- L'AUTRE -


Précisions : Comme vous ne l'ignorez sans doute pas, Harry Potter est né de la fabuleuse imagination de J.K.Rowling.

L'idée de base de cette histoire m'est venue de la lecture des Neuf mondes, magnifique projet d'écriture de Shinia Marina et shakes kinder pinguy qui ont créé une communauté (lesneufmondes) sur LiveJournal pour mettre en ligne leur épopée. Vous les trouverez dans mes auteurs favoris, et le lien vers la communauté sur dans mon profil. Je vous engage vivement à aller les lire, personnellement, j'adore ce qu'elles font.

Mon histoire ne serait pas non plus ce qu'elle est sans les précieux conseils et relectures de Fenice, Calimera et Monsieur Alixe.

Vous vous doutez bien que dans ces conditions, on ne me laisse pas gagner d'argent avec mes petites histoires.

La présente histoire comporte 7 chapitres. Comme à l'accoutumée, ils seront régulièrement postés tous les mardi soir.


FanfictionNet, mode d'emploi : pour ceux qui débarquent, je vous indique que j'ai créé un site qui se veut un guide des plus exhaustifs du présent site. Vous y trouverez notamment la traduction de tous les règlements à respecter par les "fanfictioneurs", les trucs et astuces pour poster sans souci et profiter au mieux de votre compte, ainsi que tout ce que doivent savoir les lecteurs. Il y a aussi un lien pour me poser directement des questions techniques.

J'attends votre visite et vos commentaires sur la nouvelle mise en page ! (lien direct sur mon profil)


I : Arrivée

Il était près de neuf heures du matin, mais au lieu de déjeuner en compagnie de mes camarades je faisais un dernier tour dans l'école. Nous étions, en effet, le premier juillet, et l'année scolaire s'achevait. Avant de rentrer chez moi, je faisais un dernier tour dans mon bien-aimé Poudlard.

Je n'étais pas un forcené des études mais ce château représentait pour moi un terrain de jeu inégalé et l'endroit où j'avais mes meilleurs amis. N'allez pas croire que j'étais triste à l'idée de rentrer chez moi. J'étais heureux d'être en vacances et de retrouver mes parents et ma petite sœur que je n'avais pas vus depuis longtemps.

Mais je savais que Poudlard me manquerait. Poudlard et ses recoins, ses salles grandioses, son parc, son calamar géant et sa Forêt Interdite. Poudlard et sa Réserve emplie de livres mystérieux, son armoire à ingrédients de potions, ses souterrains pour se rendre en douce chez Honeydukes. J'aimais mes parents mais j'adorais aussi la liberté que me procuraient ces mois loin d'eux, durant l'année scolaire.

Je regardai ma montre et conclus que j'avais tout juste le temps de rejoindre la tour de Gryffondor pour récupérer mes affaires avant le départ. Pour gagner quelques minutes, je décidai de prendre un raccourci, même si ce dernier me ferait passer par une pièce que je n'aimais pas tellement. Non seulement elle était sombre, mais j'étais toujours mal à l'aise, quand je la traversais. J'avais le sentiment qu'une forte magie y était à l'oeuvre, bien que je n'aie jamais été témoin d'une quelconque manifestation de cet ordre.

Avant d'y pénétrer, j'allumai ma baguette et m'apprêtai à traverser la salle au pas de course. Je me trouvais à peu près à mi-parcours, quand je constatai que la pièce s'éclairait peu à peu. Cela ne me dit rien qui vaille et j'accélérai l'allure. Mais avant que je ne parvienne à la sortie, la lumière devint éblouissante et je dus fermer les yeux. Je tâchai de continuer ma route à l'aveugle mais ma tête se mis à bourdonner et je trébuchai.

Je n'eus même pas le temps d'avoir peur avant de sombrer dans l'inconscience

oO§O§Oo

Je revins à moi dans la même pièce. Pendant un instant, je restai désemparé, avant que les derniers événements ne me reviennent en mémoire. Je fus soulagé de constater que j'étais toujours au même endroit, et une rapide inspection me convainquit que j'avais conservé mon intégrité physique. Un coup d'oeil à ma montre acheva de me rassurer. Mon malaise n'avait duré que quelques instants et j'avais encore le temps de me présenter à temps auprès des diligences.

