C'ETAIT ECRIT
Auteur : Elehyn
Disclaimer : Les œuvres Harry Potter appartiennent à J. K. Rowling.
Warning Slash de rating M pour Relations amoureuses et sexuelles entre deux hommes : Severus Snape et Harry Potter, ainsi que langage parfois dirigé vers les insultes franches.
Cette fiction ne comprends pas le tome 6 dans son contenu donc il n'y a pas de spoiler.
Résumé : Après avoir passé une partie de son été dans le manoir de Snape et à la veille de sa rentrée en 7ème année, Harry découvre une lettre mystérieuse dans son coffre à la banque Gringotts. Une lettre qui doit changer toute sa vie. En effet, n'est-il pas écrit que depuis ses un an il est promis en mariage à son exécré maître des potions ?
NdA : Voici un projet de fic que j'ai depuis mes débuts sur fanfic. Je l'ai d'abord adapté pour mon slash HPDM, « Un hôte inattendu » car j'adore le thème du mariage arrangé mais il a toujours été prévu que j'en écrive une un jour pour le couple HPSS. Pour moi, c'était un impératif étant donné ma large préférence pour ce dernier pairing. Aussi, j'ai 'mixé' un autre projet à cette trame de mariage de convenance, soit celui de faire passer à Harry un été chez Snape. J'adore aussi ce thème. J'espère donc que cette fic vous plaira. En tout cas, j'adore en écrire chaque mot.
NdA 2 Cette fic est prévue pour être longue. Certaines choses pourront vous déconcerter mais je ne pourrais pas vous expliquer le pourquoi du comment parce que sinon, ça ferait perdre tout le mystère de la fic. Il vous faudra être patient. La trame de l'histoire est bien définie dans ma tête et je peux d'ores et déjà vous dire qu'il y aura deux versions de certains chapitres de l'histoire. Une version « soft » qui sera posté sur ffn (donc sans lemon) et une autre « chaude » qui sera postée ailleurs. Pour la majorité des chaps, ils seront similaires bien sûr, mais pas lorsque les scènes d'amour commenceront à apparaître. Je vous dirai où trouver la version « hot » en temps voulu. Bisous à tous ;)
Traduction : NEWTs : ASPIC ou diplômes que passent les 7ème année.
C'ETAIT ECRIT
Chapitre 1 : Un été chez Snape – partie 1
« Que faites-vous Monsieur Harry Potter ? »
La voix aiguë fit sursauter le Survivant qui souleva le lourd oreiller de sa tête et répliqua d'un ton aigre et amer « J'essaye de m'étouffer Tinky ! »
L'elfe de maison ouvrit ses gros yeux ronds et porta une main preste à sa bouche. Ses traits étaient déformés par une expression d'horreur.
« Harry Potter ne peut pas faire ça ! » couina le petit être, des larmes embuant son regard chocolat. « Le Maître a bien insisté pour que Tinky veille sur Harry Potter ! Harry Potter doit être en bonne santé ! Le Maître… »
Harry réprima un soupir exaspéré et retomba la tête la première sur les oreillers. L'elfe continua son monologue mais il n'écoutait plus.
La deuxième journée de son séjour chez Snape n'avait même pas encore débuté qu'il pensait déjà au suicide. Il n'arriverait jamais à tenir le coup ! Comment Dumbledore avait-il pu lui imposer ça ?
« Harry » lui avait dit le vieil homme avant qu'il ne quitte Poudlard avec ses maigres effets. « Tu sais bien que s'il y avait une autre solution, je ferais le nécessaire pour que tes vacances se passent autrement mais nous n'avons pas cette option-là et dans la situation actuelle, les choses ne permettent pas de choisir en fonction de son confort mais plutôt de sa sécurité. Je pense que tu peux comprendre ça ! Severus a gentiment accepté ma demande de te garder chez lui jusqu'à la rentrée prochaine et m'a promis de rendre ton séjour le plus agréable possible… » A ce moment-là, le directeur n'avait pas prêté attention au reniflement incrédule et méprisant du Gryffondor et avait conclu. « … Donc, tu resteras dans son habitation jusqu'au 1er septembre prochain. Tu ne prendras pas le Poudlard Express mais vous reviendrez par portoloin, ce sera plus sûr !… Même si Voldemort n'est plus, il reste toujours certains de ses fidèles en liberté qui réclament vengeance. Il serait trop facile pour eux de te trouver chez les Weasley et comme tu le sais, le quartier général a été détruit récemment et nous n'en avons pas encore trouvé un autre. Chez Severus, tu seras en sécurité ! »
Sur ces mots, Dumbledore s'était levé, signifiant la fin de l'entretien.
Mais en sortant du bureau directorial, Harry n'était toujours pas convaincu par ses paroles. Il ne voyait pas du tout pourquoi il serait plus en sécurité chez son professeur de potions que chez sa famille d'adoption. Certes, Snape devait avoir protégé sa maison avec des sorts puissants mais le jeune homme était persuadé qu'aucun ne pouvait faire abandonner sa quête à un mangemort particulièrement acharné.
