Disclaimers : Shin Kidousenki Gundam Wing, personnages et produits dérivés appartiennent à Sunrise, Bandai, Sotsu Agency et aux parties associées.
Genre : fic en cinq parties + épilogue. Vla l'épilogue !
Rating pour celui-là : T voir M
Couple : ex 2xEd, ex 1xOC, ex 2xOC, 1x2, 3x4x3, JxHilde, HxDina, 5xR
Résumé : Duo Maxwell toujours aussi contre le syndrome de couplitude absolue… même s'il est en couple depuis un an. Bilan ?
Câlins : à ma Mi rentrée, à ma Lunanamoi glandouilleuse professionnelle XD, à une tite M pour lui donner le sourire et à une tite Lilith.
Micis reviews : à Naïa, Hanako32, Sharleen-Rose, Neko, Lucy-hp (non, non, Heero n'a jamais reçu les photos, hasard absolu !),wish (vi j'aime Muse !), Yasha (mici ! J'ai un humour débile XD), Yami-Rose et Mimi-Angel. Et à Chtite-Sukida qui m'a reviewé sur le chap I, que j'ai pas pu remercier sur le chap d'après. Merci à ceux qui ont reviewé plus tard et que j'ai pas pu remercier sur le chap d'après. Mici à tous !
Clin d'œil : à Tip' XDDDDD (le boulot ne te fais plus peur XDD, bisous) Kaorulabelle (chuis contente que ça t'ai plu et… je ne peux pas accepter ta demande… faudrait que je demande à mon époux et à ma maîtresse… XDDD je blague !)
IMPORTANT : sortez COUVERTS. La capote, c'est pas de la gnognotte
Bonne lecture ! (on espère)
Largue-moi ! (s'il te plaît)
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Epilogue : « Comment avoir une vie de couple… quand tu gardes tes habitudes de célibataire et que tu vis à 100000 bornes de ton gars ? »
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Appartement – enfin là lit changé depuis - de Duo Maxwell, L2, début AC 204, un an et des brouettes après la « terrible et déchirante rupture et découverte du grand amour entre deux amis d'enfance »
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Oui.
C'est bien comme ça que les amis de Duo ont défini nos « retrouvailles ».
'peuvent pas appeler un plan cul un plan cul ?
Duo a dû tenter deux-trois fois de leur expliquer et il a abandonné. Ça sert à rien. Parfois les gens voulaient voir que ce qui leur plaisaient.
Duo et moi on est ensemble depuis un an et des patates comme il dirait.
Qui l'aurait cru ?
Pas nous.
Pas moi.
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Quand je l'ai revu la première fois, en boîte et de dos, j'ai eu envie de me le faire. Quand je l'ai reconnu, rien à foutre, ça a changé que dalle à l'histoire. Il bougeait trop bien, il me faisait trop bander.
Quand je me le suis fait une fois, j'ai eu envie de me le refaire. Une vraie bombe ce mec, pas d'erreur sur la marchandise, même s'il avait fallu lutter pour l'avoir.
Quand je l'ai vu au réveil, j'ai eu envie de me le refaire et quand il a commencé à délirer avec son réveil, j'ai eu envie de rire.
Avant de me le refaire. J'aimais bien rire avec un plan.
Quand j'ai vu ses potes le saouler, j'ai eu envie de me marrer. Et j'ai eu envie de connaître un peu mieux un type que des gens se donnaient autant de mal à le faire chier.
Ou pour le rendre heureux.
Vu que ses potes étaient envahissants et que malgré tout, il réussissait à conserver sa vie de célibataire – n'avait-il pas fait croire à tout le monde que Fred et lui étaient un vrai couple -, me suis dit que ce serait ptet sympa de remettre le couvert.
Il devenait un plan cul intéressant, ni plus, ni moins.
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Quand ses potes sont partis et qu'on a discuté devant la télé… c'était plus pareil.
Clair que j'avais envie de lui.
Grave. Et pourtant on y était allés comme des lapins, en moins expéditif parce que ç'aurait été la honte.
Clair qu'il devenait sympa, futé. Intéressant, vraiment. Au-delà de son cul.
J'avais pas les mêmes scrupules que Duo. Je voyais pas la difficulté à me faire du bien régulièrement avec la même personne. Et si cette personne était un pote ou le pote d'un pote je m'en battais sévèrement les cacahuètes.
¤
J'ai clairement vu qu'avec Duo, même si on avait autant envie l'un de l'autre, ça allait se transformer en plan amitié, à la « on se reverra à l'occasion etc.…, poignées de mains, franche rigolade et tape dans le dos »
Ouais, pourquoi pas, l'était sympa. Ok, sur le coup, je me suis dit que c'était dommage mais bon. On pouvait faire en sorte qu'il me laisse pas en plan après m'avoir chauffé soit, mais on pouvait ne pas poursuivre après, il me devait rien. Les deux jours étaient passés et vu ses principes à la con, il était évident que le couvert ne serait pas remis.
Ok, pas de problème.
Me suis dit que j'aurais éventuellement un ptit cul accueillant sur L2 et en attendant je me fournirais sur L4 ou lors de mes déplacements. Pas besoin de lui en parler le jour du départ, il aurait eu des chances de se monter le crâne. Il me connaissait pas, je pouvais comprendre qu'il se méfie. Je pouvais comprendre que ça n'aurait pas été la première fois qu'un mec lui demanderait de remettre le couvert et de ne « pas s'inquiéter, ce serait juste comme ça » et qu'à la fin il lui prendrait le chou. Même si on savait se débrouiller, c'était toujours pénible de se débarrasser d'un mec lourd. Il est hot, les mecs pouvaient y croire et des mecs y avaient cru. Et puis, il sortait de rupture et OUI, c'en était quand même une, même si c'était un pseudo couple.
¤
Me suis aussi dit que je le chaufferais la prochaine fois que je reviendrais et qu'il aurait tellement la tête à l'envers que ses principes il les relèguerait super loin quoi. Carrément.
Ouais c'est rat.
Et alors ?
