Chers lecteurs,
Me revoilà avec une nouvelle fanfic qui, cette fois, ne traitera pas seulement de Harry Potter. Ce n'est pas la première fois que je tente un crossover, mais comme le précédent fut d'une nullité sans égal, j'en réessaie un nouveau. Comme d'habitude, l'histoire ne sera pas bien longue, mais j'espère qu'elle vous plaira tout autant que « Les inséparables » ou « Démons intérieurs ».
Bonne lecture !
PS : Spoilers tome 5/saison 7
Les beaux esprits se rencontrent
Chapitre 1 : A quelque chose malheur est bon
« C'est pas pour dire, mais je crois que, cette fois, on est dans un sacré pétrin. »
Harry aurait tout donné afin de pouvoir contredire Ron mais – en sentant l'air glacé lui fouetter le visage, en n'entendant que le silence oppressant de la nuit d'encre, en voyant autour d'eux trois les tombes austères qui semblaient les fixer – il dut admettre que leur situation n'était guère brillante.
Pourtant, la journée avait plutôt bien commencé. Harry, Ron, Hermione et le reste de la famille Weasley, escortés par quelques membres de l'Ordre du Phénix, s'étaient rendus au Chemin de Traverses pour y acheter les fournitures scolaires. Comme chaque année, les rues abondaient de personnes et d'élèves pressés, bousculant quiconque se trouvait sur leur chemin. C'était la fin d'après-midi, le soleil se couchait peu à peu, tout semblait normal, presque paisible malgré l'agitation. Harry, Ron et Hermione avaient passé la journée à flâner de boutique en boutique, allégeant un peu plus leurs bourses chaque fois qu'ils en ressortaient. Harry ne s'était pas autant amusé depuis que Sirius n'était plus. Il s'était efforcé de ne pas pensé, entreprise qu'il était presque parvenu à réaliser tant ses amis s'étaient bien occupés de lui.
Ce fut lorsque la nuit fut tout à fait tombée que cette journée de rêve s'était transformée en cauchemar.
Harry, Ron et Hermione sortaient de la librairie en compagnie de Lupin, lorsque des cris avaient retenti. Les gens s'étaient précipités dans le sens opposé du chemin, piétinant les uns sur les autres dans un brouhaha infernal. Les trois amis avaient tout juste eu le temps de constater qu'un groupe de Mangemorts s'avançait d'un pas conquérant parmi la foule paniquée avant que Lupin ne les attire dans un coin un peu à l'écart de la cohue.
« Il faut que vous partiez » avait-il dit en fouillant frénétiquement dans les replis de sa cape. « Ils sont sans doute venus pour vous chercher et vous amener à Voldemort. »
Hermione avait ouvert la bouche pour émettre une question, mais Lupin leur avait déjà fourré dans les mains une sorte de badge à l'effigie des écussons des Quatre Maisons de Poudlard – sans nul doute un Portoloin – ainsi qu'une enveloppe close.
« Je suis désolé, mais c'est pour votre protection. Vous n'êtes pas prêts à les affronter, et nous ne sommes pas certains d'être assez forts pour vous préserver du danger. J'espérais ne pas en arriver là, mais je n'ai pas le choix » avait poursuivit Lupin d'une traite.
« Professeur, où allons-nous atterrir ? » avait demandé Harry.
Lupin jeta un rapide coup d'œil à l'angle de la ruelle épargnée par la foule.
« Je n'ai pas le temps de vous expliquer » avait-il répondu en s'armant de sa baguette magique. « Lorsque vous serez sur place, cherchez l'Elue et donnez la lettre à son protecteur. Ils vous protégeront. Filez, à présent ! »
Puis il les avait laissés seuls. Après quelques hésitations et regards sceptiques échangés, ils s'étaient décidés à obéir à leur ancien professeur.
Et ils avaient atterris dans un cimetière mal éclairé, dans une petite ville inconnue, où toutes les maisons étaient endormies.
Harry jeta un regard circulaire aux alentours. Pas âme qui vive à des kilomètres à la ronde.
« Bon » soupira-t-il, ses épaules s'affaissant « qu'est-ce qu'on fait ? »
« On devrait chercher cette Elue, comme nous l'a dit le professeur Lupin » dit Hermione, regardant d'un œil anxieux les ombres mouvantes que projetaient au sol les arbres agités par la brise. Elle frissonna. « Elle est censée nous protéger, après tout. »
De manière presque inconsciente, les garçons se rapprochèrent d'Hermione, l'entourant tels des gardes du corps.
