphère tendue par des non-dits.
C'était dur de se retrouver en face de précisément la personne devant laquelle on avait peur de la perdre.
Tous les conseils du monde n'aidaient pas soi-même.
Et charité bien ordonnée…
Quatre secoua la tête et se frotta les mains, avec l'air innocent que seul un entremetteur professionnel pouvait arborer et lança sa petite bombe, ravi à l'avance de son effet, de son idée de génie.
De sa pure stratégie… du fait qu'il n'avait absolument pas mis Duo au courant de son plan :
¤
- Au fait ! Toutes les chambres étant occupées, Heero et toi allez la partager comme au bon vieux temps.
- …
- Bah quoi ? Tu n'es pas content?
¤
Oh, Duo avait l'air d'être constipé…
Et la veine qui battait sur sa tempe…
Oulala…
Mais il fallait qu'ils soient dans la même chambre ! Cela ne voulait pas dire qu'il n'y avait qu'un seul lit.
Juste qu'ainsi cela leur donnerait l'occasion de parler.
Bye-bye stratégie…
Qu'il faisait froid d'un seul coup dans le modérateur de température…
Le regard de Duo congèlerait un glacier. Il avait peut-être été un peu loin…
¤
- A vrai dire, je préfèrerais avoir ma propre chambre, si possible.
- Hein ? Pourquoi ? D'habitude…
- … L'habitude est une seconde nature… en l'occurrence ici ma nature a changé. Le ton disait clairement « ne me pousse pas à bout, Quatre ».
- Et qu'est-ce qui te gène au juste dans le fait de partager ta chambre avec moi ?
¤
Heero venait d'apparaître avec sparadrap – non Réléna, occupée présentement à baver ouvertement sur Trowa, on la comprend – au bras, ainsi que Wu Fei et sa jolie, rayonnante… et ENCEINTE oh le cachottier ! fiancée, vêtu d'un tailleur pantalon parme très classe. Ses cheveux étaient noués en catogan sur la nuque.
Duo vint embrasser Sally puis répondit, d'une voix douce :
¤
- Je suis plus un ado. J'ai des choses à faire qui nécessitent un espace privé.
- Il y a des endroits pour çà Duo. Si tu as des trucs privés à faire tu n'as qu'à les faire en dehors de chez Quatre.
- Tu as tout à fait raison. Le plus simple serait que je dorme à l'hôtel. Quatre pourrais-tu m'indiquer… .
¤
L'héritier Winner, proprement exaspéré, rétorqua sèchement :
¤
- C'est ridicule ! Toutes les pièces sont occupées par les invités sauf une, la mienne. Tu dormiras dans mon lit.
¤
Quatre s'interrompit. Son cœur lui faisait tellement mal qu'il crut à une attaque cardiaque.
Mais ce n'était que la violence des émotions qui venait à son encontre, il n'arrivait pas à les définir – hormis la colère de Duo - mais il savait d'où venait l'élan le plus puissant : de Heero et de… Trowa ?
L'héritier poursuivit sans comprendre :
¤
- Et moi je dormirai sur le canapé. De toutes façons d'ici demain j'aurais eu le temps de rajouter une pièce à mon manoir, la main d'œuvre est rapide. Et puis la porte se ferme, tu pourras avoir ta tranquillité. Je suis désolé…
¤
L'élan était tout aussi puissant, mais l'émotion moins violente.
Quatre l'analyserait plus tard, quand il serait plus loin des deux déclencheurs.
Et puis Trowa était là…
L'amour pouvait être radioactif.
Dommage que Duo n'ait pas saisi sa chance… mais bon, ils avaient trois jours. Et Quatre n'aurait jamais accepté de dormir dans la même pièce que Trowa aujourd'hui.
¤
Duo s'accorda un sourire et murmura :
¤
- Merci Quatre, je savais que tu comprendrais. Pourrais-tu m'indiquer où se trouve ta chambre s'il te plaît ? J'ai besoin de me déshabiller, là.
- Oui… je t'emmène… .
¤
Et ils partirent sur un à plus tard, sans se retourner.
S'ils l'avaient fait…
Chambre de Quatre et Duo, 23h45.
