Entre quatre murs
Auteur : AnteDaemonia
Disclaiming : Oui, oui, je sais ! Rien ne m'appartient, blablabla…, et tout cet univers appartient à J.K.Rowling.
Genre : Fic Slash / Yaoi
Couple : HP / DM
Rating : R, et plus si possible…
Résumé : Et si Harry Potter devenait directeur de la prison d'Azkaban, pour protéger Severus Snape, emprisonné par le Ministère ? Et si, parmi les prisonniers, il retrouvait Draco Malfoy, incarcéré depuis 3 ans, victime de son père, de sa réputation, et de bien pire encore ?
oOoOoOoOoOoOoOoOoOoO (je comprends pas, ça veut pas me mettre de ligne !!!!!!)
Avertissement : Je suis tellement désolée !!! Je suis en retard pour vous poster mon autre fic. Alors pour me faire pardonner, voici le premier chapitre de celle-ci. Et je tiens à préciser tout de suite qu'elle comprendra des passages difficiles, un vocabulaire assez cru, et des scènes violentes. Mais les scènes les plus difficiles à supporter seront, dans la mesure du possible, vues du point de vue de la victime. Je n'ai pas l'intention de faire l'apologie de ce genre de comportement. Tout au contraire !
Chapitre 01 : Un coupable, une condamnation
L'enfer doit ressembler à ça, pensa Draco Malfoy lorsque les hautes murailles de pierre vermoulue apparurent dans son champ de vision. Il venait d'apparaître par Portoloin, en compagnie d'une vingtaine d'autres prisonniers, sur le petit îlot rocheux qui abritait la célèbre prison sorcière d'Azkaban.
Azkaban… Trois syllabes qui terrifient n'importe quel sorcier, même maintenant que les Détraqueurs n'y sont plus.
Draco retint avec peine le soupir qui montait dans sa gorge.
Maintenant plus que jamais, je ne dois pas montrer mes faiblesses. Question de vie ou de mort…
Les Aurors qui les encadraient vérifièrent une dernière fois les longues chaînes de métal qui enserrait chaque poignet des prisonniers. Puis le chef maton leur lança un ordre bref, et la colonne de prisonniers s'ébranla. Ils sortirent du renfoncement rocheux où les Portoloins usagés finiraient de pourrir, à même le sol, abandonnés, et marchèrent un instant sur la grève, un sable grisâtre crissant sous leurs pas.
Les rochers étaient noirs, le ciel était gris, et la mer déchaînée hurlait en une plainte constante. L'odeur des embruns ainsi que l'humidité imprégnèrent immédiatement les robes grises et informes que portaient les anciens Mangemorts.
Draco se surprit à penser qu'en d'autres circonstances, il aurait pu aimer le paysage désolé qui s'offrait à sa vue. A perte de vue, l'océan et le ciel. Et ce bout de terre sauvage, indomptable, que la mer tentait de briser, mais qui résistait malgré tout.
Je suis comme cette île. Je suis cette île… Azkaban. Inaccessible, froid et sauvage. Impossible à aimer… Mais fort malgré l'adversité. Et toujours debout quand l'orage s'est abattu et a tout renversé. Finalement, peut être que je suis enfin arrivé chez moi…
Un nouvel ordre des gardiens le tira de ses pensées lugubres. Et la file des enchaînés commença son ascension le long d'un chemin de roc, quittant la plage et le ressac des vagues noires. Leurs mains entravées les gênaient, et plusieurs Mangemorts glissèrent sur les rochers humides. L'un d'eux, Damien McNair, tomba même face contre sol, et se releva avec le nez en sang.
« Alors, on tient plus sur ses jambes, petit Mangemort ? » railla un gardien qui attendait au sommet de la petite falaise de grés, sa baguette tournoyant rapidement entre ses doigts courts et trapus.
Draco le dévisagea à la dérobée. Comme à son habitude, il prit mentalement note de l'allure générale de l'homme, des traits de son visage, et garda précieusement en mémoire sa première impression. D'instinct il savait qu'il se trompait rarement sur la nature profonde des gens. Sa première impression était souvent la bonne. Et là, il sentait chez l'homme au crâne dégarni une cruauté un peu vicieuse, et un vrai plaisir à accomplir son travail de gardien d'Azkaban.
Alors il enregistra soigneusement ces informations. Cela pourrait peut être lui sauver la peau un jour ou l'autre.
