Titre : Dans ma Chair

Disclaimer : Tous les personnages issus du roman Harry Potter, ainsi que l'univers (Poudlard entre autres lieux) appartiennent à l'auteur JK Rowling.
Le seul personnage m'appartenant, avec le scénario de cette fic, est Nequitia Manoover.

Spoiler : Tome 5

N/a : Seconde moitié de la troisième strophe ajoutée au refrain de la chanson de Kyo « Dans ma chair »…
Cette foutue chanson va beaucoup trop vite en besogne… Je pensais que cela faciliterait les choses d'avoir une trame écrite comme ça, une « main courante » ; mais finalement, ça ne me laisse pas aussi libre que ce que je voudrais. Aussi, ce chapitre risque d'être TRES long, parce que je ne veux pas en arriver si vite au contenu des paroles… J'ai associé le refrain et la seconde moitié de la strophe car cela me semblait plus logique. Après ce chapitre ne devrait suivre que l'épilogue !

Pardon aussi pour le retard, mais les problèmes personnels font que j'ai peu de temps ces temps ci… je vais faire ce que je peux, promis…

Pour ce chapitre, personne en particulier à remercier, si ce n'est les gens qui m'ont ajouté à leur « author watch list », y'a pas à dire ça fait plaisir à l'ego (et j'ai pas honte de le dire, ça me fait très plaisir). Donc un merci tout spécial à : Siahl, Milii, Melhuiwen, Morrighan-c moi-, Onarluca, Arwen65, Ichy-chan, griffounette, Amy Keira, Dodie-ange, emi2410, et Ambre, n'hésitez pas à reviewer !

En ce qui concerne les points de vue (merci à ceux qui m'ont donné leur avis), j'ai décidé que désormais le narrateur (qui était déjà omniscient mais ne s'intéressait qu'à Harry) passerait par le point de vue d'autres personnages, mais vous le comprendrez sans que j'ai besoin de le préciser… je passerai peut être même par le point de vue de Nequitia… Sachant que ce sera toujours plus court que le point de vue de Harry (je pense) ! Si jamais quoique ce soit vous semble confus, que le changement vous déplaît vraiment trop, n'importe… faites le savoir dans les… °suspense° Reviews !
(Si vous ne vous sentez pas concernés par les RaR ci-dessous, le chapitre commence avec la barre…)

RaR :
Amy Keira : Re la lectrice fidèle ! Presque toujours la première à reviewer ! Héhé tu l'as vraiment adoré tant mieux, maintenant j'attends de voir ce que ton imagination va trouver comme nouveau verbe pour ce chapitre ci… pourvu que ce soit positif ! En tout cas merci d'avoir donné (la première) ton avis concernant le changement de point de vue, et merci d'avoir pris une minute pour me donner ton avis comme chaque fois… tes reviews me sont précieuses, voilà ta suite ! Bizoux et pardon pour le retard !

Onarluca : Et bien merci une fois encore d'avoir posté une review, d'avoir lu ce chapitre, très heureuse que tu l'aies apprécié d'ailleurs… J'espère que tu trouves toujours ça génial et passionnant… vivement que tu donne ton avis sur celui-ci ! Biz !

Zazan : LOL ! Ta review m'a bien fait rire, même si elle concerne absolument pas la fic (j'espère que t'as aimé, quand même….) ! Désolée que tu n'aies eu qu'une semaine, moi les deux ont été spéciales et beaucoup trop courtes… (Draco : Elles ont duré 1' jours, quoi…tu sais compter ? KM : Ta gueule.) et j'ai pas encore beaucoup révisé ! Enfin voilà !

Ichy-chan : Yeah, ma fan ! IMMENSE merci tout spécial à toi pour m'avoir ajouté dans tes fics favorites ! Moi je vois, les trois quarts des fics que je lis je les trouve dans les favorites des autres (bien plus simple que d'aller s'embêter à chercher tous les slashs dans les millions de fics…) et donc je suis hyper flattée et très très contente ! En plus, tes reviews sont constructives ! Hm je me suis retenue de faire une petite baston, mais crois moi, Draco était réellement sur le point de lui casser la g…. (Draco : OOOH oui j'allais y faire sa fête à ce con arrogant de gryffondor de m… KM : OUI ça va on a compris…). En ce qui concerne ta remarque sur le déroulement de ce qui va suivre, si ça peut te rassurer, je ne suis pas le genre à les mettre au pieu sans avoir fait de présentations (façon de parler) mais l'amitié entre eux, ça me paraît au mois cent fois plus impossible que de l'amour… Je veux dire… L'amour, c'est au moins aussi passionné que la haine… c'est une question de pulsion, quasi animale… heu… pardon. Enfin on verra bien comment ça se passe, déjà que dans le chapitre 4 ils en ont fait qu'à leur tronche les deux zozios ! J'espère que ça te plaira et que tu ne seras pas déçue en tout cas, je meurs d'impatience de finir ce chapitre rien que pour lire ta prochaine review… aaaaah c'est dur ! Bizouuxxx et désolée pour le retard ignoble !

Melhuiwen : (joli pseudo) Hello nouvelle lectrice ! Ravie de t'accueillir, merci d'avoir pris le temps de reviewer ! Dommaaaaage pour les exos de maths, je suis folle des longues reviews, des bavardes, et j'aurais adoré avoir ton avis complet ! Meuh bon, ce n'est que partie remise… Déferlante de louanges, je suis flattée… Tu dis que j'écris « très bien », c'est sûrement le plus beau compliment qu'on puisse me faire, parce que j'ai toujours beaucoup de doutes à ce sujet… Merci également de m'avoir rassurée à propos de la longueur, de la clarté, etc. Je suis déjà un petit peu plus satisfaite… Mais je préférais le 3, je crois ! Encore merci (ce mot n'a pas assez de synonymes) de m'avoir donné ton avis sur les points de vue, de me soutenir « de tout ton cœur » (le mien est touché ;) ) et je t'attends dans les reviews de la suite ! Vais essayer de pas te décevoir ! Bizoux !

Just-lulu : (je devrais arrêter les réponses-roman) Coucou ! Mouhahahahaha tu me menaces de vengeance… ? mais sais-tu seulement de quoi je suis capable… ? Je dis ça mais en fait depuis la fin du chapitre 4, c'est pas moi qui décide, c'est… c'est lui ! °pointe le doigt sur un blond décoloré prétentieux au regard qui tue°… Sinon pour les points de vue… tu es la seule à avoir l'air contre, c'est vrai que ça donne de l'intensité à l'histoire de se trouver en permanence derrière les yeux du même personnage, mais pour une fic où une relation s'instaure… Je veux dire dans le roman HP, peu importe ce que peut bien penser Draco, c'est un con de serpentard, on le sait, pas envie d'en savoir plus… c'est pas le but de l'auteur, au contraire, elle a établi une personnalité à Malfoy en ne nous donnant que le point de vue de Harry… Mais le pouvoir d'une fic c'est d'exploiter ce côté non-dit… On connaît tellement peu Draco qu'on peut en faire n'importe quoi de sa face cachée… Bref, j'essaye pour ce chapitre de donner un peu plus de portée aux différents persos, en espérant ne pas te décevoir, mais je pense que ça devient nécessaire… Lis quand même, j'ai hâte de savoir ce que tu en penses, toi qui aimerais tout savoir ! ;p (PS : Nequitia il est beau il est gentil… snif)

Luna : Bonjour deuxième lectrice fidèle ! Je suis très heureuse que tu ne te sois pas retenue et que tu m'aies donné ton avis sincère, pour tout t'avouer, moi non plus je ne suis pas satisfaite du « milieu »… Je suis assez fière du combat du début, et de tout le passage avec Draco dans la salle sur demande (toi tu dis la fin, seulement la toute fin… ?) mais le reste, le fait de pas pouvoir changer de point de vue me force un peu au remplissage, parfois…C'est pour ça que je suis également ravie que tu sois ok pour le changement ! Draco : Merci pour le « merveilleusement » glacial… je sais… KM : T'as pas à être fier, c'est pas comme si tu faisais le moindre effort, c'est dans ton tempérament crétin ! Quant à toi Luna, reviens pour la suite, j'espère qu'elle te plaira !

