Chapitre 1 : Première rencontre.

Le soir tombait sur Privet Drive… Dans la maison du numéro quatre, un adolescent guettait le ciel de sa fenêtre. Il frotta distraitement son front où une vieille cicatrice en forme d'éclair se rappelait à son souvenir, comme trop souvent ces derniers mois. Il attendait un courrier de son école qui devait lui annoncer les résultats de ses examens. Harry Potter finit par retourner sur son lit en soupirant. Cela faisait déjà quinze jours depuis la fin des cours, quinze jours depuis son affrontement face à Lord Voldemort. Il avait appris l'existence d'une prophétie le concernant et il avait perdu son parrain. Il ne savait pas ce qui le perturbait le plus : d'avoir vu Sirius passer à travers le Voile de la Mort, ou d'avoir appris que lui, et lui seul, pourrait détruire Voldemort. Le sortant de ses pensées, un hibou frappa doucement son bec contre la vitre. Harry se releva d'un bond pour lui ouvrir. L'oiseau lui présenta sa patte où était attaché une lettre. Il prit la lettre et laissa repartir aussitôt le grand duc. La lettre portait les armoiries de Poudlard, l'école de Sorcellerie la plus connue au monde… Harry n'arrivait pas à se décider à l'ouvrir. Tant que cette lettre n'était pas ouverte, il pouvait espérer avoir réussi ses BUSEs. Finalement, il se décida. Il ouvrit l'enveloppe, déplia la lettre pour lire les résultats.

Il tremblait presque en découvrant ses notes. Il s'était attendu au pire, à des résultats catastrophiques. Il se trompait lourdement.

Défense contre les forces du mal : Théorie optimal, Pratique optimal. Accepté avec mention spéciale

Sortilèges : Théorie optimal, Pratique optimal. Accepté

Métamorphose : Théorie effort exceptionnel, Pratique optimal. Accepté

Potions : Théorie optimal, Pratique optimal. Accepté

Soins aux créatures magiques : Théorie acceptable, Pratique effort exceptionnel. Accepté

Botanique : Théorie effort exceptionnel, Pratique acceptable. Accepté

Astronomie : Théorie acceptable, Pratique acceptable. Accepté

Divination : Pratique désolant. Refusé

Histoire de la magie : Théorie désolant. Refusé

Il avait réussi ! Les seules qu'il n'avait pas étaient celles de Divination et d'Histoire de la magie. Il avait toutes les BUSEs qu'il lui fallait pour devenir Auror, même celle de potion ! Harry se rembrunit. Ca voulait dire qu'il allait devoir supporter encore deux ans de cours avec Rogue.

Il saisit sa plume et du parchemin pour écrire à Ron et Hermione. Il leur annonça ses résultats et leur souhaita d'avoir réussi leurs examens. Retrouvant le sourire, il leur raconta aussi ses vacances, les meilleures qu'il ait passées. Son oncle et sa tante avaient gagné un mois de croisière en Méditerranée pour deux. Ne pouvant pas emmener Dudley, ils avaient décidé d'engager une jeune fille au pair pour l'été. Elle s'appelait Laurianne La Source, était française et préparait une thèse de biologie. Elle était venue en Angleterre pour se perfectionner en anglais, même si elle parlait déjà presque couramment la langue. C'était une jeune femme petite et plutôt mignonne avec des longs cheveux d'un roux sombre, des yeux verts et un teint très clair, presque blanc. Malgré les explications des Dursley sur sa « déficience mentale », elle n'avait aucun à-priori sur Harry. Par contre, elle avait été horrifiée en voyant Dudley pour la première fois. Harry l'avait même surprise à le comparer entre ses dents à un jeune éléphant. Elle suivait donc scrupuleusement les recommandations de sa tante concernant la nécessité d'un régime pour Dudley.

