Auteur : Kestrel21
Base : X/1999
Genre : Yaoï, spoilers de la scène de l'arrivée à l'hôpital de Subaru dans le volume 12 et... je crois que c'est tout !
Résumé : Après son combat avec Fuma, Subaru a perdu la mémoire (j'ai toujours eu le don des résumés !).
Disclaimer : Aucun des persos de X ne m'appartiennent et c'est tant mieux comme ça tout le monde peut en profiter (quoi que je dirais pas non si on me proposait Subaru ou Seïshiro !) !
- ... Multiples blessures et contusions, celle à la hanche est la plus sérieuse, œil droit crevé, perte importante de sang...
- Il doit être hospitalisé au plus vite !
- LAISSEZ PASSER, BON SANG !! POUSSEZ-VOUS TOUS !!!
Mal. Tout son corps n'était plus que souffrance.
Les voix affolées autour de lui se transformaient peu à peu en un bourdonnement continuel, semblable à celui d'un insecte.
Il avait à peine conscience que le brancard sur lequel on l'avait déposé roulait à toute vitesse.
Son œil gauche, à demi recouvert de sang coagulé, l'empêchait de voir les personnes présentes, il entrapercevait seulement par éclat les lumières crues du plafond défilant au dessus de lui.
Ses sens s'émoussaient peu à peu, les images se ternissaient, les sons se brouillaient.
Il sentit confusément une main se refermer autour de la sienne et la serrer avec force.
Son nom fut soudain crié, couvrant par sa surprenante netteté le bruit blanc et continu des autres voix.
- SUBARUUUUU !!!!
Il cligna de l'œil et tenta de tourner la tête vers l'origine de cette voix.
Il croisa le chemin de 2 yeux améthystes emplis de larmes qui le fixait avec désespoir.
- Ka... Kamui... ?
Cette main qui le serrait si fort, c'était la sienne ?
- Pardonne moi Subaru ! hurla soudain Kamui. Pardon, j'étais là, je n'ais rien pu faire pour... l'en empêcher !
Pourquoi Kamui s'excusait-il ? Il ne comprenait pas, il ne comprenait plus, il faisait si froid tout d'un coup...
La seule source de chaleur provenait de la main du jeune leader refermée autour de la sienne.
Il l'entendit encore une fois l'appeler puis les lumières s'éteignirent, les voix se turent.
Il sombra dans les ténèbres.
§ § § § §
La porte de la salle d'opération se referma dans un claquement retentissant.
Le cœur en lambeaux, Kamui s'accrocha désespérément à la poignée et plaqua son front contre le métal froid.
Il ferma les yeux et les larmes retenues à grand peine devant l'exorciste se mirent à couler.
Il n'entendit pas une infirmière arriver à pas menus derrière lui.
- Vous ne devriez pas rester là, jeune homme. Venez patienter en salle d'attente.
Kamui releva la tête et la fixa d'un air perdu.
L'infirmière sourit et posa sa main sur son épaule.
- Je sais bien que vous êtes inquiet mais attendre ici ne fera pas accélérer sa guérison. Regardez vous, vous semblez épuisé, allez donc vous reposez.
- Non...
Sa voix ressemblait à un gémissement de petit chiot. Ses yeux embués par les larmes fixaient toujours la grande porte de métal comme si ils pouvaient la transpercer.
- Laissez moi... allez vous-en.
- Allons, c'est ridicule, vous...
- LAISSEZ MOI ! hurla soudain le jeune homme. PARTEZ !! VOUS NE COMPRENEZ PAS ?!! C'EST A CAUSE DE MOI QU'IL EST LA !! A CAUSE DE MOI !! C'EST... c'est de ma faute... tout est de ma faute...
Sa voix s'étrangla. Il tourna la tête et aperçu la femme qui le fixait.
- Bien, fit-elle. Comme vous voudrez.
Mais Kamui ne la regardait pas, pour lui, elle n'existait déjà plus. L'infirmière se demanda un instant ce qui avait bien pu arriver pour rendre ce jeune homme si triste, qu'avait-il bien pu se passer ?
Kamui n'entendit même pas le bruit de ses escarpins qui s'éloignaient. Mais le poids de son remord et son sentiment de solitude se fit soudain plus oppressant.
- Subaru...
§ § § § §
- Réveillez-vous !
