Disclaimer : les personnages ne m'appartiennent pas etc…

Genre : OOC, UA, aventure, romance, fantastique

Couples : un vent de folie souffle sur nos G-Boys… :-p

Voici donc le premier chapitre de ce second livre. Comme je l'ai dit à une cops du net qui se reconnaîtra… j'étais un peu anxieuse lorsque j'ai mis le dernier opus en ligne. J'avais un peu peur que vous preniez très mal la disparition de Duo mais je suis rassurée… vous ne m'avez pas trop assassinée dans vos reviews…mdr… je vais donc pouvoir supprimer encore un ou deux G-Boys…lol… pas taper pas taper !

Réponses aux reviews :

Bubul : me soudoyer… désolée mais je suis incorruptible… enfin presque… offre-moi un ou deux G-Boys et je te promets d'y réfléchir… mdr

Wilam : /Duo/ Je suis d'accord avec Wilam, je peux pas disparaître comme ça /Kittyval/ Pourquoi ? L'idée est plutôt sympa… et je suis sûr que bcp de gens seraient ravis de venir consoler Heero /Duo/ Boude

Kida Saille : voili voilou je les mis en ligne... maintenant j'attends mon dessin... mdr

Florinoir : /Kittyval qui tente d'approcher son clavier mais qui voit arriver un Duo muni de sa faux et un Heero furax habillé d'une toge romaine/ OSKOUR ! (kittyval se carapate…genre Benny Hill…mdr)

Lu : oui je sais, j'ai toujours eu un sens du sadisme très développé… mdr… pour répondre à ta question à savoir si Duo sera de la partie ou pas, la réponse est… /Une voix venant de nulle part/ … Veuillez patienter, nous recherchons votre correspondant…

Hayko Maxwell : EXCELLENTE ta review… mdr… alors voici le Livre II, j'espère que tu l'aimeras autant que le premier ô gentille revieweuse…

Kira-sama : /Kittyval à moitié planquée sous son lit/ Sors de là Duo, sinon je vais me faire tuer par Kira-sama. /Duo qui boude/ Nan… tu m'as tué alors ASSUME /Kittyval/ Note pour moi-même, adopter le plus rapidement possible une mygale…

AngeGabriel : merci pour ta review :-) … au fait t'as pas tout à fait tort pour Heero…

Bonne lecture !


Les Chevaliers Dragons : Livre II

Chapitre I : Renouveau

Deux ans étaient passés depuis la fin de la guerre.

Après les massacres engendrés par Treize et la disparition du Seigneur Maxwell, la population avait dû faire face à la perte de leur souverain. Le bon roi Raberba-Winner s'était éteint dans son sommeil, une mort douce pour un homme qui avait guerroyé une grande partie de sa vie et qui s'était toujours soucié du bien-être de son peuple.Quatre avait succédé à son père assumant la charge de souverain de Sanc. Ses nouvelles responsabilités avaient au moins eu l'avantage de lui occuper l'esprit et de lui permettre d'occulter certains évènements de son passé, comme la disparition de Duo ou le départ de ses compagnons d'armes dans leur fief respectif.

Dans deux mois débuteraient les commémorations en l'honneur de cette toute nouvelle paix. Cette fête avait lieu chaque année et avait pour but de ne pas oublier les sacrifices du passé. La capitale se préparait à recevoir toutes les délégations du Royaume et c'est dans un merveilleux chaos, sorte de savant mélange entre rires et conversations, que les préparatifs se mettaient petit à petit en place. Cette effervescence eut comme conséquence de rendre Quatre nostalgique, car la première fois que tous ses amis et lui avaient été réuni, fut dans des circonstances similaires. Il se souvenait encore très bien de l'ambiance du bal organisé pour son dix-huitième anniversaire, de l'arrivée de ses compagnons qu'il n'avait pas revus depuis plusieurs années et de l'entrée dans leur vie de Duo.

Effectivement, le nouveau roi, accoudé à son bureau, se sentait bien mélancolique.

