Bonjour à tous!

Eh bien j'ai l'honneur d'inaugurer la partie française des fanfictions sur Fascination

Donc voici une traduction de The Lion and the Lamb, d'Alphie.

Rien ne m'appartient, bien évidemment. Tout est à Stephenie Meyer, et je ne fais donc que traduire la fiction d'Alphie. Quelques lignes sont extraites directement du livre, et donc pour moi de la traduction de Luc Rigoureau.

Cette histoire est la même que Fascination, mais du point de vue d'Edward Cullen.

Si vous désirez connaître plus d'informations sur le monde créé par Stephenie Meyer, je vous conseille vivement d'aller sur son site officiel (http // www . stepheniemeyer . com), ainsi que sur The Twilight Lexicon (http // twilightlexicon . com).

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Chapitre Un.
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Tu penses qu'il va réellement venir avec nous, aujourd'hui?

Carlisle l'a menacé s'il ne le faisait pas. Les humains vont devenir suspicieux. En plus, s'il loupe trop de jours, il pourrait se faire expulser.

Alors peut-être que nous ne devrions pas y aller. Je pense que ne pas aller à un autre jour de cours vaudrait le coup de risquer l'expulsion.

Rosalie, tu sais que ça aidera en rien..

Je ne pense pas que ça ne nous portera pas préjudice, ni à Edward, ni à nous, de ne plus jamais s'asseoir pour écouter un autre cours ennuyeux sur les ramifications de la Deuxième Guerre Mondiale des politiques internationales.

Souviens-toi, il y a 20 ans, quand j'ai convaincu Jasper de ne pas tuer ce professeur ignorant qui parlait du manque de morale chez les soldats confédérés?

Peut-être qu'on pourrait convaincre Esmée de dire que nous étudions à la maison, la prochaine fois qu'on déménagera.

Je regrette qu'il y ait une loi exigeant que nous allions à l'école. Je déteste prétendre être si jeune.

Si Edward se fait expulser, alors j'abandonne. J'ai déjà quatre diplômes.

J'attends toujours qu'Alice voit quelque chose.

Peut-être qu'il ne devrait pas revenir. Je ne l'ai jamais vu aussi intéressé par un humain. Et s'il ne pouvait pas résister?

J'ai chassé avec lui tous les jours, cette semaine. S'il ne peut pas résister après ça, alors c'est son problème.

Tu veux dire notre problème. S'il ne peut pas résister…alors…

Des conversations similaires se tenaient depuis presque une semaine maintenant, me rendant quasiment fou. C'était pour moi insondable que ma famille doute de mon habilité à résister au sang de l'humaine. J'ai toujours été l'un des plus forts de la famille. Ca fait des années que je n'ai pas bu de sang humain. Et de penser que j'ai naïvement imaginé que je ne pourrais jamais être aussi compétent que Carlisle l'est avec son self-control, comme si je pouvais développer une immunité à l'odeur du sang humain. Cette idée s'est magistralement broyée avec l'arrivée d'Isabella Swan.

C'est affolant, embarrassant, même de considérer à quel point une insignifiante petite fille pouvait changer ma vie simplement en entrant dans une pièce et en s'asseyant à côté de moi. C'était comme si le Diable en personne m'avait tendu un piège, et l'enfant aux cheveux sombres avec ce sang délicieusement fort en était l'appât. J'ai fait appel à chaque once de ma force pour m'empêcher de prendre ce que je désirais désespérément d'elle sur le champ, dans cette salle de classe remplie d'enfants sans méfiance. J'avais de la chance…elle avait de la chance que je n'ai pas goûté de sang humain depuis si longtemps que je pouvais parvenir à rester loin d'elle.

Et pourtant le mal était fait. Ma famille sait maintenant qu'elle m'affecte d'une manière qu'aucun mortel ne l'avait fait. Ils savent que je pourrais craquer, que mon self-control n'est pas si parfait que je le dis. Le pire de tout, ils doutent de mon habilité à protéger cette famille du soupçon humain en gardant ma soif pour son sang sous contrôle. Leur intimité et leur sécurité étaient en péril à cause de mes actions.

Alors, il vient ou pas?

Je ne l'ai pas vu ce matin. Je sais qu'il était dehors la nuit dernière.

