Auteur : kaneda26.

Origine : Yuyu Hakusho

Genre : yaoi ou comment envoyer ses persos préférés chez le psy !

Couple : classique, Kurama et Hieï.

Disclamer : ben non, y sont pas à moi.

Note : Y paraîtrait que y'a pas assez de fics sur Yu Yu en français… Mais bon, c'est à vos risques et périls.

Résumé : A la suite d'un combat, Kurama a perdu la mémoire…et il a oublié quelque chose de très important pour Hieï.

Titre : Just Remember Me ! (« Souviens-toi de moi ! » pour ceux qui sont aussi nuls en anglais que votre serviteur!)

Chapitre un

Il entendit un léger bruit à la fenêtre mais n'en tint pas compte. C'était sans doute le vent, une branche d'arbre qui cognait contre la vitre, la pluie. Quand le grattement se fit plus présent, il jeta un coup d'œil à la fenêtre et…

Il y avait bien quelqu'un. Au quatrième étage !

Il ouvrit la fenêtre et le garçon se précipita à l'intérieur.

« Ce que tu peux être lent à la détente. J'me les gèle, moi !

Kurama observa son invité surprise. Plus petit que lui, les cheveux bruns, avec quelques mèches blanches, hérissés sur sa tête.

« Qu'est-ce que t'as à me regarder comme ça ?

-Tu dois être… Hieï ? C'est ça ? »

Le garçon le regarda bizarrement.

« Tu me fais quoi, là comme plan ?

-Heu… je…

-Pas grave. Ca te dérange pas que je pionce ici ? Y fait vraiment un temps pourri. »

Kurama prit un calepin sur son bureau. Il le feuilleta rapidement et trouva ce qu'il cherchait :

« Hieï, youkai, saleté de nabot qui se la joue avec son jagan (troisième œil). Est jamais là quand on en a besoin. Squatteur parasite, sale caractère. Paraît qu'il a une sœur, j'aimerais trop voir la gueule qu'elle a.»

La description était de Kuwabara. Hieï s'approcha pour regarder à son tour le carnet.

« C'est quoi ce truc, c'est l'autre abruti qu'a écrit ça ? Je vais le buter, ce con ! Et c'est quoi ce truc ? Pourquoi t'as besoin de ça ?

-Je… je… heu.

-Putain, mais accouches!

-Je ne sais pas qui tu es. »

Hieï le regarda sans comprendre.

« Tu te fous de ma gueule ?

-Non…non, je… enfin… ils ont dit que j'avais perdu la mémoire. Et que… enfin, Kuwabara m'a fait ça. »

Hieï lui arracha le cahier des mains et tourna les pages rapidement. Il s'arrêta un instant.

« Yukina, ma future femme. Fille des glaces. Belle, gentille, adorable. A la recherche de son frère. »

Puis il jeta le carnet à terre.

« Non ! C'est sérieux ? Tu… tu te souviens vraiment de rien ?

-Je… non, j'ai quelques flashs mais…

-Mais pourquoi y'a personne qui m'a prévenu ? Comme si ça m'intéressait pas ? Sont trop cons ! »

Hieï ouvrit la fenêtre.

« Tu… fais quoi ?

-J'vais dire deux mots à Urameshi ! »

Hieï sauta dans le vide.

Kurama se précipita mais il eut la surprise de voir le garçon se récupérer sans aucun problème sur le sol.

« Il t'ont cherché…, cria t-il. » Mais il ne fut pas sûr que son message fut entendu.

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Il était en train de faire un rêve fabuleux… C'était enfin le grand soir avec Keiko, faut dire qu'il avait été incroyablement patient. Dommage que ce ne soit qu'un rêve. Mais il allait quand même en profiter.

Puis il se réveilla en sursaut, la tête à l'envers et une sensation bizarre sur son cou, très… tranchante.

« Pourquoi vous m'avez rien dit ? Bande de cons ! Pourquoi vous m'avez pas appelé ? »

Yusuke repoussa l'épée.

