Coucou tout le monde, et oui encore une histoire mais c'est une traduction cette fois-ci. Pas un one-shot, une longue histoire loin d'être finie en anglais mais comportant déjà vingt neuf chapitres. Avant de vous laisser lire, il faut que j'explique certains points. C'est un monde parallèle, il ne vas pas être question de choses invraisemblables du style Ron chez les serpantard ou d'un monde sans magie (bien que j'aime beaucoup aussi ce genre d'histoire.) L'histoire commence avant le dernier chapitre de l'ordre du Phoenix, rajoutant certaines scènes et événements qui ne s'y sont jamais produits. L'auteur a aussi tenu à rétablir l'âge de Charlie et Bill qui jouent un rôle prépondérant dans la fic, pour le bien de l'histoire ils sont respectivement âgé de vingt-huit et trente ans, ce qui coïncide avec les livres mais non avec les propos de J.K Rowling. Pour l'instant il existe deux parties distinctes à la fic, la fin de la cinquième année et l'été, j'espère que je parviendrai à vous faire aimer cette fic autant que je l'ai aimée en anglais.
Ai je besoin de préciser que c'est une fic Ron/Hermione, avec beaucoup de Harry/Ginny et d'autres couples à découvrir ? Il y a de l'action et du mystère ainsi que beaucoup de jolies scènes d'amour. La fic est bien évidemment R (nc-17, en fait mais j'ai déjà écrit bien pire. NDC : On dit M maintenant mon petit chef tyrannique)
Dites moi ce que vous en pensez, je suis personnellement déçue du résultat en français mais soyez indulgents j'ai traduit ça en quatres heures cette nuit pour que vous ayez quelque chose à lire. Je fais pleins de bisous à tout le monde et bonne lecture.
Allez tous lire « Price of love » et « Plus qu'un souvenir », « Culpabilité », les histoires de Axoo.
Disclaimer: je ne possède rien, J.K a inventé les personnages et emmilyne l'histoire, je ne fais que traduire.
Of hearts and heroes
Chapitre 1
« Tu as levé le sort ? »
« Oui, mais on dirait qu'il s'est évanoui maintenant. »
« Attends ! Laisse moi lui retirer ses tentacules. »
Les voix flottaient autour de lui comme si elles venaient de l'au-delà, il ne comprit le sens des mots que bien après, son cerveau fonctionnant au ralenti. Son crâne pesait, ses paupières étaient pareilles à du plomb. L'air autour de lui était lourd, si épais que le simple fait de respirer lui demandait un effort monumental.
« Tout est enlevé. »
« Enervatum. »
Ron Weasley reprit conscience du monde qui l'entourait, les sensations s'engouffrant en lui. Sa bouche s'ouvrit involontairement laissant entrer une bouffée d'air qui brûla ses poumons. C'était comme si son corps ne pouvait plus trouver assez d'air, il se redressa précipitamment pour s'asseoir.
Seulement à ce moment là il ouvrit les yeux. Immédiatement, il prit conscience de l'endroit où il était. Merde. Le département des mystères.
Ron ferma ses yeux pour arrêter le flot de souvenir qui l'envahissait. Ils étaient venus pour sauver Sirius, ils avaient été encerclés, ils avaient couru puis ils avaient été séparés. Ron avait été incapable de retrouver Hermione ou Harry. Il y avait eu une explosion…et il avait été frappé par un sort.
Et là, Ron était devenu un véritable idiot, en plein milieu du champs de bataille. Enfin, plus idiot que d'habitude. Fait chier.
En prenant une autre inspiration, Ron se força à ouvrir les yeux pour scruter la pièce sombre. Neville était assis, une compresse sur le nez. Il était couvert de sang mais il avait l'air d'aller bien. Luna les jambes croisées étaient dans la lune. Rien de bien nouveau. Sa sœur était allongée sur son dos, sa cheville soulevée pendant que Lupin l'examinait. Ginny grimaçait sous la douleur.
Ron gémit, forçant ses yeux à continuer leur très lent parcours. Ses amis manquaient toujours à l'appel. Il avait besoin de trouver…
Bordel de merde Hermione.
Il se figea lorsqu'il l'aperçut, son souffle coupé. Les yeux de Ron brûlaient. Il n'avait jamais ressentit autant de peur, ni quand il avait fait face à une araignée géante, ni quand son père avait été attaqué. Il n'y avait aucun mot pour décrire ce sentiment. Pas qu'il soit doué avec les mots de toute façon.
Ron se força à ramper jusqu'à elle. Pourquoi était ce si long pour aller là-bas ? Pourquoi était t-elle si tranquille ? Si immobile. Pourquoi Lupin, Kingsley et Fol œil bougeaient si lentement ? Pourquoi ne l'aidaient t-ils pas ? Ils ne voyaient pas qu'Hermione avait besoin d'eux ? Qu'elle pourrait mourir ? Mon dieu, mon dieu, mon dieu.
« Hermione ! » Il essaya de crier mais seul un son étrange ressemblant à une hennissement sortit de sa bouche. Ron n'était même pas sur d'avoir réellement produit un mot. Ça lui prit une éternité pour arriver jusqu'à elle. Le soulagement qu'il ressentit lorsqu'il y parvint était presque trop intense mais elle était si froide. Putain. Elle était si immobile.
« Hermione, Hermione. » murmura t-il. « s'il te plait réveille toi. S'il te plait. » Elle allait se réveiller d'un moment à l'autre. Ron le savait. Il laissa ses mains se promener sur son visage. Elle était si calme…trop calme. Une vague de désespoir déferla en lui. Il voulait la secouer, lui crier dessus pour qu'elle se réveille.
Doucement, Ron souleva les épaules d'Hermione pour déposer sa tête sur ses genoux. En faisant cela, une douleur intense parcourut sa poitrine et son bras, sa peau était écorchée. Plus il la serrait contre lui, plus il avait mal. C'était presque insupportable. Il la serra encore plus fort.
Il appela les autres à l'aide, les suppliant de lui dire ce qui n'allait pas, de la réveiller mais personne ne répondit. Personne ne semblait l'entendre. Des larmes tombaient sur son visage et son bras, accentuant encore la sensation de brûlure. Il chercha frénétiquement son pouls. Ses mains tremblaient. Où était-il ? Il ne savait même pas comment on cherchait un putain de pouls ; il n'était pas un satané médicomage. Pourquoi n'apprenaient-ils rien d'utile dans cette foutue école… ?
Il était là. Boum. Boum. Il ferma les yeux en laissant échapper un soupir. Il n'allait pas la perdre. Il n'allait pas la perdre. Il n'allait pas la perdre.
Mais la pulsation ralentissait. Plus lente, encore plus lente. Sa poitrine ne bougeait presque plus. « Non Hermione. Non. J'ai besoin de toi ! Tu ne peux pas partir. »
Elle n'avait plus de pouls.
Il chercha à nouveau. Ses mains tâtant frénétiquement tout son bras et sa gorge…mon dieu, non, non, non. Ça devait être là, il l'avait juste perdu….
