Histoires au temps des Maraudeurs.
By Mélusine.
Chapitre 1 : La fuite :
La fenêtre grinça lorsqu'elle s'ouvrit. La silhouette interrompit son geste et, immobile, écouta attentivement le moindre bruit suspect pendant quelques secondes qui lui parurent des heures.
« Merlin ! Si je me mets à faire un boucan pareil je n'y arriverai jamais ! Foutue fenêtre ! » grommela la silhouette. Il ne fallait surtout pas qu'ils l'entendent. Vraiment pas. Cela signerait son arrêt de mort.
« Enfin, façon de parler ! » rit l'ombre intérieurement. La silhouette lança la corde qu'elle avait accrochée au pied de son lit. Elle regarda par la fenêtre, espérant que la corde tiendrait car, trois étages en dessous, se trouvait un buisson de ronces. Quelle idée d'habiter au troisième étage d'un manoir à moitié délabré qui empestait tellement la mort que même les rats refusaient d'y vivre. Si d'aventure l'envie leur en prenait, ils disparaissaient mystérieusement… Seul son chat et sa soi-disant famille supportaient l'air putride du manoir. L'habitude faut croire !
La silhouette lança son sac par la fenêtre, il tomba dans un bruit mat. Elle prit Psyko (son chat) sur les épaules. Celui-ci comprenait ce qui était entrain de se passer car pas un miaulement ne lui échappa. Il savait que sa maîtresse était terriblement malheureuse ici. Ses parents ne la comprenaient pas, ni sa sœur d'ailleurs. Pourtant, elles avaient été inséparables pendant leur enfance. Mais il avait fallu que ça arrive… Soupir… Un malheureux accident et l'amour familial était tombé en miettes, brisé en mille morceaux que même la magie noire ne pouvait recoller.
« Arrête de penser à ça, espèce de cinglée ! Tu vas finir par te faire prendre ! » pensa-t-elle en se giflant mentalement. Si elle continuait ainsi, elle allait se faire surprendre. Elle descendit donc doucement le long du mur après avoir enjambé le rebord de la vieille fenêtre et jeté un dernier regard sur sa chambre.
« Ma future ex-chambre, » songea-t-elle en souriant, enfin, à ce qui y ressemblait.
Comme la corde était trop courte, elle dû la lâcher alors qu'elle se trouvait encore à deux mètres du sol. Elle tomba le derrière dans les ronces. Lou lança un juron bien senti mais, heureusement, elle n'avait que quelques éraflures et certainement un gros bleu sur les fesses ! Elle tendit l'oreille − aucun bruit − elle se leva donc et sortit du buisson de ronces. Le chat, lui, avait mystérieusement évité les épines acérées. Il n'était pas un chat de sorcière pour rien et encore moins un chat de vampire…
Oui, la silhouette faisait partie de la majestueuse famille des vampires depuis quelques années désormais. C'était ce qui avait brisé le lien avec sa famille. La silhouette s'empêcha d'y penser, elle s'empara prestement de son sac et fonça vers les grilles du domaine, Psyko sur les talons. Ses longs cheveux d'un noir de jais flottaient derrière elle, contrastant avec sa peau pâle.
Lorsque Lou atteignit les grilles rouillées, elles s'ouvrirent en grinçant. Les gargouilles, en forme de chauve-souris avec d'énormes yeux globuleux, qui gardaient l'entrée, semblaient lui jeter un regard accusateur.
« Ce ne sont que des statues ma vieille ! Rien de plus ! » souffla Lou pour se donner du courage Dans des moments pareils on en a besoin. Elle se glissa rapidement entre les deux portes et les referma. La jeune fille lança un dernier regard sur ce qui avait été sa maison pendant 17 ans et qui ne serait plus désormais, du moins elle l'espérait, qu'un mauvais souvenir, un très mauvais souvenir…
Lou Shang avait réussi, elle s'était enfuie de chez elle ! Enfin ... plutôt de la maison de ceux qui n'étaient pour elle que ses géniteurs.
« C'est déjà largement suffisant », pensa-t-elle. Elle s'éloigna du pas rapide et discret propre aux vampires. Elle semblait presque voler. Psyko la suivait toujours.
Le plus dur était fait mais il lui restait encore énormément de choses à accomplir avant de pouvoir vivre tranquillement. Enfin vivre ! Difficile quand on est une vampire !
oOo
A suivre !