'Et en plus, je devrai passer mon anniversaire chez lui !' avait-il pensé, écœuré par cette nouvelle et énième contrariété.
Loin de se sentir protégé, il était parti avec Snape, dans l'après-midi de la veille, en utilisant un portoloin qui l'avait conduit dans le modeste manoir qui était la demeure de son enseignant lorsqu'il n'habitait pas au collège. Cependant, et même s'il gardait ses suspicions pour lui, il restait toujours sur ses gardes depuis.
Harry pensait que seuls certains sorts pouvaient garantir une barrière protectrice autour de lui ici, mais ce qu'il ne savait pas, c'était qu'une lettre jaunie par le temps et traînant sur le sol obscur du coffre 687 de la banque Gringotts en assurait la quasi totalité. Et cette missive inconnue l'obligeait à passer un mois, dix jours, onze heures, huit minutes et vingt sept secondes en compagnie de son maître des potions honni et, qui plus était, à ses frais ce qui lui donnait l'impression de lui être redevable. Ou même pire : d'être entretenu par son professeur !
Il était décidément maudit !
« Tinky va apporter ses vêtements propres à Harry Potter et pendant ce temps, Harry Potter ira prendre sa douche. Il ne faut pas que le jeune Maître fasse attendre le Grand Maître pour le petit déjeuner ! »
Harry réprima un roulement des yeux mais ne pût taire un grognement méprisant et mal aimable dont Tinky ne prêta pas attention. Il se leva avec réticence et alla rejoindre la salle de bain de dimensions honorables qui abritait une cabine de douche au verre transparent, conçue de toute évidence pour pouvoir accueillir deux personnes au moins. Sans vouloir se poser plus de questions, Harry entra dans le bac d'un blanc brillant et tourna le bouton pour ouvrir le jet d'eau tempérée.
La veille, tout s'était passé tellement vite qu'il avait failli être dépassé par les événements. Par manque d'autre choix, il avait été contraint – non sans plaisir – de rester à Poudlard pendant la presque totalité du mois de juillet. Durant ces semaines, Dumbledore avait essayé de lui trouver une habitation plus sûre, pour le reste de l'été, qu'un château quasiment désert et Harry s'était réjoui en pensant que le directeur n'allait pas le faire déménager lorsqu'il voyait les jours passer ainsi. Cependant, il avait dû déchanter lorsque le vieil homme l'avait convoqué dans son bureau dans l'après-midi. Une demi-heure après, il s'était retrouvé dans le manoir de Snape, livré à Tinky, l'elfe de maison. Son maître des potions ne lui avait pas adressé un mot ni un regard et Harry ne l'avait pas revu jusqu'au dîner où l'homme n'avait pas cessé de lui envoyer des regards aussi glacés que meurtriers que le Gryffondor avait essayé vainement d'oublier. Après avoir avalé son dessert, Snape s'était levé, toujours muet, lui avait tourné le dos et était parti.
Harry ne savait que penser. Un côté de lui était ravi que l'homme ne lui parle pas. Ainsi, il n'avait pas à subir ses insultes, sarcasmes et autres humiliations. Cependant, une autre partie de lui pensait que si le reste de ses vacances se passait comme cette première soirée, il allait très vite s'ennuyer. Et le fait de devoir souffrir des regards noirs de son enseignant n'était pas un plaisir non plus.
Harry secoua la tête en soupirant et coupa l'eau chaude. Il prit la serviette blanche qui pendait sur sa barre métallique et s'essuya tout en ruminant ses sombres pensées.
Qu'allait-il faire pendant plus d'un mois ici ? Tinky lui avait fait faire le tour du manoir, excepté les pièces fermées et les quartiers du Maître qui lui étaient strictement interdits. Ainsi, il avait repéré une bibliothèque qui aurait fait le bonheur de Hermione et aussi le sien mais il ne savait pas si Snape lui accorderait le droit d'en emprunter. Et il ne savait pas si, lui non plus, accepterait de toucher à ce qui ne lui appartenait pas.
La serviette immaculée négligemment drapée autour de ses reins, Harry entra dans la chambre aux couleurs crèmes qui lui avait été attribuée et vit que Tinky était partie.
'Elle n'est certainement pas loin !' se dit-il avec sarcasme. Il avait remarqué que l'elfe n'était réellement jamais loin de lui et le surveillait véritablement. Harry ne doutait pas un seul instant que cette surveillance était un des ordres que lui avait donné son Maître. 'Il croit peut-être que je vais cambrioler sa maison si personne ne me voit !' se dit-il avec une ironie mordante.
Le jeune Gryffondor prit le boxer noir que Tinky lui avait préparé et avait posé au-dessus de sa pile de vêtement et il se mordit la lèvre.
Cela lui déplaisait totalement que quelqu'un d'autre que lui décide de ce qu'il allait porter et surtout, que quelqu'un d'autre que lui touche à ses sous-vêtements. Il en était très gêné. Personne ne touchait jamais les vêtements lorsqu'ils étaient à laver. Non pas par dégoût mais par utilisation de la magie.