Ron se réveilla en sursaut, couvert de sueur, une sensation de brûlure irradiant de son torse et de ses bras. Son cœur battait si fort qu'il en devenait douloureux. Son esprit s'ajusta à nouveau à la réalité. La vrai réalité. Enfin il l'espérait. Rien ne pouvait être pire que son rêve et certainement pas l'infirmerie de Poudlard. Rien n'avait d'importance tant qu'il pouvait trouver Hermione.
Alors qu'il s'asseyait en balançant ses pieds sur le bord de son lit, ses yeux parcoururent anxieusement la silhouette endormie à ses côtés. La vue d'Hermione plus que tout le détruisit de l'intérieur. Ron ferma à nouveau les yeux combattant le flot de sensation intense, non désirée et ses sentiments confus. Mais il avait besoin de la voir alors l'idée de fermer les yeux était assez stupide. Devenait-il fou ? Ses yeux s'ouvrirent. Bien, elle était toujours là. Ouais, il était fou.
C'était la troisième nuit d'affilée et les rêves ne s'amélioraient pas. Putain, ils devenaient même pires.
Ron laissa ses yeux se promener sur la silhouette endormie d'Hermione. Il relevait tous les subtils signes de vie. Ces signes qui manquaient avant, dans son cauchemar. Le minuscule tressaillement de ses cils, le lent mouvement de ses jambes sous le drap, le délicat mouvement de sa poitrine qui se levait et se rabaissait. Il regardait cette poitrine monter et descendre comme paralysé. Hermione.
Ron se répétait sans cesse qu'il ne faisait que vérifier qu'elle allait bien. Il n'était pas en train d'admirer son corps pendant qu'elle dormait. Ça n'aurait pas été bien. Hermione était son amie. Elle était sa meilleure amie et elle était très vulnérable. Il n'était pas en train de fixer les courbes subtiles de sa poitrine qui entre parenthèses n'étaient plus aussi subtiles qu'auparavant. Quand cela c'était-il produit ?
Ron se mit à rougir. Qu'est ce qui n'allait pas chez lui ? Quand était-il devenu un tel pervers dirigés par ses hormones ? D'accord c'était peut-être une question stupide mais c'était Hermione. Elle avait droit à un certain respect. Elle avait faillit mourir.
Il ferma les yeux et prit une profonde inspiration. Elle n'était pas morte. Elle était vivante. Maintenant il était temps de retourner dans son lit.
Ron se leva. Il sortit du lit et se mit à genoux à côté d'elle avant de pouvoir comprendre son comportement. Il avait officiellement perdu tout contrôle sur son corps.
D'accord, il pouvait voir qu'elle respirait. Elle bougeait pour l'amour de dieu. Elle ne faisait que dormir tout comme il devrait le faire.
À la place, le dos de sa main se posa de lui-même contre sa joue. Comment était-elle arrivé ici ? Elle le trahissait. Mais Hermione était si chaude. Il n'avait jamais rien sentit d'aussi fantastique de toute sa vie. Hermione avait-elle toujours eu une peau aussi jolie et douce peau ?
« Mmm.. » murmura t-elle dans son sommeil, il retira précipitamment sa main. Elle tourna son visage loin de lui mais sa respiration ne changea pas. Ron soupira de soulagement. La dernière chose dont il avait besoin c'était qu'elle se réveille et qu'elle le trouve à l'espionner pendant qu'elle dormait comme un vieux pervers. Il était rassuré, il était temps de retourner au lit.
Mais il avait une pensée qui trottinait encore dans sa tête, une pulsion qui ne pouvait être ignorée. Il y avait juste une chose qu'il devait encore faire ?
Ron tendit sa main et prit délicatement le fin poignet d'Hermione dans sa large paume. Elle semblait bien trop fragile. Il lui fallu un instant pour retrouver le battement régulier de son cœur et il commença à paniquer. Il ferma les yeux pour mieux se concentrer, son autre main tenant le poignet alors que ses doigts cherchaient doucement son pouls.
Merci Merlin. Il était là, fort et stable. Ron commença à compter synchronisant sa respiration avec les battements. À chaque Boum, il sentait la tension quitter son corps. Peut-être qu'il pouvait dormir juste comme ça. Peut-être qu'il pourrait enfin avoir une bonne nuit de sommeil. Il était si détendu qu'il ne sursauta pas quand il sentit une petite main recouvrir la sienne. Merde.
Ron releva doucement la tête et rencontra le regard d'Hermione.
« Hey. » dit-elle d'une voix engourdie pas le sommeil. Le son de sa voix envoya des frissons dans tout le corps de Ron. Hermione lui fit un petit sourire.
« Hey. » Ron essaya de lui sourire en retour. « Je crois qu'il faut que j'explique. » dit-il, montrant de la tête ses deux mains serrées autour de son poignet. Il ne les enleva pas.
Hermione s'étira, mordant sa lèvre. « C'est bon. » Elle pressa légèrement sa main. « Je veux dire, j'ai aussi quelques cauchemars. Bien que je pense être chanceuse, après tout j'étais inconsciente la plupart du temps. » Plaisanta t-elle.
Ron resserra ses mains autour de son poignet, la mâchoire tendu, les dents serrées. « Arrête, s'il te plait arrête. »
Leur yeux se rencontrèrent et se soutinrent. Ils n'avaient jamais partagé un tel regard avant, c'était…bizarre.
« Désolée. » chuchota Hermione, son sourire s'évanouissant aussitôt. Elle se remit à mordiller ses lèvres, inquiète, et Ron déglutit bruyamment. Elle était vraiment jolie baignée par la lumière de la lune. « Tu veux en parler ? » lui demanda t-elle, brisant le silence inconfortable qui s'était installé.
Ron détourna le regard et fit non de la tête. La dernière chose qu'il voulait faire était en parler à quelqu'un. Il sentit son pouce caresser délicatement le dos de sa main. Bizarrement, ça le rendait tout à la fois plus et moins à l'aise. Il sentait toujours les battements de son cœur qui s'étaient accélérés. Il commençait à faire vraiment chaud ici.
Il ne pouvait pas la regarder. Pas quand il savait qu'elle voulait en parler. Elle voulait toujours parler de tout. Hermione ne réalisait jamais à quel point ça pouvait être difficile. Qu'est ce qu'il était supposé dire ? Toutes les nuits, il revivait les événements du département des mystères. Sauf que dans son rêve…dans son rêve elle mourait. Chaque putain de nuit elle mourait et il voulait mourir aussi.
Ron ne savait même pas ce que ses foutu rêves signifiaient. Il savait qu'il ne voulait qu'elle tire ses propres conclusions. Il se risqua à un léger coup d'œil dans sa direction et comme prévu Hermione semblait si adorablement attentive qu'avant de s'en rendre compte il s'était mis à parler.
« Je pensais que tu étais morte. » La voix de Ron parvenait à peine à ses propres oreilles. Pourquoi est ce qu'il lui disait ça ? Il espéra qu'elle ne l'ait pas entendu. « Quand ils m'ont réveillé tu étais si raide. Je ne pouvais pas sentir… » Il prit une douloureuse inspiration. Il ne pouvait pas la regarder dans les yeux. Il ne pouvait pas finir sa phrase. Il effleura doucement son poignet en explication.
