Promesses Retenues
La suite de promesses tenues
Vous n'y croyez pas, hein ?
Moi non plus
Tout le mérite, entier, revient à Petite Plume qui s'est attelée de main de maître à la traduction et puis qui me confie la mise en ligne… soyez sûr que tous vos compliments lui parviendront
Pour ceux qui arriveraient là par hasard… C'est la suite de Promesses tenues, une (géniale) fic de Robin 4… Et franchement mieux vaut commencer par là… vous allez la trouver dans mes fics et dans la communauté French Robin Universe que je gère avec Alana Chantelune… D'ailleurs les adhésions sont bienvenues !
Fénice
Amis.
Frères.
Maraudeurs.
La dernière ligne de défense.
Chapitre un: Le prix
"Non!" hurla Lily en tentant instinctivement de le rejoindre. Dumbledore ne peut pas mourir. Le symbole de la guerre contre Voldemort ne peut pas tomber. Même le sortilège de mort ne peut avoir raison d'Albus Dumbledore. Ce n'était pas possible. Il ne pouvait pas être mort. Si seulement elle pouvait le rejoindre, tout irait bien—
"Non Lily!" Des mains fortes l'attrapèrent pour la retenir. Les Mangemorts continuaient de s'approcher, menés par un Voldemort souriant, la satisfaction et le sentiment de pouvoir faisaient étinceler ses yeux rouges. Malgré cela, Lily se débattait furieusement pour rejoindre son vieux mentor. Sirius Black l'entraîna de force en direction de la sortie. "Les portes, Hestia!"
Jones jeta immédiatement le sort et le mur de marbre se ferma avec fracas. Il était temps, les murs du couloir tremblaient sous les sorts que les Mangemorts jetaient sur les barrières, Sirius continuait à l'entraîner. Les Aurors aussi courraient et Lily constata vaguement qu'ils n'étaient plus que deux au lieu de cinq. Sirius avait dû venir seul mais elle n'y prêtait pour l'instant aucune attention. Elle essaya désespérément une fois de plus de se dégager.
"Nous devons y retourner," supplia-t-elle. "Nous ne pouvons pas le laisser!"
"Il est mort, Lily," répondit doucement Sirius. "On ne peux plus rien faire—"
"Non!—On doit—"
"Allons Lily! Nous devons sortir d'ici avant que tout ne s 'effondre." Sirius s'était arrêté et la regardait dans les yeux. Il était aussi pâle que Lily pensait l'être mais sa voix était assurée. "Je te porterai s'il le faut, mais on ira beaucoup plus vite si tu cours."
Albus… Les larmes lui brûlaient les yeux mais elle les retint. La réalité la frappa de plein fouet. Ce n'était pas le moment, et Sirius avait raison. Elle frémit lorsque tout le plafond commença à trembler au dessus de leur tête. "Allons y."
Bien peu pouvaient comprendre combien cette petite phrase lui coûta.
-
Le professeur Rogue et le professeur Fletcher firent voler leurs chaises et se ruèrent aux cotés du directeur, manquant de renverser la table des professeurs au passage. Lupin gisait sur le dos, tremblant légèrement et frémissant sans raison apparente. Les étudiants, surpris, hurlaient et jetaient des regards apeurés de tous les cotés, cherchant une quelconque menace—mais il n'y avait rien, et même s'il y avait eu quelque chose, Harry n'aurait rien vu. Il était trop occupé à essayer de rejoindre l'homme qu'il avait toujours considéré comme un oncle. Madame Pomfresh aussi courait en direction du directeur; Rogue et Fletcher tentaient à présent de maintenir le corps secoué de convulsions de Remus à terre.
Harry, qui avait atteint l'estrade, sauta dessus, mais Hagrid, tout juste rentré d'une mission confiée par Dumbledore, lui attrapa le bras. Harry essaya frénétiquement de se dégager mais le demi géant était trop fort et le retenait sans problèmes.
"Lâchez-moi!"
Le groupe de professeurs qui entourait le directeur avait double et Hagrid leur jeta un bref coup d'œil avant de répondre. "Je ne peux pas te laisser y aller Harry. Tu dois rester à l'écart maintenant. Nous ne savons pas ce qui se passe—"
« Je m'en fiche» l'interrompit brusquement Harry. "Je dois—" Hagrid posa son autre main sur l'épaule de Harry, empêchant toute tentative d'évasion.
"Le professeur Lupin ne voudrait pas que tu sois blessé," répondit fermement le gardien des clés. "Tu peut rester ici et regarder mais tu ne t'approcheras pas plus."