Me suis surtout dit qu'avec la distance, ma quéquette l'oublierait et que s'il le fallait, Maxwell était un gros trauma. Vu que quéquette était en full force, sur le coup, ça m'empêchait de penser à autre chose que de reprendre un ticket pour le manège. Et donc, avec la distance, je pourrais envisager une bonne camaraderie. Pourquoi pas ?
¤
J'ai bien vu qu'il était un peu vert – comme moi - au moment de se dire bye-bye, mais bon, on s'est galochés et après je suis retourné à ma vie et à mes plans.
Normal.
¤
Oui mais voilà : deux mois après, même si je prenais mon pied avec les autres – au pluriel, oui -, je pensais à lui de temps en temps.
Et aussi après un coup.
Parce qu'il était bon, ouais.
Mais pas que ça.
On compare toujours. Ceux qui disent qu'ils ne comparent pas sont des menteurs ou des hypocrites. Ou des malins qui ne veulent pas se faire jeter par leur partenaire.
Et les autres ne supportaient pas la comparaison, que ce soit niveau humour, niveau charme, niveau intelligence, niveau cul.
Ouais à ce stade le cul arrivait en dernier. Normal car même si le coup n'était pas le meilleur du siècle, je venais de l'avoir.
Et j'avais envie de le voir. Et j'avais envie de me le faire. En attendant je me débrouillais avec ce que j'avais sous la main.
¤¤
Courant novembre, Réléna et Chang étaient passés me voir, puisque madame devait donner une conférence de presse sur L4 et que la sécurité était coordonnée en collaboration avec mon équipe. Je leur ai dis que j'étais en vacances à partir du lundi suivant et que ce serait alors mon second qui prendrais la relève, sous les ordres de Chang bien entendu. Il n'était pas au-dessus de moi, mais, ses qualités surpassaient celles de mon adjoint – pourtant excellent.
¤
N'était pas Chang Wu Fei qui voulait. Professionnel. Droit. Des yeux magnifiques, un corps terrible, tout en muscles, félin… et un putain de cul, le genre de truc qu'il n'avait pas avant ou, plutôt, que je ne remarquais pas avant, puisque j'étais plus ou moins asexué. Il n'a pas beaucoup grandi– il mesure à peine un mètre soixante-douze, ok c'est près de vingt cm de plus que la dernière fois que je l'avais vu mais je suis plus grand donc il est petit, hn – mais en esprit, c'est pas la même.
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Les années et les expériences pouvaient changer en mieux ou en pire. Et pour celui qui m'a fait demander, la première fois que je l'ai revu, pourquoi ce type-là n'était pas homo – je le lui ai dit et il a répondu, en haussant les épaules « il faut bien laisser le meilleur aux femmes », le changement était pour le meilleur. Toujours aussi passionné et droit mais moins obtus. On est devenu plus proches par la force des choses, Réléna étant ma meilleure amie à l'époque. Aujourd'hui, une de mes meilleures amies.
Lui et moi avons appris à nous tolérer, avant d'apprendre à nous faire confiance. Avant d'apprendre à nous entendre. Avant d'apprendre à nous apprécier. Ça aide vachement d'apprendre que sa copine n'a rien à craindre de son ex homo.
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Ce soir-là on parlait depuis une bonne heure de sa sécurité quand Réléna m'a très explicitement fait comprendre qu'elle n'était pas venue pour ça. Qu'elle avait reçu, par le biais du magazine « pour la vie », une lettre de remerciement de Hilde, Howard et Josh pour avoir permis à « perfect4U02 » de vivre une grande passion avec « Lover 101 ». Qu'elle n'était pas suffisamment conne – ce sont ses propres termes – pour ne pas faire le rapprochement entre Hilde, Howard et un certain pilote 02 et qu'elle « attendait de pied ferme l'explication logique du pourquoi je ne l'avais pas tenue au courant des avancées de son affaire ». Wu Fei se marrait ouvertement et quand sa dame l'a dévisagé, il n'a plus moufeté.
¤
Je lui ai donc donné une version édulcorée du plan cul – sans cul, ni plan - et elle m'a demandé quand je l'avais vu pour la dernière fois. Quand je lui ai répondu « il y a deux mois » elle m'a plus brassé qu'un G-Velouté fruix sur la « solidité de mon couple et du ciment de mes sentiments qui risquait de s'effriter avec la distance… ». Je regardais Chang en désespoir de cause mais ce traître me lançait un regard du style « je vis avec, si je te défends, j'en subis les conséquences » et il a caressé sa très longue et impeccable queue de cheval noire distraitement. Il faisait ça quand il était gêné.
¤
Il a fait ça le jour où je l'ai surpris, deux ans auparavant, à faire du bouche-à-bouche à une Réléna presque nue et éveillée. En mettant la langue aussi loin dans sa bouche, il essayait sûrement de puiser l'air à même les poumons de la demoiselle. La pauvre, elle était si mal qu'il en a même cherché un pouls de poitrine mais vu comment étaient disposés ses doigts, il risquait pas de sentir le cœur, par contre le sein était entre de bonnes mains. D'ailleurs Réléna avait pris de la poitrine depuis que je les avais touchés.
¤
Le traître à la cause – c'est un mec, il aurait dû être solidaire – s'est donc placé à côté de sa chère et tendre et je me suis vu le combiné à la main, composer le numéro de Duo.
Il était pas là.
On était vendredi, il devait être en boîte.
Ou se taper quelqu'un.
Ou les deux ?
Est-ce que c'était bien ?
Mieux que moi ?
Ouais on compare et on se demande.
J'étais sûr qu'il avait comparé.
Plus tard je lui ai demandé et il m'a répondu « bah ouais, tu le fais pas, toi ? »
Il m'a dit que les autres souffraient mal la distance.
Hey, n'est pas Heero Yuy qui veut.
Mais revenons à moi.
