Bonjour! Plusieurs personnes qui ont aprécié "Il n'y aura plus d'aube heureuse" m'ont réclamé d'autres fics ; après pas mal d'hésitations, j'ai eu une idée que je ne révèlerai pas pour le moment mais qui est la base de cette histoire. J'espère que vous aprécierez...

Comme les cours ont repris et que mon emploi du tps a la fac est très chargé, il est possible que les updates ne soient pas réguliers... je m'en excuse par avance... Ce premier chapitre est en même temps une sorte de prologue... j'espère qu'il vous mettra l'eau à la bouche... Enfin, je finirai en disant que j'aime tjs autant les reviews... Bonne lecture!

Disclaimer: Tout est à JKR, bien sûr, sauf l'histoire et quelques personnages de mon cru... Si, dans ce premier chapitre, vous vous découvrez quelque sympathie pour le personnage de Léna, sachez qu'elle est l'héroine de ma première fic, "Il n'y aura plus d'aube heureuse", qui peut de lire indépendamment de celle-ci.

La vérité sur Lily Evans

Chapitre 1

Un instant, Ginny avait cru que Léna allait la percer à jour. Juste avant que l'adolescente ne s'engouffre dans la pénombre de la cage d'escalier, l'épouse de Lupin l'avait considérée avec un regard étrangement incisif à travers le voile de larmes qu'elle n'arrivait plus à retenir.

-Bonsoir, laissa échapper la cadette des Weasley dans un murmure, et ce-faisant, elle songea : elle sait. Elle est Général des Aurors, elle est experte en Occlumancie… Elle peut, en un coup d'œil, deviner ce que je projette…

A la faible lueur de la chandelle qu'elle tenait à la main, Léna semblait plus âgée qu'avant… avant l'épisode du Ministère. Sa bouche arborait un pli soucieux, et des cernes semblables à ceux de son mari s'étaient creusés sous ses yeux rougis.

Reprends-toi, Ginny ! Cet air affligé n'a rien à voir avec toi ! Tout le monde est effondré par la mort de Sirius…

-Ginny…

La jeune fille se raidit. Et si elle savait tout de même ? Et si…

-Fais de beaux rêves.

Elle ne put répondre et se contenta d'un hochement de tête hâtif, avant de se détourner. Cette fois, plus question de reculer. Malgré sa détermination, Ginny tremblait, au point de trébucher sur le premier degré de l'escalier trop bien ciré. Elle s'étala de tout son long dans la volée de marches, dans un fracas épouvantable. Les vociférations de la mère de Sirius, depuis le tableau de l'entrée, ne se firent pas attendre.

-IMPIES ! BARBARES QUI JETEZ L'OPPROBE SUR NOTRE DEMEURE , COMMENT OSEZ VOUS TERNIR LE NOM DES BLACK ALORS MEME QUE MON FILS RENEGAT EST MORT ? QUITTEZ CES LIEUX SANS…

-TA GUEULE !!! TA GUEEEEUUUULE !!!

Léna, qui n'avait jamais eu sa langue dans sa poche, était plus disposée que jamais à tenir tête à l'infernale Mrs Black.

-FERME LA, ESPECE DE VIEILLE MORUE MAL BAISEE !!! FERME LA OU JE TE JURE QUE FAIS BATIR UN REMPART PAR DESSUS TON PUTAIN DE PORTRAIT !!!

Quelques exclamations fusèrent encore, puis Ginny entendit confusément Léna tirer le rideau devant le cadre avant de la rejoindre dans l'escalier.

-Ginny…

-Je suis désolée, je ne voulais pas…

La jeune fille s'interrompit : Léna venait de la saisir entre ses bras et la serrait fort contre son cœur.

-Ce n'est rien, Ginny. (Léna ne put retenir un sanglot) Rien du tout. Vas-y, maintenant, ma chérie.

L'Auror relâcha son étreinte et Ginny gravit les marche quatre à quatre. « Vas-y », lui avait dit Léna. Pas « Va au lit », ni « Va dormir ». « Vas-y ». Comme si, inconsciemment, elle l'encourageait à mener son entreprise à terme.

La rouquine regagna la chambre qu'elle partageait avec Violette, la fille aînée des Lupin. Violette avait 17 ans et, ce n'était plus un secret pour personne, sortait avec Fred Weasley. Pour l'heure, elle dormait profondément, d'après le rythme apaisé de sa respiration.

