Disclaimer : Rien à moi, tout à JK.Rowling.

Bonjour à tous !

Voilà donc le dernier chapitre de Paradis.

Pour les RAR, je n'ai pas eu le temps de leur faire, j'ai terminé le chap aujourd'hui est je voulais absolument vous le poster, il n'a même pas été corrigé, alors je m'excuse d'avance pour les fautes d'orthographe. Je vous mettrai le chap corrigé dès que ma bêta me l'aura renvoyé.

Comme promis vous aurez le premier chap de Propriété Privée, ma nouvelle fic HD, défie de Umbre77, la semaine prochaine.

Bisou

BONNES FÊTES A TOUS !!!


Don de soi.

Draco leva les yeux d'un rapport au combien ennuyeux pour fixer son mari. Ce dernier était assis sur le canapé prés de la cheminée, penché sur un bloc note qui ne le quittait jamais, où il inscrivait tous les détails préoccupant habituellement les femmes dans les préparatifs de leur mariage.

Ils avaient décidé de convoler en justes noces le 3 décembre. Deux raisons à cela. Tout d'abord, Draco voulait que Conor et son jeune époux soient présents. Ensuite, cette date tombait pile poil entre celles de leurs parents respectifs. En effet, Narcissia et Lucius Malefoy s'étaient mariés un 10 décembre 1972 et les Potter, le 26 novembre 1979.

Il ne restait plus qu'une semaine avant le grand jour et Draco en frémissait tant d'impatience qu'il lui semblait qu'il allait exploser. Son mari, lui, restait calme en toute circonstance, malgré la pression qui pesait sur ses épaules. Le mariage d'un Malefoy, chef du clan qui plus est, n'était pas à prendre à la légère.

Bien sûr, Harry disposait d'une armada de domestiques, de l'aide de ses amies, ainsi que celle des femmes du clan, dont Reine Malefoy. L'exile de cette dernière avait été annulée, grâce à Harry qui avait voulu donné une seconde chance à la grand-mère de Draco. Parce que quoiqu'il en dise, le blond adorait son aïeul et que l'isoler ainsi lui faisait de la peine, parce qu'Harry voulait que ses enfants connaissent leur arrière-grand-mère, qu'elle leur inculque les traditions du clan comme elle l'avait faisait pour Draco et ses cousins.

Bien que réticent au départ, Draco devait reconnaître que sa grand-mère avait bien secondé son mari. Et puis, elle faisait tant d'effort pour se rattraper, pour tisser des liens plus fraternels avec Harry. Il ne lui avait pas encore pardonné son rôle dans sa rupture avec son mari, mais c'était tout de même en bonne voie. En temps normale, Draco aurait mis beaucoup, beaucoup plus longtemps à l'excuser – 20 ou 30 ans, par là quoi… que voulez-vous, un Malefoy a la rancune tenace –, mais Harry lui avait fait judicieusement remarquer que sa grand-mère allait déjà sur ses 95 ans, et qu'elle ne serait peut-être plus de ce monde à ce moment-là. Draco avait donc fait un effort.

Par contre, on ne pouvait pas en dire autant de Côme. Son cousin jouait magnifiquement la technique de l'autruche, évitant sa famille ave une dextérité que seule la magie pouvait rendre réelle. Ce n'était pas tant qu'il n'acceptait pas le retour de Harry ou une quelconque animosité en vers lui qui le tenait à distance. En fait, il avait tellement honte de s'être fait manipuler comme un premier année de Poudlard par son soi-disant meilleur ami, qu'il n'osait se présenter devant Draco.

Muré dans son dépit, il avait coupé les ponts avec sa famille durant quelques semaines. Il avait quitté la demeure principale et s'était installé dans son propre appartement, ne venant au manoir que très rarement, le plus souvent pour voir sa grand-mère et toujours quand ni Draco, ni Harry n'étaient présents. Reine avait bien tenté de lui faire entendre raison, mais la peur du rejet le retenait. Draco, lui, était décidé à ne pas faire le premier pas. Ulcéré par la conduite de son cousin, il n'était pas près de pardonner.

Voyant que la situation ne se débloquerait pas, Harry était intervenu. C'était peut-être un peu naïf de sa part, mais il voulait que tout le monde soit heureux lors de son mariage. De tout façon, ce n'était pas comme s'il avait quelque chose à craindre de Côme. Harry était déterminé à ne pas laisser se reproduire ce qui s'était passé il y avait trois ans. Il pouvait donc bien se montrer magnanime.

Il avait habilement manœuvré pour que Draco et Côme se rencontrent en sa présence, les enveloppant d'un sort pour qu'ils ne soient pas dérangés ou ne puissent s'enfuir. Côme avait eu un air si contrit que Harry eut pitié de lui. Il s'était répandu en excuses et leur avait promis de ne plus jamais recommencer. Il leur avait aussi souhaité tous ses vœux de bonheur avec un petit cadeau, ce à quoi le blond avait répondu par un détestable :

« J'espère que ce n'est pas un cadeau empoisonné. »

Il n'avait même pas pris le présent. Harry avait été agacé, mais aussi secrètement ravi – il devait bien le reconnaître – de voir son mari si revêche en vers son cousin. Il aurait été un peu amer si son époux avait facilement pardonné à Côme. Il avait pris le cadeau, non sans l'avoir passé sous sortilège pour vérifier son innocence. Il était peut-être gentil mais pas stupide !

Cela s'était plutôt bien terminé, tout de même. Draco n'avait pas été follement chaleureux, mais il avait invité Côme à son mariage. C'était tout ce qu'il avait pu faire pour montrer son accord à la paix, et c'était déjà beaucoup. Le temps se chargerait de le ramener à de meilleurs sentiments vis-à-vis de son cousin.

Pour en revenir au préparatif du mariage, il y avait tant de choses auxquelles penser que Draco avait eu peur que Harry ne s'enfuit devant l'ampleur de la tâche. Mais il n'en était rien. Il avait oublié que son petit lion adorait les défis. Mais tout cela prenait beaucoup de temps et d'énergie.

Et puis, il y avait aussi leur travail respectif. Draco avait toujours le clan et ses affaires à régenter et Harry était un Thaumaturge. Depuis qu'il savait sa profession, Harry venait l'embrasser à chaque fois avant de partir en mission. C'était un rituel auquel Draco s'était énormément attaché. Même si son cœur devait de plombs durant une minute – le temps qu'il fallait à son mari pour réapparaître devant lui à son retour de mission. La mine épuisée du brun lui serrait toujours le cœur, mais il était si heureux qu'il lui revienne vivant et en un seul morceau, qu'il se contentait de l'étreindre contre son cœur et de le bercer doucement dans ses bras jusqu'à ce qu'il s'endorme.