Je me dépêchai donc de sortir de la pièce redevenue obscure et de regagner des couloirs plus fréquentés. J'avais adopté une allure rapide mais, quand je passais devant une fenêtre, je m'arrêtai net en jurant. La vue donnait sur le lac et je pus constater que le soleil n'était pas loin de disparaître derrière les arbres qui le bordaient. Nous étions en fin de journée ! Je pouvais me dépêcher autant que je le voulais, je n'arriverai pas à King's Cross en même temps que mes camarades.

Je regardai de nouveau ma montre et me rendis compte quelle indiquait toujours la même heure. Pour une raison ou une autre, la magie qui la faisait marcher ne remplissait plus son office.

Je pris une inspiration et me dis que ce n'était pas si grave. J'étais bon pour rentrer en Magicobus et avoir une petite discussion avec mes parents. Je devais peut-être essayer de les prévenir au plus vite : moins ils s'inquiéteraient, mieux cela se passerait pour moi. Je souris en pensant que j'allais me faire attraper pour un incident indépendant de ma volonté, alors que j'avais fait plein de bêtises durant l'année qui étaient restées impunies, faute de preuves.

Il y avait une justice, finalement, soupirai-je en arrivant à proximité du hall d'entrée. Je fus soudain pressé de trouver un professeur pour lui expliquer ma situation. Sans doute s'était-on inquiété pour moi. A moins qu'on ait cru que j'avais décidé de rentrer de mon côté, dans le cadre d'un pari ou d'une lubie comme il m'en prenait parfois. Oui, j'aurais du mal à convaincre mes parents et les profs que ce retard était parfaitement imprévu.

oO§O§Oo

Quand je déboulai dans le hall, Rusard s'y trouvait.

"Eh bien Monsieur Potter, me lança-t-il, encore à roder dans les couloirs ?"

Je lui dédiai mon plus beau sourire. Celui qui indique que je ne suis pas en faute et qu'il ne peut rien contre moi. Il déteste ça. Cela doit être frustrant pour lui de rencontrer des élèves en dehors de l'année scolaire.

"Dépêchez-vous de rejoindre vos camarades, grommela-t-il. Le dîner va bientôt être servi."

Il s'éloigna me laissant en pleine confusion. Le dîner ? Un premier juillet ? Je me retournai pour regarder le parc par la porte ouverte. L'air était humide, le soleil brumeux, les herbes jaunies. Par Merlin ! Nous n'étions pas au mois de juillet. Nous étions sans conteste en automne. Mais que m'était-il donc arrivé ?

Je tâchai de comprendre. Dans mon esprit, c'était la fin de ma cinquième année, le premier jour des vacances. Maintenant la rentrée avait eu lieu, et Rusard n'avait pas eu l'air très étonné de me voir dans le hall. J'étais donc là où j'étais supposé être.

Avais-je perdu ma mémoire et oublié mes vacances ? Que s'était-il passé pendant deux mois ? Les élèves commencèrent à passer près de moi. Certains montaient des cachots et se précipitaient dans les escaliers, d'autres, essentiellement des Serpentards, venaient des étages pour se rendre dans les cachots.

Visiblement, les derniers cours de la journée venaient de finir et chacun passait dans son dortoir pour poser son sac avant d'aller manger. Que devais-je faire ? Aller dans la Grande Salle en faisant comme si de rien n'était ? Me présenter à l'infirmerie ? Ce fut McGonagall qui me tira de mes pensées :

"Un problème, Monsieur Potter ? s'enquit-elle.

- Non, Professeur… enfin, si. Quel jour sommes-nous ? demandai-je.

- Le quinze octobre, mais…

- Et je suis en sixième année ? l'interrompis-je.

- Monsieur Potter, vous vous sentez bien ? s'inquiéta-t-elle.

- Je ne sais pas trop, avouai-je.

- Avez-vous encore eu …, elle baissa la voix, … une vision ?