Après leur départ, elle lui fit suivre un programme strict : régime sévère et sport. Elle semblait avoir un sixième sens quand Dudley voulait voler de la nourriture et l'en empêchait. Tous les matins et toutes les après-midi, elle l'emmenait faire du sport pendant deux heures. Il revenait tellement fatigué qu'il ne cherchait même plus Harry et semblait se civiliser un peu. Laurianne le privait de dîner s'il était impoli avec elle ou avec Harry. Il était donc obligé d'être gentil avec son cousin. Et, en l'absence de ses parents, il commença même à poser discrètement des questions sur les sorciers à Harry. Ce n'était qu'un adolescent qui s'ennuyait, après tout. Après avoir fini ses lettres et les avoir confiées à Hedwige, Harry se coucha avec une certaine angoisse. Il faisait toutes les nuits un cauchemar, qui le laissait épuisé au réveil, mais il ne s'en souvenait jamais. Laurianne s'en était rendu compte et lui avait donné une tisane calmante à boire avant de dormir : camomille, verveine et lavande. Ca avait un drôle de goût, mais il dormait mieux. Il avala donc la préparation et s'endormit presque aussitôt.

Le lendemain, il se réveilla très tôt. Le soleil était en train de se lever. Il mit ses lunettes et se plaça à sa fenêtre pour admirer le spectacle. Les jardins bien entretenus du quartier semblaient avoir pris feu, rougeoyant des lueurs de l'aube. Il se décida ensuite à descendre déjeuner en ce demandant un peu ce qu'il allait faire aujourd'hui. Laurianne acceptait qu'il fasse ce qu'il voulait à condition qu'il lui dise toujours où il allait et quand il comptait revenir. Et comme elle lui laissait la maison plusieurs heures par jours, il avait pu faire tous ses devoirs de vacances, même les travaux pratiques. En raison du retour de Voldemort enfin reconnu par le ministère, tous les élèves avaient reçu le droit d'utiliser la magie. Il entendit son cousin se réveiller et quitta la cuisine après avoir rangé tous les restes de son petit-déjeuner. Il n'était pas un monstre et son cousin faisait des efforts méritoires pour perdre du poids. Il avait déjà perdu huit kilos en quinze jours. Mais ça ne se voyait pas encore beaucoup. Harry remonta dans sa chambre et croisa Laurianne dans l'escalier. L'adolescent bavarda un moment avec elle avant qu'elle n'aille préparer le petit déjeuner très diététique de son cousin.

Après s'être lavé et habillé, il s'installa dans sur son lit pour s'entraîner à des sorts défensifs. Il avait pris la précaution de fermer sa porte à clef et d'insonoriser la pièce. Il n'avait pas trop envie de devoir expliquer à Laurianne ce qu'il faisait. A midi, il descendit manger avec son cousin et la jeune femme, avant de passer au salon pour regarder la télévision. Il en profitait, il n'avait jamais le droit de la regarder. Les journées continuèrent de filer tranquillement jusqu'à la fin du mois. Harry se sentait triste. Le lendemain, les Dursley reviendraient et Laurianne repartirait. Et ça serait fini de sa belle liberté. Laurianne avait fait du beau travail avec Dudley en un mois. Il avait perdu au moins quinze kilos et maintenant, ça se voyait vraiment. En plus, il était beaucoup plus poli et Harry se demandait comment allaient réagir ses parents en le voyant. Il soupira puis sourit. Ce soir à minuit, il allait recevoir ses habituels hiboux d'anniversaire. Il aurait seize ans. Ce jour-là, Harry sortit se balader longuement car son cousin était resté à la maison. Laurianne avait déjà fait ses bagages lorsqu'il revint et ils étaient dans l'entrée.

