Un shinobi est un lycéen comme les autres - 28

Une petite note de l'auteure: vous avez le droit de me haïr, maudire, etc. RL est très occupée en ce moment (je prépare mon diplôme). J'ai été rattrapée par CLAMP. De nombreux plot-bunnies m'ont mangé le cerveau. Et Naruto ne me motivait plus des masses. (plus de détails, allez sur ma homepage)

MAIS CETTE FIC CONTINURA JUSQU'A SA CONCLUSION NATURELLE ET PREVUE. Ce chapitre est une transition. Le retour de l'action est prévu. Attendez vous à être scotchés.

dédicacé à mes deux fans en chair et en os, elles se reconnaîtront (les filles, vous pouvez arrêter de me harceler maintenant).

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Les rues semblaient encore plus sales qu'à l'ordinaire, la neige transformée en boue, fondue et regelée dans les caniveaux. Les bâtiments étaient gris et pesants sous le ciel qui tournait au blanc avec le soleil qui se levait quelque part. Ca finissait par donner mal aux yeux. Je laissai une empreinte craquante sur un bord de trottoir. La ville avait besoin d'une nouvelle chute de neige - il y en aurait probablement d'autres, la mi-janvier était à peine passée. L'hiver aimait à rester jusqu'en mai ici. Peut-être que la qualité de l'air lui plaisait. Je crachai les fumées toxiques que l'incessant trafic matinal exhalait et continuai mon chemin, ma rue quatre blocs plus loin encore, l'appartement de Haku et Zabuza six derrière.

Je -enfin, la partie de moi qui n'était pas en train de faire plan après plan pour remplir les ordres qui m'avaient été assignés- me demandai combien de temps une personne mettait à se remettre d'un état de choc - il était clair que j'étais toujours tête la première dedans, but I just couldn't care. S'en ficher devait pas être très sain, non? Non, sans doute que non... J'en venais presque à attendre la douleur, devenue une simple gêne à la périphérie, à chaque pas. Pas très sain, non.

Je mis les pieds dans le frigo qui me tenait lieu d'habitation avant de m'en rendre compte. Fallait que je me ressaisisse, que je reprenne le controle de mes pensées, de mon corps, de tout - je ne pouvais pas me permettre de m'éparpiller. La première étape de ce processus, c'était faire ce que j'avais à faire, de suivre mes ordres. Bien ça, suivre les ordres. La partie qui n'était pas en train de penser aux ordres se fit bâillonner et reléguer dans un coin sombre sans le moindre ménagements.

Je laissai mon sac tomber dans la pièce principale, ne m'embarrassai pas de la lumière. Les pièges et trucs-à-chakra -faute d'un meilleur mot- qui entouraient la maison n'avaient pas été dérangés - personne n'était venu. Pas pour autant que je ne pouvais pas être, moi aussi, la cible d'une des attaques d'avertissement. Pas pour autant que je pouvais me permettre de baisser ma garde.

J'aurai besoin de l'uniforme que je gardais ici, et des armes aussi, parce que retourner au QG pour l'instant était déconseillé - déconseillé dans le genre 'reste sous le radar et dans la manche, l'as'. Je restai concentré sur ce que j'avais à faire, parce que je ne pouvais pas me permettre d'oublier quoique ce soit, de sous-estimer quelque morceau d'information que j'avais. Il fallait que je me concentre parce qu'il ne faisait plus aucun doutes que des vies dépendaient et dépendraient de ce qui allait ce passer et de ce que je ferai...

...parce que c'était facile, bien plus facile, que de penser à autre chose, et faire tourner mes pensées en boucle pour trouver une issue qui n'existait pas... Je pris une grande inspiration, les mains sur ma figure, mon dos contre la porte. Trois jours de pas rasé me piquèrent les paumes.

Okay. Je pouvais le faire. Step one : salle de bain. Etape deux... on verrait quand on y serait.

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Se glisser chez Uchiha, là où ils résidaient pour l'heure, avait été un peu plus compliqué que prévu. La sécurité était au moins aussi serrée que dans les bâtiments principaux du Gouvernement, agents de sécurités et caméras tous les deux pas, détecteurs de mouvements et chiens - et c'était juste ce que j'avais pu voir des toits. Tout ça avait semblé... inadapté aux lieux. Y voir des bonzes glissant tranquillement sur les dalles déneigées des jardins immaculés, des kimonos multicolores drapés sur les balustrades pour faire croire au printemps, de hauts dignitaires conversant devant les panneaux de papier de riz et des hommes portant le sabre aurait semblé plus normal. J'avais senti mes lèvres s'étirer sans émotions derrière mon masque. Au moins j'étais dans l'esprit du lieu original.

J'avais rapidement repéré les autres nins en place - ils m'avaient laissé passer avec un bref hochement de tête chacun. J'avais fait le tour des bâtiments bas écrasés par la lumière diffuse, cherchant Itachi sans me faire repérer par la sécurité normale.