Sans oublier toutes les invitations qu'ils recevaient chaque jour. Depuis l'annonce de leur remariage en grande pompe dans la presse, la communauté sorcière était en ébullition. Les réceptions en leur honneur s'étaient multipliées. Draco tenait à les honorer, voulant montrer à tous que son mari et lui étaient aussi unis que les doigts de la main.

Heureusement, grâce à ses pouvoirs, Harry leur offrait chaque jour quelques heures en tête à tête, dans un jardin secret qu'il avait créé pour eux, où ils pouvaient se consacrer à l'autre sans risque d'interruption.

En regardant Harry prendre des notes, il pensa à tous les tracas auxquels il faisait face avec tant d'élégance. Un doux sentiment envahit son cœur. Il l'aimait tellement.

Lentement, il se leva et alla jusqu'à lui. Il s'assit à côté de lui, lui prit le bloc note des mains et l'embrassa sur le front.

« Draco, je… »

« J'aime t'entendre dire mon nom. » le coupa son mari. « Cela me donne envie de te prendre dans mes bras, de t'embrasser, de te sentir dur dans ma main, dans ma bouche. »

Harry aspira profondément, les yeux dilatés de désir. Ah, il savait comment s'y prendre pour le rendre fou, le bougre !

Draco le renversa sur le canapé et entreprit de lui enlever ses vêtements. Harry l'embrassa avec une ardeur telle que le blond gémit. Ils étaient bien parti pour une torride séance de jambe en l'air, quand Harry reposa doucement mais fermement Draco. Il se leva avec un sourire d'excuse.

« Le devoir m'appelle. » expliqua-t-il.

Frustré, Draco se renfrogna. Harry éclata de rire. Poussant un soupir résigné, le blond se leva à son tour. Son mari l'embrassa sur le front tout en lui promettant de se rattraper à son retour.

Draco oublia son mécontentement dès qu'il vit son mari en uniforme. Les habits de travail des Thaumaturges étaient certes très sobres mais épousaient si bien les formes de son mari que le mot « indécence » prenait toute son ampleur.

Comme à chaque fois qu'il le voyait ainsi, Draco sentit sa gorge s'assécher, alors que son sexe bandant dur dans son boxer… et qu'une jalousie sourde lui vrillait le ventre, parce que malheureusement, il n'était pas le seul à voir Harry ainsi vêtu.

« J'y vais. » dit Harry l'arrachant à sa contemplation.

« A tout de suite. » murmura Draco tout contre ses lèvres.

Harry disparut dans un pop. Le cœur de Draco s'ancra dans ses talons. Une minute, il devait juste tenir une minute. Mais pour lui, cette minute durait toujours une éternité. Et surtout, il avait toujours le temps d'imaginer mille choses atroces arrivant à son mari. Ca le rendait malade.

Au moment où il allait céder à son envie de se ronger les oncles jusqu'au sang, Harry réapparut, exactement au même endroit, tout contre Draco. On aurait pu penser qu'il n'était jamais parti si le brun ne paraissait pas si fatigué. Le cœur du blond, qui avait repris sa place initiale, se serra.

« Je suis de retour. » chuchota Harry contre son cou.

« Bienvenue à la maison. » répondit Draco en le serrant fort contre lui.

Ils s'assiérent sur le canapé et restèrent soudés ainsi, savourant la chaleur de l'autre. C'était loin de la partie de sexe torride que lui avait promis Harry, mais Draco n'aurait échangé cet instant pour rien au monde. Ils finirent par s'endormir.

C'est ainsi que les trouva la grand-mère de Draco quand elle pénétra dans la pièce, un moment plus tard. Les voyant tendrement blotti l'un contre l'autre, elle eut un sourire tendre. Elle matérialisa une épaisse couverture et leur en revêtis.

Elle caressa doucement les cheveux de son petit-fils, déposa un baiser sur le front de Harry. Puis, elle sortit de la pièce à pas de loup, non sans avoir jeté un sort de verrouillage sur la porte pour que nul ne vienne les déranger.

xxxxxxxxxx

Un soir, trois jours avant le mariage, tout faillit basculer.

Draco et Harry venaient de faire passionnément l'amour. Repus et encore tremblants de plaisir, ils reprenaient difficilement leur souffle.

Draco reposait de tout son long sur Harry, entre ses bras, encore en lui. Comme à chaque fois, Harry était envahi plénitude, il se serait même endormi ainsi, si Draco ne s'était décidé à le libérer de son poids. Un frisson le parcourut alors que Draco se retirait. Ce dernier l'embrassa doucement tout en s'installant sur le côté, l'attirant à lui. Puis, il le cala contre lui et ils restèrent ainsi, blotti l'un contre l'autre.

Un soupir de bien être s'échappa des lèvres de Harry. Il bougea légèrement pour effleurer l'épaule de son mari d'un tendre baiser et soupira de nouveau. Alors qu'il le croyait à moitié endormi, Draco se redressa, cassant leur position douillette. Harry émit un grognement de protestation qui le fit sourire. Prenant appui sur son coude, le blond se pencha au-dessus de lui et le considéra avec attention.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? » demanda le brun, intrigué.

Draco ne savait pas vraiment par où commencer. Il avait peur de mal s'y prendre. Durant les quelques semaines qui venaient de passer, il avait senti une tension étrange envahir Harry à chaque fois que le sujet des enfants était abordé. Et plus la date du mariage approchait, plus le malaise s'amplifiait.

Il savait que Harry voulait des enfants, mais apparemment, il y avait quelque chose qui l'angoissait à ce sujet. Draco avait peur de comprendre la cause des appréhensions de son mari. Cela lui avait fait mal de voir que Harry avait encore des doutes. Mais il s'était vite repris. Il se devait de rassurer son mari. Voilà pourquoi, il était sur le point de revenir sur des évènements qui pourraient bien ébranler leur bonheur tout nouvellement acquis.

Mais maintenant qu'il fallait se lancer, il ne savait pas quoi dire. Il pouvait seulement fixait son mari avec une expression qu'il n'avait pas conscience d'être anxieuse. Il avait tellement peur de tout foirer.

« Draco, qu'est-ce qu'il y a ? » s'inquiéta tout à fait Harry en posant une main tendre sur sa joue.

Un silence suivit ses paroles. Au bout de quelques instants, Draco tendit la main vers lui et repoussa doucement une mèche humide collée à son front. La gravité se lut sur son visage. Draco ferma les yeux, frottant sa joue contre cette main chaleureuse. Il prit une profonde inspiration, comme pour se donner du courage, puis se lança.

« Harry… au sujet des enfants… j'ai pensé que je pourrais les porter, cette fois-ci… qu'en dis-tu ? » finit-il par dire lentement, comme s'il pesait chaque mot.