Harry poussa un soupir excédé mais jugea préférable d'obéir. Discuter avec Hagrid était comme essayer de monter un centaure. Ca ne marchait pas.
Inquiet, il observa Rogue, Fletcher, et Pomfresh s'agiter autour de Remus, essayant toutes sortes de sorts pour le réveiller. Le directeur était parfaitement calme à présent, mais Harry ne savait pas si c'était dû à un sortilège de saucissonnage bien placé ou pas. Remus semblait plus pâle qu'à l'ordinaire sous les lumières vives de la Grande Salle et Harry crut voir quelque chose briller sous ses paupières closes. L'infirmière et les deux professeurs parlaient trop bas pour qu'il puisse les entendre maisà cette distance, il ne pouvait manquer l'inquiétude peinte sur leurs visages.
Pendant ce temps, le professeur Flitwick s'employait à faire sortir les autres élèves de la Salle. La plupart d'entre eux hésitaient, jetait des regards inquiets en direction de Remus en se dirigeant vers la sortie mais les Serpentards semblaient excités et murmuraient, Harry aperçut Drago Malefoy qui souriait. A quelques mètre, le regard d'Hermione croisa le sien et elle articula : il va bien ? Harry ne put que hausser les épaules. Même Hagrid semblait mal à l'aise.
Au bout de quelques minutes, Harry était le seul élève dans la Grande Salle. Les autres se rendaientà contre cœur, dans leurs dortoirs, loin de l'agitation. Il était le seul à voir ce qui se passait—même si rien de se passait. Remus était toujours parfaitement immobile sur le sol et Harry l'aurait crû mort s'il n'avait pas vu sa poitrine se soulever et s'abaisser régulièrement. Il remarqua que quelqu'un avait conjuré un oreiller, sous lequel on voyait du sang à l'endroit où Remus avait heurté le sol, et l'avait placé sous sa tête. Mais la blessure avait été guérie par des mains expertes, rien n'expliquait donc que Remus soit toujours inconscient.
Avant qu'Harry n'ait le temps de chercher une autre explication, le corps de Remus se tendit brusquement et il s'éveilla. Il se débattit aveuglément un court instant avant que Rogue et Fletcher n'attrapent ses bras et le forcent à rester tranquille. Les autres professeurs ne faisaient qu'observer Remus se débattre en silence. Son soufflé était rauque et saccadé et respirer semblait lui coûter énormément d'énergie.
"Doucement, Remus," lui dit calmement Fletcher. "Tu ne dois pas—"
"Ne bouge pas," le coupa brusquement Rogue. "Tu risquerais de te blesser d'avantage."
Remus secoua la tête. "M'asseoir," haleta-t-il. "J'ai besoin de m'asseoir."
Harry n'avait jamais vu Remus Lupin perdre son self control, encore moins avoir l'air si perdu. Ses yeux bleus écarquillés parcouraient la Grande Salle sans la voir, et sa tête basculait d'avant en arrière, cherchant désespérément un appui qu'elle ne trouvait pas. Rogue et Fletcher l'aidèrent doucement à s'asseoir, mais aucun des deux n'avait pas l'air de l'approuver. Tremblant, Remus prit sa tête entre ses mains comme s'il craignait qu'elle n'explose.
"Où suis-je?" murmura-t-il dans le silence. Harry le vit refermer les yeux.
"A Poudlard," répondit gentiment Fletcher. "Vous êtes à Poudlard, monsieur le directeur."
"Le Ministère…"
Fletcher fronça les sourcils. "Non, vous êtes à—"
"Que se passe-t-il au Ministère?" le coupa encore Rogue.
"Il a été détruit." Remus ouvrit les yeux. "Merlin, détruit." Il se leva en chancelant avant que quiconque ne puisse l'en empêcher, et manqua de tomber, Rogue et Fletcher le rattrapèrent.
"Que voulez-vous dire par détruit?" demanda le professeur Sinistra.
"Voldemort…" il s'écarta en trébuchant des deux professeurs, pressant à nouveau ses mains sur ses tempes. Certains professeurs hoquetèrent, tous avaient pâli et Harry sentit Hagrid se tendre dans son dos. Remus, pourtant, ne remarqua aucune de ses réactions, il fixait le sol en tremblant. Soudain, il releva la tête et eut l'air horrifié. "Non," murmura-t-il. "Dumbledore…"
Un cri aigu retenti. C'était un chant magnifique et triste, fort et désespéré à la fois. Harry suivit le regard de Remus et vit les autres faire de même. A l'autre bout de la Grande Salle, une superbe créature rouge et or fonçait dans leur direction. Même si Harry n'avait vu un phénix qu'une seule fois dans sa vie, il identifia immédiatement l'oiseau. C'était Fumseck.