Cha'chan : Ravie de voir que tu as bien lu ce chapitre… contente aussi que ça te plaise, j'espère quand même que la suite sera mieux, et ce chapitre risque d'être long… Trop long pour permettre des révisions… Enfin pour Draco, sous ses faux airs, il a des sentiments, le crétin. Private message : c'est normal si je me sens pas d'écrire quoi que ce soit ?… Biz.

Danielove : Encore quelqu'un qui suit la fic, décidément, je suis gâtée. Merci d'avoir pris deux minutes pour me dire que ça t'avait plu, et que tu n'étais pas déçue… Merci aussi pour Draco, même si j'ai peur qu'il finisse par prendre la grosse tête avec tous vos compliments ! Et puis désolée de t'avoir fait attendre… Voilà la suite !

Zoo : Hey, j'ai cru que je ne l'aurais jamais ton avis, je suis trop heureuse que tu sois venue me voir sous MSN ! J'ai tenu compte de ta remarque sur la longueur des paragraphes, et tenté d'aérer dans ce chapitre, j'espère que ça sera mieux et que ça te conviendra. Sinon ben merci beaucoup pour tous les compliments sur l'histoire et les personnages, en espérant que tu ne changes pas d'avis avec ce chapitre. Nequitia je l'aime fort, et Draco va prendre la grosse tête à force que tout le monde me dise qu'il est bien comme ça ! Mais attention, cette fois, il y a du changement… Et merci de dire que j'écris bien, si tu vois le moindre truc trop long, confus, trop lourd, pitié dis moi, j'aimerais que tout soit parfait. Merci et gros bizoux ! Reviens pour l'épilogue !

Merci à vous tous pour ce soutien que vous m'apportez sans forcément le savoir dans des moments qui me sont vraiment difficiles… surprise pour la 40ème et la 50ème review !

! WARNING ! Lemon légèrement violent dans ce chapitre…

Chapitre : 5


« Révélation(s) et Passage à l'Action »

« Si j'oublie je donne ma vie, mon ombre ; en somme jamais ne m'abandonne…
C'est par amour pour toi, c'est par amour pour elle, c'est par amour pour moi, celui qui donne des ailes, qui ne laisse pas le choix et qui en nous s'éveille, et qui en nous et roi, c'est par amour pour elle, c'est par amour pour toi… »

7 Août, Poudlard. 11h15

Le regard vide, il pianotait nerveusement, du bout des doigts, sur un verre de cristal.
En regagnant sa salle commune, il avait commencé par quitter sa robe, s'était précipité dans la salle de bain de ses appartements pour se rincer le visage, et avait fait éclater le grand miroir qui y trônait d'un violent coup de poing. On pouvait depuis distinguer de minces entailles le long des veines de sa main droite, dont les reflets du Whisky Pur Feu que contenait le verre accentuaient la couleur rouge sang. Il les avait cicatrisées quelques minutes plus tard, d'un coup de baguette, ne prenant pas la peine de nettoyer les éclats tranchants ni les traces de sang qui le suivaient jusqu'au canapé vert.

A présent, le dos confortablement enfoncé dans le sofa, Draco essayait de toutes ses forces d'élaborer une vengeance machiavélique.

Il avait quitté Saint Potter l'emmerdeur une vingtaine de minutes avant à peine, et pourtant son arrogance, sa prétention et sa propension à toujours se foutre dans la merde continuait de l'énerver prodigieusement. Ses doigts tapèrent un peu plus fort sur le verre, produisant un léger son cristallin fort agréable… comme un joli carillon…

Oh ça oui, Potty était dans une merde noire… Au nom de quoi cet enfant gâté pouvait-il présumer de ce qu'il était ou deviendrait ?
Un mangemort… ? Jamais de la vie. Ce serait officialiser sa tendance au lèche-bottisme… plutôt crever… Et puis cette marque sur sa peau divine, quelle horreur : rien que d'y songer…

Il jeta un coup d'œil circulaire au grand cachot, à sa cheminée dont les ornements représentaient de longs et tortueux serpents, enchevêtrés les uns dans les autres… Puis il laissa échapper un soupir désespéré et rejeta la tête en arrière, fixant le plafond. Excédé, il avait du laisser le poison brûler, et il lui faudrait tout refaire avant que la nuit ne tombe… En double ou triple, qui plus est, pour l'Ordre.

Avalant l'alcool d'une traite, il se leva d'un bond et attrapa sa robe qu'il enfila dans un même élan. Il quitta la salle vide, déterminé à faire souffrir Potter de la pire des manières s'il le croisait.

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Harry s'assit, penaud, dans son fauteuil favori, tout près de la cheminée des gryffondors qui en cette période estivale ne servait strictement à rien. Son regard se perdit dans l'âtre poussiéreuse et ses yeux se mirent à le picoter tandis qu'il repensait à ce qui venait de se produire.

Lorsque Draco avait claqué la porte de la Salle Sur Demande derrière lui, Harry était resté immobile durant un moment. Il était bien incapable de dire combien de temps au juste, mais un long moment… pour s'en remettre… Puis une odeur nauséabonde lui emplit le nez, lourde, insoutenable, à tel point qu'il ne put plus retenir ses larmes. Le poison était toujours sur le feu, et il allait brûler.

Sans réfléchir, il s'était précipité sur le chaudron et l'avait retiré des flammes, non sans peine vu son poids. Il avait ensuite éteint le foyer, et du bout des doigts, il avait effleuré chaque ligne du livre ouvert sur un des pupitres, à la page des indications. Il s'était brièvement demandé pourquoi Draco lui avait imposé de les apprendre par cœur puisqu'il avait le manuel… mais peu importait. Il était écrit qu'une fois que le poison avait la couleur du ciel –il jeta un œil au chaudron, rempli d'un liquide bleu clair - la cuisson était parfaite. Il fallait alors le laisser reposer jusqu'à ce que sa teinte fut turquoise, c'est à dire pendant environ cinq minutes. Il l'avait surveillée, et elle n'avait pas tardée à prendre la coloration escomptée. Draco était vraiment doué… Mais cela n'était pas terminé, il lui fallait ajouter un dernier ingrédient, et si cela ratait, toute la mixture était à refaire… Songeant qu'il avait déjà fait assez de mal pour la journée, Harry avait suivi une à une les dernières directives, pilant la pierre de lune en une poudre très fine qu'il avait incorporée petit à petit au mélange. Le poison était sensé prendre dans l'instant une teinte rouge sang… et c'est ce qui se produisit. Il l'avait alors laissée là, s'assurant bien qu'elle ne risquait pas de virer, et était sorti. Il ne s'était jamais autant appliqué de sa vie en potion…

Ses paupières se fermèrent sur de discrètes traces de sel dessinées autour de ses yeux, et il s'interrogea sur la façon de se faire « pardonner » sans passer pour le plus lâche des lâches… Il avait gâché ce qui avait l'air bien parti… Mais bon. Un gryffondor présentant des excuses à un serpentard, par exemple, ça ne se faisait pas. Ni le contraire d'ailleurs. Alors comment faire… ? Peut-être le pardonnerait-il d'office lorsqu'il verrait que le poison était réussi… ?

