Auteur: Katoru87

Rating: M

Couple: moi je sais et, pour l'instant, c'est suffisant.

Genre: UA (Univers Alternatif)

Résumé: Harry est un jeune étudiant désargenté et seul qui fait de son mieux pour survivre à Londres., une ville hors de prix. Il va jusqu'à vendre la seule chose qu'il possède vraiment: son corps.

And all that music

Chapitre 1

Je sais que ce n'est pas original comme entrée en matière, mais je me les pèle. Il fait froid et je suis pas vraiment habillé pour supporter une température pareille. En plus, j'aime pas ce quartier et cette rue encore moins. J'ai l'impression de faire tâche dans l'ambiance et le décors porno chic de Walton Street, une petite rue près d'Harrods. Ici, ça pue pas le sexe facile et la bibine bon marché. Ça sent le show érotique classe, genre Moulin Rouge, et le champagne français. Au milieu des costards Armani, planté devant une boutique de lingerie Victoria's secret (1), un jeune adulte mal fringué, presque ridicule avec ses grosses godasses peintes en vert et son jean troué aux genoux, est debout en train de geler, et ce mec c'est moi. Bref, je cadre pas et les passants « respectables » - s'ils l'étaient vraiment, ils traîneraient pas ici. Le porno chic, c'est toujours du porno, qu'on le planque sous la soie et la dentelle ou pas – me le font bien sentir. Je suis petit, ça me désespère déjà en temps normal, quand je traîne près de chez moi où on me connaît plutôt bien, mais là, c'est pire que tout. Tous ceux qui marchent baissent les yeux vers moi, me scrutent avec mépris et je me sens encore plus minuscule que d'habitude et encore moins à ma place.

Non mais qu'est-ce qu'ils s'imaginent? Que je fais ça pour le plaisir? Que je rêve chaque nuit de me faire sauter par un richard pour qui je ne suis qu'un bout de viande à bourrer et qui va me filer une miette de son pognon pour que je puisse manger? C'est mesquin, mais je sais que c'est ça qu'ils pensent. Quand on a jamais touché le fond, c'est dur de comprendre ceux qui le squattent sans pouvoir s'en sortir.

Dans la vitrine, juste derrière moi, sont exposés, sur des mannequin en plastique transparent, des dessous affriolants. Je suis sûr que si j'étais hétéro, je banderais rien qu'en voyant ça tellement c'est le genre minimaliste. Comment ils font pour ne pas tomber dans la vulgarité?

Le verre me renvoie mon reflet et j'ai presque envie de fuir sans demander mon reste. Je suis déjà pas épais de nature mais j'ai encore perdu du poids – à force de ne faire qu'un repas par jour chaque dernière semaine du mois, c'est inévitable! - et j'ai dû remettre mes vieilles bésicles puisque j'ai perdu mes verres de contact. Ils doivent traîner quelque part dans la salle de bain. Je peux deviner que j'ai les joues et le nez rouges, les cheveux décoiffés – pas que je sois bien peigné d'habitude, hein. - et l'air exact du type qui s'est paumé sur le chemin de son squat.

Je commence à fatiguer et je me rend compte que j'ai vraiment faim. J'ai plus rien dans mes placard et dans mon frigo, trois saucisses se battent contre un bout de fromage sous l'arbitrage d'une vieille bouteille de lait périmé. J'espère que mon estomac ne va pas se mettre à grogner à un moment gênant.

Je sais pas si j'ai bien fait d'accepter mais j'ai pas le choix. Je ne suis pas une pute mais c'est tout ce que je peux faire pour rehausser mes finances: en plus de mes études qui me rapportent un peu d'argent, je travaille cinq soirs sur sept dans un grand restaurant français sur Picadilly Circus et je fais quelques petits boulots au noir pour les gens de mon immeuble. Bref, j'ai pas le temps de me trouver un autre job. En général, mes différents salaires me permettent de boucler le mois, mais j'aime trop les fringues, la musique et la lecture pour me priver de tout. C'est pas raisonnable, mais je n'ai que vingt ans, c'est pas l'âge d'être raisonnable.

