Roméo et Juliette
Chapitre I : Maladie
Auteur : Shizuka Kurai
Genre : shonen aï, darkfic
Série : Gravitation
Pairing : Shuichi Shindô / Eiri Yuki
Disclaimer : Les persos ne sont pas de moi, mais vous l'savez déjà, alors j'vois pas pourquoi j'm'embête à vous l'répéter à chaque fois…
Spoiler : Oui, je sais ! Je fais un petit spoiler avec la série, mais l'issue en est différente…
Commentaires : Séquelle à ma fic intitulée : « Nightmare »(une sorte de suite en somme). J'ai écrit ça dans un moment de grosse déprime, alors vous attendez pas à ce que se soit marrant. Ben oui, si vous vous souvenez, je me suis fait massacrer après « Nightmare », et ça a pas été facile d'écrire avec un œil au beurre noir, de multiples contusions sur tout le corps, mais surtout un bras en écharpe (et le droit de préférence, moi qui suis droitière…). Mais bon, tant pis, je me suis pris une bonne raclée, mais c'est pas ça qui va m'empêcher d'écrire des histoires sadiques… Hé hé hé… Si vous avez envie de vous amuser, ne lisez pas ma fic… Par contre, si vous avez envie de chialer un bon coup, allez-y.
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Le jeune homme blond se réveilla en pleine nuit, pris d'une quinte de toux fulgurante. Il se redressa dans son lit en toussant, une main devant la bouche, l'autre étreignant sa poitrine douloureuse. Son visage était crispé par la souffrance. Il lui fallut attendre quelques minutes avant que la crise passe. L'écrivain se laissa retomber sur l'oreiller, à bout de souffle. Cela faisait quelques temps déjà qu'il avait mal. Mais c'était la première fois qu'il éprouvait de tels élancements de douleurs. Ça commençait même à devenir inquiétant…
Après avoir suffisamment repris son souffle, le romancier se leva et alla jusqu'à la cuisine pour prendre un verre d'eau. Il but à longues gorgées le liquide rafraîchissant en déglutissant bruyamment. Quand il eut fini de boire, il poussa un soupir de soulagement. Mais soudain, une nouvelle lancée dans sa poitrine lui fit échapper son verre qui alla se briser sur le sol. Yuki gémit, une main crispée sur son torse. Il s'agrippa au bord de l'évier pour ne pas tomber. La douleur commençait à passer quand il entendit une voix ensommeillée venant du salon.
« Yukiii ? C'est toi ? Qu'est-ce qui se passe ? Ouaaaaah ! »(bâillement à s'en décrocher la mâchoire.)
L'écrivain essaya de parler, mais sa voix resta coincée au fond de sa gorge. Il se reprit cependant, prit une grande inspiration et balbutia d'une voix légèrement tremblante :
« … Ce… ce n'est rien, Shuichi… J'ai…j'ai juste cassé… un verre… »
Soudain, le jeune homme blond entendit un bruit de pieds nus courant sur le plancher, et il vit débouler un jeune garçon à la chevelure rose. Ce dernier l'observait avec inquiétude.
« Ça ne va pas, Eiri ? demanda le chanteur. Ta voix était… bizarre… »
« Non… C'est bon, tout va bien… J'ai échappé mon verre et il s'est cassé… Ce n'est pas grave… » fit le romancier en faisant mine de se baisser pour nettoyer.
« Laisse ! Je vais le faire ! » s'exclama le musicien en se jetant à quatre pattes devant Yuki pour ramasser les éclats de verre.
Shuichi récolta les plus gros morceaux dans ses mains et les jeta dans la poubelle, puis il prit une pelle et un balai pour finir de tout enlever. Quand il eut terminé, il revint vers son compagnon et leva sur lui ses grands yeux affolés.
« Eiri ? Tu es sûr que ça va ? fit-il à son amant. Tu es tout pâle… »
L'écrivain ne répondit pas tout de suite. Il observa un instant le jeune garçon, s'égarant dans ses prunelles couleur d'azur. Non, ça n'allait vraiment pas. La douleur sourdait toujours, et la tête commençait à lui tourner. Yuki ferma les yeux et passa sa main sur son visage avant de la glisser dans ses mèches blondes. Il tenta alors de rassurer son compagnon, et il dit d'une voix éteinte :
« Ça va, Shuichi, ne t'inquiète pas. Je suis juste un peu fatigué. Mais je vais très bien. »
Malheureusement, son corps le trahit quand il s'écarta de l'évier pour retourner dans sa chambre. Il vacilla et serait tombé si son amant ne l'avait rattrapé.
