Vingt ans après

Ecrit par Akari (alias Florian) - Traduit par Cybèle Adam

Disclaimer:

Les personnages n'appartiennent ni à l'auteur de cette fic ni à la traductrice
mais, comme chacun sait, à Mrs J.K. Rowling.
Bien entendu, cette histoire ne rapporte pas le moindre centime à Akari ni à Cybèle.

° ° °

Notes de la traductrice:

Cette histoire fait suite à "B.A.L.L.",
donc la logique voudrait que vous lisiez "B.A.L.L." d'abord.
Toutefois, vous êtes évidemment libres de faire comme bon vous semble !

Comme les autres fics que j'ai traduites précédemment,
la version originale (italienne) de cette histoire a été publiée sur
Akari's World, le site de l'auteur.
Titre original:
Vent'anni dopo

Lady Penny et ses cinq maris sont des personnages créés par Akari pour "B.A.L.L.".
Si vous souhaitez les faire apparaître dans une de vos propres histoires,
merci de lui demander la permission par mon intermédiaire.

° ° °

Dédicace:

Cette nouvelle traduction est dédiée à toutes les personnes
qui ont suivi et commenté fidèlement les autres.

Je suis si contente de vous retrouver !

°
° ° °

Chapitre 1

"Qu'est-ce que tu as fait, cette fois ?"

Harry s'agenouilla devant la niche et caressa affectueusement la tête du gros chien noir qui aboyait joyeusement.

Depuis qu'il était retourné à Poudlard après les vacances de Noël, le professeur Dumbledore lui avait permis de se rendre tous les mois, par Portoloin, à la villa écossaise qui servait de refuge à Sirius. Après ce qui s'était passé en décembre, Snape avait catégoriquement refusé de revoir Black, et Dumbledore avait donc permis à Harry de s'absenter du château de Poudlard pour quelques heures par mois, à l'insu de presque tout le monde, pour apporter à Lupin la potion Tue-Loup dont il avait besoin. Le directeur avait confié le Portoloin à Snape et, quand le jour fixé arrivait, Harry se dirigeait vers les cachots en prétextant une retenue ou des cours de rattrapage, quittant ensuite l'école dans le plus grand secret avec le flacon de potion précédemment préparé par ce professeur qu'il détestait. Il craignait toujours que celui-ci détruise le portail pour l'empêcher de revenir, mais son respect pour Dumbledore, l'obéissance qu'il lui devait et, peut-être plus encore, la crainte d'une réaction rien moins qu'agréable de la part de Lupin empêchaient le professeur de mettre à exécution ce projet si tentant.

Ce soir-là, Harry avait de nouveau rejoint sa nouvelle famille dans la maison de Lady Peneloppe Dumbledore, affectueusement surnommée Lady Penny, mais, quand il avait vu que Remus était seul pour l'accueillir, il avait compris que quelqu'un avait dépassé les bornes... une fois de plus.

"Il est dans la niche du jardin ?" avait demandé l'adolescent, après avoir salué affectueusement son ancien professeur.

"Je me demande s'il finira par devenir un peu plus responsable..." avait répondu Remus en secouant la tête d'un air résigné. "Va donc le voir pendant que je m'occupe de la potion."

"Alors, qu'est-ce que tu as fait pour mettre Remus en colère, cette fois-ci ?"

Harry continua à caresser le poil luisant de Padfoot, lui grattant la tête et les oreilles jusqu'à ce que sa main rencontre un objet froid au niveau du cou de l'animal.

Un collier.

Harry remarqua aussi une petite plaque blanche, sans aucune inscription, qu'il effleura distraitement du doigt. A ce moment, la plaque s'éclaira et, à la grande surprise du garçon, des traits de fumée apparurent, s'entrelaçant peu à peu pour former quelques mots bien lisibles:

Padfoot. Appartient à Remus J. Lupin.

"Ça sert à l'empêcher de reprendre son apparence humaine."