Le soir venu, Harry s'enferma dans sa chambre et commença à ranger ses affaires d'école dans sa malle. Si son oncle tombait dessus quand il reviendrait le lendemain, ça serait sa fête. Il aurait aimé faire ses bagages pour Poudlard tout de suite mais de toute façon, à part Hedwige, toutes les affaires dont il avait besoin étaient dans sa malle. Il attendit allongé sur son lit les hiboux de ses amis, certain que cette année personne ne chercherait à le tenir à l'écart du monde sorcier. Mais pour la première fois depuis deux ans, il n'en recevrait pas de Sirius… A minuit précise, trois hiboux entrèrent par la fenêtre qu'il avait laissé ouverte. Il attrapa d'abord Coq pour éviter de réveiller tout le monde, et pris le paquet de Ron. Avant qu'il ait pu l'ouvrir, les autres hiboux se posèrent sur son lit pour qu'il leur enlève leurs paquets. Il s'exécuta, et les hiboux repartirent dehors après avoir salué Hedwige. Il s'attaqua au paquet de Ron, se demandant ce que son ami lui avait envoyé. Après une légère hésitation, il préféra lire la lettre en premier, curieux de connaître les résultats du rouquin à ses examens. Il espérait pouvoir suivre une partie de ses cours avec lui.

Cher Harry,

Joyeux anniversaire !

J'espère que tu passes de bonnes vacances sans tes Moldus. Non, je n'oublie pas ton cousin, ni ta jaune fille impair (c'est bien comme ça qu'on dit ?), et je sais que ta période de liberté est bientôt finie. Mais Maman est d'accord pour t'inviter au Terrier pour la fin des vacances. On passera te chercher en voiture du ministère le deux août vers seize heures, que tes Moldus soient d'accord ou non. J'espère que ton cadeau te plaira, et ne t'en fais pas pour le prix, papa a eu une promotion au Ministère. Au fait, j'ai eu toutes mes BUSEs, sauf celles de Divination, d'Histoire de la magie et d'Astronomie. Mes parents n'en reviennent pas, et moi non plus. On va pouvoir suivre les mêmes options cette année. A bientôt.

Ron.

Harry se dépêcha d'ouvrir son paquet pas plus grand qu'une boîte d'allumette. Il y avait un mot dedans.

Harry, j'ai lancé un sort pour rétrécir ton cadeau, il devrait reprendre sa taille normale quand tu l'auras déballé.

Il ouvrit la boîte et à ce moment elle s'agrandit d'un coup. Il s'agissait d'un stade de Quidditch miniature avec les deux équipes, les spectateurs et les minuscules balles. Il pouvait diriger les équipes en leurs donnant des ordres, comme les pièces des échecs version sorcier. Il sourit, ravi du présent, et le rangea immédiatement dans sa malle. Il se tourna ensuite vers la lettre d'Hermione.

Cher Harry,

Bon anniversaire!

Je passe mes vacances en Grèce avec mes parents. C'est très intéressant et j'apprends beaucoup de choses sur la magie. Les Grecs étaient de très grands sorciers, ils avaient l'habitude des Sphinx, de Gorgones et autres créatures magiques. Je suis très fière de toi et de Ron pour vos BUSEs, même si avec un peu plus de travail vous auriez pu toutes les avoir. Moi, je les ai toutes eues, mais je n'ai eu que Effort exceptionnel en Astronomie. J'ai été déconcentré par l'attaque de McGonagall et de Hagrid pendant l'examen je pense. J'espère qu'on va suivre les mêmes options cette année. Je pense que ton cadeau te plaira.

Amitié, Hermione.

Harry se dépêcha d'ouvrir son paquet: un drôle de petit coffret compact avec des tas de serrures différentes. Il lut le mot qui l'accompagnait.

Harry, il s'agit d'une boîte magique un peu comme celle de Fol Œil. Pour ouvrir, touche une des serrures avec ta baguette. Elles sont réglées sur toi. Ce coffret contient tout ce qu'il faut pour faire face à une attaque magique.