C'est dans le restaurant où je bosse que j'ai rencontré mon seul et unique client, Lucius Malfoy: un avocat londonien réputé a qui j'ai tapé dans l'oeil. Je me demande comment j'ai fait, surtout que je me trouve pas franchement sexy comme mec: trop maigre et trop petit, même si je suis assez fier de mes petits muscles.

Cet homme était mon seul et unique client, sauf que ce soir, c'est avec un de ses ami que j'ai rendez-vous et je l'ai, lui aussi, rencontré au restaurant. Un ami prestigieux que je n'aurais jamais pensé approcher et surtout pas comme ça. C'est lui qui a demandé mon numéro à Lucius et j'ai pas mal cogité avant de dire oui. En fait, ce qui m'a décidé c'est le fait que Lucius ne puisse pas se libérer pour moi ce mois-ci.

o0O0o

Flash-back:

Il n'y avait pas trop de monde, en général, en semaine, c'était plutôt calme. Harry servit un couple âgé et sourit d'un air affable à la femme qui le remerciait poliment, mais d'un air trop pincé pour être autre chose que forcé. Il regarda les assiettes qu'il venait de poser en salivant presque d'envie. Le mois touchait à sa fin, tout comme ses économies et il devait commencer à gratter sur les repas. Heureusement, il pouvait manger dans les cuisines avec les autres serveurs, mais l'énergie qu'il fallait dépenser était tellement importante – rien que pour être poli avec des clients que vous regarde comme si vous étiez leur larbin – que le repas ne tenait pas longtemps dans le ventre. Il s'éloigna, prêt à retourner voir le chef quand un éclair blond attira son attention, un éclair qu'il connaissait bien.

Lucius Malfoy s'installa à sa table habituelle avec son air de prince en exil coutumier. Un serveur arriva, mais il le renvoya d'un vague geste de la tête et lui désigna Harry. Le brun aurait dû s'en douter, son client refusait d'être servi par un autre que lui. Il s'approcha, son carnet à la main.

- Monsieur Malfoy, comment allez-vous ce soir?

- Très bien, Harry. Cela dit, je ne commanderai pas tout de suite, j'attends un ami.

- Je reviendrai quand il sera arrivé alors.

- C'est inutile, je suis là. Annonça une voix sensuellement grave derrière Harry.

L'étudiant se retourna, son sourire professionnellement hypocrite plaqué sur la figure. Sourire qui se fana dés qu'il vit à qui il avait à faire.

Severus Snape en personne. Grand au point qu'il devait lever la tête pour le regarder dans les yeux – mais ça, il avait l'habitude – et charismatique au possible. Le plus célèbre baryton de la scène lyrique actuelle se tenait devant lui. En plus d'être un chanteur exceptionnel, l'homme était l'héritier d'une des plus grandes familles d'Angleterre et le propriétaire des plus illustres galeries d'art d'Europe. Un parti exceptionnel. Et un homme sur lequel Harry fantasmait depuis la fin de son adolescence. Il se contenta de le fixer bêtement pendant plusieurs minutes. Ils n'avaient que treize ans d'écart, avait-il une chance?

Non. C'était même stupide de poser la question.

Il ferma enfin la bouche, réunit le peu de fierté qui lui restait encore et installa l'homme à la table de son ami. Il leur donna les menus, présentés dans une couverture en cuir rouge et attendit qu'ils fassent leur choix.

- Je vais prendre des langoustines et une caille aux truffes. Annonca Lucius Malfoy assez rapidement.

- Une salade de foie gras et du homard pour moi.

Les deux hommes lui tendirent les menus et Harry retourna à son poste. Pendant ce temps, l'avocat et le chanteur ne cessèrent de parler de lui.

- Il est vraiment beau ce petit serveur. Tu le connais bien j'ai l'impression, je t'ai entendu l'appeler par son prénom. Connais-tu son nom entier au moins?

- Harry Potter. Et je le connais mieux que tu ne crois.

- Ce qui veux dire? Demanda le riche héritier, un vibrato indésirable dans la voix.

- C'est un étudiant en violon au conservatoire. Comme il a du mal à boucler ses fins de mois, il se vend de temps en temps. Mais juste à moi.

