Titre: Littérature
Auteur: Lychee
Genre: NC-17, humour, NC-17, slash, NC-17, Snape/Ron, NC-17.
Note: habituellement c'est Harry le Neuneu que je transforme en DarkHarry. De la même manière, je suis certaine qu'on peut laisser de côté la pruderie de Ron pour uniquement exploiter son caractère "nature". Je l'imagine très bien écrire en toute tranquillité d'esprit des récits pornos, simplement pour se faire de l'argent de poche, parce que c'est un truc qui marche bien. Quant à Snape… j'aime le faire passer pour un pervers.
Ron en train de s'interroger avec une froideur clinique sur le choix des mots et la position de ses personnages, c'est moi.
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Littérature
Introduction
L'année s'annonçait bien.
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Les deux Aurors, plantés au milieu de la pièce, encore couverts de sang, se regardèrent alors. La même lueur traversa leurs yeux, et ils se retrouvèrent brusquement dans les bras l'un de l'autre, s'embrassant comme des damnés.
C'était si bon, si bon, songea le plus jeune. Si bon de se sentir vivant, et de le sentir vivant, lui, de sentir son corps chaud contre le sien, ses bras autour de lui, sa main sur sa nuque, sa bouche sur la sienne. Il gémit, se serra encore plus fort contre le corps musclé qui l'emprisonnait, et ils se laissèrent glisser à terre sur le tapis confortable. La main de son aîné se glissait déjà sous sa robe, dans son pantalon, et il poussa un léger cri quand elle se saisit de lui. Un petit rire amusé résonna à ses oreilles, mais il n'était pas en état de répondre, il n'était pas en état de faire face à ces yeux clairs qui le scrutaient avec attention et tendresse. Il ne pouvait que soupirer sous la large main qui le caressait lentement.
- Est-ce que c'est bon? fit la voix rauque qu'il aimait tant, qui l'excitait tellement.
- … ah…
Il sentit un mouvement contre lui, puis un souffle chaud sur son bas-ventre, et ferma les yeux à l'idée de ce qui allait suivre. Il n'y eut pas de baisers légers, pas de coups de langue, juste la bouche brûlante qui l'enveloppa, et il se mordit les lèvres de plaisir. Les doigts de son amant effleuraient ses testicules, tandis que la succion mouillée s'accentuait, le menant à des sommets de plaisir
Ronald Weasley s'immobilisa, le crayon levé, en fronçant les sourcils. Puis saisit sa gomme, effaça "plaisir" et le remplaça par "jouissance".
Voilà qui était mieux. Il détestait les répétitions.
Dire que toute l'affaire avait commencé à la suite d'un pari stupide avec Olivier Dubois, l'été précédent. Le jeune joueur de Quidditch était venu un jour rendre visite aux jumeaux, et le soir même les garçons Weasley et leur invité s'étaient bien bourré la tronche. Or qui dit alcool dit pari stupide. Et Ron, le lendemain matin, en retrouvant les quelques lignes que lui avaient inspirées les limbes bienfaisantes de l'ivresse, avait poussé la plaisanterie jusqu'au bout et envoyé son travail au jeune homme. Deux semaines plus tard, une des connaissances d'Olivier, éditeur, lui écrivait, et aujourd'hui il mettait la main à terminer sa quatrième "œuvre". Ron n'aurait jamais pensé que ce serait si facile.
Il s'étira sur son lit, jeta un coup d'œil à la porte verrouillée de sa chambre – il ne manquerait plus qu'un de ses frères fasse irruption et lui demande ce qu'il était en train de faire, ou, pire, sa mère –puis retourna à son parchemin et relut ce qu'il venait d'écrire.
Hum… bien. Sauf cette "succion mouillée" qui ne lui plaisait pas. Il était loin d'écrire un roman littéraire, mais son éditeur lui avait dit que son style sans vulgarité attirait pas mal de lecteurs. Or les jolis chèques qu'il recevait régulièrement incitaient Ron à faire plaisir à son éditeur. Il eut un sourire à l'idée du Nimbus 2006 qui l'attendait. Fuh fuh fuh… Fred et George seraient tout verts.
Non mais.
Il retourna à ses deux Aurors, se demandant distraitement si une levrette serait préférable à un missionnaire à ce niveau de l'histoire.
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… et on l'a retrouvé, inconscient, devant la porte de chez lui, docteur.
- Très bien, je vais voir ça, répondit-il avec un sourire, mais maudissant intérieurement la vie intenable qu'il menait à Ste Mangouste.
