Chapitre 10
"Hey Percy !" Olivier sourit, le serrant chaleureusement dans ses bras. "Comment vas-tu ?" Il savait que Percy était allé voir ses parents aujourd'hui pour la première fois en six ans. Ca avait dû être bizarre.
Percy sourit légèrement. "OK."
"Bien," sourit largement Olivier. "Prêt pour aller dîner ?"
Percy hocha la tête.
Olivier l'emmena dans un des restaurants les plus reclus de la ville moldu du Caire. AU milieu du repas, une fois un silence confortable établi, Olivier demanda soudainement, "Vas-tu accepter le job ?"
Percy haussa les épaules. "Je ne suis pas sûr. J'ai encore une semaine pour y réfléchir." Il avait à peine pensé à l'offre d'emploi à la réserve de Dragons depuis le procès, mais maintenant qu'il y réfléchissait…
"Mais tu as envie de l'accepter, non ?" insista Olivier, interprétant facilement l'expression de Percy.
Percy baissa la tête afin de masquer ses émotions. "Oui."
"Alors pourquoi hésites-tu ?"
"Eh bien d'abord il y a eu le procès… et maintenant… eh bien maintenant c'est juste… je ne veux pas…" Embarrassé, sa voix s'affaiblit. Il ne voulait pas perdre ce qu'il avait construit avec Olivier.
Olivier sourit, comprenant ce que Percy voulait dire. "Perce."
"Hmm ?" Percy releva la tête, de la peur dans les yeux.
"J'avais besoin de savoir ce que tu allais faire avant de te dire ça: je comptais demander un transfert si tu n'acceptais pas le job, mais de toute façon mon véritable travail est en Roumanie." Il observa attentivement la réaction de Percy.
"Quoi ?" demanda Percy, les yeux brillants d'intérêt et d'un petit quelque chose en plus. "Tu veux dire…"
"Si tu acceptes le job, nous travaillerons presque à côté l'un de l'autre."
"Vraiment ?"
Olivier hocha la tête. Allongeant le bras par-dessus la table, il se lança et prit la main de Percy dans la sienne, caressant la peau douce avec ses doigts.
"Donc si j'accepte le job nous pouvons… on peut continuer ça…?" demanda Percy timidement.
Le sourire d'Olivier illumina la pièce. "J'espérais que tu allais dire ça ! Bien sûr qu'on peut, Perce !" Il aurait pu sauter de joie et serrer Percy dans ses bras, mais récemment Percy avait déjà été la cible de trop d'attentions, simplement parce qu'il était gay, pour le justifier.
"Olivier…" demanda Percy au bout d'un moment, les yeux fixés sur sa main que caressait toujours Olivier.
"Oui ?"
"Est-ce que tu dirais qu'on… qu'on sort ensemble ?" Les derniers mots étaient à peine plus qu'un souffle. Ses yeux, à nouveau emplis de peur, rencontrèrent ceux d'Olivier.
Olivier sourit. "Oui, Percy, je dirais qu'on sort ensemble. Pourquoi ?" Il sentit son cœur s'emballer en voyant le sourire timide sur le visage de Percy.
"Je me demandais juste," murmura Percy, levant les yeux vers ceux bruns et chaleureux d'Olivier.
Peut-être que le monde n'était pas si mal que ça, finalement.
Il accepta donc le travail à la réserve de dragons. Charlie avait passé la plus grande partie de la semaine suivante, tout en l'aidant à trouver son propre appartement (payé par la première partie de l'argent du dédommagement), à lui apprendre les règles lui faisant rentrer dans le crâne ce qu'il pouvait et ne pouvait pas faire avec un dragon. L'autre partie de ladite semaine fut passée à marmonner sur le temps qu'il allait devoir passer à garder un œil très attentif sur un petit frère incroyablement téméraire, sur la quantité de cheveux gris qu'il aurait d'ici la fin de l'année, et la quantité de crises cardiaques qui seraient causées par Percy. Par chance, Percy n'était pas là pour entendre ces derniers commentaires, mais Bill passa la plupart de cette semaine à se payer sa tête.
Choisir l'appartement avait pris beaucoup de temps. Percy était horriblement difficile maintenant qu'il avait repris en partie confiance en lui. Il ne disait jamais rien à ce sujet, hochait la tête quand il fallait, comme s'il essayait de rester dans leurs bonnes grâces, mais ça se voyait dans son langage corporel. Mais finalement, ils lui trouvèrent un joli petit appartement.
