LA BRAISE SOUS LA CENDRE

Disclaimer : Tous les personnages appartiennent à l'immense J.K Rowling. Cette histoire n'existe que dans un but ludique.

Résumé : 7ème année à Poudlard. La Guerre contre Voldemort et ses partisans fait rage. Severus Rogue ne fait plus un mystère quant à son appartenance à l'Ordre du Phénix et à ses convictions. Avant de partir pour le combat qu'il pense être son dernier, le Maître des Potions écrit une lettre à Hermione Granger où il lui avoue son amour…

Prologue : Là où brûle la flamme

Miss Granger,

Depuis mes ténèbres, je vous observe en me demandant comment une créature telle que vous peut exister. Une créature de lumière, pleine de bonté, saine et pure. Une créature dont la gentillesse fait pâlir celle des anges. Une créature dont l'intellect me coupe le souffle. Avant vous, je n'avais jamais rencontré quelqu'un qui aurait pu m'impressionner, excepté Albus Dumbledore et le Seigneur des Ténèbres, après avoir gaspillé ma jeunesse et brûlé dans les feux de l'enfer.

J'avais l'habitude de me moquer de ces sorciers qui parlaient de personnes capables « d'enchanter l'esprit et de capturer les sens ». Ironiquement, j'avais adopté sous forme de raillerie cette expression mélodramatique pour accueillir les premières années… Mais qui en a jamais compris son sens véritable ?

Puis, j'ai fait la connaissance d'une jeune femme qui m'a permis de reconsidérer ce que ces hommes sages avaient dit.

J'étais heureux d'avoir trouver une étudiante qui finalement répondait à mes espérances. Une qui était pleine d'esprit, instruite et qui avait soif de connaissances. J'étais dur avec vous parce que je vous trouvais trop impatiente d'apprendre, trop sentimentale, trop… Gryffondor... Pour moi, vous ne pouviez réussir dans le monde extérieur, dur et froid qui menaçait de vous écraser.

Maintenant, je réalise que j'avais tort, que vous étiez dans cette Maison à votre juste place. Depuis que vous êtes entrée à Poudlard, les années ont passé au cours desquelles vous avez prouvé à maintes reprises que vous étiez une battante. Vous pouvez survivre à tout. Votre maturité est votre force. Vous n'avez besoin d'aucune protection. Mon admiration pour vous est allée grandissante, malgré les dangers qui vous entourent. Oui, je vous approuve et vous admire. Vous êtes la preuve qu'il y avait une personne digne de mon attention et que ma carrière d'enseignant n'avait pas été inutile.

Que les dieux, s'ils existent, me viennent en aide…

L'amour.

Je ne savais pas que je pourrais éprouver un jour ce sentiment. Je ne savais pas que je possédais en moi le pouvoir qui a permis à Lilly Evans de sauver Potter, qui a laissé Arthur se sacrifier pour Molly, qui entraînera la chute du Seigneur des Ténèbres, je l'espère de tout cœur.

Il était déjà trop tard quand je me suis rendu compte que je vous aimais. Comment en suis-je arrivé là ? Je l'ignore encore aujourd'hui. Cet amour interdit est resté enfoui pendant des années et ne devait pas être un fardeau supplémentaire pour vous.

J'ai donc agis impitoyablement, en ignorant la tentation, en étouffant le moindre désir que je pouvais éprouver pour vous. Je vous ai ridiculisé pour vos manières attendries et à chaque occasion, j'ai persiflé. C'était le seul comportement que j'avais appris à parfaire et à présenter à la société. Je me rappelle encore ma remarque lors de votre quatrième année. J'ai éprouvé une fierté enfantine à la faire. J'étais alors maître de moi. Je n'étais pas cet être faible à qui les émotions sont commandées par chacun de vos gestes. Me pardonnerez-vous de vous blâmer, vous qui êtes ignorante des souhaits cachés d'un homme seul ? Si cela peut être d'un quelconque réconfort, cela me blesse amèrement de devoir être cruel envers vous.

Pourtant, en secret, je vous ai observé et ai gravé dans ma mémoire chaque détail. Vos gestes, vos expressions, votre concentration profonde quand vous étudiez dans la bibliothèque. Oui, Hermione Granger, vous êtes belle quand vous n'êtes pas sur vos gardes. Vous dégagez un charme indéniable qui est tout à fait bouleversant. Chaque fois que je vous vois, je suis pris de tremblements, frappé par l'intensité de ce que je ressens.

On dit que ce n'est pas de l'amour quand un homme agit de manière égoïste, en réclamant celle qui le captive sans son consentement. Mais l'amour n'est-il pas un euphémisme pour l'égoïsme ? Comment un homme ose t'il dire qu'il est heureux de voir celle qu'il désire dans les bras d'un autre, à condition qu'elle soit heureuse ? Celui qui le dit est un menteur. Ou peut-être n'a t'il jamais réellement aimé.

Au cœur de la nuit, je désespère. Mon futur est sans issue. La guerre bat son plein, ma tête est mise à prix, je n'ai rien auquel me raccrocher. Pour la première fois de ma vie, j'entrevois la perspective de la mort comme une délivrance. La solitude – cette éternelle amie – me pèse aujourd'hui, même si elle m'a permis d'envisager ce qui aurait pu être. Je voulais tant être avec vous, défier votre intelligence, vous considérer comme une compagne, me plonger dans votre douceur, chercher la protection de vos bras, oublier les soucis du monde pendant que vous me réconfortiez. Je voulais pouvoir être aimé en retour. C'était tellement chaleureux de s'aventurer dans cette fantaisie comparée à la tristesse de la réalité. Cela me persuade presque que je dois simplement tendre la main pour montrer mes intentions, pour qu'elles deviennent réelles. Mais jamais cela ne se produira. Vous seriez terrifiée devant l'ampleur de mon obsession. Vous vous enfuiriez au loin et je vous perdrai définitivement.

Quel fou suis-je d'aspirer à une chose que je ne peux pas avoir ? Je peux seulement remercier le ciel de ne pas devoir faire face à l'épreuve de vous voir avec d'autres hommes alors que vous êtes encore à l'école. Je ne pense pas que je pourrais le supporter. Je suis déjà un homme jaloux quand je vois Potter et Weasley à vos côtés.

Vous recevrez bientôt votre diplôme. Je vous ai appris tout ce que vous deviez savoir. Vous m'en êtes reconnaissante. Vous m'avez toujours respectez et en retour, vous m'avez touché. J'ai confiance en vous. Vous réussirez quel que soit le chemin que vous choisirez d'emprunter. Que votre vie soit belle, Hermione Granger.

Nous ne nous verrons plus. C'est comme cela que tout doit se terminer. Mourir pour la cause sera mon dernier souhait. Bientôt je ne serai plus que poussière et il ne restera plus dans les mémoires que l'image de l'infâme et odieux maître des potions. Pour vous, je souhaite simplement effacer les mauvais souvenirs et vous laisser l'impression d'un homme qui a eu le bonheur de vous connaître, même s'il n'a pas vu ses désirs les plus profonds se réaliser.

Je vous aime.

Eternellement vôtre,

Severus Rogue

A suivre…