Je vous l'avais promis voici le premier chapitre de la suite de "Elle et lui"

les personnages que j'utilise ne sont pas à moi

ceci est une histoire slash c'est àdire mettant en scéne des relations homosexuelles

Bonne lecture


Incertitudes

Vivre la naissance d'un enfant est notre chance la plus accessible de saisir le sens du motmiracle (Paul Carvel)

Il dort, si fragile, dans ce lit de plexiglas, les poings fermement serrés tout contre lui, un sourire aux lèvres dont le destinataire est inconnu. Je tremble en pensant que ce petit être est une partie de moi, mais est-ce réellement le cas ? N'est-il pas plutôt le fils de Vitalie ? Tout cela me perturbe, je pensais avoir trouvé un certain équilibre avant l'accouchement, mais ce dernier m'apparaît bien précaire à présent.

Tout à l'heure lorsque Harry a voulu me mettre Solal dans les bras, j'ai refusé, j'ai eu peur, une peur indescriptible qui vous prend au niveau des tripes et qui s'insinue partout dans votre corps, de ces peurs qui donnent des sueurs froides, des tremblements incontrôlables et une sensation d'étouffement. J'ai bien essayé de me calmer mais je n'ai pas réussi, je ne comprends pas ce qui m'arrive.

Suis-je entrain de devenir fou ? Les souvenirs de Vitalie me hantent encore, parfois, en fermant les yeux, je vois le regard plein de désirs, que Harry posait sur elle et sur ce corps féminin que je possédais encore il y a quelques heures. M'aime-t-il réellement ? Ou est-ce Vitalie qu'il voit à travers moi ?

Je ne veux pas y penser, pas maintenant, pas alors que ce jour devrait être le plus joyeux de ma vie. Les larmes coulent inexorablement le long de mes joues, je me réfugie sous les draps aseptisés de l'hôpital, Harry n'est même pas là pour me calmer, il est allé prévenir tout le monde, dans quelques heures je risque de voir débarquer dans ma chambre des personnes à qui je n'aurai pas la force de parler. Et encore, je n'ose imaginer ce qui va se passer lorsque la presse sera au courant, Rita Skeeter ne va plus nous lâcher, Solal sera sous le feu des projecteurs dés ses premiers jours de vie.

Doucement je me lève et m'approche du berceau ou un petit ange est profondément assoupi lentement, presque au ralenti, mes doigts viennent frôler le sommet de son crâne, mais lorsque Harry rentre, je retire vivement ma main, comme si cette peau de bébé brûlait mon épiderme.

« Tu devrais te reposer. »

Je lève mon regard vers lui, il s'approche de moi, prend délicatement mon bras et me force à retourner au lit. Je me laisse faire sans rien dire, je n'ai plus la force. Tendrement il rabat les couvertures sur moi et dépose un baiser sur mon front encore couvert de sueur.

XXXXX

Je ne sais pas combien de temps j'ai dormi, mais lorsque je me réveille le soleil commence lentement a décliner, Harry est assis dans le fauteuil à coté de mon lit, tenant contre sa poitrine notre ange, la chambre est remplie des parfums enivrants des fleurs fraîchement coupées. Je détourne mon regard et voit aligné sagement sur mon adaptable trois bouquets, j'ai dû avoir de la visite pendant mon sommeil.

Harry semble se rendre compte de mon réveil.

« Ça va ? »

Je lui adresse un petit sourire et referme mes paupières, la lumière crûe de l'hôpital blesse mes pupilles.

« Le pédiatre-mage est repassé tout à l'heure et il a dit que Solal se portait comme un charme. »

Lentement je rouvre les yeux, je déplie mon bras pour attraper la main microscopique de mon enfant, il serre son petit poing autour de mon index et semble vouloir le porter à sa bouche.

« L'infirmière va apporter un biberon. Il a un sacré brin de voix pour son age ! »

« Je n'ai rien entendu. »

Je n'ai même pas entendu mon bébé pleurer quel genre de père suis-je ? Harry a du voir mon air paniqué, car il s'assoit sur le lit à coté de moi et pose sa main sur la mienne.

« C'est normal, ton médico-mage a lancé un sort sur le lit afin que tu ne te réveilles pas si Solal pleurait, tu avais besoin de repos et puis j'étais là pour veiller sur lui. »

Ils n'auraient pas dû faire ça, alors que je sens une colère incontrôlable et irraisonnable s'emparer de moi, l'infirmière entre avec le biberon pour Solal. Elle me sourit et d'un geste tendre caresse la joue de Solal.

« Alors bonhomme, on a faim ? »

Elle prend Solal des bras d'Harry et le dépose délicatement dans les miens.

« Vous devez caler l'enfant dans le creux de votre bras gauche, tout en le maintenant avec votre main et de la main droite vous approchez le biberon de sa bouche, il peut mettre quelques minutes pour le prendre dans ce cas vous pouvez passer la tétine sur le bord de ses lévres, mais à ce que je vois ce petit n'en a pas besoin, il devait vraiment avoir faim. »

C'est vrai qu'à peine ai-je posé le biberon à l'entrée de sa bouche que déjà il tétait.

« Vous devez vous assurer que la tétine est toujours remplie de lait. »

« Et si jamais il réclame encore ? »

Elle rit .

« Dans ce cas il devra attendre, sa vascularisation ne fonctionne pas encore normalement, comme pour tous les nouveaux nés, et donc son système digestif n'est pas encore capable d'assimiler de grandes quantités de lait, il faut lui laisser encore un eu de temps pour se faire à la vie en dehors du ventre de son père. Je vais vous laisser, si jamais vous avez le moindre problème sonnez. »

Elle se retire sur la pointe des pieds.

« Pourquoi tu souris ? »

Harry me regarde surpris.

« Pour rien, c'est juste que j'ai jamais vu quelque chose d'aussi beau. »