« C'est à quel propos ?

-A ton avis ? A propos de Kurama ! »

Yusuke se réveilla complètement et fixa le démon qui fulminait. Ce fut à son tour d'être en colère.

« Tu crois qu'on a pas essayé peut-être ? On t'a cherché dans tout le makai !

-J'étais pas dans le makai, abruti, j'étais chez les ningens pour une stupide mission !

-Mission ?

-Ouais, un truc confié par Botan. Ca m'a pris plus de temps que prévu… »

Yusuke se leva.

« Quel genre de mission ? Genre secrète ?

-Ouais.

-C'est pour ça qu'elle a rien voulu me dire …

-Elle aurait dû savoir que Kurama passait avant… enfin, que c'était quand même important que je le saches. Bon, explique ! »

Yusuke s'assit sur le bord de son lit, attendit patiemment que Hieï range son sabre.

« On ne sait pas tout. Apparemment, il a eu lui aussi une mission en solo. Ca a mal tourné. On pense qu'il est tombé sur quelqu'un de vachement balaise et …

-Un yohkai plus fort que Kurama ?

-Apparemment. Botan a fini par le localiser et il errait dans les ténèbres, il était sérieusement amoché. Il ne savait même plus son nom.

-C'était quand ?

-Y'a trois mois.

-Et maintenant ? Il se rappelle toujours pas ?

-Non, ça va prendre du temps. Il essaye de s'adapter, il a recommencé à aller à la fac. Le truc marrant, c'est qu'il est aussi bon qu'avant dans ses études.

-C'est tordant, en effet.

-Non, j't'explique, c'est une amnésie à la Jason Bourne. Il ne sait même pas qui il est, ni comment il s'appelle mais il sait encore faire des maths à la vitesse de l'éclair.

-Et ses pouvoirs de Yohko ?

-Ca aussi, ça revient. Il régit instinctivement. En clair, il sait encore se battre. Ce qui vaut mieux… Le type qui l'a mis dans cet état pourrait revenir. »

Hieï soupira.

« Il ne sait vraiment plus qui… je suis.

-Désolé. »

Hieï disparu rapidement avant… Il sauta d'immeuble en immeuble avant de se retrouver sur un arbre connu.

Les branchages dénudés de leurs feuilles ne l'abritaient pas de la pluie. Mais il s'en fichait complètement. Parce que cette eau du ciel rendaient ses larmes moins salées.

« Pourquoi il a fallu que ça arrive ? pensa t-il. Pourquoi maintenant ? Ca nous avait pris tant d'années… Ca m'avait pris tant de temps pour… Kurama, je t'aime. Et tu ne sais même plus qui je suis. Tu ne sais même plus à quel point je t'aime. »

Il leva la tête vers le ciel sombre, sentant la pluie sur ses joues.

« J'aurais jamais dû te laisser, je t'avais promis de ne plus jamais partir… »

Il avait hésité à se jeter à son cou dés son retour. Et c'était tant mieux. Il lui aurait fait peur. Et… il n'imaginait même pas la peine qu'il aurait eue si son ami l'avait repoussé. Mais deux secondes dans ses bras, ça le valait. Ca valait toute la douleur du monde.

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« Une soirée ?

-Ouais, histoire de reprendre les bonnes habitudes. Ca pourrait te ramener quelques souvenirs.

-Hieï… Enfin, tout le monde sera là ?

-Ouais, comme d'hab, je te dis. »

C'était donc ça sa vie d'avant. Les études, les amis… les ténèbres. Kurama avait encore un peu de mal à réaliser. Il se sentait complètement humain. Mais il faut bien dire qu'il y avait des trucs bizarres comme cette rose qu'il avait sorti, dieu sait comment, de ses cheveux et qui s'était transformé en fouet épineux. Il avait été surpris par un mec du nom de Zin. Apparemment, il le connaissait parce que l'autre s'était reculé en levant les mains.