¤
J'ai laissé un message à Duo, prenant bien garde de ne griller ni ma couverture, ni la sienne s'il l'avait conservée – Rél était là, si elle savait que ce n'était qu'un plan elle aurait encore tenté quoi. Ça ne faisait que quatre mois que j'avais quitté son poste mais j'avais pas quitté son carnet d'adresse ni son obsession à vouloir à tout prix que je sois « heureux avec la personne que j'aime mais que je ne trouverais jamais en n'utilisant pas la bonne méthode… parce que tu sais Heero, la satisfaction sexuelle c'est bien mais vient un moment où le sexe ce n'est plus ça… et quand le sexe n'est plus vivifiant, ce qui te fait rester c'est l'amour » Ouais ma chérie, dis ça à Chang stp. Moi j'ai été conçu pour durer. Que les gens ne comprennent pas qu'on ne recherche pas tous la même chose est au-dessus de moi. Tellement au-dessus que je m'en fous.
¤
J'avais vraiment pas l'intention de m'installer chez lui.
Je pensais aller à l'hôtel, le rappeler pour lui expliquer le binz. Et pour me le faire un peu pendant mon séjour, sans squatter chez lui, quoi.
Je l'ai rappelé en arrivant. Il m'a dit « qu'est-ce que je commande ».
Je lui ai dit « ce que tu veux ».
Simple.
En arrivant chez lui, je lui ai dit : « écoute »
Il m'a répondu « je sais, j'ai capté Réléna en voix-off. Ce sera pas super fun parce que je suis pas en vacances, tu devras te démerder pour bouffer et tout. Je vois pas pourquoi tu te ferais chier à payer l'hôtel quand tu t'es invité.
Il m'a fait un clin d'œil.
Je l'ai juste regardé et il a poursuivi en haussant les épaules.
« On peut quand même essayer de se parler avant de se sauter dessus, stp ? J'ai envoyé bouler mes principes une fois, je peux recommencer, hein ? Et puis on est pas ensemble, ce sont les autres qui le croient. Autant pas se prendre le chou ».
Et chemin faisant on a parlé.
On a eu envie de se connaître mieux.
On s'est marrés, on a pris des habitudes d'appoint, genre on bouffait ensemble quand il sortait du boulot, on se matait la télé ensemble.
On parlait.
Et on a baisé, ouais, et c'était bon. Putain c'était bon. Ça m'avait manqué.
¤
C'était royal.
Et c'était impérial quand on en était à se connaître au point de savoir ce qui nous faisait grimper plus haut encore.
Et c'est devenu carrément divin quand on en est venu à ne pas faire que ça, baiser. Ouais, j'ai vu dieu. Nan je blague.
Et c'est devenu carrément incontrôlable, encore plus chiant, carrément différent. Ça prenait une autre dimension et ni lui ni moi n'étions prêts pour ça.
Du coup ça casse, ça casse grave. Ni lui ni moi on voulait de ça. Ni lui ni moi n'avions connu ça. Ce truc qu'on pouvait appeler que « ça ».
Un plan cul avec des sentiments.
Un plan cul qui n'en n'est plus un.
Un plan cul qui devient… « ça ». Pas d'autres mots à ce moment-là puisque le premier truc qu'on s'était dit c'était qu'on s'attendait pas à « ça ».
Mais prêts ou pas, on changeait déjà. On avait déjà changé. Ce qu'on était hier n'était pas ce que nous étions à ce moment-là, ni même ce que nous sommes aujourd'hui.
¤
Du coup on puait tous les deux. Notre histoire puait. Ouais, le plan cul était devenu « notre histoire » alors qu'un plan était censé en rester là. Ni plus, ni moins. Et on avait l'air d'apprécier quelque chose qui n'existait pas, qui reposait sur les bourrages de crâne des autres et notre envie de les faire nous lâcher la grappe.
Les êtres humains avaient beau avoir une influence, une incidence les uns sur les autres, il y avait des limites aussi. Ni lui ni moi n'avions l'idée d'être vraiment ensemble et c'est passer du temps côte à côte durant ces deux semaines qui a accéléré un processus enclenché peut-être depuis un certain dimanche.
On en était pas non plus aux serments éternels de nos entourages respectifs. Ils attendaient plus de nous que nous attendions de nous-même.
Ça n'empêchait pas ce qui ressemblerait à de la prise de tête.
¤
Du coup, quand je suis monté dans la navette de départ, à la minute où j'ai posé mes fesses dans la navjet, je savais que Duo m'appellerait pour me larguer.
Enfin pour me pré-larguer et s'éviter de le faire en devenant un couple. Ça dépassait de très loin les apparences.
Mais, qu'on le voulait ou non, on était malgré nous déjà un couple. Dans une dynamique de couple, tout du moins.
Et j'étais d'accord avec le ciao bye-bye plans prises de tête, très peu pour moi. Des culs j'en ai eus, j'en aurais. J'aimais ma liberté autant que Maxwell aimait la sienne.
Puis j'ai réfléchi.
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Le hic…
Le hic était que là, la liberté ne me paraissait pas aussi géniale que ça.
La perspective d'avoir tout le monde sauf lui me bottait pas plus que ça.
La liberté avait plusieurs formes. La liberté pouvait avoir un prix et si c'était perdre « ça » je ne voulais pas de cette liberté-là, alors. Je ne voulais pas me sentir contraint, je ne voulais pas me sentir privé. Et je me suis senti privé. Et Duo aussi, je l'ai entendu à sa voix, à l'inspiration qu'il avait prise avant de me larguer comme jamais personne ne l'avait fait. C'est clair, il ne sait pas larguer. A son envie de conserver quelque chose. Notre amitié à défaut de notre plus qu'amitié naissante. Oui, plus qu'amis, mais pas plus. Pas encore.
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Et ça c'était du troc. Ici, ça faisait comme avoir de l'or pour l'échanger contre du bon plaqué. Non, je préfère acheter mon or ailleurs, merci. Seulement j'avais pas envie d'ailleurs. J'avais pas envie de laisser passer ça, être libre comme ça, avec quelqu'un qui m'allais. Avec quelqu'un à qui j'allais. Alors à l'escale, je suis retourné le rejoindre. Le convaincre.