Reno avait sursauté lorsque je m'étais redressé à côté de lui. Itachi avait été de l'autre côté de la pièce unique qui composait le bâtiment - dit bâtiment était un peu à l'écart du reste du domaine, un dojo peut-être; trop grand pour avoir été seulement réservé à la cérémonie du thé. L'endroit avait déjà été mémorisé, sorties, avantages, inconvénients déjà classés par type, vitesse et nombre d'assaillants lorsque j'avais eu posé le pied par terre. Un nouvel étirement de lèvres, à l'abri des regards. L'endroit conviendrait, faute de QG et des salles d'entraînement.

-Hound, avait salué Poil de Carotte. Il avait semblé vaguement nerveux sous son masque de nonchalance étudiée. Peut-être ç'avait été la faute au tantō qui faisait coucou par-dessus mon épaule et à mon langage corporel volontairement faussé.

-Hound, avait salué Itachi depuis l'autre bout de la pièce, ses yeux gardés - mais noirs.

J'avais hoché la tête en réponse, ne lui avait pas demandé de m'appeler 'sensei' - et avais attaqué sans préambules et autres pertes de temps inutiles.

Il me semblait évident à ce moment-là qu'entraîner Itachi prendrait des mois - peut-être même des années, jusqu'à ce que corps et esprit bougent d'un seul bloc, qu'il trouve les limites de ses capacités, que son chakra coule dans son corps aussi naturellement que le sang dans ses veines, et qu'enfin tout ça réunit puisse lui permettre d'utiliser le Sharingan pleinement et consciemment. Il avait quelques bases de combat à mains nues - et en ouvrant l'oeil, des bases de réserves de chakra, plus importantes que j'aurai pu l'imaginer, mais pas encore suffisantes pour le faire passer rapidement au ninjutsu. Il faudrait se contenter de la théorie pour l'heure.

Ses yeux avaient brièvement tourné au rouge - et mon oeil s'était manifesté en réponse. J'avais passé le battement à mes tempes en arrière-plan. Théorie peut-être passée à l'essai; j'aurai à lui en parler plus tard, lorsqu'il aurait plus de contrôle.

Il n'y avait pas grand chose d'autre à ajouter de la première journée, rien n'avait semblé m'atteindre - même le mal de crâne à la fin de la journée, mal à m'en taper la tête contre un mur triggered par les Sharingans semblait se passer à la périphérie, presque à l'horizon des événements autour de l'enveloppe vide. Ca m'avait presque embêté d'avoir tapé directement dans la bonne théorie; je n'aurais plus l'excuse de recherches pour m'enterrer sous des archives et arrêter de penser.

Je n'avais pas traversé la ville jusqu'à mon frigo une fois la nuit tombée et Konoha rendue silencieuse. J'avais entamé l'autre moitié de la mission officieuse qui m'avait été donnée.

J'avais plusieurs fois manqué de perdre le contrôle de mon équilibre en m'élançant de corniche en corniche avec une brève poussée de chakra à chaque pas, chaque enjambée au-dessus des rues vides. Les toits étaient encore blanc et vierges de toutes traces - les rues en dessous n'en étaient que plus sombres et sales sous l'orange de l'éclairage public. J'avais pris grand soin de brouiller mes traces, de sorte qu'on les prenne pour des empreintes de pattes. Je ne pensais pas que qui que ce soit irait directement croire qu'un humain était passé par là, mais j'ignorai si les 'voies d'accès alternatives', aka les toits, étaient surveillés aussi. Autant ne pas prendre la moindre chance.

J'avais agrippé une gouttière et étais passé au-dessus d'une ruelle dans l'ombre plus rapidement qu'un œil humain pouvait repérer le mouvement, et je m'étais arrêté là. La fenêtre en face de moi était juste assez loin pour que je puisse voir les personnes derrière. Les personnes. Et un profil bien connu... c'était Emily à côté, et j'étais trop loin pour lire sur leurs lèvres, lorsqu'ils n'étaient pas assis sur le lit, tournant le dos à la fenêtre.

L'équipe discrètement placée autour du 'Ocean's shore' m'avait laissé repartir sans poser plus de problèmes qu'à mon arrivée.

Ainsi, le premier jour passa.

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Le deuxième jour passa. Le ciel était toujours aussi blanc. Iruka n'était toujours pas seul. En un sens, ça me rassurait. De l'autre, une partie de moi voulait lui parler. Et cette partie ne pouvait concevoir cette conversation que seuls. J'étais à nouveau trop loin pour lire sur leurs lèvres lorsqu'ils n'étaient pas de dos. Numb inside.

Le troisième jour passa. Itachi apprenait les choses, et les retenait surtout, presque trop vite - comme s'il avait déjà eu de l'entraînement. Il pouvait déjà contrôler son Sharingan pour de courtes durées. La fin de la mascarade avec 'Hound' n'était qu'une question de temps. L'embrasement total de la ville due aux manœuvres souterraines des divers gangs bougeant les uns contre les autres n'était plus qu'une question de temps également - les dernières nouvelles discrètement passées par Reno étaient peu rassurantes. Je perdis l'équilibre sur un muret en rentrant et arrivai à peine à me retenir de chuter dix mètres plus bas. Iruka n'était toujours pas seul.