La voix d'Hermione tremblait lorsqu'elle chuchota « Ron. »
Son nom. C'était juste son nom et ça le détruisait presque. Ron souleva sa main et cacha ses yeux dans son poignet pour empêcher l'humiliant flot de larmes qui y montaient de couler.
« Ron, lève toi. » lui ordonna t-elle rapidement. C'était son ton de préfète sure d'elle.
Hermione voulait clairement qu'il s'en aille. Il était repoussant et pathétique. Sûrement encore moins qu'un homme, même pas un garçon. Ron acquiesça et combattit de toutes ses forces les larmes qui obscurcissaient sa vue. Il reposa gentiment sa main sur son ventre. Elle ne le verrait pas pleurer, s'assurait-il. Elle ne le verrait pas pleurer.
« Va au bout du lit. » lui ordonna t-elle et pour une fois il obéit, marmonnant un peu en s'exécutant. Il n'avait pas la force de déclencher leur habituelles disputes.
Elle chercha sur sa table de chevet sa baguette. Elle la pointa en direction du lit de Ron et avec une grande confiance ordonna : « Accio lit. »
Le lit glissa rapidement pour s'arrêter à à peine quelques centimètres du sien. Il secoua la tête. Seul Hermione pouvait l'arrêter à l'endroit exact où elle le voulait. Si Ron avait jeté le sort, son lit se serrait écrasé contre le sien.
« Tu as besoin de dormir. » dit Hermione calmement.
Quoi ? Il la dévisagea confus. Hermione combattait un sourire naissant. Ses yeux marron étaient brillants dans l'obscurité. Oh. Ohh. Ron sourit. Elle ne voulait pas dire… ? Elle ne pouvait pas. Qu'est ce qu'il foutait encore là à attendre ? Qu'elle change d'avis ? Il grimpa dans son lit, se tournant sur son côté pour lui faire face. Elle était si merveilleusement proche. Il n'avait qu'à tendre sa main pour la toucher.
Hermione se mit dans la même position et lui sourit joyeusement. Leurs yeux se rencontrèrent pour la seconde fois en une nuit. C'était mieux cette fois ci. Peut-être avait-il juste besoin de s'y habituer.
« ça ne fais pas trop mal ? » demanda t-elle doucement.
« Quoi ? » dit-il automatiquement, distrait. Hermione fit un mouvement en direction des bandages sur ses bras.
« Nan. » dit Ron avec une voix qu'il espérait courageuse. En fait ça brûlait horriblement, encore plus lorsqu'il était dans cette position.
Ils se sourirent pendant plusieurs minutes, puis Hermione tendit sa main qu'elle posa en présentant sa paume sur le lit de Ron. « Tient, maintenant endors toi. »dit-elle, avec ce même ton hautain et directif que seul elle pouvait rendre si attirant.
Ron cligna des yeux avant de regarder cette main offerte. Hermione se comportait de façon si bizarre ce soir. Peut-être qu'il n'était pas le seul à devenir fou. Peut-être qu'il était encore plus idiot que d'habitude. Il attendit qu'elle s'explique mais elle avait fermé les yeux et elle commençait à se rendormir.
Bien sur elle pouvait dormir. Lui, il ne pouvait pas dormir sans…ohhh…Ron hésita un instant avant d'emprisonner de ses deux mains son délicat poignet. Son pouls stable l'emporta enfin dans un sommeil paisible qu'il cherchait depuis des jours.
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« De toute façon, cette matière est inutile si tu veux mon avis. Firenze n'est pas vraiment mieux. »
« Comment peux tu dire ça ? »
Ginny ignora la dispute de Ron et Hermione qui se préparait. Elle regarda autour d'elle, elle vit Luna et Neville qui essayaient eux aussi de les ignorer. Elle secoua la tête devant cette scène familière, mais tout l'amusement qu'elle aurait pu en retirer s'évanouit quand elle vit l'expression peinée sur le visage d'Harry.
Elle aurait du savoir que leur ridicule prétention à agir normalement comme si de rien n'était ne marcherait pas. Elle aurait du savoir que n'importe quel nombre de sourire ou de blague de sa part n'enlèverait jamais le regard absent et torturé d'Harry Potter.
Ginny avait pensé qu'Harry serrait redevenu lui-même quand ils seraient enfin autorisés à rendre visite à Ron dans l'infirmerie, un jour après le département des mystères. Mais ça n'avait pas marché, elle avait été sûre que lorsque Hermione se réveillerait il irait mieux mais même là le changement avait été quasi absent. Au moins maintenant il s'asseyait avec des gens même si c'était pour peu de temps. Pourtant Harry paraissait hanté, il ne prenait pas soin de lui-même.
Pas que Ginny le savait vraiment. Elle ne le regardait certainement pas. Elle ne scrutait pas la moindre de ses habitudes. Cela faisait des années…des années depuis que Ginny ne l'avait plus maté. Bon d'accord seulement un an. Mater était quelque chose que Colin lui avait appris. Un mot moldu pour « admirer de loin », avait-il dit, bien que ce soit vite devenu « le suivre partout et étudier chaque détail de sa vie. »
C'était un jeu assez drôle auquel jouaient Ginny et Colin pendant leur seconde année, une façon agréable de soulager leur petit faible commun. Ils avaient fait un pacte. Quelles que soient les orientations d'Harry, gay ou hétéro, il finirait soit avec Ginny soit avec Colin. Ginny était pratiquement sûre de gagner. C'était vraiment embarrassant en y repensant.
Ginny et Colin étaient devenus très bons en matière de matage, en troisième année lorsque sa fierté commençait à apparaître, elle était devenue plus subtile. Mais elle n'avait vraiment abandonné qu'en quatrième année, Ginny ne craquait plus sur Harry potter. Le jeu était désuet.
Colin suivait toujours beaucoup Harry. C'était lui qui lui avait dit qu'il ne dormait pas. Pour ce qui était de la nourriture Ginny avait remarqué qu'on ne le voyait plus dans la grande salle, peut-être qu'elle avait même demandé à Dobby s'il descendait aux cuisines et qu'elle avait découvert qu'il ne le faisait pas mais elle était juste préoccupée. Ce pauvre garçon n'allait pas bien. Elle ne pouvait pas laisser son frère sortir de l'hôpital pour retrouver son meilleur ami mort de faim, non ?
« Hey, où tu vas ? » demanda Ron, Ginny releva la tête et vit Harry se lever et se diriger vers la porte. Ses battements de cœurs se mirent à s'accélérer.
« …Hagrid. » dit Harry en continuant à marcher, mais Ginny ne l'entendit pas. Son cœur battait dans ses oreilles. Son esprit ne lui criait qu'un seule et destructrice pensée « Va avec lui ! »
Elle ne pouvait pas aller avec lui. Elle n'était même pas son amie, pas réellement. Pas comme Ron et Hermione. Et il était clair qu'Harry ne voulait même pas être avec eux. Pourquoi est ce qu'il voudrait d'elle ?
Alors elle devait rester, il n'y avait pas à discuter. Harry avait déjà disparut à la porte. Elle soupira se sentant plus déprimée que jamais.
