Calice malgré moi

Rating : M

Pairing : SS/HP

Disclamer : Rien à moi

Avertissement : Slash (relation homosexuelle entre deux hommes) donc homophobes, s'abstenir.

Résumé : Harry aurait dû mourir après avoir porté le coup fatal à Voldemort. Ses blessures étaient bien trop graves. Mais Severus Snape ne pouvait se contenter de le regarder alors qu'il avait le moyen de le sauver. Même si ce ne serait sûrement pas au goût de son jeune élève... (SS-Vampire/HP-Calice)

Note de l'auteur : Et voilà la dernière partie qui, vue la longueur, est plus un quatrième chapitre qu'un épilogue. Mais bon, en tout cas c'est la fin ! Bonne lecture :)

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Epilogue

La fin du cours sonne enfin. Je soupire de soulagement. Sans perdre un instant ni accorder un regard à mes camarades, je me lève, range hâtivement mes affaires et sors de la classe avec un brin d'anticipation.

Je n'ai plus qu'une idée en tête : plonger dans deux yeux noirs qui m'ont hanté toute la journée et ne plus jamais en ressortir.

Je m'empêche tout juste de courir dans les couloirs et prends tout naturellement la direction des cachots. Je descends les premières marches, savoure le froid qui s'intensifie et l'humidité qui apparaît peu à peu sur les murs. Aussi étrange que ça semble, j'ai l'impression de rentrer chez moi. Mais le plus bizarre, c'est peut-être que c'est justement ce que je suis en train de faire. Rentrer chez moi...

Le coeur battant à tout rompre, je jette à peine un regard à Malfoy qui sort du bureau de Severus, frappe vaguement à la porte et entre sans attendre de réponse. Ce n'est pas un manque de respect de ma part, je suis juste incapable de patienter plus longtemps.

J'essaie tout de même de me maîtriser un peu et ferme le passage derrière moi le plus calmement possible. J'entends aussitôt le déclic d'une serrure qui se verrouille et esquisse un sourire en comprenant que mon professeur de potions ne souhaite apparemment pas qu'on soit dérangé. Pas qu'il l'avouerait ou ferait acte de ma présence bien sûr, mais après tout, que je sois son calice ou non, il reste Severus Snape.

Je me retourne vers lui et le trouve penché sur des parchemins qu'il corrige d'un air... mauvais... je crois qu'il n'y a pas d'autre mot. Vu l'acharnement avec lequel il gratte sa plume sur la copie du dessus, je ne peux m'empêcher de ressentir une pointe de compassion pour le malheureux élève.

« Sincèrement Potter, je vais finir par te donner des cours de rattrapage pendant nos heures de libres... Tu bats là des records d'ineptie. »

Okay... Cet homme est l'amabilité personnifiée. Néanmoins je refuse d'avoir pitié de moi-même – question de principe – et ma compassion se transforme très vite en mortification. Il ne m'accorde pas la moindre attention mais je vois bien qu'il meurt d'envie d'en rajouter une couche. Merlin que je le déteste... Le seul problème étant certainement que je ne peux plus m'en passer.

« Bonjour à toi aussi, oui je me porte à merveille. Oh et merci de me le demander, ma journée s'est très bien passée. Et la tienne ? »

Il ne répond pas mais j'entends un vague grognement s'échapper de ses lèvres. Il n'a bien sûr toujours pas levé les yeux de mon devoir que j'estime pourtant ne pas avoir tant bâclé que ça. Je pense aussi que j'ai des circonstances atténuantes, les dernières semaines ont été pas mal chaotiques. Et ça, c'est le moins qu'on puisse dire...

Avec un soupir, je décide de prendre le taureau par les cornes. Avec un courage digne du fondateur de ma maison, je contourne son bureau jusqu'à me retrouver à ses côtés. Il reste bien sûr concentré sur sa correction et m'ignore royalement mais je remarque avec plaisir que sa plume marque une légère pause dans la liste d'insultes qui me sont apparemment destinées.

Sans un mot, je la lui prends des mains. Toujours aussi silencieux, je la place délicatement à côté des parchemins et le repousse avec douceur mais fermeté jusqu'à ce qu'il soit bien adossé à son fauteuil. Je profite alors de l'espace ainsi offert pour me glisser sur ses genoux et ne me sens satisfait qu'au moment où ses yeux viennent enfin plonger dans les miens. Je ne trouve même pas les mots pour décrire ce que je ressens quand il me fixe comme ça.

Fasciné, hypnotisé par ce regard si intense, je ne sors de ma transe qu'en voyant ses lèvres s'étirer en un demi-sourire pour le moins railleur. Ou satisfait, difficile à dire. Après un mois de vie commune, il reste toujours aussi insondable. Je ne suis pas sûr de parvenir un jour à vraiment le cerner ou le comprendre. Mais peu importe, je crois même que je ne tiens pas à tout savoir. Qui sait ce que je pourrais découvrir.

