Les personnages de Bleach ne sont pas à moi, mais à Tite Kubo. J'ai déjà averti dans le résumé, mais cette fic contient de gros spoilers sur les prépubs 170 à 179, si vous ne les avez pas lues ne regardez même pas la fic ! Je vous aurai prévenus ! Ceux qui ne connaissent que l'anime, ce n'est pas la peine d'essayer non plus, pour l'instant !


Momo n'a pas pleuré à nouveau quand la capitaine Unohana lui a raconté dans les détails ce qui était advenu d'Aizen. C'est elle qui le lui avait demandé, après tout. Elle s'est contentée de serrer très fort les draps dans ses poings, pour ne pas s'entailler les paumes avec les ongles.

"A-t-il parlé de moi ?" a-t-elle seulement demandé, après avoir tout écouté. Elle ne pouvait même pas voir le reste, comme si elle avait perdu sa capacité à ressentir la douleur des autres. La haute trahison, l'armée de hollows, tout ceci semblait transparent devant la souffrance insupportable qu'elle éprouvait.

La capitaine Unohana lui a répondu, le visage soucieux, qu'elle n'était pas là à ce moment. Momo n'a pas voulu la laisser partir avant de savoir qui y était.

Abarai-kun et Shirô-chan n'ont pas été faciles à convaincre. C'était le dernier sujet qu'ils auraient voulu aborder. Mais ils étaient trop heureux de la voir éveillée, de l'entendre parler, pour lui refuser quoi que ce soit. Elle a eu conscience de leur arracher ce récit contre leur gré, et elle s'est dégoûtée car maintenant qu'elle peut voir clair, elle se rend compte que c'est avec le capitaine Aizen qu'elle a appris à faire ce genre de choses.

Mais il fallait qu'elle sache. Rien d'autre ne comptait.

Il fallait qu'elle sache que le capitaine Aizen n'a jamais considéré comme son subordonné quelqu'un d'autre que le capitaine Ichimaru. Il fallait qu'elle sache qu'il a dit l'avoir tuée parce qu'elle ne pourrait plus vivre sans lui, de toute façon. Il le fallait, même si cela devait la transpercer plus sûrement que le zampakuto du capitaine Aizen à travers sa poitrine.

Elle se demande encore si c'est vrai. S'il a vraiment voulu lui offrir une belle mort. Elle aurait pu le croire, elle se souvient si bien de son odeur, de ses mains douces, de ses paroles "Je suis vraiment heureux de t'avoir eu comme subordonnée. Merci et adieu."

Mais non, ce n'est pas possible. Il a dit à Abarai-kun qu'il espérait qu'elle se ferait tuer au cours d'autres combats. Mais si vraiment il avait voulu qu'elle ne sache pas, pourquoi ne pas avoir demandé au capitaine Ichimaru ? Pourquoi l'avoir fait lui-même ? Non, le capitaine Aizen n'a jamais pensé à elle. Cela la déchire, mais il faut qu'elle l'accepte. Elle le doit aussi par devoir envers les gens qui l'aiment vraiment. Car si vraiment le capitaine Aizen lui avait préparé une jolie mort rien que pour elle, elle ne pourrait pas être vraiment sincère en remerciant Shirô-chan et Unohana-sama de l'avoir sauvée.

Elle se sent déjà suffisamment coupable envers Shirô-chan pour ne pas vouloir rajouter à ses fautes.

Alors elle essaie de se forcer, de se dire que le capitaine Aizen n'a jamais rien fait pour elle, même pas la tuer. Elle essaie de toute ses forces de transformer sa tristesse en haine, pour pouvoir survivre à cette épreuve.

Mais peut-être est-ce pour toujours au-delà de ses forces d'en vouloir au capitaine Aizen. Une peine si profonde peut-être un jour se transformer en autre chose ? Maintenant qu'elle sait que le capitaine Aizen qu'elle aimait n'a jamais existé, elle se rend compte à quel point elle aurait dû se sentir heureuse quand, désespérée, elle pleurait sa mort, quand elle avait encore un souvenir à aimer plutôt que ce vide qui l'aspire.

Tous les jours, elle regarde sa blessure, et dit à haute voix que le zampakuto du capitaine Aizen a brisé en elle suffisamment de liens pour qu'elle puisse vivre sans lui, et qu'un jour elle prouvera qu'il s'est trompé sur elle.

En attendant, elle prie pour trouver la force de haïr et de vivre.

oOo

Aizen a dit que Momo ne pouvait pas vivre sans lui. Je ne sais pas si c'est vrai. Mais je sais qu'Aizen est plus intelligent que beaucoup.