Auteur: Angel Boo

Titre: Laisse toi emporter…

Genre: Slash, one-shot, violence et apaisement saupoudré d'un peu de déprime…happy-end.

Disclaimer: les personnages d'Harry Potter ne m'appartiennent pas, pour changer. Je ne touche aucune rémunération, comme d'habitude. Je ne pose ces mots que pour mon équilibre mental, même si je doute sincèrement de ce dernier.

Résumé : Harry est devenu fou. Tout le monde le dit dans Poudlard: ce type est devenu un accro de la violence et il ne sait même plus se contrôler. Alors on l'évite, on l'ignore et on le laisse se détruire lentement. Sauf cette voix. Celle à qui il dévoue tellement. Slash HP-DM.

Annonce!

Je ne sais franchement pas par où commencer…Alors on m'excusera à l'avance si je fais pas très organisé!

Et bien voilà, je viens pour vous présenter mon forum que je dédie à toutes les personnes qui sont fans des fics. Auteurs, lecteurs, vous êtes les bienvenus pour faire de la pub pour vos fics préférées ou seulement pour parler avec un groupe de ficceurs.

Une section est ouverte spécialement pour parler de vos problèmes d'écriture, une autre spécialement pour y poster vos fics.

Créer une communauté de ficceurs ne peut-être que bénéfique pour tous: les plus confirmé peuvent aider les débutants, les lecteurs aidant à leur tour les plus confirmés.

Vous trouverez l'adresse dans mon profil, Fanfiction net censurant les liens et adresses de site…

Voilà, j'espère que cela vous plaira!

- Laisse toi emporter-

Je balance une nouvelle fois le bouquin de Potions à travers la salle. Les bibliothécaires commencent à avoir l'habitude et comme à chaque fois, elles appellent Mme Pomfresh en urgence.

Une nouvelle crise arrive lentement dans mes veines, une vague de violence s'emparant de mon corps. Je ne peux retenir ces mains qui s'abreuvent de nervosité et qui viennent s'écraser sur les montants des étagères pleines de livres. Violence. Je n'ai que ce mot à la bouche. Frapper, mon seul exutoire. Mon seul plaisir.

Mme Pomfresh arrive en courant, comme à chaque fois. Elle tente de me retenir des ses faibles forces, mais elle n'y parvient pas. Je suis dans un état de folie pure. De la buée se forme devant mes yeux… Un film opaque m'empêche de voir clairement ce qu'il se passe autour de moi. J'entends seulement les élèves présents dans la pièce s'éloigner rapidement. Une force vient s'enchevêtrer autour de mes membres, lentement. Elle glisse sur ma peau, telle une immense liane pour retenir ma violence, retenir mes coups qui fusent de tous les côtés. Violence. Je veux frapper. Laissez-moi… frapper encore.

Une fois de plus, l'infirmière de Poudlard réussit à me mobiliser avec ses compétences magiques, mais ma fureur reste présente dans mes veines. Frapper! Laissez-moi… Frapper! Ma vision toujours trouble, mes pensées toujours tournées vers cette violence que je n'arrive pas à canaliser, j'entends faiblement cette voix qui tente de me calmer. Toujours la même. Je ne sais pas à qui elle appartient… Je n'arrive pas à trouver le nom de cette personne qui m'apaise. Je ne sais pourquoi. Peut-être cette folie qui m'empêche d'entendre clairement sa voix…cette voix. Le rythme de mon cœur ralentit lentement. Je porte une main à mon front en sueur, tandis que j'essaie de reprendre un souffle régulier et calme.

Ma vue est toujours troublée tandis que Mme Pomfresh me fait asseoir sur l'une des nombreuses chaises de la bibliothèque. Cette voix… celle qui m'apaise. Je la sens s'éloigner lentement. Je sais qu'elle m'abandonne, mais je ne peux m'empêcher de lui murmurer faiblement un ''merci'' qui n'est pas comprit par l'infirmière.

Je reprends lentement mon travail. Je sais que quoique je fasse, je n'y arriverai pas, mais je ramasse quand même mon livre et me réinstalle calmement. Je me penche une nouvelle fois sur ma leçon, mais je suis ailleurs. Mme Pomfresh dépose une pilule rouge à mes côtés, me précisant de ne pas l'oublier avant de me coucher ce soir… Un calmant. Un de plus. J'ai l'impression d'être prit pour un fou. Je suis un fou.