Le blond émit un soupir de lassitude avant de se résoudre à attaquer le nombre impressionnant de dossiers et de demandes diverses qui s'étaient empilés sur sa table de travail. Il avait déjà passé une grande partie de la journée à recevoir les ministres et représentants du peuple afin de résoudre tous les problèmes que l'on souhaitait lui soumettre. A présent, il devait encore lire et approuver les différents traités ou alliances que ses ambassadeurs avaient négociés avec leurs voisins.

Le jeune roi travailla plusieurs heures sans relâche et lorsqu'il termina d'examiner le dernier projet de loi à ratifier, le soleil se couchait sur la ville. Des coups furent frappés à sa porte et un serviteur entra, lui annonçant l'arrivée d'un dernier visiteur qui demandait une audience. Quatre accepta malgré l'heure tardive et le domestique fit une révérence avant de faire entrer le noble.

La surprise fut totale lorsque le blond vit apparaître Trowa. Le seigneur de l'est s'inclina respectueusement comme le voulait le protocole et les deux jeunes hommes attendirent le départ du serviteur pour laisser tomber les convenances trop formelles. Quatre s'approcha de son ami et le serra dans ses bras dans une chaleureuse accolade.

« Je suis heureux de te voir. », souffla le blond.

« Moi aussi. », répondit Trowa avant de resserrer sa prise sur son roi.

Ils restèrent ainsi enlacés en silence pendant quelques instants, profitant de la proximité de l'autre sans remord. Un petit partage de tendresse en toute innocence après une séparation de presque six mois.

Puis, Quatre recula pour faire face à son compagnon.

« Je ne t'attendais pas avant trois semaines. »

« Tu me manquais. », répondit Trowa sans autre forme de procès.

Quatre émit un rire discret. S'il y avait bien une chose que le blond appréciait chez son ami s'était sa franchise à son égard.

« Je suis le premier à être arrivé ? », s'enquit le seigneur de l'est.

« Oui. », répondit le jeune souverain. « Wufei n'arrivera que dans deux semaines et Zechs est actuellement sur ses terres. »

A ces mots, Trowa se rembrunit.

Après la mort de Treize, beaucoup de ses hommes s'étaient échappés et, à l'heure actuelle, se cachaient encore dans le Royaume. Zechs était chargé de retrouver ces assassins et de les traduire devant la justice.

« Il y a eu des attaques ? »

« Non. », le rassura Quatre. « Je lui ai juste demandé de faire une inspection des troupes de soutient placées près de la frontière de l'ouest ainsi que celles du sud. Je préfère prendre mes précautions et essayer de glaner des informations sur d'éventuelles allées et venues de rôdeurs. Je veux mettre la main sur ces hommes avant qu'ils ne pillent et ne tuent. Ces groupes de bandits ne sont pas nombreux mais je ne serai tranquille que lorsque nous les auront tous démantelés »

« Et Heero ? »

« Je suppose qu'il arrivera à la dernière minute. », répondit tristement le jeune roi.

Après la disparition de Duo, le chevalier du nord avait sombré dans un mutisme total et avait complètement coupé les ponts avec ses anciens compagnons d'armes. Inquiet, Quatre était parti sur les terre de son ami afin de le voir et de discuter avec lui.

Arrivé dans la ville principale du nord, le nouveau souverain fut accueilli par le prêtre Odin qui l'informa que le seigneur Yui s'était absenté pour la journée. Mais cela ne découragea pas Quatre car il connaissait suffisamment bien Heero pour savoir où ce dernier s'était rendu. Le blond prit donc sa monture et chevaucha jusqu'à la plus haute falaise qui surplombait la mer, offrant un panorama époustouflant. Quatre savait que son ami s'y trouvait car lorsque ce dernier était plus jeune et que le poids de ses responsabilités se faisait trop ressentir, il aimait s'échapper quelques heures pour venir admirer les puissantes vagues se fracasser contre la falaise.

Et comme il s'y était attendu, il trouva Heero assis dans l'herbe, les yeux perdus vers l'horizon. Cela faisait trois mois que le jeune roi n'avait pas eu de ses nouvelles et l'état dans lequel il le trouva confirma ses craintes. Heero n'allait pas bien.