Harry lâcha la plaque en sursautant et se tourna dans la direction d'où provenait la voix: Remus arrivait en souriant, les bras chargés d'une sorte de boule de tissu noir qu'il posa doucement par terre quand il s'agenouilla devant la niche.

Dès qu'il l'avait aperçu, Padfoot s'était mis à remuer la queue d'un air joyeux, et Remus le prit dans ses bras, caressant longuement son pelage soyeux.

"C'est ta façon de demander pardon, Sirius ?"

Remus posa un léger baiser sur la tête du chien puis se releva, imité par Harry, et détacha le collier. Padfoot poussa un aboiement joyeux, puis l'animal se changea en homme et Sirius entoura d'un bras les épaules de Harry, qu'il étreignit brièvement en guise de salut.

"J'étais impatient de te revoir. Tout va bien ?"

"Ça irait encore mieux si je ne m'inquiétais pas toujours de ce que tu fabriques..."

"Ça ne sert à rien de le lui répéter, il ne changera jamais..."

Remus se baissa pour ramasser la boule de tissu et, quand il la déplia, Harry vit qu'il s'agissait d'un manteau, que l'ancien professeur passa autour des épaules de Sirius et ferma sur le devant après l'en avoir enveloppé entièrement.

"Tu avais froid ?"

Sirius secoua la tête, puis donna à son compagnon un petit baiser sur le bout du nez.

"Le collier que tu m'as offert me tient parfaitement chaud aussi..."

Harry leva les yeux aux ciel, pensant que même des adolescents amoureux pour la première fois ne pourraient pas avoir l'air aussi niais, et attendit patiemment qu'ils terminent leurs effusions.

"Entrez, je vais vous préparer une tasse de thé", dit ensuite Remus.

Parrain et filleul le suivirent bien volontiers à l'intérieur de la maison.

"Qu'est-ce qu'il a fait pour que tu te fâches, aujourd'hui ?" demanda Harry, et Remus secoua la tête d'un air affligé.

"A ton avis ? Il s'est encore disputé avec Pierre. Je les ai entendus s'invectiver et, quand je suis arrivé dans le hall, j'ai vu Sirius qui menaçait Allard avec sa baguette transformée en fourche. Pierre est passé d'un cadre à l'autre pour s'enfuir et Sirius l'a poursuivi dans toute la maison. Toute cette agitation a gagné Lady Penny, qui a déclenché des pièges un peu partout. Toute l'aile est a été détruite, et je viens seulement de finir de réparer les dégâts."

"Ce type n'arrête pas de t'importuner, Moony ! Je ne supporte pas ça, tu le sais bien !"

"Sirius, c'est un tableau ! Qu'est-ce que tu crois qu'il pourrait me faire ?"

"Il te regarde ! Et il se serait même introduit dans notre chambre si on y avait laissé un cadre !"

"Si Sirius s'est retrouvé dans la niche, qu'est-ce qui est arrivé à Pierre ?" demanda Harry, inquiet parce qu'il imaginait déjà la réponse.

"Il est au grenier, accroché la tête en bas, et il y restera un petit moment. Lady Penny, elle, s'est volontairement enfermée dans ses appartements du troisième étage", expliqua Remus avec un sourire, et un frisson parcourut le dos de Harry tout comme celui de Sirius.

"Il est effrayant, quand il est comme ça..." murmura l'adolescent à l'oreille de son parrain quand Lupin se fut éloigné pour préparer le thé. "Pourquoi est-ce que tu continues à le mettre en colère ?"