Par un système semblable au portoloin, les sacs de linge sale allaient directement dans les laveries où les vêtements étaient triés par couleur et par fragilité par les elfes qui utilisaient leurs propres pouvoirs. Une fois propres, toujours par lévitation, ils étaient suspendus sur des fils magiques qui les séchaient instantanément en les lissant de tout pli ou froissement. Ils pouvaient ainsi repartir au plus vite vers leurs propriétaires.
Légèrement rouge et en se traitant d'idiot, Harry enfila son pantalon puis son tee-shirt et était en train de mettre ses chaussettes lorsque Tinky refit son apparition.
« Le jeune Maître est-il prêt ? » demanda-t-elle avec espoir. « Parce qu'il est bientôt 9 heures et le Maître n'aime pas attendre. Le Maître n'aime pas que ses hôtes soient en retard ! »
« Oui ! Oui ! Je suis presque prêt ! » souffla Harry avec dégoût et mauvaise volonté.
'Comme si ça va le gêner que je sois en retard ! Hier, il ne m'a pas adressé un mot alors je doute qu'il le fasse aujourd'hui !' se dit-il en glissant ses pieds dans ses chaussures.
Avant de sortir, il jeta un regard rapide à son reflet dans le grand miroir en pied qui lui faisait face et avisa son visage un peu plus pâle qu'à l'accoutumée malgré son hâle, ses lèvres roses claires qui avaient également perdues de leur rougeur et ses yeux, davantage révélés par l'absence de ses lunettes, qui gardaient une légère lueur mélancolique. Seuls ses cheveux restaient à son image : brillants, d'une noirceur intense et totalement en bataille.
Harry sourit d'un sourire quelque peu mauvais et se passa une main dans ses courtes mèches ce qui eut le don de le décoiffer encore plus. Il savait que Snape détesterait ça !
« Le jeune Maître est-il prêt ? » redemanda Tinky avec un peu plus d'empressement cette fois-ci.
Harry regarda sa montre et vit qu'il était 8H59. Son sourire se fit plus carnassier.
« Pas encore ! » jubila-t-il. « Je ne suis pas allé aux toilettes ! »
Le visage de l'elfe de maison se décomposa, elle baissa la tête en se tordant les mains mais ne dit rien.
Harry sentit une pointe de culpabilité lui pincer le cœur mais il tenta de repousser ce sentiment et s'en fut en direction des toilettes.
Il voulait faire attendre Snape parce qu'ils n'étaient pas à l'école ! Il était en vacances et n'avait pas envie de se lever tous les jours à heure fixe pour contenter un homme qui ne lui parlait même pas et ne cachait pas sa haine pour lui, ainsi que pour devoir prendre son petit déjeuner en la compagnie de son regard hautain et méprisant.
Il était 9H10 lorsqu'il se décida à sortir des toilettes. Il prit tout son temps pour aller se laver les mains et, en rejoignant la petite Tinky, il vit qu'elle était au bord des larmes. Sa culpabilité revint avec plus de force et c'est avec une appréhension pour elle qu'il descendit rapidement les marches menant à la salle à manger.
Ils arrivèrent dans la large pièce, légèrement haletants et découvrirent que Snape était déjà attablé.
Harry le vit continuer à siroter une gorgée de thé, le visage neutre et le regard fixé sur la table. Le tableau qu'il montrait aurait pu faire croire qu'il n'avait pas détecté leur présence ou que le retard de son élève à sa table n'avait aucune espèce d'importance mais Harry voyait sa main gauche - celle qui ne tenait pas sa tasse de porcelaine - être crispée en un poing serré.
Snape était contrarié. Harry le savait et Tinky aussi.
Cette dernière poussa le jeune homme vers sa chaise et le força à s'asseoir.
Elle dit alors avec précipitation « Maître, Tinky est désolée pour le retard du jeune Maître ! Tinky n'a pas été le réveiller suffisamment tôt. Tinky jure que cela ne se reproduira plus, Maître ! »
« Ce n'est pas de ta faute Tinky ! » dit-il, relevant finalement ses yeux haineux pour les poser sur Harry. Celui-ci vit les prunelles noires, remplies de dégoût, s'attarder légèrement sur sa crinière totalement décoiffée avant de le fixer dans les yeux. « Tu peux disposer ! Je vais m'occuper de monsieur Potter moi-même ! »
L'interpellé se raidit sur sa chaise et lança à son professeur un regard aussi meurtrier que celui que lui envoyait son enseignant.
Avec soumission, l'elfe de maison hocha la tête puis jeta un dernier regard compatissant à Harry avant de s'en aller d'un pas rapide.
Snape reprit une gorgée de thé avant de parler de nouveau.
