Titre : L'Ennemi

Auteur : SamaraXX

Pairings : HP/TR

Disclaimer : Tout appartient à J.K Rowling mais l'histoire est de moi et moi seule.

Rating : M

Genre : Romance, Angst

Spoilers : Les six premiers tomes.

Warnings : Slash, lemons, voyage temporel, POV Harry, langage.

Attention : Les dialogues en gras sont en fourchelang !

Note 2 : Merci à Ishtar pour sa bétalecture !

Voilà, j'ai remis la fic comme il faut à peu près, comme vous le voyez, elle s'appelle désormais "L'Ennemi", parce que l'histoire d'eternité n'a plus trop de rapport maintenant. Pour la précision, l'Ennemi est également le nom d'un poème de Charles Baudelaire :)

Bonne lecture !


5ème chapitre :

J'étais humilié. Je me sentais vraiment idiot et même sale d'avoir pu me sentir excité à la vue de Tom Riddle et Gaëa Grindelwald baisant dans la Réserve. Je ne pouvais m'empêcher de rougir à chaque fois que je rencontrais Tom ou Gaëa. Ce que j'avais initialement pris pour du respect envers Gaëa se changea rapidement en un ressentiment fort et amer. Bizarrement, je lui en voulais d'avoir cédé aux avances de Tom Riddle. Je lui en voulais de s'être soumise de cette façon si avilissante, de s'être salie dans un lieu où tout le monde pouvait entrer et d'avoir si foutrement apprécié les coups de butoir de Riddle. Un goût de bile me remontait à la gorge à chaque fois que je repensais à leurs corps se culbutant sadiquement et sans aucune retenue.

Je n'avais jamais ressenti une honte aussi forte. La haine que je ressentais envers Riddle était si forte qu'elle occultait toute pensée joyeuse. Seul Kaeso parvenait encore à me faire rire, mais ce rire si chèrement gagné s'éteignait rapidement lorsque l'image de l'étreinte de Tom et Gaëa se rappelait à mon bon souvenir. Comment avais-je pu ressentir du désir pour le meurtrier de mes parents ? Certes, il n'avait pas encore une tête de serpent albinos, mais ce n'en était pas moins un meurtrier, une pourriture sans cœur et qui projetait d'écarteler son âme. Il avait détruit ma vie, je voulais le tuer et lui faire payer ma vie de misère et pourtant, un jour, je me retrouvais seul comme un idiot à être excité par lui ? Cette idée m'était intolérable. Je ne supportais pas d'avoir pu tomber si bas, d'avoir pu laisser mes hormones parler à ma place. Ce n'était pas parce que j'étais puceau et particulièrement excité que j'avais le droit de bander sur l'image de mon pire ennemi. C'était dégradant, sale, dégoûtant. J'avais honte.

Je restais de longs moments prostré dans le dortoir des septième années, les Serpentards se firent un peu de souci mais seuls Manius et Kaeso avaient le courage de venir me voir et de me demander ce qui n'allait pas. Tiberius, lui, restait dans l'ombre. Je le contemplais parfois lorsqu'il faisait ses devoirs et je regrettais souvent qu'il n'ait pas plus confiance en moi. Mais il n'était pas ma préoccupation première. Seule la haine que j'entretenais vis à vis de Tom m'incitait à me montrer, à lui faire face, allant même jusqu'à supporter de suivre les cours à côté de lui, et de respirer l'odeur de son parfum écœurant.

XXXXXX

Une grande agitation régnait dans la salle commune des Serpentards, ce jour-là. Un peu étonné de ce remue-ménage inhabituel chez les Serpentards, je décidai de m'approcher de la foule qui s'extasiait devant le panneau d'information. J'appris que l'attrapeur des Serpentards, Léandre Ravens, s'était blessé durant un entraînement et était dans l'incapacité de reprendre le Quidditch jusqu'à la fin de l'année scolaire. Un sourire se dessina sur mes lèvres devant cette annonce : comme les autres élèves qui chahutaient, je rêvais de prendre la place de Léandre Ravens. Je ressentis tout de même un nœud à l'estomac en prenant en compte que je jouerais dans l'équipe tant haïe de mes années en tant que Gryffondor, mais rien n'était plus fort que l'appel du vol.