"Il a toujours été effrayant", précisa l'homme avec un clin d'oeil. "Mais c'est aussi pour ça que je l'aime. Un jour, je me suis disputé avec ton père, parce qu'on n'était pas d'accord sur le meilleur endroit où aller pour une sortie à quatre. Remus et Lily nous ont enfermés dans la salle de bain et ils sont sortis sans nous... Ta mère aussi était effrayante, tu sais ? Une autre fois, j'avais emprunté la cape d'invisibilité de James pour suivre Moony à la bibliothèque et le protéger d'une fichue fille qui avait des vues sur lui. Il m'a découvert et il a cru que je ne lui faisais pas confiance, alors il a arrangé un double rendez-vous avec cette fille et une de ses insupportables amies, puis il s'est défilé au dernier moment et m'a laissé aux prises avec les deux harpies. Je n'ai jamais eu autant de mal à repousser les avances de quelqu'un ! Mais il faut dire qu'après il a su se faire pardonner... Il sait toujours se faire pardonner...", ajouta-t-il ensuite en souriant, l'air rêveur.

Harry pencha la tête de côté, fixant sur lui un regard perplexe. Sirius se reprit immédiatement et toussota avec embarras.

"Au fait, Harry", reprit Sirius, "il y a un service que je voudrais te demander avant que Remus revienne."

"Sirius, je t'aime beaucoup, mais je ne t'aiderai pas si je risque de me retrouver dans la niche avec toi !"

"Mais non, ne t'inquiète pas !" répondit l'homme en riant. "Je voudrais juste que tu viennes encore ici samedi prochain."

"Samedi prochain ? Pourquoi ? Ah, attends... Le week-end prochain, on a la sortie à Préaulard."

"Je sais. Votre directeur l'a organisée exprès."

"Hein ? Qu'est-ce que tu veux dire ?"

"J'ai besoin de toi pour toute la journée de samedi alors, pour que tu puisses partir sans éveiller les soupçons, Dumbledore a fixé la sortie à ce week-end. Comme ça les élèves de ton année seront dehors et penseront que tu es à Poudlard..."

"Alors c'est quelque chose qui a à voir avec le professeur Dumbledore ? Ce n'est pas Voldemort qui..."

"Non, Harry, ne t'inquiète pas, ce n'est rien de grave. Dumbledore connaît mon projet et m'aide simplement à le réaliser. D'ailleurs, il a aussi invité Remus à rencontrer un célèbre professeur indien de Défense contre les Forces du Mal. C'est un vieil ami du directeur. Il est en vacances en Angleterre, et Dumbledore en a profité pour m'aider à éloigner Remus ce jour-là. Au début, il n'avait pas l'intention d'y aller, mais le directeur l'a convaincu en lui promettant qu'il serait rentré en fin d'après-midi."

"Attends, Sirius, cette histoire ne me plaît pas ! Tu veux sûrement faire quelque chose en cachette, et je parie que ça finira mal..."

"Je veux juste que tu m'accompagnes quelque part..."

"Tu es fou ? Tu ne peux pas sortir d'ici, et je ne prendrai pas une responsabilité pareille ! Si Remus l'apprenait, ce ne serait pas seulement des niches qui nous attendraient !"

"Harry, je dois acheter une baguette et j'ai besoin de ton aide !"

"Une baguette ?" s'étonna Harry, qui cligna des yeux en direction de la taille de son parrain. "Mais celle-là..."

"Celle-là ne m'appartient pas", répondit Sirius en effleurant la baguette qui pendait à sa ceinture. "Puisque la mienne est toujours sous séquestre, j'utilise provisoirement celle de Lady Penny. Mais, comme elle n'est pas à moi, elle ne fonctionne pas bien."

"C'est une bonne raison, mais il ne me semble quand même pas que ce soit assez important pour risquer de..."'

"J'ai besoin d'une baguette à moi pour une autre raison !"

Sirius jeta un coup d'oeil en direction de la porte par laquelle Remus était sorti, puis il prit une feuille de parchemin, y écrivit rapidement quelques mots et, en deux coups de baguette, la fit voler hors de la pièce.

"C'était un message pour Moony. Je lui ai dit que tu voulais dire bonjour à Lady Penny et qu'on est donc montés au troisième", expliqua Sirius tout en entraînant son filleul dans l'escalier, le tirant par une manche de sa robe. "Voilà, ici, on pourra parler tranquillement", ajouta-t-il après être entré dans la chambre de Harry en prenant soin de refermer la porte derrière eux.

