La flemme de faire la grande présentation, t'façon vu que j'ai mis un an à me mettre à ce chapitre j'ai rien à dire et je m'écrase
Tous les personnages sont © Kazuya Minnekura ma reine, Shin et la BW sont à moi, ainsi que toutes les idées tordues du scénar.
Chapitre sept: où tout va mieux même si à la base c'était pas encore ça
« Je vous présente la succursale principale de la célèbre société universitaire BW, reconnue dans le monde entier pour ses recherches de vaccins de très haute qualité. »
« Hey, mais j'ai été gardien ici moi » tilta soudain Gojyo.
« Gojyo ? Gardien ? T'as tenu combien de minutes avant de te faire virer ? » Rigola franchement Dokugakuji.
« Ta gueule… »
« Il a fait un mois et s'est fait lourder parce qu'il piquait dans la caisse. » Soupira Sanzo.
« Hey, vu tout le fric qui passe là-dedans je pouvais bien arrondir un peu mes fins de mois, nan ? »
« Garde tes excuses bidon pour les autres ! »
« On se calme » Tempéra Hakkaï. « Voilà Yaone et Kogaiji, peut-être ont-ils du nouveau… »
« Et on en a ! »
« Alors ? »
Les deux nouveaux arrivants s'installèrent à la table du café où les quatre autres attendaient.
« Après un peu de gringe et beaucoup de menaces… »
« Non ? Ko ? T'as fait du gringe, toi ? »
« Vous auriez vu la tête de la flic » sourit Yaone en étonnant tout le monde.
« Et toi t'as laissé maman se pervertir ? Nooon ! »
« Et donc ? » coupa Sanzo, cachant remarquablement bien son énervement croissant.
« Et bien l'objet volé est une espèce d'ustensile de chimie assez coûteux et trouvable un peu partout, je ne comprends pourquoi il est allé le voler à l'école où il était encore plus surveillé que dans un magasin normal… »
« Et qu'est-ce qu'il irait foutre avec un ustensile de chimie ? » intervint Gojyo.
S'ensuivit une intense réflexion d'une bonne minute durant laquelle Doku eut le temps de pister trois mouches et Gojyo celui de repérer une jolie fille sous le regard désespéré des autres.
« Il devait ignorer ce que c'était pour ne pas le chercher ailleurs » recentra Hakkaï.
« Donc ça n'était pas pour lui, on avait du lui demander de le faire. » compléta Kogaiji.
« On l'a plutôt obligé sous la menace de quelque chose pour qu'il n'en parle à personne. » reprit Sanzo.
« Euuuh on vire au complot là ! »
« Ils font pas de la chimie chez BW ? »
« Bordel mais dans quel merdier cet imbécile s'est encore fourré ! »
« Ko, tu vas renverser la table. »
« Ca vous dirait pas une petite visite dans ce joyeux gratte-ciel ? »
« De nuit alors. Y a toujours moins de gardiens de nuit. »
« C'est con… »
« Ben ouais j'ai jamais compris. »
« On lève le camp et on revient ce soir » Décréta Sanzo.
« Tout est prêt ? »
« Dame Gyokumen… Mais bien sûr. Les cages ont été placées. Nos chers dictateurs n'ont plus qu'à venir, voir et repartir avec un virus mortel en plus et des millions en moins. »
« Ni, voyons. Arrête d'être aussi railleur, je vais finir par croire que tu es contre notre petit commerce. Tu sais bien que nous ne sommes pas si mauvais. »
« Oui, après tout nous vendons à prix d'or nos antidotes aux pays qui ont été victimes de nos virus, une fois que des milliers d'innocents sont morts… »
« C'est de la science, mon cher. Comment se porte ma fille ? »
« A merveille, mais je m'inquiète un peu de sa tenue sur la durée, mes symptômes de sa peste se font de plus en plus pressants. »
« Du moment qu'elle tient jusqu'à ce soir, peu importe. »
Gyokumen se leva et rajusta un peu sa veste. Puis elle se tourna vers Ni et sourit comme une jeune fille, même si l'éclat de ses yeux était celui d'une vraie folle.