Je me fichais de servir ces fichus serpents, je savais à présent que tous n'étaient pas vils, bien que Tom Riddle soit sans aucun doute le sorcier le plus détestable de la planète. J'aimais beaucoup Manius et Kaeso – et même Tiberius malgré ses airs renfrognés. Ils n'étaient pas imbuvables comme ce que j'avais pu un jour le croire, ils étaient simplement des Serpentards, des êtres un peu à part. Et puis, je ne devais plus me confronter sans arrêt à mon ancienne opinion d'eux ou je ne pourrais jamais me sentir à l'aise en 1944. Voler était la plus belle chose que m'avait offert le monde sorcier, c'était ma liberté à moi, mon exutoire, le plus grand plaisir que j'avais pu expérimenté. Et si voler était un délice, la victoire l'était encore plus, et qu'importe que je fusse à Serpentard, je ferais gagner mon équipe.

Je vis que les inscriptions devaient se faire auprès du capitaine de l'équipe. Je demandai à un deuxième année qui était le capitaine et celui-ci me regarda comme si j'étais un être particulièrement arriéré, ouvrit sa bouche sur des dents jaunes et sales et me siffla au visage : "Tiberius Avery, bien sûr !" puis il se détourna avec un regard qui en disait long sur ce qu'il pensait de moi. J'haussai les épaules et lançai un regard furtif à Tiberius qui, imperméable aux incessantes questions des autres Serpentards, finissait son devoir de potion. Il paraissait si studieux qu'il était difficile de l'imaginer en tenue de Quidditch. Je soufflai en me rendant compte que convaincre Tiberius de me prendre dans son équipe ne serait pas si simple, il ne semblait pas beaucoup m'aimer.

Il fallait absolument que je me montre au meilleur de ma forme, mais cela faisait une éternité que je n'avais pas joué au Quidditch, il fallait absolument que je m'entraîne pour pouvoir passer les sélections en toute sérénité. J'aperçus Tiberius quitter la salle commune et je devinai qu'il allait sûrement rechercher le calme dans notre dortoir. J'attendis quelques secondes avant de le suivre, ne voulant pas que les autres élèves s'aperçoivent que je suivais Tiberius.

J'entrai dans mon dortoir et le vis, étalé sur son lit, la mine soucieuse. Lorsqu'il m'entendit, il leva rapidement les yeux vers moi avec un air d'espoir mais celui-ci s'effaça rapidement pour laisser place à un air irrité et sombre.

"Qu'est-ce que tu fous là ?" me demanda-t-il sèchement.

"Bah… C'est mon dortoir aussi, tu sais" répondis-je avec un petit sourire moqueur.

Il souffla et se rallongea sur son lit.

"Qu'est-ce que tu me veux ?"

"Je ne savais pas que tu étais le capitaine de l'équipe" dis-je assez abruptement.

"Qu'est-ce que ça peut te faire ?" lança Tiberius sans même me regarder.

"J'aime beaucoup le Quidditch" répondis-je posément avant de m'asseoir sur mon propre lit.

"Oh… L'amnésique aurait-il de soudains souvenirs de son passé ?"

"Tout comme la magie, le Quidditch a toujours fait partie de moi… Je me demandais simplement pourquoi personne ne m'avait dit que tu étais le capitaine…" soufflais-je, gêné malgré moi.

"Tu ne l'as peut-être pas remarqué, Potter, mais ta venue à Poudlard ne nous a pas enchantés des masses, alors personne n'a eu envie de t'en parler, tout simplement."

Je baissai les yeux, particulièrement blessé des paroles de Tiberius. Kaeso semblait bien m'aimer, lui…

"Manius et Kaeso sont sympas avec moi" répondis-je comme pour me défendre.

