Et voici le dernier chapitre... de l'année!! ^.^ Bonnes fêtes à toutes et à tous! Merci beaucoup aux revieweuses - bonne lecture.

Une soirée qui promet d'être longue 2

Aux pieds des marches de la montagne sacro-sainte, deux ombres, soleil couchant dans le dos, traînaient les pas en titubant, se tenant bras dessus, bras dessous. Aiolia et Kanon avaient l'impression d'avoir surmonté à eux deux une guerre sainte tout entière. Aiolia, passablement plus éméché que son compatriote sûrement dû au manque de pratique à la beuverie, se faisait guider avec maladresse, pouffant de rire de temps à autre, sentant un arrière-goût de nausée prête à sévir à tout instant.

- Putain, Aiolia, grognait le Grec aux cheveux bleus, t'es lourd, c'est plus possible là.

Il abandonna l'épave sur les marches. Aiolia s'affala, ressentant une douleur sourde quand son dos percuta la marche derrière lui, mais au lieu de grimacer de douleur un nouveau gloussement s'échappa de lui.

Kanon s'assit à ses côtés, lui-même peu sûr s'il allait arriver à se porter jusqu'au troisième temple sans rater une marche ou un virage.

Ils avaient bu. Étant des chevaliers d'Or, on n'allait pas leur demander de rendre des comptes. Et s'il venait aux propriétaires l'idée suicidaire de porter plainte au Grand Pope… ben, disons qu'il était officiellement prohibé de consommer (a fortiori de vendre) des boissons alcoolisées, comme tout le monde le sait (l'auteur ne vous apprend rien de nouveau).

- Qu'est-ce qu'il y a ? Articula avec difficulté Kanon quand il se rendit compte à travers le brouillard qu'Aiolia le fixait.

Aiolia était d'ailleurs drôlement près de son visage et ses yeux étaient plissés comme ceux d'une taupe myope. (L'ivresse poussa Kanon à se demander si "taupe myope" n'était pas un pléonasme ou s'il existait des taupes qui n'étaient pas myopes. Dans ce cas, pourquoi seules les myopes… non - les taupes n'étaient-elles que commues pour être myopes…? Il s'embrouillait là).

- J'crois qu'suis amoureux, grogna Aiolia sur un ton qu'il voulait de confidence, mais tout ce qu'il arriva à faire c'est assaillir le nez de Kanon de son haleine… haleine de quoi déjà ? De cachalot ? Non... Kanon avait oublié l'expression.

- Ouais, sans moi, merci.

- ... De Shaka.

- Félicitations, tu n'oublieras pas de te laver les dents avant de lui dire. Là, t'auras peut-être un minimum de chance de lui annoncer avant qu'il ne s'enfuit en courant.

- Mais, l'est dégoûté. J'suis un lion. Un putain de saloperie de lion. C'est vrai qu'suis dégoûtant. J'me sens dèg.

Kanon ferma les yeux et maudit sa trop grande résistance à l'alcool l'empêchant de faire abstraction aux pleurnicheries d'Aiolia qui était, semble-t-il parti sur une lancée.

- … puis il a osé l'embrasser !

- Qui ? Demanda Kanon, s'en fichant éperdument, les yeux fermés, tête reposant sur celle d'Aiolia qui lui n'était pas loin d'être sur ses genoux.

- Ben, cet insupportable équidé qui se prend pour mon frère. Et Shaka. Devant moi, comme si… j'suis dèg. Moi aussi, j'aurais pu faire ça. L'embrasser, mais non, faut toujours qu'il ait le beau rôle.

- Bah, t'as qu'à le rendre jaloux. C'est comme ça qu'on a toujours…

Kanon se tut, sentit comme un soleil lumineux l'éblouir à travers ses paupières closes. Mais oui, bien sûr ! S'écriait intérieurement Kanon. Mu était en train de le tester ! Mu et Masque de Mort, c'était une mise en scène. Tout comme lui et le Cancer en avait été une. La sienne. Et le maître d'œuvre qui le faisait tourner en bourrique ne pouvait être qu'une seule personne. Le Grec se tourna vers son cousin, un sourire béat et dégoulinant de guimauve aux lèvres :

- Aiolia, je savais bien qu'on n'était pas cousin pour rien ! T'es un génie !