Soudain mortellement pâle, Harry le fixait comme s'il venait de lui porter un coup fatal. Ses magnifiques yeux verts se voilèrent de larmes. D'un bond, il sauta hors du lit et se rua dans la salle de bain sans laisser le temps à Draco de réagir.

Il verrouilla magiquement la porte. Il se laissa glisser long du battant, se recroquevilla sur le marbre froid, le corps tremblant. Des larmes qu'il avait contenues depuis une éternité coulèrent sans qu'il puisse les retenir. Il referma les bras autour de ses genoux et baissa la tête. Laissant enfin apparaître une facette de lui qu'il avait réprimé depuis sa plus tendre enfance.

Quand Draco sortit enfin de sa stupeur, il se leva d'un coup de rein et se précipita vers la salle de bain. Mais il trouva la porte fermée.

« Harry, ouvre cette porte ! » cria-t-il en tambourinant furieusement contre le battant.

Mais seul un silence inquiétant lui répondit. Merde, il avait prévu bien des scénarios mais sûrement pas celui-ci. La réaction de Harry le blessait. L'idée qu'il porte leurs enfants lui était donc si intolérable ? Est-ce qu'il le pensait incapable de mener une grossesse à terme ? Ou peut-être qu'il s'était trompé du tout au tout, peut-être que Harry ne voulait tout simplement plus d'enfant de lui ?

Draco sentit son cœur se serrer, mais il ne pouvait pas revenir en arrière.

Le silence qui régnait de l'autre côté de la porte commença à sérieusement l'angoisser. Harry n'était pas du genre à faire un geste inconsidéré, mais un accident était si vite arrivé. Il suffit juste qu'il perde le contrôle de sa magie…

Imaginant déjà son mari étalé sur le sol, baignant dans son propre sang, Draco, aussi pâle qu'un mort, se rua sur sa baguette posée sur la table de chevet, et jeta un sort de déverrouillage d'une voix tremblante.

Le rayon rebondit sur la porte pour aller se fracasser contre une commode qu'il réduisit en miette. Jurant, Draco tambourina de nouveau sur le battant en criant à son mari d'enlever le sort s'il était en état. Il était tellement pris dans son inquiétude, qu'il ne prêta tout d'abord pas attention à la petite voix qui filtrait à travers la maudite porte. Mais, il finit pas l'entendre.

« Je vais bien, Draco. »

Ce dernier se figea sur place, pétrifié par les rayures striant la voix de son mari. Une telle vulnérabilité s'en dégageait que Draco sentit son cœur se tordre douloureusement dans sa poitrine. Bien sûr, il était aussi soulagé d'entendre son mari, cela signifiait qu'il ne gisait pas sur le marbre en se vidant de son sang. Mais malgré l'affirmation de ce dernier, il se rendait bien compte que Harry n'allait pas bien du tout.

Cette tonalité fragile lui rappela la frêle silhouette de son mari lorsqu'il avait perdu le bébé. A cette époque, il avait été sidéré de voir celui que tous pensaient invincible si désemparé, si frêle.

Il n'avait pas su comment si prendre avec cet Harry-là. Donnez lui un Survivant arrogant, colérique, railleur, il saurait comment agir, mais un Harry vulnérable, déboussolé et en pleur le déstabilisait totalement. Il n'avait pas su trouver les mots justes pour soutenir son mari dans cette épreuve. Il s'en voudrait toute sa vie.

Ce dont il était sûr en cet instant, c'était que Harry et lui devaient discuter de ce qui s'était passé trois plus tôt ou leur nouveau départ en pâtirait à un moment ou un autre. La réaction de son époux lui donnait raison.

Il prit plusieurs inspirations pour tenter de retrouver son calme. Lorsqu'il fut sûr de pouvoir ouvrir la bouche sans que sa voix ne tremble, il dit tendrement et douloureusement à la fois :

« Je t'en prie, Harry, nous devons parler. Fuir ne sert à rien. Nous ne repartirons jamais sur de nouvelles bases si nous ne communiquons pas. Je ne veux pas que ça finisse comme la dernière fois. »

De l'autre côté de la porte, Harry était toujours dans la même position, assis par terre, la tête enfouie dans ses genoux repliés qui ses bras enserraient, le corps toujours grelottant de froid, de peine.

En entendant les paroles de Draco, de violents frissons parcoururent le jeune homme. Le blond avait raison, bien entendu, mais il avait trop de peine pour l'écouter. Comment Draco avait-il pu lui proposer une telle chose ?! Il ne lui aurait pas fait plus mal s'il lui avait clairement dit qu'il ne le jugeait pas apte à porter leur enfant.

Et qui lui en voudrait après le désastre de la dernière fois…

Les souvenirs honnis le frappèrent de plein fouet. Il fut pris de spasmes incontrôlables, serra fortement les yeux pour les chasser. Il se mordit violemment la lèvre pour étouffer un sanglot. Il avait l'impression que son corps allait exploser de douleur.

A nouveau, des coups furent frappés à la porte, avant que la voix rauque de Draco ne retentisse :

« Harry, ouvre ! »

Oh non. Il se sentait beaucoup trop vulnérable pour affronter le regard de son mari. Il avait toujours réussi à contenir cette part de lui qui voulait sombre dans le gouffre sans fond apparaissant parfois devant lui. Mais là, le souvenir de la pire épreuve de sa vie avait ravivé d'autres souvenirs tout aussi douloureux. Il ne voulait pas se remémorer certains passages de sa vie. Il avait cru les avoir surmonté. Il s'était trompé, apparemment.

Pour l'heure, il voulait tout oublier. Pour quelques minutes, quelques secondes… il voulait juste oublier…

Il ne sut pas combien de temps il resta sur le marbre froid à pleurer silencieusement, mais au bout d'un long moment, il se leva enfin en chancelant, le corps ankylosé. Passant devant le gigantesque miroir qui recouvrait une partie d'un mur, il vit son visage blême et souillé de trace de larme. Il s'empressa d'entrer dans la cabine de douche et ouvrit l'eau.

Si Draco frappa encore à la porte ou l'appela, il ne l'entendit pas.

Il resta un long moment sous le jet brûlant, laissant l'eau ruisseler sur son corps. Puis, doucement, il se mit à se laver avec frénésies. Partout. Comme pour effacer la trace de son mari. Il frotta si fort que sa peau en devint rouge par endroit. Il avait l'impression de sentir l'odeur de Draco sur sa peau, et cela le rendait fou… fou de désir ! Il fut obligé d'ouvrir le combinais d'eau froide à son maximum pour calmer son ardeur. Cette réaction purement physique le dégoûta.

Lorsqu'il sortit du cabinet, il avait repris le contrôle de lui-même. Il était redevenu Harry Potter, le Survivant, qui ne tremblait devant rien, près à tout affronter, mêmes les incertitudes de son mari sur sa capacité à donner la vie. Il allait tirer cette histoire au clair. Il espérait vraiment pour Draco qu'il s'était trompé dans l'interprétation de ses paroles.