Gracieusement, l'animal blessé atterrit sur la table, devant le directeur. Ses grands yeux fixaient Remus qui, après un court instant, tendit la main pour toucher les plumes brûlées de Fumseck.
"Il est mort n'est-ce pas?" murmura Remus.
Fumseck baissa la tête et une larme argentée tomba silencieusement sur la table des professeurs. Ils n'avaient pas besoin d'autre réponse.
-
"James? James? Mon dieu, Cornedrue, réponds moi!"
"Vous croyez qu'il va survivre?" demanda une sorcière qu'il ne connaissait pas, il l'ignora. Il essuya le sang qui coulait dans ses yeux d'un geste agacé. C'est à cet instant qu'il se rendit compte que ses mains tremblaient.
Il secoua à nouveau James. Il devait être entrain de rêver. "S'il te plaît, mon ami, réveille toi," le supplia-t-il. "Ne me fais pas ça !"
"Vous croyez qu'il a une chance?" intervint la sorcière. Ils étaient dans l'un des profonds souterrains creusés sous le ministère, la poussière leur piquait les yeux. L'ascenseur s'était écrasé lourdement et il avait eu toutes les peines du monde à sortir son ami de sous les décombres. Elle ne l'avait pas aidé le moins du monde. "Il y a beaucoup de sang, vous savez."
Il continua à l'ignorer. "James?"
"Vous devriez essayer un sortilège, vous savez."
"Vous ne pensez pas que j'ai déjà essayé?" aboya-t-il. "Si je pensais que ça pourrait marcher, je l'aurais déjà fait!"
"D'accord, pas la peine de me parler sur—"
"Si vous n'êtes pas médico-mage taisez vous!" grogna Peter. "J'ai mieux à faire que d'écouter votre babillage inutile!" Il se retourna vers son ami, toujours aussi inquiet. Il avait essayé tous les sorts qu'il connaissait pour le réveiller et l'immobilité de James le rendait malade d'inquiétude. "Allez James… réveille-toi. Nous devons sortir d'ici avant que les Mangemorts n'arrivent—"
La sorcière hurla et il se releva brusquement, baguette en mainà la recherche d'une menace. Peter n'avait jamais été aussi fort en duel que James ou Sirius mais il devait defender son ami. "Quoi?"
"Il a bougé !"
"Pardon?" Il tomba à nouveau à genoux, et lâcha sa baguette sans se soucier d'où elle tomba. James bougeait. "James? James, tu m'entends?"
"Umm…"
"C'est bien, James," l'encouragea-t-il. "Réveille toi."
Les yeux de son ami s'ouvrirent. "J'aurais préféré voir le visage de Lily en me réveillant," marmonna James. "Tu es affreux."
"Désolé. Lily n'est pas là pour l'instant." Et je ne sais pas du tout où elle peut être.
"Ca va," murmura James. "On est où?"
"Sous le ministère," répondit Peter. "Mais on ferait mieux de sortir avant que les Mangemorts ne nous trouvent." Son cœur battait la chamade. Ils étaient là depuis trop longtemps. "Tu crois que tu peux marcher?"
"Non." La voix de James était calme.
"Quoi ?" Il cherchait des yeux une issue mais son regard se reporta vivement sur James.
"Petit problème, Peter. Je ne sens plus mes jambes."
Peter retint quelques jurons que sa stricte mère n'aurait pas aimé entendre sortir de sa bouche. Etre ami avec Sirius n'avait jamais aide à être poli… Il déglutit. Il ne sent plus ses jambes. D'un seul coup, Peter sentit ses entrailles se glacer. C'était tout sauf bon signe.
"Tu es sûr?" C'était tout ce qu'il était capable de dire.
"Absolument sûr," répondit James, on entendait la douleur dans sa voix. "Fais moi confiance, Queudver. Même l'idiot que je suis ne ferait pas une telle blague."
Peter déglutit. "J'espérais."
"Ouais. Moi aussi." James parcourut le souterrain du regard et aperçut la sorcière qui continuait à les dévisager. Avec un effort, il se redressa sur ses coudes et regarda le sombre passage à la droite de Peter. "Je pense que vous feriez mieux—"
"Si tu oses terminer cette phrase, Cornedrue, je te jette un sort maintenant," le coupa furieusement Peter. Il savait très bien ce que son ami allait dire. "Je ne te laisserai pas ici. Je t'interdis de dire une chose pareille. Je t'interdit même d'y penser."
James se renfrogna. "Vous entendez ?" demanda-t-il, Peter écouta. Des bruits de pas et des cris résonnaient au dessus d'eux et tous deux savaient ce que ça voulait dire.