Il était dehors toutes les nuits de la semaine.

Je ne pouvais plus supporter ça. Je dois repartir. Je ne peux pas permettre un humain si commun se mettre en travers du chemin de l'existence que nous avons bâti ici à Forks. Et je ne pouvais pas non plus continuer à laisser ma famille croire que je les exposais au risque par mon comportement. Je suis plus fort que ça. Je peux résister à la tentation.

Ce ne serait pas si difficile si seulement je pouvais entendre ses pensées. Si j'avais la moindre idée de quelles pensées traversaient cette tête, je serais peut-être capable de persuader la bête qui est en moi de la laisser. Si ses pensées étaient aussi douces et innocentes que je le pensais, ce serait beaucoup plus facile de convaincre mon propre esprit qu'il ne fallait pas la toucher. Mais je ne peux rien lire en elle. Elle est comme un vide pour moi, ce qui est dangereux à envisager. Mes yeux me disent qu'elle est humaine, mais sans le secours de son esprit enfantin, je ne peux que me concentrer sur l'odeur de son sang.

Il y a quelque chose que ma famille ne sait pas. Ils savent que je veux son sang, c'était quelque chose que je pensais qu'il fallait qu'ils sachent. Mais je n'ai dit à personne, même pas à Carlisle, que je n'entendais pas les pensées de la fille. Je ne peux pas expliquer pourquoi, ce qui m'inquiète et m'effraie à la fois. Ca me surprend quand je la regarde et que je ne trouve que du vide. Tant que je n'arriverai pas à passer les barrières qui bloquent mon accès à son esprit, je n'ai pas l'intention de tenir ma famille au courant du problème.

Je pris une profonde inspiration et expirait très lentement dans une tentative assez mortelle de calmer mes nerfs. Pour avoir l'espoir que ça dure toute la journée, j'allais devoir rester concentré et calme. Cette fille ne va pas me perturber. Je ne la laisserai pas faire.

Nous allons être en retard. On y va.

Depuis quand es-tu si pressé d'aller au lycée?

Depuis que j'ai un contrôle ce matin et que je déteste vraiment me dépêcher.

Je roulais des yeux à leur dispute et décida de mettre fin à la spéculation du matin. Je descendis les marches deux à deux, offrant ce que j'espérais être un sourire éclatant quand j'arriva près d'eux. "Oui, je viens."

Rosalie minauda; "Tu défies le destin, n'est-ce pas? Ou tu es juste désireux de voir si elle est aussi délicieuse que tu l'as imaginé?"

"Je ne l'ai pas imaginé." Dis-je. "Et j'apprécierais que tu ne me stimules pas."

Ses yeux s'écarquillèrent. "Excuse-moi." Elle se tourna vers Emmett et dit, "Tu sais, j'ai toujours pensé que la chasse rendait Edward moins irritable. Quoique, étant donné la masse qu'il a consommé cette semaine, peut-être qu'il souffre d'indigestion."

"Rosalie" La voix de Carlisle résonna de l'autre bout de la pièce. "Ça suffit."

Dans un bruit sourd, Jasper sauta au pied des escaliers. Il sourit avidement en nous regardant. "Alice dit qu'il va neiger aujourd'hui. On ferait mieux de s'emmitoufler."

Les yeux d'Emmett rencontrèrent les miens et nous eurent tous deux un rire contagieux. "Neige" dit-il lentement, levant les sourcils.

"Est-ce que tu me défies?" dis-je en souriant.

"Quel est le score actuel?" demanda-t-il.

"Je pense qu'Edward gagne par trois points." Répondit Alice à ma place, descendant d'un pas léger les escaliers.

"Je serai prêt à quatre heures cette après-midi." Dis-je, glissant dans mon manteau.

Emmett rit. "Tu aimerais bien."

Les batailles de neige, surtout celles qui sont humides, étaient toujours attendues, et aujourd'hui n'était pas une exception. Emmett et moi tenions le compte de nos batailles depuis des années maintenant. Le score actuel était inconcevable, mais on gardait habituellement la trace de celui qui était en tête. La neige était une distraction que l'on pouvait facilement s'offrir. J'aimais être dans la bouillie froide et mouillée, puisque c'était l'une des rares choses sur cette Terre que je ressentais comme froid dans mes mains. On se portait tous bien pendant l'hiver et on pouvait le supporter mieux que n'importe quel humain. C'était agréable d'avoir autre chose à attendre que l'imminente et peut-être dangereuse rencontre avec Miss Swan.