Il attrapa un drap de bain, s'essuya consciencieusement, avant de s'emmitoufler dans un gros peignoir. Il jeta un coup d'œil au miroir et constata avec une certaine satisfaction que son visage avait repris des couleurs, malgré qu'une fine ligne rouge, dernier vestige de ses larmes, voilant ses yeux. Il était prêt à affronter Draco.

Quand il sortit de la salle de bain, il remarqua que ce dernier n'était pas là. Cette constatation le contraria. Il se calla confortablement dans un fauteuil devant la cheminée, un verre whisky qu'il avait matérialisé par magie, à la main. Et il attendit.

Draco ne tarda pas à se montrer. Il sortait de l'autre salle de bain attenante à la chambre. Vêtu en tout et pour d'une serviette lâchement nouée autour de ses reins, il était sexy en diable. Mais pour l'instant, Harry n'avait pas la tête à glorifier le sex-appeal de son mari.

Draco se campa devant son mari, le contemplant un moment. Ils se défièrent un instant. Draco eut l'impression d'être revenu quelques semaines avant leur séparation, où ils ne parvenaient jamais à communiquer autrement qu'en se criant dessus ou en faisant l'amour.

Cette pensée lui était insupportable. Ils avaient tant progressé, ils ne pouvaient pas régresser au point de départ si brusquement. Il n'avait pas fait tout ça pour rien. Il allait se battre et faire entendre raison à Harry. Il ne savait pas vraiment pourquoi son mari s'était enflammé comme ça, mais il allait élucider ce mystère.

Il finit par tendre la main et lui caresser doucement la joue. Il avait besoin de le toucher. Harry se laissa faire docilement. Mais le regard froid qu'il planta dans celui de son époux démentait totalement cette soumission.

Draco resta debout et attendit. Il savait pertinemment que lorsque le brun était dans cet état, il valait mieux le laisser vider son sac. Mais la tempête tarda à venir. Le silence pesant s'étirant entre eux, mettait les nerfs de Draco à rude épreuve.

« Tu ne voulais pas de notre bébé. » déclara Harry dans un murmure pourtant cinglant. « Est-ce que ça suffit à exorciser le passé ? » ajouta-il un brin ironique.

Draco tressaillit comme s'il avait reçu un Endoloris. Il ne s'attendait pas à cette accusation.

« C'est faux… »

« Non, Draco, c'est la pure vérité et tu le sais. » assena durement Harry. « Après la fausse-couche, j'avais l'impression d'être devenu un boulet pour toi. Je l'avais déjà ressenti avant de tomber enceinte, mais c'était bien pire après la perte de notre enfant. Ce sentiment s'amplifiait de jour en jour jusqu'à en devenir intolérable. »

Le brun planta un regard accusateur dans celui de Draco, le défiant de contredire.

« Jamais, je ne t'es considéré comme un boulet, Harry. Jamais ! » se défendit véhément Draco. « Je suis navré si tu as pensé le contraire. Je… »

« Oh, ça suffit, Draco ! » coupa sèchement le brun en lui adressant un regard glacial. « Tu ne ma parlais plus, tu ne me regardais même plus, tu étais occupé ailleurs… tu as même été obligé de suspendre une réunion de la plus haute importance quand c'est arrivé. Déjà mécontent à l'idée d'être père, tu t'es retrouvé avec un homme fou de chagrin. Vraiment, pauvre Draco Malefoy ! »

« Harry… »

« J'en venait à ne voir que ton regard glacial, le pli amer de ta bouche, la position crispée de ton corps. Tu puais le rejet. Cela me faisait bien plus souffrir que mon ventre désespérément vide, bien plus que les petites phrases assassines du style : 'Vous savez, Harry, certains bébés arrivent au mauvais moments.' »

Il s'interrompit et déglutit difficilement avant de conclure :

« De la bouche de celle que son mari considère comme une seconde mère, de telles paroles ne peuvent qu'effriter un mariage déjà rongé de toute part. »

Draco devint livide.

« Ma grand-mère n'a pas pu te dire de telles horreurs… c'est bien trop… » murmura-t-il, horrifié.

« Cruel ? » compléta Harry d'un ton lourd d'ironie. « 'C'est peut-être mieux comme ça, Harry' » reprit-il en citant les paroles de son mari. « 'Nous n'étions pas encore prêt à fonder une famille'. »

Bouleversé et incapable de maîtriser ses émotions, Draco fit volte-face et alla se poster devant la fenêtre, alors que ses yeux s'embuaient. Il avait vraiment été en dessous de tout.

« J'ai eu honte de moi quand j'ai dit ça. » marmonna-t-il d'une voix étrangement rauque, au bout d'un moment d'un lourd silence.

Harry savait qu'il avait du être difficile pour son mari d'avouer cela, de reconnaître implicitement qu'il avait agit comme le dernier des Détraqueurs, mais sa peine était trop grande pour qu'il soit amadoué par la tristesse et la culpabilité perçant la voix de son mari.

« Tant mieux, parce que j'ai également eu honte pour toi. » répliqua-t-il, implacable, avant de se lever.

Il alla prendre un bas de pyjama dans l'armoire, non sans avoir jeté un coup d'œil interloqué aux minuscules bout de bois qui parsemaient un coin de la chambre, vestige de la commode. Il enleva son peignoir, dévoilant son corps nu, sans se préoccuper de son mari. Il passa sa robe de chambre en soie recourant son torse parfait qui donnait des idées peu catholiques à Draco. Il n'était qu'un homme, par Lucifer !

Se reprenant, le blond revint sur le sujet de leur conversation.

« Tu étais désespéré et je me sentais totalement impuissant face à ton chagrin. » avoua-t-il dans un murmure.

Harry l'aurait pris dans ses bras pour le consoler et effacer ce pli lasse barrant son front, s'il n'était pas aussi empêtré dans sa propre douleur. Il en rajouta même une couche. Il voulait lui faire payer.

« C'est peut-être mieux comme ça. C'est tout ce qui t'es venu à l'esprit pour me réconforter ?... mais c'est vrai que tu ne voulais pas de cet enfant ! »

Draco accusa difficilement le coup. Il lui semblait que l'air lui manquait soudain. Il avait mal. Il aurait voulu ne jamais avoir commencé cette conversation, mais il savait que le passé leur empoisonnerait la vie tant qu'ils ne le conjureraient pas. Mais Merlin que c'était dur !

C'était surtout l'attitude froide de Harry qui le chagrinait. Le Harry d'avant aurait hurlé, invectivé, frappé, tout cassé autour de lui. Mais celui-ci était désespérément pondéré, distillant ses coups avec une habileté terrifiante. Il voulait le culpabiliser, lui faire mal. Et il y réussissait parfaitement.