Un patient de plus. Comme s'il avait vraiment besoin de ça. Encore un gamin sorti se bourrer la gueule au Firewhiskey avec ses copains pour fêter la fin de ses études à Poudlard.
Puis il poussa la porte, le vit, et oublia tout ce qu'il venait de penser.
On l'avait installé dans un fauteuil et, visiblement épuisé, le jeune homme s'était endormi, sa tête roulant sur le coté. Sur son teint pâle ressortaient de légères croûtes de sang séché, et de larges cernes sombres soulignaient ses yeux aux grands cils délicats. Ses cheveux châtains étaient sales et en bataille.
Mais le regard de l'homme était fixé sur le corps fin, flottant dans des habits trop grands, recroquevillé dans le fauteuil. Il avait brusquement envie de le saisir, de le déshabiller, et de presser son visage contre lui, de sentir son odeur. Il s'aperçut qu'il tendait déjà la main vers le premier bouton de la chemise, qui cachait le bas d'une gorge palpitante, et se reprit. Qu'est-ce qui lui arrivait?
Severus Snape referma "Maladie Amoureuse, par Andrew Sealloy" avec un petit claquement sec, un léger sourire satisfait sur les lèvres.
Il avait découvert l'auteur – en même temps qu'un bon nombre de sorciers qui partageaient ses goûts – six mois auparavant, et c'était le troisième livre qu'il publiait déjà. Severus aimait les auteurs prolifiques. Surtout quand ils écrivaient d'aussi bons romans de sexe gay.
Parfois un peu trop romantiques, certes, mais un semblant de scénario ne nuisait pas aux scènes plus chaudes, après tout.
Il cacha la preuve de son petit pécha mignon sous trois énormes volumes de Potions, et s'en alla dignement à la caisse.
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- Oooh ouiii!
Agrippant les draps comme si sa vie en dépendait, le jeune Auror sentit son aîné le pénétrer brutalement. La légère douleur ne l'en excita que davantage, et ses hanches allèrent fébrilement à la rencontre de celles de son amants. Il en avait tellement envie, tellement besoin. Il l'avait voulu la première fois qu'ils s'étaient rencontrés, il avait voulu cet homme en lui, et ce désir l'avait brûlé et tourmenté des mois, lui rougissant les joues de honte à chaque fois qu'il le croisait.
Et maintenant ce corps lourd et puissant l'écrasait, le dominait, forçait le sien, et il gémissait comme la dernière des chiennes en chaleur, mais il s'en moquait: il avait en ce moment tout ce qu'il pourrait jamais désirer, et le reste importait peu.
- Ecarte encore les jambes…
La voix était terriblement rauque, le faisant frissonner, et il obéit. Il le sentit s'enfoncer encore davantage en lui et heurter sa prostate, lui arrachant un faible cri. Il n'en pouvait plus. Les coups de reins s'intensifièrent en lui, et ils jouirent bientôt, les dents de son amant plantées dans son épaule, lui-même mordant dans l'oreiller pour étouffer ses hurlements de plaisir.
Puis le calme succéda à la frénésie, et ils restèrent là, allongés côte à côte, reprenant leur souffle. Ils se regardèrent un long moment, puis se sourirent. Les mots ne servaient à rien.
Ils échangèrent de positions et reprirent leurs occupations.
Fin.
Ron appliqua mentalement le point final de son histoire, satisfait.
- MonDieuRonoùest-cequetuaseucebalaiiiiiiiiiiii?!!
- Hu?
Le jeune homme cligna des yeux, puis regarda le Nimbus 2006 qu'il venait de sortir de son vestiaire. Puis se rappela et fit un grrrrrrand sourire à ses coéquipiers qui se pressaient autour de lui.
- J'ai pas mal travaillé cet été.
Les exclamations extasiées qui lui répondirent sonnèrent comme un chœur d'anges à ses oreilles.
- Regardez cette ligne!
- Ron tu n'as plus aucune excuse pour laisser passer le Souaffle!
- Je pourrai l'essayer, dis?!
- Et moi, et moi?!
Même Harry, son cher Eclair de Feu à la main, fixait la merveille avec un regard respectueux. Pendant que les Gryffondors caressaient le Nimbus de leurs petits doigts tremblants, le brun lui sourit.
- D'accord, dis-le-moi. Comment tu t'es débrouillé?
- Hé hé… (Ron prit un air vertueux.) Un préfet se doit de donner l'exemple, fit-il en imitant la voix de Hermione. (Ils éclatèrent de rire tous les deux.) Cette année, la Coupe est à nous! beugla-t-il ensuite, et toute l'équipe reprit son cri, même leur nouveau capitaine, qui avait défait Voldemort l'an passé et semblait à présent serein.