- Une vision ? Non, ce serait plutôt une perte de mémoire… je…"

Je m'interrompis. J'avais l'impression qu'elle n'allait pas me croire. Au cours de l'année précédente, elle m'avait assuré que j'étais l'élève le plus imaginatif de sa carrière quand il s'agissait d'inventer des excuses pour justifier un devoir en retard, si l'on exceptait mon père et Sirius Black. Dans sa bouche ce n'était pas un compliment, bien que j'aie été très fier de cet hommage réticent. Cependant, dans le cas présent, je craignais que ma réputation ne me desserve.

"Je sais que cela va être difficile à croire, repris-je. Mais je vous assure que ce n'est pas une farce !

- Mais je vous ai toujours cru, monsieur Potter", répondit-elle vivement.

Elle paraissait très inquiète, soudain.

"Voulez-vous me parler dans mon bureau ? proposa-t-elle.

J'acceptai, heureux de ne pas continuer à discuter dans le hall, alors que tous les autres élèves passaient à proximité pour se rendre dans le Grande Salle. J'avais l'impression qu'ils me dévisageaient avec insistance. Se demandaient-ils si une nouvelle farce de mon cru était en cours ? Ils risquaient d'en être pour leurs frais. Mais peut-être était-ce moi qui était la victime d'une blague.

La vielle prof me désigna un siège en arrivant dans la pièce où elle recevait ses élèves. Elle-même allait s'asseoir, quand je m'essuyai le front, l'énervement m'ayant donné chaud, malgré la fraîcheur de l'air. Elle interrompit son geste et resta figée dans une position ridicule, les genoux à demi pliés, le postérieur à vingt centimètres de sa chaise. Puis elle se laissa tomber en poussant une exclamation, avant de se relever d'un bond et de s'élancer vers la cheminée.

Elle y lança de la poudre de cheminette, et demanda le bureau du Professeur Dumbledore.

"Albus, s'écria-t-elle quand le barbu lui répondit, venez vite ! J'ai Monsieur Potter dans mon bureau et … Venez voir par vous-même, je n'arrive pas à y croire !

- J'arrive tout de suite, Minerva", répondit-il.

Je commençais à protester, rendu inquiet pas cette mobilisation qui n'augurait rien de bon pour moi, mais la sous-directrice m'interrompit :

"Vous êtes vous récemment regardé dans une glace ?

- Non, pas vraiment répondis-je désarçonné par le brusque changement de conversation. Je suis désolé d'être un peu débraillé, mais j'allais justement vous expliquer…"

Dumbledore entra à cet instant dans la pièce après avoir brièvement frappé.

"Que se passe-t-il, Minerva ?" demanda-t-il.

Cette dernière ne répondit pas, se contentant de me montrer du doigt. Dans un premier temps, le directeur ne réagit pas. Puis tout à coup, ses yeux s'écarquillèrent. Il ouvrit la bouche comme pour me parler, puis sembla se raviser et se dirigea à son tour vers la cheminée.

"Severus, dit-il sèchement dans le conduit. Dans le bureau de Minerva, tout de suite !"

Quand il se retourna vers moi, il me parut dur, presque menaçant. Mais dans quel pétrin m'étais-je encore fourré ? Nous restâmes silencieux, le temps que Severus Rogue arrive, un peu essoufflé à la porte du bureau. Je me demandai ce qu'il faisait à Poudlard.

"Qu'y a-t-il, Albus, demanda-t-il d'une voix agacée. Ah, Monsieur Potter est là, j'aurais dû m'en douter !

- Je ne suis pas certain que ce soit lui, répondit le directeur d'une voix tendue.

Rogue se tourna vers moi interloqué. Tout aussi stupéfait, je m'écriai :

"Vous n'êtes pas certain… mais qui voulez-vous que je sois ?

- Qui vous a offert votre Eclair de feu ? me demanda Dumbledore.

- Mais quel est le rapport ? protestai-je.

- Répondez ! m'intima-t-il.

- Mon père, il y a deux ans pour mon anniversaire, obtempérai-je, mais…"

Je fus interrompu par l'exclamation de surprise de McGonagall. Rogue leva sa baguette vers moi et prononça sans autre forme de procès :

"Legilimens !"