Les élèves m'évitent tous. Dans les couloirs, je les vois bien changer de direction pour ne pas avoir à me croiser. Ils croient quoi? Que je peux reporter ma violence sur eux? A cette pensée, je laisse un ricanement sinistre sortir de mes lèvres. Ils me font rire. Ils sont contents de la félicité que je leur ai apporté, en achevant Voldemort, mais ils ne peuvent pas comprendre… Oh non. Ils n'essayent même pas. Je le vois dans leurs regards: ils ont peur. Comme s'ils avaient reporté leur terreur vouée au Lord Noir sur moi-même…Comme si j'étais capable… de tuer une nouvelle fois.

Une main se pose sur mon épaule. Elle sert entre ses doigts le tissu de ma robe de sorcier. Hermione. Je relève alors mon visage jusqu'à elle et je rencontre ses yeux inquiets.

''Une nouvelle crise… T'inquiètes pas Harry… On te trouvera une solution.''

Je sais qu'elle essaie. Elle passe des heures entières dans la réserve pour trouver une quelconque information sur mon état. Elle pense que c'est un mauvais sort lancé au dernier moment par Voldemort seulement… Je sais que ça n'a rien avoir. Je veux dire… ça se passe dans ma tête. C'est là dedans que ça ne tourne plus rond. Mais je la laisse faire. Je sais que ça lui occupe l'esprit. Comme ça elle ne pense pas à Ron qui est encore en réanimation à Sainte Mangouste.

Cela fait déjà une semaine que nous n'avons plus cours, nous, les 7°années. Nous sommes en révisions, et moi au bord du gouffre. Je vois les lignes sur ces cours que je n'ai pas pu suivre à cause de Lord Voldemort. Je vois ces mots que je ne comprends pas, ces exercices qui me dépassent tous. Et puis ces images qui me reviennent sans cesse, en plein milieu de mes révisions. Je n'y arriverai pas.

Je me raccroche à la vie grâce à cette voix. Seulement je commence à m'essouffler lentement. Tiendrais-je encore longtemps? Laisse-moi t'écouter une nouvelle fois… emporte ma haine dans ta douceur.

Hermione tente de m'aider une nouvelle fois sur mes devoirs mais ça ne sert à rien. Mon esprit est ailleurs, une nouvelle fois, revivant cette scène de pur violence, celle où son sang coule à flot… celle où je ne peux m'empêcher de continuer à le frapper, violemment. A cet instant, contre Voldemort, je n'ai été qu'un animal. Pur instinct de violence. Pur plaisir de le voir souffrir. Pur soif de sang. Et ces gestes… ceux qui me rendent dingues. Ceux que j'ai moi-même fait. Et puis ce trou noir. Encore et encore la même chose. Comme à chaque fois, je me réveille en sursaut, en sueur. Des frissons parcourent ma colonne vertébrale tandis que je m'aperçois de la présence d'Hermione, face à moi. Dans ses yeux j'arrive à y lire la terreur. Non… pas toi.

Ca y est. J'ai tout perdu. Et je suis vide. J'y ai gagné quoi, a tuer Voldemort? Je ricane une nouvelle fois amèrement. Si, j'y ai gagné quelque chose: j'ai découvert ma violence. Celle qui n'arrive plus à me quitter. Celle que je n'arrive plus à contrôler. Je n'ai encore frapper personne d'autre, à part le Lord Noir. Non, je m'en prends toujours à des choses rigides et en même temps solides. De toute façon, je ne sens même pas la douleur qui peut traverser mes mains quand je frappe.

Je me sens pitoyable. Je n'ai qu'une seule envie: partir loin de tout, loin de cette vie qui ne m'accepte pas, loin de ce que je suis. Je n'arrive plus à me regarder dans une glace. Je n'arrive plus à regarder les autres. Je ne suis plus rien. Les examens de fin d'année arrivent. Qu'est-ce que cela peut changer, à ma vie? De toute façon, j'ai loupé près de la moitié de l'année avec ce foutu Amoureux Des Ténèbres. Est-ce que la communauté sorcière, celle qui m'a laissé foutre ma vie en l'air à cause de Voldemort, se soucie seulement de mon avenir? Non… bien sur que non! Maintenant que je leur ai apporté la félicité, ils n'en ont que faire de ma gueule. Je veux entendre cette voix… Encore une fois. S'il vous plait, laissez-moi m'abreuver de son timbre pour laisser mon cœur battre pour elle.

Plus que quelques jours avant de plancher définitivement sur les sujets des ASPICs.Et? Et bien je laisse couler. De toute façon je n'en suis pas capable. Je n'en suis plus capable. Je n'arrive pas à me concentrer et je me demande même si j'en ai eut un jour les moyens.