« Waouh, t'es pas un peu sur les nerfs en ce moment, Kurama ? »

Et puis, il y avait ces deux noms différents, un nom humain Minamino et son nom de yohko.

Il se sentait complètement perdu. Et il ne se sentait pas vraiment en confiance avec Urameshi et Kuwabara, ceux-ci ayant pourtant montré qu'ils étaient ses amis.

Il était constamment sur ses gardes et ça le fatiguait considérablement. Le seul moment où il s'était senti en sécurité, c'était quand cet étrange garçon était entré par la fenêtre de sa chambre.

Il avait eu envie de se serrer contre lui, il savait qu'il serait en sécurité contre lui.

« A quoi tu penses ? demanda Yusuke.

-Heu, je… A rien… Enfin, je me demandais si… si j'avais quelqu'un… une personne que j'aime. »

Yusuke haussa les sourcils.

« Pourquoi ? Tu te rappelles quelque chose ?

-Non. C'était juste une question comme ça.

-Pas à ma connaissance. T'es tellement sérieux comme mec. »

« Alors, j'ai personne, pensa Kurama. Personne… Même pas lui. »

Yusuke se leva brusquement. Et se précipita vers la fenêtre.

« C'est pas vrai, tu peux pas la laisser ouverte ? J'suis comme un con à gratter pour qu'on m'ouvre.

-Tu peux pas passer par la porte comme tout le monde ?

-Pour faire comme les ningens, j'tiens à mon image de marque ! Y'a des trucs à bouffer ? »

Kurama regarda le jeune homme sauter à l'intérieur de la pièce et il se sentit mieux tout à coup. Pourtant, Hieï ne lui adressa pas un regard.

La soirée se déroulait sans doute, comme à l'accoutumée, les deux alcooliques (Shizuru et Atsuko) trinquant à tout et n'importe quoi et s'écroulant lentement sur le sol. Kuwabara qui poursuivait Yukina de ses assiduités. Keiko et Botan… Et Hieï.

Kurama prit Yusuke à part.

« Dis, on est vraiment amis lui et moi, demanda t-il en désignant Hieï d'un signe discret.

-Ouais, ça fait super longtemps que vous vous connaissez.

-Mais… enfin, je veux dire, il est pas vraiment…

-Expansif. T'inquiètes, il fait genre « je suis le grand impassible » mais t'imagines pas la gueulante qu'il a poussée lorsqu'il a su pour toi. »

Kurama eut un léger sourire. Alors ils étaient bien amis. Hieï était juste quelqu'un de réservé.

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Il entendait des pas qui le suivaient. Légers, presque imperceptibles. Il les devinait plus qu'il ne les entendait et son corps se raidissait.

« Il y a quelqu'un. C'est peut-être celui qui… Je pourrais faire demi-tour, l'appart de Yusuke est pas loin. »

Mais il n'arrivait pas à se retourner. S'il se retournait et tombait sur… Il accéléra sa marche.

Les pas le suivaient toujours.

Il s'arrêta brusquement. Les pas aussi.

« Qui es là ? Je sais qu'il y quelqu'un ! » Il maudit la peur qu'il sentait dans sa voix.

Une silhouette apparut dans l'obscurité.

« C'est moi, c'est Hieï. »

Kurama poussa un soupir de soulagement.

« J'ai eu… je…

-J'voulais pas te faire peur. Juste m'assurer que tu rentres sans problème.

-Pourquoi tu m'as pas accompagné ? Tout simplement ? »

Hieï baissa la tête.

Pris d'une impulsion, Kurama demanda :

« Tu veux dormir chez moi cette nuit ? »

Hieï leva la tête.

« Pourquoi tu me demandes ça ?

-Ben, je crois qu'on est amis. C'est ce que font les amis, non ? Je veux dire… La première fois que tu es venu me voir, tu…

-Ok. »

Hieï se mordit la lèvre. Il n'aurait pas dû accepter. Rester près de Kurama. C'était une torture qu'il n'avait pas envie de supporter. Mais en même temps. Etre avec lui. Il lui avait promis de rester près de lui. Et il tiendrait cette promesse, même s'il était le seul à s'en souvenir.