¤
Duo était couché sur l'immense lit de son ami et regardait le plafond : il se demandait pourquoi Heero réagissait de cette manière pour une simple chambre partagée. Duo était tellement contrarié qu'il n'avait pas mangé, prétextant qu'il était fatigué. Il avait était poli, avait dit bonne nuit à tout le monde – même à Heero-, c'était facile de faire un signe circulaire, ça n'engageait à rien. Puis il s'était douché et étendu. A présent il portait un simple bas de pyjama de soie violette de la même couleur que ses yeux troublants, une fantaisie made in Quatre. Un toc-toc se fit entendre :
¤
- Quat' c'est toi ?
¤
Aucune réponse.
¤
Duo se leva, alla ouvrir…..et se retrouva nez à nez avec Heero.
¤
- Qu'est-ce que ?
- J'arrive pas à dormir.
- …
- Laisse-moi… entrer… s'il te plaît.
¤
L'Américain prit peur : il laissa entrer le Japonais vêtu lui-même d'un bas de pyjama noir, lui toucha le front. Heero frissonna au toucher. Il avait la peau bouillante.
Duo fit le jeune homme s'installer sur le lit et commença à composer le numéro d'une énième femme de chambre des Winner quand il sentit des bras de l'enlacer par derrière, ses mains lui caresser le ventre, le torse, les tétons, une bouche chaude dans son dos nu. Duo poussa un gémissement inarticulé, lâchant le téléphone.
¤
- Heero…
- Pourquoi…
¤
Heero remonta la colonne vertébrale de Duo de sa langue lentement avant de reprendre :
¤
- … pourquoi tu ne veux pas dormir avec moi ? Pourquoi tu ne me regardes plus ? Est-ce qu'il est trop tard ?
- Hee… rooooo…
¤
L'appelé posa ses lèvres sur le cou de l'Américain, entre la nuque et l'épaule, mordilla puis suçota. Après avoir entendu un gémissement de plaisir, il daigna répondre :
- Hmmmm ?
¤
Duo essayait tant bien que mal de reprendre ses esprits : le plan de Quatre était censé fonctionner en deux ou trois jours si l'ex spandex boy était gay/bi et surtout, s'il avait des sentiments envers lui: pas le jour même ! Et il ne l'avait même pas allumé ! Il ne comprenait plus rien.
Dans la vie, rien ne servait de prévoir, les choses arrivaient si elles devaient arriver… Mais ça ne pouvait être que du désir…
ou Heero était malade.
¤
Le jeune homme était à présent assis sur les cuisses du Japonais -dos à lui -, qui continuait à le caresser.
Difficile de réfléchir dans ces conditions…
Heero avait fait le premier pas…
mais fallait-il céder pour autant ?
L'Américain se ressaisit puis dit :
¤
- Heero… .
¤
Saisissant ressaisissement ndlr
Mais l'Américain avait des circonstances…
¤
Duo avait été interrompu. Le Japonais léchait le lobe de l'oreille de l'Américain, tout en défaisant sa natte. Après un dernier coup de langue qui fit frissonner son partenaire, il murmura :
¤
- Hee-chan, koi.
- Ohh.
¤
Duo sentait son érection se gorger presque douloureusement et le jeune homme l'avait à peine touché…
puis la phrase de Heero lui revint comme un boomerang et cette fois la surprise dépassait clairement le plaisir dans sa manière de prononcer le prénom.
¤
- Heero ?
¤
Si on part du principe que dans la série ils se parlent tous en japonais et que Duo se prend pour un Dieu jap, on peut concevoir que Duo comprenne les mots que prononcent notre Hee-chan.
¤
Les mains de Heero, paresseuses, s'égarèrent dans la masse odorante châtaine avant de s'aventurer dans son bas de pyjama. Il murmura :
- Koi… appelle moi Hee-chan si tu veux, Hee-koi, Koibito, Koiishi, ce que tu voudras… mais quand nous faisons l'amour ne m'appelle pas Heero.
- Nous… faisons l'amour ?
¤
Le Japonais prit Duo dans sa main et le caressa de haut en bas, tout en ondulant contre lui avant de répondre d'une voix altérée :
¤
- Oui… hnn… Je te veux depuis si longtemps… . J'ai eu peur… que tu ne m'aimes plus…
Le couloir du manoir, même heure.
¤
Quatre ne comprenait rien.
En sortant de la douche, il avait reçu un coup de fil de Heero, lui demandant de se rendre dans sa chambre afin de discuter de quelque chose d'important.
Intrigué, l'héritier avait demandé si cela ne pouvait pas attendre le lendemain et le Japonais avait répondu non. Il lui avait dit que cela concernait Duo.