"Pourquoi toutes ces cachotteries ? Tu ne peux pas te contenter de dire à Remus que tu te sentirais plus en sécurité si tu avais ta propre baguette ? Il trouverait sûrement un moyen de t'aider."

"Il ne faut pas qu'il sache. Pas avant samedi, en tout cas."

"Pourquoi ? Tu me caches quelque chose ?"

L'adolescent se laissa tomber sur son lit, attendant de connaître les réelles intentions de son parrain.

"Si je dois risquer d'être pendu la tête en bas dans le grenier, je voudrais au moins savoir pourquoi !"

Sirius baissa les yeux, et Harry aurait juré que ses joues avaient légèrement rosi.

"Je veux demander à Remus de m'épouser."

L'adolescent resta bouche bée pendant quelques secondes et Sirius releva timidement la tête pour voir quel effet avait produit ses paroles.

"T'é... t'épouser ?"

"Ça ne te dérange pas, n'est-ce pas ? C'est-à-dire... Après l'histoire du BALL à Noël, je pensais que tu étais content que Remus et moi soyons ensemble, alors..."

"Mais je suis content !" l'interrompit précipitamment Harry en se relevant. "C'est juste que je ne pensais pas que vous pouviez vous marier. Après tout, vous êtes deux hommes, et ce genre de mariage n'est pas permis ici alors, à moins que vous alliez aux Pays-Bas, en Belgique ou en Espagne... C'est ce que vous avez l'intention de faire ?"

"Hein ? Mais non, qu'est-ce que tu racontes ? Je veux me marier avec lui selon le rite du monde magique."

"Le rite du monde magique ?"

Sirius prit une chaise et invita Harry à retourner s'asseoir sur le lit.

"C'est ça. Tu vois, de nos jours, les sorciers vivent en contact étroit avec les Moldus et leur civilisation, alors on se marie selon leurs rites pour que les mariages soient légaux chez eux comme chez nous. Mais il existe une cérémonie spéciale pour les sorciers, qui peut être célébrée par un personnage important du monde magique, comme le Ministre de la magie ou le directeur d'une école. C'est l'échange des baguettes. Tu sais qu'une baguette est quelque chose de très personnel et qu'il n'y en a qu'un seul type qui puisse s'adapter au caractère de chacun. Quand deux personnes décident d'échanger leurs baguettes dans cette cérémonie, ça signifie qu'elles veulent confier une partie d'elles-mêmes à l'autre. Et, si chaque baguette accepte son nouveau propriétaire, les deux personnes sont unies par le mariage. C'est un rite qui n'a de valeur que dans notre monde, évidemment - c'est pour ça qu'il est devenu si rare, surtout à cause des mariages mixtes. Il y avait bien quelques familles d'irréductibles, comme la mienne, qui détestaient tout ce qui venait des Moldus et préféraient s'en tenir au rite magique... Mais comme, dans ce genre de familles, les mariages étaient souvent motivés par l'intérêt plutôt que par l'amour, les baguettes refusaient les échanges et les cérémonies ne pouvaient pas se conclure. Donc cette forme de mariage est tombé en désuétude, mais je trouve qu'elle est parfaite pour Remus et moi. J'en ai parlé à Dumbledore et il s'est montré très enthousiaste. C'est pour ça qu'il s'est donné tant de mal pour m'aider. Mais je ne peux pas faire ma demande à Remus si je n'ai pas de baguette bien à moi. Tu comprends, maintenant, pourquoi je t'ai demandé de m'accompagner, Harry ?"

"Ben... en fait... je ne sais pas quoi dire. Je n'imaginais pas qu'il pouvait exister une cérémonie aussi belle pour se lier à quelqu'un. A quelle heure je dois arriver samedi ?"

