Titre : Entre les lignes
Auteur : ylg
Base : Les roses de Versailles (Lady Oscar)
Genre : introspection, yuri sous-entendu
Couple : y'en a pas vraiment, en tritouillant bien vous pouvez y voir du Jeanne/Marie-Antoinette
Disclaimer : forcément, Jeanne de Valois ne m'appartient pas ! le personnage historique appartient à elle-même et le personnage fictif qui me sert de base est déjà l'interprétation d'IKEDA Riyoko
Rating : PG-13

petite note d'explication sur cette histoire : les deux "chapitres" peuvent être pris soit indépedemment l'un de l'autre soit comme une suite. Il s'agit en fait de deux points de vue légèrement différents sur la même idée de départ. Pour des raisons de 'chronologie', j'ai fait basculer cette version-ci en deuxième position.


Au coeur de la nuit, Jeanne écrivait. Dans le crissement de sa plume et la lueur d'une unique bougie, elle s'acharnait à inventer les souvenirs de l'époque où la reine était amoureuse d'elle. Elle muselait soigneusement les réminiscences de chaque ratage de sa vie.

Tout ce qu'elle voulait, c'était reprendre la place qui était sienne de par sa naissance, la place de la fille du dernier Valois, une place de reine, ou au moins de grande dame, sa place dans la cour royale.

Au lieu de cela, elle avait grandi dans les bas quartiers, bâtarde de servante couverte de crasse et crevant de faim pendant que les nobles menaient grand train sans elle. Elle était prête à tout pour quitter cet univers et rejoindre celui qui était vraiment sien, tout. Mentir, voler, tuer. Epouser un homme qu'elle n'aimerait jamais, mais suffisamment fou d'elle pour être complice et prendre les blâmes dans sa descente aux enfers - son ascension dans la société, pour approcher la lumière.

Tout ce qu'elle voulait, c'était un peu de bonheur, vivre dans la joie, insouciante, dans un palais peuplé de belles dames vêtues de robes à froufrous, au visage toujours radieux, illuminé, vivre chaque soir un bal différent, entourée de princesses en toilettes d'apparat, toutes plus belles les unes que les autres, vivre dans un jardin fleuri où ses compagnes auraient le rose aux joues de rire et de s'amuser dans le soleil, dans le vent qui caresserait leurs corps souples sous leurs tenues légères, vivre et partager le plaisir des bains où leurs caméristes leur offriraient les essences les plus raffinées pour parfumer l'eau tiède où elles se délasseraient voluptueusement ...
tout ce dont on parlait à mi-voix, dans les contes de fées que lui racontait sa mère, enfant.

Tout ce qu'elle voulait, c'était un peu d'amour.

Elle créait soigneusement tous les détails de cette période bénie où la première dame de France mit toute sa passion pour la séduire et l'aimer.

Une main crispée sur sa plume, l'autre enfouie dans ses jupons, Jeanne pleurait.