Après une très longue absence, je vous mets un nouveau chapitre. Je dis toujours que j'espère pouvoir mettre la suite rapidement, je suis relancée dans la série, alors j'ose espérer que cette fois-ci sera la bonne. Biz. Barbie
Chapitre 11 : Manipulation
«Parti sans même m'en parler…
Louise Beckett tenait dans sa main le mot que Jake lui avait laissé. Kyle lui sourit à l'autre bout du téléphone.
- Il devait sans doute avoir quelque chose de très important à faire pour que Warner le laisse partir sans piquer sa crise.
- Une très bonne raison oui! Il dit que c'est elle qui lui a donné la permission de s'absenter.
- Vous plaisantez?
- Est-ce que j'ai l'air de plaisanter Kyle?
L'agent Duarte n'en revenait pas. Depuis qu'il travaillait à la NSA, jamais la directrice n'avait prêté attention à ses agents. Pour elle, ils n'étaient que des pions qu'elle pouvait déplacer ici et là, selon son bon vouloir. Mais Jake n'était pas comme les autres. Il n'était pas différent à proprement parler, mais il était à part.
- Vous voulez que j'essaye de le joindre?
- Non Kyle, c'est inutile, vous avez beaucoup mieux à faire. Avez-vous du nouveau concernant ce mystérieux contact?
- Malheureusement non. Mais nous avons presque terminé de remplir les papiers, je pense que nous serons à Washington d'ici… six heures.
- Et Marcus?
- Il est toujours avec nous. Rassurez-vous, personne ne nous l'enlèvera!
- C'est parfait. J'ai hâte de pouvoir échanger quelques mots avec notre cher Marcus.
- J'imaginebien !
Au même moment, on frappa à la porte de son bureau. Une jeune femme ouvrit discrètement la porte et fit signe à Louise.
- Excusez-moi Kyle, je vais devoir vous laissez.
- A ce soir.
- Oui, à bientôt.
Elle raccrocha et demanda à la jeune femme le motif de sa venue. Lindsay McKan, nouvellement arrivée au NSA, avait pour rôle de coordonner les différentes sections du centre, et notamment, le service de Beckett avec la direction.
- Je suis désolée de vous déranger mais je voulais savoir à qui je devais m'adresser lorsque le directeur Warner n'est pas disponible.
- Ne vous en faites pas, Valerie ne s'éloigne jamais bien longtemps. Elle sera bientôt dans son bureau.
- Sauf que j'ai besoin d'une signature, et que cela ne peut pas attendre plusieurs jours.
Louise se mit à rire.
- Ne vous inquiétez pas je vous dis, son boulot, elle n'a que ça dans la vie. Elle ne partirait jamais aussi longtemps.
- C'est pourtant ce qu'elle a fait.
- Pardon?
Lindsay s'approcha d'elle et lui tendit une note:
Miss McKan,
Je m'absente pour une durée encore indéterminée, mais cela ne doit en aucun cas ralentir le fonctionnement de l'agence. J'ai toute confiance en vous, je vous laisse vous occuper de l'administration pendant mon congé. Si vous avez des questions, voyez avec Mr. Landry du service technique, ou Mrs. Beckett, chargée des équipes sur le terrain. J'ai mis très peu de monde au courant de mon absence, j'aimerai donc que vous gardiez cette information pour vous.
Avec toute ma confiance.
Valerie Warner.
- Elle s'est vraiment absentée?
- J'ai trouvé ceci sur mon bureau ce matin, et depuis, je ne l'ai pas vue…
Lou ne savait plus quoi dire, ni quoi penser.
- Vous n'étiez pas au courant?
- Non Lindsay, je ne le savais pas. Et j'ai comme la mauvaise intuition que cette petite fuite surprise ne nous réserve rien de bon»
Jake était assis sur le lit. Ils avaient atterri dans une ravissante chambre d'hôtel sur la côte ouest des États-Unis. Sarah s'était éclipsée dans la salle de bain dix minutes auparavant et n'en n'était toujours ressortie. L'agent Foley se leva, il était nerveux. Pourquoi? Il l'ignorait. La situation dans laquelle il se trouvait sûrement. En arrivant à l'hôtel, Sarah avait beaucoup insisté pour qu'ils prennent une chambre pour deux. D'un côté, cette décision ravit Jake, et de l'autre, elle l'effraya. Il avait cru comprendre que Sarah voulait qu'ils reprennent leur histoire là où il l'avait laissée, mais tout allait beaucoup trop vite. À moins que ce ne soit lui le problème: il n'était plus sûr de rien. Il pensait à Diane. Quelque part, Jake s'en voulait d'être parti sans lui avoir parlé. Il aurait aimé mettre les choses aux claires avec elle.
Alors qu'il était perdu dans ses pensées, la porte de la salle de bain s'ouvrit. Jake se retourna. Sarah venait de faire son apparition dans la chambre, simplement vêtue d'un déshabillé noire, qui sculptait ses formes à la perfection.