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S'étirant de tout son long, Nequitia ouvrit les yeux avec une lenteur calculée exprès pour ne pas que ses rétines brûlent au soleil.
Voilà ce que c'est de toujours dormir les volets ouverts…
Le dimanche, son bonheur était de dormir jusqu'à en être épuisé de ne rien faire, et ce dimanche là, il y était une fois de plus parvenu. Le réveil magique posé sur sa table de chevet siffla d'admiration lorsqu'il se dégagea de ses draps, et il ne put s'empêcher de rougir.
Stupide machine ensorcelée…

Nu comme en son premier jour, il alla se doucher et profita de ces purs moments d'allégresse, fenêtres grandes ouvertes, l'air chaud et l'odeur agréable des jardins et de l'herbe fraîche emplissant la pièce. Il était presque midi lorsqu'il finit de s'habiller et décida d'aller discuter avec le directeur de la visite de ce très cher professeur de potions. Un peu trop violente à son goût, la visite.

Il était toujours presque midi lorsque l'on frappa trois coups légers à sa porte.

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Comme il l'espérait, la salle était restée exactement au même emplacement et dans le même état que lorsqu'il l'avait quittée, peu avant. A la différence qu'elle était vide, et que, contre toute attente, elle n'empestait pas le brûlé.

Draco constata que le chaudron avait été déplacé et le feu éteint. Il s'approcha très lentement, méfiant, et pencha la tête au dessus du récipient. Rouge sang. Le poison était non seulement terminé, mais il était parfait. Mieux qu'il ne l'aurait réussi seul, il en était certain.
Il eut une faible pensée pour Potter, cet imbécile négligeant, et douta quelques instants que ce soit lui qui soit à l'origine de cette réussite. Mais les ingrédients ne s'étaient pas ajoutés tous seuls… qui plus est, il fallait les introduire précisément cinq minutes après la fin de la cuisson, c'est à dire… quelques minutes après qu'il soit parti.
Bon. Ca ne pouvait être que ce fieffé con, alors.
Comment cet empoté a pu se débrouiller tout seul… !

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Harry vit la porte s'ouvrir sur un Nequitia au visage rayonnant. Son sourire lui redonna un instant du baume au cœur, et il se dit qu'il avait bien fait de ne pas rester seul dans sa maison vide…
Le professeur le fit entrer et lui proposa du thé, mais il refusa et prit la parole pour se débarrasser immédiatement du sujet qui lui pesait.
« - Je crois que j'ai encore fait quelque chose de stupide… articula Harry.
- Ah bon… ? Quelque chose qui me vaudra encore de charmantes visites de mes collègues… ? ironisa Nequitia, tout de même un peu étonné qu'on vienne se confier à lui de la sorte.
- Je ne pense pas… »
Et Harry avait tout raconté.

« Maintenant je cherche un moyen de… pas de m'excuser, je n'ai pas grand choses à me reprocher après tout ! »
Sous le regard noir de son aîné, il reprit :
« Enfin peut-être un petit peu… Comment je peux faire… ? »
Le sorcier lui décocha son plus magnifique sourire et ce fut le son de sa voix qui le rassura plus que ce qu'il lui dit.
« Attends que la journée se passe, à en croire ce que tu viens de me dire, il a encore du travail devant lui, et il ne serait pas judicieux d'aller le rejoindre tout de suite… Demain, tu improviseras… et va donc manger un peu, les collés ne prennent pas leur déjeuner dans la Grande Salle… Si tu me cherche, je serais dans le bureau de Dumbledore… Détends toi, Harry, » finit-il par souffler, « des erreurs, nous en faisons tous… »
Oui et puis en plus, insulter Malfoy, c'est ce que j'ai toujours fait, pourquoi est ce que je culpabiliserais cette fois ci… ?

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7 Août, Poudlard. 22h17.

Etendu, observant le ciel s'assombrir entre ses mèches blondes, Draco referma ses poings sur des touffes d'herbes, quelques brins filant entre ses doigts et le chatouillant légèrement. Il huma profondément l'odeur de la pelouse humide et savoura pour les derniers instants la sensation agréable de fraîcheur que la terre diffusait dans son dos et sous sa nuque.
Ses yeux brillaient d'une lueur intense qui s'accentua encore lorsqu'il vit, bien au dessus de lui, un brun reconnaissable entre mille s'exerçant sur son balai. Ce même brun ne s'était pas montré au dîner, une heure plus tôt. Dommage.

Une douce brise balaya son visage et il ferma doucement les yeux.
Potter allait morfler, et ce dés le lendemain… Son esprit retors avait fonctionné toute la journée, ses mains répétant machinalement les mêmes gestes pour les onze chaudrons qu'il avait préparé. Et il avait fini par la trouver, oui… il avait fini par trouver la façon parfaite de faire subir à Potter la haine absolue qui l'envahissait.

Oui, il avait cru le progrès possible entre eux, tout simplement parce que quand il l'avait revu, dans le bureau de Nequitia, les yeux emplis de fureur, il l'avait vu différemment. Quelque chose avait changé. Il avait cru déceler de la peur dans son regard. Pas une peur habituelle… Comme s'il était perdu… qu'il avait peur d'être délaissé… Et là, il avait réfléchi qu'il pourrait peut-être lui apporter un petit peu de compagnie. Un tout petit peu. Juste histoire que ses émeraudes redeviennent perçants et arrogants. Mais il s'était bien planté. Potter était toujours le même petit enfoiré. Et il lui ferait payer cher. Après tout, c'était son rôle…

Draco se redressa un peu, appuyé sur ses coudes. Il forcerait le Survivant à lui obéir. Il le ferait se prosterner à ses pieds et se confondre en excuse. Quels que soient les moyens qu'il lui faudrait employer pour ça.

Sa bouche s'étira en un rictus effrayant. Il souriait au vide.

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8 Août, Poudlard. 6h00.

Harry se leva précipitamment et prit sa douche en un temps record. A 7h précises, il était dans les cuisines de Poudlard. A 7h02 précises, Dobby s'était jeté sur lui avec une assiette couverte de bacon, de toasts, et une pleine tasse de chocolat au lait fumant.
La veille au soir, pour éviter de se présenter dans la Grande Salle, il avait fait la même chose : il avait cherché son ami elfe, lui avait expliqué la situation de manière concise (en omettant qu'il s'agissait de Malfoy, en fait), et l'avait prévenu de sa venue tôt dans la matinée. Son idée avait été brillante car quelques minutes plus tard, son assiette sur les bras, il remontait la vider de son contenu dans sa chambre, assis sur son lit moelleux. Mais cet agréable moment de solitude ne lui enlevait en rien le très mauvais pressentiment avec lequel il s'était réveillé…

La vision d'un Malfoy allongé dans l'herbe des jardins, souriant au ciel, avec un furieux air de quelqu'un qui va faire une connerie, n'était pas pour le rassurer. Il l'avait aperçu alors qu'il rentrait sur son balai, pressé par le couvre feu, et il avait hésité un instant à le rejoindre ou non, pour… lui parler.
Non, pas m'excuser, lui parler j'ai dit !
Au dernier moment, il s'était rappelé le conseil de Nequitia : pas si tôt. Alors il avait préféré rentrer. Mais maintenant, il savait qu'il ne pourrait pas échapper au serpentard. Le soir même à 18h, ils travailleraient en binôme… pour le meilleur, ou pour le pire…

Aux alentours de 8h30, le gryffondor alla se laver les dents avant de se rendre dans les cachots, seul. Occlumancie. Chaaaarmant… La seule idée de se retrouver seul en face de Rogue pendant une heure lui donnait la nausée… (j'ai forcé sur le bacon… ayez pitié !) Alors que le grand et maigre professeur aux cheveux gras pénètre ses pensée les plus intimes, c'était une perspective absooolument chaaarmante.

A sa grande surprise, lorsque, ponctuel, il frappa à la porte de son rendez-vous, il n'eut aucune réponse. Posant sa main sur la poignée – un très beau serpent en argent, original... – il constata encore plus surpris qu'il pouvait entrer sans problème. Il n'osa cependant que passer sa tête dans l'entrebâillement de la porte. Personne.
Et bien il allait attendre alors… et se torturer en pensant à ce qu'il allait bien pouvoir inventer pour éviter les foudres de son ennemi blond pendant le cours qu'ils avaient en commun.