Des images apparurent dans ma tête : quand je m'étais rendu compte que nous étions en automne, quand j'avais réalisé que ma montre s'était arrêtée, quand j'avais repris conscience, quand la pièce magique s'était illuminée, quand j'avais passé mes BUSE la semaine précédente. Puis les temps forts de mon année scolaire : la tête de McGonagall quand tous les cinquième année de Serdaigle était arrivés un matin avec des oreilles de lapin, l'heure que j'avais passé avec Susan Bones dans un placard à balai en pleine exploration mutuelle, la peur que j'avais eue quand j'avais failli me faire repérer par un centaure, une nuit, alors que je m'étais aventuré dans la Forêt Interdite. Et le précédent Noël, que j'avais passé en famille. Cette scène dura longtemps. Je ne sais pas comment Rogue s'y prenait, mais les moindres détails de cette soirée furent évoqués, y compris, à ma grande honte, mon émotion quand Maman m'avais pris dans ses bras pour me remercier du cadeau que je lui avais fait.

Cela cessa brusquement. Je me retrouvais à cligner les yeux, tandis que Rogue bredouillait : "C'est incroyable… C'est Potter, mais… ses parents sont en vie, il a une sœur, il est… C'est bien le fils de James et Lily Potter… dans un autre endroit.

- Et Voldemort ?" demanda Dumbledore.

Rogue pâlit encore davantage si c'était possible, et dit :

"Je n'ai rien vu qui se rapportait à lui. Je vais… je vais aller plus loin si vous voulez. A moins que vous vouliez vous en charger…

- Ce ne sera pas nécessaire, Severus, répliqua le vieux sorcier. Je pense que Monsieur… Potter, puisque Potter il y a, va nous renseigner de son plein gré."

Il se tourna vers moi et me demanda : "Monsieur Potter, pouvez-vous me dire qui est Voldemort ?

- C'est un mage maléfique qui a semé la terreur avant ma naissance. Il a été arrêté quand j'avais un an et a subi le baiser du Détraqueur. Mes parents n'aiment pas tellement en parler, répondis-je obligeamment d'abord avant de m'agacer : Mais pourquoi toutes ces questions ? Est-il arrivé quelque chose à mes parents et à Rose ?

- Comment êtes-vous arrivé ici ?" demanda-t-il, au lieu de répondre à mes demandes.

Je lui racontais brièvement ma promenade dans le château, l'étrange réaction de la pièce magique pendant que je la traversais et mon réveil il y avait à peine une demi-heure.

"Savez-vous ce qui s'est-il passé ? insistai-je une fois mon récit terminé. Il faut que je prévienne mes parents.

- Je pense que vos parents et votre sœur sont désormais loin de vous, répondit doucement Dumbledore.

- Loin de moi ? Ils ne sont plus à Godric's Hollow ?

- Si, sans doute, mais… Vous pensez me connaître, n'est ce pas ?

- Bien sûr, vous êtes le directeur de Poudlard.

- Et vous connaissez aussi les professeurs McGonagall et Rogue ?

- Oui, enfin je ne savais pas que Monsieur Rogue était devenu professeur mais…

- Et que pensiez vous que je faisais ? demanda l'intéressé, avec curiosité.

- Mais vous travaillez au bureau des Mystères, m'écriai-je, complètement perdu. Vous avez même collaboré avec ma mère il y a trois ans !

- Voyez-vous ça, commenta-t-il.

- Quoiqu'il en soit, Monsieur Potter, reprit le directeur, nous ne vous connaissons pas. Mais nous avons déjà ici un élève, qui porte votre nom et votre prénom et qui, à un détail près, vous ressemble de façon étonnante. Il a eu une vie complètement différente de la votre, mais est issu de la même famille.

- Mais c'est impossible !

- C'est ce que je croyais aussi, concéda Dumbledore. J'avais lu des ouvrages évoquant la possibilité d'autres mondes parallèles au nôtre, mais je ne leur avais jamais porté de crédit. Je pensais que c'était des élucubrations. Il semble que j'aie sous-estimé l'étonnante richesse de notre univers.

- Mais enfin, vous voulez dire, que je…

- Albus, m'interrompit McGonagall, êtes vous sûr qu'il ne présente aucun danger ? N'est-il pas venu pour prendre la place de notre Harry ou lui faire du tort ?

- Si on avait voulu lui faire prendre la place du Survivant, on n'aurait pas oublié l'essentiel, lui répondit énigmatiquement le directeur.