Le quatrième jour passa. Iruka n'était pas dans son studio, mais chez son oncle et sa tante. Emily avait fermé ses volets lorsqu'il était entré dans sa chambre. L'équipe en place ce jour-là comptait seulement deux membres, dont Kodia. Il me confirma qu'Iruka n'avait pas bougé de la journée, et que personne n'avait entendu parler de Tôji Mizuki depuis sa sortie --personne ne l'avait vu autour de chez Iruka non plus. Et aussi que les rares rencontres des trois derniers jours entre nos forces et ceux d'Otsuka s'étaient intensifiées au point que l'on avait demandé aux forces de police de rester en retrait à certains moments et d'envoyer plutôt les forces d'intervention spéciales, même lorsqu'ils étaient appelés pour de 'simples' bagarres de bar.

Le cinquième jour passa. Le ciel avait viré au gris cendre. J'avais passé trois heures assis sur le bord de la fenêtre d'Iruka. Il n'avait pas bougé de la chambre de sa cousine une fois rentré du lycée. Haku me força à manger et dormir chez eux lorsque je m'étais arrêté aux nouvelles et avais failli cracher mes poumons. Terry avait été tué pendant la journée.

Le sixième jour passa, sous la neige. Itachi maîtrisait déjà les jutsu les plus basiques - avec l'aide du Sharingan, d'accord, mais trop vite, trop bien. Reno avait un bleu au visage, et ne resta pas à l'intérieur du bâtiment durant la 'leçon'. J'attendis Iruka assis contre le mur à côté de la porte de derrière, mon uniforme dans le sac, mon portable et un message à qui l'on refusait de répondre dans la main. Je fis le chemin de retour à pied parmi les ombres.

Le septième jour - j'aurai aimé pouvoir dire qu'il passa dans un artistique flou gris comme les autres.

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Je fis une belle glissade en allant sur l'ancien domaine Uchiha, prenant comme chaque jour depuis une semaine, un chemin différent, passant d'ombre en ombre. Je me rendis compte que j'étais par terre qu'une fois le dos dans la neige et le souffle coupé, le ciel redevenu uniformément blanc - and the sky-y... is a hazy shade of winter...- entre les barres noires des bâtiments au-dessus de ma tête. Je ne réagis même pas - décala juste mon masque pour pouvoir respirer plus librement, et attendis que la quinte de toux passe comme elle était venue.

Je me fis peur à ce moment là.

Ma conscience 'professionnelle' me fila un grand coup de pied au cul et me traita de tous les noms pour m'être, même involontairement, négligé. Involontairement? De qui est-ce que je me foutais? J'utilisais tous les jours le Sharingan, pour des durées bien plus longues que la volonté de survie inhérente à chaque humain -et donc inhérente à moi aussi malgré les doutes que vous pouvez avoir là-dessus- ne le recommandait, je n'étais toujours pas revenu au top niveau comme gorge et poumons me le faisaient méchamment sentir et il était clair que je ne risquais pas d'y arriver si je continuais à m'épuiser quotidiennement et à bypasser repas sur repas comme je le faisais.

Le ciel, blanc là-haut entre les bâtiments, ne fit rien du tout. Il était temps que je me sorte la tête du seau où je l'avais fourrée. Changement de programme.

Je n'avais peut-être pas la tête suffisamment sortie, mais elle l'avait été juste assez pour que l'idée foireuse du siècle me tombe dessus - le genre de combine qui passe ou qui casse, pas de juste milieu. Je n'osai même pas espérer qu'elle marche à fond, vu que je demandai un truc du niveau d'un miracle de fin de semaine - et tout le monde sait comment ça finit en général. La seule chose que je pouvais faire, c'était foncer dedans tête baissée.

J'avais appris ce que je pouvais de la théorie à Itachi. Il était temps que l'on passe à ce qu'il se passait dans le monde réel - celui-là même où la théorie n'était plus qu'un joli souvenir face à l'instinct et l'entraînement. Il était temps que je fasse face à la réalité aussi. Il était temps que je cesse de me cacher derrière le masque de Hound. Il était temps que je fasse ce qu'il m'avait été demandé.

Je pris le temps d'envoyer un message à Iruka -message qui resterait probablement sans réponse comme celui d'hier, et celui d'avant-hier, et celui d'avant encore... -, puis je pris soin de replier l'uniforme dans mon sac et de remettre les mêmes fringues dans lesquelles j'avais attendu Iruka hier. Bonnet vissé sur la tête, je repartis - mais à pied, et aussi tranquillement que n'importe qui.

OoOoOoOoOoOo Fin chapitre 28 oOoOoOoOoOo

et le chapitre 29 est déjà en travaux.