Un sourire ému apparut sur les lèvres du garçon, et Sirius bondit sur ses pieds, incapable de cacher à quel point il était heureux.

"Alors tu es d'accord ? Je veux dire, ça ne te dérange pas qu'on se marie ? Je sais que tu es content que je sois avec Remus mais je ne savais pas ce que tu penserais de mon idée, parce que c'est évident qu'avoir deux parents du même sexe n'est pas courant, et je me disais que, le premier enthousiasme passé, tu aurais pu commencer à trouver ça embarrassant..."

"SIRIUS !"

Harry attrapa les poignets de son parrain et le fit taire d'un regard décidé.

"Ron, Hermione et moi, on a tout fait pour que tu tombes amoureux du professeur Lupin. Et maintenant tu voudrais que ton idée de l'épouser ne me plaise pas ? Mais tu aurais même dû le faire plus tôt !"

Sirius sourit, et son filleul remarqua qu'il semblait encore plus gêné qu'avant.

"C'est vrai, mais je tenais à faire ma demande samedi. Ce jour-là, ça fera exactement vingt ans qu'on est ensemble."

Harry ne répondit pas mais lâcha les poignets de Sirius, qui se retourna pour s'approcher de la fenêtre, posant une main sur la vitre.

"Bon, évidemment, on n'est pas restés ensemble pendant vingt ans... Malheureusement. Mais, samedi prochain, ça fera exactement vingt ans qu'on s'est embrassés pour la première fois. C'est important que je le lui demande ce jour-là."

Harry sourit et s'apprêta à dire quelque chose, mais Sirius baissa la tête, les poings serrés.

"Est-ce qu'il acceptera ?"

L'adolescent ne comprit pas tout de suite. Puis il se précipita vers son parrain, qu'il força à le regarder dans les yeux.

"Qu'est-ce que c'est que cette idée ? Comment tu peux croire que Remus pourrait ne pas accepter de t'épouser après tout ce que vous avez vécu ?"

"C'est justement pour ça", répondit Sirius, qui tourna de nouveau les yeux vers la fenêtre. "Tu crois que c'est une bonne idée de lui demander de se lier à un assassin présumé ? Tu ne penses pas que ce n'est pas juste de lui faire partager l'incertitude de mon avenir après tout ce qu'il a déjà subi ? Je ne veux pas qu'il soit de nouveau malheureux par ma faute..."

"Je pense que le professeur Lupin est assez grand pour décider lui-même. Et puis, s'il est resté avec toi après ton évasion, c'est qu'il t'aime et qu'il accepte de partager ta vie quoi qu'il arrive, non ? Et c'est pas vous qui m'avez dit que vous ne vouliez plus accepter de souffrir à cause de Fudge et de Voldemort ? Je n'ai jamais vu Remus plus heureux que maintenant depuis que je le connais, alors comment peux-tu encore hésiter ?"

"Quand on aime trop, on ne sait jamais ce qui est le mieux. Et je l'ai déjà perdu une fois, Harry..."

"A quelle heure, samedi ?" redemanda l'adolescent en prenant la main de son parrain.

Sirius hésita encore un instant, puis son regard s'adoucit et il perdit son air mélancolique.

"Vers quatorze heures, ce sera parfait. Il faut qu'on attende que Remus soit parti."

"Je peux emmener Ron et Hermione ? Ils ont participé au BALL et je ne voudrais pas qu'ils ratent le dernier acte !"

"Bien sûr. Ils font partie de la famille aussi, dans un sens, non ?"

"Seulement... Si tu veux acheter une baguette, il faudra que tu sois un être humain, donc tu ne pourras pas sortir sous la forme de Padfoot. Tu as pensé à ce qu'on allait faire ?"

"Il a tout programmé dans les moindres détails, mon cher !"

Harry se retourna brusquement et se retrouva nez à nez avec un crâne jaunâtre qui le fit bondir intérieurement et pousser un cri étranglé.