- Comment tu le sais? Severus arborait un air presque choqué que son ami ne comprit pas, aussi, il fit comme si de rien n'était.

- Il est trop fier pour faire ça avec le premier venu. En fait, j'ai eu du mal à le convaincre. La première fois: il sortait du restaurant et tenait à peine sur ses jambes. J'ai appris qu'il avait tout simplement faim et, comme il me plaisait, je lui ai proposé de le payer en échange d'une nuit avec lui. Il a mis une bonne semaine à se décider et depuis, quand il n'arrive plus à s'en sortir, il m'appelle.

- Donnant-donnant en quelque sorte. Comment ça se fait qu'il ait tant de mal à s'en sortir?

- Je ne sais pas. Il a toujours refusé de me parler de son passé et puis, je ne suis pas son confident, juste son client. Je le baise, je le paye, chacun y trouve son compte.

Harry arriva à cet instant avec la carte des vins.

Quand il s'éloigna à nouveau, les yeux de Snape étudièrent sa silhouette un long moment. Il avait tellement entendu parler de Harry Potter que, sans même le connaître, il en était venu à le haïr – on ne contrôle pas une jalousie maladive. Pourtant, le garçon était magnifique. Petit et mince, il donnait une impression de fragilité qui, il en était certain maintenant, attirait tout le monde. Même lui, c'était indéniable. Il fallait qu'il parle à une certaine personne de ce qu'il venait d'apprendre, mais il était hors de question qu'il leur échappe plus longtemps.

Quelques jours plus tard, il demanda le numéro du jeune homme à Lucius.

o0O0o

Il fait de plus en plus froid. Je suis collé au mur de la boutique de lingerie mais ça n'empêche pas le vent d'entrer dans mes vêtements. S'il n'est pas là dans cinq minutes, célébrité ou pas, je me casse. Je sais que si je fais ça, je rate ma seule chance de pouvoir lui parler un jour pour lui dire autre chose que: « avez-vous été satisfait? » ou « désirez-vous autre chose? ». Sans oublier que je devrai attendre encore une semaine avant de toucher mon salaire et les cachets des concerts que j'ai donné ce mois-ci avec les autres musiciens du conservatoire où j'étudie. Le problème, c'est que je ne peux pas attendre aussi longtemps. Normalement, le mois prochain je n'aurais pas besoin d'aide, jouer avec l'orchestre national de Londres est pas mal lucratif, mais il va falloir tenir jusque là et ça me semble de plus en plus compromis.

J'ai faim, j'ai froid et je commence à penser qu'ils se sont foutu de ma gueule les deux bons potes du resto. C'est ridicule mais j'ai envie de chialer comme un môme. Et j'ai même pas fini de penser ça que les larmes coulent.

Je glisse le long du mur en brique et je me retrouve les fesses sur le trottoir glacé, mes bras entourant mes jambes et mes genoux sous le menton. J'aurais dû y penser plus tôt, le vent à moins de prise sur moi comme ça et je peux attendre encore cinq minutes de plus. Mais juste cinq minutes.

Putain, j'entends mon estomac grogner et c'est pas bon. Je cherche quelque chose des yeux pour me concentrer dessus. À la lumière jaunâtre des réverbères, la rue me fait l'effet d'un vaste sex-shop clandestin et je jure que j'ai pas l'esprit mal tourné. Les clients potentiels se croisent mais ne se regardent surtout pas, comme s'ils ne voulaient pas qu'on puisse les reconnaître sans leur masque de la journée. Cet endroit à un côté Cour des Miracle qui fait froid dans le dos; que des escrocs et des menteurs, des pervers en goguette et des criminels qui, à la lumière du jour, deviennent des cadres supérieurs et des citoyens modèles. Et moi, qui n'a rien à cacher, ou presque, je ne fais pas partis de ce monde. De toute façon, même le jour je ne peux pas prétendre être respectable. Pas assez de tunes pour ça.

Je ne l'entends pas arriver, et sa voix me fait sursauter.

- Je suis navré pour ce retard. J'espère ne pas vous avoir fait trop attendre.

- C'est.. pas... Pas grave!

