Disclaimer : Je ne possède pas Naruto, remercions Masashi Kishimoto.

Bla-bla : Toute ma journée de lundi a été placée sous le signe de la mauvaise humeur et j'ai passé mon temps à gueuler sur mes élèves, alors bon, je me suis dit que je devais passer mes nerfs sur quelqu'un.

Merci : à ma chérie pour sa bêta lecture.

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Trente manières stupides de tuer Itachi.

Assassin 12 : Saako

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Itachi Uchiha détestait travailler. Son génie n'avait pas besoin de faire de basses besognes pour s'exprimer dans toute sa plénitude créatrice et révolutionnaire. Son art de la ninjaïtude lui venait aussi naturellement que le vol aux jeunes aiglons, il lui suffisait de respirer pour que tout son être soit imprégné de l'impulsion cataclysmique qui lui permettait de donner naissance à de nouvelles techniques à la fois puissantes et racées, uniques et époustouflantes, mortelles et superbes.

De plus, les petits travaux d'assassinat étaient toujours dangereux pour ses ongles délicatement vernis qui restaient d'une fragilité désespérante malgré les soins quotidiens qu'il leur prodiguait à grands renforts de solution nourrissante.

Mais, comme la vie était parfois d'une cruauté injustifiée avec le malheureux exterminateur du clan Uchiha, il fallait endosser certains jours le noir et désuet costume d'assassin pour aller se faufiler sans bruit dans une demeure ou une auberge et, d'une main blanche comme celle de la mort, donner le réconfort final à une âme tourmentée par le fléau de l'existence.

Hier était un de ces jours gris où ses mains avaient failli être souillées de sang. Fort heureusement, les gants n'avaient pas été inventés pour les chiens et ses blanches pattes de noble hermine n'avaient pas trempé dans un liquide infâmant.

Aujourd'hui donc, après une longue nuit de sommeil bienfaiteur et réparateur qui avait permis aux pores de sa peau de se refermer doucement, Itachi allait réclamer le paiement qui lui était dû pour l'assassinat qu'il avait si gracieusement exécuté. Silencieux comme une ombre et fugace comme un songe creux, il se glissa dans le palais du Daimyo des Pommes. A l'image du pays et du propriétaire des lieux, le château était petit et en à peine quelques minutes, Itachi atteint la salle où tous les jours, qu'il vente ou qu'il pleuve, le daimyo rendait la justice, recevait les louanges et trépignait de rage.

Comme une imposante araignée, Itachi attendit son heure en vérifiant la perfection de sa manucure et en repensant à la tâche qui lui avait été confiée.

Ses charmants camarades de l'Akatsuki et lui même avaient un grand intérêt dans cette affaire puisque le daimyo avait promis de leur remettre un jinchuriki en parfait état de marche qui croupissait actuellement dans les geôles du pays en attendant d'être rapatrié vers sa terre natale d'où il s'était enfuit pour chercher asile au Pays des Pommes. Bien sûr, il leur fallait rendre un petit service en échange, après tout, en politique, c'était toujours donnant donnant. Alors, avec la grandeur d'âme d'un vrai gentleman, Itachi avait donné de sa personne et égorgé de ses mains gantées de velours, un faible vieillard à moitié paralysé qui avait eu l'impudence de dire du mal du daimyo après toutes ces années passées aux côtés de cet illustre personnage que toutes les autres nations (aux dire du daimyo du moins) enviaient.

Le daimyo tant prisé des nations voisines se retrouva seul dans l'immense (à ses yeux du moins) centre névralgique de la politique du Pays des Pommes.

Avec la légèreté d'une plume duveteuse, Itachi se laissa descendre jusqu'au chef d'état.

Enveloppé dans sa cape noire et rouge, l'avant-dernier des Uchiha dominait le maître du Pays des Pommes de trois bonnes têtes malgré les talonnettes dont ce dernier avait fait pourvoir ses socques. Le petit homme lui jeta un regard furieux d'envie et de mépris mêlé. Mais, en fin adepte de Machiavel, il se reprit vite et arbora son sourire le plus faux pour discuter avec son interlocuteur.

- J'imagine que le triste décès de sire Chiraku me sera annoncé dans quelques heures.

- En effet.