- Et je suis certain de ce que j'ai vu en lui. Il vient vraiment d'un monde où le Seigneur des Ténèbres n'existe pas, renchérit Rogue.

- Je veux rentrer chez moi, m'écriai-je avec désespoir. Je n'ai qu'à retourner dans la salle et...

- Vous risquez de vous retrouver dans un autre monde, ou chez vous mais dans un autre temps, m'interrompit le directeur.

- Vous pouvez constater qu'il ne réfléchit pas plus que l'autre, fit Rogue, tout aussi énigmatiquement.

- Nous allons faire notre possible pour vous renvoyer chez vous, me répondit Dumbledore avec un geste rassurant, en ignorant la remarque déplacée de son collègue. Il faudra faire des recherches. Et vous protéger aussi. Le mieux est que vous restiez à Poudlard tant que nous n'aurons pas trouvé de solution.

- Me protéger de quoi ?"

Les trois professeurs me regardèrent en soupirant. Les regards de Dumbledore et McGonagall semblaient emplis de pitié. Chez Rogue, c'était plutôt de l'énervement :

"Il ne nous manquait plus que cela, maugréa-t-il. Vous vous rendez compte qu'on va avoir deux catastrophes ambulantes au lieu d'une. Il semble pire que l'autre. Un vrai Potter !

- Allons Severus ! fit le directeur. Je suis certain que nous pourrons tirer profit de la situation. Si nous sommes déstabilisés, imaginez ce que va ressentir Voldemort quand il saura qu'il n'y a pas un mais deux Harry Potter !"

Rogue hocha la tête, pas très convaincu, quand je réalisai ce que Dumbledore venait de dire.

"Vol…, je m'interrompis car personne ne disait son nom dans mon entourage, malgré les quinze ans qui s'étaient écoulés depuis sa disparition. Vous voulez dire que Vous-Savez-Qui est encore en vie ? m'étonnai-je.

- Hélas oui, admit le vieil homme. Voldemort est bien vivant, et très dangereux."

Je dus faire une drôle de tête car McGonagall tendit le bras vers moi.

"Je pense que ce jeune homme a besoin de manger et de se reposer, Albus, intervint-elle.

- Une minute, insista Rogue. Vous allez vraiment le garder à Poudlard ! Mais où va-t-il s'installer ? Vous n'allez pas le faire aller en cours, n'est ce pas ?

- Mais bien sûr que si, contra le directeur. Puisqu'il est là, autant qu'il continue sa scolarité. Dans quelle année étiez vous, jeune, homme ? me demanda-t-il.

- Je venais de passer mes B.U.S.E, répondis-je. Mais je n'ai pas eu les résultats.

- Nous allons vous mettre en sixième année, décida le directeur. Je suis certain que vous êtes un bon élève. Dans quelle maison étiez-vous ?

- Gryffondor, répondis-je fièrement.

- Ça pour une surprise, c'est une surprise, persifla Rogue.

- Il faudrait prévenir Monsieur Potter, intervint McGonagall. Enfin… je veux dire le nôtre. Vous imaginez le choc qu'il va ressentir, le pauvre garçon. Et puis, il faudra trouver un autre nom. Nous ne pouvons pas avoir deux homonymes. Surtout de ce nom là.

- On devrait changer son apparence, aussi, approuva Rogue.

- Il n'en est pas question !" m'insurgeai-je.

Je n'étais pas certain de bien saisir la situation, mais il me semblait comprendre que j'étais perdu dans un endroit inconnu. Je me raccrochai donc désespérément à ce qui me restait de familier, c'est-à-dire, moi-même.

"Comme vous voulez, dit doucement le directeur qui semblait comprendre mon désarroi. Bon, nous allons appeler notre jeune Potter et lui exposer la situation."

Il frappa dans ses mains et un elfe de maison apparut. Il le chargea d'un message et nous attendîmes l'Autre.

McGonagall en profita pour faire apparaître un plat de sandwiches, et je m'aperçus que j'avais très faim. J'en avais englouti la moitié quand la porte s'ouvrit dans mon dos. J'avalai ce que j'avais en bouche, et me retournai.