Draco souffla profondément, tentant de rendre sa respiration moins hachée.

« C'est vrai. L'idée de devenir père ne m'enchantait guère à l'époque. » reconnut-il péniblement.

Il eut l'impression que cet aveu lui prenait toutes ses forces alors qu'en même temps, un grand poids s'enlevait de ses épaules. Il s'était senti tellement coupable quand Harry avait fait sa fausse-couche. Il lui semblait alors que tout était de sa faute. Quand son mari l'avait quitté, il s'était dit qu'il n'avait eu que ce qu'il méritait, galopant lamentablement vers la dépression.

De son côté, Harry leva un regard stupéfait vers Draco. C'était la première fois depuis l'annonce de sa grosse que son mari avouait clairement son manque d'enthousiasme à cette nouvelle. Il y a trois ans, Harry avait beau eu tempêté contre lui, jamais cette vérité n'avait franchi les lèvres du blond.

Enfin, il le reconnaît ! songea-t-il, avec une certaine satisfaction malsaine.

« Nous étions trop jeunes, trop immatures, tous les deux. » reprit Draco d'une voix entrecoupée. « Notre couple était déjà si fragile… Tu étais malheureux, j'étais malheureux… Nous ne communiquions plus… »

« Même au lit ? » l'interrompit narquoisement Harry, ce qui eut le don de mettre son mari en colère.

« Précisément ! » explosa-t-il en le saisissant par les bras. « Parfois, j'avais l'impression que je n'arrivais à t'atteindre qu'en te possédant. Ce n'était pas de la baise, comme tu semble le croire, mais bien de l'amour… Avec ta grossesse, même ça m'a été enlevé… »

Il eut un soupir las. Harry le regarda, incrédule. Qu'est-ce qu'il racontait ?

« Je t'adorais, Harry, tu me fascinais complètement, mais l'amour inconditionnel dont tu m'enveloppais m'étouffait parfois. Je n'étais pas prêt à vivre une telle passion, pas prêt à recevoir autant d'un seul coup… surtout, je ne savais pas comment y répondre. Je savais ce que j'éprouvais pour toi, mais je ne savais pas comment l'exprimer… du moins, autrement qu'avec mon corps… »

Il s'interrompit à nouveau, tenant toujours son mari, mais fuyant son regard vert pénétrant, comme s'il était ainsi plus facile pour lui de se confier.

« Les Malefoy reçoivent une éducation bien spécifique. Faire des déclarations d'amour n'en a jamais fait parti. Comment acquérir plus de puissance, de pouvoir, d'argent, de prestige, de gloire, oui, mais pas comment dire à l'être comptant le plus pour nous qu'on l'aime à en mourir. On nous apprend même à le cacher. Les Malefoy considèrent l'amour comme la plus grande faiblesse de l'homme. On peut le ressentir, mais il ne faut pas se laisser gouverner par lui, sous peine de voir tous ses efforts s'écrouler comme un château de carte… quand je sentais mon château sur le point de s'effondrer, je me forçais à m'éloigner de toi. Mais, je ne restais jamais trop longtemps loin de toi. Ta présence me manquait rapidement au point de me rendre fou. Ma propre faiblesse m'écoeurait. Je ne comprenais pas comment je pouvais être si dépendant de toi. J'étais devenu accro à tes déclarations enflammées sans même m'en rendre compte. Tes 'je t'aime' trouvaient à chaque fois échos dans mon cœur, et cela m'affolait tout en m'émerveillant. »

Il reprit son souffle, toujours en évitant le regard de son mari. Harry, le cœur battant, ne dit rien, sachant que Draco n'avait pas fini, qu'il avait besoin de se défaire du poids qui alourdissait son cœur.

« Sais-tu comment je me suis rendu compte de ma dépendance à ces trois petits mots, Harry ? » demanda le blond dans un filet de voix.

Celui-ci secoua lentement la tête en un signe négatif, de peur d'effaroucher Draco s'il parlait. Pour une fois que son mari se confier à lui, il n'avait pas envie de tout gâcher avec une parole malheureuse.

Et puis, il était totalement subjugué par l'aura du blond. C'était la première fois que Draco lui en donnait l'accès. S'il était facile pour un Thaumaturge de 'forcer' la révélation de l'aura des autres, avec leurs valéons, il en allait tout autrement. Ils ne pouvaient la voir sans l'accord de ceux-ci.

Draco ne lui avait jamais permis de la voir jusqu'à ce soir. Ce manque de confiance avait toujours chagriné Harry. Mais là, il pouvait la contempler à loisir.

Elle était si tumultueuse, cette aura. Si pleine de vie, de couleur. Si éloigné de la personne froide qu'était Draco en surface. Il ne s'en lassait pas. Grâce à elle, il savait parfaitement ce que ressentait son mari à cette instant précis. Tout ce que les mots ne pourraient jamais retranscrire à leur juste valeur.

Les doutes, la culpabilité, la colère, la tristesse et tant de souffrance…

Un amour inconditionnel pour lui, Harry Potter…

Et à peine visible, entre les cacophonies des autres émotions, de l'espoir…

Espoir que tout ne soit pas perdu, que le mur des erreurs et des non-dits soient franchissable, que le passé soit pardonné…

« Après l'annonce de ta grossesse, lorsque tu t'es renfermé sur toi-même, ne me laissant plus t'atteindre, même pendant l'amour… lorsque tu as cessé de me dire ces trois petits mots… » chuchota Draco, la tête baissée.

Le Survivant se figea, ébranlé par cette vérité qu'il n'avait jamais affronté jusque là. C'était vrai, il avait eu un comportement différent pendant sa grossesse… et il n'avait plus jamais déclaré son amour à son époux…

« Oh, Draco… » murmura Harry.

Avec un soupir, son mari laissa retomber ses mains et se détourna.

« Tu semblais si fragile. Je ne savais pas comment m'y prendre pour te soutenir, sans te toucher. J'avais peur de perdre le contrôle de moi-même si je t'effleurais… j'avais si peur de te faire du mal que cela m'angoissait. » avoua-t-il dans un souffle presque inaudible. « Mais finalement, c'est exactement ce que j'ai fait. » ajouta-t-il avec un petit sourire désabusé.

Il se tut et alla s'asseoir sur le canapé, tête baissée. Ce comportement était si éloigné du Draco Malefoy arrogant que Harry en fut remué au plus profond de lui-même. Son aura était si sombre d'incertitude, de remord, de peine.

Lentement, Harry alla s'asseoir à côté de Draco et demanda d'une voix tremblante :

« Pourquoi ne m'as-tu rien dit au lieu de faire comme si je n'existais pas ? »

Draco laissa échapper un rire douloureux et amer.