L'apparence débraillée du brun, les cernes de fatigue et la barbe de deux jours démontraient que le jeune homme ne savait pas de toute évidence comment faire face à son deuil. Heero avait toujours été le genre d'homme à encaisser les coups durs sans ciller sans jamais laisser transparaître sa douleur. Mais il était hors de question pour Quatre de partir sans lui avoir fait vider son sac.

Lentement, le jeune roi s'approcha de son ami et vint s'asseoir à ses côtés. Il fut soulagé de constater que Heero semblait heureux de le revoir. Ils passèrent de longues heures à discuter et le brun s'ouvrit à un peu à lui et lui fit entrevoir sa tristesse. Quatre aurait aimer effacer cette douleur du cœur du jeune seigneur. Malheureusement cela ne faisait pas parti de ses talents. Mais en réfléchissant, une idée lui vint en tête et c'est avec un peu d'appréhension qu'il lui parla du testament laissé par Duo.

Le seigneur du sud avait souhaité protéger son peuple en mettant son fief sous l'aile d'un chevalier-dragon. Quatre demanda à Heero de bien vouloir prendre en charge la gérance de ces terres, espérant qu'ainsi occupé, le brun arriverait à surmonter la perte de son amant.

Et c'est ce qui se passa…

Peut-être un peu trop bien car le seigneur du nord ne cessa dès cet instant de travailler. Il ne s'octroyait aucun jour de repos et faisait sans cesse des allées et venues entre les deux fiefs. Heero mettait tout en œuvre pour garantir l'essor du sud et ainsi poursuivre le rêve de Duo de voir enfin cette région reprendre un équilibre économique.

Mais cela n'empêchait pas les autres chevaliers de s'inquiéter quant à la santé de leur ami.

« Penses-tu qu'il surmontera cette épreuve ? », demanda Trowa.

« Je le crois mais il lui faudra encore du temps, beaucoup de temps. Suite à la trahison de son entourage lorsqu'il était enfant, il a toujours tout fait pour protéger son cœur. Mais lorsque Duo est entré dans sa vie, il n'a pas pu étouffer l'affection qu'il éprouvait pour lui. »

Trowa se rapprocha du jeune roi et le reprit dans ses bras. Surpris, Quatre ne bougea pas et se laissa envahir par la sensation de bien-être que le souffle chaud de son compagnon propageait en lui.

« Je peux comprendre sa douleur. », poursuivit le brun en resserrant sa prise sur son ancien amant. « Je ne sais pas comment j'aurais survécu si c'étais toi qui… »

Mais le chevalier de l'est se fit interrompre par Quatre.

« Je ne veux jamais plus entendre ces mots dans ta bouche. », poursuivit le jeune roi d'une voix presque sévère.

« Quatre ne… »

« Tu es un seigneur de Sanc. Tu ne peux te permettre de telles faiblesses. »

Trowa sourit avant de prendre possession des lèvres de son compagnon avec ardeur. Le blond se débattit un peu avant de se laisser aller. Leur échange fût passionné et, lorsque les deux hommes se séparèrent, Quatre affichait de charmantes rougeurs dues à la fougue de son ami.

« Apparemment, je ne suis pas le seul à faire preuve de faiblesse. », murmura-t-il tout contre la bouche du souverain.

Quatre laissa un soupir franchir ses lèvres avant de se détacher de l'emprise de Trowa.

« Justement c'est un problème. », dit-il en se dirigeant vers l'une des hautes fenêtres. « Maintenant que je suis à la tête du Royaume de Sanc, mes conseillers m'ont demandé de choisir une épouse. »

Le jeune roi se retourna et fit face à Trowa. Le soleil rougeoyant qui entrait en abondance dans la pièce venait entourer l'héritier l'enveloppant dans une chaude aura de lumière. Quatre, du haut de ses vingt-et-un ans, était devenu un homme des plus séduisant. Il avait pris en taille et en musculature et son visage, qui laissait apparaître une certaine maturité après les épreuves qu'ils avaient traversées, conservait malgré tout cet air bienveillant que tous lui connaissait.

Il était difficile de résister à son charme… et encore plus de renoncer à lui.

