Disclaimer : Tout est à JK Rowling sauf les bases de Drudrue et puis les liens que j'ai fait entre tout ça, j'ai inventé…

Rating : K+

Résumé du chapitre précédent : Sirius a dit devant tout le monde que James et Lily sortent ensemble et cette dernière a essayé de réparer les pots cassés entre Sirius et James.

Note de l'auteuse : Finalement, ça sera mon dernier chapitre. J'ai supprimé deux ou trois trucs, parce que sinon jamais je n'aurai fini cette Fanfiction. J'estime vous avoir fait suffisamment attendre, j'espère qu'il y en a encore qui seront là pour lire cette fin. Je tiens à remercier, chacun de vous, pour vos encouragements et votre soutient. Je n'y serai jamais arrivé, sans ça. Je ne pense pas que je me remettrais à écrire, je n'ai plus le temps pour ça, même si ça me désole, c'est plus raisonnable. C'est un peu ridicule de vous faire attendre un an avant de poster une suite. Merci à tous, bonne lecture, bisous.


Chapitre 22

Les vacances de Pâques étaient passées à une allure affolante. James et Sirius s'étaient snobés tout au long de ces deux semaines, passant l'un devant l'autre le nez en l'air. Chaque matin pourtant, au déplaisir de James, Sirius adressait un hochement de tête poli à Lily en guise de salutation. Les commérages allaient bon train sur ces deux là, disant que maintenant qu'elle était avec James, elle le trompait avec Sirius. Beaucoup se moquaient également des filles en chuchotant qu'elles s'étaient échangées, d'une manière choquante, leur cavaliers comme s'il s'agissait là d'une vulgaire danse de salon. Morgan et Bryan étaient revenus, fièrement colorés du bronzage zébré de la marque de leur lunette de ski, attirant la jalousie de bons nombres d'élèves qui, eux, s'étaient acharnés sur leurs révisions pour les examens à venir.

C'est lorsque Sirius se demanda, en plein cours de Potion, comment allait Malicia, qu'il prit peur. Depuis quand se préoccupait-il à ce point d'elle ? Bien sûr, il l'appréciait. Il avait réussi, au fur et à mesure, à découvrir la fille agréable qui se cachait sous cette façade de garce aguicheuse. Quand il avait commencé à sortir avec elle, à l'insu de Lily pour ne pas changer, il ne pensait pas qu'il en arriverait là. Il s'était beaucoup attaché à elle. C'est vrai qu'il la connaissait depuis des années à présent, mais ce n'était pas cette peste qu'il appréciait tant, plutôt ce qui se dissimulait sous cette image vulgaire. Il réalisait peu à peu à quel point Malicia avait prit de l'importance dans sa routine au Château, comme lorsque sa relation avec Lily était à son point culminant. Avec une certaine fébrilité, il attendit que le professeur Bulpot annonce la fin du cours. Lorsque la voix âcre du directeur de la maison Serpentard résonna sur les parois humides du cachot, il ramassa son unique parchemin de note, son bouquin élémentaire et son nécessaire d'écriture qu'il balança sans soin dans son sac et fila hors de la salle de cours, si l'on pouvait l'appeler comme ça.

« Remus ! » beugla-t-il en lui courrant après, ce qui, évidemment, n'enlevait rien à son charme.

Tout en sursautant, Remus se retourna. Il se mit légèrement sur le côté pour éviter le flux d'élèves qui se dirigeaient vers leurs Salle Commune. Les cours étaient peut-être finis, mais cela ne les empêchaient pas de paniquer pour leurs Buses ou Aspics. Non sans un froncement de sourcils, il observa l'aîné des Black trottiner vers lui, son sac se balançant lâchement dans le creux de son coude.

« Pourrais-tu m'accorder… Quinze petites minutes de ton temps ? » marmonna-t-il lorsqu'il fut enfin à hauteur de Remus.

« Allons dans le Parc. »

Ils marchèrent côte à côte silencieusement. Sirius avait replacé la lanière de son sac sur son épaule, gêné. Il réfléchissait déjà à la manière dont il allait procéder. Depuis quand n'avait-il plus parlé avec son ami ? Lors de la dernière Pleine Lune, il ne s'était même pas amusé avec eux, se contentant de calmer Lunard avec Peter et James lorsqu'il devenait trop difficile à contenir. Il s'éclaircit râpeusement la gorge puis désigna un vieil arbre non loin du Lac sous lequel ils s'affaissèrent d'un seul mouvement.