Peut-être que Ginny avait besoin d'aller voir Hagrid. Qu'est ce que ça pouvait bien faire si une fille qui ne craquait évidemment pas pour Harry voulait voir un ami commun, à qui comme par hasard il rendait aussi visite ? ça ne devrait pas être un problème vu qu'elle n'était pas amoureuse de lui. Qu'importe ce pouvait dire Colin ? Il ne faisait qu'une projection. Ginevra Weasley avait avancé. Elle avait même eu son propre petit ami, le mot clé étant eu . Elle se refusait à penser à ce connard de Michael Corner en ce moment. À la pensée qu'il avait rompu avec elle…
« Ginny, » dit doucement Hermione , la ramenant à la réalité. « Peut-être que tu devrais aller avec Harry et lui parler… »
Son cœur fit un bond. Hermione ne venait pas de lui demander de.., « Oh non, je ne vais pas être ton porte parole, je ne peux pas le faire parler. »
Stupide, stupide ! Elle avait trop protesté. Ils allaient savoir. Qu'est ce qu'ils allaient savoir ? Il n'y avait rien à savoir. Qu'est ce qui n'allait pas avec elle ?
« Pourquoi pas ? Il t'a déjà parlé auparavant. » riposta Hermione, logiquement. Bien trop logiquement au goût de Ginny.
Ce n'était pas bon. Ginny savait qu'elle ne pouvait pas aller retrouver Harry même si elle en avait très envie. « J'ai parlé, il a boudé, en plus ça c'est différent, pire. Il est en deuil, nous sommes tous en deuil. » Elle s'arrêta. Elle ne voulait vraiment pas penser à cela pour l'instant.
« Je sais ça » répliqua sèchement Hermione avant de se reprendre. « Il a juste besoin de nous maintenant. »
Ginny secoua la tête. Il avait besoin de Ron et d'Hermione, pas d'elle. « Il n'a pas besoin de moi. » soudainement, elle ne pouvait rester plus longtemps. Ginny réunit rapidement ses affaires, il suffirait d'un instant pour qu'Hermione la convainque de retrouver Harry.
Pas que ce soit une mauvaise chose, c'était même un excuse parfaite, elle ne faisait ça que pour rassurer Hermione. « Je vous verrai plus tard tout les deux. » s'écria Ginny en sortant de la pièce.
Elle avait refermé la porte avant que quelqu'un ne puisse l'arrêter. Dans le couloir elle s'arrêta brusquement. Et maintenant qu'est ce qu'elle faisait ? Allait-elle retrouver Harry ? Voulait-elle vraiment recommencer son petit jeu ? C'était différent, elle n'allait pas juste le suivre. Elle allait lui parler en ami. Elle voulait être son amie ce dont il avait désespérément besoin à l'instant.
Les événements des derniers jours s'abattirent sur elle, faisant monter des larmes à ses yeux…Sirius. Non, elle devait se concentrer sur Harry. Il était celui qui avait besoin de réconfort. Après tout que pouvait-elle bien faire d'autre ?
Ginny couru presque jusqu'à la cabane d'Hagrid. Elle savait que les enfants assis sur la pelouse la regardaient mais elle n'en avait rien à faire. Elle devait y arriver avant qu'Harry ne s'en aille. Quand elle arriva à la porte, elle était à bout de souffle. Elle se força à attendre d'avoir repris une respiration normale avant de frapper. Hagrid l'accueillit avec un sourire chaleureux.
« Bonjour Ginny. C'est si bien d'avoir autant d'invités. Tu as raté Harry, il vient de partir. »
Elle se força à ne pas montrer sa déception devant un Hagrid si heureux de la voir. Elle entra dans la cabane, bu un jus de potiron et fit la conversation. Pendant tout ce temps elle comptait les minutes, calculant combien de temps elle devait rester avant de pouvoir partir sans blesser l'immense homme au cœur d'or devant elle. Chaque minute ici rendrait plus dure la recherche d'Harry.
Elle décida qu'elle devait rester trente minutes. Ginny s'excusa au bout de vingt.
Quand elle fut finalement libre, Ginny essaya de conserver une posture calme tout en cherchant dans le parc. Elle fit vague geste de la main aux élèves heureux qui la saluaient. N'avaient-ils pas conscience que leur monde était au bord du gouffre ? Elle ne voulait pas penser à ça.
Merde. Il n'était nul part. Elle marcha jusqu'au rebord de la forêt. Les élèves entraient souvent à lisière pour un peu d'intimité. C'était généralement sûr si…
Mon dieu. Là, s'embrassant à pleine bouche contre le large saule, leur putain de saule, il n'y avait personne d'autre que son ex petit ami et…Cho Chang. Saleté de Cho Chang. Qu'est ce qu'elle détestait cette petite…Ginny la haïssait.
« mmm, Cho » gémit Michael en s'éloignant, il aperçut Ginny.
Son humiliation était complète. Elle lui sourit avec toute la malice qu'elle pouvait avoir en elle. « Michael. »
« Hey Ginny. » La voix de cet idiot tremblait. Non, idiot c'était trop gentil pour lui. La voix de ce salopard tremblait alors qu'il poussait sa pute loin de lui. Au moins il avait la décence de rougir.
« Hum, salut. » dit Cho doucement, en essuyant sa bouche. Et là la petit garce dit la mauvaise chose. « Désolée... »
« Désolée? » dit Ginny vindicative. « Pour quoi? Être la seconde à l'air de te convenir., Seconde au Quidditch, seconde sous cet arbre… » Elle lui fit un petit sourire, fit demi tour et s'éloigna.
Elle eut la profonde satisfaction d'entendre Cho se plaindre. « Tu l'as amenée ici. »
« Oww, Cho, je… » tenta Michael.
Bien fait pensa Ginny ; la satisfaction fut malheureusement de courte durée. Plus elle s'éloignait, moins bien elle se sentait.
Michael l'avait quittée le jour qui avait suivi leur aventure au département des mystères. Son frère était à l'hôpital, elle revenait de l'enfer, et son petit ami voulait rompre à cause du Quidditch… du Quidditch.
Cette petit garce pouvait l'avoir. Ginny s'essuya les yeux. Elle ne pleurerait plus pour Michael Corner. Elle avait des choses bien plus tristes dans sa vie et elle devait toujours trouver Harry.
Elle s'arrêta au milieu du parc, frustrée, humiliée et déprimée. Peut-être qu'elle devrait laisser tomber. Pourquoi ne le trouvait-elle pas? Et si quelque chose de grave était arrivé? Tellement de gens voulait Harry mort. Ce n'était pas parce qu'on ne pouvait pas transplaner à Poudlard…Les mangemorts avaient des jambes non? Ils pouvaient marcher.
Sans oublier l'état dans lequel était Harry. Il pouvait faire quelque chose de stupide. À quel point Harry était déprimé? Il ne ferait pas quelque chose d'inconscient, quelque chose qu'il ne pourrait plus effacer, n'est ce pas?