Ca y est… le moment fatidique est là. On attend tous, les 7° années, pour entrer dans la Grande Salle. Si je ressens la pression? Celle des autres, oui. Et je crois que je commence à mal le vivre. D'ailleurs je n'ai qu'une envie: me tirer loin d'ici. Un reflet passe sur mes pupilles et attire mon regard. La carte d'identité sorcière de Malfoy m'éblouie de ses couleurs argentées et…

Je ne sais pas ce qu'il me prend, là, de courir comme un dératé, la carte d'identité de Draco Malfoy à la main. La mienne? Je ne l'ai pas encore sorti. Non, de toute manière, là où je vais, je ne risque pas d'en avoir besoin. Je veux entendre encore cette voix….pour laisser mon cœur battre pour elle.

Je me sens voler, avec cette carte à la main, je cours aussi vite que mes jambes me le permettent, laissant le vent glisser sur mon visage et s'engouffrer entre mes mèches de cheveux. Et j'accélère encore le pas. Ce qui m'y pousse? Ces pas derrière moi qui raisonnent. Ceux qui me permettent de me sentir voler. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression de flirter avec cette course…J'emprunte désormais une allée couverte par des arcades sculptées, Malfoy toujours à ma poursuite.

A bout de souffle, je m'arrête brutalement. Mon cœur n'arrive plus à suivre correctement et je le sens cogner avec force contre ma cage thoracique. Je m'appuis contre une colonne de ma main qui tient encore fermement cette carte d'identité. J'entends les pas de Draco arriver à ma hauteur puis son souffle qui tente de faire comme le mien: retrouver un rythme plus régulier. Il se reprend le premier, m'arrachant des doigts sa carte d'identité. Il se relève, sûr de lui, et commence à me balancer des vacheries, comme toujours.

''Tu joues à quoi, Potter? Tu comptais m'empêcher de passer mes ASPICs peut-être? Pour ne pas avoir les résultats sous tes yeux et voir que je t'ai largement devancé…''

Il commence à ricaner. Il se fou ouvertement de ma gueule. C'est la première fois que quelqu'un ose me chercher depuis la chute de Voldemort, mais lui, il relève le défi. Petit à petit, je sens ma raison s'envoler et ma violence ressurgir. D'un geste rapide et adroit, j'attrape sa gorge entre mes doigts et plaque son corps contre la colonne. Là, je ressers lentement ma prise… Sang… Je ne veux que du sang. Je veux entendre son souffle suffoquer lentement et sentir son corps mourir à petit feu sous mes propres doigts.

J'entends cette voix… celle qui m'apaise, mais je n'arrive pas à desserrer ma prise. Je veux l'entendre suffoquer, je veux l'entendre souffrir.

Un souffle semble se faire de plus en plus difficile, mais ce n'est pas celui de Malfoy… Non, c'est celui de cette voix. Celle dont je suis tombé amoureux. Celle dont je rêve. Celle qui m'apaise. Je lui fais mal. A cette voix. Elle me dit calmement de détacher mes doigts de ma proie. Elle me le demande. Alors je le fais.

J'ai mal au crâne. Comme à chaque fois que je fais une crise. Je sens sa main se poser sur mon épaule. Cette main est liée à cette voix. Je le sais. Je le sens. Mais ma vue est troublée… Comme mon esprit après une crise. Je sens ses doigts passer sur mon front et me murmurer une nouvelle fois des mots calmes pour m'apaiser. Pour une fois, la voix reste là, avec moi. Elle ne m'abandonne pas comme à chaque fois. J'en ai les larmes aux yeux et je ne tente pas de les refouler. Je suis trop ému de savoir qu'elle m'apporte de l'attention et qu'elle reste près de moi. Je me fou même de savoir que Malfoy voie mes larmes… je les laisse couler le longs de mes joues sans pudeur.

Ses doigts me relève lentement le visage. Je recouvre petit à petit la vue tandis que j'aperçois le visage de Draco face à moi…

''Draco! C'était… toi? Mais pourquoi…''

Il a un faible sourire face à ma surprise. Il tente de s'expliquer mais je le devance, confus d'avoir pu gêné cette voix qui m'a tant apporté.