"Oui," répondit-il, son calme le surprenait lui-même. Son cœur battait toujours très fort mais, pour la première fois de sa vie, il n'était pas tétanisé. Peutêtre était-ce parce que l'un de ses amis dépendait de lui et qu'il avait déjà trop souvent manqué à son devoir envers eux. "Mais les chances que je te laisse ici oscillent entre zéro en rien du tout alors ne te donne pas cette peine."
"Peter, tu es sûrement l'une des personnes les plus stupides qu'il m'ait été données de rencontrer," grogna James, Peter ne put s'empêcher de sourire. Evidemment, son calme apparent n'empêchait pas ses mains de trembler mais, au moins, il pouvait respirer.
"Sûrement oui." Il jeta un rapide coup d'oeil autour d'eux. Les souterrains du Ministère étaient encore silencieux mais Peter se demandait pour combien de temps. Il devait faire sortir James rapidement—mais comment? Sans un miracle dans les 30 prochaines secondes… James ne sentait plus ses jambes et Peter se sentait perdu. Il n'était pas décidé à partir sans lui; il ne considérait même pas cette idée comme une solution, impensable pour un Maraudeur, même s'il s'était déjà écarté de ses principes depuis tant d'années. Il prit une profonde inspiration. Quelles que soient les erreurs que j'ai faites, je n'ai jamais trahi mes amis, pensa Peter. Et je ne vais pas commencer aujourd'hui.
"Qu'allons-nous faire?" demanda soudain la sorcière, détournant son attention du petit problème à résoudre.
"Nous ?" - demanda dubitativement Peter. Il n'avait pas l'intention de s'embarrasser de cette sorcière nerveuse et terrorisée alors qu'il devait sauver James. Son courage risquait déjà suffisamment de l'abandonner sans qu'elle n'ait à s'en mêler.
"Oui, nous," l'interrompit James avant qu'elle n'ait le temps de répondre. "Où est-elle supposée aller?"
Peter fronça les sourcils. "Ouais… euh, James, tu sais comment sortir d'ici ?"
"Bien sûr que je sais," répondit fermement l'Auror. Puis, le doute s'installa sur son visage couvert de poussière. "Il faut que je sache où on est, sinon…"
"Ah. Pas très réjouissant."
"Sans blague," souffla James en regardant autour de lui. "Bon, il n'y a que deux couloirs, l'un d'eux mène dehors. Nous avons une chance sur deux, je dirais à droite."
Peter déglutit, la question lui brûlait les lèvres. "Et si c'est la mauvaise direction ?"
"Nous allons au devant de notre mort." James eut un sourire d'excuse.
"Formidable."
-
"Sortez d'ici !" cria Sirius.
Ils étaient à l'air libre maintenant et se trouvaient en plein milieu du Londres Moldu. La vieille cabine téléphonique rouge qui avait été l'entrée du Ministère avait été projetée à une bonne centaine de mètres de son emplacement initial; Sirius était à côté d'elle et savait que c'était loin d'être sa place habituelle. Tout le quartier était en ruines et le petit commerce qui avait été là le matin même avait complètement disparu. Il y avait des blocs de pierre partout et la rue semblait beaucoup plus large qu'avant—à cet instant, Sirius réalisa que c'était sans doute parce qu'au moins un des immeubles voisins avait été complètement détruit par l'explosion souterraine.
Evidemment, des Moldus curieux commençaient à venir voir.
Il entendit des sirènes et étouffa un grognement en regardant dans la direction du bruit. Des lumières étincelantes et des voitures—juste ce dont il avait besoin. La version Moldue de l'Application des lois magiques. Super. Sirius fit signe à son maigre groupe d'Aurors alors que le sol tremblait à nouveau. "Faites sortir les Moldus !"
"Et qu'est ce qu'on doit faire d'eux ?" - demanda Hestia Jones.
"Peut importe ?"
Les flashs l'éblouirent, les reporters Moldus étaient tous proches. Ou peutêtre y avait-il aussi des membres de la communauté magique, mais Sirius n'avait pas le temps de s'en soucier—et espérait sincèrement que s'il y avait des sorciers ou des sorcières, ils auraient le bon sens de ne pas rester ici, avec Voldemort sous leurs pieds. Hestia se mit immédiatement en action, hurlant aux curieux de reculer et les menaçant de sa baguette. Ils s'enfuirent en voyant des étincelles sortir de sa baguette venir dans leur direction. Autrefois, de telles démonstrations de magies auraient nécessité des jours de travails pour les Effaceurs mais, pour ce que Sirius en savait, ils étaient tous enfouis sous les ruines du ministère.