Cette pensée poussa Ginny à agir. Elle courut jusqu'au château, dans la tour Griffondor. Elle lança un regard noir à la grosse dame lorsqu'elle l'obligea à reprendre son souffle avant d'accepter le mot de passe. Heureusement la tour était vide car Ginny sans s'arrêter se précipita dans le dortoir des garçons de cinquième année. Le trouvant vide, elle eut à nouveau envie de pleurer. En plein désespoir elle alla même vérifier la douche des garçons. Elle ne savait pas ce qu'elle aurait fait si quelqu'un d'autre qu'Harry avait été là mais de toute façon il n'y avait personne.
Ginny savait qu'elle aurait du laisser tomber, Harry pouvait être n'importe où. Évidemment, il ne voulait pas qu'on le retrouve. C'était presque l'heure du dîner. Elle pourrait peut-être le rattraper dans la grande salle…ah oui, il ne mangeait pas. Il ne restait plus qu'en endroit auquel Ginny pensait, elle se mit à courir à travers tout le château jusqu'à la tour d'astronomie. C'était là où elle allait quand elle ne voulait pas qu'on la trouve.
Bien sur il n'était pas là, alors en dernier acte de désespoir, Ginny prit un télescope et scanna une nouvelle fois le parc. Au moment même où elle allait abandonner, il était là, accroupi près du lac, caché par les buissons.
Elle laissa tomber le télescope de soulagement. Elle pouvait toujours le voir maintenant qu'elle savait où il était. Ginny le regarda jusqu'à ce que l'air se rafraîchit et que le soleil s'approchât de l'horizon, essayant de se décider à aller le voir.
Elle se décida finalement lorsqu'il se leva et commença à marcher vers le château. Une fois de plus l'indécision allait causer sa perte. Peut-être que si elle courrait, elle pourrait le rattraper dans l'entrée. Elle se remit à courir à en perdre haleine, une seule pensée occupant son esprit.
Ginny avait vraiment besoin de se rappeler qu'elle n'était pas amoureuse d'Harry Potter.
Le groupe était tombé dans un silence contemplatif après qu'Harry ait quitté l'infirmerie. Hermione regarda la porte par laquelle venait de disparaître son ami et son cœur se brisa pour lui.
Comment pourrait-il survivre à ça? Il devait mourir à l'intérieur. La culpabilité l'envahit, elle avait permis leur mission de sauvetage. C'était juste une des choses qu'elle aurait fait différemment.
À l'instant où Harry avait mentionné le ministère, Hermione avait su que c'était une erreur. Elle savait que c'était un piège. Elle n'aurait pas du les laisser partir. Bien sur que c'était un piège, comment aurait-il pu en être autrement? Spécialement avec Harry qui n'avait pas appris son oclumentie. Elle aurait du lui faire apprendre. Elle aurait du lire un livre et lui apprendre elle même.
Au lieu de ça, elle avait été préoccupée par ses buses. Comme si ses notes étaient si importantes. Si Hermione n'avait pas été si pleine de fierté, si ce n'était pas si important pour elle d'être la première partout, d'être connue comme étant la sorcière la plus intelligente de sa génération, alors peut-être qu'elle aurait pu aider Harry. Peut-être que rien de tout ça ne serait arrivé.
Mais les buses n'avaient pas été sa seule distraction. Elle releva la tête pour voir son autre meilleur ami engloutir des grenouilles aux chocolats. Elle avait des distractions bien pires que l'école.
Ne pas enseigner à Harry l'oclumentie n'était pas la seule de ses erreurs. C'était son idée d'appeler Sirius grâce à la poudre de cheminette. Elle avait décidé d'enfreindre les règles et de trahir son engagement en tant que préfet ce qui les avaient conduit à encore plus de confusion et à une série d'événement qui avait provoqué la mort de Sirius.
Elle avait pris tant de mauvaises décisions. Il y avait tellement de chose dont elle n'était pas fière. Elle ne pouvait même pas regarder le professeur Ombrage allongée de l'autre côté de la pièce. Mais à quoi pensait-elle? Même pleine d'auto récrimination et de honte, Hermione savait que ça devait être cent fois pire pour Harry. Si elle était malade de remords, il devait s'y noyer. Harry, qui avait le poids du monde sur ses épaules…un vrai héros avec des attente envers lui même que personne ne pourrait jamais accomplir.
Si seulement il lui parlait. Elle aurait pu lui faire voir que ce n'était pas de sa faute, que personne ne le blâmait. Ils se sentaient tous coupables, Sirius leur manquait à tous et ils étaient tous effrayés. Mais Hermione ne pouvait pas lui parler, il était parti et elle ne pouvait pas le suivre.
Le silence continua, interrompu seulement par le déchirement des boîtes de grenouille au chocolat que Ron n'arrêtait pas de manger. Ginny était blottie au pied d'Hermione, jouant avec la couverture, perdue dans un autre monde.
Hermione scruta ses quatre amis, ses yeux s'arrêtant finalement sur Ron qui jouait avec ses grenouilles en mâchant. À la surface, il paraissait être le moins affecté par tout ce qui venait de se passer. Il avait l'air si normal. Ron avait toujours l'air si normal. Il parvenait toujours à être un sorcier banal même au milieu d'une guerre.
Mais il n'y avait rien de banal en Ronald Weasley. La normalité était un mirage. La simplicité un jeu. Et le calme…un mensonge.
Hermione connaissait la vérité. Elle savait qu'il était plus que courageux, loyal par dessus tout et à sa propre façon plus intelligent qu'il ne le réalisait. Elle savait aussi que toute les nuits il pleurait à chaudes larmes et qu'il criait de peur. Les effets du départements des mystères les dévoraient tous.
Incontrôlable, l'esprit d'Hermione lui montra une image de la nuit précédente. Elle vit Ron agenouillé à ses côtés, tenant son poignet avec plus de tendresse qu'elle ne l'en avait cru capable. Juste une chose de plus qu'il cachait au reste du monde.
C'était des moments comme ça, quand il la touchait, quand il la regardait avec tant d'affection, qui lui faisait penser qu'il y avait une chance pour eux. Toute ces petites choses lui permettaient de tenir.
Hermione secoua sa tête pour s'éclaircir les idées. Le moment n'était pas vraiment approprié à des rêveries romantiques. Avec tout ce qui se passait comme pouvait-elle être aussi égocentrique?
Elle se força à regarder ses trois autres amis. Luna continuait de lire son journal, oublieuse de ce qui l'entourait. Neville paraissait triste et déprimé. Ginny semblait dans la lune…attendez, elle s'attarda sur la jeune fille assise à ses pieds. Ce n'était pas parce qu'Hermione était bloquée dans son lit…
« Ginny, » Dit-elle doucement, son esprit travaillant rapidement pour développer un plan . « Peut-être que tu devrais aller avec Harry et lui parler… » Ginny releva la tête.
« Oh non, je ne vais pas être ton porte parole, je ne peux pas le faire parler. »
« Pourquoi pas, il t'as déjà parler avant. » insista t-elle. Si Ginny allait parler à Harry, peut-être ne se sentirait t-il plus si seul. Peut-être qu'elle pourrait le convaincre de revenir à l'infirmerie. Ginny devait le convaincre.