"Manius est gentil avec tout le monde, et Kaeso… Bah Kaeso c'est Kaeso quoi."

"C'est-à-dire ?"

"Laisse tomber, Potter, ça fait moins de deux mois que tu es là, tu ne peux pas comprendre ce que je veux dire… Alors tu veux que je t'inscrive pour les sélections ?" fit-il avec un sourire en coin.

Il s'assit sur son lit et m'observa directement dans les yeux.

"Parce que tu sais, je doute que tu sois un grand joueur de Quidditch"

"Détrompe-toi !" m'exclamai-je "Je suis même le meilleur de cette école, et je vais te le montrer : après m'avoir vu jouer tu ne pourras que me supplier de me prendre dans ton équipe"

J'avais maintenant la rage de lui montrer que j'étais doué, très doué. Je voulais voir ses yeux s'allumer de respect pour moi, et je me fis la promesse de devenir le meilleur attrapeur de Poudlard. J'avais déjà réussi cela en 1997, pourquoi serait-ce plus dur en 1944 ?

XXXXXX

Fin octobre, il ne pleuvait pas mais le vent était glacial. Le terrain de Quidditch n'était pas aussi bien éclairé qu'en pleine journée mais la luminosité était suffisante pour un premier entraînement. Je n'avais pas beaucoup de temps pour me remettre à niveau, le premier match contre Poufsouffle était en novembre et les sélections se feraient très bientôt. Je n'avais pas de temps à perdre. Je commençai par voler sur toute la surface du terrain et débordant même au-dessus de la forêt interdite. Je volais sur un vulgaire balai de l'école, une antiquité : un Astéroïde X265, un balai qui était en 1997 une très belle et rare pièce de collection. Je n'avais pas l'habitude de voler à une vitesse si basse, il freinait mal et était imprécis dans les virages. Lorsque je prenais trop d'altitude, il se mettait à trembler entre mes cuisses. C'était un vieux balai de Poudlard et cela n'avait rien à voir avec mon Eclair de Feu, mais je n'avais que ça et la sensation de voler, elle, ne changeait pas. Un bonheur sans nom envahit mon cœur et je commençai à faire des mouvements complexes dans l'air, accomplissant plusieurs figures de haut niveau dont un looping arrière renversé et une feinte de Wronsky avec remontée en flèche. Ravi de moi, j'atterris, décidant que j'en avais assez fait pour un premier entraînement, et projetant de m'entraîner avec un vif d'or le soir prochain…

J'allai récupérer mon écharpe et ma cape dans les gradins et me figeai lorsque je vis une silhouette assise près de mes affaires. Des vêtements noirs, un sourire sombre, des yeux hantés, il n'y avait pas de doute, c'était Tom Riddle. Le sentiment qui m'habitait à chaque fois que je le croisais revint en moi et je répugnai à penser qu'il ait pu me regarder voler : j'étais loin d'être aussi bon qu'en 1997. Peu importe, je refusai de me démonter, j'avançai résolument vers lui et pris mes affaires sans même le regarder.

"Très intéressante cette petite séance de vol, tu nous avais caché que tu étais si doué"

Mes joues prirent une teinte rosée, et je remerciai le ciel de lui tourner le dos à ce moment-là. Je me calmai et le regardai.

"Comme je ne savais pas que Tiberius était capitaine" dis-je, j'avais vraiment du mal à avaler la pilule. Il fallait dire que plus d'un mois s'était passé depuis mon arrivée et que j'avais eu l'espoir de croire qu'on m'avait plus ou moins accepté.

"Il l'est ?" fit Riddle, franchement surpris.

Je le regardai d'un air ahuri.

"Tu ne le savais pas ?"

Tom haussa les épaules.

"Moi et le Quidditch, ça n'a jamais été très fusionnel" répondit-il.