Il toucha de sa baguette les serrures. La boîte contenait des amulettes, des potions toutes faites, des galets magiques, des poudres, ainsi que des livres de sorts de défense et d'attaques. Hermione avait quand même trouvé le moyen de lui offrir des livres. Il rigola un moment tout seul, puis il regarda son coffret de plus près. Chaque serrure le faisait s'ouvrir sur des choses différentes, y compris pour soigner les blessures magiques. Il le referma et remarqua alors l'inscription sur le couvercle : Coffret Pour Les Urgences Magiques. Ce cadeau était vraiment bien trouvé et utile. Il le rangea à son tour dans sa malle, en pensant à la tête de son oncle s'il le trouvait dans sa chambre.

Il prit alors le troisième courrier. Il portait les armoiries de Poudlard. L'adolescent fronça les sourcils, se demandant de quoi il pouvait bien s'agir. Il se dépêcha de déchirer l'enveloppe. Elle contenait plusieurs feuillets.

Cher Monsieur Potter,

Vous voudrez bien prendre note que la rentrée se fera le 1er septembre. Le Poudlard Express partira de la Gare de King's Cross, quai n°9 ¾ à onze heures précises. Veuillez trouver ci-joint la liste des ASPICs que vous pouvez demander à passer. Renvoyez-moi vos choix pour y être inscrit. Vous trouverez également sous ce pli la liste des fournitures qui vous seront demandées.

Avec mes meilleurs sentiments, Professeur McGonagall, directrice adjointe.

Il laissa de coté sa liste de fourniture et remplit ses options. Il prit tous les ASPICs qu'il pouvait à l'exception de celui d'astronomie. Même si ça n'était pas vraiment utile, il gardait le soin aux créatures magiques, pour ne pas faire de peine à Hagrid. Il envoya alors Hedwige porter sa réponse et retourna se coucher.

Le lendemain, il se réveilla fatigué. Il avait oublié de boire sa tisane et avait encore fait un cauchemar dont il ne se souvenait pas. Après s'être lavé et habillé, il descendit prendre son petit-déjeuner. En marchant, il frotta sans y penser sa cicatrice qui lui faisait de plus en plus mal. Son cousin mangeait déjà avec Laurianne.

« - Bonjour tout le monde.

- Bonjour Harry ! Tu vas bien ?

-Oui, ça ne va pas trop mal. »

Laurianne regarda fixement Dudley qui finit par se tourner vers son cousin.

« -Bonjour Harry. »

On avait l'impression qu'il allait vomir en disant ça. Cela amusa beaucoup Harry qui retrouva sa bonne humeur. Le reste de la journée se passa calmement, et ils finirent au salon, devant la télévision.

Dans la soirée, ils regardèrent tranquillement une émission. Laurianne ne faisait pas vraiment attention à ce qu'elle voyait, elle avait une sorte appréhension. Comme si quelque chose de grave allait se passer. Elle avait appris à faire attention à ce genre de chose et écoutait attentivement les bruits de la maison. De son coté, Harry se sentait très bizarre, sa cicatrice le faisait souffrir de plus en plus. Voldemort préparait-il quelque chose ? Il n'avait rien ressenti d'aussi fort depuis plus d'un mois et commençait à penser envoyer un hibou à Dumbledore. Laurianne se leva d'un coup de son fauteuil en fronçant les sourcils.

« -Ne bougez pas tous les deux, j'ai entendu du bruit et j'ai une drôle d'impression. Je vais voir ce qui se passe. »

Elle partit à la cuisine vérifier la porte puis passa à celle du hall. Il entendit des bruits de pas et des murmures autour de la maison. Dudley commençait à prendre peur et Harry aussi. Il repensa d'un coup à ce que Dumbledore lui avait dit. Il était à l'abri de Voldemort ici grâce à la présence de sa tante, la sœur de sa mère. Et celle-ci était absente… Pourquoi n'y avait-il pas pensé avant ? Et pourquoi personne de l'ordre ne s'en était-il rendu compte ?!! Il monta en vitesse dans sa chambre pour prendre sa baguette et redescendit aussitôt. Hedwige n'était pas revenu, il ne pouvait pas envoyer de message d'urgence. Dudley était tout blanc et regardait autour de lui comme un animal traqué.