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Il a tenté de m'appeler plusieurs fois mais je n'ai pas répondu, j'ai préféré le voir directement. Je suis aller frapper chez lui mais il n'était pas là. Je suis allé au Winn's club et je l'ai vu aux bras d'autres. Et je l'ai vu secouer la tête, voir ailleurs, insatisfait. Puis ne plus chercher à voir, juste à danser. Une musique d'un de mes groupes préférés – des paroles qui traduisaient exactement ce que je ressentais, sans un mot de trop - et je l'ai rejoint.
¤
J'ai fait sonner son portable en l'enlaçant par derrière. Mon cœur battait très vite malgré le rythme lancinant de la mélodie. Il pouvait me jeter et s'accrocher à sa propre liberté aussi.
Mon cœur battait très vite, ouais. Le sien aussi. Il a été surpris et heureux de me voir. Il m'a demandé de le larguer et j'ai refusé, chuis pas Fred, moi. On tente d'abord, on verra ce que ça donnera et ça a donné qu'un an et quelques après, on est encore là, tous les deux. Etre ensemble ne signifiait pas ne pas être libre… juste ne PAS être disponible. On savait ce qu'on ne voulait pas – on l'avait plus ou moins vécu avec Réléna et Fred, même si ces deux-là n'étaient pas à mettre dans le même sac -, pourquoi ça ne marcherait pas ? Il nous suffisait de ne pas nous mettre la pression comme le faisait si bien nos bienfaiteurs chianlits respectifs.
On est encore là plus d'un an après… alors tout va bien dans le meilleur des mondes, hein ?
Tout a été parfait, idyllique ?
Magnifique ?
Hmm…
Ça se passe très bien depuis neuf mois, mais les premiers temps ont été chaotiques.
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On a dû se larguer quatre à cinq fois parce qu'il a fallu faire des ajustements : des célibataires endurcis qui veulent pas perdre un truc c'est super mais ça résiste pas au quotidien et aux habitudes limites institutionnelles.
Oui il y avait des habitudes même dans une relation longue distance. Merdum.
Il a fallu qu'on apprenne deux-trois trucs l'un sur l'autre. Oh, pas grand-chose.
¤
- Que OUI, il y avait des limites à la liberté et rouler une pelle « dans l'ambiance du moment » à un autre gars ça n'allait pas être possible.
- Qu'on pouvait titiller sans toucher ni se faire toucher trop intimement et que si tu ne savais pas titiller sans toucher ben tu ne titillais pas. No pipi-touch.
- Que l'union libre c'était très bien mais pas pour nous et il a fallu qu'on se trompe mutuellement pour le comprendre. En fait il a fallu qu'on se sente trompés et si on se sent trompés ben… c'est que l'union libre et soi ça faisait 4000.
- Que OUI, se faire tailler une pipe par un autre mec, c'était tromper même s'il n'y avait pas pénétration. Sans exception.
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On s'était disputés sur une connerie d'espace vital je ne sais plus quoi et on était partis en boîte, chacun de notre côté. Chacun sa colonie. On n'était pas partis pour ça mais apparemment la soirée avait dérapé. Sur place on a un peu bu, on s'est fait chauffés et on se l'est fait faire tous les deux. C'était agréable, une pipe bien faîte l'est toujours, celui qui dit le contraire, ment. Même si je soutiens énergiquement que de mon côté « ce n'est pas pareil que tromper », j'ai pas du tout apprécié qu'il me fasse la même. Ben oui, vu que je n'étais pas dans sa tête, je ne pouvais pas savoir si pour lui c'était pareil ou pas. En attendant, quand il m'a dit « attends, moi aussi », j'étais dégoûté. Mauvaise foi ? Complètement. Ne fais pas aux autres ce que t'aimerais pas qu'on te fasse, il paraît. Ouais.
- Qu'il était avenant avec la terre entière mais que c'était à moi et à moi seul qu'il montrait son putain de caractère de merde. Tant mieux, je fais la même. Oui il est privilégié.
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- Que baisser la cuvette des toilettes une fois que j'en sortais, pouvait y aller de ma survie.
- Que je ne devais pas le saouler avec le ménage – même s'il avait fait de gros efforts mine de rien. Avant c'était une fois tous les quinze jours -
- Que s'appeler tout le temps ça n'allait pas être possible – on a essayé de faire un peu comme les autres et ça nous a vite saoulés, on se retrouvait avec rien à dire.
- Qu'il fallait que je demande avant de me servir chez Duo. Même si c'était pour m'entendre dire « sers-toi ».
- Qu'il fallait rester zen avec ses potes qui étaient vraiment envahissants et qui me demandaient tous les trois mois quelles étaient mes intentions, la chance voulant que Réléna soit loin.
- Qu'être jaloux du nombre de potes mâles qu'avait ton mec c'est être jaloux de tout L2. Que c'était la première fois que j'étais aussi vert. Qu'il y avait un début à tout.
¤
- Que ce que tu vois à la télé c'est pas la réalité – non Duo, la fille qu'on a filmé se jetant à mon cou et me roulant une pelle a juste été bousculée et j'ai dévié la tête au dernier moment. Même pas de contact. Duo… je ne te prends pas pour un con. Et non Duo, ne raccroche pas quand je t'explique. Et ne raccroche pas quand je te rappelle.
- Qu'il fallait trouver un moyen de se voir plus sans pour autant emménager – ni l'un ni l'autre n'avions ça en tête à l'époque–, par contre on en avait marre de se voir entre deux portes.
- Qu'il était très TRES grognon quand il se réveillait autrement que sur le ventre après une très bonne nuit. Et que je ne devais surtout pas sourire dans ces cas-là.
- Que chemin faisant nos sentiments devenaient plus forts et plutôt que de casser à répétition, on ferait mieux d'apprendre. Parce qu'à chaque fois qu'on reprenait notre ancienne liberté, à chaque fois on revenait à être libres ensembles.
- Que nos disputes avaient du très bon, en particulier niveau sexe. Mais qu'on n'avait absolument pas besoin de ça pour pimenter nos rapports.