"BWAHAHAHAHAHAHAHAHAH ! Cette fois aussi, je t'ai vraiment fait peur !"

"LADY PENNY !"

Harry posa une main sur son coeur, l'air épouvanté, mais le fantôme voleta affectueusement autour de lui pour essayer de se faire pardonner.

"Comment vas-tu, mon garçon ? Et comment va mon Sev ?"

"Votre Sev va très bien, mais moi un peu moins !" répliqua Harry en essayant de calmer le martèlement qui continuait dans sa poitrine.

"Comment se fait-il que vous soyez-là, Lady Penny ?" demanda Sirius. "Remus sait que vous avez quitté vos appartements ?"

"Bien sûr que non ! J'adore ce garçon, mais parfois il est tellement tatillon ! J'ai seulement fait exploser quelques bombes ici et là... Qu'y a-t-il de mal à s'amuser un peu ?"

Harry pensa que, comme toujours, le fantôme de la noble dame avait une bien étrange conception de l'amusement, et il comprit que seule une personne comme Remus était capable de se débrouiller pour maintenir un peu d'ordre dans une maison où se trouvaient en même temps trois individus comme Sirius Black, Peneloppe Dumbledore et Pierre Allard.

"Tu sais, moi aussi j'aiderai Sirius à réaliser son projet ! Je suis impatiente d'assister à ce mariage. Il s'est écoulé tellement de temps depuis mes dernières noces ! Je pourrais organiser la réception dans le jardin, et naturellement je n'inviterai personne qui ne sache déjà que tu es ici, Sirius, ne t'inquiète pas ! Il faut juste que je le dise à cette vieille pie de Melissa Cassidy: quand elle était en vie, elle n'arrêtait pas de répéter combien les mariages de ses trois fils avaient été somptueux, mais celui de mes deux garçons la rendra folle de jalousie, j'en suis certaine ! Et puis je dois prévenir Mrs. Brick, mon ancienne gouvernante qui était si gentille, et..."

Harry laissa Lady Penny à ses divagations et s'adressa de nouveau à Sirius, reprenant la conversation interrompue:

"Alors, comment tu feras pour qu'on ne te reconnaisse pas ?"

"Je prendrai du Polynectar. C'est une des rares potions que j'arrive à préparer correctement parce que, quand j'étais jeune, je l'utilisais souvent avec ton père pour nos blagues. Si j'avais été attentif aux cours de Potions, je pourrais préparer la Tue-Loup de Remus et on ne dépendrait pas toujours de ce maudit Snivellus... Mais oublions ça. Lady Penny m'a donné la permission d'aller au troisième étage et d'utiliser son chaudron pour la potion, comme ça Remus ne se doutera de rien."

"Fais attention: ce fantôme est très dangereux !" chuchota Harry avec un coup d'oeil suspicieux en direction d'une Lady Penny toujours absorbée par la liste interminable des amis spectres qu'elle devait absolument inviter au mariage.

Il se souvenait avec horreur des trois phases du plan BALL, qui avaient échoué lamentablement à cause de cette charmante mêle-tout.

"Ne t'inquiète pas, je vérifierai personnellement tous les ingrédients ! Je ne tiens pas du tout à me retrouver transformé en Snivellus !" le rassura Sirius en fronçant le nez d'un air dégoûté.

Harry aurait voulu lui demander en qui il comptait se transformer, mais la voix de Remus leur parvint à travers la porte, provoquant la fuite de Lady Penny - qui passa à travers le plafond -, et Sirius se tut immédiatement, indiquant clairement d'un geste qu'ils devaient considérer la discussion comme close pour ce jour-là.

°
° ° °

Notes de la traductrice:

Alors, qu'en pensez-vous ?
Akari et moi sommes impatientes de savoir !

Bien entendu, je garde mon habitude de répondre aux reviews sur mon LJ
(vous trouverez un lien direct vers la page dans ma bio, comme pour les autres fics).

A bientôt pour le chapitre 2 !