« Je crois que j'ai un gros problèmes. » murmura finalement Sirius.

Il remarqua le silence de Remus, ce qui l'encouragea à poursuivre.

« Je crois… Je crois que ça commence à devenir sérieux, avec Malicia. »

« Ah bon ? Et en quoi cela est-ce un problème ? »

Il fallait être stupide ou complètement abrutis pour ne pas remarquer la distance dans les paroles de son ami. Remus était proche de Lily, ça devait expliquer la froideur qui suintait ses paroles. Il pouvait comprendre, il l'avait fait énormément souffrir et il avait toujours pris le parti de la rouquine au dépend du sien. Il pouvait concevoir cela, mais ça n'empêcha pas la drôle de sensation qui prit place au creux de son ventre. Il avait gâché tellement de choses, cette dernière année. Tout ce qu'il avait bâti fièrement ces six dernières années avait été balayé d'un revers de manche le jour où ils s'étaient surpris à se tromper mutuellement, Lily et lui. A l'inverse de la protéger, il l'avait salie.

« Je sais que tu me déteste pour ce que j'ai fais à Lily, je ne t'en veux pas. Je pensais juste que tu avais suffisamment de distance pour m'aider. »

« Suffisamment de distance ? Tu me prends pour qui, Sirius ? Tu n'as pas idée de ce que ça m'a fait à moi, de me retrouver entre Lily, James et toi. Tu as tout foutu en l'air, toutes ces amitiés bâties avec le temps, ces liens, notre groupe entier. James est arrivé, et il l'a sauvée. Elle est devenue plus sage, plus elle-même. Moins garce. Tu ne peux pas lui en vouloir pour ça. »

« Je ne veux pas parler de lui. » grinça-t-il.

« Tu ne veux pas parler de lui ? » s'énerva le lycanthrope. « Très bien, alors parlons de Malicia, si c'est là ton seul intérêt. C'est une chouette fille, mais quelle hypocrite elle peut faire ! Coucher avec le petit ami d'une amie, elle est bien belle la morale. Finalement, vous faites bien la paire, tous les deux. »

« De quel droit tu me juges ? »

« On a tous dû endurer tes liaisons à répétitions, on a tous dû se taire devant Lily. Elle fermait les yeux, elle se détruisait ! Tu te souviens du nombre de fois où elle s'est retrouvée ivre, à vomir ses tripes dans la cuvette ? Tu t'en souviens, au moins ? T'es-tu demandé une seule fois pourquoi elle faisait ça ? Elle voulait oublier. Oublier qu'elle venait de te voir draguer une minette dans un couloir sombre du sixième étage. Oublier qu'elle s'attachait à un type qui la faisait cocu. Oublier qu'elle se trompait sur toute la ligne. »

Remus haletait. Il avait tellement de chose à lui dire. Tellement de colère à lui cracher au visage. Il voulait lui faire mal. Il voulait le faire souffrir comme il avait vu Lily souffrir. Cette rouquine qu'il avait tant vu pleurer, pour ce bellâtre.

« Alors tu sais quoi, Sirius ? Je te souhaite plein de bonheur. Vis bien ta nouvelle relation avec Malicia. Mais arrête de mettre des bâtons dans les roues de James et Lily. Si tu as le droit d'être heureux, ils l'ont aussi. Que se soit James ou un autre. Il est peut-être temps que tu réalises que vous avez autant d'excuses à vous présenter l'un que l'autre, James et toi. »

Il se redressa, laissant Sirius paralysé d'hébétude. Il marmonna un vague salut, et tourna les talons.

Il avait longuement réfléchi à tout ce que Remus lui avait dit quelques heures avant. Au début, il avait été furieux envers lui, qui l'avait jugé avec trop de haine à son goût. De quel droit se permettait-il de lui parler comme ça. Son amour propre en avait prit un sacré coup. Mais il était resté un bon moment sous cet arbre, à se poser mille et une questions sur lui-même, sur son ancienne relation avec Lily, sur son amitié avec James, sur sa place au sein des Septièmes Années de Gryffondor, et surtout de la place de Malicia dans sa vie. C'était difficile de se remettre en question, de réaliser à quel points nos tords sont nombreux, et de se rendre compte à quel point on doit des excuses à beaucoup de monde. Il s'en voulait d'avoir blessé ces personnes qui, auparavant, comptaient plus que tout au monde pour lui. Il réalisait à présent qu'ils lui manquaient. Ces petites soirées face au feu, dans ces bons vieux fauteuils de la salle commune à écouter les potins des filles, à parler Quiddich avec les garçons ou à jouer aux échecs lui avaient laissé un trou béant dans la poitrine. Ce n'est que maintenant que Remus avait touché là où ça faisait mal qu'il réalisait à quel point il souffrait de ce manque. Malicia lui apportait énormément, mais elle ne pouvait remplacer toutes ces amitiés de plusieurs années.