« Mon désir pour toi virait à l'obsession, Harry. Je me méprisais de nourrir des envies si basiques alors que tu paraissais si désorienté. Tout se mêlait dans ma tête, je n'arrivais plus à faire la part des choses. Quand tu as perdu le bébé, j'ai cru que c'était parce que je l'avais souhaité – je le crois toujours, d'ailleurs. Je ne pouvais même plus me regarder en face tant mon attitude me faisait horreur. Je me voyais comme l'assassin de mon propre enfant… Ton départ m'est apparu comme un châtiment, amplement mérité, que j'ai accepté avec une joie presque morbide. Pour me punir d'avantage encore, je me suis éloigné de ma famille, restant seul avec ma souffrance. Je serais sûrement encore à me morfondre dans mon coin, si Blaise n'était pas venu me sortir de ma léthargie à grand coup de claques. C'est lui qui m'a fait comprendre qu'il ne servait à rien de rester là à pleurer mon amour perdu. Grâce à lui, j'ai eu la force de reprendre ma vie en main et de continuer à avancer malgré ce vide que tu avais laissé en moi. »

Emu, Harry ne put résister plus à la tentation de le prendre dans ses bras pour le réconforter. Il savait à quel point cela était dur pour Draco, qui avait toujours la sale manie de dissimuler ses émotions, de se montrer si vulnérable.

Harry se rendait compte à quel point ils étaient semblable, tous les deux. Aucun d'eux n'était autorité à montrer ses faiblesses. Draco de part son éducation et lui à cause de son statut de héro invincible. Pris dans la toile du regard des autres, ils s'étaient éloignés l'un de l'autre, pataugeant piteusement dans leur incompréhension mutuelle.

Cela devait changer.

Ils restèrent un long moment ainsi, serrés l'un contre l'autre, sans osés bouger un doigt de peur de briser ce lien fragile qu'ils venaient de retrouver. Puis, soudain un éclair déchira un voile trop longtemps opaque de l'esprit du brun.

« C'est donc pour ça que tu n'as pas cherché à me retenir. » dit Harry en s'écartant un peu de Draco pour le regarder dans les yeux.

Ce qu'il vit chavira son cœur. Tellement d'amour, de tendresse que cela l'effraya un peu.

« Que tu m'as brisé le cœur une deuxième fois. » avoua-t-il dans un chuchotement presque inaudible. « L'idée que je puisse avoir besoin de toi ne t'a jamais effleuré l'esprit ? »

Les yeux fixés sur ses pieds nus, Draco secoua la tête.

« Je me dégoûtais. J'étais persuadé que je te dégoûtais aussi. »

« Oh Draco… »

Comment avaient-ils se faire tant de mal ?

Un silence douloureux s'abattit sur eux. Harry promena un regard absent sur la cheminée où les flammes frétillaient joyeusement.

« Ce n'était pas ta faute pour le bébé. » dit-il finalement d'une voix étranglée. « Les trois premiers mois sont les plus délicats et les fausse-couche sont fréquentes quand il s'agit d'une première grossesse, surtout chez un homme… c'est un coup de malchance, voilà tout. »

Il voulut ponctuer ses paroles d'un léger haussement d'épaules mais, au lieu de ça, il se leva et tourna le dos à son mari, écrasé par un violent émoi. L'instant d'après, deux grands bras enveloppèrent son corps frissonnant et Draco mêla ses doigts aux siens. S'accrochant à lui comme à une bouée de sauvetage, Harry ravala les pleurs qui lui nouaient la gorge.

« Je me sentais coupable, moi aussi. » confessa le brun d'une voix hachée. « Encore une fois, je semais la mort autour de moi… »

« Harry, ne dis pas ça. Ce n'est… » fit Draco, mais ce dernier le fit taire d'une pression de la main.

Le blond resserra son étreinte. Etouffant un gémissement, Harry pivota vers lui et, nouant les mains sur sa nuque, se serra contre lui dans un élan désespéré. Sans rompre leur étreinte, Draco s'assit sur le canapé, installant son mari à califourchon sur lui.

« J'ai toujours eu cette impression de porter malheur à ceux que j'aime. » reprit Harry d'une voix éraillée, le visage enfoui dans le cou de son époux. « Depuis ma naissance, tous les personnes auxquelles je tiens, périssent ou sont blessés à cause de moi : mon bébé, mes parents, mon parrain, mon oncle, mes amis. Ce sentiment ne m'a jamais quitté, me rongeant de l'intérieur petit à petit. C'est d'ailleurs l'une des raisons qui m'a fait te fuir. J'avais peur de te mettre en danger. Je n'aurais jamais pu supporter de te perdre, toi aussi… c'est pour ça que je suis si protecteur avec toi, mais je crois que tu l'as déjà remarqué. »

Draco eut un sourire tendre alors même que son cœur se serrait de chagrin.

« Quand j'ai perdu notre bébé, je me suis effondré. Je n'ai pas pu supporté ce nouveau coup du sort. J'avais l'impression d'avoir lamentablement échoué dans mon rôle de père… et ton attitude me confortait dans cette position… Si je suis parti, c'est aussi à cause de ça. Je ne voulais pas te gâcher plus tes chances d'être heureux. Je voulais que tu trouves un homme normal qui pourrait te donner des enfants sans déclancher un drame. Mais là encore, j'ai échoué. A peine tu m'as demandé de reprendre la vie conjugale que je m'agrippais déjà lâchement à toi. Je m'en veux d'être si faible, mais en même tant, je ne peux contrôler cette partie égoïste de moi qui me siffle que j'ai suffisamment perdu de temps avec mon altruisme à la con. »

« Tu devrais écouter un peu plus cette partie de toi. » suggéra Draco, amusé.

« Surtout pas ! Tu n'as pas idée que ce qu'elle me souffle, cette vicieuse ! » dit Harry avec une petite moue consternée.

Une lueur intéressée apparut dans les yeux de Draco.

« J'aimerais bien savoir justement. »

« Peut-être tout à l'heure… quand nous aurons éclairci toute cette histoire. » promit Harry.

Draco hocha la tête en signe d'assentiment.

« Harry… » dit-t-il avant de se mordre nerveusement la lèvre inférieure.

Il hésita un instant, puis finit par poser la question qui le torturait.

« Pourquoi es-tu si retissent à l'idée que je porte notre enfant ? Tu ne m'en juges pas capable ? »

« N'est-ce pas plutôt le contraire ? Si tu veux si soudainement porter notre futur enfant, n'est-ce pas parce que tu me juges incapable de mener une grosse à terme ? » chuchota Harry, en serrant très fort les yeux pour ne pas pleurer. « Tu aurais raison, vu le désastre de la dernière fois… »

Ca faisait si mal ! Et Draco qui ne disait rien…

Harry était loin d'imaginer que si son mari restait muet, c'était tout simplement parce qu'il était sans voix face à leur incompréhension mutuelle et à la piètre opinion que son petit lion avait de lui. Comment Harry osait-il le croire capable d'une telle chose ? Le connaissait-il donc si mal ?