« Je sens que cette soirée va être riche en évènement ! »
Puis elle sortit du bureau avec un « à ce soir » de gosse qui pense à Noël.
Ni resta pensif dans son fauteuil, puis arrêta la cassette qui venait d'enregistrer toute leur conversation. Il n'aurait aucun mal à tout faire porter sur cette imbécile de femelle en chaleur mégalo.
Et il pourrait enfin passer à autre chose. Toutes ces inventions morbides conçues uniquement pour la guerre et le massacre commençaient vraiment à l'ennuyer au plus haut point.
Il mit la cassette dans la petite enveloppe marquée du nom de Shin et sortit à son tour pour aller la mettre dans son casier.
Il en parlerait aussitôt à ces trois assistants sociaux qui débarqueraient bien sûr en fanfare.
Il sourit franchement. Encore une affaire rondement menée. Manipuler les gens était vraiment des plus aisés !
« Sanzo chéri ! J'crois qu'y a du nouveau ! »
« Tu vas te prendre une balle. »
« Merci. Bon Shin bouge-toi je vais encore tout me prendre par la gueule, quelle gratitude… »
« J'ai trouvé ça dans mon casier. » Embraya aussitôt le jeune homme.
Shin donna la cassette à Hakkaï qui alla aussitôt se pencher devant le lecteur pour l'enclencher.
Ils écoutèrent en silence la conversation enregistrée jusqu'à ce que la cassette tourne dans le vide, et Hakkaï mit une bonne minute et le réalisa et à l'arrêter.
« Bon ben maintenant on sait où est Ririn hein. »
« Pas exactement où elle est, non. »
Shin avait les yeux écarquillés et le souffle court tandis que Hakkaï et Gojyo conversaient calmement.
« Elle va mourir bordel ! » Explosa-t-il soudain, et alors seulement les trois hommes prirent conscience de son visage crispé et de ses larmes.
« Elle va crever ! Faut faire quelque chose ! »
Hakkaï se leva soudain, l'air soucieux.
« Un complot pour amener Goku à cette société de laboratoire, Ririn utilisée comme cobaye par sa propre mère, une société secrète qui compte vendre des virus mortels à des dictateurs, une présentation de cobayes ce soir… Ca ne peut pas être une coïncidence. »
« T'oublies Nataku rameuté dans cette même société et ce mystérieux type qui nous aide depuis le début. » Rajouta Gojyo.
« Le tout est de savoir où les trouver. A la société BS… ? »
« Ca peut être que ça… Hakkaï, la voix du type qui t'a appelé et de celui de l'enregistrement ? » Demanda Sanzo.
« Maintenant que tu le dis, oui, c'est sûrement la même. »
« Appelle Ko et les autres et fixe un rendez-vous pour ce soir, dis-leur de venir armés. »
Le regard de Sanzo était encore plus inexpressif que d'habitude, et pourtant il émanait de lui une aura de tension effroyable.
Toutes ces horreurs… Et qu'est-ce qu'ils avaient bien pu faire à Goku ?
Aucun des trois autres ne dit rien. Mieux valait le laisser en paix sous la peine de se prendre deux ou trois balles.
Appeler la police ? Pas assez de preuve.
Et puis, comme le disait toujours Gojyo, les bagarres c'est vachement bon pour le mental.
Goku ouvrit les yeux. Il était perdu.
En fait il ne ressentait rien, juste cette impression dérangeante qu'il lui aurait fallu se rappeler de quelque chose. C'était important, mais impossible de savoir quoi.
Il tenta de se relever, mais ses membres étaient trop faibles et il resta allongé sur le ventre, relevant juste le menton.
Peu à peu ses sens s'aiguisèrent et se firent plus perçants. Il faisait un noir d'encre, impossible d'y voir quoi que ce soit. Une odeur désagréable mais qui lui était étrangement familière emplissait ses narines.
Soudain, un claquement résonna dans la pièce, le paniquant presque.
Vint ensuite la lumière, brutale et vive, qui l'éblouit et sembla presque lui brûler les yeux.