Il place ses mains sur mes hanches mais n'en fait pas plus. Il aime mener le jeu mais il apprécie aussi que je me montre entreprenant. Que je fasse le premier pas. J'imagine que ça ne dévoile qu'un peu plus le pouvoir qu'il a sur moi. Loin de chercher à le combattre, je me penche pour déposer un baiser sur le sourcil haussé de manière on ne peut plus snapienne. Il n'en faut pas plus pour qu'une main puissante recouvre ma nuque et me force à combler l'espace entre nos lèvres.

Il est comme toujours exigeant et ne m'offre pas la moindre chance de battre en retraite. Pas qu'il y ait le moindre risque puisque je fonds littéralement dans ses bras. Comme toujours, je me soumets volontiers à cette langue entreprenante. Je m'entends distraitement gémir mais n'y prête aucune attention. Seules m'importent les émotions qui tourbillonnent en moi et les frissons de plaisir qui me parcourent quand son deuxième bras vient s'enrouler autour de ma taille.

Sa bouche se sépare finalement de la mienne et il appuie son front contre le mien en continuant à parcourir mon dos de caresses, ses yeux plus perçants que jamais. Puisque la dernière morsure ne date que de deux jours, je sais qu'il n'y aura rien de plus que de chastes étreintes ce soir et que je ne dois pas me laisser gagner par l'excitation. Je ne tiens pas à me coucher complètement frustré.

Je frissonne néanmoins quand ses doigts glissent le long de ma colonne vertébrale et soupire de plaisir quand il me serre un peu plus contre lui. Fermant les yeux pour ne plus voir les siens – son regard brûlant a tendance à me faire réagir – je laisse ma joue glisser contre la sienne puis enfouis mon nez dans son cou.

Ainsi installé, je l'entends inspirer profondément. Je me plais à penser que c'est pour s'enivrer de mon odeur. Merlin sait que moi je ne m'en lasse pas. Le parfum épicé des ingrédients de potions ne parvient pas tout à fait à dissimuler celui plus léger qui est le sien et je savoure sans complexe ce que je suis le seul à connaître. Mais surtout, je profite de ce petit instant de tendresse.

« Un simple baiser de votre horrible professeur de potions vous excite-t-il à ce point, Mr Potter ? »

Sa voix douceureuse, murmurée tout contre mon oreille, m'arrache un gémissement involontaire. Bien sûr dans cette position, torse contre torse, il ne pouvait pas ne pas sentir l'effet secondaire de notre câlin.

« Pensez-vous vraiment que vous le méritez, petit insolent ? », me ronronne-t-il ensuite et je sens confusément ses mains dégrapher la partie supérieure de mon uniforme. A quoi joue-t-il ?

« Après ce que vous avez osé me faire ce matin ? », continue-t-il d'un ton onctueux qui ne fait que me faire durcir d'avantage. Si c'est là sa vengeance pour le petit incident de la matinée, je trouve ça un peu cruel. Mais si je dois me défendre, je sais que c'est maintenant ou jamais. Quant à ma cape, j'entends vaguement un bruit de tissu m'informant qu'il a dû la faire glisser par terre.

« C'était juste un sourire, Severus... »

Ma voix a un peu tremblé mais je suis fier d'avoir réussi à être cohérent. Ses mains commencent déjà à soulever mon chandail. Je frémis alors quand sa langue vient retracer ma jugulaire. J'ai beau me douter que c'est une forme de punition, j'ai beau m'interdir d'espérer, je ne peux m'empêcher de me cambrer avec anticipation. Est-ce que j'ai mal calculé ? J'étais pourtant sûr que ça ne faisait que deux jours...

« TU m'as fait sourire en plein cours ! »

Son ton est si sec – limite outré – que je me permets de rouler des yeux. Un petit gloussement m'échappe également et je me décolle légèrement de son cou en le sentant se contracter de colère. Je retrouve aussitôt ses yeux noirs – pas rouges, dommage – et un sourire satisfait s'impose sur mes lèvres au souvenir de l'épisode en question.

En fait, je n'ai rien fait de très répréhensible. J'ai juste passé la première heure de notre double cours de potions à suivre Severus des yeux. Je n'y peux rien, quand on se retrouve dans la même pièce après plusieurs heures de séparation, c'est presque un besoin vital que de le regarder. Même les coups de coude d'Hermione qui essayait de me ramener à la réalité n'ont servi à rien.

Et puis il s'est mis à parler. Sa voix a semblé caresser tout mon corps, a fait vibrer chacun de mes nerfs et ses yeux se sont posés sur moi avec cette intensité qui me laisse à chaque fois dans un état second. J'ai eu l'impression qu'il me déshabillait et une vague de pur désir m'a submergé. J'ai même été obligé de m'accrocher à mon pupitre pour ne pas lui sauter dessus. Mais bon, j'ai une excuse... J'ai 17 ans... Bref. A cause du lien, il l'a évidemment senti et c'est ça qui l'a fait sourire devant toute la classe. Les autres – même les serpentards – ne s'en sont toujours pas remis.