Il jeta un coup d'œil à la silhouette qui le précédait, un homme aux cheveux d'un blond identique au sien, mais dont la queue de cheval mi-longue battait le dos régulièrement, au rythme de ses pas. Son père, Lucius Malfoy, avait été arrêté en même temps que lui. Et condamné au même procès. Draco savait que son père était en train de faire exactement la même chose : prendre mentalement note de tous les détails qui l'entouraient, les archivant dans sa mémoire en prévision du jour où il pourrait en avoir besoin pour se sortir d'un mauvais pas.
Lorsqu'à la suite de son géniteur, Draco atteignit le sommet de la falaise, un petit sentier de gravillon serpenta devant lui. Et au bout du sentier, barrant l'horizon de ses murailles épaisses, la forteresse d'Azkaban dressait sa silhouette terrifiante.
« Home sweet home », ricana Lestrange à voix basse, faisant référence aux 15 ans qu'il avait passé dans cette prison. Sa femme Beatrix l'y attendait déjà. Son procès s'était terminé la semaine passée, et elle avait été condamnée à perpétuité. Tout comme son époux maintenant, tout comme Lucius. Tout comme McNair, Goyle, ou encore Billius (Billy) Snape, un cousin du professeur de potions de Poudlard.
Perpétuité parce qu'ils portent la Marque, parce qu'ils ont servi avec loyauté le Seigneur des Ténèbres. Perpétuité pour leurs crimes, tous plus atroces les uns que les autres, songea Draco.
Et moi ? Moi 4 ans… 4 ans parce que je m'appelle Malfoy, et que les juges ont estimé que j'étais forcément coupable de quelque chose. Et si je ne l'étais pas en acte, eh bien je l'étais en intention, et seule la défaite du Lord noir m'avait empêché de recevoir la Marque. Voilà ce qu'ils ont estimé. Voilà pourquoi je suis là…
La lourde porte de bois et d'acier grinça en s'ouvrant, et Draco avança. Son regard gris croisa une dernière fois le ciel orageux qui avait la même sombre nuance que ses iris. Et le jeune homme de 19 ans observa, la rage au cœur, le vol libre d'un goéland, tâche blanche dans un crépuscule obscure.
Puis les portes se refermèrent une ultime fois derrière les Mangemorts emprisonnés. Et Draco Demon Malfoy perdit sa liberté, si tant est qu'il ne l'ait jamais possédée.
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3 ans plus tard…
« Mais on pourrait trouver un autre moyen quand même ! »
« Tu crois qu'on n'a pas retourné le problème dans tous les sens ? Nous nous battons contre une Hydre ! Chaque fois que tu coupes une tête, il en repousse une bien pire que la précédente ! Ce Ministère est corrompu jusqu'à la moelle ! »
« C'est le résultat des années Voldemort », soupira Remus Lupin.
« Vordemort, il mange les pissenlits par la racine », grogna Harry. « Et ce foutu Ministère, je ne sais pas ce qui me retient de… »
« On ne peut rien faire. » La voix de Minerva McGonnagall était sèche. La nouvelle directrice de Poudlard se leva et alla jusqu'à la fenêtre, où elle se tint un instant. « Si Albus avait survécu à la Bataille Finale, il aurait pu témoigner du rôle que Severus a tenu pendant toutes ces années. »
« Notre parole devrait quand même valoir quelque chose », nota Ron Weasley, dont le visage sympathique était entaillé d'une ancienne cicatrice, qui courrait de sa joue à sa gorge en un profond sillon blanchâtre. « Nous sommes quand même peu susceptibles de complaisance envers des Mangemorts. Si nous disons que Snape est innocent, eh bien c'est qu'il l'est. Voilà tout ! »
« Le Ministère ne pense pas comme nous, Ronald » dit Minerva doucement. « Sinon ce pauvre Severus n'aurait pas été contraint de se cacher ces trois dernières années. »
« Mais nous ne pouvons pas le laisser aller à Azkaban ! », ragea Harry. « Les Mangemorts enfermés là bas savent bien, eux, de quel côté était Severus. Ils vont se venger de lui. Il ne restera pas longtemps vivant ! »
« Nous le savons tous, Harry » soupira Remus.
L'arrestation de Severus Snape, ancien Maître des Potions et professeur de Poudlard, avait fait la une des journaux deux semaines auparavant. Durant trois ans, l'homme avait réussi à échapper aux recherches menées par le Ministère pour attraper et condamner tous ceux qui avaient suivi le Seigneur des Ténèbres pendant son règne de terreur. Et puis il s'était fait prendre bêtement, dans la rafle organisée par des Aurors dans un village du Kent.