- Je sais.

- Aller, je te laisse cuver ici, d'accord ? J'envoie ton frère te chercher si je le croise. Moi j'ai quelqu'un à qui tirer les oreilles.

Si Aiolia avait compris ou non, Kanon était bien loin de s'en soucier. Il s'élança comme un chien sur une piste le long des marches.

Croisant furtivement Aphrodite chez Aldébaran qui l'aidait à s'installer (mention spéciale au Taureau qui avait eu la gentillesse d'aller chercher les innombrables valises du Poisson sans oublier les pots de fleurs ; Aldébaran était toujours ravi d'avoir Aphrodite parmi ses invités : le Suédois égayait toujours son temple de jolies couleurs, assurait cet éternel optimiste Brésilien).

Le Gémeau arriva rapidement chez le Cancer et ne perdit pas son temps à tambouriner sur la porte verrouillée qui donnait dans les appartements privés de l'Italien. Kanon ne maîtrisant pas sa force (et encore moins ce soir), entra, dégondant la porte sans plus de formalités.

- Masque de Mort ! Cria le Grec en entrant en trombe. Espace de vermine ! Sale rital ! T'n'arrêtes pas d'bouffer à tous les râteliers. Comme d'hab qu -

Il s'arrêta net. La pièce était bien occupée par son propriétaire, mais il n'était pas seul. Une silhouette qu'il ne connaissait que trop pour son propre bien. La personne se retourna et dit :

- Eh bien Kanon, où sont passées t'es bonnes manières? J'ai pas l'impression que tu te sois calmé depuis ce midi ? J'ai pas touché à ton bordel dans la cuisine, merci de t'en occuper tout à l'heure.

Saga lui faisait face, le défiant du regard. Il était là, devant lui, l'homme qui mettait à mal tous ses projets d'amour éternel (là c'est l'alcool qui parle).

- Ça devient franchement lassant, répondit Kanon sur le même ton, cette mauvaise habitude de fourrer ta sale truffe là où il ne faut pas. Tu peux pas t'en empêcher hein ? Besoin de tirer les ficelles sans discernement ni modération.

Son frère sourit, pas du tout impressionné. Aphrodite lui faisait nettement plus peur, c'est dire. Il croisa les bras, la tête relevée :

- Je te renvoie le compliment Kanon. Et même plus : je te félicite. Tu as très bien su manœuvrer : Mu, Masque de Mort. Même Milo.

Kanon jeta un rapide coup d'œil au Cancer qui n'avait pas franchement l'air de s'amuser.

- Milo et moi, on se rend des services. Laisse-le en dehors de ça. Il a suffisamment de problèmes à l'heure qu'il est.

- Pas la peine d'être menaçant avec moi Kanon. On ne va rien tirer de bien bon de toute cette histoire ce soir, rétorqua Saga en reniflant l'alcool ruisselant de son jumeau.

Les yeux de Kanon transpercèrent son double. Il ne savait pas ce qui l'empêchait de…

- Bon, les garçons, c'est pas que je m'ennuie mais il se fait tard et j'ai besoin de mon sommeil réparateur, diagnostique d'Aphrodite. C'est vital pour mon teint.

L'Italien avait interrompu la joute fraternelle en se frottant les mains d'un air conciliant, les regardant avec optimisme. De l'action, oui ; chez lui, non. Masque de Mort était un casanier pur et dur. Il était inacceptable qu'il essuie les frasques d'une famille de tarés et qu'il dut ensuite être hébergé chez un collègue.

- T'inquiète, fit Saga avec supériorité : dans cet état Kanon serait même capable de perdre contre toi.

Inutile de dire que les deux frangins furent mis à la porte comme des malpropres.

Non mais, on allait pas faire la loi chez lui non plus, s'indignait le Cancer en soufflant sa bougie.

à suivre...

Ma bonne résolution 2010: finir Blom! au cours de cette nouvelle année! je compte sur vos encouragements :D