Il se recroquevilla sur lui-même en un geste automatique de défense tandis qu'un long gémissement déchirant qui ne pouvait provenir de sa gorge résonnait à côté de lui.
Un fracas métallique résonna trop près de son oreille à son goût et il laissa échapper un grondement du plus profond de son ventre.
Puis une vive douleur dans son dos ! Il sursauta et s'écarta en gémissant, les yeux entre ouverts, tentant tant bien que mal d'identifier son agresseur dans la lumière aveuglante.
Un autre coup violent fit exploser la douleur dans son épaule tandis que des voix résonnaient. Il y avait plus d'un ennemi.
Troisième coup. Il grogna violemment en se rejetant sur le côté, ses yeux s'habituant enfin à la luminosité. Et partout des barreaux, il était prisonnier ! La situation lui était familière et lui rappelait des souvenirs brumeux.
Il les repoussa vivement, ils étaient beaucoup trop désagréables. Et puis, il fallait qu'il s'occupe des silhouettes derrière les barreaux dont une portait une barre de fer avec une posture dangereusement menaçante.
En deux pas il fut sur les barreaux et s'y accrochant en grognant et en hurlant. Aussitôt les ennemis reculèrent vivement et il sentit l'odeur de la peur autour de lui.
Mais la lourde barre de fer revint frapper ses doigts avec une violence qui lui fit lâcher prise et fuir au fond de sa cage en gémissant, les mains brûlantes.
Mais pourquoi lui faisait-on ça ?
Kogaiji, Sanzo et Hakkaï se retrouvèrent dans un des nombreux couloirs de la succursale plongée dans l'obscurité la plus profonde, hormis les halos de leurs torches.
En un signe de tête ils partagèrent leurs découvertes : rien.
Ils allaient se séparer à nouveau quand le portable de Hakkaï vibra.
« Allô ? »
« … »
« On arrive. Je suis avec Sanzo et Kogaiji. »
Il raccrocha puis leur fit signe de le suivre.
« Il y a tout un niveau souterrain caché. Gojyo a trouvé une entrée, il nous y attend. »
« Un jour ce mec nous parlera de ce qu'il faisait avant d'entrer dans le social » maugréa Kogaiji.
« Vaut mieux pas… » Sourit Hakkaï.
« Vos gueules on arrive. »
Sanzo était à peine à cran.
Il venait de passer les heures d'attente les plus tendues de sa vie. Inquiet pour Goku. Cherchant à comprendre pourquoi ce gosse /cet homme/ le touchait tant.
Et se trucidant mentalement toutes les cinq minutes pour s'y être attaché si facilement, parce qu'il ne voyait que ça comme réponse plausible.
Craignant surtout de s'y être attaché de la mauvaise manière. Si encore il l'avait considéré comme un gosse de passage, ne cherchant pas à entrer dans sa vie, un enfant sans défense à protéger…
Mais non, il ne l'avait jamais vu ainsi. Il avait toujours été confronté à son regard rendu mature par tellement de douleur, à son corps d'homme, à ses émotions à fleur de peau et étrangement gamine parfois, mais qui le touchait bien trop souvent. Il n'avait pas eu le temps d'apprendre à le connaître correctement mais avait l'impression d'avoir toujours vécu à ses côtés. Et il lui manquait.
Bref il avait la migraine, était d'une humeur massacrante et prêt à exploser littéralement à la moindre contrariété – en l'occurrence au moindre obstacle entre lui et Goku.
Gojyo et Dokugakuji les attendaient déjà et Yaone et Shin – venu malgré leur refus – ne tardèrent pas à arriver.
Ils parcoururent rapidement les couloirs secrets. Déserts mais truffés de caméras, la cavalerie débarquerait sûrement d'ici peu.
Inconsciemment Sanzo s'était placé en tête et les guidait. L'appel résonnait de nouveau dans sa tête comme ce jour où il avait trouvé Goku.
Il fallait qu'il le fasse taire.
Il fallait qu'il le sauve.
Dieu, mais que lui faisaient-ils donc ?
Ririn avait du mal à ouvrir les yeux. Elle ne pouvait pas bouger, beaucoup trop affaiblie.