- Qu'on aimait être ensemble. Grave. Et que ça valait définitivement le coup.
¤
Il a fallu qu'on s'y fasse, quoi.
Vouloir être ensemble et pouvoir rester ensemble, c'était du travail et après quelques temps, les efforts nous sont devenus naturels… et les efforts n'étaient plus vraiment des efforts. Il a fallu qu'on apprenne à se connaître. Et maintenant je me sers comme chez moi, chez Duo. Je m'y sens comme chez moi.
Et depuis neuf mois c'est tranquille. Juste des petits trucs mais vraiment pas de quoi fouetter un chat, même si ça gonfle sur le coup. Parce que c'est pas Amour, Gloire et Gundams. On s'envoie sur orbite de temps en temps. C'est notre manière de voir le truc qui a changé. Quand ça part en live, on gère, quoi.
Aucun regret depuis quatorze mois, malgré les couacs qui nous font sourire aujourd'hui. Même jaune. Mais on sourit quand même.
¤
On se voit une semaine pleine par mois, je descends sur L2 le week-end, si Quatre et moi sommes sur L3. Duo a eu urgences sur urgences donc il n'a pas pu prendre de vacances. Par contre moi j'ai eu trois semaines cet hiver et un mois l'été dernier. Et même si lui n'était pas en vacances, être au même endroit faisait qu'on avait l'impression de l'être tous les deux.
¤
Le week on se fait des dîners sympas – ou on se fait gentiment cuisiner par ses potes, les soirées "friends", en particulier chez Howard et Dina sont drôles et… éprouvantes (un chtouille casse-couilles)? - ou on va en boîte. Quand Trowa et Quatre sont là on va au Winn's club. On y est même allés avec Chang et Réléna, qui étaient de passage sur L2 pour une inauguration. Duo a bavé sur Chang. Il a fallu que je lui tape derrière la tête pour qu'il se rappelle de moi. Chang a secoué la tête avant de froncer les sourcils, puis il a souri, gêné. Duo a tendu la main pour qu'il la serre et Chang l'a prise. Aussi simple que ça. Pas de grande conversation, juste des « je me rappelle » et « tu te souviens ? ». Le passé était le passé, chacun ses erreurs et celles de Chang n'avaient pas à être discutées à l'entrée d'une boîte.
Juste des rires discrets et des regards qui en disaient long sur le contentement, même si sept/huit années avaient passé.
Aujourd'hui on est dimanche… et je suis en vacances.
Duo dort encore.
Il est allongé sur le ventre – on a fait l'amour hier soir héhé –
Il est nu et le drap blanc couvre à peine ses fesses.
Ses cheveux sont dans tous les sens, même s'il les portait à peu près noués en queue de cheval basse.
Il y a deux mois il s'est fait tatouer quelque chose en arabe. En noir. Au creux de ses reins. Discret et sexy.
Il n'a pas voulu me dire ce que c'était. « Non-non » m'a-t-il dit.
J'ai demandé à Quatre : il a refusé, secret défense.
J'ai demandé à mon laptop et j'ai trouvé.
C'était mon prénom.
Il ne sait pas que je sais mais il doit s'en douter, parce que quand on fait l'amour, je ne manque pas d'embrasser ou de lécher les contours du tatouage.
D'ailleurs je le fais là.
Je remonte le long de sa colonne vertébrale et je place un petit baiser dans son cou.
¤
- Hmm 'ro ?
- Dors, il est tôt.
¤
Et c'est vrai, il n'est que 13H00.
…
Oui et ? C'est très tôt pour Duo le week-end, surtout quand on est allé en boîte.
Il me dit que je suis un fauve et je lui dis qu'il est une marmotte.
Donnez-lui un lit et il n'en bouge pas pour tout l'or du monde.
Il me dit que je pourrais lui dire qu'il était « une panthère, un chat, un guépard, quelque chose de plus sex ».
Je lui ai répondu que celui qui trouvait un animal sexy était un zoophile.
Il a rigolé. Il aime mon humour. Il est fou.
Le nouveau réveil que Quatre lui avait offert indiquait très clairement l'heure et une température de la pièce à 22 degrés. Lui et Trowa sont supers, en pote, comme en couple. Ils vivent pas encore ensemble et ça ne les empêche pas d'être bien, tout comme ça ne nous empêche pas d'être bien Duo et moi. Je suis sûr que ces deux-là vont s'y mettre. Mais je peux me tromper.
¤
On se prépare à passer une journée pépère… les parasites ne vont pas nous saouler en me demandant quand est-ce que je m'installe… . Hilde et Josh sont en week-end en « amoureux » (bon débarras ?)… quant à Dina et Howard… je préfère ne pas imaginer, ces deux-là sont trop chauds lapins pour leurs âges.
Le dentier ne me fait plus peur…
Il fait beau – les responsables du climat l'ont décidé, enfin, j'ai piraté leur machine, rien à battre –
'vais commander quelque chose de bon…
Tiens, c'est quoi ce bruit de voiture qui manoeuvre ?
C'est ptet pour Duo…
Duo vit au rez-de-chaussée d'un immeuble de deux étages, le rez-de-chaussée étant légèrement surélevé.
Je connais pas ce moteur.
Jamais venu ici en ma présence.
Duo s'était totalement rendormi.
¤
Me lève doucement pour éviter de trop le bouger.
Enfile un bas de jogging que j'ai laissé… par terre, dans le feu de l'action. Un truc que j'ai appris : l'ordinariat n'existe pas avec Duo.
Je souris comme un con.
Pas mis de boxer… pourquoi faire ?
Je passe dans la salle de bains me mettre un coup d'eau.
Je mate le miroir.
J'ai l'air d'avoir eu de la chance.
Je suis complètement et irrémédiablement décalqué mais c'est du bon calque.
J'ai les yeux qui brillent – de sommeil aussi – mais ils brillent.
J'ai des crottes, faut les dégager.
Je souffle dans ma main.
…
Me brosse les dents très vite, faudrait pas que je tue le futur visiteur, on ne sait jamais.
Me dépêche d'aller à la porte.