Les cheveux plaqués par l'humidité, nu dans son peignoir blanc et en simples chaussons noirs, il avait traversé le couloir pour se rendre au lieu dit. La chambre attribuée à Heero se trouvait tout au bout du couloir où se trouvait la sienne. Juste à côté de celle de Trowa, devant laquelle il devait irrémédiablement passer pour arriver à destination.
Il allait passer la chambre du châtain aux yeux forêt quand la porte s'ouvrit et avant qu'il n'ait eu le temps de dire « ouf », il se retrouva happé à l'intérieur de la pièce.
La pensée qu'il eut en entendant se refermer la porte et en se sentant plaquer contre elle était qu'il s'était fait avoir comme un débutant.
Puis il n'avait plus pensé.
Retour à la chambre de Quatre… sans Quatre…
¤
- peur… que tu ne m'aimes plus…
¤
Duo se redressa, sortant définitivement de sa transe :
¤
- Non mais tu te fous de ma gueule ? Tu SAVAIS que je t'aimais ? Tu m'as traité pendant tout ce temps comme une merde et tu le savais ? Dégage!
¤
L'Américain était fou de rage et avec raison. Il essaya de se relever, essayant de hurler un « ne me touches pas ».
Essayant, oui
C'était difficile d'augmenter le volume de sa voix quand on avait la main de l'homme qu'on aimait depuis des lustres qui attisait votre désir, apaisant et décuplant votre fureur en même temps…
Le Dieu de la Mort était dans la panade… Aie, fierté chérie…
¤
Heero caressa doucement la base amoureusement, tout en se frottant sensuellement à Duo.
¤
- Je t'ai toujours aimé, Duo… mais j'avais peur. J'ai encore plus peur de perdre ce que je n'ai jamais vraiment eu. J'ai ce vide….
¤
L'ex pilote 01 prit une des mains de son coéquipier qui se crispait sur les draps, l'embrassa, puis il ôta son autre main du membre gonflé de son partenaire. Ils changèrent de position, si bien que Duo se retrouva assis sur Heero, mais face à face.
Il le chevauchait.
Puis il reprit, positionnant la main de l'Américain sur son cœur.
¤
- J'ai ce vide ici… . Je t'en prie… . Ne… laisse pas ma stupidité et ma peur tout gâcher.
- J'en ai rien à foutre de ton vide, moi.
- …
- Non mais tu t'attendais à quoi ? Sors de là avant que je t'en mette une.
¤
Heero lui embrassa les doigts avant de les sucer un par un, répondant au mépris par la douceur. Le Japonais savait qu'il l'avait mérité, il savait aussi qu'il n'était pas prêt de le lâcher, à moins qu'il se défende.
C'était dur d'en mettre une à quelqu'un qui faisait ça quand même. La chair était faible, Duo se disait.
¤
- Je t'aime vraiment, tu sais ? Et oui j'ai été con. Un pur con.
- Non… tu as faim… tu me… hnn !
¤
Heero lui suçotait un de ses tétons langoureusement, puis le lécha à grands coups de langue comme un chat lapant un pot de crème :
¤
- Je te veux… et je t'aime. Il m'a fallu deux ans pour démêler mon envie de mes sentiments. C'est pour cela que je t'ai rejeté il y a un an : j'étais en pleine confusion.
- Oui j'ai appris une nouvelle manière de voler grâce à toi. Merci de me le rappeler.
¤
Duo fit mine une énième fois de se lever.
Heero le retint sans peine.
¤
- Ecoute-moi… s'il te plait.
¤
Il lui demande avec les lèvres et avec les yeux.
¤
- Et pourquoi je le ferais quand toi tu ne l'as jamais fait ? T'as de drôle de manière de vouloir te faire entendre, toi.
- Je ne peux te donner aucune raison, Duo. Fais-le parce que tu en as envie.
¤
Heero lui laissait le choix, même s'il manifestait son désir.
Malgré lui Duo se prit à écouter.
¤
- Avec toi je veux du sexe. Encore et encore.
¤
coup de reins
¤
- Je veux des sourires, je veux que tu sois heureux, que l'on soit heureux ensemble, si tu m'aimes. Je veux de l'amour. Je suis jaloux. Je suis un crétin pour la même raison et pour plus. Je suis exigeant : je veux tout parce que je donne tout, tout ce que j'ai. Tout ce que je suis.
- …
- Je suis loin d'être parfait. Je le sais et je compte sur toi pour me soigner.