Alors que la conscience lui revenait lentement, la douleur la terrassa, lui arrachant un véritable hurlement.
Elle sentait ses organes se liquéfier en elle, et son sang qui engloutissait sa gorge et ses poumons ! Elle ne pouvait plus respirer, elle allait mourir, et cette douleur qui n'en finissait pas !
Puis soudain elle la quitta aussi brusquement qu'elle était venue, la laissant au bord de la perte de conscience, haletante.
Dans un semi brouillard elle put distinguer des silhouettes vagues autour d'elle.
Une seule qu'elle soit capable de reconnaître : Gyokumen.
Soudain quelque chose sembla affoler toutes les silhouettes floues qui s'écartèrent d'elle en criant.
Juste avant de perdre vraiment conscience, elle pria pour qu'ils meurent.
Tous.
Sanzo décocha deux coups de revolver qui résonnèrent dans cette immense salle des horreurs tandis que les autres l'investissait pour empêcher toute fuite aux monstres venus admirer la douleur d'innocents.
C'était la panique mais il mit un moment à trouver la véritable raison du vacarme qui les assourdissait tous – le temps d'abattre proprement trois ou quatre hommes menaçants.
Gyokumen se tenait à côté d'une cage vide.
A côté d'elle, fermement attaché par une chaîne, Goku.
A quatre pattes comme une bête.
D'ailleurs vu les grognements frénétiques et les mimiques qui traversaient son visage, il ne semblait plus avoir beaucoup de conscience humaine.
Il se reculait et s'avançait par petits bonds légers et hésitants, claquant ses dents sur tout ce qui l'approchait d'un peu trop près.
Sanzo se mit à courir, le reste de la salle se fondant en un amas de mouvements flous et incohérents. Il ne voyait plus que Goku, SON Goku, réduit à si peu par cette femme, en danger !
Il ne vit pas à temps le véritable gorille qui se jetait sur lui. Et il avait un couteau, qu'il lui planta brutalement dans l'épaule juste avant de se prendre une balle dans le front.
« Merde… »
La douleur le transperçait et il sentait ses sens s'atténuer. Il serra les dents, pas le moment de tomber dans les pommes ! Et arracha la lame de son épaule avec un cri, la conscience lui revenant brutalement.
Mais lorsqu'il tenta de se relever un autre homme le plaqua au sol avec un sourire terrifiant.
Sanzo grimaça. Il avait perdu son arme dans l'empoignade. Mais où étaient les autres cons ?
Goku gémit. Ces cheveux blonds /le soleil/ ce visage /le soleil/ ces yeux /le soleil/
Sanzo.
En danger.
Il sentit un craquement en lui, comme un mur qui se brise soudain, et les effets du virus s'estompèrent, lui rendant conscience humaine.
Il eut à peine le temps de voir les débris de sa couronne, de son contrôleur sur le sol avant que Seiten Taisen s'empare de lui.
Il se libéra facilement de l'emprise de la chaîne, puis fit en un bond sur le pitoyable être qui osait menacer le soleil. Il le déchiqueta rapidement mais dans ce style sanglant et brutal qui était le sien. Se délectant de sa douleur, de sa peur, et du sang qui giclait.
Puis un autre moucheron tenta de le frapper, qu'il balaya, lui arrachant un bras au passage. Aucune résistance, vraiment. Presque du gâchis.
Deux autres encore se jetèrent sur lui mais il ne prit même pas la peine de bouger, leur arrachant les yeux et une partie du visage à coups de griffes.
Il en acheva ainsi un certain nombre puis regarda autour de lui, à la recherche d'un nouvel adversaire, il voulait encore du sang !
Mais il n'y avait plus personne à provoquer. Juste des êtres inoffensifs qui semblaient se battre entre eux ou libérer des prisonniers.
Il s'avança en souriant. De nouvelles victimes. De nouveau l'odeur du sang et de la peur, et l'adrénaline dans ses veines.
Son attaque sembla les prendre par surprise, pourtant ils l'avaient vu arriver. Il en envoya un, celui qui avait les cheveux tellement rouges qu'ils semblaient brûlants, au tapis puis s'attaqua à une femme aux cheveux sombres.
