Disclaimer : pas à moi sauf Lulu, comme d'hab.
Woah, un chapitre !O.o Près de six mois que j'avais rien posté… ça tient du miracle.
Chapitre 5 : dispute
- Alphonse, je m'ennuie… je n'aime pas les vacances, je crois.
Effectivement, Alphonse avait cru le remarquer. Depuis une semaine, Lunacy traînait lamentablement dans l'appartement, ne sachant que faire pour s'occuper. Le colonel Mustang ayant dû partir pour régler certaines modalités du conflit qui menaçait de commencer au Sud, il avait offert quelques congés à sa petite secrétaire qu'il ne tenait pas à mettre en danger. Au fond de lui cependant, Roy savait cette décision motivée au contraire par la crainte que l'adolescente ne représente un quelconque danger pour son environnement. Quoi qu'il en soit, elle était désormais coincée à la maison sans rien à faire et s'ennuyait.
- Alphoooooooonse !
- Que veux-tu que j'y fasse ?
- Eh bien, parle-moi, raconte-moi des choses… C'est comment, de faire de l'alchimie ?
- Dangereux, grogna le garçon. Dis-moi, comment occupais-tu tes journées avant de me rencontrer ?
- J'attirai des passants dans des ruelles, je leur volais leur argent et j'achetais du chocolat avec. C'était très amusant, mais je ne peux plus faire ça… Je suis dans l'armée maintenant !
Un autre qu'Alphonse aurait rit, pensait qu'il s'agissait d'une plaisanterie douteuse, mais il la connaissait trop bien et savait qu'elle était absolument sérieuse.
- Alors, c'est comment l'alchimie ? insista-t-elle. Ça doit être agréable d'en faire, si temps de personnes s'y risquent. Enfin, je dis ça, mais je n'en ai jamais, jamais fait moi… j'imagine, c'est tout. Un jour, on m'a dit que c'était comme…
- ASSEZ !
Alphonse frappa du poing sur la table du salon, furieux soudain. Pourquoi revenait-elle toujours à cela ? Ne pouvait-elle donc parler d'autre chose que d'alchimie, de sa famille, de son frère, de toutes ces choses qui le blessaient ? Il avait cru qu'elle l'apaisait mais c'était tout le contraire, elle était constamment à rouvrir ses blessures, à le harceler de questions qui chaque fois faisaient remonter des souvenirs plus douloureux… Il n'en pouvait plus. Sentant son trouble, Lunacy posa une main sur son bras mais il la repoussa si violemment qu'elle tomba par terre.
- Va-t'en ! rugit-il. J'en ai assez de toi et de ta foutue curiosité ! Tu ne vaux pas mieux que les autres, tout ce qui t'intéresse c'est la mort de mon frère, c'est de savoir comment je suis redevenu humain ! Non, tu es même mille fois pire qu'eux ! Les autres aux moins étaient francs, ils me disaient directement pourquoi ils venaient, ils ne faisaient pas de manières ! Toi tu as fait semblant d'être mon amie, tu as fait comme si tu te fichais de mon passé… mais c'était tout ce qui t'intéressait en fin de compte ! Je te hais, Lunacy, je te hais ! Pars d'ici, fous le camp et ne t'approche plus jamais de moi !
Elle pleurait, il le réalisa, et aussitôt il regretta ses paroles, mais le mal était fait. Calmement, la petite adolescente aux cheveux rouges se releva et jeta un regard froid à son ami.
- Mais moi, murmura-t-elle, je ne faisais ça que pour t'aider.
Et elle partit en courrant hors de l'appartement. Alphonse se laissa tomber sur un fauteuil, plus déprimé que jamais. Encore une personne qui le quittait, encore une fois il était seul par sa propre faute…
Lunacy courut des heures dans les rues de Central. Elle était furieuse, principalement contre elle-même, mais aussi contre Alphonse. Quel imbécile ! Ne pouvait-il dont comprendre qu'il y avait autour de lui des dizaines de personnes qui ne demandaient qu'à l'aider ? Non, môssieur avait décidé de tout prendre sur lui, de se poser en héros tragique qui assume la fatalité le condamnant au malheur pour le restant de ses jours ! Il était têtu comme… comme… comme un Elric.
Elle s'arrêta de courir à cette pensée. Bien sûr, cet acharnement stupide à ne pas changer d'avis était presque génétique. On ne pouvait en vouloir à quelqu'un pour quelque chose d'ancré en lui… Du moins, c'était ce dont elle tentait de se convaincre. Malgré tout, elle n'avait pas le moindre désir de retourner à l'appartement dans l'immédiat… Avisant un bar à l'aspect sordide, elle décida que c'était l'endroit parfait pour passer le restant de la nuit.
L'intérieur du bar était au moins aussi peu attirant que l'extérieur, et celui qui s'était occupé de la décoration ne devait même jamais avoir eu l'idée qu'il faille essayer un minimum d'attirer les clients. Ces derniers n'étaient d'ailleurs guère nombreux, à peine cinq personnes toutes assises à la même table. Lunacy sourit largement, cet endroit lui plaisait diablement.
- On ne sert pas les mômes, signala alors le barman. Retourne chez tes parents, petite.
- Je ne suis pas petite, je ne suis pas une môme, répliqua la fille aux cheveux rouges. Refusez de me servir et demain vous ferez la une de la rubrique fait-divers du journal.
- T'es mignonne, mais ça marche pas.
Pas énervée pour deux sous, Lunacy fit un bon gracieux et atterri accroupie sur le comptoir sous le regard effaré du pauvre homme qu'elle attrapa par le col et auquel elle fit un grand sourire plein de dents pointues.
