Disclaimer : Ce n'est pas comme si c'était prêt de changer, hein ! Sont pas à moi…

Genre : Heu… Je pense pouvoir le confirmer : fluff - POV extérieur

Note de l'auteur (vi, vi c'est moi -) : Bonne lecture !


In other words, I love you.

Une petite pièce aux rideaux à présent ouverts, dévoilant une large fenêtre creusée dans une arcade. Un jeune homme sourit doucement, un peu aveuglé par l'éclat du soleil.

Il dépose sa valise sur le lit que le soldat lui a choisi, le plus proche de la fenêtre. Il sourit, encore.

Il a eu si peur, dans la navette qui le ramenait à la planque occupée par ses compagnons ; peur que Heero ait oublié de prendre ses affaires restées dans leur ancienne chambre, peur que Heero ait préféré choisir un autre comme compagnon de chambrée, peur que tout ait changé.

Et tout avait changé.

Même si Heero lui a dit il y a quelques heures qu'il n'avait pas changé, Duo sait que c'est faux. Parce que les choses changent, constamment, qu'on le veuille ou non. Lui-même a changé en sept mois.

Mais Heero n'avait pas oublié ses affaires, pas même le poster usé qu'il avait collé au mur de chacune de ses chambres pour les égayer.

Mais Heero n'avait pas choisi un autre pour partager sa chambre. Heero l'avait attendu.

Certaines choses n'avaient pas changé.

Inspirant profondément, Duo se retourne pour faire face au soldat qui l'avait accompagné pour l'aider à monter ses affaires.

Comme s'il devait répondre à une question muette, le soldat cherche quelque chose à dire.

- J'ai choisi la chambre pour la fenêtre.

Duo sourit mais ne répond rien.

Heero se crispe légèrement, serrant les poings sans savoir que faire de ses bras. L'étreinte de leurs retrouvailles semble déjà si lointaine. Il ne l'a pas rêvée, pourtant, mais les autres sont revenus si vite dans la cuisine, pour célébrer le retour de Duo. C'était agréable, de voir tout le monde rire autour de lui. C'était agréable de pouvoir le regarder discuter avec les autres, tout simplement.

Ignorant quelque peu Heero, l'autre jeune homme commence à défaire son bagage, ôtant soigneusement chaque vêtement de la valise pour en emplir la petite armoire à côté de son lit.

Le soldat s'approche un rien, puis recule, se demandant comment attirer sur lui le regard de Duo. Il lui en veut un peu, aussi, de ne lui prêter que si peu d'attention. Depuis sept mois qu'il n'attend que lui…

Tu me fais mal.

Heero serre les poings, plus fort cette fois, juste avant de se diriger vers la porte de la chambre. Peut-être que fuir cet autre qui ne le reconnaît pas sera moins douloureux. Devra-t-il toujours se battre pour gagner le droit de le serrer dans ses bras ? En aura-t-il la force ?

Même alors qu'il est là, la poignée entre ses doigts, Duo ne semble pas se soucier de son ami. Ca fait mal, l'indifférence. C'est peut-être ce qui fait le plus mal. Ou peut-être que le pire c'est d'être incapable de sortir de cette chambre, d'être incapable de sortir de la vie de cet autre qui donne un sens à la sienne, d'être incapable de le quitter maintenant qu'il le retrouve enfin.

- Heero. Un murmure, parce que c'est toujours comme ça, parce que ça non plus, ça n'a pas changé.

Enfin.

Le soldat se tourne pour faire face à Duo, lui lançant un regard interrogateur, teinté de cette attente presque désespérée qu'il a du mal à cacher.

Duo referme sa valise d'une main, tenant un carré de plastique dans l'autre. Ca ressemble à un de ces vieux boîtiers de CD, d'avant les colonies. Il s'avance et le tend au soldat, qui le regarde d'un air incrédule.

Duo hausse légèrement les épaules dans un geste d'excuse.

- Je ne sais pas si tu arriveras à le lire, mais j'ai ramené ça pour toi.

- Merci, murmure Heero, constatant que rien n'est indiqué sur la pochette. Il l'ouvre et découvre un CD, qui lui non plus ne porte aucune inscription.

- Il n'y a qu'une chanson dessus, explique le jeune homme à la natte.

Heero parcourt la pièce pour sortir un grand sac de sous son lit. Après avoir tenté de démêler plusieurs câbles et fiches électriques, il tombe sur l'objet de sa recherche. Quelque chose qui ressemble à un lecteur de CD, en plus grand.

- C'est un adaptateur. Avec ça, on devrait pouvoir écouter la chanson sur mon portable.

Duo acquiesce d'un signe de tête ; il a un peu peur, tout à coup.