Me sentant un peu plus léger que l'instant précédent, je grimpais dans ma voiture, avec les autres jeunes membres de ma famille, et fonçais vers l'école. Jasper et Emmett faisaient des plans pour leur attaque tandis que Rosalie écoutait, un avertissement dans son regard, faisant clairement savoir qu'elle ne voulais pas en faire partie, ou plus spécifiquement, ne voulait pas être mouillée. Alice se moquait tout simplement d'eux et refusait de dire qui elle suspectait de gagner ce défi.

Nous arrivions au lycée juste avant que les cours ne commencent, ce qui signifiait que nous devions tous nous dépêcher pour ne pas être en retard. Ca signifiait également que je n'avais aucune chance de voir Isabella. A la place, j'étais forcé de recourir au fait de laisser mon esprit dériver vers les conversations insensées adolescentes jusqu'à ce que je la trouve. Enfin, pas elle, mais au moins je pourrais trouver qui lui parle… ou se concentre sur elle.

L'esprit sous-développé de Mike fut facile à trouver. Une semaine auparavant, je m'étais bien moqué de sa lubricité pour cette fille qu'il connaissait à peine. Je me souviens avoir rit au déjeuner avec mes frères et sœurs à propos des adolescents qui avaient tous repéré la 'viande fraîche' de l'école. En revenant sur le terme employé, j'ai trouvé ça incroyablement ironique de l'avoir étiquetée de la sorte.

Je passai le reste de la matinée à écouter les pensées de cette minuscule fille avec les cheveux frisés. Jessica. Je ne l'avais jamais repéré avant, mais il semblait qu'elle ai lié amitié avec Bella, et son esprit était si simple que je n'avais même pas à me forcer pour l'écouter. A ma grande déception, je n'avais pas appris beaucoup à propos de Bella à part le fait qu'elle détestait le froid et qu'elle préférait être appelée Bella au lieu de son prénom entier. Pas beaucoup, mais au moins c'était un début.

Sur mon chemin pour la cantine, je fus assailli par une demi-douzaine de boules de neige. Autant que je voulais avoir la chance de voir la fille qui avait bouleversé mon existence, ma fierté ne pouvait pas me permettre de partir sans une bataille avec mes frères. Je pris un gros morceau de neige dans mes mains nues et le lançait du mieux que je pouvais. Nous devions faire attention, cependant, et ne pas utiliser notre habileté de peur d'être observés par les humains. Même sans ça, ça ne prit pas beaucoup de temps avant que nos efforts nous laissent tous complètement recouverts de neige. Sachant que ça allait me coûter des points, mais m'en moquant un peu, je laissais Emmett gagner cette partie et me dirigea à l'intérieur, balayant la neige de mes épaules et secouant mes cheveux mouillés.

Alice et Rosalie étaient déjà assises à notre table habituelle avec quelques plateaux de nourriture quand j'arrivai dans la cafétéria. Je me laissais tomber à côté de Rosalie qui grimaça et s'éloigna de moi. "Ne pense même pas à me mouiller." Prévint-elle.

"Et moi?" dit Emmett, par dessus son épaule. De l'eau tombait dans l'oreille de Rosalie.

"Emmett" gronda-t-elle alors qu'elle essayait d'essuyer ça. "N'abîme pas mes cheveux."

Il s'approcha d'elle. Un peu trop proches pour un adolescent normal et sa petite amie. "Peut-être que ce soir je pourrais mouiller plus que tes cheveux." Leurs yeux se rencontrèrent et je me forçais à ne pas entendre les pensées intimes qui passaient entre eux.

Je concentrais mon attention sur Jasper, qui prenait place à côté d'Alice, juste pour le voir lui lancer un regard similaire. C'était encore un subtil rappel du fait que j'étais l'homme dépareillé de la famille.

"Très bien, arrêtez ça. Tous." Dis-je calmement. "Vous attirez l'attention."

"En parlant d'attention," dit Jasper, "Elle te regarde."

"Qui?" Mais c'était stupide de poser la question parce que je savais exactement de qui il parlait.