Au lieu de continuer à s'occuper de Moldus—et des intrépides policiers qui venaient vers eux—Sirius se retourna et tenta de compter les gens qu'il avait encore sous sa direction. A son arrivée, des sorciers et des sorcières fuyaient le ministèreà présent la plupart semblait avoir transplané dans un endroit sûr. Il devait bien en rester quelque uns sur les lieux, il distingua des Aurors. Quand lui et ses collègues s'étaient enfuis, ils n'avaient pas eu le temps de fixer un point de rendez-vous; Sirius lui-même avait opté pour le Chemin de Traverse parce que c'était le premier endroit qui lui était venu à l'esprit. Le manque d'Aurors leur avait été fatal quand Hestia et quatre autres s'étaient précipités pour aider Dumbledore et quelques réfugiés, et ils avaient de grandes chances de devoir recommencer. Un rapide décompte apprit à Sirius qu'ils étaient encore une petite douzaine et une partie de son esprit se demanda combien étaient morts dans l'explosion.
Mais ce n'était pas le moment de se demander ça.
"Restez loin de l'ouverture !" cria-t-il soudain, poussant Oscar Whitenack loin de l'entrée du souterrain qui menait au Ministère toujours grand ouvert. Au moment où il se rendait compte que laisser le passage ouvert était une erreur, des flammes jaillirent de la brèche et Oscar tomba, il brûlait. Seule l'intervention rapide de Kingsley Shacklebolt l'écarta à temps et le sort d'extinction d'Hestia lui sauva la vie.
Oscar était toujours à terre et cela laissait à Sirius neuf Aurors. Dix avec lui. Sirius se décida à agir. "Fermez l'ouverture!"
Certains Aurors approchèrent mais d'autres flammes jaillirent, les empêchant d'agir, prévenant Sirius de l'arrivée de Voldemort et de ses supporters. L'une des Aurors—il pensait à Mucia Coleman mais n'en était pas sûr—recula vivement et tenant son bras en feu. C'est de pire en pire.
Le sol trembla encore, manquant de faire tomber Sirius. Il aperçut Lily à sa droite, le visage poussiéreux et plein de larmes, elle chancela et se rattrapa au dernier moment. Cette fois, la rue continua à trembler et, alors que les Aurors essayaient de fermer la brèche, un bloc de pierre tomba, manquant de peu quelques employés du ministère rescapés. Les Moldus hurlaient alors qu'un pub s'écroulait, envoyant des débris sur la foule. Sirius recula et trébucha par dessus un banc dans son effort pour attendre la brèche toujours béante, il vit Kingsley et les autres reculer comme s'ils étaient poussés par une main invisible.
Lily, choquée, ne faisait qu'observer.
"Lily, vas t'en!" Sirius lui désigna la foule de sorciers et de Moldus d'un geste désespéré. Ils étaient toujours là à observer, belles proies en plein dans la ligne de mire—et la situation allait encore devenir plus critique.
Il y eut une ultime secousse et tout le sol s'effondra sous les pieds de Sirius, il s'écroula. En dépit de l'horreur de la situation et de l'imminence de sa rencontre avec les Mangemorts, il se prit à sourire. Mais ce n'était pas un sourire amical, c'était un sourire que ses collègues auraient facilement reconnu. Les choses vont encore plus mal.
Allongé sur le dos, Sirius ne put qu'observer quand Voldemort et ses partisans sortirent du Ministère. La magie noire les entourait et les sorciers et sorcières rescapés hurlaient de terreur—les Moldus aussi hurlaient, même s'ils ne comprenaient pas, ils avaient tout aussi peur. Les policiers Moldus qui s'étaient approchés ouvrirent le feu sur les Mangemorts, conscients de la menace qu'ils représentaient, mais Voldemort se contenta de rire.
C'était le même rire aigu que celui qui hantait les cauchemars de Sirius, le son le fit sauter sur ses pieds. Lily aussi s'était décidée à agir, du coin de l'oeil, Sirius la vit crier à la foule de fuir.
Froid.