Elle fut rapidement vaincue puis un coup dans son dos le déséquilibra.
Il se tourna vivement pour faire face à deux bruns qui lui donnèrent un peu plus de plaisir avec des attaques coordonnées à peine plus difficile à parer. Mais même si leur niveau était supérieur il n'y avait pas de vraie difficulté, personne ne pouvait lui résister !
Un mouvement au coin de son œil lui fit faire volte face.
Le monstre.
Il s'en rappelait, c'était celui qui l'avait enfermé et rendu malade, tellement qu'il avait cru mourir.
Avec un rire maléfique il se jeta dans sa direction pour tuer, dans d'horribles souffrances, le voir supplier, à genoux…
Mais le soleil s'interposa soudain.
Grognant, il se recula légèrement. Il n'admettait pas qu'on lui refuse sa proie. Le soleil était censé être son allié !
Il était blessé. Armé certes, mais en mauvais état. Il ne serait pas dur à tuer, et ensuite le monstre…
Mais le soleil parla.
« Goku… »
Le nom résonna dans son esprit.
Et Seiten Taisen se perdit dans un hurlement bestial, laissant la place au vrai Goku qui s'effondra dans les bras du blond.
« Sanzo ? » Murmura-t-il, perdu, n'osant y croire.
« C'est moi Goku. Tout va bien, c'est fini. »
La voix était étrangement douce et chaleureuse comparé à son timbre habituellement froid.
Goku se laissa aller à l'étreinte. Tout allait bien, il était avec Sanzo.
Puis il perdit connaissance.
Grande réunion à la pension Gunlock.
On essayait de faire les comptes. Combien de défaites pour combien de victoires ? Difficile à estimer.
Pas de blessures graves. Des commotions diverses et variées pour tout le monde, un bras cassé pour Kogaiji et un trou dans l'épaule qui guérissait à vitesse grand V pour Sanzo.
Gyokumen était morte, comme la plupart des gardiens et des politiciens présents ce soir-là.
Ni, le scientifique, en avait réchappé ainsi qu'au lynchage en règle qui aurait suivi en prison en concoctant divers antidotes qui avaient permis de résorber les virus de la plupart des enfants infectés. Il avait été disculpé comme étant celui qui les avait conduit au centre de tout ça.
Ririn resterait sans doute clouée dans un lit d'hôpital et sous surveillance médicale attentive pour les deux prochains mois, tout comme deux autres enfants trouvés sur les lieux. Il était probable qu'ils ne pourraient plus jamais vivre normalement, obligés de prendre des cachets et dans l'incapacité de faire un quelconque effort sous peine de douleurs et de mort, mais au moins ils étaient vivants.
Goku ne disait plus un mot et ne dormait plus. Il errait comme un zombie, le choc.
Du point de vue médical, il était en bonne santé.
Du point de vue psychologique, tout symptôme indiquant une résurgence du virus ou de Seiten Taisen semblait avoir définitivement disparu.
Du point de vue social, il était de nouveau et pour les trois prochains mois sous la garde de Hakkaï, Gojyo et Sanzo, après quoi il serait majeur et choisirait.
Du point de vue judiciaire, aucune charge n'était reconnue contre lui, le procès l'ayant établi privé de libre arbitre au moment des faits.
Du point de vue de Sanzo, il allait plus mal que jamais.
Malgré tout, les choses semblaient enfin rentrer dans l'ordre.
Tout, sauf Goku.
Le châtain soupira violemment comme pour étouffer des sanglots naissants. Il ne faisait que pleurer depuis cette nuit.
Le souvenir le fit frémir et lui arracha quelques larmes de plus. Si seulement il pouvait l'effacer. Si seulement il pouvait tout effacer, faire revenir les choses comme avant.
Lorsqu'il revint à lui, il n'était plus dans les bras de Sanzo. Il paniqua un instant, jusqu'à ce que le visage du soleil réapparaisse au-dessus de lui.
« Goku ? »
« Sa… Sanzo… »
Il sentait les larmes couler sur ses joues. Un imbroglio de sentiments passait dans les yeux du blond tandis qu'il lui caressait doucement les cheveux pour essayer de le calmer.