"Oui mais quand même !" m'exclamai-je, presque outré "C'est le capitaine de ta maison, il est dans ta classe et on peut même dire qu'il est un de tes amis, et…"

"Un ami ? Non, on ne peut pas dire cela…" fit-il.

Je gardai le silence, la petite moue qu'il arborait me rappelait celle qu'il avait eu en baisant Gaëa, et toute la haine que j'avais envers lui remonta d'un seul coup. Riddle dut remarquer mon changement d'attitude car il eut un sourire moqueur.

"Je suis venu te féliciter parce que même si je n'aime pas vraiment le Quidditch, je tiens à l'honneur de ma maison et je pense que tu es un bon joueur… J'en parlerai à Tiberius"

"Je n'ai pas besoin d'être pistonné !" sifflai-je, furieux "Et puis je croyais que vous n'étiez pas amis !"

Riddle esquissa un sourire en coin et s'en alla sans même une explication. Je le regardai longuement rentrer vers le château sous la lumière du soleil déclinant.

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'Je le hais, je le hais, je le hais !' pensai-je en essayant de m'endormir. Je me retournai dans mon lit plusieurs fois, puis, en soupirant, je me résignai à passer une nuit blanche pleine de questions et de doutes. J'écartai un petit peu mon rideau et contemplai mon dortoir silencieux. J'entendais un des garçons ronfler mais les lits de Riddle, Tiberius et Kaeso étaient silencieux. En face de mon lit, des jambes emmêlées sortaient du rideau du lit, Chris et Loïs avaient sûrement décidé de dormir ensemble. D'ailleurs, ils ne semblaient pas si endormis. Un peu honteux d'avoir découvert leurs ébats, je rabattis le rideau et les oubliai rapidement, ils avaient dû lancer un sort d'insonorisation.

J'ouvris l'autre pan du rideau de mon lit et m'apaisai grâce à la vue de la fenêtre haut sur le mur qui donnait sur le lac noir. Des petites bestioles dont je ne connaissais pas le nom me regardaient de leurs yeux globuleux. Je contemplai durant un long moment le ballet des poissons derrière la fenêtre, essayant d'oublier la douleur qui m'étreignait le cœur. Je n'avais pas eu le temps de parler à Kaeso depuis ma dernière altercation avec Tiberius : j'essayais d'éviter sa présence au maximum afin de ne pas avoir l'air de m'incruster. Je me sentais vraiment seul maintenant : Tiberius dardait sur moi des regards à la fois moqueurs et curieux, Riddle ne m'adressait plus du tout la parole, Chris et Loïs n'avaient jamais réellement fait attention à moi, et Manius et Kaeso me parlaient de temps en temps bien qu'ils fussent déconcertés par mon attitude. Déjà que j'avais été longuement désagréable avec tout le monde lorsque la honte d'avoir été excité par Tom Riddle m'avait tellement étouffée que je m'étais renfermé sur moi-même, à présent je semblais distant, presque froid. Je les comprenais mais tout se mélangeait en moi. La haine et la honte étaient encore profondément inscrites en moi, mais la discussion avortée que Riddle et moi avions eue m'avait un peu bouleversé.

Tous mes sentiments contradictoires, je l'en rendais responsable. A l'écoute de sa respiration calme et apaisée, j'avais envie de le tuer, de l'étriper, de l'éviscérer. Mais quoi ? Je ne pouvais pas le tuer comme ça, je devais déjà intégrer le Club de Slug et voir où il en était dans ses projets. Je ne savais pas moi-même pourquoi je voulais savoir cela, pourquoi je ne me contentais pas de tuer Riddle et puis basta. Mais quelque chose m'empêchait de le faire tout de suite, je voulais connaître les faiblesses mon ennemi car même si elles me seraient inutiles en 1944, elles seraient particulièrement bénéfiques dans le futur. Bien sûr, je savais que je ne pouvais pas rentrer tant que Nagini ne l'avait pas décidé, alors je me disais que j'allais peut-être devoir rester à cette époque toute ma vie, que je grandirais avec elle. Cette idée me terrorisait, il m'était impossible de vivre ainsi, j'en deviendrais fou. J'avais vraiment envie que Nagini fasse son apparition et m'emmène avec elle dans le futur parce que le passé était décidément trop bizarre mais elle ne vint pas. Evidemment.