« Potter, je suis conscient que vous n'êtes arrivé qu'hier et que les règles ne vous ont pas été exposées, c'est pourquoi – même si je n'apprécie pas votre retard de ce matin – je ne vous en tiendrai pas rigueur. Cependant, il ne pourra être question d'un nouveau retard à partir d'aujourd'hui. »
L'homme s'accorda une courte pause pour permettre à son élève de bien enregistrer la menace puis poursuivit.
« Je vais vous énoncer le règlement de la maison et tant que vous vivrez ici, vous vous y tiendrez ! Votre présence dans ma maison n'est pas souhaitée mais le directeur a pensé que vous seriez plus en sécurité dans ce manoir ainsi, j'ai été dans l'obligation de vous héberger. Toutefois, ne comptez pas sur moi pour prévoir des distractions pour vous ou m'encombrer de votre compagnie. Je ne suis pas baby-sitter et j'ai suffisamment à subir votre proximité durant l'année scolaire pour devoir encore la souffrir lors de mes vacances. Faites-vous le plus petit possible, Potter ! Je veux en oublier jusqu'à votre existence ! Cependant, il y a une condition à laquelle je tiens, c'est que vous veniez prendre vos repas en même temps que moi. Ne venez pas vous imaginer que votre présence en ces moments serait désirée, néanmoins vous n'êtes pas dans un restaurant ou dans un hôtel ! L'heure des repas est l'heure des repas ! Aucun met ne sera réchauffé pour vous si vous êtes en retard et si vous ne venez pas, vous aurez non seulement aucun droit à une collation remplaçante mais je vous montrerais aussi la preuve de mon courroux !… De plus, quelques règles de civilités ne vous seront pas superflues ! »
Harry serrait les dents tellement fort qu'il en avait mal à la mâchoire et son sang bouillait dans ses veines. Si les trois mètres de la table ne l'avaient pas séparé de son professeur, il se serait jeté sur lui pour emprisonner sa gorge de ses mains et serrer.
« Les règles pour vous - et ce jusqu'à votre départ de chez moi - seront votre présence à la table du petit déjeuner à 9 heures précises ! Nous déjeunerons à 13H30 puis dîneront à 19H30. Si dans l'après-midi vous avez faim, vous pourrez demander à Tinky de vous apporter un léger en-cas. Pour vous, le couvre-feu sera à 22 heures ! Aucune négociation possible ! » ajouta-t-il en voyant le feu qui flambait dans les yeux d'émeraude. « Vous avez le droit de vous promenez dans le manoir, sauf dans les pièces qui vont ont été proscrites et que ne vous a pas fait visiter Tinky hier ! Vous pouvez aller dans le parc sauf lorsque je m'y trouve et vous pouvez aller vous baigner dans la piscine. Cependant, je ne veux aucun raffut, aucun bruit provenant de vous ! Aucune rébellion et aucune lamentation auprès de mes elfes à propos du luxe qui ne vous entoure pas ici, contrairement à votre habitude. Vous ne toucherez à rien de ce qui m'appartient à part les effets qui ont été mis à votre disposition et aux livres qui constituent ma bibliothèque… même si je doute que vous vous intéressiez ne serait-ce qu'aux couvertures-même ! »
Snape ricana et Harry le détesta davantage.
« Si vous avez quelque chose à me dire, informez-en Tinky qui me transmettra le message ! Maintenant, la dernière chose qu'il me reste à vous dire est de vous détromper quant à la fête que vous escomptiez très certainement avoir pour votre anniversaire ! Il n'y aura pas de célébration car votre naissance n'en donne absolument pas la cause, bien au contraire ! » sourit l'homme avec un plaisir évident. « Ne vous attendez pas non plus à recevoir de cadeau de ma part ni de traitement de faveur ! Ce n'est pas parce que vous avez fait disparaître définitivement le Seigneur des Ténèbres par un coup de chance que je vais me mettre à vous vénérer comme les nombreux imbéciles qui peuplent notre communauté et qui ne connaissent pas l'arrogant enfant gâté que vous êtes ! Aussi, comme vous le savez déjà, jusqu'à vos dix sept ans, vous n'avez pas le droit d'utiliser la magie en dehors de Poudlard. Votre majorité sera cette année, cependant, je ne veux pas que vous utilisiez votre baguette chez moi. Sous aucun prétexte ni exception ! Et si je vois que vous avez enfreint une des règles, vous regretterez chaque seconde de votre pathétique petite existence !… A présent que tout est dit, j'espère que je n'aurais pas à répéter les règles car, contrairement à vous, j'ai des occupations qui m'attendent. »
Les yeux de l'homme se mirent à briller avec plus de joie malsaine et il ajouta « Cependant, je pense qu'un cerveau aussi dense que le vôtre ne pourra pas avoir tout assimilé… » Il se laissa le temps de savourer l'insulte avant de conclure. « Vous pourrez donc demander à Tinky qu'elle vous répète les règles qu'elle connaît, elle, sur le bout des doigts ! »