« Je parlais, il boudait. » Dit Ginny en se dépréciant. « En plus ça c'est différent, pire. Il est en deuil. Nous sommes tous en deuil. » finit-elle.
« Je sais ça, » répliqua Hermione sans réfléchir. Elle prit une profonde inspiration pour essayer de se calmer. « Il a besoin de nous maintenant. »
Ginny la regarda, misérable. « Il n'a pas besoin de moi. » Hermione soutint son regard. Ginny était-elle toujours amoureuse d'Harry malgré ce qu'elle disait? Malgré Michael Corner? Sinon, ça n'avait pas de sens. Ginny savait aussi bien faire parler Harry que n'importe qui, bien que ça ne veuille pas dire grand chose.
Avant qu'Hermione ne réalise ce qui se passait Ginny réunissait ses affaires. « Je vous verrai tout les deux plus tard. » elle était hors de la pièce avant qu'Hermione ne songe à une réplique. Elle était là la bouche grande ouverte à regarder la porte.
Neville et Ron dirent un vague au revoir et Luna ne releva la tête qu'après qu'elle soit partie, scrutant la pièce pour découvrir ce qui avait changé. Fronçant soudainement les sourcils, Ron se remit à manger ses sacrées grenouilles aux chocolat comme pour se venger.
Ayant échoué misérablement avec son plan, Hermione se concentra sur quelque chose de familier.
« Ron tu vas te rendre malade à manger toutes ses grenouilles. » dit-elle avec désapprobation .
Elle savait qu'elle l'ennuyait, elle aimait l'ennuyer. C'était bon, c'était familier et confortable. Si elle ne pouvait pas sauver Harry de lui même, elle pouvait au moins sauver Ron d'un mal de ventre. Au moins Ron avait besoin d'elle, pour l'instant en tout cas.
« ça m'aide à me sentir mieux Hermione » dit-il, la bouche pleine. Il avala. « On doit manger du chocolat quand on est pas bien » bouda Ron. « Hein Neville? »
« Quoi » Le maladroit garçon commença à bégayer, paraissant paniqué. Ses yeux allaient de Ron à Hermione. « Euh bien sûr…Je veux dire non…de quoi parlez vous déjà? »
Ron fronça les sourcils face à ce manque total de support. À la place, il fit à Hermione son plus beau regard de chien battu. Il était adorable. Ses yeux bleus suppliant la faisait fondre. Ça lui rappelait la sensation liquide qu'elle avait ressentit la nuit dernière qui avait voyagé de son poignet pour…bien Hermione ne comprenait pas vraiment les sensation que lui faisait ressentir Ron. Elle savait seulement qu'il était le seul à pouvoir faire ça.
Elle devait s'assurer qu'il ne réalise jamais le pouvoir qu'il avait sur elle. « Je pense que tu as dépassé la dose médicale prescrite il y a deux douzaines de grenouilles de ça. » répondit-elle. Si elle ignorait la sensation de chatouillis de son estomac, elle partirait, elle l'avait toujours fait.
« Oh et combien de grenouilles sont considérées comme médicalement suffisantes Hermione? » demanda t-il sarcastique. « Peut-être que je devrais continuer à manger et voir exactement combien je peux en manger avant de vomir. » Il engloutit une grenouille au chocolat par défi.
Maintenant elle était énervée. Hermione commençait à sentir les premières flammes de la colère s'embraser. C'était bien. C'était encore mieux comme distraction.
« Vraiment mature, Ron. » Elle croisa les bras et s'assit contre le montant de son lit.
« Les gars, vous ne pensez pas…? » les interrompit Neville avant qu'Hermione ne le foudroie du regard. Neville ne comprenait pas. Hermione avait besoin d'une bonne dispute à l'instant.
Ron ne se rendit même pas compte des paroles de son ami. Il avait les yeux fixés sur Hermione. C'était une autre chose qu'elle aimait dans les disputes. Il fixait toute son attention sur elle, toute la puissance de sa passion.
« Bien, » Ron lança ses grenouilles sur sa table de chevet. « Tu es contente maintenant? »
Elle ne l'était pas, même pas un petit peu. « Oui. » répondit-elle.
Super, maintenant Hermione se sentait de nouveau coupable. Coupable d'embêter Ron et encore plus pour avoir des pensées définitivement impures et inutiles pour l'un de ses meilleurs amis pendant que l'autre traversait une agonie profonde. Sans mentionner qu'un autre était parti pour de bon.
Merde! Hermione ne jurait généralement pas mais elle devait sortir de cette infirmerie. Elle avait besoin de faire quelque chose, d'aider Harry, de le faire parler, ou aller à la bibliothèque pour faire des recherches…n'importe quoi.
« Allez Hermione, tu n'as pas besoin de bouder juste parce que j'ai mangé quelques grenouilles au chocolat. J'ai arrêté non? » se plaignit Ron, blessé.
« Je ne… » commença Hermione pour se défendre mais que pouvait-elle dire? Elle ne voulait pas le blesser. Il avait l'air si abattu, assis là, regardant ses bras, tapotant sur le pansement de ces cicatrices encore fraîches. Elle devrait s'excuser.
« Ron, laisse ton bandage tranquille. » Pourquoi avait-elle dit ça? Il lui lança un regard noir qu'elle méritait. Une fois qu'elle avait commencé à l'ennuyer elle ne pouvait plus s'arrêter.
« Ok. » dit Neville, en se levant. «On va y aller, tu viens Luna. » Il tira sur le bras de Luna alors qu'elle le regardait perplexe. Elle avait du pourtant reconnaître son désespoir parce qu'elle le suivit sans discuter.
« Bon boulot Hermione, maintenant tu as fait fuir tout le monde. » lui cria Ron en colère.
Elle n'en pouvait plus. C'était trop. Sirius. Harry. Ginny. Neville. Luna. La dispute avec Ron était la goutte qui faisait déborder le vase. Hermione se mit à pleurer. Sans préambule, juste de longs sanglots. Les larmes glissaient sur son visage. Son corps tout entier tremblait sous leur force. Mon dieu elle était pathétique.
« Putain, Hermione! » cria Ron paniqué. « Je ne voulais pas…Pourquoi tu as… »
Le pauvre garçon ; elle savait qu'il n'avait pas voulu dire ça. Ce n'était vraiment pas sa faute, mais elle ne parvenait plus à prendre son souffle pour lui répondre. Hermione était juste aussi incapable de faire ça autant que tout le reste. Elle enfouit son visage entre ses mains, pour au moins cacher l'expression peinée qu'elle avait causé sur son visage. Le lit bougea, elle se rendit à peine compte qu'il devait maintenant être assis à côté d'elle. Hermione sentit ses mains toucher maladroitement ses épaules. C'était mieux qu'elle ne le méritait. « Pourrais tu au moins me regarder? » la supplia t-il.