Il avait failli ne pas voir les silhouettes fantomatiques avant qu'il ne soit trop tard. L'une d'elle se détacha derrière un Mangemort et ses mains squelettiques attrapèrent le visage d'un Auror pour l'approcher de sa bouche. Kingsley essaya de lancer un patronus mais un Mangemort intervint—le chaos les entoura, Sirius lança plusieurs sorts et fut touché par au moins deux de ceux qu'il reçut en réponse mais la montée d'adrénaline l'empêcha d'en sentir les effets mis à part une légère douleur. Il avait du mal à suivre les évènements alors que les Mangemorts et les Détraqueurs sortaient, visant Moldus et Sorciers sans distinction. Des cris retentissaient de tous les cotés et un autre immeuble s'effondra. Sirius évita un sortilège de mort et en jeta un à son tour—ce n'était certainement pas le moment d'être gentil et les ennemis étaient trop nombreux, beaucoup plus nombreux qu'il n'aurait pu l'imaginer. Il frissonnait, il le savait, trop de Détraqueurs, ils étaient trop près mais il n'avait pas le temps de s'en inquiéter. Tout ce qu'il pouvait faire était envoyer des sorts et éviter ceux des Mangemorts, il priait pour que Lily et les autres aient le temps de se mettre à l'abri et que ses collègues s'en sortiraient.
Et Voldemort continuait à rire.
Sirius vit Rabastan Lestrange sur sa gauche, il évita de justesse un jet de lumière rouge qui lui était destiné. Il se risqua à regarder autour de lui et le regretta immédiatement; le spectacle qui s'offrit à ses yeux était des plus horribles. Un Détraqueur se pencha sur un policier, plusieurs cadavres les entouraient. Un enfant hurlait à sa droite; imprudente, Hestia tira la petite fille à l'abri mais fût touchée par un sort. L'Auror chancela mais resta debout, elle jeta un regard de défi à ses assaillants, son sort les projeta un peu plus loin.
Un nouvel immeuble s'effondra. Les sorts fusaient de partout, trop d'entre eux touchaient les Aurors alors que les ennemis semblaient intouchables—seul quatre d'entre eux étaient encore debout : Sirius, Kingsley, Dawlish, et Hestia, qui chancelait sur ses jambes. Oscar était toujours à terre, et, sous son regard, Alice Londubat s'effondra en hurlant. La rue tremblait toujours, Voldemort avait déjà franchit les protections dressées à la hâte. Les corps jonchaient le sol, Moldus comme sorciers, dans la mort, ils n'étaient plus si différents.
Ils menaient une bataille perdue d'avance. Même s'il ne voulait pas l'admettre, Sirius savait qu'il avait raison. Il y avait tout bonnement trop de Mangemorts et trop de Détraqueurs—et eux n'étaient plus que quatre Aurors plus Lily, qui n'avait pas voulu fuir quand elle en avait encore la possibilité. Sirius l'attrapa alors qu'elle approchait. "Tu es folle?" lui demanda-t-il. "Pars!"
"Pas sans toi!" Ses yeux verts lancèrent des éclairs et Sirius ne peut que grogner. Il connaissait trop bien ce regard.
"Tu n'es pas entraînée pour ça !"
Pour toute réponse, Lily lança un sort qui envoya à terre un Mangemort insouciant. Elle n'eut même pas besoin de lancer à Sirius un regard triomphant pour savoir qu'elle avait fait valoir son point de vue, de plus, Sirius n'avait pas vraiment le temps de discuter. Les sorts arrivaient trop vite et les Aurors étaient dépassés—au plus profond de lui-même, il savait qu'ils allaient perdre. La question était de savoir combien mourraient avant la défaite. Il avait si froid.
Des Mangemorts dans un quartier moldu. Cette pensée ne le quittait pas; il ne pouvait pas les laisser seuls. Des Détraqueurs dans un quartier moldu. Il se sentait vide, surtout en pensant à ce qu'il allait devoir faire. Les hurlements remplissaient la rue, les immeubles encore debout menaçaient de s'effondrer. Ceux qui pouvaient fuir l'avait fait—que devaient faire les autres? Les moldus ne peuvent pas voir les détraqueurs et certains courraient droit dans leurs bras… Sirius frissonna, Kingsley tomba. Trois Aurors contre une armée de Mangemorts plus Voldemort. Sirius aurait donné sa vie pour sauver les innocents, mais il savait que ça ne suffirait pas. L'espace d'un instant, il caressa l'idée de provoquer Voldemort en duel mais il savait que le Seigneur des ténèbres n'était pas si stupide. Sirius n'aurait jamais l'opportunité de lui faire face tout seul.
"Plan Zoulou!" cria Sirius, il se retourna et tira Lily hors de la trajectoire d'un sort en même temps. Il n'y avait pas d'autre issue que la fuite. Il détestait devoir fuir mais il devait sauver ceux qu'il pouvait—et sacrifier les autres. Il croisa le regard de Lily "Vas-y, Lily!"