Avec une froideur dont il ne se serait pas cru capable, Harry répliqua « Ce ne sera pas la peine que je demande à qui que ce soit de me répéter vos règles étant donné que je ne compte pas les suivre ! »
Le jeune homme ne fit pas attention à la brusque raideur du maintien de Snape, ainsi qu'à son regard tranchant et poursuivit « Vous dîtes que vous avez à supporter ma présence mais il en est de même pour moi et ce n'est pas la peine de me rappeler de ne pas la chercher parce que je ne l'aurais jamais tenté ! Je ne tiens pas plus que vous à être en votre compagnie ! Ni dans la journée, ni aux moments des repas ! Vous me dîtes que cela pourrait m'apporter quelques notions de civilités mais comment les perfectionnerais-je – si j'avais à les apprendre - lorsque vous ne les connaissez pas vous-même ! »
Le maître des potions pinça les lèvres tandis que son étudiant continuait toujours « Tout comme vous, on m'a imposé ma venue ici et tout comme vous, je suis en vacances donc je me lèverai à l'heure que je voudrai et viendrais petit déjeuner si je le décide ! Si j'ai besoin de vous le rappeler, ça fait deux ans non-stop que je travaille pour nous débarrasser de Voldemort ! Cette année, j'ai à passer mes NEWTs ce qui va me donner pas mal de révisions et, parce que Monsieur veut que je vienne prendre le petit déjeuner avec lui pour pouvoir me montrer encore un peu plus combien ma présence n'est pas désirée, il faudrait que je me lève tôt et que je me plis à sa volonté ? C'est hors de question ! Je ne demande aucun traitement de faveur ! Tout ce que je demande, c'est un peu de tranquillité, de repos et qu'on me laisse vivre ma vie sans me dicter quoi que ce soit pour une fois ! Je me coucherai également lorsque j'en ressentirai le besoin et mes activités intérieures comme extérieures ne vous concernent pas du moment que je respecte vos biens, votre espace et votre tranquillité, ce que je compte bien faire ! Rassurez-vous, je ne compte pas faire appel à vous. Contrairement à ce que vous pouvez penser, vous ne m'êtes pas indispensable ! Pour ce qui est de mon anniversaire, je n'attendais rien de vous et ne voudrais rien recevoir de vous de toute façon ! Et les dernières choses que je vous dirai sont : Merci pour le prêt des livres. Ils m'intéressent beaucoup et passez de bonnes vacances ! »
Sur ces mots, Harry se leva, tourna les talons et s'apprêta à partir. Cependant, il n'avait pas fait deux pas qu'il entendit un raclement vif d'une chaise sur le sol, signe que son maître des potions venait de se lever brutalement. Harry entendit la chaise tomber avec violence sur le parquet et il accéléra le pas. Cela lui fut pourtant inutile car il sentit bientôt une main dure lui entourer le haut du bras pour le secouer violemment et le contraindre à lui faire face.
« Sale petit morveux ! » siffla l'homme qui approcha son visage tellement près de celui de son élève que l'étudiant avait l'impression de loucher.
Il pouvait sentir la colère de Snape chauffer la peau de ses joues et la respiration erratique de son enseignant balayer ses cheveux. En avisant son expression furieuse, les mains de Harry se mirent à trembler et son cœur à battre tellement fort dans sa poitrine qu'il se demandait si les mouvements de son torse n'allaient pas visiblement faire écho à ce rythme infernal.
« Espèce de petit con arrogant ! Vous et votre père êtes décidément de la même souche ! Il m'écœurait autant que vous !… Ecoutez-moi bien, Potter ! Je crois que vous ne me connaissez pas suffisamment pour être conscient de ce que je suis capable de vous faire donc ne poussez pas les limites trop loin sinon vous risqueriez de vous en mordre les doigts indéfiniment. Vous… »
Harry sentit une bouffée de haine le submerger et il repoussa violemment le poing qui était venu saisir le col de son tee-shirt avant de le couper.
« Je n'ai pas peur de vous ! Et ne me sous estimez pas non plus ! Si vous pensez que je vais me laisser faire, vous… »
« Bonjour ! »
Les deux hommes enragés sursautèrent en même temps et se tournèrent d'un même mouvement vers la cheminée où la tête de Dumbledore dépassait désormais. Le vieux sorcier fronçait les sourcils.
« Que se passe-t-il ici ? »
Severus relâcha brusquement sa poigne ferme de Harry qui se recula en se frottant discrètement le bras qui était devenu quelque peu engourdi.
« Rien, Monsieur le directeur ! Juste un petit désaccord ! » expliqua le maître des potions.