Plusieurs heures plus tard, je trouvai enfin le sommeil en me disant qu'il y avait quand même ma grand-mère en 1944 et qu'elle n'avait pas eu une vie facile non plus.

XXXXXX

Les cheveux décoiffés, l'œil grivois, Chris se leva de son lit. Je le regardai bailler à s'en décrocher la mâchoire et se retourner vers Loïs pour l'embrasser passionnément ; celui-ci essaya de l'attirer dans son lit mais Chris eut un sourire et se dégagea.

Je me dirigeai vers le lit de Kaeso et tirai légèrement les rideaux de peur de déranger l'occupant, mais le lit était vide. Je regardai Chris et Loïs se chamailler gentiment. Je remarquai soudainement qu'il n'y avait plus que Chris, Loïs et moi dans le dortoir.

"Heu… Vous savez où est Kaeso ?" demandai-je, un peu intimidé. Je ne parlais jamais à ces deux-là.

Chris arrêta de chatouiller Loïs et me regarda légèrement surpris.

"J'imagine qu'ils sont tous dans la Grande Salle" fit-il.

"Ah, euh… merci" répondis-je.

"De rien, Harry" fit Chris d'un air un peu soucieux.

Je quittai le dortoir et me dirigeai vers la Grande Salle d'un pas rapide. Lorsque j'entrai, je vis Kaeso assis à côté de Marcia et je compris qu'il commençait sa parade amoureuse. Depuis le temps qu'il me disait être intéressé par elle. Je m'assis alors près de Manius.

"Ça va Harry ?" me demanda-t-il.

"Oui, et toi ?"

"Ça va bien…" répondit-il en haussant les épaules "Je te sers des pancakes ?"

"S'il te plaît."

Je vis du coin de l'œil Gaëa déposer un baiser sur la ligne de la mâchoire de Riddle et je me demandai comment elle faisait pour paraître si heureuse alors qu'elle se faisait violemment pilonner lorsqu'ils étaient seuls. A mes yeux, cette fille était soit folle soit sado-maso, ce qui revenait un peu au même.

"Heu… Manius ?"

"Oui ?" fit-il.

"Il faudra que je vous parle à Kaeso et toi, j'aimerais vous demander un truc."

Manius fut sûrement surpris mais n'en fit rien paraître : il me sourit chaleureusement et acquiesça.

"C'est d'accord, mais je pense que tu devras attendre midi, je crois que Kaeso va faire un tour dans le parc avant les cours."

"Pas de problème" répondis-je.

A midi, Manius et moi nous dirigeâmes vers Kaeso et Marcia qui étaient tranquillement installés sur le banc d'une cour intérieure.

"Salut, Kaeso, Marcia" fis-je en les regardant dans les yeux.

"Salut Harry" répondit Kaeso.

"Harry voudrait nous parler, tu pourrais nous laisser deux minutes Marcia, c'est pas contre toi, hein ? C'est juste que ça ne te concerne sûrement pas…" dit Manius avec un sourire d'excuse.

Marcia fit semblant d'être offensée, puis elle esquissa un sourire, déposa un baiser sur les lèvres de son petit ami et s'en alla. On s'installa sur le banc et les deux amis me regardèrent avec curiosité.

"Voilà, ne vous inquiétez pas, je veux juste vous parler et vous allez sûrement me prendre pour un idiot mais, en fait, je voulais juste vous demander si je ne vous faisais pas chier, tout simplement."

Kaeso et Manius parurent surpris.

"Quoi ?" s'écria Kaeso.

"Oui, bon je sais que ça peut paraître bizarre de demander ça comme ça, mais Tiberius m'a parlé et…"

"Oui ?"