Le mois de mai apporta le stress intense de la période qui précède les Buses et les Aspics. Mais il fut encore plus généreux que ça. En effet, il offrait un vent de courage supplémentaire aux valeureux Lions. Sirius marchait avec détermination vers la salle commune où, il en était persuadé, James traînait avec Lily. Quand le tableau pivota, avec une extrême lenteur, son cœur battait la chamade. L'adrénaline battait dans ses veines, ses mains devenaient moites et il perdait petit à petit tout son sang froid. Malicia arrivait vers lui en roulant des hanches, un joli sourire sur son visage, mais il lui fit comprendre d'un regard qu'il n'avait pas le temps de se distraire. Effrayant quelques Premières Années, il plissa les yeux en une mimique dangereuse. Il scruta toute la salle commune à la recherche de James, mais ni lui, ni sa rouquine de copine n'était en vue. Il décida d'attendre dans un coin, non loin du portrait mais à petite distance des escaliers des dortoirs, au cas où il viendrait d'un côté ou d'un autre.

Il attendit longtemps. Pourtant, ni lui, ni Lily n'étaient apparus. Il se demanda s'ils se bécotaient dans un coin, et une flamme de jalousie naquit dans son estomac. Ça le fit sourire. Quelle ironie, tout de même. Maintenant qu'il l'avait perdue, il commençait à ressentir quelque chose. Non pas qu'il se lassait de Malicia, c'était juste qu'il avait du mal à imaginer Lily avec quelqu'un d'autre que lui. Malicia était sa copine maintenant, et aussi étonnant que cela puisse être, il ne voulait pas que cela cesse. Il avalait difficilement que James ait le rôle du sauveur alors que lui se payait celui du fouteur de bouse. Il le méritait tellement, pourtant.

Finalement, c'est Jade qui apparu derrière la Grosse Dame, souriante, ses jolies tresses retenues par un large bandeau rouge. Elle ne semblait pas avoir vu Sirius, mais peut-être qu'elle l'avait tout simplement snobé, comme ils le faisaient tous depuis des semaines à présent. Il se leva rapidement, l'appela et lui fit signe de s'approcher. Elle grimaça, regarda autour d'elle, sans doutes pour vérifier s'il n'y avait pas d'autre échappatoire, puis, résignée, s'approcha de lui.

« Tu n'aurais pas vu James ? »

Elle sembla surprise, et contre toute attente, se mit à rire à gorge déployée. Un Cinquième Année lui ordonna de la fermer, elle l'assassina du regard, puis posa son regard incendiaire sur Sirius.

« Quel mauvais coup tu prépares, Black ? »

« Je ne t'avais jamais entendu m'appeler comme ça… »

« Je n'accorde de familiarité qu'aux gens qui en valent la peine. Qu'est-ce que tu lui veux ? »

« Il faut que je lui parle. »

« Tu sais que tu es mignon, toi ? » Elle ricana et le planta là. Il n'avait même pas eu le temps de réfléchir à une bonne réplique qu'elle avait disparu dans l'escalier menant à son dortoir.

Il rageait. Jade n'avait décidément pas changée. Ça l'avait toujours fait rire de la voir se moquer avec ironie des autres. Mais maintenant que ça se retournait contre lui, il trouvait cela tout de suite moins drôle. Il retourna s'asseoir dans sa petite causeuse, avec la vague impression que tout le monde autour se moquait de lui. Quand il retourna la tête, la plupart bûchaient entre des piles de parchemins. Voilà que tu deviens parano, mon pauvre vieux, marmonna-t-il. Finalement, juste avant l'heure du souper, Malicia fit son apparition. Elle vint directement vers lui, s'assit sur ses genoux, passa ses mains autour de son cou, et lui demanda ce qu'il faisait là, tout seul, à ne rien faire.