Mais cette phrase n'avait pas rassuré Dumbledore qui signifia d'une voix sèche « Je ne veux pas de dispute entre vous ! Si je vous ai confié Harry, c'est pour qu'il soit en sécurité et non pas pour pouvoir vous battre à l'abris des regards. Je ne veux pas de chamaillerie ! » poursuivit-il comme s'ils étaient deux enfants à qui on devait faire la leçon – ce qui déplut profondément à Snape. « Dans l'adversité, j'ai toujours dit que l'union faisait la force et la division, la faiblesse ! Le danger est encore présent et vous devez rester soudés pour pouvoir y faire face ! »
Albus fixa son employé d'un regard perçant. « Vous savez très bien pourquoi vous êtes tous les deux ici. Il n'y a pas d'endroit plus sûr qu'ici pour vous deux ! Severus, n'oubliez pas que Harry n'est pas la seule cible. Dès que votre couverture s'est révélée, dès que les fidèles de Voldemort ont su que vous étiez un espion pour l'Ordre, vous êtes également apparu sur la liste noire donc vous savez tout comme moi combien il est important que vous soyez tous les deux dans la meilleure forme possible ! Je ne veux donc plus vous retrouver en train de vous battre, est-ce bien clair ? »
Les deux hommes pincèrent leurs lèvres cependant, acquiescèrent par un même mouvement de tête bref mais affirmatif.
« Bien ! Maintenant, il faut que j'y aille. J'étais passé uniquement pour voir si vous alliez bien. Je reviendrai de temps en temps. Veillez sur vous et… ne me décevez pas ! »
Sur ces derniers mots, le vieux mage s'éclipsa par la cheminée aussi vite qu'il était arrivé.
Harry se détourna et, le visage fermé, il marcha d'un pas vif vers les escaliers qui menaient à sa chambre. Son estomac manifesta son désaccord mais il n'en eut cure.
« Potter ! 13H30 pour le déjeuner ! » s'exclama Snape dans son dos mais son élève ne lui répondit pas et grimpa promptement les marches.
OOOoooOOOoooOOOHarry ne savait pas quoi faire. Toute la matinée, il s'était plongé dans un livre passionnant sur la Haute Magie sans baguette et sans parole qu'utilisait bien souvent les sorciers muets. Cela pouvait être particulièrement efficace pour lui s'il était touché par un sortilège de silence. Il avait commencé à apprendre certaines formules et les avait testé avec succès.
Il savait que Snape lui avait interdit de pratiquer toute sorte de magie dans son manoir mais il ne comptait pas obéir à des ordres aussi stupides. Il savait très bien que l'homme avait dit cela pour l'embêter et le contrarier.
« Mais s'il croit qu'il a des droits sur moi… ! » murmura-t-il avec dédain en jetant un nouveau coup d'œil à sa montre.
13H24.
'Qu'est-ce que je fais ?' se demanda-t-il une fois de plus.
Sa raison était partagée. D'un côté, il ne voulait pas obéir à Snape et lui faire croire qu'il allait être soumis à toutes ses volontés et en venant au déjeuner, l'homme pourrait l'interpréter ainsi. Mais d'un autre côté, il avait faim et comprenait le fait qu'il n'était pas dans un restaurant. Il n'allait pas donné plus de travail aux elfes de maison qu'ils n'en avaient déjà pour un simple caprice.
Harry se mordit la lèvre, indécis.
Un léger cognement à sa porte retentit bientôt et il fronça les sourcils.
« Entrez ! »
La porte de bois s'ouvrit avec douceur et la tête de Tinky apparue.
« Le jeune Maître devrait penser à descendre ! » lui dit-elle avec lenteur. « Sinon, il va être en retard et le Maître sera fâché ! »
Harry grogna et fit la grimace.
Pour rassurer l'elfe, il lui répondit « Ne t'inquiète pas, je comptais y aller ! »
Tinky sourit et répliqua « Très bien ! Tinky est contente ! Est-ce que le jeune Maître a besoin que Tinky lui remontre le chemin ? »
Harry secoua négativement la tête et l'elfe sortit après un dernier salut.
L'estomac de Harry se fit de nouveau entendre et il décida qu'il irait déjeuner.
« Mais je serai en retard ! » bougonna-t-il.
Il était donc 13H40 lorsqu'il ouvrit la porte de sa chambre, prêt à descendre…
… et se trouva face à face avec son furieux maître des potions.
Ce dernier était blanc de rage et Harry pouvait voir une veine battre sur sa tempe au rythme frénétique des pulsations de son sang.
« Potter ! » commença-t-il les dents serrées. « Vous vous croyez peut-être au-dessus de tout règlement mais je vais de ce pas vous remettre à votre place ! »
Harry avait écarquillé ses yeux à cette menace tout en se disant que son professeur ne pouvait rien lui faire. Car, même s'ils étaient chez lui, ils étaient en vacances, libres de faire ce qu'ils voulaient de leur temps, loin de l'école et de ses règles strictes. Cependant, le jeune homme se mit à reculer lorsqu'il vit son enseignant sortir sa baguette.
« Qu'est-ce qu- ? » commença-t-il en reculant tellement qu'il heurta, de ses genoux, le rebord du matelas de son lit.
Snape ne lui laissa pas le temps de terminer sa question qu'il lui envoyait déjà un sort. Une lumière bleue sortit du bout de sa baguette et alla frapper une des mains de son élève.