Dans un premier temps, il ne me vit pas, tout occupé à interroger du regard Dumbledore. Puis son regard glissa sur moi, et ses yeux s'ouvrirent tout grand. Nous nous sommes dévisagés un moment en silence. Même si je savais ce qui m'attendait, le fait de me contempler moi-même en chair et en os était très déstabilisant. Quant à lui, il était pétrifié de surprise.

"Mais que… commença-t-il avant de s'interrompre. Polynectar, je suppose, conclut-il en se tournant avec colère vers Rogue, comme s'il le tenait responsable d'une telle mascarade.

- Toujours aussi prompt à dire des bêtises ! rétorqua Severus Rogue d'une vois grinçante. Le Polynectar vous donne l'apparence exacte de la personne. Vous n'avez pas vu qu'il lui manque quelque chose ?

- Oh ! dit l'Autre en regardant mon front. Je… métamorphomage ? C'est toi, Tonks ?

- Moi je m'appelle Harry Potter", lui répondis-je, avec provocation.

Il ne me plaisait pas. Sans doute parce qu'il se baladait avec mon propre visage et qu'il me regardait avec suspicion. Tout comme il l'avait fait avec moi, je fixai son front. Et je compris ce qui avait permis aux trois professeurs de comprendre que je n'étais pas "leur" Harry Potter. L'Autre avait une cicatrice en forme d'éclair au dessus du sourcil droit, mal cachée par sa frange. D'ailleurs, sous mon regard, il porta la main à son front et aplatit ses cheveux d'un geste machinal. Sans me répondre, il se tourna vers Dumbledore qui confirma :

"Ce garçon s'appelle effectivement Harry Potter. Il vient d'un autre monde, et je n'ai actuellement aucune idée de la façon dont je pourrait le renvoyer chez lui. Inutile de t'expliquer pourquoi il ne peut quitter Poudlard. Il ira donc en classe avec toi et tes camarades. Nous le présenterons comme… ton cousin.

- On ne peut pas le cacher ailleurs ?" demanda l'Autre, d'une voix brusque.

Manifestement, je ne lui étais pas particulièrement sympathique, non plus.

"Je crains que non, Harry, répondit Dumbledore.

Il n'avait pas haussé la voix, mais il était clair qu'il ne tolèrerait aucune contradiction.

"Et il va s'appeler Harry Potter ? insista l'Autre.

McGonagall se racla la gorge.

"Il vaut mieux lui trouver un autre nom, effectivement, concéda Dumbledore. Jeune homme, auriez-vous une préférence pour un prénom ?

- Je ne peux pas garder le mien ? tentai-je.

- Non ! me répondirent d'une même voix les trois profs et l'Autre.

- Euh, et bien… James ? Ça vous va ? proposai-je

- Je refuse d'avoir un James Potter en cours", cracha Rogue.

Je me rappelais que lui et mon père ne s'aimaient pas beaucoup. Cela me rassura presque de constater que certaines choses étaient conformes à ce que je connaissais.

"Le nom de James Potter représente trop de choses pour notre communauté, opposa Dumbledore. Que pensez-vous de Simon ?

- Cela me va, répondis-je.

- Pourquoi Simon ? demanda l'Autre.

- C'est le prénom de ton grand-père, Harry, dit doucement le directeur.

- Tu ne le sais pas ? m'étonnai-je.

- Non, répondit-il d'une voix sans timbre. Et toi, comment le sais-tu ?

- Mon père en parle souvent, répondis-je, interloqué.

- Ton père..., répéta-t-il.

- B'in oui…"

Je m'interrompis, me rappelant une phrase de Rogue, après qu'il ait lu dans ma tête."C'est Potter, mais ses parents sont en vie"

"Qu'est-il arrivé à… tes parents ? demandai-je.

J'avais failli dire "mes" parents.

"James et Lily Potter ont été assassinés par Voldemort le 31 octobre 1981, dit doucement Dumbledore.

- Assassinés ? Et Rose ? Oh par Merlin, elle n'existe même pas, ici ! réalisai-je brusquement.

- Rose ? demanda l'Autre.

- Oui, ma petite sœur", répondis-je avec douleur.