« Ouais et c'était très sexy... », je réponds d'une voix que j'espère aguicheuse.

Ses traits sont durs, son regard insondable – visiblement, je ne suis pas encore tout à fait au point question séduction – et ça me met un peu mal à l'aise. Alors je gigote nerveusement sur ses genoux et m'aperçois que je me mordille les lèvres de nervosité. Il faut vraiment que j'arrête cette mauvaise habitude.

Malgré notre récente intimité et le fait que je commence à me sentir plus ou moins à l'aise avec lui, six douloureuses années de conditionnement ne sont pas faciles à effacer. Parfois, il me fait encore peur. Tant que nous n'étions que tous les deux dans ses appartements avant la rentrée, c'était presque parfait. Mais depuis la fin des vacances, le retrouver dans son rôle de professeur et ne le voir que le soir, je ne peux m'empêcher d'être prudent et j'ai toujours l'impression de marcher sur des oeufs en ce qui le concerne.

Ça me peine de l'admettre mais j'ai surtout peur qu'il en ait marre de moi, qu'il regrette de m'avoir pris pour calice, qu'il trouve que son animal domestique prend trop d'assurance et de place dans sa vie. Alors je me montre docile et discret. Pour un gryffondor, c'est assez pathétique, pour ma fierté c'est encore pire. Mais c'est plus fort que moi, j'ai un sentiment d'insécurité horrible avec lui. Ce qui n'est pas si difficile à comprendre vu les conditions passées et présentes de notre relation...

« Crache le morceau. »

Son ton sévère me fait tressaillir et je le fixe sans rien trouver à répondre. Je ne comprends pas ce qu'il veut dire, je ne vois pas le rapport avec cette histoire de sourire. Je note juste que ses mains ont cessé de glisser dans mon pantalon.

Je ne m'en veux même plus de me retrouver dans un tel état d'excitation à cause de lui. Après tout, je n'y peux rien, c'est le lien vampire/calice qui veut que ça se passe ainsi. Je sais que c'est un peu facile de tout mettre sur le dos du lien, de ne pas assumer. Mais si j'avouais aimer réellement son corps et peut-être même un peu cet homme, je me sentirais encore plus vulnérable. J'ai horreur d'être aussi peu sûr de moi. J'ai horreur de ce sentiment d'insécurité. J'ai horreur de ne pas savoir ce qu'il ressent, ce qu'il en pense, ce qu'il pense vraiment de moi...

Je réalise que j'ai la gorge serrée et que ses sourcils se sont froncés. Son regard est plus intense que jamais. Je sais qu'il n'usera pas de légilimencie sur moi mais je préfère détourner les yeux. S'il savait à quel point je suis perdu et perturbé depuis la mort de Voldemort, depuis le début de notre 'histoire', depuis la rentrée aussi... il... En fait, je ne sais pas ce qu'il ferait.

Je ne sais pas.

« Harry... »

Il ne sourit pas et aucun geste ne le trahit, mais son ton est presque tendre, presque... inquiet... Quant à moi, je déglutis avec difficulté, bats plusieurs fois des paupières pour effacer toute naissance de larmes et me force à relever les yeux vers les siens qui me fixent patiemment. Sans ciller. J'ai le coeur sur le point d'exploser. Pourtant je me contente de sourire avec détachement même si je sais que je suis un piètre acteur. En tout cas, lui n'a pas l'air convaincu par ma performance.

« Ca va... C'est rien... »

« Bien sûr et c'est pour ça que tu es sur le point de pleurer. », rétorque-t-il, son ton toujours sarcastique mais bien loin du mordant habituel.

J'essaie de rebaisser les yeux mais une de ses mains vient me saisir le menton et me force à le regarder. Je sais qu'il sent lui aussi ma détresse et ça ne fait qu'empirer les choses. Je ne peux pas lui dire... Je ne peux pas... Ou alors il va en avoir assez de ce calice qui passe son temps à se morfondre. Je suis tellement pathétique.

Il faut que je sorte, que je fuis avant de faire une grosse bêtise. Mais je suis trop fatigué. Je n'en peux plus de lui cacher, de faire comme si tout allait bien. Je le fais déjà à longueur de journée avec mes amis depuis plus de deux ans et je ne tiens pas à le faire jusqu'à la fin de mes jours. Il est l'homme avec qui je vis. Avec qui je vais vieillir. Il n'a pas le droit de me faire du mal. Je suis son calice.