« Et qu'as-tu répondu ? », interrogea Trowa d'une voix soudainement neutre.

« Que veux-tu que je réponde, je suis l'héritier du trône de Sanc je me dois de garantir une descendance directe afin d'assurer la pérennité de ma lignée. »

« Tu n'as même pas tenté de changer les choses ou de trouver une autre solution. »

« Il n'y en a pas et tu le sais très bien. C'est le seul moyen d'éviter à cent pour cent des conflits de succession. »

De toute évidence, il était inutile de discuter. Quatre semblait avoir pris sa décision et quoique dirait Trowa, rien ne le ferait changer d'avis. Peut-être était-ce cela qui mettait le seigneur de l'est en colère, le fait que son ancien amant n'ait rien tenté pour trouver une autre alternative.

« Il est flagrant que nous n'avons pas donné la même importance à notre relation. », dit le brun d'une voix plus dure qu'il ne l'aurait souhaitée avant de se retourner et de se diriger vers la porte.

Quatre ne fit rien pour le retenir et reporta son visage sur les jardins qui commençaient à disparaître dans l'obscurité naissante. Il ne voulait pas que Trowa s'aperçoive que les mots qu'il avait prononcés l'avaient blessé.

Après quelques instants de silence, Quatre s'étonna de ne pas entendre le son de la porte se refermer. Lorsqu'il se retourna, il fût surpris de constater que non seulement Trowa n'était pas parti mais s'était au contraire rapproché de lui et l'observait sans bruit.

« Pardonne-moi. », dit le brun. « Tu m'avais pourtant prévenu. »

« Je n'ai jamais voulu te faire de mal. », répondit Quatre d'une voix calme. « Il aurait peut-être mieux valu ne jamais commencer. »

« Ne dis pas ça. Quoi qu'il puisse arriver dans le futur je ne regrette aucun des moments passés avec toi. »

Quatre se rapprocha du jeune seigneur et se permit un dernier baiser, un échange toute en douceur et empli d'une infinie tendresse.

« Merci. », dit-il en se séparant de Trowa.

« Est-ce un adieu ? »

« Je le crains. »

A ces mots, le seigneur de l'est emprisonna Quatre dans une étreinte teintée de désespoir.


La nuit était tombée et aucun bruit ne venait déranger le calme de la résidence familiale. Dans la chambre principale était allongé le corps nu d'un jeune homme endormi. Les draps de satin rouge était la seule parure dissimulant les formes harmonieuses et musclées de la fraîcheur nocturne.

La porte de la chambre s'ouvrit doucement pour se refermer presque aussitôt en silence. La pièce était plongée dans l'obscurité ne laissant que de faibles rayons de lune pour toute source de lumière. L'endroit était spacieux et meublé très sobrement dans des tons foncés. L'inspiration asiatique était flagrante mais rien d'étonnant lorsqu'on connaissait le propriétaire des lieux. Une ombre s'approcha lentement du dormeur et lorsqu'elle fût suffisamment près, elle se pencha au-dessus du jeune homme.

Mais avant que l'intrus ne puisse effectuer le moindre geste supplémentaire, celui qui semblait perdu au pays de Morphée s'empara d'une dague dissimulée sous un des oreillers et d'un geste d'une rapidité fulgurante s'agenouilla sur le lit et plaça l'arme sur la gorge de l'étranger.

« C'est comme ça que tu m'accueilles ? », fit une voix apparemment amusée par la situation. « Je t'aurais cru plus heureux de me revoir. »

« Zechs ! »

« Bonsoir Wu », répondit le soldat.

« Tu as perdu la raison, te rends-tu compte que j'ai failli te trancher la gorge ! », s'exclama le jeune seigneur.

« C'est vrai que tes manières laissent à désirer. », poursuivit Zechs en s'agenouillant à son tour sur le matelas et en apposant l'une de ses mains fraîches sur le bas du dos du chevalier.

Wufei toujours habillé pour tout vêtement du drap de satin, qui était à présent à la limite de ses hanches, ne put réprimer les frissons à ce contact.

« Il va falloir que je t'apprenne les bonnes manières. », continua le commandant des armées en embrassant légèrement la tempe de son amant.