Hieï marchait quelques pas devant lui. Et Kurama ressentait à nouveau cette sensation plaisante. Il était en confiance. Le Dr Sôma, le psy qui le suivait, lui avait recommandé de se fier à son instinct, à ses émotions. Et il avait le sentiment que Hieï était la personne en qui il avait le plus confiance.

Il arrivèrent enfin chez lui.

« Tu veux attendre ici et rentrer par la fenêtre ?

-Nan, pas la peine. J'peux faire un effort de temps en temps. »

Kurama s'était habitué à son appartement. Il était d'ailleurs assez petit, chambre, salle de bains, et un salon-cuisine. Hieï y paraissait tout à fait à son aise.

« Comment ça se passe ? Je veux dire… où tu dors d'habitude, je te mets un futon dans le salon ou… dans ma chambre. »

« Je dors dans tes bras, pensa Hieï. Du moins, j'aurais aimé le faire pendant que tu m'aimais encore. »

« Peu importe, fais comme tu le sens.

-Dans ma chambre alors. »

Hieï s'infligea une malédiction sur quinze générations intérieurement.

« Génial, j'aurais mieux fait de lui dire le salon. Je vais jamais arriver à dormir juste à côté de lui ! »

Kurama essaya de cacher le sourire qui lui montait aux lèvres. Il sentait qu'il allait enfin pouvoir dormir tranquillement. Si Hieï était dans sa chambre, il n'aurait plus aucune crainte.

Ils étaient tous les deux allongés dans leurs lits respectifs.

« Hieï ? Tu dors ?

-Nn, non.

-Tu veux pas me parler de toi ?

-Y'a rien à dire.

-Si, tu pourrais me dire comment on s'est rencontré. Comment on est devenu amis.

-C'est pas important.

-Ca l'est pour moi ! »

Mais Hieï garda le silence.

« J'arrive pas à lui parler, j'arrive pas à lui dire. C'est trop difficile. Et il va m'éjecter vite fait de sa vie si je continue comme ça. Mais j'arrive pas à lui parler. »

« Il est tellement froid. On dirait qu'il s'en fiche. J'ai tellement envie de savoir, de me rappeler. »

« Ce n'est pas grave si tu veux rien me dire, murmura Kurama. Je suis content que tu sois là quand même. »

Il attendit une réponse. N'importes laquelle.

« Je… J'ai pensé que je pourrais rester quelques temps ici. Histoire de… Enfin, tu vois. Si y'a un danger…

-C'est vrai ? Tu vas rester ?

-Si tu veux pas, j'peux squatter pas loin.

-Non. Non, je veux dire… merci. Je me sentirais plus en sécurité. Merci et bonne nuit. »

Hieï ne répondit pas. Il se disait qu'il était le plus grand crétin de tous les temps après Kuwabara. Puis il se rappela…

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Cela faisait longtemps qu'il avait remarqué le changement. Le regard de Kurama n'était plus amical. Enfin, pas seulement. Et il lui souriait de plus en plus souvent. C'était quelque chose que Hieï avait senti lui aussi. Il n'aurait jamais passé autant de tant avec quelqu'un sans ressentir quelque chose. Mais ce n'était plus de l'amitié qu'il ressentait. Et il passait voir le kistuné de plus en plus souvent. Au début, il avait inventé des prétextes, des plantes à lui emprunter, le mauvais temps dehors. Quelquefois même, il était presque heureux d'avoir été blessé rien que pour pouvoir profiter des talents de Kurama pour le soigner. Puis enfin, il était venu pour rien, juste pour le plaisir de le voir. Et Kurama l'avait accueilli, toujours avec le sourire.

Ils discutaient un peu , profitant de la présence de l'autre.