« Je suis juste un peu fatigué, je vai- »

« Ne me mens pas. », me coupe-t-il en grondant et je me recule involontairement de quelques centimètres. Sans sa main qui n'a pas lâché mon menton et son bras qui maintient ma taille, j'aurais mis beaucoup plus de distance entre nous. « Et ne crois pas que je n'ai pas remarqué que ça fait plusieurs jours que tu ne vas pas bien. Qu'est-ce qui se passe, Potter ? »

Un bourdonnement sourd envahit ma tête et m'empêche de me concentrer sur une réponse. Alors je me contente de le regarder d'un oeil vide. Je ne veux pas lui mentir mais je ne sais pas quoi lui dire. En fait, je ne suis même pas sûr de ce qui m'arrive, de ce que je ressens vraiment. Ces quelques semaines ont été difficiles nerveusement. D'après Hermione, je ne me suis toujours pas remis de tout ce qui s'est passé. Peut-être a-t-elle raison, je ne me reconnais pas moi-même.

« Je ne sais pas. »

Ca ne l'avance sûrement pas beaucoup mais au moins, ça a le mérite d'être honnête. En partie.

« Très bien alors discutons en ensemble. »

Il a repris un ton professoral et ses traits sont toujours aussi impassibles mais il ne me repousse pas. Au contraire, il me garde fermement sur ses genoux et cette constatation soulage un peu mon angoisse. Juste un peu.

« Dans la journée, tout va bien, je ne ressens rien de... particulièrement dérangeant. » Je suis sûr qu'il voulait ajouter quelque chose mais qu'il s'est retenu. A mon avis, ce ne devait pas être un commentaire agréable qu'il avait en tête... Peu importe, je continue à l'écouter et ne cherche même plus à m'empêcher de me mordre la lèvre inférieure.

« Mais dès que tu es en ma présence, tu stresses. Ou pire. »

Je me sens rougir et ça ne fait sûrement que confirmer ses soupçons. Avec ce qui me reste de dignité, je ne détourne pourtant pas le regard et garde le silence.

« Donc c'est moi le problème. », annonce-t-il sans paraître plus concerné que ça par la question. Moi je ne peux qu'écarquiller les yeux sans parvenir à démentir. « Je savais bien que tu finirais par m'en vouloir, je t'avais prévenu. Malheureusement, il n'y a rien que nous puissions faire, la situation est sans issue. Cependant, si tu détestes vraiment vivre ici avec... moi... »

Sa voix se fait plus prudente, presque hésitante et je vois une lueur de quelque chose traverser son regard. Mais c'est furtif et il termine sa diatribe avec toute son assurance habituelle.

« Je vais en parler avec Albus dès ce soir, nous pourrons sûrement trouver un arrangement. Tu peux retourner à ton dortoir avec tes amis. J'aurai tout de même besoin de ton sang, pour ne pas perdre le contrôle, mais Mme Pomfresh pourra sûrement t'en prélever deux fois par semaine et me le remettra ensuite. Tu vois, rien ne nous force à vivre ensemble ou même à nous voir plus que nécessaire. Et rien ne te force à faire ça. »

Le ça semble être le fait que je sois sur ses genoux et tout ce qui s'en suit. Il ne me regarde plus et me déloge doucement pour me laisser planté debout entre son fauteuil et son bureau. S'il ne s'était pas levé avec tant de calme et de naturel, j'aurais pensé qu'il cherchait à s'éloigner de moi. Mais non, il fait simplement le tour de son bureau et rouvre la porte qui mène au couloir, visiblement à mon intention.

Il veut que je parte. Il croit que je le déteste. Il croit que je ne supporte pas de vivre avec lui, que je me force en venant à lui et que nos ébats me dégoûtent. Je ne suis même pas certain de ce qu'il peut bien croire d'autre. Qu'il a tous les torts ? Qu'il a fait du mal à son calice ? Peut-être même qu'il m'a violé ? L'idée me glace et je le vois tiquer légèrement. Pourtant il ne dit rien et se contente de fixer sa main sur la poignée de la porte qu'il m'a ouverte, ses traits plus tendus et durs que jamais.

Et là, une révélation horrible s'impose à moi. Il ne fera rien pour me retenir. En fait, il me jette quasiment dehors. Hors de ses appartements et de sa vie. Qui sait s'il n'attendait pas que ça dès le début ? Peut-être même que ça l'arrange de tout me mettre sur le dos et de faire comme s'il se sacrifiait pour mon bien-être... Il n'a même pas l'air intéressé de connaître ma version des choses... Son attitude, son regard, tout n'est qu'indifférence. Ça a l'air si facile et évident pour lui, il doit avoir préparé cette scène avant même que je ne me réveille à l'infirmerie.