Harry, Ron, Hermione, Remus, tous les survivants de la Bataille finale qui avaient fait parti de l'Ordre du Phoenix, avaient eu beau répéter pendant toutes ces années que Severus était un espion de Dumbledore, et non un partisan du Lord noir, le Ministère, appuyé par l'opinion publique enragée et avide de vengeance, s'était contenté de se fier à la Marque hideuse sur son bras. La marque de son allégeance au Sorcier-Qui-A-Eté-Défait.
Alors à défaut de l'innocenter, les anciens membres de l'Ordre lui avaient fourni toute l'aide possible pour échapper aux Aurors et à Azkaban.
Son procès avait été mené à charge, comme ceux de tous les supposés Mangemorts, et il venait d'être condamné à une peine perpétuelle à Azkaban.
« Soyez heureux que les Détraqueurs ne soient plus en activité », lui avait balancé le juge méchamment, « sinon vous auriez reçu une belle preuve d'affection, un baiser… »
« Soyez heureux que je n'aie plus ma baguette », lui avait rétorqué Snape, toujours aussi imbuvable, « sinon vous auriez reçu une belle preuve d'affliction, un Doloris… »
« Brave Severus, son humour grinçant me manquait », soupira Harry, qui assistait au procès.
A Azkaban, Severus Snape n'avait aucune chance de survie, même à court terme. Privée des Détraqueurs, qui avaient trahi le Ministère pour rejoindre Voldemort avant la fin de la guerre, la prison des sorciers était maintenant tenue par un ordre de gardiens, les Matraqueurs, dont la réputation n'était guère meilleure. Mais l'espérance de vie des prisonniers s'était considérablement améliorée, si bien que la plupart des Mangemorts enfermés trois ans auparavant étaient toujours vivants. Malfoy, Lestrange, McNair : les lieutenants du Lord Noir avaient tous eu connaissance de la trahison de Snape. Et ils ne manqueraient pas de le lui faire payer.
« Après tous les risques qu'il a encouru pour l'Ordre du Phoenix, il me semble qu'il est de notre devoir de protéger Severus » nota Minerva McGonnagall.
Harry Potter soupira. Bien sûr qu'il voulait aider Snape. Après tout, il y a longtemps qu'il avait arrêté d'en vouloir à l'homme qui l'avait terrorisé pendant la plus grande partie de ses études à Poudlard. Severus s'était révélé un allié rusé, intelligent, et particulièrement habile à déjouer les plans ennemis. La résistance contre Vordemort devait beaucoup à son dévouement…
« Oui mais tout de même », grogna-t-il. « De là à accepter ce poste de… »
« Harry ! » Cette fois, c'est Hermione qui intervint. Et Harry soupira encore plus fort. Il était hors de question qu'il résiste à cette fille. Personne n'y arrivait de toutes façons. « Ca fait plus d'un an que le Ministère mène cette campagne dans la presse pour que tu acceptes de devenir le directeur d'Azkaban. Ils répètent sur tous les tons qu'il n'y a que toi pour mater les Mangemorts. Eh bien accepte maintenant ! Ils ne pourront pas faire machine arrière et te refuser le poste. »
« Et tu pourras protéger Severus » termina Remus Lupin avec un petit sourire d'encouragement.
« Vous voulez ma mort, c'est ça, hein ? » gémit Harry en se prenant la tête entre les mains. « Putain, moi qui ai toujours rêvé de m'exiler sur un bout de rocher au milieu de l'océan, en tête à tête avec 500 criminels endurcis qui espèrent tous danser sur ma tombe… »
« Allez, te plains pas, camarade », rigola Ron. « Pense que tu vas réaliser le rêve de dizaines de générations d'étudiants de Poudlard : tu vas pouvoir martyriser Snape ! Ca vaut bien un détour par la case Azkaban ! »
« Je ne comprendrai jamais comment vous, les jeunes, pouvez plaisanter là-dessus », soupira Minerva.
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Le soir même de cette réunion des anciens membres de l'Ordre, dans le bureau qu'avait si longtemps occupé Albus Dumbledore avant de tomber sous les sorts lancés par Voldemort, des décisions importantes avaient été prises.