Etrangement, la non-existence de Rose m'avait fait réaliser à quel point j'étais loin de chez moi et de ma famille. L'Autre accusa le coup, lui aussi. Il se décomposa et dut se rattraper au dossier de la chaise la plus proche pour ne pas vaciller.

"Albus ! s'écria McGonagall. On ne peut pas les laisser ensemble. C'est trop difficile pour eux.

- Je pense au contraire qu'ils ont beaucoup à s'apprendre mutuellement, la contredit le directeur. Mais pour l'heure, ils ont besoin de dormir, tous les deux. Monsieur Potter Simon, un lit vous attend dans le dortoir des sixième année dans la tour de Gryffondor. Nous reparlerons de tout ceci plus tard."

oO§O§Oo

Le trajet entre le bureau de McGonagall et notre salle commune se fit en silence. L'Autre marchait devant moi, sans se préoccuper de savoir si je le suivais ou non. Je le soupçonnais d'espérer très fort que j'aurai disparu quand il arriverait à destination. Mais j'étais toujours sur ses talons quand il parvint au portrait de la Grosse dame. D'ailleurs, même s'il m'avait semé, j'aurai retrouvé mon chemin sans problème.

Il prononça le mot de passe, que je mémorisai soigneusement. Il ne manquerait plus que je me retrouve à la porte de ma propre salle commune. Il fallut trois secondes aux élèves qui se prélassaient ou travaillaient dans les confortables fauteuils pour se rendre compte de notre présence. Cela commença par quelques exclamations, puis, ce fut le silence, avant que des chuchotements excités ne commentent l'incroyable : il y avait DEUX Harry Potter.

L'Autre n'essaya même pas d'expliquer la situation. Il fonça droit vers la porte des dortoirs des garçons, me laissant me dépatouiller tout seul. Le lâche ! Je me demandai comment il avait réussi à atterrir à Gryffondor.

"Bonjour, dis-je, les gratifiant de mon plus beau sourire. Je m'appelle Simon Potter et je suis un cousin de l'autre qui porte mon nom.

- Un cousin de Harry ! s'exclama Lavande Brown.

- Tout juste, ma belle", lui répondis-je, en lui faisant un clin d'œil.

Elle rougit et parut gênée. Je me rappelai un peu tard qu'elle n'était pas la fille avec laquelle j'étais sorti il y a deux ans. J'étais un parfait inconnu pour elle. Pas un camarade de classe et ex-petit ami. Je me demandai si l'Autre sortait avec l'une des filles que je connaissais. Avait-il les mêmes goûts que moi ? Comme pour répondre à ma question, deux personnes s'élancèrent dans les escaliers menant chez les garçons : Ron Weasley et Hermione Granger.

Cela m'étonna. Je n'avais pas tellement d'affinités avec Ron et cette pimbêche d'Hermione ne m'avait jamais vraiment intéressé. Je n'arrivai pas à croire que mon double puisse être ami avec elle. Bientôt, je fus entouré d'une nuée d'élèves qui m'étaient familiers mais qui me parlaient comme si j'étais un inconnu pour eux.

J'inventai une histoire de parents mutés en Angleterre, qui venaient d'Australie (nous y avions passés nos dernières vacances). Je convins que ma ressemblance avec mon cousin était étonnante. Non, je n'avais pas de cicatrice (c'était bizarre leur insistance à ce propos), mais j'avais une petite sœur et un chien. Oui, j'allais rester en tant qu'élève, mais je ne savais pas encore combien de temps.

oO§O§Oo

Je finis par me dépêtrer des curieux et montai à mon tour dans le dortoir. Au moment où j'ouvris la porte, l'Autre braillait d'un ton excédé :

"Je n'en sais pas plus que ça. Vous n'avez qu'à le lui demander directement !

- Me demander quoi ?" demandai-je sèchement du seuil du dortoir, contrarié à l'idée qu'il leur ait tout dégoisé.

Mon histoire était tellement dérangeante que je préférais m'en tenir à la version officielle. Tous les trois me dévisagèrent, alors que je passais la porte.

"Il va dormir ici ? demanda Ron.

- Evidemment, soupira Hermione, tu n'as pas remarqué qu'il y avait un sixième lit ?"