"Disons qu'il m'a donné l'impression d'être un peu l'intrus chez les Serpentards et je me demandais, simplement, pourquoi vous m'acceptiez avec vous" dis-je les yeux baissés.

Kaeso eut un sourire amusé et passa un bras autour de mes épaules.

"Hé, Harry ! Ne me dis pas que tu déprimes ? Qu'est-ce que tu nous fais, là ? Serais-tu sentimental ?" fit-il avec un rire.

J'eus un sourire en coin.

"Non mais vous comprenez, Tiberius ne semble pas m'apprécier…"

"Oh, mais Tiberius est toujours comme ça, faut vraiment pas que tu te prennes la tête avec lui, il n'est pas quelqu'un de très sociable, un peu comme Tom… Il essayait de te faire peur, c'est tout… Personnellement, Manius et moi on t'a tout de suite beaucoup aimé mais Tiberius n'arrêtait pas de nous rabâcher que c'était bizarre que tu sois arrivé comme ça et blablabla mais nous on s'en fichait… Franchement, on te trouve super sympa même si on se demandait ce que t'avais dernièrement."

Harry haussa les épaules.

"Je ne sais pas, j'ai du mal avec Tom, Tiberius et pis c'est peut-être un peu de nostalgie"

"Les souvenirs qui reviennent ?" demanda Manius.

"Peut-être, je sais pas. Je ne me sentais pas à ma place" répondis-je sincèrement.

"T'inquiète pas Harry, t'as parfaitement ta place à Serpentard !"

Cela aurait été une insulte à mes yeux quelque temps auparavant mais ce jour-là, je le pris comme un compliment et eut un sourire rayonnant.

"Merci les mecs" fis-je.

"De rien, mais à présent finies les cachotteries et tu vas devoir être sincère ! Quand est-ce que tu comptais nous dire que tu voulais rentrer dans l'équipe de Quidditch ?" s'exclama Kaeso avec un énorme sourire.

"Qui vous l'a dit ?" demandai-je.

"Tom qui l'a dit à Tiberius qui nous l'a dit" expliqua Manius.

J'eus un léger sourire.

"Bah, ouais, c'est vrai, je veux être attrapeur"

"C'est cool, moi je suis poursuiveur !" fit Kaeso "Tu as un balai ?"

"Non, j'utilise un Astéroïde X265 de l'école."

Kaeso me lança un regard surpris puis éclata de rire.

"NON ! Tu te fous de moi ?"

"Non, non, je te jure, je n'ai que ça…" minaudai-je tristement.

"T'inquiète pas, Harry, si t'es pris je t'achète un Comète 25 ! Tu le mérites bien !"

Harry voulut répliquer mais Kaeso le coupa.

"Ce qu'un Mulciber veut, il l'a."

XXXXXX

Le balai que Kaeso m'avait prêté vibrait dans ma main : tout comme moi, il semblait pressé de décoller. C'était un Comète 25, le même balai qu'il voulait m'offrir si je réussissais à rentrer dans l'équipe. Il ne valait pas mon Eclair de Feu mais c'était bien mieux que le balai de Poudlard. Je lançai un regard à Tiberius et attendit patiemment qu'il me dise de faire ma prestation. La sélection se présentait en deux parties, la première consistait à faire des exercices de haut niveau, ces figures étaient très utiles pour un attrapeur puisqu'il était la proie principale des batteurs, la deuxième partie était une chasse au vif d'or entre tous les Serpentards qui postulaient pour devenir attrapeur.

Inutile de dire que le premier à attraper le vif d'or aurait un avantage non négligeable. En regardant les autres attrapeurs potentiels faire leurs prestations, je m'aperçus qu'ils étaient presque tous très doués mais j'avais un avantage que les autres ne possédaient pas : l'expérience. Et puis, jadis, j'avais eu un adversaire encore plus horribles que ceux-là, Draco Malfoy, et mine de rien ce sale fils à papa m'avait fait progressé malgré lui.