Quand il revint enfin de sa stupeur, sa réaction fut violente.

« Quoi ? » s'étrangla Draco en repoussant brusquement son mari pour le regarder en face. « C'est absolument faux ! Je n'ai jamais pensé une telle chose ! Pourquoi me portes-tu toujours les pires intentions ? » hurla-t-il, en colère et peiné

« Mais, non… enfin, Draco… » balbutia un Harry sidéré.

« Je m'étonne même que tu ais accepté de vivre de nouveau avec moi, avec la piètre image que tu as de moi ! »

« Draco, tu te trompes totalement ! » affirma précipitamment Harry. « Ce n'est pas de toi que j'ai une piètre opinion, mais de moi-même ! Je me trouve tellement inutile, alors ça me semble normale que les autres le pensent aussi. »

Draco le dévisagea un instant, incrédule. Où était donc passée l'assurance du super héro super puissant, capitaine d'une division entière de Thaumaturges et Réceptacle d'un démon de haut grade à ses heures ? Draco avait l'impression de voir le Harry de 11 ans, maladroit et peu sûr de lui… et si incroyablement stupide ! Tout le côté « imbécile de Gryffondor et fier de l'être » de son mari, quoi !

« Tous tes pouvoirs et tes grades n'ont pas réussi à améliorer l'énorme paquet de bêtises qui te sert de cerveau, Potter ! » soupira Draco, en secouant la tête de lassitude.

« Hey ! » protesta Harry en lui assenant une tape sur le crâne.

« Pour ta gouverne, saches que si je veux porter notre enfant, c'est simplement pour que j'ai cru que tu n'étais pas très à l'aise à l'idée de retenter l'expérience. Chaque fois que les gens t'en parlent, tu te crispes, alors j'ai pensé que tu ne te sentais pas près pour une autre grossesse. Mais je sais aussi que rien ne te rendrait plus heureux que d'avoir des enfants de moi. Comme moi aussi j'en veux, je me suis dit que je serais pas mal avec un ventre plus rond… que je pourrais mettre nos enfants au monde en attendant que tu te sentes d'attaque pour le faire à ton tour… »

Les yeux écarquillés, Harry contempla son mari comme s'il était un martien. Ce que son aura suggérait était encore plus improbable que les dires de son mari, mais se rejoignait logiquement. Parce que pour que Draco tombe enceinte, il fallait que lui, Harry Potter – bientôt Potter-Malefoy – lui fasse l'amour, qu'il le possède, qu'il entre en lui…

D'abord l'accès à son aura, maintenant ça

Il devait voir un Médicomage parce que son cœur venait de cesser de battre… ou plutôt non, il battait trop vite, beaucoup trop vite…

Il ne pouvait pas croire que Draco veuille lui offrir ce cadeau. C'était trop beau ! Combien de fois avait-il imaginé se perdre dans sa chaleur, sa moiteur ? Par Merlin, il ne savait même plus ! Il en avait perdu le compte.

Draco ne sut comment interpréter son manque de réaction.

« Est-ce que je dois prendre ton expression de poisson hors de l'eau comme une bonne chose ou dois-je m'inquiéter ? » finit-il par demander après un long moment où Harry n'avait fait que le dévisager, bouche bée.

Le brun se reprit enfin et lui sauta au cou.

« Oh, Draco, je suis désolé ! J'ai tout interprété de travers ! Pardon ! » s'écria-t-il, chagriné.

Ce qui attristait le plus Harry, c'était de constater à quel point il avait gâché ce moment important pour son mari. Draco avait eu besoin de tout son courage pour lui faire cette proposition. Il avait attendu une toute autre réaction, bien plus enthousiaste, et lui avait tout gâché une nouvelle fois. Il n'avait strictement rien compris. Mais quel idiot !

Draco se sentit fondre. Il ne pouvait pas rester en colère contre son agaçant mari alors qu'il avait ce petit visage si adorablement contrit. Il n'avait pas un cœur de pierre, que diable ! Alors il l'embrassa, tentant de lui faire comprendre par ses lèvres ce que sa voix avait trop souvent du mal à exprimer.

Quand ils se séparèrent, ils étaient à bout de souffle. Draco posa son front contre celui de Harry, avec un petit soupir de contentement.

« Il n'y a plus de fantôme, Harry ? »

« Non. »

« Bien. »

Ils s'embrassèrent à nouveau, amoureusement.

« A compter de maintenant, nous nous efforcerons de communiquer au lieu de nous affronter, d'accord ? » décréta Draco, longtemps après.

C'était la voix de la sagesse, Harry ne pouvait qu'être d'accord. Le visage enfoui dans le cou de son mari, le brun hocha la tête

« Nous avons décidé de nous accorder une deuxième chance. Alors donnons-nous les moyens pour qu'elle ne soit pas vaine. » ajouta le blond d'un ton doux mais déterminé.

Harry hocha de nouveau la tête, sans rien dire.

« J'ai demandé à Severus de nous préparer de la potion Pregment. C'est pour ça que je suis resté tard avec lui l'autre nuit. Ce serait bien si on pouvait concevoir notre enfant à notre nuit de noce. »

Harry hocha encore la tête. Draco s'écarta légèrement, un sourire espiègle aux lèvres.

« Ne sois pas trop soumis, petit lion, ça me rend nerveux. »

Harry éclat de rire. Avec un grognement, Draco le fit taire d'un baiser passionné.

« Draco, es-tu sûr de vouloir te donner à moi ? » demanda Harry un long moment plus tard, toujours blotti contre le blond.

Son mari eut un sourire doux que le brun ne lui avait jamais vu. C'était un sourire qui disait « Je t'aime, je te fais confiance, je veux être à toi. ».

« Tu as enfin compris, n'est-ce pas ? » réalisa Harry, les yeux brillant et le même sourire tendre aux lèvres.

« Oui. » dit simplement le blond avec une assurance tranquille.

C'était une réponse aux deux questions. Harry le prit comme tel.

« Alors laisse-moi te montrer tout ce que ma partie égoïste souhaite te faire. » susurra-t-il contre ses lèvres.

Draco gémit contre la langue de son mari, le colla plus contre lui. Ce baiser fiévreux les conduisit vers le lit douillé qui n'attendait qu'eux.

Draco n'avait jamais été pris par un homme. Alors même qu'il répondait aux caresses de son mari avec empressement, il devait reconnaître qu'une sourde peur enflait en lui. Il savait ce qui allait se passer, bien sûr, mais cela ne l'empêchait d'être angoissé. Surtout qu'il savait aussi que la première fois était souvent douloureuse et pas toujours synonyme de plaisir. Mais devant l'air fiévreux et déterminé de son petit lion, il n'eut pas le cœur à lui faire partager ses doutes.