Puis Charlie suggéra une pendaison de crémaillère. Il mentionna les gens de la réserve, Bill mentionna la famille, et après mûre réflexion Percy donna son accord.
C'est comme ça qu'il se retrouva debout à côté d'Olivier, nerveux et rigide, parcourant des yeux la petite foule présente dans son salon et essayant de ne pas perdre sa famille de vue. Jusqu'à présent, il avait réussi à les éviter. Il savait qu'il n'aurait pas dû, mais une peur bien ancrée l'y avait obligé.
"Percy."
Il sursauta en entendant Ginny, le cœur au bord des lèvres. Il avala difficilement sa salive, palissant légèrement. "G. Ginny," parvint-il à dire, et seule la main d'Olivier se glissant rapidement dans la sienne l'empêcha de fuir.
Ginny avait apparemment les mêmes problèmes à trouver ses mots que lui. Finalement, elle s'approcha simplement et le serra dans ses bras. Elle n'était plus la petite fille dont il se souvenait, mais il s'en fallait de peu. Le visage enfouit dans son épaule, elle murmura "Je suis désolée, Percy."
Par dessus son épaule, il cligna des yeux à Olivier, surpris. "Pourquoi es-tu désolée ?" demanda-t-il, incertain.
Elle recula, essuyant quelques larmes de ses joues. "Parce que j'étais assez idiote pour laisser mon grand frère souffrir pour quelque chose dont il n'est pas responsable." Elle le serra de nouveau dans ses bras, aussi férocement que leur mère. "Je t'aime," dit-elle, avant de serrer un peu plus fort puis de finalement le lâcher. "La fête est sympa, au fait." Ses yeux scannèrent la foule pendant un moment. "Il faut que j'y aille, je dois voir si Karl est encore là." Elle lui sourit avant de s'éclipser.
Percy la regarda partir, fronçant légèrement les sourcils. Olivier toussa sèchement, attirant son attention, puis hocha la tête vers les jumeaux qui se tenait là, des expressions très sérieuses sur leurs visages.
"On vient juste de parler avec Bill et Charlie-"
"Et ils nous ont dit que tu pensais qu'on te détestait-"
"Comment as-tu pu penser ça, Perce ?"
"On ne te déteste pas."
"Eh bien… Je… Hum…" Sa voix s'estompa sans qu'il puisse rien y faire, son regard passant de l'un à l'autre.
George fit le premier pas et serra Percy dans ses bras il avait toujours été le plus démonstratif des deux. "On ne te déteste vraiment pas, Percy, et si on avait pu s'en tirer on aurait fait quelque chose de bien pire à cet enfoiré."
Fred opine du chef, marquant son accord. "Comme le transporter à Azkaban, c'aurait été bien."
George hocha la tête, reculant.
Vint ensuite le silence gêné réservé à l'instant suivant une tirade sérieux des jumeaux, avant que Fred ne sourie. "Bon choix au fait, Perce-"
"Tu vas faire d'Olivier un Weasley honoraire aussi ?"
Ils se tournèrent vers Olivier quand Percy rougit, de nouveau sérieux. "Fais-lui du mal et tu recevras une autre boite de ces chocolats avec ton nom dessus – et on te fera les manger." Ils sourirent diaboliquement.
Olivier hocha la tête mais sourit. Il devenait un habitué des menaces de la famille Weasley. Charlie (quand il était présent) et Bill n'avaient pas manqué de la menacer à chaque fois qu'il emmenait Percy quelque part – ils étaient presque pire que les jumeaux à ce niveau là. Mais il savait qu'ils étaient aussi très sérieux.
"Fred ! George !" couina Percy soudainement.
Ils se tournèrent vers lui, souriant largement. "C'est notre Percy." Ils se mirent à rire.
Ils restèrent quelques minutes de plus avant de partir retrouver Bill et Charlie. Olivier disparut également dans la foule, parti à la recherche de la table sur laquelle se trouvait la nourriture, où qu'elle se soit installée, laissant Percy seul à côté de la porte de la cuisine. Il réfléchissait encore à ce que les jumeaux lui avaient dit, tellement absorbé dans ses pensées qu'il ne s'aperçut pas que Ron l'avait rejoint – Harry et Hermione se trouvaient quelque part dans la pièce.