Laurianne revint et n'avait pas l'air tranquille.

« - Les garçons, vous avez souvent des coupures de téléphone ici ? »

Et au moment ou elle demandait cela, l'électricité fut elle-aussi coupée. Avant qu'ils puissent dire quoi que ce soit, les portes de la cuisine et du hall s'ouvrirent dans une bourrasque de vent. Lord Voldemort en personne arriva avec trois Mangemorts cagoulés. Dudley hurla en voyant le visage du mage noir et s'évanouit presque. Les Mangemorts entourèrent Harry sans se préoccuper trop de Laurianne et Dudley. Voldemort se tourna vers Harry et lui parla de sa voix aiguë.

« - Tu croyais m'avoir échappé Harry ? Tu te trompais. Tu t'es remis de la disparition de ton chien préféré ? »

Un des Mangemorts laissa entendre un gloussement ravi de petite fille. Visiblement Bellatrix trouvait cette situation très drôle.

« -Mais je vois que tu as de la compagnie. Ce tas graisseux serait-il ton cousin moldu ?!! Et voilà ta baby-sitter… Ils vont pouvoir m'être utiles. Je vais te laisser une dernière chance Harry. Tu es très puissant et tu pourrais être mon allié. Rejoints moi et nous pourrons faire de grande chose ensemble. Refuse et ils mourront sous tes yeux, avant que je t'envoie les rejoindre. »

Harry n'eut pas le temps de répondre, Laurianne intervint.

« - Dites donc! Je peux savoir qui vous êtes et ce que vous faites dans cette maison ?!!! Sortez d'ici tout de suite !

- Quoi !!! Qui ose m'interrompre ? »

Voldemort stupéfait se tourna vers Laurianne et ordonna à ses Mangemorts.

« - Faites la taire. S'il le faut, tuez la.

- Qu'ils essaient ! Ils auront une drôle de surprise ! JE suis responsable de CES enfants et il n'est pas question que je vous laisse vous en prendre à eux!

- Laurianne, tais toi, je t'en prie. Tu ne sais pas qui il est…

- Et je m'en fiche ! Ce n'est pas un squelette sur patte aux yeux rouges qui va me faire peur. Sortez d'ici, ou bien…Mhummhumm»

Un des Mangemorts l'avait attrapée et lui avait mis un torchon dans la bouche, en lui tordant les bras au passage. Harry la regardait d'un air complètement horrifié, mais Laurianne n'avait pas fait ça sans raison. Elle gardait tout son sang froid, et elle avait réfléchi à toute vitesse. Personne ne ferait attention à Dudley si elle faisait diversion. Elle avait réussi à le faire bouger et à l'envoyer chercher du secours. Malgré le danger évident que représentait ses gens, elle ne pouvait pas rester là sans rien faire. Elle se débattait pour se dégager des bras d'un des cinglés à cagoule noire.

Voldemort se tourna vers Harry de nouveau et attendit sa réponse.

« - Alors, que décides-tu ?

- Je ne me rangerai jamais de votre coté. Ca serait trahir toutes les personnes qui comptent pour moi. Sans compter que je n'ai vraiment pas la même vision du monde que vous.

- Comme tu voudras Harry. Je vais tuer ton cousin en premier. »

Voldemort chercha Dudley du regard et ne le vit pas. Il apostropha ses Mangemorts en leur demandant de le retrouver. A ce moment Laurianne réussit à recracher son bâillon, se dégagea des bras du Mangemort et hurla à Voldemort.