- …
- Mais je t'aime. Et toi ? Tu m'aimes, dis ?
¤
Duo pensa : « Alléluia le 10ème article a été respecté, on peut y aller ».
Il se dit également que Heero avait été bien bête et qu'il le lui ferait regretter à sa manière.
Mais il était hors de question de passer à côté de l'homme qu'il aimait pour des raisons aussi basses qu'une revanche à deux balles car s'il était une chose que Duo Maxwell n'était vraiment pas, c'était un imbécile.
Se laisser aimer ne signifiait ni pardonner, ni manquer de caractère, ni se laisser faire, au contraire, il en fallait pour aller de l'avant dans ces conditions. Se laisser aimer signifiait se laisser vivre et être heureux, tout simplement. Pourquoi se prendre la tête ?
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Il n'eut pas le temps d'agir que Heero lui mangea la bouche, enfonçant doucement sa langue, caressant son palais, les dents, l'intérieur des joues, attrapa la langue de Duo pour la sucer un petit peu avant de laisser le jeune homme pénétrer sa bouche. Après avoir frôlé l'asphyxie, Heero, qui par la réaction de l'Américain comprit qu'il avait une chance, murmura à ce dernier :
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- Dis-le moi… Dis-moi que tu m'aimes…
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Duo haussa un sourcil.
Il avait senti quelque chose dans le baiser de Heero.
Un goût onctueux bien sûr, inimitable et unique…
Quelque chose de chimique.
Quelque chose qu'il connaissait.
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- Penthotal ? (sérum de vérité). T'es pas dans ton état normal, vieux.
- Hmm…
- Heero stop, pas le cou, pas le cou, hmm… STOP ça suffit, c'est important.
- Hn (Pas juste).
- Tu as été drogué lors de ta dernière mission. Il faut…
- Pas en mission. C'est Barton.
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Duo vit rouge.
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- Barton ? Barton se balade avec du penthotal ?
- Il sort de mission, il a ses instruments. A table il s'est servi un verre d'eau, m'a demandé si j'en voulais. J'ai dit oui. Je lui faisais confiance.
- Le salaud…
- Il m'a dit qu'il en avait marre de mon indécision, que ça allait lui gâcher ses chances avec Winner, alors il a été au plus rapide.
- Mais je croyais que t'étais pas sensible au penthotal ?
- A une dose normale de penthotal. Là Barton a mis de quoi faire avouer un bœuf qu'il a la vache folle. Demain j'aurais une barre au crâne, sans plus, ce penthotal là ne provoque pas de dégénérescence cellulaire.
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Duo pouffa.
Heero lui caressa les flancs.
¤
- Tu ne lui en veux pas ?
- Bien sûr que si. Mais il m'a amené ici alors… alors je lui en veux moins…
- Aussi diabolique que Quatre mais beaucoup plus rapide ! D'ailleurs il va revenir…
- Non, il est occupé. Profondément occupé.
- …
- Mais tu ne m'as toujours rien dit…
¤
Duo se fit joueur :
¤
- C'est à quel sujet ?
- Je t'ai dit que je t'aimais… je veux que tu me le dises aussi, y a pas de raison.
¤
Un sourire taquin contre une moue boudeuse.
¤
- J'ai attendu des années, Heero. Des années pour l'entendre. Je te montrerai ce que j'éprouve mais je ne te le dirai pas.
¤
L'ex pilote 01 coucha Duo sur le lit et lui décocha un sourire félin, la lune caressait leur corps par les portes-fenêtres. Puis Heero répondit au jeune homme d'une voix très sensuelle :
¤
- Je te promets que ce que tu ne veux pas me dire… je vais te le faire gémir…
¤
Lèvres tièdes sur pommettes enflammées.
¤
- … je vais te le faire supplier…
¤
Lèvres se rapprochant d'une oreille délicate :
¤
- … je vais te le faire…
¤
chuchotement :
¤
- … hurler.
¤
Silence…
Froissement de draps…
Défi…
¤
Le Japonais entreprit de lécher Duo partout où sa peau était nue sur son cou, qu'il mordilla et marqua de son sceau provoquant un râle chez ce dernier, sur les plats et méplats de son corps… . Il baissa son pyjama avec ses dents, regardant l'Américain droit dans les yeux, tout son corps criant « cède », et celui de l'Américain répondant « fais moi céder » dans un langage muet.
¤
Duo se mit à se tortiller pour échapper à la bouche trop savante,
Trop gourmande,
Trop… bavarde ?