« Yuki, raconte pas de bêtise. Tu vois bien que ça ne va pas… fit le musicien à mi-voix. Je te ramène à ta chambre… »
L'écrivain voulut protester, mais décidément ses forces l'abandonnaient en cet instant, et il pesa un peu plus lourdement sur les épaules de son compagnon qui chancela sous son poids. Cependant, le chanteur tint bon, et conduisit lentement le blond jusqu'à la chambre. Yuki se laissa faire quand le musicien l'aida à se recoucher, et le borda avec douceur. Le romancier ferma les yeux, envahi par une lassitude extrême, mais il les rouvrit quand il sentit une main se poser sur son front.
« Tu n'as pas l'air d'avoir de fièvre pourtant, fit Shuichi. Tu as mal quelque part, Eiri ? Je vais aller te chercher un médicament… » ajouta-t-il en se relevant.
« Non… Reste… » quémanda le blond en retenant l'artiste par le bras.
Yuki trouva juste assez de forces pour attirer son amant à lui. Ce dernier tomba à moitié sur l'écrivain, mais il redressa aussitôt pour ne pas écraser Yuki de son poids.
« Tu es sûr que tu ne veux rien ? » insista le chanteur d'une voix inquiète.
« …Si… je veux une chose… » murmura le romancier.
« Quoi ? » demanda vivement Shuichi, prêt à satisfaire son amant.
« Je veux que tu reste comme ça… près de moi, Shuichi… Je suis si bien dans tes bras… Serre-moi… serre-moi contre toi, s'il te plaît… » supplia le blond en commençant à s'assoupir.
« D'accord », acquiesça le musicien, heureux bien que surpris et vaguement inquiet de ce besoin soudain de tendresse de Yuki.
Shuichi se redressa un instant, avant de se glisser sous les couvertures et de se blottir tendrement contre son amant. L'écrivain l'étreignit aussi fort qu'il put, avant de glisser lentement dans le sommeil…
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Le lendemain matin, quand Yuki se réveilla, le soleil brillait déjà haut dans le ciel. L'écrivain s'aperçut qu'il était seul dans le lit. Il se dit que le chanteur avait dû partir pour le studio très tôt ce matin, et qu'il n'avait pas voulu le réveiller. Le blond se redressa légèrement pour regarder l'heure sur le radio-réveil, mais il eut un vertige et se laissa retomber sur les coussins. Il gémit et poussa un soupir d'exaspération. Il posa une main sur ses yeux, attendant que le malaise passe. Soudain, la toux revint comme la nuit passée. Yuki roula sur le côté et enfouit son visage dans l'oreiller, étouffant sa toux, tandis que ses doigts s'agrippaient au drap.
Peu à peu, la douleur s'estompa, laissant le romancier suffoquant et épuisé. Il tourna la tête et posa sa joue contre l'oreiller. Ses mèches blondes retombaient devant ses yeux mi-clos, et il respirait avec difficulté, la bouche entrouverte. Un étrange pressentiment l'assaillait. Pourquoi avait-il mal comme ça ? Il était persuadé que ça devait être grave… Las, il ferma les yeux en soupirant. Il n'avait pas peur de mourir… Rien ne le retenait ici-bas… Rien ? L'image d'un jeune homme aux allures de gamins et aux cheveux roses passa devant ses yeux…
« … Shuichi… » murmura l'écrivain.
Comme en réponse à son murmure, Yuki sentit des doigts effilés écarter délicatement ses cheveux. Il tourna la tête et aperçut son compagnon assis au bord du lit qui lui souriait tendrement.
« Je suis là, Eiri … » fit ce dernier d'une voix douce en lui caressant la joue.
Les deux amants se regardèrent longuement dans les yeux. Puis l'écrivain brisa la magie en détournant le regard, et s'allongea sur le dos.
« Je te croyais déjà parti au studio, » fit-il d'un ton un peu froid.
« Non. Comme tu n'allais pas bien, j'ai préféré rester. J'ai téléphoné à Hiro pour lui dire que je ne pourrais pas venir aujourd'hui. J'ai aussi appelé un médecin. Il ne devrait pas tarder à arriver. »
« Tsss… Je n'ai pas besoin de docteur… » lança l'écrivain à mi-voix.
« Eiri … » fit le chanteur d'une petite voix attristée.
Yuki avait adopté son habituelle froideur. Pourtant, sans oser se l'avouer vraiment, il était content que Shuichi soit resté. Le sourire affectueux du musicien l'apaisait étrangement. "Décidément, se dit-il, ça ne va vraiment pas aujourd'hui." L'écrivain n'avait envie que d'une chose, c'était que Shuichi le prenne dans ses bras. Yuki empoigna brusquement le chanteur par son T-shirt, l'attira à lui et l'embrassa à pleine bouche. Shuichi répondit aussitôt à son baiser en glissant sa langue entre les lèvres du romancier. Ils savouraient tous deux passionnément leur échange buccal, quand ils furent interrompus par la sonnette d'entrée. Le musicien se redressa aussitôt, brisant leur étreinte, et s'écria :
« Ça doit être le docteur ! Je vais ouvrir ! »
Le chanteur se leva précipitamment et s'apprêtait à sortir de la chambre quand soudain il se ravisa et fit volte-face. Il revint vers le lit et déposa un baiser furtif sur les lèvres de Yuki.