Au bout de quelques minutes, une très belle chanson envahit la pièce. C'est une chanson très lente, très douce, chantée par une belle voix de femme, pure et cristalline. Une chanson que Heero connaît déjà par cœur. Une chanson qu'il a apprise sur les lèvres de l'enfant dont il gardait le sommeil.

Fly me to the moon
And Let me play among the stars

- Je sais que tu connais cette chanson, Heero.

Un regard qui veut dire « oui ». Des yeux cobalts qui demandent « pourquoi »

Let me see what spring is like
On jupiter and mars

- Tu as veillé sur mes nuits pendant si longtemps. J'étais heureux, tu sais, de recevoir enfin ton attention. Je voulais être proche de toi ; je voulais qu'on partage quelque chose. Et tu m'as promis le monde, tu m'as promis le printemps sur Jupiter, tu te rappelles ?

La gorge trop serrée pour répondre quoi que ce soit, mais des yeux qui se brident un peu, qui disent « oui » dans un sourire gêné.

In other words, hold my hand
In other words, baby kiss me

- Et puis un jour tu as pris ma main entre tes doigts. Tu as caressé doucement ma paume en me disant que toi aussi, tu rêvais. Tu te rappelles, Heero ? Un peu plus tard tu as posé tes lèvres sur les miennes, en me demandant ce qu'il fallait faire…

Cobalt contre améthyste, parce que c'est devenu un rituel. Une caresse du regard, un baiser de très loin. Trop loin.

Fill my heart with song
Let me sing for ever more

- Tu m'as dit que ça faisait comme une chanson, quand on s'embrassait. Tu m'as dit que tu voulais m'embrasser encore et encore.

You are all I long for

- On avait le droit de ne pas savoir, Heero. On avait le droit parce qu'on était des enfants. On vivait dans un monde différent de la réalité, tu sais.

Des yeux cobalts qui fixent le sol, parce que ça fait mal de l'entendre parler au passé. Certaines choses changent, oui. Il a le droit de changer d'avis. Et pourtant les poings serrés du soldat hurlent un « mais… » qui ne franchit pas ses lèvres.

All I worship and adore

- Certains soirs, je sentais quelque chose hurler à l'intérieur.

Un soldat qui ne comprend pas, qui relève les yeux pour les plonger dans ceux d'un autre qui n'est plus vraiment un enfant, qui n'appartient plus vraiment à la lune, un autre qui semble avoir réalisé beaucoup de choses, en sept mois.

Un autre qui reprend, conscient qu'il doit expliquer.

- Je sentais quelque chose qui me faisait mal. Je te sentais toi, Heero, à l'intérieur. J'avais envie de te voir, de t'entendre me raconter des rêves pour m'endormir, de sentir tes bras autour de mes épaules, ton corps contre le mien.

In other words, please be true

- Je ne peux plus t'aimer comme un enfant, Heero. Je n'ai plus d'excuse. Je n'ai plus le droit de dire « je ne sais pas »…

In other words, I love you

- Alors pourquoi je ne peux pas arrêter de t'aimer ?

Cobalt contre améthyste, tendrement.

Un soldat qui tremble un peu, qui refuse de se sentir stupide. Il est amoureux. Il a le droit, non ?

- Si tu ne peux pas arrêter de m'aimer, est-ce que je peux t'aimer, moi aussi ?

Un sourire tendre et un peu triste, mais rempli d'espoir. Des bras qui enlacent un autre devenu « son autre ».

Des lèvres qui se cherchent et se retrouvent enfin. Une nouvelle sensation qui naît au creux de leur ventre.

Une sensation qu'ils exploreront bientôt, mais pas encore. Après tout, ils ont le temps.

Un baiser qui s'éternise et deux éclats de rires…

Comme une chanson d'amour.


FIN (J'espère que cette histoire vous aura plu !)

PS : Pour ceux que ça intéresse, la suite de Babylone n'arrivera pas bientôt. Il m'est assez difficile d'écrire cette fic pour le moment, mais ça se débloquera peut-être d'un coup, alors patience. Je suis désolée.

Réponses aux reviews 'anonymes':

didilove37 : Ah ok, je comprends mieux. Je suis contente qu'elle te plaise malgré ça. Merci pour ta review.

Hlo : Arf ! Merci pour tous ces gentils compliments. Je suis contente que tu ressentes tout ça en lisant cette fic et que tu la trouves réussie, ça me fait vraiment plaisir ! Merci pour ta gentille review, et j'espère que la fin te plaira.

Intoccabile : lool ! Merci pour ta review. (Qui sait, en priant très fort, peut-être que tu recevras un G-Boys pour Noël XD)

Littledidi11 : MDR. Je l'avais dit que je n'étais pas sadique ! Merci pour ta review !

L'ange gardien :Je suis contente que tu aimes. Ca me colle aussi un sourire crétin tiens ! lol. Merci pour ta review !