''Je suis désolé pour ta carte c'est juste que… J'avais pas envie d'y aller. Pour me planter, j'vois pas l'intérêt. Et comme je sais que t'es un peu dans le même cas que moi, ayant toi aussi loupé près de la moitié de l'année à cause de tout ça j'ai pas voulu…''

Il me fait taire en secouant négativement la tête. Il me fait asseoir sur un des bancs sous les arcades de l'allée. Il ne répond même pas à mes derniers mots et reprend directement à ma première question. Pourquoi?

''Pourquoi quoi, Harry? Pourquoi je ne t'ai pas dit que j'étais le seul à te calmer? Pourquoi je ne restais jamais après une crise? Pourquoi je ne t'ai pas expliqué ce qu'il s'est passé après sa mort…?Ton trou noir?''

J'écarquille les yeux, laissant mes pupilles se dilater devant toutes ces questions que je n'aurais pas pu formuler moi-même mais dont les réponses sont celles que j'attends plus que tout… qui me permettraient peut-être de revivre…Je hoche alors positivement de la tête dans un geste précipité. Je le vois baisser les yeux lentement, s'apercevant que cette fois-ci, il ne pourra y échapper.

''Parce que… j'ai eut peur.''

Peur de quoi? De moi? Non… ne me dit pas que toi aussi tu es terrorisé par cette lueur de violence dans mes yeux. Ne me dit pas, voix que je chéri, que je t'angoisse. Il se reprend rapidement, relevant ses yeux avec entrain.

''Non, pas de toi Harry. Peur de ce qui allait se passer. Peur de ta réaction.''

Je le vois inspirer profondément, se décidant de m'expliquer.

''Quand je me suis rangé du côté de l'Ordre du Phénix, je l'ai fait pour toi. Pas que mes idéologies était contre tes idées, juste que… de savoir que tu en faisais parti m'y a un peu poussé. Me demande pas pourquoi, je crois que je ne sais pas vraiment, juste qu'à l'époque je te vouais une fascination. Je n'arrivais pas à comprendre pourquoi tu dévouais toute ta vie à cette organisation. A force de côtoyer les membres de l'Ordre, j'ai fini par comprendre: tu n'avais pas le choix. En fait si, tu l'avais le choix, mais ton caractère ne t'a pas permis de le faire. Tu avais trop de choses sur les épaules et tu te devais de ne pas décevoir tous les espoirs qu'on pouvait avoir en toi. Alors tu t'es oublié. Tu as fait abstraction de ta propre vie pour celle des autres. Au fur et à mesure, comme tu viens de le dire toi-même, j'en suis arrivé à faire comme toi. J'ai effectivement loupé trop de cours pour me permettre de réussir mes ASPICs et donc continuer une vie agréable… Je me suis aussi perdu dans cette histoire, mais moi je ne l'ai pas fait pour l'Ordre ni pour les autres, je l'ai fait pour toi.''

Son regard dévie désormais sur le paysage qui s'offre à nous. Quelques gouttent de pluie commencent à tomber lentement, suivie par d'autres, plus pressées d'atteindre le sol. En quelques secondes à peine, l'eau rebondi violemment sur le sol avec force dans un rythme régulier et soutenu.

''Je t'ai alors suivi partout dans tes missions contre les mangemorts. Je ne voulais pas que tu le saches, alors je te suivais de loin, caché dans l'ombre. Mais je t'aidais toujours. Cela peut te paraître stupide de ne pas accepter ouvertement que je ne pouvais te laisser tout endurer, mais je n'y arrivais pas. Alors j'ai continué à marcher dans ton ombre, jusqu'à ce fameux jour… Celui où tu t'es retrouvé face à lui. Là, tu es rentré dans une folie indescriptible. Tes gestes n'était plus guidés par ta raison ni par tes compétences en tant que sorcier d'exception. Non, tu n'arrivais plus à te contrôler. Ta haine t'as submergé. Tu me diras, je crois que j'aurais fait la même. Il a tout de même bousillé ta vie.''

Il ferme lentement les yeux, comme s'il revoyait des images douloureuses.

''A ce moment là… Tu m'as fait peur. Pour la première fois de ma vie, j'avais peur de l'homme qui me fascinait depuis trop de temps. Je te voyait le frapper encore et encore, sans même utiliser tes compétences magiques. Il était déjà mort depuis longtemps, et tu continuais à rouer de coups de pieds ce corps sans vie. Là, je me suis aperçut que c'était contre toi que tu te battais. Contre ta haine. Contre ta violence. Contre ta propre vie. Tu ne voulais pas le taper lui, tu voulais te faire un peu plus mal, à chaque fois que ton pied percutait cette masse recouverte de sang.''

Il rouvre les yeux, plus déterminé que jamais de terminer son récit.