Il y avait effectivement un lit dont la table de nuit n'était pas encombrée d'affaires personnelles. Je m'y dirigeai en réalisant que je n'avais aucun vêtement de rechange. Curieusement, c'est Hermione qui comprit mon embarras.

"Les elfes ont peut-être mis des choses pour toi dans ton coffre", suggéra-t-elle

Je l'ouvris et constatai avec soulagement qu'il y avait un pyjama, des sous-vêtements, une robe d'école propre, du parchemin et des plumes. Je pris le vêtement de nuit, grimpai sur le lit et tirai les rideaux. Je n'en pouvais plus. Je voulais juste dormir. Peut-être que tout ceci n'était qu'un rêve et que j'allais me réveiller à Godric's Hollow.

Hermione partit rapidement, puis nos autres camarades de dortoir montèrent à leur tour. Ils chuchotèrent un moment entre eux avant de se coucher. Je me demandai dans quelle mesure ils allaient être différents de ceux que je connaissais. Ron était égal à lui-même à première vue, si l'on exceptait qu'il semblait proche de mon double. Dans mon monde, je m'entendais passablement avec Ron, sans plus, lui préférant ses grands frères, Fred et Georges, et sa sœur Ginny.

J'avais de bonnes relations avec Dean et Seamus aussi, mais mon meilleur copain était Neville. On s'était connus tout petits, car nos parents s'appréciait et nos mères nous avaient fréquemment réunis quand nous étions enfants. Neville était resté mon plus proche complice quand nous étions entrés à Poudlard. J'espérai qu'il serait aussi sympa ici, et que je m'entendrai rapidement avec lui.

Malgré mes aventures de la journée, rassuré par un cadre qui m'était familier, je sombrai rapidement dans le sommeil.

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23/02/2006 : Mise en ligne de la version modifiée.
Par ailleurs, pour info, il est maintenant réellement interdit de répondre aux reviews (depuis le 21/11/05).

20/09/2005 : J'espère que ce premier chapitre vous a plu. La suite dans une semaine !

NOUVELLES DU FRONT :

La déclaration de guerre : la traduction est en cours. Nous sommes actuellement une petite dizaine dessus... mais c'est très long. Il vous faudra donc un peu de patience avant de la voir arriver. Merci à ceux qui ont proposé leur aide. Je vous garde sous le coude dans le cas où nous aurions besoin de renfort.

Chroniques : je sais que beaucoup d'entre vous m'ont demandé une suite, bien que le chapitre posté se suffise à lui-même. J'espère que vous ne serez pas trop déçus de me voir partir dans une autre histoire. Je n'abandonne pas complètement l'idée de continuer les Chroniques, mais je manque un peu d'inspiration. Si certains d'entre vous ont des idées sur ce qui pourrait arriver aux enfants Potter en exploration à Poudlard, n'hésitez pas à me contacter, je n'ai rien contre la co-écriture.

Vous me pardonnerez également de ne pas répondre aux nombreux encouragements que j'ai reçus. Ce n'est PAS à cause de la PRÉTENDUE INTERDICTION de répondre aux reviews (dont je n'ai trouvé trace nulle part sur le site), mais par manque de temps (et de courage).

Mais merci à

lapaumee , Petite Collegue Frisee (j'aurais aimé dire que je t'ai reconnue) , samikitty, taz , Alysia, fenice , Nobee , chouquette , lilix28 , florence , Allima, Fee Fleau, Kazy, alana chantelune, lyy, Hop'eyes, Nefra, Vert, dadmax , rayuroplanis, Elmire, Shima-chan, flo0o'z , Angie Black, Petite plume (moi aussi j'ai aimé le tome 6), sofia evans, ludi' , Lélou , Titania.M, lywadielle , Kathy Magda, antadelie , Angel's Eyes, Hayra, Kemet , Lunenoire, Crookshank, vestrit , aurélie , Ariessa, Rebecca-Black, Mate , Popol , AdelheidRei, calimera, Amy Keira, Pixel1, mushu., aurélie., beru ou bloub, LilyPetite Etoile, neny, Steamboat Willie, Lyane, chrys63, Stardust., Zabou, virg05, lenyka.

d'avoir pris la peine de me laisser un mot, je les ai tous lus avec plaisir.