« Tu as terminé tes inspections. », demanda Wufei qui laissa choir la dague sur le sol afin d'enfouir ses mains dans la chevelure d'or de Zechs.

« Dans cette région oui. », répondit-il en parcourant de ses lèvres la gorge offerte. « Je partirai demain pour les terres du sud afin de faire un dernier contrôle. »

Zechs put très facilement percevoir la tension émaner du corps de son amant suite à cette nouvelle.

« Tu dois déjà t'en aller ? », murmura le seigneur de l'ouest rembruni.

Le soldat était aussi surpris que touché par cette question et il resserra sa prise sur la taille de Wufei.

« Si je veux arriver à temps pour les commémorations qui débuteront dans deux mois, il me faut partir rapidement. », dit-il d'une voix très douce. « S'il te plaît ne boude pas. »

« Je ne suis pas fâché. », soupira Wufei en se détachant des bras de son amant et en se rasseyant sur le lit. « Mais on ne va pas pouvoir continuer comme ça encore longtemps. »

« Te serais-tu lassé de moi ? », interrogea Zechs en passant l'une de ses mains dans les cheveux détachés du jeune seigneur.

« Ce n'est pas cela mais comprends-moi, nous ne nous voyons que rarement et cette situation me déplaît. »

Zechs lui fit face et l'observa très sérieusement.

« Souhaites-tu que nous arrêtions de nous voir ? »

Wufei nia de la tête et se mit à jouer nerveusement avec le drap.

« Wu ? », appela le soldat intrigué par le comportement de son amant. « Parle-moi s'il te plaît. »

Le jeune seigneur garda encore un peu le silence avant de se décider à émettre son idée.

« Est-ce que tu pourrais envisager de renoncer à ton poste de Commandant des armées royales ? »

« Wu, on en a déjà parlé, je suis un soldat et j'aime mon métier. Arriverais-tu sérieusement à m'imaginer en conseiller ou en diplomate ? Je suis un homme de terrain et me demander de renoncer à cela serait… »

« Tu m'as mal compris. », l'interrompit Wufei. « Ce que j'essaye de te dire c'est… »

Le jeune homme paraissait un peu perdu, il tentait vainement de trouver les mots adéquats.

« Par tous les dieux ce que cela peut être difficile. », souffla-t-il avant de planter ses yeux dans ceux de Zechs. « Le poste de chef des armées de l'ouest est vacant, voudrais-tu en prendre la charge ? ».

Zechs ne put cacher sa surprise face à cette proposition.

« Je sais qu'il n'y a pas plus grand honneur que d'obtenir le titre de Commandant des armées royales et que d'y renoncer serait un énorme sacrifice mais je voulais quand même te soumettre cette idée. », termina-t-il précipitamment.

Le soldat resta silencieux pendant encore quelques instants, torturant par son mutisme son amant qui avait de plus en plus de peine à garder son calme.

« Wufei, serais-tu en train de me demander de… vivre avec toi ? », interrogea Zechs très sérieusement.

Le jeune homme ne savait plus où se mettre.

Bon sang ! Il était un des seigneurs de Sanc et le représentant de Nataku, … et à l'heure actuelle il avait plus l'attitude d'une demoiselle rougissante que d'un chevalier-dragon.

Prenant une profonde inspiration, Wufei retrouva un peu de son self-contrôle et acquiesça.

« Comme tu le sais, Mei Lan a perdu son mari lors de notre combat contre Treize. Je lui ai proposé de prendre son fils sous ma protection et de le former pour en faire mon successeur. »

« Elle a accepté ? »

« Oui. », répondit Wufei sans le quitter des yeux. « Ecoute Zechs, je ne veux pas que tu te sentes obligé d'accepter ma proposition. Si tu refuses ça ne… »

Le soldat l'interrompit d'un baiser avant de basculer le chevalier sur le lit et d'en profiter pour s'allonger sur son corps. Zechs prit le temps de rassurer son amant par des gestes emprunts de tendresse avant de lui donner sa réponse.

« J'accepte. », murmura-t-il tout contre la bouche de Wufei.