A cette pensée, je ressens une douleur sans précédent et ne remarque même pas que mes joues sont inondées de larmes. Des larmes de rage. Je ne le vois pas non plus relever les yeux d'un air surpris. Tout ce que je sais, c'est que je le hais. S'il voulait si peu de moi dans sa vie, il aurait dû me laisser mourir. Il n'aurait même pas dû me ramener à la vie, il n'aurait pas dû faire semblant et me rendre dépendant de lui, parce qu'il est en train de briser quelque chose en moi qui ne pourra jamais se reconstruire. Je savais que je l'avais dans la peau et que le lien était étonnamment puissant, profond... Mais je l'avais accepté parce que je pensais que c'était réciproque. Je suis stupide. Il s'est joué de moi. Et maintenant, je me retrouve coincé avec des sentiments qui ne disparaîtront pas et qui ne me mèneront nulle part.

Je le déteste.

Alors je fais la seule chose que me dicte mon instinct, je me rue sur lui. Je hurle sans m'inquiéter du fait que la porte est ouverte et que n'importe qui pourrait m'entendre. Je me jette sur l'homme déstabilisé et le frappe en lui criant tout ce que j'ai sur le coeur.

Mon sentiment d'insécurité, sa manie de me laisser dans l'incertitude, la peur qu'il m'inspire parfois, peur de ses réactions, peur de ne pas le comprendre, peur de tout gâcher, peur qu'il me rejette, peur de notre avenir, peur, peur, peur... tout y passe. Jusqu'à ce que je m'effondre contre lui secoué de sanglots.

- - -

Ca y est, je retrouve mon calme et mes esprits. Je suis par terre, dans ses bras en train d'hoqueter contre sa chemise un peu déchirée. Et je suis fatigué. Je me sens vidé, sans force et étrangement, à la fois malheureux et soulagé. Je ne sais pas comment on en est arrivé là mais il est lui aussi assis sur le sol, adossé à la porte miraculeusement refermée. Je n'ose pas relever les yeux. Je ne veux pas voir l'expression de son visage.

Peu à peu, je réalise qu'il me serre fort contre lui. Une de ses mains me caresse les cheveux et il me berce en m'embrassant la tempe. C'est la première fois qu'il se montre aussi tendre avec moi et je crois bien que je suis sur le point de me remettre à pleurer.

« Par pitié Harry, je ne suis pas sûr de survivre à une deuxième crise de larmes. »

Malgré moi, j'ai un hoquet étranglé qui pourrait aisément passer pour un rire. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai comme l'impression qu'on vient de franchir une ligne décisive. Qui va nous mener vers quelle direction, là est la question.

« Pardon. », finit-il après un long silence pendant lequel nous étions tous les deux plongés dans nos pensées.

Ca me prend tellement par surprise – Severus Snape demander pardon ? – que je fais limite un bond et me redresse pour le fixer avec ahurissement. Ce que je vois me surprend encore plus et je manque de... Je ne sais pas, mais c'était tout juste en tout cas.

Lui qui n'affiche toujours qu'un visage fermé de toute émotion, son regard n'est pas aussi gardé qu'à son habitude. Je crois qu'il m'autorise pour la première fois en six ans à voir ce qu'il y a derrière l'homme froid et amer. Et je m'en veux aussitôt parce que je n'y lis que de la tristesse et de la culpabilité. Il m'accorde encore quelques secondes avant d'inspirer profondément et de retrouver son impassibilité légendaire. Je suis à la fois déçu et rassuré. Pire, je me sens obligé de dire quelque chose.

« Désolé aussi. »

« Pour ? »

« Heu... pour... ta chemise... », je bafouille et je vois un coin de ses lèvres frémir, signe qu'il est amusé mais ne s'autorisera pas à sourire. Mais je vois bien qu'il est soulagé, je crois que je commence à le comprendre et le cerner, finalement. Pas sûr que ce soit une bonne chose, remarquez.

« Pendant qu'on y est, y'a-t-il autre chose que tu aimerais ajouter ? », ajoute-t-il finalement avec amertume en me ramenant contre lui, ses doigts à nouveau occupés à glisser dans mes cheveux.

Je rougis et cache mon visage dans son cou. Je refuse de lui répondre. Je n'arrive pas à croire que je lui ai dit tout ça. D'ailleurs, je ne me souviens pas de la moitié de ce que je lui ai hurlé au visage. Le point positif, c'est qu'il n'a plus l'air de vouloir me jeter dehors et que je ne le déteste plus. Pas que je l'ai vraiment haï, mais sur le coup... je me suis senti tellement trahi que... Bref.

« Bien. Alors s'il n'y a rien d'autre, est-ce que j'ai le droit de répondre et de m'expliquer ? »

Sa voix est calme et assurée mais il resserre son étreinte. Comme s'il craignait que je ne m'échappe. Comme si j'en avais envie... Comme si je le pouvais... Je crois qu'il n'a pas conscience de combien je suis dépendant de lui. Quoique maintenant, après ma petite crise de nerfs, il en a peut-être une légère idée...

« Tout d'abord, qu'est-ce que c'est que cette histoire de chat ? »

Oh mon Dieu... Je lui ai même parlé de ça... Je suis tenté de ne rien dire. Peut-être même de lui mentir. Mais il est temps que je sois honnête. De toute façon, je n'ai plus rien à perdre.