Harry Potter mettait la dernière main à la lettre qu'il comptait envoyer au Ministre de la Magie, un incompétent notoire et un abruti fini, pour lui annoncer qu'il souhaitait prendre la direction de la prison d'Azkaban. Enfin, souhaiter, le mot n'était peut-être pas judicieux. Ce n'est pas comme si on pouvait lui dire non maintenant, après 11 mois de campagne agressive. Le Ministère n'avait cessé de répéter dans tous les journaux que le monde ne serait pas sûr tant qu'un sorcier aussi puissant que Harry ne s'assurerait pas en personne de l'étanchéité du pénitencier. A blâmer son égoïsme. A revendiquer le droit à la sécurité !
Quant à Hermione, elle pensait, à juste titre probablement, que le Ministère s'inquiétait surtout d'éloigner un sorcier qui pouvait leur faire de l'ombre…
Il relut une dernière fois la lettre qu'il venait de terminer. Le Ministre de la Magie, Gary Gordon, risquait de ne pas en apprécier toute la saveur.
Gordon,
Je ne voudrais pas vous faire l'affront que vos l'appreniez par les journaux demain matin, aussi je vous informe que je me suis finalement rendu à vos arguments, et que j'accepte, pour le bien de la communauté sorcière et pour sa sécurité, la proposition que vous me faites depuis près d'un an, à savoir la direction de la prison de haute sécurité d'Azkaban.
Je passerai vous voir demain aux premières heures pour prendre mes fonctions.
Il est inutile de préciser qu'un refus est inenvisageable, et qu'il équivaudrait à un suicide politique pour vous, n'est ce pas ?
Harry Potter
Depuis qu'il avait mis fin à la menace Voldemort lors de la Bataille Finale, trois ans auparavant, le survivant était devenu une légende vivante. Et il aurait été totalement inconcevable de le contrarier, ou de lui refuser quelque chose, tout comme il aurait été inimaginable de lui imposer quoi que ce soit.
Parfois Harry se souvenait de l'époque où il baissait la tête avec gêne devant Fudge – tiens, encore un qui n'avait pas survécu aux Années Noires – ou bien de sa maudite 5ème année, lorsqu'Ombrage avait tout fait pour le faire plier. Tout cela était loin. Aujourd'hui, Harry n'avait plus de compte à rendre à personne, exceptés ses amis bien sûr, et Remus Lupin, qu'il considérait comme son second parrain. Mais c'est d'avantage par l'affection qu'ils lui portaient que ceux là étaient encore capables de lui tenir tête. De la part de Ron ou d'Hermione, il n'en attendait pas moins. Après tout, même à l'époque de leur première rencontre, ils n'avaient jamais traité Harry différemment de n'importe quel garçon. La surprise était peut-être venue de gens comme Neville ou Ginny, qui désormais se sentaient suffisamment proches de lui pour le sermonner lorsqu'il déconnait…
Non pas que ça lui arrivait souvent… mais… Eh bien si, peut-être que cela lui arrivait trop souvent, de déconner. Pas plus tard que la semaine passée, il avait fallu tout le sang froid de Ginny, et ses capacités de médicomage, pour qu'un jeune Auror, particulièrement mignon d'ailleurs, ne finisse sa nuit à Sainte Mangouste.
Ouais, bon d'accord. Harry avait tendance à outrepasser les limites, et à faire des choses qui en auraient envoyé plus d'un devant la cour de justice du Ministère. Harry Potter l'intouchable était un véritable bâtard parfois…
« Merde. Peut-être que ça me fera du bien de m'éloigner un peu », marmonna Harry en cachetant son parchemin et en le donnant à sa fidèle Hedwige.
Lorsque l'animal eut disparu à l'horizon, Harry reporta son attention sur le bureau où McGonnagall travaillait avec acharnement.
« Vous croyez que j'en suis capable ? » lui demanda t-il soudainement, tirant l'ancienne responsable de la maison des Gryffondor des dossiers qu'elle compulsait.
« Qu'est ce qui vous inquiète, Harry ? Ce ne peut pas être de vous retrouver confronté avec des Mangemorts. Je sais que vous ne les craignez pas. »
Harry hocha la tête. C'est vrai. Il n'avait rien à craindre d'eux. Les années d'entraînement qu'il avait subi avec Dumbledore, Snape, Lupin et tous les autres, avaient fait de lui l'un des plus puissants sorciers de sa génération. Il avait montré des dispositions inégalées pour la Magie Naturelle, la magie sans baguette, et savait pouvoir se sortir de la plupart des situations sans une égratignure. Alors d'où venait ce sentiment de malaise ? Ce pressentiment qu'il ne serait vraiment pas à sa place face à ces… assassins ?