Kamui grogna imperceptiblement. Une main venait de lui agripper l'épaule et le secouait lentement.
Il ouvrit les yeux et croisa un regard amical, agrandit par des lunettes de vue et visiblement soulagé.
Clignant des yeux tel une chouette, Kamui se redressa et regarda autour de lui.
L'endroit ne lui disait rien, il était couché sur un banc dans une petite salle d'un blanc aseptisé, à côté d'un tas de revues disparate.
- Vous vous êtes endormi devant la salle d'opération, reprit l'homme. Un infirmier vous a porté jusqu'à la salle d'attente.
Kamui tourna la tête et le fixa, soudain complètement éveillé.
Il ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit. Visiblement, il attendait que le médecin parle le premier.
- L'opération de M. Sumeragi est terminée.
- Comment va-t-il ?!
- Tout s'est déroulé normalement, ses jours ne sont plus en danger...
Kamui sentit soudain un poids énorme quitter ses épaules. Il s'affaissa sur le banc, en proie à un profond soulagement.
- Alors il va bien...
Le médecin sourit mais son visage redevint sérieux.
- Oui, il dort toujours, nous le réveillerons demain matin, c'est une question de prudence.
Kamui hocha la tête presque sans s'en rendre compte, éperdu de soulagement.
- Mais malheureusement , l'œil droit de votre ami...
Le jeune dragon du ciel leva la tête vers l'homme.
- Il... Il ne...
- Il ne verra plus. Je suis désolé.
- C'est... C'est impossible ! Où est-il ?!
- Nous l'avons transféré en service de réanimation. C'est au deuxième étage, chambre 406.
Kamui était déjà parti.
Alors qu'il courrait le long des corridors, les dernières paroles de Subaru lui revenaient en mémoire.
« Il l'a fait car... je le souhaitais. »
Mais pourquoi ?! Pourquoi donc désirer perdre cet œil ?!
A cause... du Sakurazukamori ?
Il ne connaissait que peu les épreuves que Subaru avait traversé hormis ce qu'il lui avait confié lors de sa « plongée » au fond de son subconscient. Il était celui des dragons du ciel qui en savait le plus sur le passé du magicien et bizarrement, cela l'avait toujours réjoui, que Subaru lui ait fait suffisamment confiance au point de lui livrer ses secrets...
Cet assassin qui lui avait pris sa sœur, avait perdu son œil droit en le protégeant.
Cet assassin qu'il aimait pourtant...
Se pouvait-il que Subaru se sente redevable et qu'il ait accepté de se faire blesser par Fuma afin de payer sa dette ?
Kamui n'eut pas le temps de s'interroger davantage, il se trouvait devant la porte marquée du nombre 406.
Il la poussa.
Autour du lit où reposait l'exorciste, des infirmières et des médecins s'affairaient, prenant des notes sur son état actuel et en déduisant les mesures qui s'imposaient.
Une des infirmières remarqua enfin la présence du jeune dragon du ciel.
- Que faites vous ici ? demanda-t-elle. Vous êtes de sa famille ?
Kamui la transperça du regard, comprenant qu'il n'obtiendrait rien si il répondait par la négative.
- Oui.
La jeune femme s'écarta et Kamui aperçut Subaru.
Le jeune homme était d'une pâleur marmoréenne, seule la légère respiration qui régulièrement faisait se soulever sa poitrine prouvait qu'il était encore en vie.
En apercevant le bandage qui recouvrait son œil droit, il sentit les larmes lui monter aux yeux.
La pensée que cette prunelle-là ne verrait plus jamais lui faisait presque mal.
Autour d'eux, le personnel médical se dispersait et lorsque la dernière doctoresse quitta la pièce, Kamui s'approcha du lit avec lenteur et s'assit sur un petit tabouret posé au chevet du malade.
Subaru était si impassible qu'un observateur non averti aurait pu le croire mort, son corps était presque dans son entier recouvert de bandage et de son bras partait une perfusion.
Le jeune dragon du ciel hésita encore un petit instant puis, comme si il craignait de le tirer du sommeil par ce simple geste, il attrapa la main inerte et froide pour la presser contre sa joue.
- Tu es cruel, Fuma, murmura-t-il pour lui même. Mais moi... je ne suis qu'un imbécile.
Fin du prologue.