« Heu... Juste que... J'ai parfois l'impression d'être ton animal domestique... »

« Je vois. J'ai crû un instant que tu te comparais à Minerva ou que tu trouvais que je te traitais comme si tu étais un substitut pour elle et... Excuse moi, mais cette idée me faisait horreur. »

Il mime un tremblement horrifié et je m'entends pouffer malgré moi. Mais son soupir me fait retrouver rapidement ma sobriété. Je me sens soudain intimidé quand sa main m'oblige à le regarder dans les yeux.

« Harry... »

Merlin, il a une telle façon de dire mon prénom... Et de me fixer...

« Harry. », répète-t-il mais sans plus aucune hésitation. Il a l'air d'avoir pris une décision et je ne peux m'empêcher d'angoisser. Heureusement, sa main revient se glisser derrière ma nuque qu'elle entreprend de masser. Pour me rassurer, je crois. Ça marche.

« J'ai passé la plus grande partie de ma vie à éviter tout rapprochement physique ou sentimental. Par sécurité pendant la guerre et par choix ensuite. Mis à part Albus qui s'est obstiné à s'incruster dans ma vie, on peut dire que j'ai réussi. Quoiqu'il en soit, après ma transformation, j'étais bien décidé à ne jamais prendre de calice. »

Il marque une pause. Je ne dis rien. Il n'a pas l'air d'avoir terminé et semble chercher ses mots. Moi, je me force juste à respirer.

« Tout ça pour dire qu'il y a bien longtemps que je n'ai pas eu d'aventure amoureuse et que sincèrement, ça ne me manquait pas vraiment. Jusqu'à ce que je fasse de toi mon calice... Et crois moi, la seule et unique autre fois où j'ai agi sur un coup de tête, je l'ai tellement regretté que j'ai passé le reste de ma vie adulte à essayer de réparer mon erreur. »

Cette fois, je n'essaie même plus, je suis incapable de respirer. Soit il est en train de m'annoncer que je suis une autre erreur dont il ne pourra jamais se débarrasser contrairement à la première, soit qu'au contraire, il ne regrette pas de m'avoir pour calice. Je ne peux m'empêcher de prier. Je sens avec angoisse sa main cesser ses agréables attentions. Je m'attends au pire.

« Je n'ai pas envie de réparer quoique ce soit d'autre, Harry. Je suis fatigué de me battre. Je suis fatigué de culpabiliser. Fatigué. »

Je crois en effet ne l'avoir jamais entendu parler d'une voix si lasse. Ni parler autant, encore moins se confier. Je me sens à la fois triste et honnoré d'être celui qui entend ces mots.

« Alors puisque tu fais désormais partie de ma vie, je n'ai pas l'intention de te combattre ou de te repousser. En fait, jusqu'à ces derniers jours je pensais que ça marchait plutôt bien entre nous. Beaucoup mieux que je ne le craignais considérant notre passé tumultueux et nos caractères respectifs. Mais apparemment, même si j'ai fait des efforts, ce n'était pas suffisant puisque il est clair maintenant que j'étais le seul à être satisfait de l'état des choses. Et je n'ai fait que te rendre malheureux malgré ma promesse de ne jamais te faire de mal, de ne jamais faire souffrir le calice. »

Sa voix s'éteint et il me fixe comme s'il cherchait quelque chose dans mes yeux. Je ne sais pas s'il l'a trouvé mais ses mains me relâchent doucement pour venir prendre mon visage en coupe.

« Si tu as pensé que je te voyais comme un objet sexuel ou un animal domestique, je t'assure que ce n'était ni le cas, ni mon intention. Je n'ai jamais vécu avec quelqu'un, c'est tout aussi nouveau pour moi que pour toi. Je pourrais te dire que je vais m'améliorer mais pour être sincère, je pense que c'est trop tard pour moi. Je ne suis pas de nature sociable ni bavarde ni joyeuse et ça ne risque pas de changer. Mais je veux bien essayer d'être plus... ouvert à la discussion et à ton opinion... En tout cas, sache que je ne te mettrai jamais dehors et même si je me mets en colère, tu n'as pas à me craindre, Harry. Jamais. Au pire, si je trouve que tu dépasses les bornes, tu auras une retenue avec Rusard. Après tes ASPICs, en cas de litige, puisque je ne pourrai plus te mettre en colles, on va dire que tu iras dormir sur le canapé pour éviter que je ne t'étrangle pendant ton sommeil... »

Avec un léger sourire – qui comme souvent n'atteint pas tout à fait ses yeux mais c'est déjà un miracle de sa part – il m'embrasse sur le front, juste à l'endroit de ma cicatrice comme il le fait souvent le soir, quand il croit que je dors. Je suis assez fier d'avoir retrouvé ma respiration et de ne pas me remettre à pleurer comme une madeleine mais je crois que c'est surtout parce qu'il ne reste plus assez de liquide dans mon corps pour en faire des larmes. En tout cas, je suis ému. Et même bien plus que ça, il n'y a pas de mots pour décrire ce que je ressens.