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La porte s'ébranla tant on frappait fort dessus. Nequitia, sous la douche, ne commençait pas à donner cours avant 9h, et il ne se rappelait avoir rendez-vous avec personne après le petit déjeuner. Il était seulement 8h45… Mais il se hâta tout de même d'ouvrir à son visiteur imprévu.

Ses yeux océans s'écarquillèrent de stupeur… et probablement d'effroi. Le professeur Rogue se tenait devant lui, baguette dehors, pointée sur la porte. Lorsqu'il fronça les sourcils et fit mine de refermer, son collègue rangea son instrument et susurra :
« Oh… mes excuses, je ne comptais pas vous effrayer, seulement un petit Alohomora pour ne pas perdre de temps… »
Nequitia n'en croyait pas ses oreilles.
« - Vous auriez forcé ma porte, Severus… ?
- Rogue, Manoover. Vous et moi n'avons rien en commun, et je compte bien que cela reste ainsi. Alors contentez vous de mon nom de famille, c'est compris… ? »
Ne trouvant pas que répliquer, le professeur de Défense Contre les Forces du Mal lui fit signe d'entrer, et referma la porte derrière lui. D'un claquement de doigt, il fit se fermer toutes les fenêtres, et un plateau d'argent apparut sur son bureau.

« - Désirez-vous boire quelque chose, professeur Rogue… ? demanda-t-il doucement en se forçant à sourire malgré sa peur.
- Un café très serré, sans sucre.
- Très bien… »
Sa voix avait légèrement tremblé.

Nequitia avait, depuis qu'il était arrivé, une peur bleue du professeur Rogue, et il remerciait le ciel pour ne jamais l'avoir eu comme enseignant. Lorsque Dumbledore l'avait, dés la fin de l'année scolaire, engagé pour ce poste, il lui avait expliqué en détail les rivalités qu'il risquait sans aucun doute de voir naître entre lui et son collègue. Mais le jeune sorcier avait pour principe de toujours partir sur de bonnes bases, sans aucun préjugés, et de se forger lui même son opinion des gens. Malheureusement pour lui cette fois là, ça n'avait pas fonctionné… et le professeur Rogue semblait lui vouer une haine féroce.

« Voilà, » - il se reprit alors qu'il allait ajouter du sucre dans la tasse – « votre café… »
Son aîné le lui prit des mains et fit apparaître un fauteuil dans lequel il s'assit négligemment. Son propre café à la main, Nequitia engagea une conversation dont il s'interrogeait sur la cause.

« - Que me vaut cette seconde visite en si peu de temps, professeur… ?
- Une demande de notre cher directeur, Manoover. Il semblerait que vous vous soyez plaint auprès de lui de ma précédente intervention, au sujet de mon élève et neveu… Il m'a donc expressément ordonné de venir vous présenter mes… excuses… ? »
La façon que le professeur de potions avait d'appuyer certains mots en laissant traîner interminablement sa voix rauque mettait Nequitia hors de lui.

Un silence d'une dizaine de minutes s'installa, tandis que chacun sirotait sa boisson. Au bout duquel Nequitia reprit :
« - Et bien j'apprécie sa démarche, il est certain que cela ne vous serait pas venu de vous même, mais je me passerai de vos excuses, professeur. Les querelles entre nos élèves ne me regarde plus, et pour avoir brièvement discuté avec Harry, je suis certain que les deux concernés sont en bonne voie pour une réconciliation.
- Un réconciliation… ? prononça Rogue en s'étranglant presque avec une gorgée de café. Avez vous été engagé pour votre optimisme, Manoover, ou bien pour votre naïveté… ? Monsieur Potter et Monsieur Malfoy sont les ennemis les plus connus de Poudlard depuis… depuis mon époque, je présume.
- L'époque où vous étiez maltraité par son père ? »
Oups. Il en avait trop dit. Le professeur de potions s'était levé d'un bond et l'avait saisi par le col de sa robe en soie, le soulevant de deux ou trois centimètres.

« - Oui, cette époque ci… Je venais donc, en définitive, vous dire que je vous présentais mes excuses pour m'être occupé de cette affaire, agissant comme la sale fouine que vous êtes, Manoover. Et je tenais à vous préciser que je ne punirai pas Monsieur Potter… pas plus que vous n'avez pénalisé Monsieur Malfoy, du moins…
- Pas plus… ? » grommela Nequitia en se débattant jusqu'à retomber sur le sol.
Lorsque Rogue sortit en claquant la porte, il se laissa tomber dans le fauteuil qu'il avait laissé là, et sortit hâtivement les emplois du temps des enseignants du tiroir de son bureau.
Et merde… pensa-t-il en voyant à sa montre que l'heure était passée et qu'il lui fallait rejoindre son prochain élève, bien qu'il soit déjà en retard…

Par sa faute, Harry venait d'être dispensé d'un très important cours d'Occlumancie.

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15h50
Draco venait de terminer une longue et confortable sieste sous un majestueux tilleul, après avoir pris une heure de cours particulier de Poisons (c'était sa spécialité) avec son professeur de prédilection. Celui-ci avait été d'une humeur exécrable, et ils n'avaient pas prononcer le moindre mot de toute la séance.

Mais en réalité, peu importait. Cela avait permis à Draco de peaufiner sa vengeance, qu'il voulait terrible. A ce sujet, son idée était plutôt sommaire : se jeter sur le gryffondor et lui refaire le portrait dès la seconde où il le verrait. Pas besoin de plus… seulement le dominer jusqu'à ce qu'il lui présente toutes ses excuses. Les plus plates et soumises, les plus humiliantes des excuses…
Oh oui, Potter à mes pieds, j'en frissonne déjà…

L'heure lui indiqua que cela arriverait peut-être plus tôt qu'il ne l'espérait. En quelques minutes, il rejoint la salle de DFCM. A 16h, il frappa. Saint Potter allait sortir, et il lui...
Je lui défoncerai sa sale gueule de beau gosse trop gâté. J'ai pensé beau gosse ?Allergie au tilleul…
Mais la porte s'ouvrit sur son charmant professeur, souriant comme à l'accoutumée de la façon la plus sexy qui soit, sans dévoiler aucun morveux brun aux yeux vert.
« Qu'est ce que tu cherches… ? »
La voix était douce mais intriguée. Draco dirigea son regard sur chaque parcelle de la pièce mais n'y trouva rien de satisfaisant et grogna de déception.
« - Où est Potter… ? demanda-t-il d'un ton méprisant.
- A l'infirmerie, répondit Nequitia sans colère ni reproche, mais son sourire laissant place à une moue inquiète. Il avait très peu dormi, je l'ai laissé partir plus tôt. »

Le mensonge est un vilain défaut, mais Draco avala la couleuvre sans le moindre doute.
Le Survivant est une vraie mauviette…

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18h.

En se rendant au cours qu'il redoutait le plus (noooon, pas un binôme avec Malfoy…), Harry croisa dans le couloir une silhouette fine au longs cheveux noirs détachés et voletant autour d'elle tandis qu'elle courait dans la direction opposée. C'était Susan Bones.
« Hey ! » l'interpella-t-il en s'arrêtant lui même de marcher.
Elle se retourna vivement et stoppa sa course effrénée. Ses yeux étaient bleu nuit, et ils se plantèrent dans les siens avec l'énergie du désespoir.