Bordel! J'ai froid au point d'en bégayer? Je me demande si j'ai les lèvres bleus ou roses. Il m'aide à me relever et il est toujours aussi immense. Pas loin de deux mètres à mon avis. En tout cas, je lui arrive à peine au torse.

Je tremble des pieds à la tête et je sais qu'il s'en rend compte. Sa grimace est suffisamment explicite. Et pour couronner le tout, mon ventre se met à grogner si fort que je suis sûr qu'on l'a entendu jusqu'à Covent Garden. La honte!

Je baisse les yeux et j'admire les pompes que j'ai repeint l'année dernière. D'ailleurs, la peinture commence à se craqueler et à découvrir le cuir noir en dessous. J'entoure mon ventre avec mes bras comme si ça pouvait le faire taire et je fais un pas en arrière. J'ai pas envie de le voir se foutre de moi. Effectivement, il se met à rire et j'ai envie de me barrer vite et bien.

T'as jamais eu faim connard!

- Pardon. Je sais que ce n'est pas drôle, mais vous êtes adorable quand vous rougissez.

Il se fout de moi? Je rougis pas en plus.

C'est pas vrai.

J'ai pas le temps de me défendre qu'il me tire dans ses bras et me fait partager la chaleur de son manteau. Il me presse contre lui et l'odeur de son eau de toilette emplie mes narines. Il sent bon. Et il est chaud. Je suis bien là, j'ai pas envie de bouger.

Mais le client est roi et il le sait parfaitement le bougre. Je me sens soulevé et installé dans un taxi, mais pas sur la banquette, directement sur les genoux de Snape. Quand est-ce qu'il l'a appelé cette bagnole? Comment il a fait? La force de l'habitude sans doute. Et puis, en ce qui me concerne moi et mon séjour sur ses cuisses – je suis encore habillé et lui aussi, je précise – je suis le genre maniable à cause de ma carrure de crevette. Me soulever n'a dû lui demander aucun effort.

Je pose ma tête sur son épaule et je somnole. Faut que je prenne des forces, parce-que ce qui m'attend va me pomper les dernières traces d'énergie qu'il me reste. Au moins, demain, je pourrai me payer le luxe d'un copieux petit-déjeuner.

Plusieurs minutes s'écoulent. Il ne dit rien, se contentant de me serrer contre lui pendant que je me laisse un peu aller. Ça fait si longtemps que je n'en ai pas eu l'occasion. On doit faire un drôle de tableau tous les deux: lui, l'homme qui ne peut pas sortir sans être assailli par des mélomanes ou des amateurs d'art de premier ordre, et moi, l'étudiant orphelin, sans un rond en poche que personne ne voit. Mais je jure que dans dix ans, je serai aussi connu que lui.

En attendant la célébrité, j'observe le paysage défiler au travers des vitres d'un taxi. Les néons se succèdent aux néons, et j'ai l'impression d'avancer dans un décors de bande dessinée. Je distingue vaguement les silhouettes des passants, j'en remarque qui me ressemblent, qui ont l'air aussi paumés que je le suis parfois, mais ça passe trop vite. Quand la voiture s'immobilise, je dors presque et je remarque à peine que je suis de nouveau sur mes pieds et que le vent recommence à me frapper. Je reviens à moi en sentant une exquise odeur de bouffe et mon estomac gronde une nouvelle fois. Comme s'il m'avait pas assez foutu la honte pour ce soir.

Contrairement à ce que je pensais, on est pas devant un hôtel, mais devant un petit restaurant qui m'a l'air tout à fait sympathique et dans lequel Snape entre sans hésitation. Je le suis. L'intérieur est chaleureux, familial même et je me sens à l'aise, même dans ces vêtements. Je m'attends presque à voir surgir Dean et Seamus, deux amis à moi qui tiennent un petit bar un peu louche à deux pas de Soho et un resto classe à Notting Hill. Cet endroit leur plairait.

- C'est un restaurant que j'aime beaucoup. Le cuisinier fait les meilleures viandes que j'ai jamais mangé et le cheesecake maison est un pur régale. Commande toute la carte si tu veux, je t'invite.

- Merci.