N'y tenant plus, Goku se jeta dans ses bras. Il soupira faiblement, d'un souffle tremblant de larmes, quand Sanzo referma ses bras autour de lui en une étreinte possessive et tellement rassurante.
Il se laissa bercer avec soulagement. Le cauchemar s'achevait enfin. Il le sentait, aussi réellement que l'odeur de Sanzo.
Son soleil l'avait encore une fois libéré, son soleil réchauffait son corps et son âme.
Il cala son menton contre l'épaule dudit soleil, laissant les magnifiques cheveux lui caresser le nez en une légère chatouille.
Il ne voulait plus jamais qu'ils soient séparés, il ne voulait plus jamais ouvrir les yeux sur autre chose que son regard améthyste.
Pourtant lorsqu'il rouvrit les yeux, il ne se noya pas dans ceux de son sauveur comme il l'aurait désiré.
Non. Il tomba en arrêt devant la silhouette figée, clouée à une espèce de trône métallique de Nataku.
Et il hurla lorsque l'impulsion électrique que personne n'avait débranchée déclencha la sortie de lames aiguisées, elles venaient de partout, de ses bras, de ses jambes, de son front même !
Les larmes aux yeux, il se détacha de Sanzo et se précipita vers son ami, son meilleur ami, son frère. Tout irait bien, il allait arrêter tout ça, il le sauverait…
« Nataku ! Nataku ne t'inquiètes pas, ça va aller, Nataku, regarde-moi, regarde-moi ! »
Mais ses yeux restaient immobiles et vides, tellement vides. Il recula sous le choc.
Derrière lui, il sentait la présence silencieuse de Sanzo. Il voulut lui demander, lui dire, le supplier de trouver une solution, de trouver un moyen, il y avait forcément un moyen, de sauver Nataku !
Mais quand il se tourna et qu'il croisa les yeux fermés en prière il comprit.
« Nataku… T'avais juré qu'on mourrait en même temps… »
Il sentit les larmes couler à nouveau sur ses joues et enfouit avec rage son visage dans l'oreiller.
Il se rappelait de tout, de la promesse qu'il s'était faite de devenir fort comme eux.
Mais rien n'y faisait, il n'était pas fort et c'était la seule chose qu'il y avait à en dire.
Nataku n'aurait pas été fier de lui, il en était sûr.
Sanzo s'éloigna silencieusement de la porte. Il entra dans sa propre chambre et s'assit sur le rebord de la fenêtre, allumant une cigarette.
Il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas le consoler.
Mais il ne pouvait pas non plus le laisser pleurer, le laisser souffrir.
Et souffrir lui aussi, même s'il refusait de se l'avouer.
Il s'en voulait. Il s'en voulait de ne pas pouvoir être là quand il avait vraiment besoin de lui. Il s'en voulait de s'en vouloir, et il ne dormait plus depuis que même sa présence ne suffisait plus à calmer Goku.
Dans le salon, Hakkaï et Gojyo discutaient à mots couverts.
De cet imbécile d'asocial confirmé et de ce stupide macaque.
Ils finirent par tomber d'accord : il fallait faire quelque chose.
De préférence débloquer un peu ce qui coinçait chez Sanzo et l'empêchait d'aller parler à Goku.
Parce qu'ils avaient eu beau faire, aucun des deux n'arrivaient à consoler le jeune homme comme l'autre blondinet l'eut fait.
Et comme le disait si bien Gojyo, l'ambiance commençait vraiment à tourner glauque pire que ce foutu sous sol BW.
Finalement Gojyo se leva sous les yeux surpris et un tantinet inquiets de l'impulsivité du roux de Hakkaï.
« Gojyo… »
« T'inquiètes mon pote. Tu l'as dit, faut juste les débloquer. Ben j'y vais ! »
Hakkaï sourit en entendant les grognements de Sanzo qui se faisait traîner de force vers la chambre de Goku.
Sanzo… Ne laisse pas tes propres plaies blesser quelqu'un d'autre…
« IMBECILE DE BLATTE PERVERSE ! »
Après ce cri du cœur qui ne le soulagea même pas, Sanzo s'approcha du lit où Goku avait résolument enterré son visage dans l'oreiller.