Harry la sentit aussitôt s'engourdir et vit que sa peau prenait une teinte bleutée tandis qu'une sensation glacée l'envahissait. Presque immédiatement après, il sentit le même engourdissement saisir son bras puis son épaule, pour se répandre sur son torse puis au reste de son corps. Il frissonna.
'Finite incantatem !' haleta-t-il tandis qu'il sentit sa respiration se bloquer dans sa gorge et ses poumons pendant un instant.
Mais l'incantation n'eut aucun effet. Sa baguette, nécessaire pour cette formule, se trouvait sur son lit et, malgré ses efforts pour se retourner et pouvoir ainsi aller la chercher, ses pieds restaient désespérément cloués au sol. Il essaya alors de se rappeler certains sorts qu'il venait d'apprendre et qui pourraient peut-être le sortir de là mais il n'en trouvait aucun comme la puissance du sortilège le paralysait intégralement.
Harry lança un regard à Snape qui le fixait avec la même colère que tout à l'heure et le vit murmurer un autre sort.
Le jeune sorcier sentit alors une douleur diffuse traverser chaque nerfs dissimulés sous la peau de son postérieur comme si une sorte de fouet épais venait de le cingler de sa lanière sournoise.
Le sort de paralysie s'étendait jusqu'à empêcher Harry de crier mais il ne savait pas s'il devait en être satisfait ou non. L'idée de hurler sa douleur devant son bourreau le faisait frémir.
Cependant ce dernier ne s'abîmait pas dans ce genre de réflexions et continuait à faire des petits mouvements avec sa baguette tout en marmonnant des paroles que Harry ne comprenait pas.
Les flagellations continuèrent à un rythme régulier jusqu'à ce que le jeune homme en compte dix. A ce chiffre, les fustigations s'arrêtèrent et Snape, la respiration toujours aussi haletante de rage, expliqua « Dix ; équivalant à chacune des minutes de votre retard ! S'il vous arrive à nouveau de ne pas être ponctuel, vous recevrez le même traitement ! Maintenant, dépêchez-vous de descendre et de prendre le déjeuner en ma compagnie… et soyez heureux que je vous le permette encore… » ajouta-t-il en avisant le regard de pure haine que lui envoyait son élève.
Snape lui lança le contre-sort visant à lui rendre sa mobilité et conclut « Ici, vous allez apprendre ce que sont la discipline et la modestie. Tenez-vous le pour dit ! Et que ça reste dans la boîte vide qui vous sert de tête ! »
« Salaud ! Espèce de connard ! » éructa Harry qui ne put se contenir une minute de plus.
« Vous en voulez davantage, Potter ! Etes-vous masochiste au point d'en redemander ? Si c'est cela que vous voulez, vous allez l'avoir ! Si c'est la douleur qui vous excite Potter, je connais des souffrances beaucoup plus insidieuses, beaucoup plus vicieuses, s'attaquant à tout le corps par petites touches et qui n'épargnent aucun centimètre carré de la personne. Là encore aucun son n'est permis. Et je peux vous dire que lorsque cette torture vous est infligée, vous crevez d'envie de pouvoir hurler… est-ce ce que vous désirez ? »
Harry pinçait les lèvres, refusant de répondre autrement que par ses regards noirs mais lorsqu'il vit son enseignant s'approcher encore, il siffla « Non, ce n'est pas ça que je veux ! Mais vous n'avez pas le droit de le faire ! Ce n'est pas parce que je suis ici, chez vous, que je dois subir vos humeurs de petit professeur frustré et mal bais- »
Un cri de rage enfla dans la gorge de Snape et il ne le retint pas. Il se ruait vers son élève lorsqu'un joyeux « Rebonjour » fit écho dans la pièce.
Comme si de rien était, Dumbledore fit son entrée dans la chambre de Harry, les yeux rivés sur sa robe maculée de cendres de la cheminée d'où il venait de s'extirper et qu'il débarrassa de ces résidus d'un coup de baguette.
« C'est l'un des inconvénients des apparitions via réseaux de cheminées » déplora le directeur. « On a toujours l'air d'avoir ramoné jusqu'au conduit. »
Snape et Harry regardaient l'homme – l'un, terriblement frustré et bouillant, l'autre affreusement soulagé et content.
« Severus, j'espère que vous pardonnerez au vieil homme que je suis mon arrivée quelque peu cavalière, cependant, j'ai à vous entretenir en privé de quelques propos qui ne peuvent pas attendre. »
Snape avait pincé les lèvres et répliqua « Très bien, Monsieur le Directeur. Potter et moi allions déjeuner mais je pense que cela peut attend- »
« Oh non, faîtes donc sinon le repas sera froid et je pense que vous devez mourir de faim. Je peux très bien vous tenir compagnie pendant votre repas ! Je me suis déjà restauré mais je ne serais pas contre un peu de thé et quelques biscuits » s'invita Dumbledore en faisant un clin d'œil à Harry qui le lui rendit.