« Je pense que l'on n'a pas vraiment d'autres choix » approuva Ron. « Mais cette… Elue, qui qu'elle soit, doit certainement dormir à cette heure-ci. On peut toujours essayer de frapper à toutes les portes en espérant de la trouver par hasard mais, en attendant, on serait dehors, exposés à tous les dangers. »
Harry acquiesça distraitement. Il n'avait pas vraiment peur de ce qui pourrait lui arriver. Depuis que Sirius avait disparu derrière ce voile en lambeaux, il ne se souciait guère des dangers qu'il pourrait être contraint d'affronter. Chaque chose qu'il faisait lui semblait d'une futilité triste à pleurer. Il se contentait de voir passer les jours comme un spectateur intéressé, las de tout. Il ne craignait plus tout à fait Voldemort non plus. L'un devrait mourir de la main de l'autre… et alors ? Lui ou le mage noir, qu'importait ? Sirius n'en serait pas plus vivant. Mais, comme à chaque fois qu'il s'offrait le luxe de songer à sa mort toute proche, sa libération, la fin de ses tourments, l'image fugace des visages déconfits de Ron et d'Hermione passaient dans son esprit. Souffrir, se battre, mourir, il était prêt à le faire, puisque presque plus rien ne le retenait en ce bas monde. Mais laisser ses amis seuls avec leur chagrin, la guerre, la désolation, la promesse d'un avenir inenvisageable… L'idée seule était insupportable. Alors, comme à chaque fois, il redressa les épaules et prit une profonde inspiration. Il n'avait pas le droit de leur faire subir sa douleur.
« On pourrait peut-être trouver un abri civil ou un banc et y dormir en attendant le matin » proposa-t-il d'un haussement d'épaules. « Je ne vois pas ce que l'on… »
Harry s'interrompit, les sens soudain aux aguets. Un étrange bruit à mi-chemin entre le grognement et le rugissement venait de se faire entendre derrière lui. D'un même mouvement, Harry, Ron et Hermione sortirent lentement leur baguette des poches de leurs robes de sorciers. Immobiles, ils attendirent quelques instants que le détenteur de ce son se montre pour lui livrer bataille, mais rien ne se produisit. Se détendant légèrement, Harry échangea un regard avec ses amis.
« Qu'est-ce que c'était à votre… ? »
Le grognement-rugissement retentit à nouveau, plus bref, plus fort, et un homme tout de noir vêtu bondit hors d'un buisson non loin d'eux. Ils se reculèrent, brandissant leurs baguettes. L'homme ricana.
« Hum, des nouveaux en ville, voilà qui est intéressant » fit-il d'une voix éraillée. « C'est dommage que vous ne soyez arrivés ici depuis trop peu de temps pour apprendre qu'il n'est guère prudent de se balader la nuit sans escorte. »
L'homme s'avançait vers eux d'un pas nonchalant, semblant ne pas craindre leurs baguettes. Harry, Ron et Hermione reculèrent un peu plus. Plongés dans l'obscurité, les traits de l'homme étaient presque invisibles. Les trois amis s'arrangèrent pour atteindre la faible lumière d'un lampadaire proche. Si l'homme prenait une vraie forme, un vrai visage, et n'était plus une ombre menaçante, Harry sentait qu'ils auraient davantage le courage de l'affronter.
« Que nous voulez-vous ? » dit Ron afin de gagner du temps.
L'homme ricana à nouveau. Ils s'immobilisèrent droit sous le faisceau du lampadaire. L'homme les rejoignit… et il ne purent contenir un cri d'effroi. Son visage n'avait rien d'humain : ses traits étaient plissés, tirés, durs, cruels. De grosses et profondes rides creusaient ses joues, son front. Mais elles n'avaient rien à voir avec les rides de vieillesses. Ses yeux étaient en amandes, enfoncés dans leurs orbites, presque recouverts par ses arcades sourcilières. Et sa bouche… Elle était petite, mince, et des canines aiguisées en sortaient. Harry, Ron et Hermione tremblèrent violemment. Ils n'avaient jamais combattu de vampire, auparavant…
« Ce que je vous veux ? » répondit-il en souriant d'un air carnassier. « Simplement vous souhaiter la bienvenue dans la petite ville de Derry, nommée seconde Bouche de l'enfer par les alliés de la nouvelle Force… »
Soudain, une silhouette indistincte lui donna un coup de pied en plein visage. Le vampire s'effondra avec un cri de surprise plus que de douleur. La silhouette prit alors sa place dans le faisceau lumineux. En position de combat, un pieu en bois brandi glorieusement, vêtue d'un blouson de cuir noir, d'un jeans délavé, ses cheveux blond cendré noués en une queue de cheval, une jeune femme toisait le vampire avec un mélange de mépris et d'arrogance.