«Alors?
L'agent Foley resta muet.
- J'espérai que tu seras un peu plus bavard. Mais finalement, ta réponse me plaît.
Elle s'approchait dangereusement de lui. Jake n'arrivait toujours pas à bouger.
- Alors Jake, tu as perdu ta langue?
- Non, je…
Arrivée face à lui, elle se leva sur la pointe des pieds et lui souffla gentiment sur le visage. Puis, elle lui prit la main et la posa sur sa hanche. Elle se mit à onduler sensuellement contre lui.
- Viens…
Sarah l'embrassa tendrement. Puis, elle attrapa sa chemise et l'attira contre elle. Elle l'entraîna jusqu'au lit. Ils tombèrent lourdement sur les draps. Jake sentait sa gorge se nouer. Sarah déboutonna un à un les boutons de sa chemise, tout en continuant de l'embrasser. Elle fit glisser rapidement la pièce de tissu. Jake n'arrivait même plus à réfléchir, la situation lui échappait totalement. Il sentit la langue de sa partenaire chatouiller son cou. L'agent Foley tenta de se dégager mais Sarah avait pris le dessus. Il aurait dû se trouver au paradis dans un moment pareil mais aussi étrange que cela puisse paraître, quelque chose n'allait pas. Ce n'était pas le bon endroit. Ou le bon moment. Ou encore, la bonne personne... Jake ferma les yeux un instant. Il devait trouver une idée. Rapidement.
Soudain, le téléphone sonna. Sarah s'immobilisa et regarda Foley dans les yeux. Sans bouger, ils attendirent la fin des sonneries. Un. Deux. Trois. Quatres. Cinq. Et une autre. Encore. Et Encore. Jake profita que la jeune femme se décolle de lui pour rouler sur le côté et atteindre le combiné. Lorsqu'il décrocha, un grésillement se fit entendre :
" Allô ? Qui est à l'appareil ?
- Jake... agent Duarte... ne plus avoir de nouvelles...
L'agent Foley réussit à capter quelques morceaux de phrases. Il reconnut immédiatement la voix : Louise Beckett.
- Lou, est-ce que c'est vous ?
- ... toujours en Californie...
- Oui, je suis partie pour me reposer un peu.
- ... je commençais à désespérer...
- Je vous entends très mal Lou ! articula-t-il.
Il se retourna vers Sarah qui se contenta d'hausser les épaules.
- Il nous a dit qu'un homme l'avait contacté. Soi-disant pour faire affaire. C'est pour ça qu'il est venu à San Diego. Il avait un rendez-vous avec cet individu. Dans un dépôt, sur le quai…C'était il y a trois jours. Depuis, plus de nouvelles...
Cette fois-ci, c'était la voix de Kyle. Louise était probablement en train de lui faire écouter un enregistrement.
- Je ne comprends pas tout, dit Jake. Kyle a disparu ?
- ... oui... retrouvé Devince...
- Le terroriste ?
- ... oui... rentrez à Washington...
- Et Kyle ? Vous voulez que je le laisse derrière-moi ? demanda l'agent Foley, angoissé.
- ... je vais vous envoyer du renfort pour y aller...
- Je ne vais pas rentrer, ça serait inutile.
- ... rentrez..."
Quelque chose brouillait la ligne. Jake ne percevait plus rien. Il resta accroché au téléphone pendant deux minutes avant de se rendre à l'évidence que Louise ne pouvait plus l'entendre. Il raccrocha et se retourna : Sarah n'était plus à ses côtés. Sûrement s'était-elle de nouveau éclipsée jusqu'à la salle de bain. Jake se redressa et s'assit sur le lit. Kyle avait disparu. Et Lou voulait qu'il rentre à Washington, alors qu'il se trouvait justement dans le périmètre d'action de l'agent Duarte. Il devait faire quelque chose pour l'aider. Et fuir ne lui apparraissait pas comme la meilleure solution. Il devait agir. Au plus vite. Et mettre un terme à sa petite escapade avec Sarah...
DuMont ne put retenir un fou rire incontrôlable. Tout était parfait. Tout se déroulait comme prévu. Il retira délicatement la cassette de son émetteur et la rangea dans sa malette. C'était désormais une pièce de collection. Flin referma la malette, un sourire éclatant toujours fixé sur ses lèvres. Il était un génie. Warner serait fière de lui. Kevin jetta un coup d'oeil à l'horloge accrochée au mur. Madame le directeur arriverait dans une heure, il n'avait plus qu'à patienter.
Son regard s'arrêta alors sur une petite pointe en fer, laissé sur la table. DuMont serra les dents, il devait se retenir. L'excitation et le plaisir étaient d'importants déclencheurs de mutilation pour lui. Mais il résista. Il devait attendre, il le savait. Parce que bientôt, très bientôt, il serait récompensé. Une heure. Une toute petite heure. Cela méritait bien un sacrifice.
A suivre...