- T'es sûr de ça ? Je suis d'assez mauvaise humeur aujourd'hui, mais j'aimerai autant me détendre autrement qu'en refaisant la déco avec des petits bouts de ta cervelle partout sur les murs. Pigé ?
Paniqué, l'homme acquiesça vivement. Elle descendit aussitôt de son perchoir, alla s'installer à une table libre à distance respectueuse des autres clients et attendit qu'on lui serve sa grenadine à la menthe. A peine avait-elle commencé à boire qu'un des hommes à l'autre bout du bar se leva et vint vers elle, à son grand déplaisir. Allons bon, encore des soucis songea-t-elle en fixant le sol avec énervement.
- Salut, petite Lunacy. Content de voir que tu t'es libérée.
Elle releva le regard et découvrant le visage de l'homme, sourit joyeusement.
- Tonton Greed ? Ben ça pour une surprise ! T'es pas mort ?
- Si, beaucoup. Surtout ces derniers temps.
- Pardon ?
- J'ai une vie un peu agitée ces derniers temps, expliqua-t-il en montrant du doigt un des hommes à sa table, un type bizarre avec des cheveux longs et un regard inquiétant. Dis-moi, que fais-tu ici, à Central ?
- Je cherche mon… père. Et surtout, je m'occupe d'un ami. Il s'appelle Alphonse Elric, ça te dit quelque chose ? Je sais que tu connais plein de monde, et lui il a déjà rencontré des homonculi, alors comme en plus tu es dans cette ville, moi je me suis dit…
Greed grimaça, comme si elle venait de faire remonter de mauvais souvenirs.
- Tu fais remonter de mauvais souvenirs, Lunacy. Oui, je l'ai déjà rencontré… et c'est à cause de lui que je suis dans le coin. En temps normal j'aime mieux Dublith… moins de réactions des militaires quand Kimblee sort s'amuser à faire exploser des gens.
- Faire exploser des gens ? Dis, il a l'air bizarre lui. C'est un homonculus ? Il a pas un nom d'homonculus. Et qu'est-ce que tu lui veux, à Al ?
- Pas du mal, la rassura Greed aussi rapidement que possible. Au contraire, il faudrait qu'il s'éloigne de Central… Il y a des choses qui se préparent, et… elle aura besoin de lui il faut croire. Ne me demande pas pourquoi exactement, je n'ai pas d'autres informations… à part une rumeur sur la naissance d'un nouvel homonculus, du sang du grand patron.
Lunacy frémit. Oh, tout ça sentait terriblement mauvais. Si cette femme était encore dans la course – comment d'ailleurs ? Elle devrait être morte depuis longtemps – Al était en grand danger, surtout si elle avait un nouvel esclave. Lunacy ne voulait pas qu'il soit en danger, elle ne voulait pas qu'il meurt, parce qu'il était son ami.
- Alors je le convaincrais de partir… mais on devait aller à un mariage, c'est gênant ! Moi, je voulais y aller, je voulais rencontrer Winry… Mais la sécurité de Al, c'est plus important, hein ?
- Vous irez à ce mariage, t'en fais pas… pour l'instant, il faut juste partir quelques semaines. D'ailleurs, tu ferais bien de l'accompagner, cet endroit n'est pas tellement plus sur pour toi après tout.
- Comme si j'allais le laisser tomber ! La teigneuse et un homonculus en plus ? Sans moi, il sera mort dans pas longtemps. Mais où irons-nous ?
- A Dublith, avec nous, proposa Greed. On a largement la place… et puis il connaît un peu le coin si je ne me trompe pas.
Alphonse regarda son réveil. Il était trois heures du matin, Lunacy n'était toujours pas rentrée. Elle ne rentrerait plus désormais, songea-t-il. Elle devait être réellement partie, et il ne pouvait pas lui en vouloir. Elle voulait l'aider, et en échange il était odieux avec elle… quel genre d'ami était-il ? Non, vraiment, elle avait eu raison de partir, il aurait fini par la faire souffrir plus encore, et c'était ce qu'il ne voulait surtout pas.
Un grincement de porte le tira de son auto-apitoiement. Quelqu'un venait d'entrer dans l'appartement, à une heure où les gens normaux dorment encore à poing fermé. Attrapant son réveil –la seule chose à porté de main ressemblant de loin à une arme –Alphonse sortit de son lit se dirigea à pas de loup vers l'entrée et…
- Lunacy ? Pour l'amour du ciel, que fais-tu ici à une heure pareille ?
- Ben, j'y habite. Pour l'instant. Dis, Al, tu me hais vraiment ?
- Quoi ? Non ! Non, bien sur que non, j'étais juste énervé ! Je suis désolée Luna, je…
- Si je décidais de te prouver que certains homonculi sont gentils, le coupa-t-elle, tu me laisserais une chance d'essayer ? Juste une petite ?
Les choses allaient un peu vite pour le pauvre garçon. Il avait beau n'avoir pas dormit, il n'était pas totalement réveillé et mit plusieurs secondes à réaliser qu'on avait changé de sujet.
- Quoi ? Je ne sais pas, je…
- C'est oui ou c'est non.
Il y avait quelque chose d'horriblement définitif dans le ton de l'adolescente, et Alphonse comprit que l'avenir de leur amitié dépendait entièrement de sa réponse.
- Oui, Luna. Si tu décidais de me le prouver, je te laisserai essayer.
- Parfait ! s'exclama-t-elle joyeusement. Prépare tes affaires, Alphonse, on part pour Dublith. J'ai un ami à moi qui nous invite là-bas, chez lui ! On va bien s'amuser, tu verras.
- Un ami ? Mais je pensais que tu n'avais que moi…
- Ben, je pensais qu'il était mort. Cela dit tu restes mon préféré. Tu es plus mignon, plus gentil, et tu fais bien la cuisine, et tu aimes les chats.
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