« -Je l'ai envoyé chercher du secours ! Vous étiez tellement occupé avec votre petit discours miteux que personne n'a remarqué qu'il filait. Vous n'êtes qu'un abruti dégénéré et albinos! Vous feriez mieux de partir d'ici avec vos clowns avant que du secours n'arrive ! «

Harry était horrifié. Avec ce que venait de dire Laurianne à Voldemort, il n'allait certainement pas attendre pour la tuer… et lui aussi. Et il ne pouvait rien faire. Il espérait seulement que son cousin ait réussi à s'enfuir. Il ne souhaitait la mort de personne. Voldemort crachait presque ses dents de rage. Il leva sa baguette et dit très doucement, avec une évidente satisfaction.

« - Endoloris ! »

Laurianne s'effondra sur le sol sans un bruit. Elle se mordit le poing pour ne pas crier. Elle refusait de montrer sa douleur à ce fou. Elle prit sur elle-même, malgré l'impression d'avoir des couteaux qui la transperçaient de toute part.

Laurianne se releva doucement, la respiration haletante, douloureuse, et se tourna vers Voldemort. Elle ne voyait plus très clair, aveuglée par la souffrance, mais elle lui lança quand même d'un ton ironique.

« -Vous ne savez faire que ça ? »

Laurianne pensait à Dudley qui devait avoir trouvé de l'aide et qui allait revenir avec du renfort, c'était ce qui la faisait tenir. Harry voulu intervenir, mais le troisième Mangemort l'en empêcha. Voldemort sourit, un sourire horrible à voir.

« -Si tu y tiens vraiment. Je commencerai par toi. Avada Kedav…

- Expelliarmus ! »

Plusieurs membres de l'Ordre du Phœnix dont Remus Lupin, Nymphadora Tonks, Alastor Maugrey et Albus Dumbledore venaient de transplaner dans la cuisine et avaient lancé le sort de désarmement à Voldemort et ses serviteurs. Dudley et Mrs Figg étaient entrés après eux et Dudley avait l'air pétrifié. Le sort de désarmement avait juste permis d'empêcher le meurtre de Laurianne mais n'avait pas neutralisé les mages noirs. Voyant qu'ils n'avaient pas l'avantage du nombre et apercevant Dumbledore, les Mangemorts prirent la fuite en transplanant. Voldemort regarda Dumbledore, puis se tourna vers Laurianne.

« -Tu me le paieras, misérable moldue ! »

Et il transplana à son tour. Laurianne choisit cet instant pour s'évanouir.

Dumbledore s'approcha de Harry et lui demanda comment il allait. Il le pria ensuite de lui expliquer ce qui c'était passé. Harry raconta tout ce qu'il avait vu. En même temps, il regardait autour de lui. Dudley était pétrifié sur une chaise, Mrs Figg lui préparait une tasse de chocolat pour le réconforter. Son oncle et sa tante allaient être furieux contre lui pour avoir causé tous ces problèmes… Severus Rogue transplana à ce moment, pour signaler que tout était calme dans les environs. Il n'était pas intervenu avec les autres pour ne pas trahir sa couverture. Laurianne avait été allongée sur le canapé par le professeur Lupin qui essayait de la ranimer. Dumbledore la regardait bizarrement.

« -Elle a vraiment défié Voldemort ?

-Oui, et elle l'a insulté. Il lui a lancé le sort d'endoloris et elle n'a même pas crié. Elle s'est relevé et l'a encore défié. Il était furieux. Et ensuite, vous avez bien vu, il a voulu la tuer. »

Tous les autres membres de l'ordre regardaient Laurianne maintenant et ils avaient l'air à la fois impressionnés, et inquiets pour elle.

« On va t'emmener à Poudlard, Harry. Tu y seras plus en sécurité. Dès que les parents de Dudley reviendront, je leur expliquerai ce qui s'est passé et lancerai un sort d'amnésie à ton cousin. Il n'a pas besoin de se souvenir. »

Le directeur se tourna ensuite vers Laurianne qui commençait à revenir à elle.