« - Ah, Harry… - elle soufflait difficilement – Rogue m'envoyait justement te chercher à l'infirmerie…
- A l'infirmerie ? Pourquoi à l'infirmerie…!
- Hé bien parce que c'est là que Malfoy a dit qu'on pouvait te trouver. Tu n'étais pas à l'inf…
- Si, si ! la coupa le brun. »

A vrai dire, pas du tout, et il sourit en constatant que le stratagème monté par Nequitia pour ne pas qu'il croise le serpentard dans le couloir avait fonctionné. Malfoy avait été plus crédule que ce qu'il l'aurait cru. Pendant tout le cours de DFCM, il avait discuté avec son nouveau professeur, s'excusant de sa visite la veille, et lui expliquant ce qu'il avait vu jusque là, Malfoy dans l'herbe, le petit déjeuner tout seul, etc… Nequitia, lui s'était excusé pour l'absence de Rogue au cours d'Occlumancie, sans lui donner plus de précisions malgré son insistance, mais le gryffondor avait immédiatement soupçonné une nouvelle visite de courtoisie de la part du professeur de potions.

« Susan, » reprit-il après quelques secondes de silence durant lesquelles elle s'était remise à marcher en direction des cachots, « pourrais-tu s'il te plaît me rendre un service… ? »
La jeune fille s'arrêta à nouveau, pas qu'elle soit pressé de retourner en cours avec Rogue… Il put détailler un peu mieux son visage, et se souvint d'elle lors de la première réunion de l'AD, à la Tête de Sanglier, l'année précédente.
Elle portait à l'époque une longue tresse et ses joues pleines étaient rosies par le froid.
A présent, son visage s'était creusé, accentuant l'aspect pulpeux de ses lèvres pâles, ses cheveux d'ébène lui arrivaient en dessous de la taille, et quelques mèches éparpillées sur son front venaient cacher partiellement son regard saphir. Il n'y avait aucune doute, c'était une fille très belle. Magnifique même. Et Harry se rendit compte avec étonnement qu'il ne constatait cela que de manière objective : cette perfection ne le touchait même pas.

Un peu troublé, il répondit à la demande muette de la jeune fille, qui attendait qu'il continue. « On m'a très brièvement expliqué pourquoi… pourquoi tu… enfin pourquoi tu étais seule représentante de Poufsouffle… et je… - il reprit son souffle un instant pour terminer d'un traite – je me demandais si tu accepterais d'être mon binôme ce soir pour que je n'ai pas à me taper ce demeuré de Malfoy. »

Elle sembla hésiter un instant, et répondit dans un soupir :
« Demeuré qui m'a sauvé la vie… Mais oui, je comprends que toi et lui, ce ne soit pas l'entente cordiale… c'est d'accord… »
Il n'osa pas lui en demander plus sur la macabre histoire qui aurait pu la faire refuser, et la suivit jusqu'à la salle de cours.

Le cours avait bien évidemment déjà commencé, et le professeur ne put s'empêcher de lui faire une remarque narquoise sur son séjour de convalescence (s'il savait…) avant de lui demander de s'asseoir.

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Le bout de sa langue effleura ses lèvres qu'il lécha délicatement avec un regard des plus pervers. Potter venait d'entrer dans le cachot. Avec Bones, la jolie pimbêche traumatisée…

Draco se délectait déjà à l'idée de le torturer pendant l'intégralité du cours et de le mettre en charpies à la sortie, et il frissonna de plaisir lorsque Rogue lui demanda de s'asseoir.

Quelle ne fut pas sa surprise lorsque le brun aux yeux verts alla poser ses (charmantes…) petites fesses au même pupitre que la Poufsouffle endeuillée !
Je croyais qu'elle ne supporterait plus de travailler avec quelqu'un celle là !
Lorsque le gryffondor osa lui darder un regard, probablement pour voir l'effet produit par sa petite manigance, le serpentard tenta de le tuer rien qu'avec ses yeux qui avaient pris la couleur de l'acier en fusion.
Je. Vais. Te. Tuer. Potter !

Draco tenta de retrouver son calme, et la terreur qu'il lut dans les émeraudes du Survivant l'y aidèrent un peu. Comme ça il avait peur ? Et bien il avait raison. Ce soir, il serait à sa mercie. Il le jurait sur tout ce qu'il avait.

Seul, il confectionna le poison demandé avec la perfection qui le caractérisait, et il termina une bonne demi heure avant les autres. Demi heure qu'il mit à profit pour observer son ennemi avec attention. Il n'aimait pas la proximité qui s'était établie entre lui et sa camarade, non pas qu'il aime bien Potter, mais c'est avec lui qu'il aurait du travailler, et pas avec cette petite arrogante. Lorsqu'il l'avait sauvé, il n'avait pas vraiment réfléchi, mais il se prit à le regretter amèrement.

Il détailla l'anatomie de Potter sans réellement s'en rendre compte, et en arriva à la conclusion qu'il était fort bien bâti. Ses épaules étaient larges mais pas trop, son t-shirt trop large tombait dans le vide au niveau de sa taille, qu'il s'imagina fine, et le peu de son boxer noir qui dépassait de son jean usé laissait présager un…
Un cul d'enfer. Potter a un cul d'enfer. Et moi je mate le cul de Potter. Et franchement, ça ne me déplaît pas. Mais ça reste Potter, nom d'un serpent !

Le blond secoua rageusement la tête, et jaillit dans son esprit une idée brillante. Il sortit sa plume argentée de son sac, griffonna quelque chose sur un morceau de parchemin jauni, et en fit une petit boule compacte qu'il glissa dans la main de son ami Zabini en sortant de la pièce sans demander son reste.

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Au moment où Harry, non sans avoir remercié Susan pour ces deux heures si plaisantes pendant lesquelles il avait confirmé son nouveau don pour la confection de poisons, s'était dirigée vers la sortie du cachot, Blaise Zabini lui avait donné un tel coup de coude dans le ventre qu'il s'était plié en deux. Personne ne s'était arrêté, tous étaient sortis. Et ce bâtard de Rogue avait évidemment choisi de ne pas intervenir.

« - J'ai quelque chose pour toi, Potty pote Potter… annonça fièrement le deuxième plus con des serpentard en tendant une boulette de parchemin froissée.
- Ben voyons, tu me prends pour une poubelle, Zabini ? Malfoy fait très bien l'ordure, demande lui à lui… »
Un second coup de coude calma immédiatement ses ardeurs et il cracha un peu de salive avant de se redresser.
« - C'est un cadeau Potter, on ne refuse pas un cadeau… tu devrais être honoré, il n'est même pas de moi…
- Oh oui, c'est trop d'honneur… »
Harry lui arracha la boulette de la main et se dépêcha de sortir sous les yeux du serpentard amusé.

Une fois son dortoir rejoint, il s'affala sur son lit et réfléchit quelques instants à ce qu'il avait ressenti pendant les dernières heures.

D'abord, il avait constaté que la beauté de Susan le laissait totalement indifférent. Et il n'avait pu s'empêcher, durant le cours de Poisons, de se demander quel type de beauté pouvait bien lui faire de l'effet, alors. Une image avait surgi dans son esprit.
Celle de Nequitia.
A peine assis, il avait eu envie de se relever. Les hommes ? Comment pouvait-il être troublé par la beauté d'un homme ? C'était peut-être seulement celle de son nouveau professeur… Mais lorsqu'il avait été pris de l'envie irrésistible de se retourner vers Malfoy, et qu'il avait cédé à cette envie, il avait compris. L'idée de trouver un homme beau l'avait terrorisé. Alors celle de trouver Malfoy attirant, vous imaginez. Oui, attirant. Sublime, parfait, c'étaient les mots qui lui étaient venus à l'esprit. Physiquement du moins… Le reste…

Il l'avait découvert sensible, profondément blessé, peut-être pas si horrible que ça après tout puisqu'il avait eu l'air de chercher une trève
Toutes ces constations le confortèrent dans l'idée qu'il devait au blond des excuses. Même s'il était un peu effrayé de ce qu'il venait de penser à son sujet et des conséquences que cela aurait.

Serrant les poings, il sentit dans sa main droite un petit objet rond qu'il avait oublié : la petite boulette de parchemin.
Il la déplia soigneusement, sans la déchirer, s'attendant à un dessin débile de serpentard véreux, et y trouvant seulement ce qu'il reconnut comme étant l'écriture particulière de Malfoy. Le mot avait été griffonné à la hâte, et pourtant il n'y avait aucune rature.