Au fond, la blatte n'avait pas tort. Sûrement une idée d'Hakkaï.
Il s'assit doucement sur le lit.
« Goku… »
Le châtain leva lentement la tête vers lui, les yeux rouges et gonflés, les cheveux encore plus ébouriffés que d'habitude sans son diadème.
Comment il pouvait contrôler Seiten Taisen sans sa couronne, personne ne comprenait, mais ça importait peu.
Ca importait peu aussi que Sanzo sente monter en lui une bouffée de tendresse et d'autres sentiments stupides du même genre. Du moins essayait-il de s'en convaincre.
« Sanzo… Aide-moi… »
« A quoi ? »
Goku hésita, se mordit les lèvres tandis que les larmes recommençaient à couler.
« A… Arrêter de pleurer… D'avoir mal… Et tous ces souvenirs… J'veux être fort mais… »
Sa phrase était entrecoupée de sanglots et finit par se briser, et il avait beau essuyer rageusement ses larmes de nouvelles coulaient toujours.
Sanzo recueillit instinctivement le châtain dans ses bras, le berçant doucement, le menton dans ses cheveux.
« Idiot… Arrêter de pleurer c'est pas arrêter de souffrir… Et tu es déjà fort… »
Goku releva la tête jusqu'à se retrouver face à lui.
« Pas vrai… Et toi… »
« Moi je pleure à l'intérieur… Et aucun de nous n'est fort, aucun de nous quatre… C'est justement pour ça qu'on est plus forts que les autres… »
Il leva les yeux au ciel en s'entendant philosopher ainsi mais les bras de Goku enserrant sa taille le poussèrent à continuer.
« C'est juste notre volonté de vivre qui fait tout. »
Les yeux de Goku se firent pensifs.
Il se rappelait Nataku, et tous les moments qu'ils avaient partagé.
Il revoyait son visage souriant et rieur, et entendait sa voix résonner.
Faut vivre, qu'est-ce tu crois ? Si tu vis tu pourras accomplir plein de choses, et quand tu seras vieux tu regarderas derrière toi et tu souriras, parce que t'auras oublié les mauvais moments et les manques pour garder que le bonheur !
Il se rappelait aussi toute la douleur et le sang qui avaient marqué sa vie pendant dix-huit ans, mais toujours les paroles de Nataku transparaissaient, se superposaient à celles de Sanzo, et aux autres visages qui hantaient ses souvenirs.
Il osa un léger sourire.
« Je crois que j'aimerais bien avoir la volonté de vivre moi aussi. »
Sanzo répondit à son sourire, ne s'étonnant même plus de cette sensation de bonheur qui l'envahissait.
Puis Goku se pencha et tira une petite clé d'un des tiroirs de sa table de chevet.
« Tu veux bien me l'enlever, s'il te plaît ? »
Il lui montra le collier de fer qui lui encerclait le cou depuis le premier jour.
Avec délicatesse, Sanzo tourna la clé. Il la retira au déclic libérateur, puis planta ses yeux dans ceux de Goku.
« C'est à toi de la faire. »
Le fixant toujours, avec une certaine hésitation, le châtain enleva l'entrave et la laissa tomber sur la couverture, révélant son cou un peu irrité.
Le blond promena ses doigts sur la gorge offerte. Leurs regards toujours soudés, ils sentirent à peine leurs corps se rapprocher.
Puis Goku enlaça le cou de Sanzo tandis que celui-ci saisissait sa taille et leurs bouches se heurtèrent, se cherchant d'abord maladroitement puis se savourant plus fermement.
Et pour la première fois Sanzo se laissa aller complètement, une de ses mains remontant se promener dans les cheveux de Goku, de son Goku, le rapprochant encore davantage.
Lorsqu'ils se séparèrent Sanzo crut émerger d'un rêve.
Puis il vit le sourire le plus calme qui ait jamais étiré les lèvres de Goku, et prenant pleinement conscience de son acte eut un mouvement instinctif de recul, de fuite.