«Pour conclure, si tu te sens encore la folie de rester vivre avec moi, alors n'oublie pas qu'il s'agit de nos appartements, plus seulement des miens. J'aurais peut-être dû te dire ça le premier jour mais tu es libre de t'y sentir comme chez toi et de faire ce qu'il te plaît. A condition que tu ne repeignes pas tout en rose, que tu ne me déranges pas quand je travaille et que tu n'y invites pas tes gryffondors tant qu'ils sont élèves ici. Ensuite, j'imagine que je pourrai survivre à leur présence si tu me préviens à l'avance, histoire que je me prépare psychologiquement. Par contre, si tu ne te sens ni le courage ni l'envie de continuer comme ça... Je peux juste te dire que ma proposition de vivre séparés tient toujours, après tout tu n'as pas eu le choix dans l'affaire. »

Je ne peux que sourire, je ne vois vraiment pas ce que je pourrais faire d'autre. A part l'embrasser, peut-être. Et puisque ça me semble la meilleure des idées, je me penche sans attendre et savoure un baiser bien différent de ceux habituels. Plus doux et plus intimidé. Puis très vite, plus passionné, presque désespéré...

« Je veux rester avec toi. », je réponds tout essoufflé après lui avoir dévoré les lèvres. Les siennes quant à elles parcourent mon cou et je grogne de contentement.

« Même si je te traite comme un chat ? »

J'adore quand il me mordille l'oreille.

« Tu sais, après réflexion... c'est pas si mal la vie d'un chat... », je ronronne avec un sourire.

Surtout qu'après toutes ces révélations, je me rends compte que j'avais juste mal interprêté ses gestes. C'est vrai qu'il ne sera jamais le genre à me murmurer des mots doux ou à me montrer ouvertement son affection. Alors quand il se montrait attentionné ou tendre, sans prononcer un mot et gardant un air désintéressé, j'avais l'impression que le coeur n'y était pas. Qu'il le faisait par obligation ou par distraction. Comme on le fait avec un animal de compagnie.

Maintenant que mon sentiment d'insécurité s'est quelque peu calmé, je pense que je vais pouvoir apprécier chaque petit signe qu'il tient bien à moi et ne plus trop angoisser d'incertitude. Surtout que je suis sûr de ne jamais réentendre une telle déclaration, je n'en reviens déjà pas qu'il m'ait dit tout ça. C'est tellement anti-snapien...

« Oui mais je ne pourrais pas te faire ça si tu étais un chat. »

J'aime par dessus tout quand il me fait ça. Un gémissement m'échappe. Je durcis. Si seulement il ne m'avait pas mordu deux jours plus tôt... Il faut que je le repousse, même si j'apprécie ce qu'il est en train de me faire. Avant que je ne sois trop excité pour m'en remettre.

« En fait... J'ai... Encore... Une réclamation... », je parviens à bafouiller malgré ses mains, la chaleur de son corps, son odeur, le bruit de sa respiration, l'émotion, ses lèvres et sa langue et... Lui, tout simplement.

Il se redresse et ses yeux retrouvent très vite les miens. Je remarque un pli soucieux au coin de ses lèvres et me penche pour l'embrasser en espérant le faire disparaître. Quand je me recule, je vois que ça n'a pas marché mais que ses sourcils ne sont plus aussi froncés.

« Encore un... problème ? »

Il est prudent sur les mots. Je ne lui en veux pas après la scène qu'on vient de vivre. Mais je n'ai pas la force de culpabiliser ou de le rassurer. Je suis bien trop gêné pour ça. Et je rougis rien qu'à l'idée de lui confier ce petit détail technique.

« Oui. Tu vois... J'ai... »

Mes joues sont tellement écarlates et brûlantes que je suis surpris de ne pas dégager de fumée ou partir en combustion spontanée. Lui se détend en me voyant dans cet état et s'autorise même un sourire en coin accompagné d'un haussement de sourcil inquisiteur. Voilà qu'il se moque à nouveau de moi... parfois, je le déteste vraiment.

« Bon sang, Severus, j'ai 17 ans ! C'est déjà difficile de tenir trois jours sans... Enfin tu vois, quoi ! Alors si tu me touches et que tu m'allumes comme ça les soirs où on ne peut rien faire, je vais finir par mourir de frustration ! »

Ca y est, je l'ai dit. Je m'en veux un peu de lui avoir crié comme ça alors que c'est uniquement la faute de mes hormones. Il ne sourit plus du tout et ses yeux se sont plissés, son regard plus acéré que jamais. Il me regarde comme s'il a l'intention de me réduire en charpie ou de me dévorer. Je ne peux que frissonner.