Qu'est-ce que je peux dire d'autre? Non seulement il m'emmène dans un endroit sympa pour manger, mais en plus il a la délicatesse de choisir un lieu où j'ai ma place et où les prix ne sont pas près à me bondir dessus. En fait, je pourrais revenir sans problème et payer moi-même mon repas – en début de mois, bien sûr. Jamais Lucius n'a eu ce type de geste. En fait, le blond se contente de venir me chercher à notre point de rendez-vous habituel et on va directement à l'hôtel. C'est pas un sentimental, ni un gentleman. De toute façon, avec moi, il n'a pas de raison de l'être.

Je commande une salade et un steak saignant sous une montagne de frites. Mon idole est un peu plus raisonnable, lui il prend des haricots. Beurk! L'a du courage!

Un silence confortable s'abat sur nous et je me laisse bercer par le murmure des conversations qui viennent des autres tables.

Sur notre droite, deux filles mangent en papotant. Je devrais pas écouter, mais c'est bidonnant de connerie! Je suis sûr qu'elles sont les responsables involontaires et bénévoles de toutes ces vacheries stupides qu'on balance sur les blondes ou les brunes peroxydées. Elles sont « rafraîchissantes » comme on dit et mon compagnon pense de même. Il se planque derrière sa serviette, le lâche.

- Alors Harry, puis-je savoir ce que vous faites dans la vie si ce n'est pas indiscret? Il a repris son sérieux drôlement vite.

Je savais que ça pouvait pas durer éternellement. Mais bon, je peux lui répondre, c'est pas personnel comme question. Et puis, tant qu'il ne me demande pas pourquoi je fais ça...

- Je suis étudiant au conservatoire. En violon.

- Tu es donc dans le monde de la musique. Ça explique pourquoi tu as eu l'air si surpris en me voyant.

- Je ne rencontre pas une star tous les jours. Je vous admire depuis mon adolescence et on ne fait pas parti du même monde. Comment aurais-je pu croire qu'un jour je vous rencontrerai et que je mangerai avec vous?

- Tu travailles dans un très grand restaurant, tu as déjà dû rencontrer quelques personnalités. En tout cas, je suis flatté par ce que tu viens de dire. D'habitude, mes admirateurs sont plus vieux que moi et loin d'être aussi séduisant.

Je rougis. Encore!

Et lui se marre. Encore!

Les plats arrivent et on commence à manger. J'arrive à rester civilisé et à ne pas me jeter sur mon assiette, un exploit. Je sens mon ventre se calmer et ça fait du bien. On parle d'un peu tout, surtout d'archéologie en fait. Il apprécie beaucoup l'antiquité greco-romaine, moi, je préfère l'Egypte ancienne, du coup, on démarre un débat passionné pour savoir laquelle de ces civilisations était la plus brillante.

J'aime aller au British Museum. Déjà, parce-que l'entrée est gratuite, ensuite, parce-que je peux m'y perdre dans le passé sans penser à mon présent et quelque part, ça me réconforte. Je me sens presque puissant au milieu de tout cet or écaillé et de tout ce bois craqué. Ils sont tombés mais moi je tiens bon. J'ai des problèmes financiers, mais j'arrive toujours à m'en sortir et je suis fier de n'avoir aucune dette. Je n'ai pas réussi grand chose pour l'instant, mais j'ai survécu quand les Dursley m'ont foutu à la porte, je me suis relevé et j'ai continué mon bonhomme de chemin. Je marche sur une corde, mais elle est stable et j'avance sans regarder en bas.

Avec tout ça, notre repas se termine. Il se lève et tend une main fine vers moi. Cette fois, c'est à moi de passer à la casserole et d'être servi sous un Himalaya de haricots verts.

On sort du restaurant et je n'ai plus froid.

Dans le taxi qui nous amène à l'hôtel, je voyage sur ses genoux, mais cette fois, je le remercie comme il se doit.

À suivre...

(1): Il n'y a pas de boutique Victoria's secret en Europe, c'est une marque purement américaine (même si très inspirée par les idées de la prêtresse française de la lingerie chic, Chantal Thomas) et qui semble décidé à le rester. Mais j'en avais besoin pour mon histoire alors on va dire que le propriétaire de la marque s'est ouvert au monde.