Une lueur de pur plaisir brilla dans les yeux de sire Saako.

- Voilà qui augure un avenir brillant pour notre beau et prospère pays. Enfin, nous allons sortir de l'immobilisme dans lequel ce vieux grigou nous tenait cantonnés en se raccrochant désespérément à la vie. Lui disparu, nous pourrons retrouver une dynamique dans un monde où le travail reprendra sa place et où les paysans...

- Nous souhaiterions notre paiement.

L'interruption ne fut pas du goût du petit tyran, mais, magnanime à l'aube d'un nouveau moment fort de son existence politique et privée, il laissa le ninja renégat le couper dans son discours.

- Gardes ! s'époumona-t-il en poussant la porte de la salle du pouvoir. Allez me chercher le prisonnier numéro 2508 !

Bien dressés, les gardes obéirent sans demander leur reste et le petit roitelet du petit pays se tourna une fois de plus vers son interlocuteur décidément trop grand à qui il faudrait apprendre le respect des aînés en lui cassant une ou deux rotules.

Itachi, telle une reine de tragédie resta drapé dans sa cape et dans sa dignité, sans dire un mot, ses yeux mystérieux créant un dialogue de conflit et de tensions entre lui, assassin dangereux et renégat, et le misérable tyranneau qui lui faisait face.

Mais le triste sire refusa de se laisser intimider par un vulgaire membre de la soldatesque et ouvrit son large bec pour creuser l'immense écart qui séparait le chef d'un état aussi puissant et vieux que le pays des Pommes et un misérable troufion.

- Quand je n'étais encore qu'un humble magistrat au début de ma carrière, j'ai sauvé des enfants d'une mort certaine.

Il se rengorgea comme un coq, bougeant son cou vers le haut à la manière d'un dindon.

- C'était lorsque je n'étais encore qu'un jeune novice, mais déjà je faisais montre d'une grandeur d'âme et d'une solidité de nerfs à toute épreuve. Ce jour là, dans ma belle ville natale, un terrible drame eut lieu, un fainéant sans terres et sans travail prit en otage tous les enfants de noble familles qui suivaient les cours d'un honorable maître qui...

Itachi soupira en son fort intérieur, le seigneurial nabot semblait bien parti pour lui raconter en détail ses hauts faits et ses heures de gloire.

- Et lorsque je m'adressais aux pommiens avec la force et la conviction qui me caractérise, je leur dis que le temps de l'assistanat était révolu, qu'il était temps de rendre aux pommiens ce qui leur appartenait et de ne pas laisser les gens du Thé voler notre richesse...

Petit à petit, Itachi se laissa endormir par le discours qui se voulait galvaniseur, mais qui à force d'être ressassé ressemblait à une soupe claire d'idées que l'on donnerait aux cerveaux séniles d'hospices lézardés. Tombant dans des songes étranges et mouvants, Itachi ne remarqua pas les tentatives désespérées du chef de l'état pommier pour se mettre à sa hauteur, pour se grandir des quinze centimètres qui lui manquaient cruellement. Des tentatives qui auraient été infructueuses si Itachi n'avait pas été le génie qu'il était. En effet, en travaillant sur une nouvelle technique d'un raffinement incroyable, Itachi avait mis au point un entraînement qui lui permettait d'expulser du chakra pour travailler sur sa capacité à optimiser chaque larme de la précieuse énergie. Dormant du sommeil du juste parricide, Itachi expulsait donc par tous ses pores à présent bien dilatés une quantité de chakra qui trouva instinctivement à s'employer dans la volonté de grandeur du petit politique. C'est ainsi qu'à son insu, perdu qu'il était dans ses discours, le daimyo se mit à gonfler et enfler et s'arrondir, et se boursoufler, jusqu'à ce que vienne se moment terrible où le chakra se trouva trop comprimé dans le corps du crapaud et explosa en une déflagration fulgurante qui souffla la salle Décisionnelle ainsi que le bien heureux ninja qui y dormait. On retrouva de-ci de-là les chairs éparpillées du premier fonctionnaire du Pays des Pommes, mais du ninja renégat on ne retrouva que dix ongles noirs merveilleusement vernis qui avaient résisté à la combustion.

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Moralité : C'est ce qu'on appelle être vernis.