« T'aurais pu trouver mieux comme comité d'accueil » répliqua-t-elle.
Le vampire se releva en hâte, grognant-rugissant.
« Encore de service, toi ? » fit-il, l'air agacé. « Pourquoi ne laisses-tu pas tes autres copines tueuses faire le sal bouleau ? Tu n'es plus l'unique, désormais. »
« Je me suis installée dans la seule ville de tous les Etats-Unis où je sois l'unique, encore une fois. Faut croire que vous les vampires êtes nés rien que pour m'énerver. »
Le vampire eut un sourire. Harry, Ron et Hermione s'étaient un peu éloignés, profitant qu'il soit distrait par la jeune femme.
« Tu perdras, cette fois, Tueuse » dit-il. « Nous allons nous rallier aux rangs du Seigneur des Ténèbres, et tu ne pourras rien pour ne nous arrêter. Ni toi, ni les autres. »
Les trois amis frémirent et s'entreregardèrent, la gorge nouée. Harry vit dans les yeux des deux autres qu'ils pensaient comme lui : ils étaient donc aux Etats-Unis, dans une petite ville peuplée de vampires qui envisageaient de s'allier avec Lord Voldemort. Rien de très rassurant. Harry se demanda si l'Ordre était au courant.
La jeune femme baissa légèrement sa garde, inclinant la tête sur le côté. Elle croisa les bras, semblant attendre la suite.
« C'est tout ? » Elle haussa les sourcils. « C'est marrant : vous me répétez depuis près de sept la même chose et – oh, c'est bizarre – je suis toujours là ! »
Soudain, elle le frappa au visage.
« Et j'ai toujours gagné. »
Puis le combat débuta.
Les mouvements de la jeune femme étaient rapides et précis, elle ne ratait presque jamais sa cible. Le vampire avait bien des difficultés à contrer ses attaques. Il paraissait même maladroit et gauche comparé à tant d'harmonie. Alors qu'Hermione se cramponnait au bras de Ron, les yeux écarquillés en observant la scène, les deux garçons ne purent s'empêcher d'admirer la jeune femme. Harry se surprit même à songer que, s'il devait vaincre définitivement Voldemort, ce serait avec la même grâce glorieuse et fière.
Quelques coups de poings, de pieds, esquive, et la jeune femme planta son pieu dans le cœur du vampire. Il étouffa un cri et tomba en poussière à ses pieds. S'époussetant, elle se tourna vers Harry, Ron et Hermione.
« Wouah ! » dit Ron, le souffle court. « Comment avez-vous fait ça ? »
La jeune femme eut un maigre sourire.
« C'est mon travail » répondit-elle. « Même si je suis censée être à la retraite. Venez, je vais vous ramener chez vous. Vos parents doivent être inquiets. »
« Nous n'habitons pas ici » dit Hermione, desserrant un peu sa prise sur le bras de Ron.
La jeune femme fronça les sourcils.
« Nous sommes arrivés il y a quelques minutes à peine » ajouta Ron.
« Ah oui, c'est vrai, le vampire était venu vous accueillir… Mais alors… Que faites-vous ici ? »
« En fait, nous… » intervint Harry, un peu intimidé « nous cherchons quelqu'un… Comme vous êtes sans doute du monde magique – puisque vous venez d'exterminer un vampire – je suppose que vous pourrez nous renseigner. »
« Qui cherchez-vous ? »
« Celle que l'on appelle l'Elue. »
La jeune femme les dévisagea un instant tour à tour d'un regard pénétrant. Harry rougit et baissa les yeux. Il ignorait qui elle était, mais une puissance phénoménale émanait d'elle.
« Laquelle ? »
Il releva la tête, surpris par sa réponse. Ron, Hermione et lui se regardèrent. Lupin ne leur en avait pas assez dit pour qu'ils puissent connaître l'identité de l'Elue.