Ce dernier lança un regard à son maître des potions et vit qu'il était de plus en plus raide et contrarié. Tout comme son élève, il savait parfaitement que Dumbledore s'était convié à leur table car il était parfaitement conscient de la tension ambiante et qu'il voulait l'apaiser au maximum.
OOOoooOOOPour Harry, le déjeuner fut bien plus agréable que le dîner de la vieille et il tint avec Dumbledore une conversation des plus intéressante et comique où il ne fut pas surpris du manque de loquacité de son maître des potions.
« As-tu déjà prévu des activités, Harry ? » avait demandé le directeur.
L'interpellé avait souri d'un air innocent avant de rétorquer « J'avais pensé à une petite baignade dans la piscine. Celle-ci n'est pas aussi grande que celle des Dursley mais je m'en accommoderais. Après tout, ce n'est que pour un mois ! Non, en fait ce que je déplorerai le plus, c'est le bain à remous et les petites balades en hélico ou les virées en jet privé. Ici, il n'y a que des livres, des livres et des livres ! Ca m'en donnerait des migraines ! Et vous, Professeur, vous avez décidé de faire quelque chose de spécial pour cet été ? »
Dumbledore avait eu dans les yeux cette lueur pétillante qui n'appartenait qu'à lui et s'était visiblement retenu de rire. Il s'était alors raclé la gorge et avait répondu « Quelques missions pour l'Ordre et un week-end à Saint-Tropez en compagnie d'Alastor, de Minerva et de Sibylle… rien de plus ! Nous ne pouvons malheureusement pas partir ensemble plus longtemps sans courir le risque que Minerva n'étrangle Sibylle mais Alastor et moi avons fait le pari d'emmener Sibylle dans un casino pour qu'elle tente son troisième œil aux jeux… »
Dumbledore avait terminé sa réponse sur le ton de la discussion mais Snape n'avait pas prêté attention à ses paroles. Non, il avait continué de fixer Harry de son regard dégoûté et plus encore depuis qu'il l'avait entendu évoquer le luxe qui était sien dans sa vie privée habituelle. Les prunelles noires écœurées ne l'avaient pas quitté de tout le repas et Harry s'était demandé s'il avait bien eu fait de le provoquer ou pas. Il en avait tellement assez de ses commentaires désobligeants et de son attitude envers lui qu'il avait voulu, pendant un instant, le conforter dans ses convictions ridicules. Mais maintenant, il se demandait réellement si cela avait été une bonne idée. En tout cas, cela n'allait certainement pas aider Snape à changer d'opinion sur lui.
Harry soupira. Il était à présent sur son lit. Il était presque minuit et il n'arrivait pas à trouver le sommeil.
Dumbledore s'était retiré il y avait de cela deux bonnes heures et il se demandait ce que le vieil homme avait bien pu dire à Snape pour le forcer à rester calme en toute situation. Car Harry était sûr qu'une bonne partie de la discussion qu'il avait voulu avoir avec son employé était de cet ordre.
« En tout cas, Snape n'est pas revenu ! » murmura-t-il pour lui-même en se relevant pour se diriger vers la fenêtre. Il faisait décidément trop chaud !
Arrivé devant elle, il ferma les yeux et inspira une profonde bouffée d'air. Celui-ci était encore légèrement étouffant mais il y avait une petite brise qui faisait du bien. Harry rouvrit les paupières et contempla la beauté du parc.
Depuis son arrivée dans ce manoir, il s'était demandé comment Snape en avait fait l'acquisition. Il savait que cette propriété n'avait jamais appartenu à la famille Snape car – d'après les recherches qu'il avait fait sur l'homme et ses ancêtres, ainsi que les souvenirs découverts dans la pensine - elle n'avait jamais été assez riche pour s'offrir une telle demeure. Harry s'interrogeait également sur le salaire du maître des potions qui ne devait pas atteindre un plafond tel qu'il ait pu, en près de seize ans d'enseignement, acheter un domaine de cette taille.
« Il l'a peut-être obtenu d'une manière pas très honnête ! » se dit-il pour la énième fois depuis la veille.
Le Gryffondor soupira encore et avisa l'eau ondoyante de la piscine qui semblait l'appeler ardemment. Harry hésita un instant – se disant que si Snape le trouvait en dehors de sa chambre après le couvre-feu qu'il avait instauré, il ne s'appellerait plus le Survivant mais le Revenant. Toutefois, la chaleur ambiante qui lui faisait coller son bas de pyjama à chaque pore de sa peau équilibrait la balance de ses doutes et remords.
Un instant plus tard, il se retrouva donc à descendre les escaliers en faisant attention à n'émettre aucun bruit. Et bientôt, il sortit de la maison pour sentir la brise plus fraîche caresser son torse nu. Il sourit avec délectation, se félicitant de son choix.
Il n'eut cependant pas longtemps à attendre pour que son sourire s'évanouisse comme un Snape furieux sortait de l'eau, nu et ruisselant.
Harry se figea tandis que son professeur sifflait « Encore une infraction à mon règlement ! Cette fois, il va vraiment vous en cuire ! »
A suivre…