Ce dernier le scruta intensément, cherchant dans les orbes océanes de son compagnon la moindre étincelle de doute. Mais il ne put y lire qu'un trop plein d'amour à son égard.

« En es-tu sûr ? »

« Certain. », confirma le soldat. « Mais avant de quitter le roi, il y a deux choses que je dois faire. »

« Quelles sont-elles ? »

« Je veux finir de démanteler les derniers groupes de dissidents et je souhaite trouver et former personnellement mon successeur. », répondit le soldat. « Ca risque de prendre encore un peu de temps. »

« Ne t'inquiète pas pour cela. », le rassura Wufei. « Je suis certain que tu trouveras un moyen de me faire oublier tes absences. ».

Zechs sourit à la dernière réflexion de son amant et se mit en devoir de la mettre en pratique.


Heero avança lentement sur le chemin de pierre et s'arrêta en son milieu. Il s'agenouilla et observa son reflet dans le lac souterrain. La surface sombre était aussi lisse qu'un miroir et tellement immobile qu'on avait de la peine à croire que c'était bel et bien de l'eau.

Le jeune homme plongea sa main dans le lac et vit son reflet disparaître dans l'onde. Lorsque la surface reprit son calme, ce n'était plus son image que Heero put apercevoir mais celle de Duo.

Le chevalier du nord resta quelques instants sans bouger, profitant d'admirer les traits de son amant. Puis il posa ses doigts sur la surface du lac le plus lentement possible. L'onde fut très légère mais ne fit pas disparaître l'image de Duo. Ce dernier fit de même en plaçant sa main là où se trouvait celle de Heero.

Mais ce n'était qu'un mirage car les deux hommes ne purent se toucher. Tout ce que pouvait sentir Heero était la sensation de l'eau sous ses doigts.

Duo l'observa avec une expression de tristesse et tenta de communiquer avec le jeune seigneur. Mais le brun avait beau se concentrer il n'arrivait pas à lire sur ses lèvres.

« Duo, je suis désolé mais je ne comprends pas. », murmura-t-il avec une voix emprunte de détresse.

Le reflet tenta vainement de réitérer ses paroles mais ce fut en vain. Soudain l'onde se remit à bouger et l'image de Duo disparut peu à peu.

« Non. », s'écria le brun. « Duo, reste je t'en prie. »

Mais l'image de son ami finit par s'estomper totalement.

« Duo… DUO ! »

Heero se réveilla en sursaut complètement en sueur. Il laissa son regard englober l'ensemble de la pièce et tenta de reprendre pied avec la réalité. Au bout de quelques instants, il réalisa qu'il était allongé dans un des lits de son château et les battements de son cœur se calmèrent tout naturellement.

Ca n'était pas la première fois qu'il voyait Duo dans son sommeil. Après sa disparition, il avait rêvé de lui chaque nuit… lui faisait l'amour chaque nuit… et mourrait à chaque aube lorsque le manque de sa personne se faisait à nouveau ressentir.

Mais depuis six mois, la teneur de ses rêves avaient changé. Heero se retrouvait toujours au bord de ce lac souterrain et tentait vainement de comprendre ce que Duo essayait de lui dire. Peut-être n'était-ce que son esprit fatigué qui lui jouait des tours car il devait se faire une raison Duo n'était plus là et Heero était à nouveau seul et blessé.

Le seigneur du nord tourna la tête sur sa gauche pour voir le corps d'un jeune homme allongé à ses côtés. Plutôt dans la soirée, il avait laissé un des nobles le courtiser. Son moral était au plus bas et il ne souhaitait pas passer sa nuit dans la froideur de sa solitude. Ca faisait maintenant plusieurs semaines que l'aristocrate tentait d'obtenir ses faveurs et ce soir, Heero avait accepté de lui donner quelques heures de plaisir.

Le chevalier de Wing observa encore un peu la silhouette fine mais musclée de son amant d'une nuit et ses yeux s'égarèrent plus longuement sur la chevelure châtain qui descendait jusqu'à mi-dos. Laissant échapper un soupir d'agacement en sachant très bien pour quelle raison il avait accepté de faire l'amour au jeune aristocrate, Heero se leva et s'approcha des portes-fenêtres afin de les ouvrit en grand. Il avança sur le balcon et vint s'accouder à la balustrade, profitant de l'air marin et de la vision nocturne de la mer qui s'étendait au pied de son château.