« J'attends James. »

Elle se tendit. Il savait bien qu'elle n'aimait pas parler de lui. Elle n'avait jamais donné aucune explication sur les raisons de leur rupture, à James et elle. Depuis qu'ils étaient ensemble, il l'avait toujours sentie se contracter dès qu'il prononçait le nom de son ancien petit ami. Il n'avait pas insisté. Elle le regarda, soupçonneuse, mais sembla décider qu'il avait besoin d'être distrait parce qu'elle glissa une main sous sa chemise.

« Malicia, je n'ai pas la tête à ça. J'attends James, je te l'ai dis. »

« C'est quoi cette histoire ? Je croyais que tu ne lui parlais plus ? »

Il allait lui expliquer qu'il était temps qu'ils mettent les choses à plat, mais Lily entra alors il abrégea.

« Il faut qu'on mette les choses au clair, on… Lily ! Lily, attends ! »

La rouquine en question se retourna, son sac bien serré sur son épaule, surprise de l'entendre hurler son nom à travers toute la salle commune. Elle jeta un coup d'œil à Malicia qui la meurtrissait du regard puis attendit que Sirius la rejoigne.

« Tu sais où est James ? »

« Il est avec Frank et Vanina, ils font du Quiddich. Pourquoi ? » Elle le regarda, suspicieuse.

« Il est temps que je répare mes bêtises. »

Elle lui adressa un sourire lumineux et lui proposa de l'accompagner jusqu'au terrain de Quiddich, dans le parc. Sirius laissa Lily le temps d'aller glisser quelques mots à sa petite amie qui fulminait dans une causeuse face à l'imposante cheminée. De loin, elle observa Malicia faire de grands gestes de ses bras, le visage crispé de colère et Sirius, tout petit face à elle, tentant apparemment de lui faire comprendre que ça n'était pas grave. Elle sourit. Malicia avait intérêt à s'accrocher, si elle était aussi jalouse. Finalement, il la laissa et, comme au bon vieux temps, il lui céda le passage devant le Portrait de la Grosse Dame.

« Tu te souviens de cette retenue qu'on avait eu en début d'année ? »

« Celle où on a découvert la déclaration enflammée de Malfoy pour Vanina gravé sur une table de la grande salle ? » ricana Lily.

« C'était trop marrant, j'ai cru qu'elle allait avoir une attaque. Et puis tu te souviens de sa tête à lui quand elle lui a hurlé dessus devant tout le monde ? »

« Il faisait moins l'imbécile, cette petite fouine. »

« Ça n'a pas été une année facile, pas vrai ? » murmura Lily, alors que leurs pas résonnaient dans le Hall d'entrée.

« J'avoue qu'on a eu pas mal d'accrochage. Pas que nous, en vérité. » Il lui fit un petit sourire et lui frictionna le haut du dos.

« J'ai bien cru que Jade ne se remettrait jamais du décès de sa petite sœur. Et puis qui se serait douté que Vanina arrêterait d'ouvrir les lettres d'insultes que son ivrogne de père lui envoie ? »

« Elles vont de l'avant toutes les deux, c'est bien. Et puis elles sont bien entourées. »

« Nous sommes toutes bien entourées. »

Elle sourit, mais il ne lui répondit pas. Ils firent le reste du chemin en silence.

Le vent lui ébouriffait les cheveux, lui procurait une sensation d'extase et de liberté, c'était toujours aussi parfait. Il regarda Frank et Vanina se faire des passes tout en slalomant vers les buts avec des sourires radieux. Apparemment, il n'était pas le seul à ressentir cette béatitude. Le soleil couchant tintait les nuages d'un orangé crémeux. De son balais, il aperçu deux silhouettes qui marchaient côte à côte vers le terrain, mais malgré ses bonnes lunettes correctrices, ce n'est que quand les deux individus furent à une plus petite distance du terrain qu'ils les reconnut. Lily et Sirius. Empreint de colère et de frustration, il descendit en piquée vers les deux Gryffondors, à présent en bas des escaliers des gradins. Lily lui adressa un sourire resplendissant avant de l'embrasser délicatement, alors que Sirius baissait la tête.

« Vous en avez encore pour longtemps ? » lui demanda-t-elle.

« On vient juste de terminé. » s'écria Frank, alors qu'il mettait un pied au sol.

« Vanina, je t'accompagne aux vestiaires ? » proposa Lily.