« Heu... » fit Ron « d'après ce qu'on sait, il n'y en a qu'une. »
« C'était vrai il y a quelques mois » dit la jeune femme. « Mais depuis que nous avons dû affronter la source originelle du Mal et réveiller toutes les Tueuses potentielles – ou Elues, comme vous dites – il y en partout à travers le monde. »
Harry, Ron et Hermione demeurèrent silencieux. Ils ne savaient même pas pourquoi Lupin les avait envoyés spécialement ici, pourquoi l'on ne les avait pas juste ramenés au 12, Square Grimmaurd ou pourquoi ils devaient rechercher une protection de manière si soudaine à l'étranger. Alors savoir quelle Tueuse il leur faudrait…
« Mais, à la base » reprit la jeune femme en constatant leur trouble « c'est moi, la Tueuse de cette génération. Donc, je suppose que c'est moi que vous cherchez. Que puis-je pour vous ? »
Ils poussèrent un léger soupir de soulagement. Hermione eut un sourire et prit la parole.
« Nous venons d'Angleterre. » commença-t-elle. « Nous sommes tous trois inscrits à l'école de sorcellerie du pays et, il y a quelques minutes, nous avons été attaqués alors que nous achetions nos fournitures scolaires. On nous a mis un Portoloin dans les mains, nous avons atterri ici et nous devons nous faire protéger par l'Elue. C'est tout ce dont nous sommes au courant. »
Alors que la jeune femme les observait, surpris, Harry enfonça ses mains dans ses poches. Ses doigts entrèrent en contacte avec l'enveloppe close. Il la sortit et se tourna vers la demoiselle.
« Et on… on nous a dits » fit-il, un peu embarrassé « de donner cette lettre à votre… Comment a dit Lupin ? » demanda-t-il en se tournant vers ses amis.
« Votre… protecteur ?… » proposa Ron.
« Oui, c'est possible » répondit-elle. « Allez, venez, vous passerez la nuit chez moi et m'expliquerez tout en détail demain. »
Elle les conduisit dans les rues désertes et silencieuses d'un pas assuré. Harry, Ron et Hermione marchaient à la même hauteur, étroitement serrés les uns aux autres. Trop d'événements s'étaient produits en trop peu de temps, ils n'avaient pas eu l'occasion de les assimiler. Harry jeta un discret coup d'œil à la jeune femme qui marchait devant eux. Avait-elle comprit les propos du vampire ou les avait-elle pris à la légère. Si tel était le cas, ils se devaient de lui expliquer quelle menace pouvait représenter l'alliance des vampires dans le camp de Voldemort. Il hésita à lui en faire part sur le champ, mais lorsqu'ils atteignirent une petite maison sympathique et accueillante, il n'eut plus d'autre envie que celle de s'effondrer dans un lit.
La jeune femme ouvrit la porte et les invita à entrer. Elle gravit les escaliers, traversa un petit couloir plongé dans l'obscurité, puis leur montra une chambre vide.
« Vous pouvez vous installer » chuchota-t-elle. « Il y a des chemises de nuit et des pyjamas dans l'armoire. Je viendrai vous réveiller demain pour le petit déjeuner. Pour le moment, reposez-vous. »
Elle s'apprêta à sortir, mais Hermione la retint un instant.
« Excusez-moi » dit-elle. La jeune femme s'immobilisa dans l'embrasure de la porte. « Je crois que nous ne nous sommes pas présentés. Je m'appelle Hermione Granger. »
Elle tendit sa main à leur hôte, qui la serra de bon cœur.
« Moi, Ron Weasley » dit-il. Nouvelle poignée de main.
La jeune femme se tourna alors vers Harry.
« Et toi ? »
« Harry Potter. »
Il tendit à son tour sa main. La jeune femme la serra dans la sienne avec un sourire.
« Buffy Summers » dit-elle. « Ravie de vous rencontrer. »
A suivre…
Vous aurez donc compris que c'est un crossover Buffy contre les vampires/Harry Potter. Mais ça ne veut pas dire qu'il n'y aura pas mon couple favori… et même un autre. Ah, pour savoir, il vous faut lire la suite ! Vous aurez aussi compris que, du côté de Buffy, cela se déroule après la saison 7, c'est-à-dire lorsqu'elle a vaincu la Force et activé les tueuses du monde entier. Elle a donc déménagé dans une petite ville, Derry – dont j'ignore si l'existence est réelle ou juste inventée par Stephen King.
Voilà donc un avant-goût de l'ambiance de la fanfic. J'espère que ceux qui ne connaissent pas Buffy ne fuiront pas tout de suite. S'il y a des allusions aux épisodes précédant que vous ne comprenez pas, je me ferai un plaisir de vous expliquer.
Bye,
Sam Dreamangel