"Sympa la fête, Perce. Alors tu vas travailler avec tous ces gens ?" demanda Ron après une minute de silence, sortant Percy de ses pensées.
Réfléchissant rapidement à toutes les réponses possibles, Percy se contenta de hocher la tête. "Oui."
"Je ne t'aurais jamais imaginé en dresseur de dragons, mais ce type, Vlad, n'a pas arrêté de parler de ça à papa depuis une heure. C'est que tu dois être vraiment bon."
Percy haussa les épaules, rougissant de nouveau.
"Percy, je suis désolé. Je veux dire, la plupart du temps tu es un petit con coincé, mais j'aurais dû savoir que tu ne te retournerais pas contre nous comme ça." Ron grimaça, il n'avait pas voulu dire ça comme ça.
A la plus grande surprise de Percy, et celle de Ron aussi, il se mit à sourire.
"Tu sais, tu n'as pas vraiment à être désolé pour quoique ce soit," dit Percy doucement, son sourire s'effaçant. "Si quelqu'un doit être désolé, c'est moi. J'aurais dû savoir que vous ne le prendriez pas aussi mal que ce à quoi je m'attendais." Il haussa les épaules.
"Ce n'était pas ta faute – on n'a vraiment rien fait pour te donner une raison de croire le contraire. Je veux dire, on était assez méchants avec toi," dit Ron en regardant son frère. Il avait toujours eu une connexion avec Percy tous les deux s'efforçaient d'être ce qu'il n'étaient simplement pas. "Pas que tu ne le méritais pas, de temps en temps."
"Je suppose que j'étais un peu trop autoritaire à l'école, non ?" dit-il, souriant de nouveau.
"Juste un peu," sourit Ron. "Je suis heureux que tu sois revenu maintenant, Percy. Il faudra que tu me rendes visite à un moment ou à un autre."
C'est à ce moment là que Percy se rendit compte qu'il ne savait presque rien de ce qui était arrivé à sa famille pendant ces six années. Ron devait avoir fini l'école maintenant. "Que fais-tu en ce moment ?" demanda-t-il doucement, essayant d'ignorer le sentiment de culpabilité qui faisait surface.
"J'ai une rubrique dans le Daily Prophet," répondit Ron.
"Oh."
"Je devrais obtenir une interview avec toi – le plus jeune dresseur de dragons en combien de temps ? Ca ferait une bonne histoire." Ron sourit.
Ils discutèrent jusqu'à ce qu'il soit presque l'heure de partir pour tout le monde. Se sentant plus à l'aise maintenant, Percy se dirigea vers la porte pour les tous saluer. Finalement, il ne resta plus que sa famille et Olivier. Olivier le serra dans ses bras et promit de l'emmener dans un endroit sympa le lendemain soir. Il ne restait plus que sa famille.
Bill et Charlie se trouvait à l'arrière, des sourires concernés presque identiques aux lèvres. Ils savaient que les jumeaux, Ron et Ginny avaient parlé à Percy. Leur mère également, ce qui laissait leur père. La relation entre père et fils avait été tendue pendant des années. Percy avait toujours essayé de rendre son père fier de lui en travaillant durement, et il semblait toujours que son père ne le remarquait jamais.
Des embrassades s'échangèrent et Molly, les jumeaux, Ron et Ginny quittèrent l'appartement, sentant tous qu'Arthur et Percy devaient tirer les choses au clair. Bill et Charlie, cependant, restèrent dans la pièce, leur instinct de grands frères protecteurs en marche. Ils devaient rester pour s'assurer que Percy allait bien – ce n'était pas, bien sûr, qu'ils ne faisaient pas confiance à leur père pour ne pas le blesser.
"Percy."
"Papa."
Ce fut tout ce qui s'échangea, et ils restèrent là un long moment, Arthur scrutant son fils et Percy regardant tout sauf son père. Finalement, Arthur tendit la main et attira Percy à lui, le serrant dans ses bras et l'embrassant sur le front comme il ne l'avait plus fait depuis vingt ans. "Je suis fier de toi, mon fils," dit-il doucement.
Percy se figea de surprise suite à l'embrassade, le baiser, les mots. Puis il passa ses bras autour de son père et l'étreignit en retour, se sentant proche de lui comme jamais auparavant. Inexplicablement, ses pensées se tournèrent vers le moment où son père lui avait donné cette vieille copie usée de La Ferme des Animaux.
La Fin