J'entends pas l'interphone donc soit le visiteur est connu, soit c'est un étranger qui tape l'incruste. Et si c'est un prospecteur, il va se faire recevoir.
¤
Je regarde à travers le judas.
Je regarde encore.
Encore.
Jeans-baskets-t-shirt moulant-col-v noir, cheveux très blonds, yeux très bleus… cheveux plus courts que sur la photo que j'avais vue.
Clairement mis en valeur.
Clairement venu pour séduire.
Et ben, si je m'attendais à ça !
Qu'est-ce qu'il fout là ?
J'ouvre avant qu'il ne sonne.
Ses yeux fixent son doigt à un fil de la sonnette avant de se porter sur mon bras qui tient la porte… puis sur mon corps, puis sur mon visage.
Son expression est indéchiffrable…
Oh il va parler.
¤
- Bonjour !
- Bonjour…
¤
On a quand même le droit d'être civilisé, après tout ce n'était pas tous les jours qu'un ex venait rendre visite. Car c'était bien la première fois, n'est-ce pas ?
¤
- Est-ce que Duo est là ?
¤
Il manque pas d'aplomb, le bougre. Il voit un mec chez son ex et il demande quand même ? Avec un sourire… à la j'y crois encore ? Pourquoi il est là ?
¤
- Ça dépend.
- De quoi ?
- De qui le demande. De s'il vous attend. De si c'est important ou non.
¤
En clair ?
De moi !
Il fronce les sourcils avant de dire.
¤
- C'est Ed. Non il ne m'attend pas. Et oui c'est important.
¤
Il me répond fermement, rare sont les gens qui soutiennent mon regard des mauvais jours sans trembler. Respect. Je sais ce que je vaux.
Il me répond comme une fin de non recevoir, le genre « je t'en dirais pas plus ». Intéressant…
Tu veux jouer alors ?
On va jouer.
¤
- Duo dort encore et je me vois très mal aller le réveiller…
¤
Et j'insiste subtilement sur le mot réveiller… de manière à ce qu'aucun doute ne subsiste sur l'identité de la personne qui l'a envoyé dormir si profondément après avoir toucher le 777ème ciel.
Oh, je prends mon pied à voir toute lumière s'évaporer de son regard bleu ciel.
Mais je ne lui montre là, j'ai l'air stoïque. Oui parce que sinon je paraîtrais con avec ma gueule intérieure de nananananère.
¤
- Oh…
- Oh.
¤
J'ai pas pu m'en empêcher !
Je vais me rattraper.
¤
- Je repasserai plus tard alors…
¤
Il y tient, hein ?
Plus tard quand ?
Quand je serais pas là ?
Non, non, non, non, non…
On va te faire rester…
On va te donner envie de revenir ici comme on aimerait retourner se faire arracher une dent saine sans anesthésie…
¤
- Entrez, il ne devrait pas tarder à se réveiller. En attendant je vous offre quelque chose à boire.
- Vous êtes sûr ?
¤
Je vois l'espoir renaître dans ses yeux.
Le genre « c'est ptet pas ce que j'ai cru que c'était ». C'est juste un des amis de Duo…
Parfait. Il n'avait qu'à téléphoner. On passe pas comme ça chez son ex sans prévenir. On passe pas comme ça chez son ex tout court.
Du coup il me regarde un peu plus attentivement.
Il fronce les sourcils alors qu'il passe le pas de la porte.
Je le regarde dans les yeux, honnête.
Le mensonge ne me fait pas peur, que nenni.
Je referme la porte tout doucement, pas trop de bruit, ne surtout pas réveiller le monsieur, il me décalquerait sinon.
Je l'invite à s'asseoir dans le salon et il s'installe sur le canapé. Je sens son regard me brûler le dos.
Ça doit faire quelque chose de voir un autre homme agir dans l'endroit que vous avez squatté et considéré à tors comme chez vous.
Non je n'ai aucune pitié, je m'en fous royal. Il a rien à faire là.
¤
- Je me prends un verre d'eau dans la cuisine. Vous voulez quelque chose ou non ?
- Je veux bien un verre d'eau…
¤
Il a soif.
C'est bien.
Il est impressionné.
Je lui donne son verre et il boit une gorgée.
Je m'assieds en fasse de lui, sur le fauteuil.
Il me regarde puis ses yeux changent.
Il a un sourire en coin.
¤
- Vous ne seriez pas Hiro ?
¤
Je me remémore mentalement où j'ai mis mon arme de service au cas où il serait un danger…
Mais Duo a vécu un an avec lui et la seule cause de mortalité était l'ennui…
Ne pas montrer sa surprise. On est en temps de paix. Et ce n'est pas comme si Duo avait parlé de son passé à son ex.
Quoique je n'en sais rien, c'est pas comme si on s'était étendu sur le sujet, même si on en avait discuté un peu, de nos ex.
¤
- Heero. Et vous vous êtes Fred.
- Ed. Et vous êtes pas du tout comme il a dit !
¤
Parce qu'il a dit quoi au juste ?
C'est moi où il est très malin et il essaie de foutre la merde ?
Non, c'est moi.
Je réponds en buvant une gorgée.
Moi aussi j'ai soif.
Et j'ai pas vraiment l'habitude de marquer mon territoire auprès des ex. Mon rayon c'est les inconnus.
Répondons intelligemment.
Ne pas rentrer dans le jeu.
¤
- Par contre vous, vous êtes exactement comme il m'a dit.
¤
Il change de couleur.
Presque aussi translucide que le verre.
Heero 1
Fred 0
¤
- Et qu'a-t-il dit ?
¤
Roh…
C'est plus à un hameçon qu'il a mordu, c'est dans la fesse droite de J.
Jupiter les gars, Jupiter.
Relax… je fais pas dans le bionique.
¤
- Juste que vous étiez très blond. Et vous l'êtes.
¤
Il sourit.
¤
- C'est ma couleur naturelle. On dit que je ressemble à Carter R. Winner…
- A qui ?