« Qui te demande de tenir trois jours ? »

Sa voix est rauque. Je n'ai même pas le temps de réagir qu'il me fait basculer sous lui. Etendu par terre. Sur le dos. Sa tête plongée dans mon pantalon...

Oh... Mon... Dieu...

- - -

Je sais ce qu'est une fellation, j'étais un adolescent normal, sexuellement parlant, avant toute cette histoire. Mais on ne m'en avait jamais fait. Et je ne pensais vraiment pas que lui m'en ferait une un jour. Ça a un petit quelque chose d'irréel et j'ai l'esprit tout embrouillé après mon orgasme. Tout ce que je sais, c'est que je suis horriblement bien sur ces dalles pourtant glacées et inconfortables, des étoiles pleins les yeux.

« Woh, c'était... »

Je n'ai pas de mot pour décrire combien c'était...

Je relève un peu la tête pour lui adresser un sourire repus et fatigué. Sa présence entre mes jambes et son regard satisfait me font aussitôt rougir. Non pas satisfait, fier. Je crois que je le serais moi aussi si j'étais parvenu à lui faire perdre le contrôle à ce point. Je me promets d'essayer. Un jour.

« Mais... Et toi ? », je demande en m'apercevant que tout n'a été qu'à sens unique.

« Pas de morsure, pas d'érection, tu le sais bien. »

Je ne sais pas pourquoi mais ça n'a pas l'air de l'embêter plus que ça. Pourtant, la façon qu'il a de me regarder, ses pupilles si dilatées... Je m'en veux un peu d'avoir laissé mes hormones agir alors que je ne peux pas lui rendre la pareille. Après tout, ce n'est pas comme si j'étais en manque de sexe, j'aurais pu tenir. Mais dès qu'il me touche ou me fixe comme ça, mon cerveau se déconnecte.

« Mais... »

« C'est bon Harry, ce n'est pas comme si c'était désagréable de te faire prendre du plaisir et de te voir dans un état pareil. Pour être honnête, c'est même plutôt plaisant. Entre mes mains, tu es la plus pure incarnation de la débauche. Et je ne voudrais pas que mon calice soit frustré sexuellement entre chaque morsure... »

Je suis partagé entre être embarrassé ou flatté. En fait, je suis un peu les deux mais je prends une teinte définitivement écarlate quand ses yeux parcourent mon corps à moitié débraillé avec une lenteur volontairement douloureuse. Ce type est un sadique. Il faut toujours qu'il s'amuse à mes dépends et même si d'une certaine façon ce n'est pas totalement désagréable, je me sens obligé de râler.

« Par tous les diables, Severus... Dans ce cas là, pourquoi tu as attendu si longtemps pour faire ça ? »

Un sourire carnassier étire ses lèvres et le regard qu'il pose sur moi me fait frissonner. De quoi, je n'en ai aucune idée.

« J'avais oublié ce que c'était, les hormones d'adolescents... »

Salaud. Mais s'il veut s'en prendre à mon âge, je peux en faire autant.

« Espèce de vieux vampire décrépi... »

Quelque chose passe à nouveau dans ses yeux. Il se penche. Retrace ma gorge de ses lèvres jusqu'à mon oreille où il s'arrête pour chuchoter sur ce ton qui me laisse pantelant.

« Oui mais ton vieux vampire décrépi... »

Sur ces mots, il m'attrape, m'installe sur son épaule comme un vieux sac à patates, une main fermement installée sur mes fesses à l'air. Mais je suis bien loin de m'en offusquer. Parce que plus que notre conversation précédente, plus que le fait qu'il m'ait donné du plaisir sans en demander en retour, ses derniers mots m'ont sonné.

Mon vampire

Est-ce ainsi qu'il voit les choses depuis le début ? Je réalise soudain que je ne cesse de me morfondre parce que j'ai l'impression que tout ne va que dans un sens. Qu'hormis sa nécessité de me protéger et de ne pas me faire de mal, il ne m'offre rien de plus alors que moi je lui offre tout. Ma vie, mon corps, ma liberté. Dans ma tête, je suis son calice mais il n'est pas mon vampire. Mon compagnon. Mon amant... J'ai peine à réaliser qu'il est vraiment mien. Qu'il se considère comme mien.

Il me jette sur le lit et je souris sans pouvoir m'en empêcher. Il hausse un sourcil curieux mais je secoue la tête, je ne tiens pas à lui expliquer. Avant qu'il n'ait le temps de lancer une remarque qui gâcherait l'ambiance, je me redresse, passe les bras autour de son cou et l'oblige à s'allonger sur moi. Son corps enveloppe le mien avec délicatesse et je soupire de bien-être. Je sens ses muscles se détendre contre moi et j'enfouis mon visage dans les cheveux de celui qui m'a fait son calice.

Je m'endors sur cette pensée, un sourire paisible aux lèvres... Calice oui, mais plus jamais malgré moi...

FIN