Heero ?
Oui, c'était bien lui qui parlait,
Ce démon…
¤
- Ne me résiste pas Duo, viens, viens…
¤
Heero le prenait dans sa bouche, alternant douce succion et savant lapage.
¤
Murmures…
¤
- J'aime ton goût Duo, j'aime ton odeur.
- …
- J'aime le goût de toi dans ma bouche.
- …
- C'est tellement bon.
- …
- Tout ton corps
- Tu m'excites….
¤
Duo n'en pouvait plus, son membre était tellement tendu qu'il lui faisait mal.
Il haletait.
¤
- Oui Duo… Oui…
- Je… je….
- Tu veux venir, Duo ?
- Oui... . oh oui… .
- Hmmm… . Dis-le Koi.
- C'est du… chantage…
¤
Heero savait ce qu'il voulait…
Allait-il l'obtenir ?
¤
- S'il te plaît Heero... s'il te plaît… laisse-moi venir…
- Pas si vite, Duo, pas trop vite… tu m'aimes ? Tu as envie de moi et seulement de moi ? Ou tu veux juste ta délivrance ?
- Heero…
¤
Une pression à la base de son membre.
Sans appel.
¤
- Réponds-moi.
- I, I… I want to come, but I do love you. So much, so much… you have no idea, no idea…
¤
Duo était retourné à l'anglais et avait avoué son amour à Heero.
Sous le coup du désir certes, mais il l'aimait.
Vraiment.
Heero avait sa réponse.
Duo aurait sa jouissance.
Duo jouit. Fort, plus fort qu'il ne l'avait jamais fait. Et il l'avait fait pour Heero.
L'amant avait voulu l'abandon total. Il l'avait eu au-delà de toute espérance.
¤
L'Américain ne savait plus où il était… mais lorsqu'il sentit l'excitation de son amour contre sa jambe, il dit d'une voix rauque :
¤
- How do you want me? Tu me veux comment ?
¤
Toujours en anglais, il n'est pas redescendu, le pauvre.
¤
Heero le souleva du lit, puis le plaqua contre le mur de la chambre.
Il l'embrassa profondément, puis il lui lécha la tempe avant de déclarer :
¤
- Je te veux contre ce mur Koi… puis dans le lit… puis à même le sol… Je te veux dans chaque centimètre carrés de cette chambre… Je te veux contre mon cœur. Je te veux pour moi toute ma vie. Si tu le désires.
¤
Duo, troublé, répondit à son amant :
¤
- Prends-moi… prends-moi… prends-moi…
¤
Et avec rage……
¤
Duo se raccrocha à Heero et enlaça ses jambes autour de lui.
L'Américain baissa le pantalon du Japonais, le caressa intimement jusqu'à ce qu'une goûte perle en amont. Il la recueillit avant de murmurer, le regard presque fou, Heero n'avait aucune idée de la bête folle d'amour, folle tout court qu'il avait lâchée :
Qui.
Séduisait.
Qui ?
¤
- Je te viderais de toute ton énergie, tu oublieras tout ce qui n'est pas moi.
On inaugurera les nouveaux draps
de Quatre
Maintenant fais-moi l'amour, soldat… sers toi de la
fiole près de toi, pour faciliter ton entrée et viens,
viens en moi…
Viens… viens me sentir….
¤
à l'oreille, dents sur le lobe, pointe de la langue sur corolle.
- Feel me, Heero… Feel the Heat…
¤
Dans un grondement sourd, Heero empala Duo sur son membre dur.
Encore et encore
Chaque fois
il s'enfonçait plus profondément,
jusqu'à la garde.
Sueur.
Morsures.
Respirations saccadées.
Trot.
Baisers affamés.
Cris étouffés.
" God, Goood, GOD ! "
"You belong to me"
"Omae wa ore no modo da"
"I love you"
"Dai suki"
"I adore you"
"Aishiteru"
Sueur.
Galop.
Feu.
Deux langues unies.
Deux corps.
Pour un nouveau monde.
Le frottement de son sexe contre le ventre de Heero fit jouir Duo
et sa jouissance provoqua celle de son amant.
Triple galop.
Volcan.
Deux cris libres, enfin.
- Heero !
- Duo !
Eruption.
Repos.
Le lendemain matin…
¤
Le lendemain matin Quatre vint rendre visite à un Duo en robe de chambre tout aussi violette que le bas de pyjama jeté méchamment par terre pendant le corps à corps, pendant que son Heero était sous la douche.