- A l'héritier au nom imprononçable, première fortune de l'espace. Elu homme de l'année l'an dernier. Quand même si vous ne voyez pas de qui je parle, 'n'êtes pas la flèche dont Duo me parlait !
¤
Oh joli…
Très malin ce petit.
Très malin.
Heero 1
Fred 1
¤
- Et… qu'est-ce que Duo a dit ?
¤
Oh il sourit de toutes ses dents.
Comme si j'avais dit une grosse bêtise.
Allez.
Heero 1
Fred 2
Il me dit en se rapprochant, comme sur le ton du secret.
¤
- Il a dit que vous n'étiez pas du tout son genre. Maigre, mal habillé, refoulé du langage, révolté de la coupe, constipé… - ce sont ses termes - le seul truc valable étant votre cerveau et qu'il ne sortait pas avec les gens pour leur intelligence.
¤
Je fais la seule chose possible à ce moment-là.
J'éclate de rire.
Puis je me retiens, Duo dort là-haut.
Il croit carrément que je ne suis pas avec Duo, que je fais mon show pour le dissuader, pour tenter ma chance.
Et si je tente de le dissuader c'est qu'il doit avoir toutes ses chances.
Logique ! Débile mais logique.
On est tous les deux cons.
Et on s'en fout totalement.
Autant être franc.
Je lui réponds avec un sourire qui vient du fin fond de mon slip.
Oops, j'en porte pas.
¤
- Il est sorti avec vous pendant deux ans.
- …
- Et puis ça tombe bien il n'était pas mon type non plus ! Il pouvait parler de maigreur, à l'époque une chaussette pouvait lui servir de short. Son nez ressemblait à un tremplin olympique, quant à ses vêtements, si l'originalité est considérée comme une qualité, chez lui les mots qui les définissaient à l'époque étaient « incompréhension totale ». Un mec ça cherche à gonfler ce qu'il a dans le froc, les côtés de son pantalon on s'en fout un peu.
- Il… n'était ?
¤
C'est tout ce qu'il a retenu ?
Il repose son verre.
Heero 2
Fred – 2000
Je lui lance un sourire compatissant.
Il n'est pas méchant, il n'a juste pas de chance.
Seulement moi j'en ai !
¤
- A 16 ans on n'était pas le genre l'un de l'autre. En cours de route on a dû changer d'avis.
- Jamais…
- Quoi ?
- J'ai jamais eu ce sourire-là quand j'étais avec lui… j'étais bien mais je n'étais pas… comme ça.
¤
On arrête le jeu.
¤
- Pourquoi êtes-vous venu, Ed ?
¤
Il me sourit.
¤
- J'étais venu voir si Duo était heureux…
- Pour retenter ?
- Non… oui… quelqu'un comme Duo ne s'oublie pas. Même un Duo pas totalement investi dans une relation… vous avez de la chance.
¤
Je le sais.
Du coup je le trouve beaucoup moins bébête.
Soit Duo exagérait.
Soit…
¤
- J'ai beaucoup appris, beaucoup. Il m'a rendu service en rompant. Il aurait pu le faire autrement, mais il a eu raison. Il m'a sorti tout un tas de phrases débiles mais il avait raison en cela. Il avait raison.
¤
Je souris.
¤
- Duo ne sait PAS rompre. Pour avoir rompu cinq fois avec lui – six fois en comptant la fois où on ne sortait pas encore l'un avec l'autre…
- Hein ?
- Bref, les trois fois où il a rompu c'était du délire total.
¤
Il change de sujet
¤
- Je voulais lui dire que j'avais quelqu'un dans ma vie. Quelqu'un qui voulait sincèrement que l'on reste ensemble. Et je voulais voir si je prenais la bonne décision en sautant le pas. Il m'a demandé hier soir et…
- Mariage ?
¤
Il me regarde horrifié.
¤
- Non, compte commun ! C'est comme le mariage, non ? Sans bagues, ni prêtres, ni monsieur le maire.
- …
¤
La blondeur ne me fait plus peur, comme dirait l'autre…
¤
- On vit déjà ensemble et… je me suis revu dans la même situation avec Duo… et… je sais pas, je voulais voir si le nouveau moi, celui qui a changé grâce à lui eh ben il le voudrait…
¤
Le mec est gonflé… et soit très naïf, soit très malin.
On sait jamais ce qu'on gagne mais on sait ce qu'on perd.
Du coup je le tutoie.
Du coup je me lève et je lui parle très, très calmement.
¤
- Attends tu voulais vraiment comparer ? Et tu me le dis ? T'as pas peur, toi.
- Attends tu m'as demandé alors je te réponds ! Et oui… tu l'as jamais fait, toi ? T'as jamais douté ?
¤
Oui j'ai comparé, pas pour les mêmes choses, pas de la même façon.
Oui j'ai douté.
¤
- Non !
¤
Oui je mens.
Oui je m'en fous.
Il veut récupérer Duo enfin il ne sait pas ce qu'il veut mais il est prêt à larguer son mec pour récupérer celui qui l'a largué.
Tordu ?
Bienvenue chez les mecs. Le nombre de mecs que j'ai largués pour revenir et les relarguer et qu'ils ont largué ceux qu'ils avaient pour une nuit avec moi… et qu'ils les reprenaient après quand ils ont vu qu'il n'y aurait pas de lendemain… mais bon c'est pas pareil, là je suis directement concerné.
Non c'est PAS pareil.
Je demanderai à Rel si chez les nanas c'est la même.
¤
- T'as cru quoi ? Que t'allais revenir la bouche en cœur ? Qu'avec tes fringues qui puent le neuf t'allais le récupérer ? Mais tu l'as rêvé.
- Euh si j'te dis non tu vas pas me taper ?
¤
Je vais lui en coller une.
¤
- Non, on n'est pas des Neandertal… . Les hommes préviennent.
¤
Je fais craquer mes jointures.
¤
- Donne-moi une raison de ne pas le faire et je le ferais pas. Une, que j'oublie que tu m'as pris pour un con et que tu te ramènes chez mon mec pour le comparer au tien histoire de voir si tu retentes ta chance.