« Rien à apprendre cette fois, tu n'as qu'à obéir, ce que tu fais très bien ces temps ci. Rendez-vous 22h dans la Salle sur Demande, je crois que tu as des choses à me dire. Si tu ne viens pas tu es mort. Si tu viens aussi. Torture toi bien, Potty. M. »

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21h30.
Draco avait pris son repas, mais dans sa salle commune. Il voulait ménager son effet, au cas où le gryffondor ait eu le courage d'aller dîner dans la Grande Salle, il avait préféré ne pas le croiser.

Il était comme chaque soir depuis quelques temps allongé sur son coin d'herbe préféré, et il savait combien de temps il lui restait exactement avant que Potter ne se pointe au lieu de rendez-vous qu'il lui avait donné. Cependant, il ne savait pas exactement pourquoi il lui avait demandé de venir. Pour lui faire mal, sûrement, du moins c'est ce dont il avait envie. Le détruire, se venger, le faire se soumettre comme la larve qu'il était à ses yeux… qu'il était, oui, dans le passé… Mais maintenant… ?
Tout le temps que Draco avait passé à réfléchir, il avait réalisé que le sentiment le plus fort qu'il ressentait en songeant au gryffondor n'était pas la haine. A son grand étonnement. C'était plutôt un genre de… de désir. Un envie inexplicable de lui sauter à la gorge et de le faire souffrir, mais pas pour se venger, pour le faire sien. Pour posséder cet être parfait qu'il enviait tant. Parfait. Merlin…

Peut-être qu'il allait se contenter d'excuses, au final. Sans recourir à la force… Il avait trop peur du résultat.

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21h50.

Trop ahuri pour croire ce qu'il avait lu, Harry avait résolu de chercher la vérité en allant directement à la confrontation. Il était donc descendu prendre son dîner avec tous les autres. Tous, excepté celui qu'il voulait voir. Tous excepté Malfoy.

Après voir trituré la nourriture du bout de sa fourchette sans en avaler la moindre miette, il était remonté, l'estomac tout retourné, prendre un douche et se changer. Comme pour leur premier rendez-vous, il réalisa qu'il prenait un soin inhabituel chez lui à choisir sa tenue.
Notre premier rendez-vous… ! Merlin j'en parle comme s'il s'agissait d'un rendez-vous amoureux… Il va sûrement me coincer contre un mur pour me fracasser, oui ! … … …
Hm… contre un mur…HEY ! N'importe quoi !

Ses joues devinrent cramoisies, offrant un joli contraste avec ses beaux yeux verts, lorsqu'il se rendit compte des effets que cette drôle de pensée avait eu sur lui. Il enfila un jean noir assez moulant (le seul qu'il avait qui n'avait pas appartenu à Dudley), et un t-shirt rouge vif un peu trop petit pour lui sous lequel se dessinaient les muscles qu'avait développés ses entraînement de Quidditch.

La Salle sur Demande n'avait pas changé de place, et cette fois encore, il décida de ne pas frapper. Pas besoin de politesse, il allait déjà se rendre assez ridicule comme ça.
Harry ne put retenir une exclamation de stupeur lorsqu'il ouvrit la porte et découvrit l'intérieure de la pièce. Tout était décoré dans les tons de vert et de gris, un peu comme la salle commune des serpentards qu'il avait visité en deuxième année, et les murs était tapis de longs drapés argentés. Au centre, un immense amas de coussins verts dont la couleur rappelait étrangement ses yeux. Et c'était tout, si l'on ne comptait pas les chandelles d'argent ouvragées qui flottaient dans l'air à quelques mètres au dessus de sa tête.

Alors qu'il avançait d'une dizaine de pas, un des tissus en face de lui frémit légèrement. Une silhouette qu'il ne pouvait qu'identifier s'en dégagea et s'avança quelque peu dans l'ombre.
Malfoy était aussi sublime que ce qu'il se l'était avoué en cours. Peut-être même plus.
Il portait un pantalon de cuir noir qui moulait magnifiquement bien son corps, et un débardeur ample en maille argentée. Négligemment attachée autour de son cou, la cravate des serpentards. Et dans les yeux de Harry, ses yeux. Divinement assortis à son allure.

Ne pouvant trop longtemps soutenir le regard embrasé de son rival, Harry baisa les yeux et se prit de passion pour un coussin à ses pieds.
OOOHHH le beau coussin ! Il a du style, il a l'air si doux en plus, hein ? Je m'assiérais bien dessus tiens !
Mais deux doigts fins s'emparèrent de son menton, et le relevèrent violemment tandis que deux éclats gris se plantaient dans ses yeux.

« Alors, Potter, pourquoi es-tu là… ? »
La voix était brûlante de ce que Harry interpréta comme une haine sans limites. Il ne put s'empêcher d'être terrifié, et cela se lut probablement dans son regard, car un petit sourire vint étirer les lèvres (appétissantes…) de son vis à vis.
« Parce que tu me l'as demandé, Malfoy… » répondit-il sur un ton qu'il voulait le plus neutre possible, mais dans lequel on pouvait déceler la peur et la révolte mêlées.

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Ouh ce qu'il est obéissant le petit Potty, ce qu'il est beau quand il est vulnérable… et ce qu'il est bien habillé pour une fois, on en mangerait…

Draco relâcha le menton fin et pâle qu'il tenait entre deux doigts, et bientôt les deux opales qu'il avait avidement scrutées étaient retournées admirer un coussin au sol. Il ne savait plus vraiment que dire, tout ce qu'il savait c'est qu'il lui fallait se contrôler. Peut-être devrait-il oublier les malheureuses paroles du gryffondor la veille… Il n'avait certainement pas saisi la portée que cela pourrait avoir…
Oh hé, depuis quand cherchait-il des excuses à Potter ?

« Je… je voulais en profiter pour m'excuser, Malfoy… Et je t'interdis de rire, c'est compris ! Même si je ne sais pas du tout pourquoi tu m'as fait venir, je te présente mes excuses pour ce que j'ai dit… Je… je ne savais pas… »

Ouille. C'était trop mignon. Ne pas craquer, ne pas le prendre dans ses bras. En profiter un peu.
« - J'avais décidé de te tuer, Potter. Tu es tombé dans mon piège…
­- Je suis venu de mon plein gré, Malfoy, je sais ce que je risque.
- Ah oui ?
- Oui. Tu as beau ne pas être un mangemort toi-même, je suis sûr que ton cher papa t'as appris un milliard de sorts très douloureux que tu as envie de m'infliger. »

Le serpentard se figea de stupéfaction.
Comment ce pauvre con peut-il oser tout gâcher de la sorte ! Et moi qui voulait oublier… JE VAIS LE TUER !

En un millième de seconde, il avait déjà plaqué Harry au sol, et ce dernier avait beau se débattre, il le maintenait fermement contre les coussins, les yeux emplis de fureur, serrant ses bras si forts que le brun gémissait de douleur.
« Tu ne pouvais pas t'en empêcher hein, tu ne pouvais pas t'empêcher de me blesser, espèce de sale enfoiré arrogant ! » hurla-t-il a une poignée de centimètres du visage de Harry, avant de lancer son poing dans sa mâchoire.
Sa démence s'accentua encore lorsqu'il vit le sang couler entre ces lèvres minces et rosées, et quelques larmes pointer aux coins des yeux de son ennemi de toujours.

Mais sans qu'il ne comprenne pourquoi, il sentit ses yeux le piquer, soudainement. Il pleurait lui aussi. De rage.
Il arracha sans précautions le t-shirt du gryffondor et mordit son cou jusqu'au sang. Il lui fallait le posséder. Immédiatement.

