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Littérature

Epilogue de l'épilogue

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Dans un univers alternatif…

"Mais Weasley, tout simplement, se pointa un beau jour, avec un grand sourire un peu nerveux, et, deux secondes après avoir levé les yeux sur lui, Severus sentit son pauvre cœur se fissurer une fois de plus. Il était complètement foutu.

- Vous avez bonne mine, prononça Weasley d'un ton hésitant.

Severus se demanda distraitement comme il avait bien pu, un jour, être aveugle au fait que Weasley et Sealloy n'étaient qu'une seule et même personne. (La couleur des cheveux, sans doute.) En deux ans, son ancien élève avait encore grandi, s'était épaissi, et surtout avait perdu toute trace de sa maladresse. Severus n'avait soudain qu'une envie, l'embrasser comme il l'avait embrassé autrefois, et le toucher partout.

Il se reprit.

- Vous avez également l'air en forme, Weasley, répondit-il d'un ton neutre.

Le jeune homme lui offrit un autre de ses sourires, puis déposa un sac rempli à craquer sur la table.

- Je vous ai rapporté quelques souvenirs.

Haussant les sourcils, Severus s'approcha et passa rapidement en revue les différents trésors déposés à ses pieds : minéraux scintillants, parties d'animaux mythiques, plantes inaccessibles. Il fut impressionné.

- Vous vous rendez compte de ce que tout cela représente ? demanda-t-il, oubliant un instant son cœur palpitant.

- Pas du tout, répondit joyeusement le jeune homme. J'ai toujours été nul en Potions.

Cette fois, Severus ne put s'empêcher de répondre à son sourire. C'était vrai. Il en était venu à apprécier l'un de ses élèves, qui plus était l'un des plus inaptes de sa carrière. Les miracles arrivaient.

Il reprit son sérieux et releva les yeux vers l'élève en question, étrangement silencieux, afin de le remercier…

Weasley le regardait fixement, les yeux écarquillés, sa poitrine se soulevant et s'abaissant rapidement.

- Weasley ? marmonna-t-il, pris de court.

- Oh, Merlin ! (Le jeune homme secoua la tête, rouge écarlate.) Je suis vraiment désolé, je pensais avoir oublié mon béguin, mais quand vous souriez vous ressemblez vraiment à Sebastian…

Ah, songea Severus avec amertume.

- Ne vous excusez pas, répondit-il d'un ton qu'il essaya de rendre poli. Après tout, c'était moi, même avec vingt ans de moins.

- Non, ce que je veux dire… balbutia Weasley. (Il se tut, se donna une tape sur la tête, inspira profondément, et reprit.) Ce que je veux dire, c'est que j'ai bien compris que c'était vous. Mais quand je vous ai vu sourire, j'ai réalisé que j'avais encore le béguin, pour vous.

Et il devint encore plus rouge.

Severus resta, pour l'une des rares fois de sa vie, incapable de prononcer un mot, la bouche entrouverte.

- Ah, ne vous inquiétez pas, dit Weasley avec un geste embarrassé. (Son visage à cet instant était un curieux amalgame entre celui du Weasley de ses souvenirs, et celui de Sealloy quand il venait de débiter une bêtise.) Je suis toujours d'accord avec ce qu'on avait convenu il y a deux ans. Oubliez ça, ajouta-t-il avec un petit air abattu.

Severus n'avait plus envie de l'embrasser. Il voulait le jeter sur la table la plus proche, se l'approprier, puis l'enfermer dans un cachot à tout jamais.

- Weasley, dit-il d'une voix un peu plus basse que d'habitude.

Le sang lui battait aux tempes, réalisa-t-il. Ce n'était pas le moment de s'évanouir.

- Mmh ?

Le jeune homme leva sur lui un regard bleu et complètement innocent, bien que légèrement inquiet. Severus déglutit.

- Je ne pense pas pouvoir mettre de côté ce que vous venez de dire, prononça-t-il lentement.

- Quoi ? Oh, non, ne vous en faites vraiment pas ! Je n'aborderai plus le sujet. C'était juste la surprise…

- Weasley.

- … Je sais que je ne vous attire pas, et j'ai juste vingt ans, mais, réellement, j'aimerais beaucoup continuer à parler avec vous de temps en temps…

- Weasley.

- … s'il-vous-plaît, conclut le jeune homme en regardant par terre.

- Weasley, vous allez m'écouter ?

- Ouimonsieur, murmura-t-il.

Ce fut au tour de Severus d'inspirer profondément.

- Il se trouve, annonça-il posément, que j'ai moi aussi encore le béguin pour vous. Je viens de m'en rendre compte il y a trois minutes.

Le jeune homme releva vivement la tête.

- Oh, dit-il.

- Oui, "oh".

Ils restèrent un instant silencieux.

- Oh Merlin, répéta Weasley d'un ton étranglé, écarlate.

Le cœur de Severus ne battait plus, il bourdonnait.

- Tu sais, il ne va surement pas prendre l'initiative. Bouge-toi ! siffla sourdement le miroir dans son dos.

Severus fit les quelques pas qui le séparait de son ancien élève, leva la main, et la posa sur sa joue.

Weasley bondit en l'air et lui jeta un regard affolé. Severus soupira.