« Je reviens tout de suite, »fit-il en souriant tendrement à l'écrivain.
Puis il repartit au galop, et fila ouvrir la porte. Yuki esquissa un sourire indulgent pour l'énergique garçon. Lui, par contre, se sentait vidé de toutes forces. Il ferma les yeux, en respirant par la bouche, complètement avachi dans les coussins. S'assoupissant légèrement, il n'entendit pas la porte de la chambre s'ouvrir. Ce n'est que quand il sentit une main prendre son poignet, et une autre se poser sur son front qu'il ouvrit les yeux.
« Vous n'avez vraiment pas bonne mine, mon pauvre garçon, » fit le médecin d'un ton plein de sollicitude.
Le docteur examina Yuki quelques minutes tout en posant des questions, hochant parfois la tête avec une moue perplexe. Shuichi était accroupi au pied du lit, en face du médecin et observait son amant avec inquiétude. L'écrivain tourna la tête et lui sourit, quand le médecin prit la parole :
« Vous n'avez pas de fièvre, mais votre tension est très basse. C'est ce qui explique votre lassitude. Je vais vous donner quelque chose qui fera remonter votre tension, et ensuite je vous prescrirai des médicaments à prendre pendant quelques jours. Jeune homme, fit le médecin en s'adressant à Shuichi, pourriez-vous aller me chercher un verre d'eau ? Et si ce n'est pas abuser, préparez donc un peu de thé pour notre malade. Il a besoin de s'hydrater, ça lui fera du bien. »
« Haï ! » répondit immédiatement le chanteur en se levant et en quittant rapidement la pièce.
Le garçon aux cheveux roses revint deux secondes plus tard avec le verre d'eau, puis fila de nouveau dans la cuisine préparer le thé. Yuki, qui avait parfaitement compris le petit manège du médecin, lui lança soudain :
« Bon, maintenant qu'il est parti, dites-moi ce que vous avez à me dire. »
« Je suis désolé, s'excusa le docteur. Mais j'ai pensé qu'il valait mieux éviter d'inquiéter votre frère s'il n'y a pas lieu d'être. »
"Mon frère ? se dit l'écrivain. C'est… ? Non, j'y crois pas. Il a pris Shuichi pour mon frère ? Elle est bien bonne celle-là !" Mais il était vrai qu'avec ses allures de gamin, Shuichi pouvait fort bien passer pour son petit frère. Et puis, certaines personnes avaient parfois des difficultés à admettre l'évidence même de ce qu'ils avaient sous les yeux, à savoir une relation homosexuelle entre deux hommes. C'était une sorte de rejet instinctif en somme. Préférant éviter une gêne inopportune, Yuki ne démentit pas sa "parenté" supposée avec le chanteur, et se contenta de garder le silence.
« Je ne voudrais surtout pas vous alarmer inutilement , continua le médecin. Mais je dois avouer que ce sifflement dans votre poitrine m'inquiète énormément. Vous fumez beaucoup ? »
« … Assez, oui… » répondit évasivement le romancier.
« Et en ce moment, vous avez mal dans la poitrine, je me trompe ? »
« … C'est bien ça… » acquiesça le blond.
« Avez-vous d'autres symptômes ? »
« Je ne sais pas … Je … je ne vois pas… »
L'écrivain fut soudain pris d'une quinte de toux infirmant ses propos. Il se tourna sur le côté, les deux mains devant la bouche. Le médecin attendit que la crise se dissipe en passant la main dans le dos de Yuki pour l'aider à mieux respirer. La toux se calma peu à peu, et l'écrivain se rallongea sur le dos avec un léger gémissement.
« Tenez. Prenez ça. Ça calmera la douleur, fit le médecin en lui tendant le verre d'eau et des pilules blanches. Ça fait longtemps que vous avez ces crises ? » demanda-t-il ensuite.
« Quelques mois… répondit le jeune homme blond après avoir avalé les médicaments. Mais depuis quelques temps, elles sont de plus en plus rapprochées et douloureuses… C'est déjà la troisième depuis cette nuit… Et c'est la première fois que je me sens aussi épuisé… »
« Pour le moment, vous allez vous reposer quelques jours, ordonna le médecin. Je vais vous prescrire des médicaments contre la douleur et des vitamines. Mais ensuite, il faudra impérativement que vous alliez à l'hôpital pour des examens complémentaires. Je crains fort qu'il ne s'agisse d'un can… »
Le docteur s'interrompit brusquement. Shuichi venait de revenir dans la chambre, portant un plateau dans les mains, qu'il vint poser sur la table de nuit. Pendant que le chanteur remplissait les tasses, le médecin lança un regard à l'écrivain. Ce dernier lui fit signe qu'il avait compris ce qu'il allait lui dire, en hochant la tête.