« -Par contre, cette jeune fille court un grand danger. Avoir défié Lord Voldemort comme elle l'a fait, pour n'importe qui, surtout une moldue… c'est la mort assurée. On ne peut pas la relâcher dans la nature, elle ne survivrait pas jusqu'à la fin de la semaine. On va devoir la protéger aussi.

-Que proposez vous, monsieur ?

-Elle viendra avec nous à Poudlard, Harry. Je pourrais la protéger tout comme toi. Je m'arrangerai avec le ministère.

-Il me semble que vous pourriez m'expliquer ce qui s'est passé ici. »

Laurianne venait de revenir à elle. Elle grimaça un peu en se redressant avec l'aide du professeur Lupin, qui semblait un peu en état de choc. Elle regarda autour d'elle, les robes de sorciers et les baguettes que certains tenaient encore. Fronçant les sourcils, elle se tourna enfin vers celui qui était le plus âgé, et visiblement l'autorité du groupe.

« -Alors ? Pourriez vous me dire ce qui se passe ? »

Seul un silence embarrassé lui répondit.

Dumbledore se reprit rapidement et commença à lui expliquer qu'il existait un monde de sorcier. Il continua avec l'histoire qui liait Harry et Voldemort, ainsi que la place que jouait le mage noir dans leur société. Il lui expliqua ensuite qu'à cause de son intervention contre Voldemort, elle courait un grand danger et que, pour sa protection, elle allait devoir venir avec eux dans une école de magie. Elle prit la nouvelle de l'existence d'un monde sorcier très bien, sans surprise apparente, mais refusa d'aller à Poudlard.

« -Et qu'est ce que je ferais là-bas ? Je ne suis pas une sorcière comme vous, moi. Je dois finir mes études et ma thèse en France, j'y serai certainement à l'abri. Des gens vont s'inquiéter si je disparais comme ça.

-Vous ne serez pas à l'abri de Voldemort en France, il agit dans le monde entier. Et pour vos études, si vous y tenez vraiment, on s'arrangera avec le ministère français de la magie. Je pense qu'on peut repousser vos études pendant un an.

-Un an ?!!! Vous pensez que je vais devoir rester avec vous aussi longtemps ?

-Peut-être plus, peut-être moins. Tant que Voldemort sera en vie, vous devrez être protégée.

-Mais c'est impossible ! J'ai des responsabilités envers certaines personnes !

-Je pourrais les contacter et leur dire de ne pas s'inquiéter.

-Non ! Surtout pas.»

Elle ne voulait pas qu'il contacte ses amis, elle leur expliquerait elle-même.

La jeune femme soupira, et sembla réfléchir un instant.

« -Non, je serais raisonnable, je vais essayer de reporter d'un an mon inscription pour ma thèse. Je ferais avec. Si je n'ai pas le choix… »

Laurianne semblait complètement déprimée et elle avait visiblement encore mal partout. Rogue intervint.

« -Nous ne pouvons pas faire venir une moldue dans l'enceinte de l'école, le ministère sera contre. Sans parler de la réaction des élèves, ce serait une catastrophe…

-Severus, nous n'avons pas le choix. Si nous ne le faisons pas, elle sera tuée. Vous voulez avoir sa mort sur la conscience ?

-Euh, même si lui ça ne le dérange pas, moi, ça me dérange beaucoup de mourir. »

Rogue la foudroya du regard et répondit à Dumbledore.

« -Si nous n'avons vraiment pas le choix, je suppose que je pourrais faire avec.

-Je suis ravie de voir à quel point mon sort peut vous toucher. Tant d'humanité me va droit au cœur. »

Dumbledore et la plupart des sorciers présents se retinrent de sourire. Le Maître des Potions semblait avoir trouvé à qui parler et ça ne lui plaisait pas du tout.

Fin du premier chapitre