« Heu… Bien sur. »

Les deux filles sortirent du terrain, Frank marmonna une vague excuse et laissa James et Sirius dans un silence tendu. James ne comprenait pas pourquoi Sirius était venu. Encore moins pourquoi il était venu accompagné de Lily. Bine sur, il était content pour elle qu'ils s'entendent à nouveau bien, mais il ne pouvait empêcher une pointe de jalousie le prendre dès qu'ils les voyait ensemble. Les mauvais souvenirs de quand il devait la partager lui revenaient systématiquement en tête, et ça le mettait en colère. Il avait confiance en elle, aussi bizarre que cela puisse être. Il pouvait très bien se dire que si Lily avait trompé Sirius avec lui, elle pouvait très bien le tromper avec n'importe qui, mais il savait que ça n'arriverait pas. Tant qu'ils étaient bien tous les deux, ça n'arriverait pas.

« Est-ce qu'on peut parler ? »

« Je dois aller me changer. »

« Ça ne prendra que quelques minutes. »

« Je dois y aller. »

James, plus en colère que jamais, claqua violemment la porte des vestiaires et alla s'enfermer dans une cabine de douche individuelle qu'il ferma à l'aide d'un Collaporta. Il ne savait pas contre qui cette colère était dirigée. Contre lui-même d'avoir tout foutu en l'air pour les beaux yeux de Lily. Contre Sirius d'avoir tromper la jolie rouquine et de les avoir poussé dans les bras l'un de l'autre. Contre Lily d'être si jolie et d'avoir trompé Sirius avec lui. Il savait qu'il était en tord, mais il n'acceptait pas de pardonner à Sirius. Il faisait un pas vers lui, il imaginait bien à quel point ça lui coûtait, mais il n'était pas près. Pas encore.

Assis dans un coin de la salle commune, Jade, Vanina, Alice, Morgan et Lily se regardaient anxieusement. La Lune pleine et ronde brillait gracieusement dans le ciel, projetant son éclat au travers de la fenêtre jusqu'aux visages sombres des cinq jeunes filles. Elles attendaient patiemment que Frank, Bryan et Sean reviennent leur dire que ça avait commencé. Ils avaient prit l'habitude d'accompagner les animagus jusqu'au passage de la Cabane Hurlante où Remus arrivait avant sa transformation. Lorsqu'ils seraient de retour, la longue et pénible soirée allait commencer. Vanina s'était assise sur l'appui de fenêtre la grande vitre, le menton posé sur ses genoux encerclés par ses deux bras. Jade et Lily étaient droite et jetaient des coups d'oeils frénétiques au trou de l'entrée. Quand, enfin, il bascula, Vanina poussa un petit gémissement de désarroi. Les trois garçons vinrent s'asseoir à leurs côtés et la longue nuit commença. Aux alentours d'une heure du matin, Morgan, Bryan et Sean montèrent dormir, après de nombreux encouragements. Une heure après, Alice et Frank s'en allèrent à leur tour, épuisés et anxieux.

Quand le portrait bascula à nouveau, toutes les têtes se tournèrent brusquement. Malicia se tenait dans l'entrée, recourbée, tête fixée sur le sol. Elle ne semblait même pas les avoir vu. Elle s'effondra dans un divan à quelques mètres d'eux, et se frotta les yeux.

« Malicia ? » souffla Lily.

Elle releva ses yeux embués de larmes vers eux mais ne sembla pas surprise de les voir tous là. Elle hocha la tête et ferma les yeux. Lily se leva pour venir s'accroupir face à elle. Elle pouvait avoir toute l'amertume du monde en elle, elle comprenait très bien ce que son ancienne amie pouvait ressentir. Elle lui prit la main et l'incita à se relever. Sans réticence, Malicia la suivit et s'effondra dans le divan à côté de Jade. La nuit allait être longue. Aucune parole de fut échangée cette nuit là. Les quatre filles attendaient, tendu comme un arc, le retour de leurs hommes. Et quand, enfin, le portrait bascula aux petites heures du matin sur quatre jeunes hommes épuisés, ils trouvèrent presque tous une jeune femme dans les bras de qui se reposer. Peter alla directement dans son dortoir après avoir reçu de vagues bonne nuit.

Sirius fut surpris de voir Malicia auprès des deux filles, mais en fut heureux. Les choses changeaient peut être, après tout. James s'approcha d'abord de Vanina, qui fichait toujours le parc plongé dans le noir, perchée sur son appui de fenêtre.

« La nuit a été calme. » lui souffla-t-il.

Elle le remercia d'un regard, puis s'en alla dans son dortoir. James, quant à lui, accueillit Lily dans ses bras avec plaisir, la laissant se blottir contre son torse.