Son Heero.
Sourire… .
Problème : Il avait un mal de tête épouvantable.
Dur-dur de conserver le sourire…
Mais Quatre parlait :
- Apparemment le plan a fonctionné au-delà de nos espérances !
- Je n'arrive pas à croire qu'il était jaloux et qu'il m'aimait. Tout ce temps… .
- Est-ce que ton arrière train le croit lui ?
- Euh je pense ?
¤
Eclat de rire.
¤
- Ceci étant, c'était très, très mal barré, surtout avec le fait que tu dormais ici. MES PAUVRES DRAPS !
- Je les nettoierais, je ne laisserai pas la femme de ménage nettoyer ça, je la respecte trop.
- C'est galant de ta part.
- Oui hein ?
¤
Un autre sourire de connivence.
Un froncement de sourcils blond.
¤
- N'empêche… à la limite une mise au point, mais ça ? Ça dépasse franchement mes calculs.
- Tu veux dire que le stratège et sa technique longue comme le bras ont un souci ? Héhé.
- Et alors les principes c'est très bien ! C'est ma technique qui a emmené Heero jusque chez toi !
- Oui c'est en partie vrai…
- Comment ça en partie ?
- Quelqu'un avait mis du penthotal dans le verre d'eau de Heero et donc il a vidé son sac comme une pieuvre son encre. Simple, précis. Et c'est du penthotal AC, celui qui ne détruit pas les cellules.
- Qui ?
- Trowa Barton.
¤
Quatre et son peignoir de la veille, sa mine chiffonnée et son air d'avoir passé une nuit d'enfer tombèrent du lit sur lesquels ils n'étaient pas vraiment assis parce qu'ils avaient un peu de mal.
¤
- Ils sont malades.
- Ils nous aiment. Heero m'aime il me l'a dit et même avant de savoir qu'il était sous sérum, je l'ai cru. Parce que pour une fois je l'ai senti. Après on s'est laissé aller, on est des adultes, quoi. Des années de frustration et tout, on n'allait pas attendre 107 ans. Ce n'était pas comme si ni lui ni moi étaient puceaux.
- C'est vrai. Tu dis ils nous aiment, mais Trowa n'était pas sous influence hier soir quand… enfin bref, je suis si heureux pour toi…
- Et moi je suis heureux pour nous. Heero a dit que Trowa l'avait drogué « avant qu'il ne lui fasse gâcher ses chances avec toi » S'il n'avait voulu que te baiser il n'aurait pas été jusque là.
- Hm, je l'espère…
¤
Duo regarda son ami avec un air gourmand de conspirateur.
¤
- Toi tu veux un avis extérieur.
- Toi tu veux des détails.
- Oui. Mais je veux te rassurer surtout et te rendre tout ce que tu m'as apporté à écouter mes jérémiades.
¤
Quatre voyait la sincérité percer dans le regard cobalt.
Un sourire tendre joua sur ses lèvres pleines :
¤
- Alors hier soir en sortant de la douche…
¤
¤
OWARI/TZUSUKU ?
Voulez-vous savoir ce qu'il s'est passé entre Quatre et Trowa ?
Revoir Heero et Duo dans les parages ?
Si ça vous dis, ben dîtes-le moi !
Pour tous ceux à qui cette histoire dit vaguement qqch : ceci est la totale refonte du premier os d'une série que j'avais écrite il y a quelques années. Certains détails ont été rajoutés, les personnages n'ont pas le même rôle du tout, c'est beaucoup plus harmonieux, moins brouillon… là où la première version était un défouloir qui n'était pas destiné à être posté (ben oui qd même ça a été écrit bien longtemps avant que je ne publie), cette version-ci est plus propre et hormis quelques trucs et troncs communs, ça n'a rien à voir avec la version originale. Comme le décor est posé, le oneshot suivant sera beaucoup moins long.
Voilà, voilà j'espère que ça vous a plu ! Voilà ce que je fais à 04h30 du mat quand je suis pas réveillé et quand j'ai pas assez dormi --.
A peluch '
Mithy ¤scribouilleuse/corrigeuse¤
Ps : la Réléna Nympho m'a été inspirée par Olivs dans une fic à paraître et qui m'a fait beaucoup rire. Dans cette fic Réléna n'est pas nympho mais l'idée qu'elle le soit est née en lisant cette fic alors je le dis :p