¤
Il rougit,
Puis il pâlit.
Puis il a un sourire crispé et sincère.
¤
- J'aime vraiment Jeffrey – c'est son nom -, mais la nostalgie… tu comprends…
¤
Le tutoiement ne le gêne pas.
Oui je comprends.
¤
- Non, je comprends pas.
- …
- La nostalgie t'amèneras à rien, vas de l'avant. Duo est pris.
- …
- T'es bien avec ton Jeffrey alors restes-y. T'as beau avoir changé on s'en fout, c'est Jeffrey que ça concerne. Vas pas ruiner ton couple pour des fantasmes.
¤
Il me sourit un peu plus.
Il a l'air moins perdu.
Il est plutôt mignon… si on aime les blonds.
Sans rancunes, Quatre.
¤
- Tu parles comme lui… enfin comme il me parlait avant qu'il ne me parle comme à un demeuré le jour de la rupture…
- On prend toujours un peu de son homme. Toi aussi tu as dû prendre du tien. Le Ed dont Duo m'a parlé ne serait pas venu lui dire merci. Il n'aurait pas reconnu l'utilité de la rupture. Si je n'étais pas là il t'aurait peut-être repris.
¤
L'espoir revient dans ses yeux…
¤
- Mais je suis là. Alors vis ta vie. Et tente ta chance avec ce gars que tu aimes au point d'avoir peur de sauter le pas. Duo et moi on a douté et on en est là, à faire des siestes crapuleuses le week-end. Et moi chuis là à te parler au lieu de le rejoindre.
¤
« Que tu aimes blablabla »
Genre je lui donne des conseils.
J'essais de m'en débarrasser, ouais.
Vive Jeune et Gay.
Il se lève.
¤
- Je n'ai aucune chance, hein ?
¤
Je le regarde dans les yeux et je souris.
¤
- Pas une seule. Mais ça ne sert à rien que je te parle plus, il n'y a que lui qui pourra te convaincre.
¤
Il me regarde avant de regarder sa montre. Puis il répond :
¤
- Non, je dois y aller. Jeffrey m'attend. Tu pourras lui dire que je suis passé et merci de ma part ? Et que je le rappellerais dans la semaine ?
- Aucun problème.
¤
Mais tu me prends vraiment pour un con, toi. Je lui dirais que t'étais là et je l'occuperais très profondément « dans la semaine »
Il a un de ces sourires… pas mon genre.
Comme j'étais pas le genre de Duo.
Adieu, Ed.
Je le raccompagne à la porte.
Je lui sers la main.
J'ouvre et il sort.
Sacré petit cul.
Il se retourne et me dit :
¤
- Tu sais Heero, avec Jeffrey on est libres et tu serais son genre… on pourrait…
- Non. Je ne partage pas.
- Pourtant Duo semblait…
- Pas avec moi.
¤
Je referme la porte sur son sourire narquois.
Loin d'être con.
Manipulateur total.
Je m'en vais prendre les escaliers pour aller à la chambre quand je vois tout en haut un corps tout nu emmitouflé dans un drap.
Tout nu, les cheveux dans tous les sens, et ensommeillé.
L'est mignon.
Je le rejoins et lui murmure :
¤
- T'as tout entendu ?
¤
Il me sourit.
¤
- Avec tout le barouf que vous avez fait, je risquais pas de pas entendre !
- Alors ? Tu veux le rappeler ?
¤
Il m'embrasse sur nez et m'enveloppe dans ses draps. Je suis contre sa peau nue et chaude. Il sent le sommeil.
¤
- Je veux qu'on retourne se coucher… on bouffera après.
¤
Il m'embrasse sur la pommette et m'entraîne dans la chambre.
¤
- Je veux pas d'un compte commun… et je veux ni d'un Ed, ni d'un Jeffrey, quoique je suis content qu'il ait trouvé quelqu'un…
- S'il y avait moyen il aurait moyenné, Duo.
- Ouais, ouais, ptet. Il s'engage pas à la légère, tu sais… même s'il a voulu donner le change avec toi. Je le connais bien. Il voulait te tester.
- …
¤
Il m'embrasse au coin des lèvres.
¤
- Tu sais que t'es un très bon garde du corps ? L'est pas venu jusqu'à la chambre ! J'serais tenté de vivre avec toi.
¤
Aussi simple que ça ?
Je souris. Je fais que ça depuis qu'on est ensemble.
On en a jamais vraiment parlé et quand j'y pense… c'est pas le grand événement non plus.
¤
- Moi aussi j'serais tenté. Tu serais tenté à partir de quand ?
¤
- Après le mariage de Wu Fei ?
¤
D'ici deux mois ? Ça me va.
C'est un nouveau cap… de son plein gré.
Tranquillement.
On le dira pas aux parasites.
En attendant, il lâche le drap.
Il est nu et pas moi.
On va y remédier…
¤
Dans le lit…
Un sourire très tendre.
Un regard doux.
Un sourire.
¤
- Hey, Heero…
- Hm ?
- Tu sais… enfin… tu sais bien, hein ? T'as compris depuis le temps ?
- Oui. Et tu as compris aussi, hein ?
- Oui…
¤
Il m'embrasse dans le cou.
Je le sens sourire.
Je lance.
¤
- Merci Ed ?
- De quoi ?
- De s'être laissé larguer…. Après tout sans lui on n'y serait pas.
¤
Eclat de rire.
¤
- Ouep ! Et merci à toi d'avoir refusé d'être largué…
- « S'il te plaît » !
¤
Sourire.
¤
- J'ai jamais été aussi heureux… et on fera tout pour que ça dure. On peut être en couple sans être con-con, sans vouloir caser la terre entière. Chacun sa merde.
- Ouais, qui veut voyager loin ménage son chou-fleur alors mets-toi un nœud au bout en attendant que la cicatrisation lunaire se fasse.
- …
- Tu parles en dormant, Heero chéri…
¤
¤
¤
OWARI
FINISH !
J'espère que ça vous aura plu.
A peluche'
Mithy ¤fic killeuze¤