« Je vous sais aussi trop raisonnable pour perdre le contrôle… » continua Minerva. Mais cette fois ci, Harry décela une très légère hésitation dans sa voix. Les dérapages de Harry étaient pourtant gardés secrets, le plus secrets possible.
« Je vais rentrer », dit Harry. « Il me faut préparer mes bagages. Souhaitez moi bonne chance, Minerva ». Puis il transplana, laissant son ancienne directrice de maison un peu mal à l'aise.
« J'espère que nous avons raison », soupira t-elle. « Severus mérite d'être protégé, mais à quel prix ? Harry n'est peut-être pas prêt à faire face à ses instincts… »
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En arrivant à Square Grimmault, Harry était encore soucieux. Ce n'est pas l'idée de courir au secours de Severus Snape qui le dérangeait. En fait, il serait plutôt content de revoir le Maître des Potions. A l'époque de la guerre, pendant les Années Noires qui avaient durées entre sa sortie de Poudlard et sa victoire sur Voldemort deux ans plus tard, il avait passé beaucoup de temps avec Snape. L'occlumancie était devenue sa principale défense contre les visions d'horreur que lui envoyait son adversaire, et son dernier rempart contre la folie qui le guettait. Et entre deux séances d'entraînement, Severus s'était enfin aperçu qu'il s'entendait remarquablement bien avec le jeune Gryffondor.
Oui, vraiment, ces trois dernières années, où Snape, constamment en fuite, avait dû se cacher, avaient privé Harry d'un véritable ami… aussi bizarre que ce mot puisse sonner… Dès qu'il arriverait à Azkaban, il ferait installer Severus dans une cellule confortable, proche de son bureau. Et il lui fournirait un laboratoire, des potions, des livres… Tout pour que l'homme se sente… le mieux possible.
En attendant sa libération bien sûr. Car il allait faire appel de cette condamnation, et tous les anciens de l'Ordre du Phoenix le soutiendraient dans sa démarche pour prouver son innocence. Il fallait qu'il sorte.
Harry s'était assis sur un banc, dans le parc qui faisait face au 11, Square Grimmault. La nuit était un peu fraîche, mais le ciel dégagé laissait apparaître quelques étoiles. Il n'avait pas envie de rentrer dans la grande maison vide… la maison des Black. Désormais la maison des Potter, ou plus exactement du dernier des Potter.
Il ne fallait en effet pas compter sur lui pour engendrer une nouvelle génération. Non pas qu'il manquait de propositions. Il recevait en moyenne une centaine de lettres par semaine, de femmes hystériques ou désespérées prêtes à tout abandonner pour une histoire d'amour idyllique avec Celui-Qui-A-Vaincu. En trois ans, il y en avait même deux ou trois qui avaient prétendues être tombées enceinte du Survivant !!
Eh bien, cela au moins ne risquait pas d'être vrai. La seule fille qu'il ait jamais touchée, Cho Chang, n'avait connu que le goût de ses lèvres. Et en plus elle était morte dans une attaque contre Le Chemin de Traverse quelques semaines avant la fin de la guerre.
Non, vraiment. Rien ne pouvait égaler la sensation délicieuse d'un corps masculin sous le sien. Il n'y avait que ça pour le faire bander. Rien que l'idée…
Harry soupira. Voilà. Il était excité maintenant. Et s'il devait quitter Londres demain pour ce putain de rocher battu par les flots, eh bien il avait intérêt à profiter de sa dernière nuit de jeune homme viril et en bonne santé.
Harry se leva, repensant au jeune Auror de la semaine passé, rencontré dans un club sorcier assez discret. C'avait été une mauvaise idée. L'homme l'avait reconnu, et s'était pressé contre lui sans aucune retenue, ravi de découvrir que les goûts du Survivant le portaient vers les jeunes hommes. Mais dès que Harry s'était isolé avec lui, histoire d'approfondir la relation, le type avait eu le malheur d'ouvrir la bouche.
« Bordel », avait lâché l'homme en faisant glisser sa langue le long du lobe de l'oreille de Harry. « Mes potes en feront une tête quand je leur raconterai ça… »
Il n'avait pas eu le temps d'aller plus loin. Un poing rageur s'était abattu sur sa tempe, et il s'était effondré.
« Et on dit merci à Ginny pour ses soins, et pour le sortilège d'Oubliette sur ce pauvre type… » murmura Harry qui marchait d'un pas vif dans la nuit.