Sans attendre sa réponse, il courut vers la forme inconsciente de Kingsley Shacklebolt. Ne jamais laisser un ami. Les Aurors n'abandonnaient jamais les leurs sauf s'ils n'avaient pas d'autre option—derrière lui, Sirius entendit un crack, et espéra que la femme de son meilleur ami était partie. Au loin, il vit Hestia attraper Oscar qui revenait à lui et Dawlish emmener Alice avant de transplaner. Ca y est, pensa-t-il rageusement. Mais ce n'est pas fini!
Les cris s'étaient arrêtés maintenant—les Détraqueurs et les Mangemorts avaient abattu toutes les cibles à part les Aurors. Les moldus restant étaient morts ou sans âme, Voldemort commençait à s'intéresser à ses ennemis qui fuyaient. Soudain, un frisson parcourut l'échine de Sirius et des yeux rouges rencontraient les siens—
Mais il transplana avant que Voldemort n'ait le temps d'agir.
-
Peter avait fait apparaître une civière pour James parce que c'était plus facile pour lui à contrôler qu'un corps flottant, mais il cognait quand même son ami contre les murs de temps en temps. Au-dessus d'eux, les cris retentissaient de plus en plus fort et Peter savait que les Mangemorts cherchaient quelqu'un - il pourrait seulement prier pour que ça ne soit pas eux. Malheureusement, il savait que Voldemort voulait la mort de James. Et la mienne, pensa honnêtement Peter. Et nous sommes tous les deux des cibles. Ses mains menacèrent de se remettre à trembler, mais Peter les contrôla avant que James ne s'en rendre compte. Il devait être fort pour l'instant - tant pour son ami que pour la sorcière inconnue qui il était d'une façon ou d'une autre devenue leur compagne d'infortune.
"Tu t'en sors bien, Peter ", dit soudain James d'une voix calme."Nous serons bientôt dehors."
Peter jeta un regard à son ami avant de regarder le tunnel sombre encore une fois. "Est-ce que mes pensées sont si faciles à lire "
"Après tout ce temps? Oui."
""Allons-nous dans la bonne direction " demanda tranquillement la sorcière. Au moins elle semblait partager ses craintes. James, quant à luiétait beaucoup trop calme.
"Je pense" répondit Peter, il déglutit. Comment James peut-il faire ça tout le temps ? Ses mains essayaient de trembler de nouveau." Ca ne devrait plus être long."
Ils ont continuèrent à marcher en silence, leurs pas résonnaient sinistrement contre le sol froid. Les tunnels étaient vieux et poussiéreux; Peter doutait que quelqu'un y soit venu depuis des siècles. Quand il avait demandé à James comment il connaissait ces couloirs, son ami avait seulement répondu que les Aurors était obligés de tout savoir du Ministère. Malheureusement, tout n'incluait pas un sens de l'orientation infaillible, ils devaient donc improviser… et ne savaient pas si le chemin les menait au salut ou la mort. Avec ma chance, pensait piteusement Peter, ce sera la mort. Mais au moins il n'était pas seul. La présence de James était rassurante, bien que son ami soit paralysé pour l'instant.
"Peter " dit soudain James. Sa voix était tendue – Peter pensa que c'était du à la douleur, mais il se trompait. "Je pense que nous ferions mieux de nous arrêter."
Il fronça les sourcils. "Pourquoi ? On ne doit plus être loin."
"Pouvez-vous entendre ça "
"Entendre quoi " - demanda la nerveusement sorcière comme Peter se concentrait entendre plus que le bruit de son coeur battant à tout rompre. Il était certain que le grondement qu'il entendait n'était pas été le bruit de quelqu'un s'approchant, mais quel était ce bruit de frottement...?
"Peter, couche-toi!"
Une ombre noire effrayant sortit de l'obscurité face à lui, et Peter eut à peine eu le temps de sauter de côté pour l'éviter. La sorcière cria et il l'entendit chercher sa baguette magique- James jura et tomba à terre avec un bruit sourd... mais tous ce que Peter entendait, c'était des voix froides et effrayantes froides qui résonnaient dans sa tête.
"Il n'y a aucune issue, Pettigrow... À moins que vous préfériez la mort, naturellement. Je suis sûr que notre maître serait heureux de vous l'apporter, après tout... " Noir. Froid.
"Votre père est mort, Peter. Je suis désolé, nous n'avons rien pu faire... " Il tremblait. Le rire retentissait dans des ses oreilles ; Le rire de Voldemort. Il pensa qu'il était trop tard, qu'il n'y avait aucun moyen de s'en sortir - qu'il avait condamné ses amis au lieu de les sauver. Il avait essayé de les protéger et échoué encore une fois - non! Il ouvrit les yeux. La lumière envahit son esprit à la pensée de ses amis, de James. Il y avait deux Détraqueurs, et l'un d'eux était presque sur son ami, qui ne pouvait pas reculer. James avait levé sa baguette magique, mais ils étaient trop près.