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La morsure fit frissonner Harry, et son sang bordeau se mit à couler sur son épaule comme sur sa lèvre inférieure. La violence de Malfoy le terrorisait, et en même temps, réveillait en lui un désir violent et irrépressible. Il n'avait pas fait exprès de rétorquer de la sorte. Il avait eu peur, c'était comme de la self-défense, un automatisme… il voulait seulement se protéger…

Il sursauta lorsqu'il sentit la langue du serpentard lécher goulûment le sang sur sa bouche et son menton, tandis qu'il resserrait sa prise sur ses bras endoloris. Bientôt, un tension qu'il ne connaissait que trop bien se fit ressentir au niveau de son bas ventre, et son jean devint beaucoup, beaucoup trop étroit.
Et merde ! pensa-t-il rageusement. Il était en train de perdre totalement le contrôle de son corps !

La situation ne s'arrangea pas quand, avec une force surprenante, le blond ramena ses deux poignets dans sa seule main gauche, et, à califourchon sur ses cuisses, retira de sa main droite son débardeur trempé de sueur et tâché de son sang. Malheureusement pour Harry, Draco le remarqua immédiatement, et avec un sourire qui tenait plus de la perversité que de la moquerie, il vint lui murmurer à l'oreille :
« On a envie de moi, Potter… ? »
« Va crever, Malfoy… »
C'était tout ce qu'il avait trouvé à répliquer. Et encore, sa voix n'avait pas été aussi convaincante que ce qu'il l'aurait souhaité…

Son cœur rata un battement, et il déglutit très difficilement. Les yeux comme la main du serpentard venaient de se poser sur sa braguette, à la différence que ses yeux, eux, ne bougeaient pas d'avant en arrière de façon un peu trop appuyée.
Brusquement, il dégagea un de ses poignets et attrapa les fines mèches dorés de Draco, tirant sa tête en arrière et lui arrachant un cri de frustration. L'autre poignet se libéra de lui même et, se redressant, il vint à son tour lui mordre la clavicule, le goût métallique du sang emplissant sa bouche.

Le blond était toujours assis sur ses cuisses, et le contact de leurs deux torses nus l'électrisa à tel point qu'il se laissa retomber lorsqu'une main assurée le repoussa. Très rapidement, Draco sortit sa baguette de la poche de son pantalon, et murmura indistinctement une formule. L'instant suivant, des liens de cuirs enserraient les poignets du gryffondor, soumis, haletant, les joues roses et la bouche entrouverte.

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Draco admira son chef d'œuvre. Le Survivant n'avait jamais du être dans un telle position de faiblesse dans sa vie. Jamais, il en était certain. Et il comptait bien en tirer profit.
« Excuse-toi… » lui susurra-t-il à l'oreille, avant de remettre sa main là où, plutôt, il avait senti une très prometteuse érection. « Implore mon pardon… »
Sûr de son effet, il ne put contenir sa fureur lorsque le gémissement qu'il entendit s'articula en un « Non… » terrorisé.

La braguette du gryffondor ne fit qu'une seconde sous ses doigts experts, et il souleva tout juste assez ses fesses pour retirer le pantalon de sa proie d'un geste brusque. Il se rassit volontairement sur le sexe tendu, et se pencha en accentuant la pression de ses hanches pour lui murmurer :
« Ne te fais pas prier Potter, ne te fais pas prier ou je vais te le faire regretter…. »
Mais pas un son n'échappa des lèvres serrées et ensanglantées du brun, dont les yeux reflétaient à la fois la rage et la panique la plus profonde. Des larmes y perlaient, petites gouttes salées qu'il s'empressa de lécher malgré les gémissement de protestations. Heureusement qu'il avait pensé à insonoriser la pièce.

Sa baguette toujours dehors, il prononça un autre sort, et ce furent les pieds d'Harry qui se trouvèrent liés, séparés d'une trentaine de centimètres, au sol. Il put ainsi se permettre de descendre de ses cuisses pourtant confortables, et maintenant la pression sur son torse d'une main pour l'empêcher de se redresser, il utilisa l'autre pour faire disparaître son boxer.
Vive les cours de Flitwick…

Ce qu'il vit le laissa sans voix. Les proportions du sexe fièrement dressé du gryffondor étaient plus que respectables, et ses joues plus rouges que les lambeaux de son t-shirt démontraient qu'il en était parfaitement conscient. Draco passa délicatement sa langue sur le gland offert, le serra doucement entre ses lèvres, et son envie de posséder Harry se fit plus forte encore. Il se leva et retira vivement pantalon et cravate.

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Harry suffoquait à présent. Le rapide baiser du serpentard sur son membre extrêmement tendu avait été une véritable torture, mais le voir à présent se déshabiller sous ses yeux en était une plus grande encore. Le gryffondor avait beau n'avoir absolument aucune expérience, il savait pertinemment ce que Draco s'apprêtait à faire. Et cette appréhension mêlée d'une excitation sans bornes qui faisait battre son cœur beaucoup trop vite, il savait exactement ce qu'elle voulait dire. Il en avait, lui aussi, diablement envie.

Pourquoi par Merlin avait-il refusé de s'excuser ! Parce qu'il savait parfaitement où cela les mèneraient tous les deux ; et parce qu'il le voulait. Maintenant.
Mais les choses n'étaient pas si faciles… Il avait réservé toutes ces années sa première fois pour quelqu'un qu'il aimerait, et qui l'aimerait tout autant. Etait-ce le cas en ce moment ?

Draco se rassit sur ses cuisses, cette fois entièrement nu, et le contact de leurs deux virilités arracha un soupir au brun. Non. Ce n'était pas le cas. Car même si lui commençait à ressentir quelque chose d'inexplicable à l'égard du blond, quelque chose qui lui donnait envie de se redresser et de lui prendre rageusement la bouche, il savait que ça ne serait jamais réciproque. Tout ce que Draco cherchait à faire, c'était à se venger.

Même s'il aimait Draco un jour, même s'il aimait Draco toujours...Draco ne l'aimerait jamais.

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N'y tenant plus, Draco se pencha sur le gryffondor et embrassa ses lèvres avec une douceur qu'il ne s'expliquait pas lui même. Il voulait le prendre, là sur le champs, le faire souffrir et le faire hurler des excuses qui ne voulaient plus rien dire, et voilà que les sentiments s'y mettaient. Voilà que maintenant, il songeait à le rassurer, à lui promettre de ne pas le blesser, à lui implorer de se laisser faire pour ne pas avoir trop mal…

Furieux contre lui même, il enfouit avec impatience sa langue dans la bouche de Harry malgré sa résistance, puis se retira pour y enfoncer deux doigts, que, comme il s'y attendait, le brun refusa de lécher et mordit rageusement. Tant pis pour lui.

Il les lécha pourtant quelque peu lui même avant d'en introduire un dans l'intimité étroite et brûlante de Harry. Dans un hoquet de douleur, celui ci se redressa, entourant son cou de ses bras, ses poings liés derrière sa nuque, et vint enfouir son visage dans le creux de l'épaule du serpentard, qui sentit de chaudes larmes couler le long de sa clavicule meurtrie. Il introduit sans ménagement un second, puis un troisième doigt, jusqu'à ce que les larmes cessent pour laisser place à de brefs gémissements.

Là, il rallongea délicatement le Survivant, se dégageant de son étrainte,et, après lui avoir adressé un dernier regard qu'il avait voulu puissant et arrogant, le pénétra d'un coup sec.

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Harry hurla de douleur. Malgré la préparation qu'il avait plus apprécié qu'il ne l'avait laissé paraître, la façon dont le blond l'avait pénétré avait provoqué en lui une souffrance insoutenable, et il ne put s'empêcher de cherche à lui lacérer le dos avec ses ongles.