''Alors je me suis jeté contre toi. J'ai tenté de t'arracher à ta folie en essayant de t'immobiliser, mais je n'ai pas pu. Trop de violence dans ton corps. Tu m'as repoussé avec force et haine. Je suis retombé au sol. Et tu as recommencé à frapper son corps. Comme un automate. Comme une personne sans vie. J'ai commencé à te parler, me rendant compte que je ne ferai pas le poids contre ta propre violence. Et là… tu t'es calmé.''

Il stoppe là ses explications, reportant son attention sur les gouttent d'eau qui tombent à verse. Après quelques minutes de silence occupées par le son de la pluie, j'ose ouvrir la bouche.

''- Tu m'as dit quoi?

Ce que tu représentais pour moi. La lumière. Et que tu ne devais pas te laisser emporter par tes propres ténèbres, car j'avais besoin de cette lumière pour moi-même me sortir des miennes. C'est d'ailleurs toujours le cas. ''

Il se lève et fait quelques pas. Il se retrouve désormais à quelques pas devant la pluie. Il la regarde patiemment, comme si nos peines et douleurs pouvaient partir avec ce flot. Je murmure alors un ''merci'' à moitié masqué par le bruit de cette pluie incessante. Pourtant je sais qu'il l'a entendu. Il ne bouge pas, mais il reprend.

''Pour la carte d'identité, c'est pas grave. Je pense encore avoir le temps d'y retourner.''

Je me lève alors brusquement, me sortant de ma torpeur.

'' Je veux pas que tu y ailles! Je…''

M'apercevant de mon égoïsme pur et simple, je laisse échapper un simple ''désolé'' penaud et confus. Il se retourne alors, m'offre un sourire calme et serein.

''Je crois que je n'en ai pas envie non plus.''

Il se rapproche de quelques pas. Il tend sa main jusqu'à ma joue et à bout de bras il y laisse ses doigts glisser contre ma joue.

''Je suis désolé de t'avoir laissé seul face à lui. Je n'aurais pas dû. C'est moi l'égoïste. Il me fallait seulement accepter mes sentiments un peu plus tôt. Accepter de te le dire. Accepter de t'aider. Mais je ne l'ai pas fait. Parce que j'avais peur. Je sais que maintenant c'est trop tard, alors je comprendrais si tu m'en voulais.''

Lui en vouloir, pourquoi? Non, Draco, ne fait pas cette tête. Ne laisse pas ce timbre de tristesse dans ta voix. J'ai trop besoin d'elle.

''Je… fais moi voler.''

Je ne sais pourquoi j'ai laissé tomber ces mots qui n'ont aucun rapport avec notre discussion actuelle. Juste que je ne veux pas qu'il m'abandonne. J'ai besoin aussi de sa lumière. Il relève les yeux qu'il pose sur moi avec surprise. Je le vois ensuite hocher timidement de la tête et s'approcher de moi. Je ne sais pourquoi, j'ai un mouvement de recul, mais il comprend très rapidement que ce n'est qu'un réflexe. Une personne si longuement éloignée de tout contact social comme je l'ai été ne peut que réagir de la sorte. Je me retrouve rapidement dos contre le mur. Il est désormais à quelques centimètres de mon corps, et porte sa bouche près de mon oreille. Là, il commence à me murmurer de doux mots de cette voix, sa voix, que je bénis tant. Mon cœur s'accélère dans une douce sensation. Je me sens vivre.

Laisse toi emporter par cette voix… Celle qui te sauve, celle qui te fait vivre.

Il me fait ressentir tellement de sentiments à travers sa voix, ses mots. Je me pers dans ce flot si agréable et je ferme lentement les yeux. Je ressens. Oui, j'arrive à éprouver des sentiments autre que la haine, la violence, et le désespoir. Son souffle quitte mon oreille et tandis que j'ouvre à nouveau les yeux, je tombe sur ses pupilles inquiètes. Je ne sais comment le remercier de ce moment de vie qu'il vient de m'offrir, alors je fais la seule chose qui me passe par la tête.

Je réduit les quelques centimètres qui nous séparent et pose avec empressement mes lèvres sur les siennes. On s'embrasse avec fougue et peut-être un peu de violence… mais cette violence, c'est celle de l'amour.

Ne t'arrêtes jamais Draco… mon amour… J'ai besoin de ta lumière, de ta voix.

Fin.

Une petite review pour vos critiques? Et pas la peine d'envoyer une menace de mort parce que sinon je fais plus d'happy-end.