"Spero Patronum!" criaPeter.
Mais seule une légère brume argentée sortit de sa baguette magique, et le Détraqueur le plus proche se tourna vers lui, maintenant, se détournant de la sorcière pour le défier. La peur menaça d'envahir complètement l'esprit de Peter. Il n'avait jamais été doué pour les sorts de magie avancée. Son Patronus jamais n'avait jamais eu de forme bien définie, même lorsqu'il n'était pas sous pression... Parmi tous ses amis, il avait toujours été le moins doué...
Amis.
Le mot alluma comme un feu dans son esprit, et soudain il vit le visage de James. Il vit Sirius et Remus, tels qu'ils avaient été autrefois, riant et plaisantant comme si le monde leur appartenait. Ils étaient inséparables. Amis. Frères.
Maraudeurs.
"Spero Patronum" Sans prévenir, un cerf jaillit de sa baguette magique et chargea les détraqueurs qui prirent la fuite. En un clin d'œil, les créatures avaient disparu, et il resta planté làà regarder son cerf disparaître. Il avait du mal à y croire. C'était le premier vrai Patronus qu'il n'ait jamais créé, le premier qui ait eu une forme et une signification... Peter cilla et eut un léger sourire. Il n'aurait jamais cru que son Patronus puisse être Cornedrue. James !
Il se tourna, cherchant l'endroit où son ami était tombé de la civière qui flottait toujours tranquillement dans les airs. James n'était pas loin, il grognait dans sa barbe.
"Ca va" demanda Peter en s'agenouillant à ses cotés.
"Ouais. Très bien" - grogna James. "Désolé, je ne t'ai pas été d'un grand secours, mon ami... J'ai... "
"Je sais. Ca arrive" répondit Peter d'un ton qui se voulait désinvolte. Avec précaution, il fit léviter James sur la civière puis se tourna vers la sorcière qui se relevait.
"Vous n'avez rien"
Elle acquiesça, encore tremblante. "Merci."
"Pas de problèmes." Peter eut un pâle sourire en constatant que ses mains tremblaient encore. "Sortons d'ici avant que quelque chose d'autre ne nous tombe dessus. Daccord?"
"Bonne idée" - répondit James d'une voix tendue qui apprit à Peter qu'il était furieux contre lui-même, mais malheureusement, il n'avait pas le temps de gérer les états d'âme de son ami. James détestait se sentir inutile, mais Peter savait qu'il s'en remettrait. Il s'en remettait toujours.
Le trio progressait en silence, chacun tendait l'oreille pour tenter de savoir si quelque chose approchait, mais plus ils s'enfonçaient dans le tunnel, plus c'était calme. Après dix longues minutes, Peter commençait à désespérer et à se demander s'ils s'en sortiraient - mais alors qu'il se préparait à faire part de ses inquiétudes à ses compagnons, la lumière apparut à l'extrémité du tunnel.
"Vous voyez ça ?" souffla la sorcière.
"Oui." sourit Peter. "Je vois."
Boum. La distraction l'avait amené à oublier brièvement son ami, et la civière avait heurté le mur. Cependant, James parla d'un ton amusé "il y a des murs, Peter."
"Désolé." D'un commun accord, ils allongèrent le pas, marchant aussi vite que possible vers la lumière. Finalement, ils arrivèrent à la petite porte; la lumière qu'ils avaient aperçue entrait par sa petite fenêtre poussiéreuse. Après quelques essais infructueux, Peter réussit à l'ouvrir et ils débouchèrent dans la lumière du jour—et à leur grande surprise, sur le Chemin de Traverse. Pendant un moment, Peter resta figé, il ne s'était pas rendu compte qu'ils avaient marché si loin. La petite porte se trouvait juste à côté de la banque Gringotts.
Il se tourna vers James qui était encore plus pâle à la lumière du jour. Ses mains n'avaient toujours pas arrêté de trembler, les choses pouvaient toujours aller plus mal. "Tu dois aller à Sainte Mangouste."
"Non," répondit son ami avec un froncement de sourcils. "Nous devons aller à Poudlard. C'est un endroit sûr, et je sais que c'est là qu'irait Albus—"
"Sainte Mangouste," le coupa fermement Peter. "Je sais que tu es inquiet à propos de ce qui s'est passé mais pour une fois, James, s'il te plait, ne joue pas au héro. Tu as besoin d'être soigné avant tout."
James se renfrogna mais Peter n'avait pas l'intention de renoncer. Finalement, l'Auror grogna. "Bien."