« AH ZUT ! s'exclama soudain Shuichi. J'ai oublié le sucre! Je reviens dans une minute ! » fit-il en repartant au galop.
Profitant de ces quelques instants de répit, le médecin reprit :
« Tant que vous n'aurez pas fait les examens, je vous conseillerais d'éviter tout effort. Et il serait plus prudent d'éviter de conduire. Il ne faudrait pas que vous ayez une crise au volant. Vous pourrez trouver quelqu'un pour vous emmener à l'hôpital ? »
« Oui, ça ira. »
« Bien ! fit le médecin en commençant à ranger son matériel. Bon, il me semble que vous allez un peu mieux. Je vous fais votre ordonnance et je vais vous laisser. Surtout appelez-moi si vous avez un problème. »
Shuichi revint à ce moment-là, et le docteur lui confia l'ordonnance avant de prendre congé. Le chanteur le raccompagna jusqu'à l'entré, laissant l'écrivain seul un instant. Yuki se sentait mieux. Il avait moins mal, mais il se sentait toujours aussi fatigué. Quelques instants plus tard, le garçon aux cheveux roses le rejoignit. Ce dernier tendit une tasse de thé au romancier qui la but lentement, tandis que le musicien buvait la sienne en commentant l'ordonnance.
« Qu'est-ce qu'ils écrivent mal, les docteurs ! s'exclama Shuichi. J'arrive même pas à le relire. Et puis c'est quoi ces médicaments ? Y ont des noms bizarres. J'en connais aucun. Tu crois qu'ils ont tout ça à la pharmacie ? En tout cas, j'espère que les pharmaciens arriveront à relire, parce que moi, j'y comprends rien du… »
« Ferme-là un peu, Shuichi… » le coupa Yuki à mi voix.
« Hein ? »
« Arrête un peu de parler, s'il te plaît, tu me donnes mal à la tête… » marmonna l'écrivain sans avoir la force d'élever le ton.
« O… Oui… Désolé, Eiri … » s'excusa le musicien.
Le romancier rendit la tasse au chanteur, et se laissa aller contre l'oreiller avec un soupir.
« Tu veux manger quelque chose ? fit soudain Shuichi. Tu n'as rien avalé depuis hier. Je vais aller te chercher un truc à grignoter. Dis-moi ce que tu veux, je te le ramènerais. »
« Non merci, Shuichi. Je n'ai pas faim… »
« Mais Eiri ! Il faut que tu manges ! Ça te fera du bien ! »
« Je suis fatigué, fit l'écrivain d'un ton las. J'ai surtout envie de dormir pour l'instant. »
« D'accord. Je vais te laisser te reposer alors. Pendant ce temps, je vais aller chercher tes médicaments. »
« Shuichi… »
« Oui ? »
« Reste avec moi … jusqu'à ce que je m'endorme… s'il te plaît… » demanda l'écrivain qui commençait déjà à s'assoupir.
« Très bien, je reste, Eiri … » accepta le musicien d'une voix douce.
« Shuichi… »
« Hmm ? »
« Embrasse-moi… »
« Oui… tout de suite, mon amour… » répondit le garçon en s'exécutant aussitôt.
Yuki sentit les lèvres de son amant se poser délicatement sur les siennes. L'écrivain savourait leur goût de miel en glissant lentement dans le sommeil, et ce fut avec un léger sourire au coin des lèvres qu'il s'endormit enfin sous le regard amoureux mais inquiet de son amant…
A SUIVRE …AU PROCHAIN EPISODE : Avec toi
( à moins qu'entre temps je décide de changer de titre pour le prochain chapitre)
Lexique : Ben y a pas de lexique parce que j'ai pas mis de mots japonais. J'avais pas envie. Je voulais faire une fic sérieuse pour une fois, un truc à la Shakespeare (enfin presque). Mais bon, le japonais dans le texte, ça a tendance à donner un coté un peu comique au texte, et moi je voulais une grande tragédie. Alors y pas de japonais.
Commentaires de fin : Please review ! D'ailleurs, soit dit en passant, j'aime bien avoir des reviews signées, comme ça je peux aller tout de suite voir les histoires qu'ont écrit ceux qui ont un compte sur Fanfiction. net. Et surtout, dites-moi si vous aimez cette histoire, pour savoir si je vous envoie la suite. Allez, à plus ! Bisous de Shizu !