Ses pas l'avaient porté jusqu'au cœur de Londres, dans une ruelle moldue où il savait pouvoir s'amuser sans craindre que sa sexualité ne fasse la Une des journaux sorciers le lendemain.
Le club où il entra était plein comme un œuf, et des centaines de corps s'agitaient les uns contre les autres au son d'une musique assourdissante, tout ça au milieu de l'odeur mêlée de l'alcool, de la sueur, et de la cigarette. Bref, cet endroit surchauffé ressemblait à l'enfer… mais du point de vue de Harry, on y trouvait de très jolis démons.
Il ne lui fallut qu'un petit quart d'heure pour repérer ce qui ressemblait à un pur canon. Le garçon devait avoir son âge, ou un peu plus âgé, et ses déhanchements suggestifs avaient de quoi attirer l'attention. Des cheveux blonds, courts et coiffés en pétard, et un regard de biche : il lui fallait au moins ça pour supporter la perspective d'Azkaban et de la brochette d'assassins qu'il allait y retrouver.
Il se colla au garçon assez rapidement, se demandant confusément où était passé le Harry que tous ses amis avaient connu, celui qui rougissait quand une fille lui parlait, qui bégayait à l'idée de déclarer sa flamme. Bof, pensa t-il, peut-être est-il encore là, quelque part, caché dans un recoin de ma personnalité. Mais il n'avait rien à faire dans ce lieu de débauche où le Harry d'après guerre venait se défouler dans le sexe et les aventures passagères. Après tout, il n'était pas question de trouver l'âme sœur, mais juste de tirer un coup… Et putain, ce mec avait un corps superbe !
Le garçon se retourna et passa ses bras autour du cou de Harry, qui était légèrement plus grand. Ses lèvres – très jolies lèvres, songea Harry – vinrent caresser l'oreille du sorcier, tandis qu'une voix douce glissait « appelle moi Bibiche ».
Là, c'était vraiment le comble du ridicule. Harry dû se retenir de ne pas lui retourner une baffe, à ce petit crétin. Beau cul, mais QI proche du néant apparemment. Enfin bon, pour ce qu'il en avait à faire, de son QI…
« Moi, c'est Harry », lui souffla t-il en retour en passant ses bras autour de la taille fine. Le garçon acquiesça, et ses yeux bruns soulignés de longs cils pâles le détaillèrent méthodiquement. Son examen terminé, Bibiche sembla satisfait, puisqu'il se laissa emmener sans plus de cérémonie. Le contact dur du membre excité de Harry contre sa hanche joua sans doute un peu dans sa décision.
Harry termina la soirée comme il l'avait imaginé : enfoncé dans ce petit corps chaud et agile, qui se tordait sous lui en gémissant. Ses profonds coups de hanche menaçaient de les emmener tous deux au septième ciel… Putain ce mec savait y faire, creusant ses reins pour se cambrer plus encore, la respiration haletante et des bruits délicieux montant de sa gorge. Harry le mordit à plusieurs reprises, laissant dans la nuque arquée la marque de ses dents, tandis qu'il se délivrait enfin de la tension en écrasant l'homme sous lui. Il jouit en poussant un râle profond, sentant l'autre éjaculer au même instant.
C'avait été bon. Ouais. Vraiment bien. Bibiche n'avait pas que des défauts. Son cul rattrapait amplement son QI.
« On… on va se revoir ? » demanda le jeune homme lorsqu'il sentit Harry se relever pour s'habiller.
« Désolé », dit Harry, qui n'était pas désolé pour deux noises. « Je pars ce matin pour un boulot à l'étranger ».
« Oh ».
Lorsqu'il partit, le type était encore par terre, les fesses à l'air. Aucune classe, vraiment, pensa Harry. Lorsqu'il passa le coin de la rue, il transplana directement à Square Grimmault, puis rentra dans la grande maison des Black, et monta se doucher. S'il se dépêchait, il pourrait dormir deux ou trois heures avant de transplaner au Ministère avec ses valises.
oOoOoOoOoOoOoOoOoOoO (j'espère pouvoir remettre des lignes bientôt...)
Voilà. Je vous avais prévenu, cette fic sera un peu… violente ? Dans les premiers chapitres, Harry va être un emmerdeur fini. Et Draco va vivre des trucs pas très cool. Ames sensibles s'abstenir…
Et maintenant, je vais essayer d'updater mes fics à tour de rôle. Donc, la prochaine fois, ce sera un chapitre de « Noel au Manoir ». Ciao !!!!