Mais Goku le retint.
Mais Goku affronta son regard.
Mais Goku chassa ses vieux démons.
Mais Goku le prit dans ses bras à son tour, échangeant les rôles, et Sanzo dut bien admettre qu'il jouait très bien le rôle de protecteur.
Et il se laissa faire avant de retrouver le chemin de ses lèvres.
Cette nuit-là ils dormirent enlacés, et leur sommeil fut calme pour la première fois depuis bien longtemps.
Depuis sa loge, Kanzeon observait les images que lui retransmettaient ses nombreuses caméras cachées, un grand sourire aux lèvres.
« Et bien, mon cher Jiroshin, tout semble se finir plutôt bien non ? Ces deux-là enfin ensembles, le complot défait, la paix retrouvée… »
Elle soupira et leva les yeux au ciel.
« Vivement de nouvelles emmerdes ! On va finir par s'ennuyer sinon ! »
A ses pieds le caniche jappa, remuant la queue.
« Sanzooo… »
« Quoi ? »
« J'ai faaaim ! »
« Mais ressers-toi ! Allons, allons, il mange enfin, c'est bien ! »
Madame Ban versa encore de la soupe dans son assiette en continuant son babillage de sa grosse voix généreuse tandis que Gojyo appuyait sur le crâne de Goku.
« Mais t'arrêteras de bouffer un jour ouais ? T'imagine même pas tout le fric que t'engouffres là-dedans ! »
« Mais… »
« C'est pas un singe c'est un cochon ! »
« La ferme ! Kappa pervers ! Espèce d'insecte ! »
« VOS GUEULES ! »
Hakkaï ne put retenir un petit rire au cri de Sanzo.
« Tu t'égosilles pour rien… »
« Je crois aussi. Mais je vais leur FAIRE LA PEAU ! FERMEZ LA ! »
Bien plus tard, Sanzo criait beaucoup moins, occupé qu'il était à savourer la peau de Goku à ce petit endroit du cou qui le faisait gémir doucement.
A tâtons le châtain ouvrit la porte de leur chambre et la referma brutalement, faisant au passage tomber l'écriteau signalant « Singe à Vendre »
Sanzo grogna.
« Mais pourquoi tu t'entêtes à garder ce truc… »
L'écriteau qui avait été accroché par Gyokumen à sa cage.
« Pour me rappeler que je ne suis pas fort. »
Il ne laissa pas à Sanzo le temps de râler davantage et le plaqua sur le lit, ses mains commençant à se balader sur son torse tandis qu'il l'embrassait comme si sa vie en dépendait.
Sanzo se réveilla dans la nuit en frissonnant malgré la chaleur de Goku serré contre lui.
Pas étonnant, le drap avait glissé. Il le rattrapa et les recouvrit en prenant garde à ne pas réveiller celui qui reposait sur son ventre, puis le regarda tendrement en caressant ses cheveux.
« Qu'est-ce que tu m'as fait, hein Goku ? »
Doucement son amant leva la tête et entrouvrit les yeux.
« Sanzo ? »
« Rendors-toi. »
Goku se releva, ensommeillé, et déposa un léger baiser sur ses lèvres avant de l'enlacer et de poser la tête sur son torse. Il s'endormit rapidement sous les yeux attentifs de Sanzo, qui finit par refermer ses bras autour de lui pour sombrer à son tour dans un sommeil calme comme jamais.
Le lendemain matin, Hakkaï eut toutes les peines du monde à empêcher Gojyo de les réveiller en fanfare.
Puis il abandonna la lutte quand Shin et Ririn, sortie depuis peu de l'hôpital, s'y joignirent.
Lorsque la bande de Kogaiji, venue rendre visite, entra, ils tombèrent sur un Sanzo de très, très mauvaise humeur et un Goku d'un très joli teint pivoine tandis que Gojyo enchaînait les insinuations perverses, son sourire des grands jours aux lèvres.
Kogaiji leva un sourcil, Dokugakuji se joignit au roux tandis que Yaone riait légèrement en allant dire bonjour à Hakkaï, Shin et Ririn.
THE END (hallelujah)