- C'est vrai que je ne suis pas, ou plutôt je ne suis plus, Sebastian, dit-il.

- Ce n'est pas ça, balbutia le jeune homme. C'est juste que je suis tellement content que je ne sais pas quoi faire.

Le Gryffondors restaient stupides jusqu'au bout, songea Severus en se penchant doucement pour l'embrasser.

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Snape était en train de l'embrasser.

"Oh mon dieu uuuuuuuurrrk !" songea un reste du Ronald Weasley qui l'avait détesté, exécré et maudit pendant sept longues années.

Il fut rapidement étouffé par le reste de sa petite personne, autant mentale que physique.

- Oh, répéta-t-il une troisième fois avant de nouer ses bras autour du coup de son ravisseur.

C'était comme embrasser Sebastian, non, c'était embrasser Sebastian. Il entrouvrit légèrement ses lèvres pour goûter et mordiller celles de… de… Snape/Sebastian. Snape, s'admonesta-t-il. Snape.

Non, ça ne marchait pas.

Il rompit le baiser.

- Je peux vous appeler Severus ? demanda-t-il avec sérieux et manque de souffle.

Snape cligna des yeux, mais hocha légèrement la tête.

- Bien, dit Ron avant de l'embrasser résolument.

Cette fois, il n'hésita plus. Plongeant ses doigts dans les cheveux de… Severus, il inclina la tête et invita sa langue dans sa bouche.

Severus répondit en le repoussant lentement vers le mur, une main sur sa nuque, l'autre autour de sa taille. Ron poussa un son en sentant la pierre froide dans son dos, mais se laissa faire, trop occupé à essayer de sentir le plus possible de Severus contre son propre corps. Merlin, il était grand.

Le baiser se fit plus insistant, plus exigeant qu'il ne l'avait jamais été deux années auparavant. Ron sentit la cuisse de Severus s'insérer entre les siennes, se presser… juste là… où il fallait…

Severus s'écarta brusquement et inspira profondément.

- Nous devrions peut-être en rester là, dit-il d'une voix rauque qui fit remonter un frisson dans la colonne vertébrale de Ron.

- Gnh ?

- Weasley… tout va peut-être un peu vite, dit Severus d'un ton raisonnable.

- C'est vrai, concéda Ron en se demandant si Severus aimait qu'on lui mordille l'oreille.

- Vous venez juste de rentrer et nous devrions peut-être, tout simplement, prévoir de nous revoir d'ici quelques jours.

- Hu-hu, dit distraitement Ron en fixant son lobe gauche.

- Dans ce cas, je propose…

Oh, il ne saurait pas s'il n'essayait pas, décida Ron en le saisissant entre ses lèvres.

L'homme s'interrompit net et se raidit entre ses bras. Ron le mordit légèrement, le lécha, puis le remordit en se laissant aller à nouveau contre le mur.

Severus suivit sans protester. Bingo.

- J'ai juste vingt ans, mais ça ne veut pas dire que je suis totalement inexpérimenté, chuchota Ron à son oreille.

- Mmmf, répondit Severus en lui embrassant le cou.

Ron se lécha les lèvres.

- Et j'ai envie de vous, ajouta-t-il.

Severus se redressa et reprit sa bouche brusquement. Re-bingo, songea Ron.

Il gémit légèrement quand l'homme commença, sans façon, à déboutonner sa chemise. Il gémit encore plus quand il déboutonna son pantalon, sa main s'attardant, insistante, sur son entrejambe. Il ne parvint plus à émettre un son quand, finalement, Severus le saisit doucement dans sa main et entreprit de le caresser. C'était bien meilleur qu'il l'avait jamais espéré.

- Mmh, murmura-t-il dans son cou.

Il sentait la fumée et le savon.

Ses hanches se pressèrent contre celles de Severus, qui accéléra légèrement, le souffle court. Ron poussa un cri étouffé quand il jouit finalement. Il resta ensuite immobile, un peu étourdi, dans les bras de son ancien maître de potions qu'il ne détestait certainement plus autant que cinq années auparavant.

Il reprit finalement ses esprits et regarda Severus, dont les yeux noirs ne quittaient pas son visage. Ron eut un grand sourire de pirate.

- A ton tour, dit-il.

The End."

Jeremy reposa le livre, ses lèvres plissées en une moue dubitative.

- Oh, tu l'as terminé, remarqua Ben en levant les yeux de son dernier article.

- Ouiiii… tu ne trouves pas que l'auteur, depuis quelques temps, insère beaucoup moins de scènes de sexe dans ses récits ?

- Peut-être qu'il évolue, tout simplement, répliqua philosophiquement le journaliste.

- Mais j'aimais bien ses scènes de sexe, chouina Jeremy.

- Oui, mais avoue qu'elles ne sont pas vraiment nécessaires à l'histoire…

- Mais quand même.

Benedict se leva de sa chaise, s'avança vers son amant, se pencha et l'embrassa très, très passionnément.

- Rien ne t'empêche d'avoir les tiennes, de scènes de sexe, ajouta-t-il d'une voix très, très langoureuse.

- Xrrlg, répondit Jeremy.

Benedict entreprit de le lui démontrer.

FIN