Sa voix accéléra les battements de son cœur. Hermione voulait lui donner ce qu'il voulait mais il lui restait si peu d'énergie. Doucement, elle rabaissa ses mains. Elle pouvait au moins le regarder, il méritait au moins ça. Elle devait se contrôler pour faire face à son irritation et à sa colère mais quand elle le regarda elle ne vit que tendresse et attention dans la profondeur de ses yeux bleu. Hermione sentit se noyer dans ce bleu, elle se plaqua contre lui. Même la pensée des pauvres bras et torses de Ron brûlant de douleur ne pouvait l'arrêter. Pourquoi cela l'aurait il fait alors que la propre douleur coupante qu'elle ressentait dans ses côtes à chaque sanglot n'arrivait pas à convaincre son corps d'arrêter? Deux bras hésitant l'encerclèrent.
« Je suis désolée. » parvint à articuler Hermione contre sa poitrine, ses bras blottis contre son corps sous son menton.
Ron fit un bruit qui ressemblait à moitié à un sanglot, à moitié à un rire. Son souffle effleura ses boucles indisciplinées et ses bras se refermèrent sur son dos. Ils la serrèrent contre lui, blessant ses côtes, heureuse de se sentir si vivante. C'était la meilleur chose qu'elle n'ait jamais ressentit.
« Ron. » dit-elle, juste pour se convaincre que c'était bien Ron Weasley ici avec elle. Il faisait ça si bien, cela ressemblait presque trop à un fantasme pour être réel, douleur ou non.
« Chut. » murmura t-il, la tenant contre lui, sur de lui. Trop sûr de lui pour Ron. Il avait même commencer à la bercer doucement en caressant son dos. Juste à l'instant où elle pensait que Ron ne pouvait plus la surprendre, il le faisait. Hermione s'agrippa à son t-shirt et se laissa aller complètement. Quand Ron était-il devenu si mature, si fort?
Qu'allait-elle bien pouvoir faire, maintenant?
Quand Harry s'était assis dans son endroit caché près du lac, le soleil brillait joyeusement. Le vent était doux, juste assez pour profiter pleinement de la chaleur du soleil. L'air sentait l'herbe et la terre. C'était un parfait jour de juillet.
Harry ne remarqua pas que le soleil s'approchait de l'horizon avant que le brouhaha joyeux des élèves ne s'affaiblit. Il réalisa que tout le monde devait se préparer pour le dîner.
Harry en était content. Dans son coin isolé près du lac, ils ne pouvaient pas le voir mais il pouvait les entendre. Entendre les cris de joies et les conversations heureuses.
Pourquoi tout le monde était-il si heureux? Ne savaient-ils pas qu'il n'y avait personne dans le monde qui puisse être heureux? Ne pouvait-il pas comprendre que des horreurs dépassant leur imagination les attendaient là bas au delà de l'horizon et qu'après ça…Il n'y avait plus de sécurité, de confiance, on ne pouvait se confier à personne. Les adultes vous dégradaient ou vous mentaient ou vous quittaient. Même si ils voulaient vous protéger, ils ne le pouvaient pas. Ou peut-être ce n'était que lui.
À mesure que les voix se taisaient, il se sentait encore plus seul. Harry ne savait pas s'il pourrait supporter cette solitude mais il ne méritait rien de plus. Peut être que c'était ça sa destinée. D'être seul, pour se battre avec Voldemort et le tuer ou se faire tuer, pour que tout le monde vive une vie normale. Peut-être que si tout les gens autour de lui mourraient c'était parce qu'il n'était pas supposé les avoir…avoir des amis ou de la famille.
Peut-être qu'il y avait une part d'ombre dans son âme. Peut-être que l'univers avait crée un démon, quelqu'un juste assez mauvais pour tuer le monstre. Ça pourrait expliquer pourquoi Harry ne pouvait pas avoir de vie normale. Il ne la méritait pas.
Le soleil baissait encore et il commençait à faire froid. Il se leva pour rentrer au château, sans pour autant se souvenir d'avoir pris une telle décision, ni en sachant si elle était bonne. Ses muscles tiraient à force d'avoir été assis dans la même position. Il n'avait aucune idée du temps qu'il avait passé là. En marchant à travers le parc, il se rendit compte que ses joues étaient mouillées, il les essuya avec sa manche.
Pas que cela avait de l'importance. Il se contrefichait de savoir si quelqu'un pouvait le voir pleurer. Il était néanmoins surpris, il pensait ne plus avoir assez de larmes.
À l'intérieur, il s'arrêta aux portes de la grande salle, regardant les élèves y entrer pour dîner. La nourriture allait bientôt apparaître, Harry le savait. Il était dégoûté par tout ses visages souriant. Il ne pouvait pas aller là, cette simple idée le rendait nauséeux. Il fit demi tour pour s'éloigner le plus possible de cette endroit…mais pour aller où?
« Harry! »
Merde. Il se figea, la panique montant en lui. Pourquoi ne pouvait-on pas le laisser seul, il ne voulait parler à personne.
« Harry, » appela à nouveau la voix à bout de souffle, plus proche cette fois ci.
Il combattit l'envie de se mettre à courir le plus vite possible pour s'éloigner de cette voix. Il voulait courir…courir et encore courir, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'endroit où se réfugier. Il se retourna et vit Ginny s'avançait vers lui échevelée et essoufflée. Il laissa échapper un soupir de soulagement.
Ça aurait pu être bien pire. Au moins Ginny savait ce qui s'était passé. Elle ne lui poserait pas de questions stupides, elle ne s'attendrait pas à ce qu'il soit heureux. Malgré ça, Harry ne trouva pas la force de lui sourire pour l'accueillir. Elle parvint jusqu'à lui, se penchant en avant pour reprendre son souffle. D'où venait-elle comme ça? Avec un moment elle essaya de parler.
« Tu…vas…aller…manger. » Il la dévisagea. Pourquoi lui demandait-elle ça? Elle voulait essayer de l'obliger à manger?
« Je n'ai pas faim. » répondit-il, sa voix semblait sans vie. Ginny releva la tête, une main sur sa poitrine, sa respiration redevenue régulière, elle fronçait les sourcils.
« Moi non plus. » dit-elle le plus normalement du monde. Harry acquiesça en attendant la suite. Il ne savait pas quoi dire, son regard était trop intense. Il devait regarder ailleurs, il enfonça ses mains dans ses poches et marmonna un peu.
« Alors…Harry. » commença t-elle toujours calme. Quoi que qu'elle veuille lui demander il n'allait pas apprécier.
« Pourrais tu me rendre un service? » Il sentit la panique l'envahir, il releva la tête pour la regarder. Ce n'était pas juste. Elle ne pouvait pas lui demander une faveur sans lui dire ce que c'était. Il ne répondit pas.
« Je…Hmm…Pourrais tu venir te promener avec moi? Je ne veux plus voir personne ou parler avec quelqu'un. Ils sont tous si heureux, tu sais… » Elle se mordit la lèvre et détourna le regard. « Je me suis dit que si je marchais avec toi personne ne viendrait m'ennuyer. »
Harry en aurait presque rit. Non, personne n'oserait l'approcher quand elle était avec Harry Potter. Il était dangereux, ils savaient tous qu'il valait mieux rester loin. Il considéra sa requête. Que venait réellement de dire? Ça pouvait un piège, une façon de le forcer à parler. Hermione aurait très bien pu envoyer Ginny pour faire son sale boulot, c'était le genre de chose que sa meilleure amie faisait facilement. Mais Ginny n'avait l'air d'être du type à se faire manipuler.