Mon regard alla directement à sa table, pour la trouver en train de me fixer. Immédiatement, ses yeux se baissèrent pour regarder la table, un rideau de cheveux m'empêchant de voir son visage. La fille avec elle, Jessica, se penchait vers elle pour lui dire que je la regardais toujours. Je pouvais entendre ses simples et futiles pensées si clairement que c'en était ridicule. C'était presque une insulte que d'avoir à recourir à de tels moyens, mais je devais savoir ce qu'Isabella pensait.

Oh, ses yeux. Il est si mignon. J'aimerai qu'il me regarde comme ça.

En colère? Non, il a l'air… intéressé. Bella a tellement de chance!

Qu'il t'apprécie? Je ne pense pas qu'il apprécie qui que ce soit en dehors de sa famille.

Ok. Je vais arrêter de regarder. Mais, oh Bella, s'il me regardait comme il te regarde…oh wow.

C'était comme écouter une partie d'une conversation téléphonique d'adolescentes. Je dois me rappeler de temps en temps que pratiquement tout le monde dans cet établissement est adolescent, mais ça ne veut pas dire que je dois apprécier le bas niveau de leurs pensées. C'était frustrant que le seul esprit que je voulais désespérément entendre était justement le seul auquel je ne pouvais pas accéder.

"Que pense-t-elle?" demanda Jasper.

"Pourquoi tu veux savoir?" je répliquai, ne voulant pas avouer le fait que je n'avais pas la moindre idée de ce qui se passait dans son esprit.

"Curiosité morbide." Dit-il avec un sourire. "D'après la façon dont tu as raconté votre dernière rencontre, elle doit être plutôt confuse."

Alice se pencha. "Sans mentionner le fait que tu as été absent pendant une semaine. Elle a sûrement peur de toi."

Je détournai le regard de la fille et fronça les sourcils en regardant Alice. "Elle devrait avoir peur de moi, mais je…ne le veux pas."

"Et pourquoi?" demanda Jasper.

"Parce que ce n'est pas mon intention de l'effrayer elle ou qui que ce soit d'autre en ville. Si on reste ici encore quelques années, je ne veux pas que les humains aient peur de nous."

"Hey, je m'en fiche s'ils ont peur de moi. Si je les effraie, alors ils me laisseront tranquille, et moins j'ai à faire aux humains, mieux je me porte." Admit Jasper.

Alice roula les yeux. "Mais tu continues à aller en cours, n'est-ce pas Edward?" demanda Alice.

"Pourquoi ce serait pas le cas?"

"Eh bien, regarde la." Elle désigna l'endroit où Bella était toujours cachée derrière ses cheveux. "J'ai l'impression qu'elle veut t'éviter à tout prix. A quoi pense-t-elle, tiens?"

Je tournai à nouveau le regard vers elle, sachant qu'il y aurait toujours un mur, mais espérant par delà l'espoir que je pourrais savoir ce qu'elle pense à travers les esprits des autres. A ma déception, tout le monde parlait de la neige. Tout le monde sauf Bella. Je m'en fixais à la conversation qu'ils tenaient lieu un peu plus tôt.

"Elle pense que je suis en colère après elle. Que je…ne l'aime pas."

Jasper éclata de rire. "C'est plutôt le contraire, hein?"

Je l'ignorai. "Et elle ne veut pas faire partie de la bataille de boules de neige qu'ils prévoient après les cours."

Ce bout d'information fit distraction, et le sujet des pensées de Bella Swan fut instantanément abandonné. "Qui prévoit une bataille de boules de neige?" demanda Emmett.

"Le blond. Mike. Sur le parking."

Le sourire d'Emmett devint malicieux en imaginant l'humain couvert de neige. "Tu es prêt à leur montrer comment on fait?" demanda-t-il.

"Quand tu veux" répondis-je, reconnaissant de changer de sujet. "Mais on devra y aller doucement avec eux."

Je m'assurai que la conversation restait sur le temps et évitai toute discussion à propos de l'humaine, sachant que je serai face à face avec elle bien assez tôt. Côte à côté. Enfermés encore une fois dans une minuscule pièce.

Je m'en sortirai. Je n'allais pas la laisser contrôler ma vie. Elle était insignifiante… et elle allait rester ainsi.