Le jeune homme leva son visage vers le ciel et admira le ciel piqué d'étoiles. Il ne put retenir un soupir de lassitude. Le chagrin qu'il occultait la journée avec plus ou moins de succès n'attendait que le coucher de l'astre solaire pour venir le hanter.

Heero s'était pourtant juré à la mort de ses parents de ne plus s'attacher ainsi à quelqu'un car la perte des êtres chéris était trop difficile à surmonter, même pour le puissant seigneur du nord.

Passant l'une de ses mains dans ses cheveux en bataille, Heero se décida à rentrer et, puisque le sommeil semblait l'avoir encore une fois lâchement abandonné, il utiliserait ces quelques heures supplémentaires pour étudier les nouveaux plans de l'orphelinat qu'il voulait faire construire près de Samarra.

Heero quitta la chambre sans prendre la peine de jeter un dernier regard en arrière.


« Mariemeia ! Reviens ici tout de suite ».

Mais la jeune fille âgée de huit ans ne sembla pas vouloir écouter son père. Elle était en train de s'amuser avec son chien lorsque ce dernier s'était soudain enfuit dans la forêt.

Malgré l'heure tardive, la fillette s'était précipitée à ses trousses afin de le ramener à la maison. Son père, qui l'avait vue s'enfuir en direction des bois, s'était précipité à sa suite de peur que son enfant ne se fasse attaquer par des bêtes sauvages. L'un de ses voisins les avait prévenu qu'un loup rôdait dans les alentours et le maire avait demandé aux habitants d'être le plus prudents possible, le temps de retrouver l'animal.

Mais comme d'habitude, l'inconscience de sa fille avait fait des siennes.

Le forgeron s'enfonça dans l'épaisse forêt et suivit tant bien que mal les traces de son enfant, l'appelant sans cesse pour qu'elle fasse demi-tour. Mais ce fut en vain. Quelle brillante idée il avait eu de lui offrir un chiot pour son anniversaire ! Il n'avait malheureusement pas eu encore le temps de dresser le nouveau compagnon de sa fille et se voyait maintenant obligé de les poursuivre tous les deux en pleine nuit.

Mais sa colère se transforma en panique lorsqu'il entendit au loin un cri de peur émit de toute évidence par la fillette.

« Mariemeia ! », appela-t-il avec force.

« Papa ! »

L'homme se précipita en direction de la voix de son enfant et c'est avec un mélange de crainte et de soulagement qu'il la trouva en pleurs, assise à même le sol.

« Ma chérie est-ce que ça va ? Tu t'es fait mal ? »

« Non. », répondit la fillette entre deux sanglots. « Il y a quelque chose là-bas qui m'a fait peur. », poursuivit-elle en montrant un amas d'épais buissons.

Le forgeron se tendit face à cette nouvelle et prudemment s'arma de l'épée qu'il avait pris avant de se lancer à la poursuite de sa fille.

« Reste là. », lui ordonna son père.

« Non, n'y vas pas, c'est sûrement le loup. »

« Reste ici sans bouger ! », lui ordonna-t-il avant de s'approcher des fourrés.

Il connaissait suffisamment bien ce prédateur pour savoir que s'il tentait de s'enfuir avec sa fille, la bête les attaquerait sans hésitation. Autant tenter de la blesser avant. Sa carrure imposante et son expérience de la chasse l'aiderait à faire face à un loup qui selon les dires de son voisin semblait être encore un jeune animal.

Lentement, prudemment, il avança vers les buissons en essayant de faire le moins de bruit possible et en écoutant chaque murmure qu'émettait la forêt.

La lune qui jusqu'à présent s'était dissimulée derrière de gros nuages sombres, sortit de sa cachette et vint éclairer les lieux de sa lumière bleutée.

C'est à cet instant que l'homme se figea.

« Par tout les dieux ! », s'exclama-t-il.


A suivre...