Sans un bruit, avec une discrétion de chat à l'affût, Ginny rejoignit son lit et saisit l'objet qu'elle avait dissimulé sous son matelas.

Elle l'avait trouvé le jour même, en début d'après-midi, parmi les affaires que Kreattur avait conservées jalousement jusque-là. Remus Lupin avait décidé de tout jeter pour de bon, cette fois, mais Ginny avait réussi à le sauver de justesse, et à le conserver par-devers elle. Il avait dû appartenir à un membre quelconque de la Très Méprisable famille des Black, comme l'appelait Léna. Si Hermione ne lui avait pas appris un jour l'existence de ce genre d'instruments, elle l'aurait pris pour un simple sablier. A présent, elle savait qu'il s'agissait de beaucoup plus ; c'était même, étant donné les circonstances, un véritable don du ciel.

Ginny engouffra le Retourneur de Temps dans la poche du pantalon moldu qu'elle portait pendant les vacances, et jeta un coup d'œil au cadran du réveil éclairé de lune. 23h37. Il lui fallait faire vite si elle ne voulait pas manquer le dernier métro.

L'adolescente enfila son blouson. Dans une poche, sa baguette. Dans l'autre, un peu d'argent moldu emprunté à Harry.

Harry… c'était pour lui qu'elle faisait tout cela, uniquement pour lui. Parce qu'elle ne voulait plus voir la tristesse infinie qui voilait son regard. Parce que malgré tout, malgré ce qu'elle avait cru l'année passée, elle l'aimait encore.

La jeune Weasley ouvrit la fenêtre et saisit le balai volant de Violette. Elle l'enfourcha et, s'élançant du rebord, gagna en douceur le sol du Square Grimmauld, avant de renvoyer le balai dans la chambre du premier étage et de refermer la fenêtre d'une formule. Elle n'avait pas le droit d'utiliser la magie pendant les vacances, mais c'était le moindre de ses soucis : elle s'apprêtait à faire bien pire.

Elle parcourut les rues en silence, jusqu'à la bouche de métro la plus proche, bénissant le jour où Harry en avait expliqué le fonctionnement à Mr Weasley devant elle. Il ne lui fallut pas trop de temps pour comprendre le fonctionnement de la machine qui lui délivra un ticket unique, en échange de ses quelques piécettes. Elle connaissait l'itinéraire à suivre, également, et n'hésita pas dans le choix de la rame à emprunter.

Malgré l'heure tardive, Ginny eut la chance de ne pas se faire importuner dans le métro : le wagon était vide. Elle descendit quelques stations plus loin, quitta le souterrain. Les rues de Londres étaient mal éclairées, mais elle trouva finalement son chemin, jusqu'à la petite impasse miteuse où trônait la cabine téléphonique hors-service. Elle se glissa dans l'habitacle et composa sans hésiter le 62442. La voix féminine résonna, et Ginny serra les poings.

-Ginevra Weasley, mission de sauvetage, énonça-t-elle résolument.

Un badge argenté tomba dans le réceptacle, et l'ascenseur se mit en branle. Lentement, Ginny s'enfonça sous terre, comme elle l'avait fait deux interminables semaines auparavant. Seulement, cette fois, elle était seule.

Elle se retrouva dans l'Atrium désert du Ministère de la Magie. Très bien. Elle n'avait pas failli, pas recul : elle y était.

Ginny retrouva progressivement le chemin de la Salle du Voile. Elle frissonna au souvenir de Sirius, lorsqu'il était tombé, à cet endroit précis. Plus que tout, elle souhaitait effacer cette image de son esprit, et de l'esprit de chaque témoin de la scène. De l'esprit de Harry…

Elle allait le faire. Maintenant. Pour lui.

Elle avait fait le calcul. Hermione lui avait expliqué que pour un Retourneur de Temps, un tour correspondait à une heure en arrière. Sirius était mort 15 jours plus tôt, il lui fallait donc 360 tours de Retourneur pour changer le cours de l'histoire. 360 tours, et Sirius serait sauvé.

Ginny s'assit en tailleur, adossée à l'arcade, passa la chaînette autour de son cou et fit tourner l'instrument, une fois, deux fois, dix fois, en s'appliquant à compter avec une précision sans faille…


Voilou! n'hésitez pas à laisser vos appréciations, positives ou négatives, dans la petite boiboite a reviews... A bientôt!