« J'me coltine encore une mission. J'ai pourtant largement payé ma dette.

-Une mission… dangereuse ?

-Plus ou moins, un truc d'infiltration. J'ai pas vraiment le droit d'en parler. »

Kurama l'avait regardé avec un soupçon de tristesse dans les yeux.

« Et ce sera long ?

-Un ou deux mois.

-Tu feras attention, hein ?

-Ouais, j'vais essayer. D'après Botan, faut y'aller tout en finesse. A se demander pourquoi elle me colle cette mission sur les bras. Est-ce que j'ai l'air de faire dans la dentelle ? »

Kurama rit. Et Hieï se détendit un peu. Mais aussitôt, le visage de son ami redevint sérieux.

« Tu vas revenir, Hieï ?

-Pourquoi tu me demandes ça ? T'as pas confiance en mes capacités ou quoi ?

-Non, juste un mauvais feeling. Sans doute cet orage qui me fait cet effet là. »

Il faisait un temps d'enfer, c'était le mot. Les éclairs déchiraient le ciel toutes les dix secondes, illuminant une ville triste qui retombait automatiquement dans les ténèbres. Le vent était violent, bruyant et froid.

Mais chez Kurama, il faisait chaud et doux. Et Hieï s'y sentait bien.

Il regarda le yohko, il le trouvait si beau avec ses cheveux rouges et ses yeux vert émeraude. Et cette impression de tendresse qui se dégageait de lui. Et il était si grand. Hieï complexait sur sa taille pour la première fois de sa vie. Il avait certes grandi un peu mais Kurama avait toujours une bonne demi-tête de plus que lui.

« Tu n'as plus faim ?

-Hein ?

-Je te demandais si tu avais encore faim. Sinon je débarrasse.

-Ne compte surtout pas là-dessus ! Je finis les plats ! Tous les plats ! »

Kurama se mit à rire. Et Hieï s'étrangla avec son morceau de viande. Il était encore plus beau, plus attirant quand il riait.

« Tu fais des réserves ? T'en fais pas, j'te promets de te cuisiner un bon gueuleton à ton retour.

-Ca, j'oublierais pas. »

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Mais il n'y avait pas eu droit. Ce dîner, ça avait été pour Kurama un moyen de le faire revenir. Comme s'il pensait qu'il fallait un appât pour que Hieï revienne le voir.

Et juste à ce moment :

« Qu'est-ce que tu manges au petit déjeuner ? En général, je veux dire. Je ne sais pas… Tes plats préférés, c'est quoi ?

-Peu importe, chui pas difficile. Et j'adore ta cuisine, tu le sais bien.

-Ah…

-Enfin, non, tu le sais pas. Bah, oublies ça. »

Oublier ? Certainement pas. Kurama venait de recevoir la première clé qui conduisait à ses souvenirs avec Hieï.

« Il aime ma cuisine. Ca veut dire que j'ai déjà cuisiné pour lui. Assez souvent d'après ce que je déduis de ces paroles. Mais… mais est-ce qu'il aimera toujours ? Je ne sais pas du tout si ce que je prépare est toujours bon. Si ce n'est pas comme avant. »

Il fut rassuré le lendemain en voyant Hieï manger de très bon appétit. Il en était à se demander où il pouvait stocker tout ça quand Hieï le questionna :

« Qu'est-ce qu'y a ? Pourquoi tu te marres ?

-Rien… Je me demandais comment tu pouvais manger autant.

-Manges…, commença Hieï en maugréant.

-… tu sais pas qui te mangera. »

Ils éclatèrent de rire. Kurama observa le changement sur le visage de Hieï, il avait perdu de la dureté. Ca ne dura qu'une seconde.

« Tu vas à la fac ? J't'accompagne ?

-Si tu veux.

-Je serais dans le coin si t'as un problème.

-Merci mais je veux pas te monopoliser.

-J'ai rien à faire. Je serais dans un arbre en train de pioncer. Tu m'appelles si y'a besoin, ok ?