- N'empêche, fit son ami d'un ton suspicieux tandis qu'ils s'envolaient, je me demande quel genre de boulot tu as pu trouver.
La remarque fit naître dans son esprit une idée de pseudo scénario pour sa prochaine histoire.
Ron sifflota. L'année s'annonçait bien.
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- Où est passé le docteur? demanda-t-il d'une voix timide.
L'infirmière lui fit un bon sourire.
- Il a beaucoup de travail ce matin, mais je suis certaine qu'il passera vous voir avant sa pause.
Il la remercia, la regarda quitter la chambre, puis se renfonça sous ses draps.
Dès qu'il ferma les yeux, il revit son visage. Le visage de l'homme qu'il avait aperçu pour la première fois il y avait quelques jours à peine. L'homme qui lui parlait d'un ton rassurant tous les matins, qui le touchait avec précaution, l'homme dont il guettait la venue avec une angoisse et une impatience maladive.
Malade. Il était malade de l'homme qui le soignait. Il savait qu'il n'y avait aucun moyen de s'en empêcher. Et à chaque fois qu'il posait ses mains sur lui, c'était la meilleure et la pire sensation qu'il ait jamais ressenti.
Honteux de lui-même, il glissa sa main sous les draps, puis sous l'élastique de son pyjama, et commença à se caresser lentement. Il n'était pas difficile d'imaginer que c'était une autre main que la sienne qui se posait sur lui, et son sexe déjà à moitié dressé se durcit encore. Il en caressa doucement le gland en se mordant les lèvres, puis l'abandonna un instant pour effleurer ses testicules, les faire rouler sous ses doigts. La pensée soudaine que l'objet de ses pensées pourrait faire brusquement irruption dans la chambre le terrifia et l'excita encore plus. Il accéléra son rythme, et le frottement délicieux l'emmenait près de l'extase quand soudain –
La cloche retentit.
"Merdeeeeeuh" fut la première pensée de Severus.
Avec un soupir irrité, il posa son livre en prenant bien soin d'en noter la page, et s'extirpa de son fauteuil. Il rassembla ses affaires nécessaires au cours suivant, puis se rajusta tant bien que mal devant son miroir.
- On dirait que tu viens de t'envoyer en l'air, gloussa stupidement son reflet. Tu as les joues toutes rouges.
Severus lui lança un regard noir, puis eut un sourire mauvais.
- Encore une réflexion de ce style, et je ne te lirai plus jamais de passages à voix haute.
Il quitta ses appartements sous les promesses de servitude éternelle que lançait le miroir d'une voix vibrante de sincérité.
Son humeur s'assombrit encore davantage lorsqu'il arriva dans le couloir où se trouvait le cachot où il enseignait depuis près de vingt ans. Là, devant la lourde porte de chêne, deux groupes d'élèves se regardaient en chiens de faïence.
Les Serpentards et les Gryffondors de septième année.
Les fléaux de sa vie.
Ils s'installèrent dans le grand silence qui précède habituellement les plus sanglante batailles. Severus les surveillait de son œil de lynx, mais il savait que quelque chose finirait pas arriver. Une bagarre entre Potter et Malefoy. Une explosion du chaudron de Londubat. Un discours indigné, voire des insultes, de la part de Weasley. Ah, que son fauteuil et ses petits livres tranquilles étaient loin, songea-t-il avec auto apitoiement. Sa conscience le traita de vieux pervers et il continua son cours.
Quand le clocha sonna à nouveau, Potter avait été calme tout le long du cours. Malefoy avait aidé Goyle à faire sa potion. Londubat ne s'était pas trompé une seule fois. Et Weasley avait semblé réfléchir à plusieurs reprises. En fait, la seule à continuer à lui taper sur les nerfs avait été Miss Je-Sais-Tout Granger.
Severus en resta pensif toute la soirée. La nouveauté était tellement grande qu'elle l'avait plongé dans un état de stupeur inhabituel, oh, invisible pour tout autre que lui (sauf peut-être Dumbledore, mais Severus avait depuis longtemps cessé de s'interroger sur les capacités plus que magiques du vieux fou), mais qui le laissait perplexe.
Il conclut que la mort de son ancien Maître avait eu encore plus de bon que ce qu'on pouvait penser, et retourna à son cher livre.
L'année s'annonçait bien.
oOo
A suivre.