Disclaimer : Full Metal est la propriété de sa propriétaire, Valéa aussi, Lunacy est à moi, et j'ai une figurine d'Edward que j'appelle Mademoiselle Hakkai.

Note : it's a bird ! It's a plane! It's a nouveau chapitre de ma fic! Je vous jure d'être plus motivée désormais, et de travailler dur sur cette fic qui, par ailleurs, approche de son terme !

Chapitre 14

Lunacy avait dû fuir.

De son point de vue, c'était absolument intolérable, et surtout incompréhensible. Elle était supposée tout prévoir, dans les moindres détails. Quoi qu'elle fasse, elle réfléchissait à toutes les réactions possibles des gens avec lesquels elle devait interagir, et à la façon dont tout cela pouvait tourner à son avantage. Jusqu'ici, elle y était toujours très bien arrivée, et c'était probablement la raison de son échec. Elle avait dû être trop sûre d'elle, elle avait refusé de trop réfléchir à des possibilités qu'elle avait jugées d'une trop faible probabilité. Un instant de faiblesse, et ils en avaient profités ! Elle se sentait tellement humiliée

Comment avait-elle pu ne pas penser qu'Envy, tiraillé entre sa crainte de Lunacy et ses sentiments –car oui, cet imbécile ressentait… stupide homonculus, il ne pouvait pas rester à sa place –comment donc avait-elle pu ne pas penser qu'il irait peut-être s'associer avec ces maudits alchimistes pour se rebeller contre elle ? Comment avait-elle pu ne pas penser u'Alphonse, ce crétin si sensible, ne parviendrait pas à tuer Pride lorsqu'il verrait son fils adoptif prendre sa défense ? Tout avait tellement mal tourné, les choses n'auraient pas pu être pire.

Non, elle exagérait bien sûr. Alphonse avait été trop faible pour tuer, mais au moins lui ne s'était pas retourné contre elle. Après tout, elle lui avait promis de lui rendre sa forme humaine s'il la servait bien. Envy pouvait supporter de ne pas être humain, il ne l'avait jamais été… Al avait désespérément besoin d'être humain de nouveau pour retrouver son frère bien aimé. Tout ça était tellement pitoyable… et attendrissant. On pouvait être une gamine centenaire et adorer les jolies histoires.

-A quoi tu penses ? s'inquiéta Al. Tu as un drôle de sourire.

-Pout l'instant, ça ne te regarde pas. Tu le sauras assez tôt. Tu sais… il va falloir que nous récupérions Envy. J'ai encore des projets pour lui. Et pour toi aussi bien entendu.

Finalement, tout n'était peut-être pas perdu…

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Tout était perdu, Envy le savait. Il venait de perdre sa seule chance d'être humain un jour, il s'était attiré les foudres de Lunacy… est-ce que ça en valait la peine ? Un seul regard en direction de Valéa lui dit que oui. Il n'était pas humain, il ne pouvait pas aimer, mais il ne laisserait personne lui faire du mal. Elle avait été la première à le regarder sans crainte ni dégoût. La première à ne pas voir en lui un monstre, un pion ou un mort. Elle ne voyait que lui, et ce qu'elle voyait lui avait tellement plu qu'elle était prête à risquer la colère de son frère et de ses amis, rien que pour le défendre, pour être avec lui. Personne n'avait voulu être avec Envy pour le seul plaisir de sa compagnie avant le jour de leur rencontre. Il avait failli l'oublier tant qu'il était avec Lunacy.

Cette petite peste avait un effet dévastateur sur les gens. Elle leur faisait oublier ce qu'ils voulaient et les transformaient en marionnettes dociles. Sans la présence de Valéa et sans son courage, Envy seraient encore à faire les quatre volontés de cette gamine plusieurs fois centenaire. Il le savait. Et s'il le savait, Lunacy le savait aussi, et elle voudra probablement se venger de la perte de son esclave. Elle se vengerait sur Valéa. Mais il la protégerait, au prix de sa vie s'il le fallait.

-Tu as une expression effrayante, nota Valéa avec inquiétude. A quoi pensais-tu encore ?

-A rien.

Il se tira de ses sinistres pensées. Dieu qu'il s'ennuyait… Le nabot et le colonel avaient décidé de chercher où se cachait Lunacy. Il avait voulu les aider et leur avait donné l'adresse de Nausicaa, mais ces deux crétins n'avaient rien voulu savoir. Et en attendant qu'ils reviennent de leurs recherches infructueuses, Envy devait rester avec Valéa –ce qu'il ne détestait pas –et Winry –ce qui était nettement moins sympathique. La mécanicienne avait fini par comprendre que ce n'était pas Edward mais Envy qui l'avait embrassé quelques temps plus tôt, et elle n'avait pas tellement apprécié. L'homonculus n'aurait jamais cru qu'un simple humain pouvait taper aussi fort.

-Je m'ennuis, déclara-t-il fermement. Comment pouvez-vous rester à ne rien faire ?

-Nous savons lire, rétorqua Winry avec acidité. Prend toi un bouquin et boucle-la un peu, tu veux ?

-Je n'aime pas lire.

-M'étonne pas. Tu as l'air aussi facile à vivre qu'Edward. C'est dingue ce que vous vous ressemblez par moment.