« Je ne peux pas m'empêcher de détester ton amie Lycanthrope, les soirs de pleine Lune. » grogna-t-elle.

« Emma ? C'est une fille bien, pourtant. »

« Et jolie, avec ça ? » marmonna Lily. Il rit.

« C'était ma meilleure amie. Je ne la regardais pas comme ça. Et puis, tu sais… Tu es bien plus jolie qu'elle. » Il lui fit un clin d'œil aguicheur et rabattit une épaisse couverture sur leur deux corps. Le feu de la cheminée n'était plus qu'un tas de braises incandescentes.

« James ? »

« Mmh. »

« Pourquoi es-tu venu à Poudlard ? »

Il se redressa légèrement et lui fit un beau sourire : « Tu regrettes ? »

« Ne sois pas ridicule. »

« Dumbledore commence à mettre les choses en route pour protéger la Communauté de sorciers. On n'est plus en sécurité nulle part, avec tous ces enlèvements, ces meurtres, ces chantages. Le Ministère ne fait rien, il se satisfait de nous faire croire qu'on ne risque rien, que ce sont des rumeurs. On n'a pas le temps d'attendre qu'il arrive quelque chose de spectaculaire pour que le Ministre décide enfin à faire quelque chose. »

« Quel rapport avec ta venue au Château ? »

« Tu vas voir. Mes parents sont de très bons Aurors. Je ne veux pas faire le prétentieux, même si je suis très fier d'eux, mais ils sont reconnus un peu partout dans le Monde sorciers. Dumbledore a créé une société secrète qui, si j'ai bien compris, organise des missions pour détruire les actions du camp adverse. »

« Comme des agents secrets ? » dit-elle en souriant.

« Quelque chose dans le style, en un peu plus… Sorcier. Mes parents restent très discrets à ce propos, je n'en sais pas plus. Mais quand ils ont décidés de partir, je n'ai pas eu d'autre choix que de les suivre. Je savais que j'allais retrouver Sirius, j'ai toujours rêvé d'être avec lui à l'école, c'était mon meilleur ami. Quand je suis arrivé ici, j'ai enfin rencontré tous ses amis, toutes ces personnes dont il ne cessait de me parler dans ses lettres et pendant les vacances, quand on se voyait. Et je t'ai rencontré, toi. »

Elle lui caressa tendrement la joue du revers de la main.

Quand le mois de juin fut sur le point d'arriver, Sirius n'était toujours pas parvenu à parler à James. Pourtant, ce n'était pas faute d'avoir essayé. Ce Potter était têtu et comme un hypogriffe, et toutes les excuses étaient bonnes pour éviter de lui parler. Seulement voilà, Sirius en avait assez de lui courir après et James n'avait plus envie de fuir. Dans une dernière tentative, Sirius s'approcha de la table sur laquelle lui et ses livres étaient installés dans la Bibliothèque. Il s'assit avec une attitude qu'il voulait décontractée.

« C'est la dernière fois que j'essaie de… »

James ferma le bouquin duquel il prenait ses notes, posa sa plume, referma sa bouteille d'encre et s'assit plus confortablement sur la vieille chaise en bois.

« Je t'écoute. »

« Oh. Ecoute, c'est ridicule. Malicia commence à renouer avec les filles. Pourquoi pas nous ? Tu… J'ai fais des erreurs, toi aussi. Ça serait stupide de tout gâcher. On ne s'était pas dit que les filles passaient après l'amitié ? »

« Avant que j'apprenne que tu étais un vrai salaud avec Lily. »

« Quand est-ce que tu es tombé amoureux d'elle ? »

« J'en sais rien. Ce n'est pas quelque chose qui te tombe sur la tête d'un coup. Je suppose que c'est venu progressivement. Tu serais me dire, toi, quand exactement tu es tombé amoureux de Malicia ? »

« Je… »

« Ne nie pas. Tu devrais voir comment tu la dévores des yeux. Et si tu veux mon avis, c'est totalement réciproque. »

« Tu crois ? »

« J'en suis persuadé. » Il lui sourit légèrement.

« Je ne voulais pas tout foirer, tu sais. Avec Lily c'était tellement… Et puis toi. Je pense que c'est bien que vous vous soyez rencontrés. Je dois avoir fais une bonne action, finalement. Accueillir un petit cerf errant dans mon humble Château. »

James éclata de rire. Finalement, tout rentrait dans l'ordre.

Merci.