« Nous n'avons pas à parler. » ajouta t-elle avant de rougir. Harry sourit un peu en acquiesçant . Quelquefois elle lui rappelait beaucoup son frère. Après tout il n'avait rien à faire d'autre. Elle soupira de soulagement avant de retourner dans le parc.
Fidèle à sa promesse ils marchèrent en silence. Harry ne savait pas quoi penser de ça. C'était agréable. Il était toujours perdu dans ses pensées mais avec Ginny avec lui, elles n'étaient plus aussi noires, ce qui était bien et mal. Une partie de lui voulait descendre aussi profondément que possible dans la dépression. Il était à l'aise dans l'obscurité au moins là il pouvait se punir lui même.
Après un long moment, Harry jeta un coup d'œil en direction de Ginny, elle semblait elle aussi perdue dans ses pensées. Il se demandait à quoi elle pouvait bien penser, elle le vit la regarder et lui fit un petit sourire avant de se remettre à regarder droit devant elle. Au plus ils marchaient au plus il se demandait ce que Ginny faisait là avec lui. C'était particulier.
Ils étaient à mi-chemin de Pré-au-lard. Et si ils continuaient à marcher? Arriveraient-ils jusqu'aux village? Qu'y avait-il de l'autre côté? Pouvaient-ils marcher jusqu'à l'océan? Combien de temps faudrait-il avant qu'on se rende compte qu'ils avaient disparus?
« Harry, regarde, » dit Ginny doucement. Même ce bruit tranquille agressa ses oreilles après un si long silence. Ses sourcils se froncèrent alors que ses yeux suivaient la direction qu'elle pointait. Derrière les arbres, sur le chemin sinueux qui menait au Pré-au-lard, Hagrid parlait avec quelqu'un.
Instinctivement, Harry s'approcha pour avoir une meilleur vue. Hagrid était debout devant une femme…une sorcière avec sa cape. Ils semblaient se disputer. La sorcière le contourna et continua à avancer vers le château obligeant Hagrid à courir après elle pour la rattraper.
Les battements de cœur d'Harry s'étaient accélérés alors qu'il continuait à s'avancer vers eux. Il remarqua que Ginny s'était dépêchée pour le suivre. Il s'arrêta brutalement et agrippa le bras de Ginny.
« Quoi? » chuchota t-elle.
« Je le fais encore, » dit -il de but en blanc. « foncer dans une situation dangereuse, jouer le héros, tuer des gens. » Il baissa le tête pour rencontrer son regard. C'était déjà mal qu'il courre en avant des problèmes mais il entraînait à nouveau Ginny avec lui.
Ginny le regarda, confuse puis son expression devint vite ennuyée. « D'accord! Alors c'est moi qui me précipite là bas et tu ferais mieux de me suivre sinon je pourrais mourir, Mr le héros. » Elle se dégagea de lui et se mit à courir vers Hagrid.
Harry ouvrit la bouche pour crier mais il ne le fit pas réalisant qu'il les mettrait encore plus en danger. « Merde. » murmura t-il avant de courir pour la rattraper. Dans la lumière mourante il était facile pour les deux adolescents de ne pas être aperçus. Harry rejoignit Ginny derrière un large tronc d'arbre, juste à côté d'Hagrid et de la sorcière qui se disputaient.
La sorcière marchait vers eux, d'un pas alerte. « Je vous l'ai dit. » répondit-elle. « Je ne dirai à personne qui je suis ou pourquoi je suis ici avant d'avoir vu la personne que je suis venue voir. » Elle paraissait frustrée et fatiguée, mais elle réussissait quand même à être distinguée. Il y avait quelque chose d'étrange dans son accent. Harry jeta un coup d'œil à Ginny qui était plaquée fermement contre le tronc. Elle forma silencieusement le mot. « Américaine. »
Oh. C'était étrange. Harry regarda à nouveau la route. Ils s'approchaient de leur arbre, il pouvait maintenant voir que la femme avait de longs cheveux noirs et une expression d'ennui sur le visage.
Hagrid essayait de la rattraper mais bien que ses jambes étaient plus longues, son poids l'empêchait de maintenir son rythme. « À qui voulez vous parler? » demanda t-il anxieux. Comme elle ne répondit pas , il demanda: « Le professeur Dumbledore? »
« Pas spécialement mais je suppose que ce sera inévitable. » Elle semblait concentrée sur autre chose. Hagrid parvint à se placer devant elle et à l'arrêter. Elle se plaça devant lui, en fronçant les sourcils. Elle croisa les bras et fit face au demi-géant. « Bon, c'est un long chemin depuis le village. J' avais oublié à quel point c'était long. Avec votre stupide règle contre le transplanage… » Elle prit une profonde inspiration. « J'ai vraiment besoin d'aller dans ce foutu château. »
Hagrid croisa les bras à son tour. « Je ne bouge pas tant que vous n'avez pas dit qui vous venez voir. » Son essai à l'intimidation était gâché par son anxiété.
« Bien » répliqua la femme. « Je suis ici pour voir Harry Potter. »
Harry eut le souffle coupé, le monde semblait se brouiller, ses sensations se troublaient. Les ongles de Ginny s'enfonçant dans son bras le ramenèrent à la réalité. Il plaça une main dans son dos, pour la réconforter…ou pour se stabiliser, il ne savait pas vraiment. Il se força à écouter la conversation.
« Mais…mais… » bégaya Hagrid, visiblement surpris. « Vous ne pouvez pas voir Harry! » répliqua t-il, Harry sentit une vague de chaleur l'envahir face à tant de loyauté.
Les yeux de la sorcière se mirent à briller. « ah oui? Pourquoi pas? »
L'immense homme bafouilla un peu plus. Il ne savait pas réfléchir vite et encore moins lorsqu'il devait mentir. « Parce.. parce que Harry n'est pas là. »
La femme semblait cacher son amusement. « Vraiment? C'est intéressant, sachant qu'il est derrière cet arbre à nous regarder. »
Alors vous trouvez ça comment ? bon d'accord je sais se que vous vous dites « encore une nouvelle histoire de commencé alors que les autre sont toujours en route …………ect » mais bon on a une bonne excuse premièrement dans un mois on fini nos concours donc ou pourra se remettre a plein temps a nos écrits et comme cette trad. était de toute façon prévu au programme peut importe qu'elle soit commençait plus tôt que prévu et surtout la vrai raison c'est que menssa n'as pas pu accéder sa son ordi de toute la semaine et je n'ai réussie qu'a produire un demi chapitre de RG&M pas très bon en plus du coup n'écoutant que son courage Menssa c'est mise a traduire les 8000 mots de se chapitre en une nuit rien que pour vous (elle est pas gentille ma chérie) enfin bref vous pouvait lui dire merci sinon on aurai rien eu a publier (je suis vraiment nul moi en ce moment c'est grave) enfin bref j'espère que cette traduction vas vous plaire je vous souhaite a tous de passer une excellente semaine. Gros bisou
Billy et Menssa