Envy serra les poings. Elle ne savait pas, bien entendu… personne ne savait. Personne. Mais il avait espéré que la ressemblance serait moins frappante. Après tout, si on tenait à être très exacte, il n'était pas vraiment un Elric. Seulement la copie d'un Elric. Une mauvaise copie. Un Edward qui aurait choisi le côté obscur de la force.

-Tu recommences à penser à des trucs bizarres.

-Parce que je m'ennuis. Trouve-moi quelque chose à faire, et je ne penserai plus à rien.

Valéa du lutter contre une série de pensées pas foncièrement morales. Non, il était hors de question qu'elle fasse des avances ouvertes à Envy. Jamais Roy n'accepterait un pareil beau-frère. Jamais Roy n'accepterait de beau-frère tout court, mais ce n'était pas la question. Et de toute façon, c'était un homonculus, il ne pouvait pas l'aimer, fin du problème.

Mais elle, ça ne l'empêchait pas de l'aimer… Elle avait mis du temps à l'admettre bien sûr. Il avait fallut qu'elle le voit se rebeller contre Lunacy pour reconnaître qu'elle était amoureuse de quelqu'un que les autres voyaient comme un monstre, au sens propre. Dans un sens, elle savait depuis leur rencontre qu'il n'était pas humain. Il lui était venu en aide alors qu'elle était attaqué par un alchimiste qui se livrait à des expériences contre-nature –elle savait maintenant qu'il avait cela uniquement pour s'occuper, mais qu'importe –et elle l'avait pris pour un ange. Sûr de lui, il semblait ne pas avoir peur non par courage, mais parce qu'il savait qu'il ne pourrait rien lui arriver. Et il était si beau… Elle n'aurait jamais cru cela possible avant de le rencontrer. Il avait ris lorsqu'elle lui avait demandé qui il était, s'il était un ange. 'Tout sauf un ange…' avait-il dit, mais elle n'avait pas eu peur de son étrange sourire. Pas par courage. Mais parce qu'elle aussi, elle savait qu'il ne pourrait rien lui arriver tant qu'il serait là. C'était d'un romantisme mièvre et ridicule tout juste digne d'un roman à l'eau de rose. Elle s'en moquait, et elle l'aimait.

-Toi aussi tu fais une drôle de tête, nota négligemment Winry. Seigneur, je ne veux même pas savoir à quoi vous pensez… Mais pourquoi mettent-ils tant de temps ?

-Tu n'as qu'à lire si tu t'ennuies.

Winry tira la langue à l'homonculus. Il lui tapait sur les nerfs. Trop de ressemblances avec Edward. Et en ce moment, elle n'aimait pas du tout qu'on lui rappelle Edward. Elle le sentait s'éloigner d'elle… Il avait toujours beaucoup aimé son frère, mais jamais autant que depuis le jour où ils avaient été séparés. Un peu trop même. Voire beaucoup trop à son goût. Elle se demandait si Edward s'en rendait compte, si quelqu'un d'autre qu'elle voyait ça. Mais surtout, elle se demandait si cette Lunacy se rendait compte de ce qu'elle était en train de déclencher. Quelque chose lui disait que oui, que c'était parfaitement volontaire. Ça ne lui plaisait pas du tout.

-Mais qu'est-ce qu'ils font à la fin ? Ils devraient déjà être revenus…

A peine Winry prononça-t-elle ces mots qu'on frappa à la porte. Eh bien, ce n'était pas trop tôt ! Une journée entière de perdue, tout ça pour qu'ils reviennent de mauvais poils en annonçant froidement qu'ils n'avaient rien trouvé… Envy et elle était à peu près d'accord sur les capacités de Roy et Edward à rivaliser avec Lunacy.

Mais ce n'était pas les deux alchimistes qui se trouvaient dans l'entrée. C'était Nausicaa et Wrath qui se tenaient par la main et qui n'hésitèrent pas à la pousser pour passer à l'intérieur et se mettre en quête d'Envy. Qu'ils trouvèrent dans le salon d'où il n'avait pas bougé d'un centimètre.

-Eh bien, te voilà enfin ! s'exclama l'hybride. On a mis le temps à te trouver !

-Qu'est-ce que vous me voulez ? M'informer que ta petite maîtresse est d'une humeur massacrante pour changer ?

-Quel sens de l'humour dit moi ! Non, c'est plus sérieux. Je suis inquiète. Je ne veux pas qu'elle meure, Envy. Je veux que tu m'aides à la protéger.

-Qui pourrai la tuer ?

-Toi. Alphonse. Mais vous pouvez aussi la sauver, j'en suis certaine. Elle m'en voudra, mais je veux que pour une fois, ses plans échouent.

-Une minute, ça va un peu vite pour moi ! protesta Winry. Cette gamine nous pourrit la vie, et toi tu débarques comme une fleur pour nous dire qu'on peut la tuer, mais qu'on ne doit pas le faire ?

-C'est à peu près l'idée, en effet. Tu comprends vite.

Envy, Valéa et Winry se regardèrent un moment, puis ils éclatèrent tout bonnement de rire.

-Qu'elle crève ! déclara l'homonculus. Elle le mérite bien !

La jolie hybride pinça ses lèvres rouges, visiblement vexée de cet accueil à sa requête.

-Vous ne comprenez donc rien… Ce n'est pas réellement vous qui allez la tuer… pas au sens propre. Mais vous aurez sa mort sur la conscience ! Envy, elle a l'intention de se sacrifier pour rendre la pierre philosophale capable de faire de toi un humain et de rendre son corps à Alphonse.