-D'accord. »

Kurama était un peu gêné. Il se sentait tellement bien quand Hieï était dans les parages. Il n'avait pas envie que ce dernier s'éloigne. Mais Hieï ne pouvait quand même pas passer son temps à le surveiller. Il avait certainement mieux à faire.

Hieï s'arrêta à l'entrée de la faculté.

« Bon, à plus tard.

-A toute à l'heure, répondit Kurama, sentant déjà la crainte s'introduire dans son cœur. »

Hieï fit demi tour puis revint brusquement vers lui.

« …Merci pour le p'tit dèj.

-Ah, euh, de rien. »

Puis Hieï disparut rapidement.

« Pourquoi il me remercie pour le repas ? J'ai comme l'impression que c'est pas quelque chose qu'il fait habituellement. Pourquoi il avait l'air de tellement tenir à me le dire ? »

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« Ca, j'oublierais pas.

-Oh, je m'en doute. J'me demande si ton estomac n'a pas une mémoire parfois.

-Hé, c'est quoi cette remarque ? Dis tout de suite que je suis un goinfre !

-Ah, c'est sûr qu'il vaut mieux t'avoir en photo… »

Kurama se reçut une serviette de table sur la figure, l'empêchant de finir sa phrase.

L'ambiance était si agréable. Hieï était incroyablement détendu, il avait même souri plusieurs fois.

Le jaganshi sentait que c'était pour ce soir. Mais il se trompait. Kurama n'avait rien dit, rien tenté. Et Hieï ne le pouvait pas. A certains moments, il était sur que Kurama éprouvait la même chose que lui, puis à d'autres, il pensait qu'il se faisait des idées. Il ne pouvait avouer son amour si ce n'était pas réciproque. Alors, il attendait.

Il passa une mauvaise nuit, dormant par interruption, se réveillant souvent. Il s'était alors concentré sur la respiration de Kurama mais au lieu de l'aider à trouver le sommeil, celle-ci ne fit que le faire ruminer davantage.

Il faisait à peine jour quand il s'était levé. Kurama dormait encore et Hieï luttait contre l'envie de lui caresser les cheveux, de l'embrasser doucement avant de partir.

Il était prêt à sauter par la fenêtre quand il s'était senti attrapé et ramené à l'intérieur.

« Tu t'en vas ? Déjà ?

-…Ouais, faut que j'y aille, répondit-il en sentant les mains de Kurama sur ses épaules.

-… Je… il faut que je te dise un truc, un truc super important. Enfin, pour moi. »

Hieï avait attendu, patiemment, que le yohko se décide. Mais le rythme de son cœur s'était sensiblement accéléré. Et sa tête lui hurlait qu'il se trompait mais son cœur voulait y croire.

« Hieï… je… je t'aime. Je t'aime vraiment. Pas comme un ami, enfin, pas seulement. Je… »

Le démon s'était levé sur la pointe des pieds et avait embrassé Kurama tout en glissant une main dans ses cheveux. Un baiser léger, timide. Le regard de Kurama s'était illuminé.

« Je t'aime…, murmura à nouveau le yohko.

-Je…Je… » Les mots n'arrivaient pas à sortir, ils restaient bloqués.

« Fais comme si je te l'avais dit, j'y arrive pas. Pas encore.

-Je comprends. »

Kurama l'avait lâché. Et Hieï s'était senti faible, abandonné, perdu.

« Je dois y aller.

-Je sais. Tu reviendras ? S'il te plait, dis-moi que tu reviendras. »

Hieï, déjà à moitié dehors, attrapa la main de Kurama, posa un baiser à l'intérieur de son poignet. Et il attira son ami pour lui voler un dernier baiser.

« Je reviendrais. Et je resterais avec toi jusqu'à ce que tu puisses plus me supporter !

-Promis ?

-C'est une promesse… Une vraie de vraie. »

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« Et je la tiendrais. »

A suivre…