A sa grande surprise, Draco cessa de bouger. Et Harry serra ses dents de toutes ses forces lorsqu'il commença brusquement son va-et-vient, violent, brutal, sans aucun sentiment.
Il avait tellement mal, pas seulement physiquement, mal au cœur. Oui il en avait envie, mais pas comme ça, pas comme ça… Il voulait pleurer, et en même temps, il ne voulait en aucun cas laisser transparaître sa douleur. Non, Malfoy ne gagnerait pas…

Harry garda les dents serrées et raidit son corps du plus qu'il put. Et lorsque le regard plein de froideur de Draco vint se ficher dans le sien, il ne trembla pas. Il lui transmit pas ses seuls yeux toute la haine au monde. Sans se douter une seconde de ce qui allait se passer.

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Lorsqu'il avait commencé à bouger en lui, à le prendre et à, enfin, le posséder, Harry était devenu aussi raide qu'une planche à pain, contractant si fort tous les muscles de son corps que Draco se trouva dans l'impossibilité de se mouvoir davantage. Il l'avait alors regardé pour trouver dans ses yeux… la plus profonde haine qu'il n'avait jamais vu.

Et ses propres yeux s'étaient mis à le piquer.
« Arrête, Potter ! » avait-il sifflé entre ses dents, tremblant de colère.
Une faible lueur d'étonnement avait percé dans les yeux du Survivant, mais la haine avait persisté.
« Arrête ! Potter je te dis d'arrêter, tout de suite ! »
Cette fois, il avait crié, s'était redressé et avait saisi le visage du gryffondor à deux mains, le forçant à s'asseoir malgré la présence de son sexe en lui, età repasserses bras liés autour de son cou.
Mais le regard n'avait pas changé.

Et les larmes s'étaient mises à couler le long de ses joues, et il avait continué à crié, toujours plus fort…
« Arrête, je t'en supplie arrête ! Arrête Potter… Harry… arrête… je t'en prie arrête… »

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A l'entente de son prénom, le cœur d'Harry se mit à fondre.

Qu'arrivait-il au serpentard… ? Pourquoi ne continuait-il pas malgré sa résistance… ? Pourquoi pleurait-il ainsi… ? Pourquoi avait-il maintenant bouiné son visage dans son cou comme un enfant malheureux… ?
« Arrêter quoi… ? » risqua le brun dans un murmure.
Mais il n'obtint pas de réponse, le blond semblant s'étouffer avec ses larmes. Alors il se rallongea, le serpentard toujours en lui, le forçant à s'allonger aussi sur son torse.

Au bout d'une minute qui lui sembla être une heure, les sanglots cessèrent. Il ne sentait plus rien en lui, l'excitation de Draco était retombée, et délicatement, il fit en sorte de le faire sortir. Puis il entendit un murmure très doux, et tous ses liens disparurent. Il était libre de ses mouvements.

« Arrêter quoi… ? » redemanda-t-il timidement, sa main allant d'elle même caresser tendrement les cheveux dorés, comme si c'était la chose la plus logique à faire.
« Arrête de me résister s'il te plaît… »
Il avait plus senti les mots contre sa peau qu'il ne les avait entendu. Il continua ses caresses.
« - Pourquoi… ?
- Parce que… s'il te plaît ne me fait pas ça Harry…
- Pourquoi… ?
- Parce que ! cria Draco contre son torse, à nouveau secoué de tremblements.
- Explique moi pourquoi j'arrêterai de résister à quelqu'un qui veut simplement prendre mon corps pour se venger…
- Non, tu ne comprends pas… Je ne veux pas… je ne veux pas te faire de mal… »

Les yeux d'Harry s'écarquillèrent tandis qu'il fixait le plafond. Sa main arrêta son mouvement. Il se mit à trembler légèrement.
« - Pardon pour ce que j'ai dit… à propos… de ton père… murmura-t-il.
- Excuses acceptées… »
Le brun sentit le blond sourire un peu contre sa peau. Il le força à se relever et se redressa une fois encore. Draco descendit de ses cuisses, l'air à la fois honteux et triste.
« - Pardonne moi, moi aussi, pour… pour ça… je ne vois pas en quoi ça pourrait te faire changer d'avis sur ce que tu penses de moi... dit-il les yeux baissés.
- C'est rien... J'aurais juste voulu que tu m'aimes, Draco… »

Les mots étaient sortis tous seuls. Et Harry eut envie de se frapper et de partir en courant.

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Draco n'en croyait pas ses oreilles. Il avait réalisé quelques minutes auparavant, en le sentant se raidir, que ce qu'il voulait d'Harry ce n'était pas tant son corps que… son cœur. Il avait compris qu'il ressentait pour lui tant de haine qu'il avait fini par le vouloir et par… l'aimer. L'aimer plus fort que ce qu'il ne le détesterait jamais.

Et là, tout de suite, le brun venait de lui faire comprendre qu'il attendait de sa part des sentiments… ?
Il plongea ses yeux gris dans les yeux émeraudes et prononça deux mots qu'il n'aurait jamais cru dire à Harry Potter.
« Je t'aime, Po… Harry… »

La suite lui parût totalement irréelle.
Le Survivant l'avait allongé dans les coussins et s'était blotti contre lui, lui avait murmuré des mots très doux dans le creux du cou, lui avait expliqué combien il s'en voulait d'avoir dit des choses pareilles, qu'il ne l'avait fait que par réflexe parce qu'il était mort de trouille… Combien il se sentait attiré par sa force et sa violence, par son charisme, par sa beauté… comment il s'était découvert tant de passion pour sa personne.

Draco lui avait avoué qu'il avait commencé à tomber amoureux de lui lorsqu'il l'avait revu, après son premier cours de DFCM, avec son air perdu et abandonné, combien il voulait lui porter secours et combien il avait été blessé par ses propos alors qu'il ne voulait que l'aider… Combien il l'avait haï et combien il désirait, combien il l'aimait à présent.

Chacun se fit pardonner à sa façon. Harry embrassa Draco avec toute la douceur et l'amour possible, et Draco fit redécouvrir à Harry la perfectiondu sexe avec sentiments partagés, embrassant chaque centimètre de son corps, suçant tendrement sa virilité à l'en faire hurler de plaisir, avant de lui faire l'amour avec tant de douceur qu'ils jouirent dans un même souffle.

Et ce tant de fois dans la nuit que la Salle sur Demande s'en souvient encore.


Terminé… Mon Dieu que ce chapitre est long, je suis désolée !
Il aurait pu en faire deux, mais je voulais qu'il n'en fasse qu'un, alors désolée si ça vous a paru un peu laborieux à lire…

J'ai fait quelques modifications ce 16/05 à 15h, je ne sais quand elles apparaîtront, pardon pour ceux qui avaient lu la première version : Draco avait oublié d'enlever sa cravate (c'est sexy, mais vu qu'à la fin il est entièrement nu) et il avait oublié une réplique le coquin ! Il va oublier sa tête un jour ! ; en plus de ça j'avais zappé quelques éléments du lemon, j'espère que tout ça se remettra en place rapidement...

Alors vous en pensez quoi des points de vue… ? Pitié dites moi, je veux des reviews please please parce que là, vu ce que j'ai écrit, y'a pas deux poids deux mesures, ou on aime, ou on n'aime pas… J'ai peur !

Ah oui, pour info, le lemon se passe le 8 Août... vous savez pourquoi ! Parce que c'est mon anniversaire !

Je voulais aussi vous dire que je vais voir KYO en live la semaine prochaine, et que j'ai hâte d'entendre Dans ma chair en concert avant d'écrire l'épilogue ! Hé oui, plus qu'un chapitre (qui risque d'être un tout petit peu triste, mais happy end, promis !), avant une autre fic que j'ai déjà commencé…

Merci à ma « miss », à Zoo, à la BO des films Harry Potter et à vous tous de me lire, ce chapitre est mon préféré, j'ai réussi à faire ce que je voulais, et j'ai vraiment besoin de votre avis. Merci… c'est le petit bouton en bas à gauche avec marqué GO…