Tiberius siffla et ce fut à moi de me présenter au milieu du terrain. Je pouvais distinguer la curiosité dans ses yeux noirs. Essayant d'ignorer les quelques curieux qui étaient venus admirer les prestations des Serpentards, je décollai et commençai mes enchaînements de vols tous plus complexes les uns que les autres. Le balai de Kaeso était résolument meilleur que l'Astéroïde, j'étais déchaîné et mon vol s'en ressentait. Mon style n'avait rien à voir avec celui, précis et efficace, des autres candidats ; le mien était violent, fougueux et imprévisible… Mon côté Gryffondor revenait en force lorsque je volais.

J'atterris et fus un peu déçu que les spectateurs n'applaudissent pas alors qu'ils l'avaient fait pour tous les autres. Désespéré, je me tournai vers Tiberius qui paraissait choqué. Je lui lançai un regard interrogateur.

"Tu vois, je te l'avais dit, je ne suis pas si nul en Quidditch, je sais reconnaître un bon joueur quand j'en vois un" dit Riddle d'un ton suffisant en venant s'asseoir près de Tiberius dans les gradins. Celui-ci fit voler ses feuilles qu'il avait pris le soin d'annoter.

"Où est-ce que tu as appris ça ?" demanda Tiberius d'une voix d'outre-tombe sans même regarder Tom qui dardait sur Harry un regard malicieux.

"Quoi ?" fis-je, interloqué.

De quoi me parlait-il ? Où j'avais appris le vol ? A Poudlard comme tout le monde, mais comment lui dire ça ? J'étais censé être amnésique et nouveau à l'école.

"Heu… Je… J'en sais rien, je sais voler c'est tout"

Tiberius secoua la tête d'un air agacé.

"Non ! Je ne te parle pas de ça mais de tes putains de figures ! C'est quoi le truc que tu nous as fait, là ? C'était une genre de feinte, on a tous cru que tu allais t'exploser par terre pis tu t'es retrouvé là devant nous ! Merde, qui t'a appris ça ?"

Tiberius était maintenant devant moi, les yeux écarquillés, la moue implorante.

"Je ne m'en souviens pas" murmurai-je, soufflé. J'avais réussi à impressionner Tiberius ! J'aurais pu danser sur le terrain de Quidditch si Riddle n'était pas présentement en train de me regarder.

Tiberius passa une main dans ses cheveux.

"Incroyable" dit-il mais d'une voix si basse que je dus tendre l'oreille pour l'entendre "Les autres, vous pouvez partir, je suis désolé mais j'ai trouvé mon nouvel attrapeur… Bienvenue dans l'équipe, Harry !" lança-t-il avec un sourire.

Content de moi et du fait que Tiberius soit impressionné par ma prestation, je lui rendis un sourire encore plus grand et le remerciai. Lorsque je passai devant Riddle, il me lança un regard impénétrable accompagné d'un sourire en coin mais détourna les yeux lorsque Gaëa vint lui parler. Ravi d'avoir été choisi, je retournai au château, guilleret, indifférent aux exclamations jalouses des autres postulants.

"Félicitations !" fit une voix dans mon dos.

Je me retournai et vis Amelia, ma grand-mère, qui me souriait.

"Merci" répondis-je.

"Y a pas de doute, t'es vraiment un Potter" dit-elle avant de suivre ses amis qui s'en allaient faire une balade près du lac. Dans le lot, j'aperçus un blond à la cravate rouge et or, était-ce Harold Bennett ? Le beau-père de mon père ? Celui qui l'avait élevé ?

Epuisé physiquement autant que moralement, je décidai de m'occuper de cela plus tard, préférant simplement apprécier pour le moment l'immense plaisir qui m'habitait.


TO BE CONTINUED…

Beaucoup de Quidditch dans ce chapitre ! J'espère que vous avez aimé !

Bises,

Je vous aime !

SamaraXX