« Tu devrais le faire au contraire. Ne venons pas de nous promettre de tout nous dire ? » lui rappela sévèrement Harry en redressant.

« Comment sais-tu… ? La légimencie, bien sûr ! » grimaça Draco, gêné.

« Pas du tout. Je ne me permettrais jamais d'entrer dans ton esprit sans ta permission. » se défendit Harry en s'installant sur le côté. Il resta collé à Draco pour autant.

« Alors comment ? » insista le blond, intrigué.

« Ton aura magique. Tu me fais enfin suffisamment confiance pour me la montrer. Il m'est facile de savoir ce qui te tracasse grâce à elle. » expliqua le brun.

Il rit de bon cœur devant l'expression stupéfaite de Draco.

« Tu… tu peux voir mon aura ? »

« Ca ne semble pas trop te réjouir, dis donc ! Je me demande comment prendre ta réaction ? »

« Franchement, Harry, qui serait content de savoir qu'il est un livre ouvert ? Ca casse tout le mystère… et puis il y a des choses que je ne veux pas forcément que tu saches… »

« Heureusement pour toi que ton aura s'exprime mieux de toi. Car j'aurais pu très mal prendre ce que tu viens de dire si elle ne me disait pas que ce qui te gêne le plus, c'est de ne pouvoir me cacher toute l'emprise que j'ai sur toi. Ah, la fierté démesurée des Malefoy ! »

« Ne te moques pas de moi ! Ce n'est pas drôle ! » pesta Draco, renfrogné.

C'est vrai quoi ! C'était affreusement embarrassant d'être totalement transparent ainsi. Encore un peu et il allait rougir !

« Houlà, j'aimerais bien voir ça ! Est-ce que l'adorable bout de ton nez rougit en même temps que tes joues ? » spécula-t-il, amusé. « J'adorais me faire aimer par plusieurs Draco… » ajouta-t-il lascivement cotre l'oreille du blond.

« Arrête, sale voyeur pervers ! » s'écria Draco en s'éloignant le lui, le visage rouge comme une tomate.

« Et ben, oui, il rougit aussi ! C'est trop mignon ! »

« Quoi ? Je ne suis pas mignon ! » hurla Draco en faisant mine de sortir du lit.

Harry éclata de rire en rattrapant son mari. Il s'étala sur lui de tout son long pour empêcher toute fuite.

« Mais j'y suis pour rien Draco. C'est ta magie qui veut absolument me montrer son aura. Même en fermant les yeux je la vois ! » se défendit Harry, en riant.

« Je ne te crois pas ! » bougonna le blond, évitant son regard.

« C'est pourtant la vérité. Le fait que tu me fasse totalement confiance à libérer ta magie, qui elle, n'a qu'une envie, se fondre avec la mien, et surtout me rassurer sur l'amour que tu me portes. C'est pour cela qu'elle me montre toutes tes pensées… tes fantasmes… mêmes les plus inavouables… »

Draco songea que s'il ne voyait pas l'aura magique de Harry, c'était parce que ce dernier ne lui faisait pas entièrement confiance. Son regard s'assombrit.

« Tu te trompe complètement, idiot ! » déclara son petit lion, en déposant un baiser sur son front pour en faire partir le pli amer. « Ce n'est pas que je ne montres pas mon aura, c'est juste que tu n'es pas assez puissant pour la voir. Il n'est pas donner à tout le monde de percevoir l'aura magique, même avec l'accord du sorcier, et tu le sais. Alors arrête de façonner des conclusions erronées. »

« C'est bon ! Arrête de te la jouer, Potter ! On sait que tu es ultra-méga-giga puissant ! Un Dieu vivant ! » marmonna Draco, boudeur.

Harry sourit tendrement devant sa moue vexée.

« L'avantage quand on est un Dieu vivant, c'est qu'on n'a pratiquement pas de limites. Ce que tu ne peux pas voir, je peux te le montrer. » dit-il, les yeux pétillants.

« Qu'est-ce que tu comptes faire, Harry ? » s'alarma Draco que le petit air espiègle de son mari ne disait rien qui vaille.

« Tu es prêt pour un petit voyage dans mon aura, Draco ? »

Il n'eut pas vraiment le temps de répondre qu'il se sentait déjà happé par une force implacable. Il se sentit tourbillonner qu'une manière certainement pas agréable alors qu'il avait l'impression qu'être arraché à son corps. Le voyage commença.

C'était chaud, doux, intense, immense, on pouvait facilement s'y perdre, et avec bonne grâce qui plus est…

C'était une dominante logique de rouge et étonnante de vert, devenant singulièrement doré là où les deux couleurs se mélangeaient…

C'était aussi sombre et tumultueux à certains endroits, là où les deux couleurs s'affrontaient…

Partout de l'amour, dense, lourd, écrasant même, pour une multitude de personnes, mais surtout pour lui, Draco Malefoy…

Et dans cet amour lui étant exclusivement destiné, il vit, sentit, goûta, entendit, frôla des choses qui le rendirent muet de saisissement…

Draco ne sut combien de temps il resta à l'intérieur de l'aura de son mari. Quand il reprit conscience, il se sentait plus aimé qu'il ne l'avait jamais été.

« Je t'aime. » dit-il simplement.

Le regard de Harry s'emplit de tendresse.

« Moi aussi… ma petite pucelle effarouchée. » répondit-il avec un sourire éblouissant.

« Harry ! » s'indigna Draco en se levant d'un bond alors que son mari était mort de rire. « Arrête de rire ! »

Malgré son ton vénéneux, le brun continuait à pouffer comme un scroutt.

« Mais tu vas arrêter, oui ! » s'écria Draco, tout a fait énervé, en appuyant son ordre d'un coup d'oreiller rageur.

« Désolé, désolé… mais… comment veux-tu que… que je sois sérieux… avec cette vision de toi… te… te couvrant farouchement… avec tes draps virginales ? »

« Et bien, fait un effort ! »

« Promis, promis ! » gloussa Harry de plus belle.

Rouge de honte et d'embarras, mais surtout furieux qu'on se paie sa tête, Draco sauta sur Harry et le plaqua durement au lit. Cela ne fit absolument aucun effet sur son mari, toujours sujet au fou rire.

« Potter, je peux être très méchant quand on me provoque ! » assena-t-il, glacial.

Harry cessa de rire, bien qu'un sourire flottait encore sur ses lèvres. Draco ne sut pourquoi, mais ce sourire le mit très mal à l'aise. Il ne l'avait jamais vu, il avait quelque chose de sournois, de… Serpentard… mais non, il devait halluciner !

« Tu comptes me punir, Draco ? » s'enquit Harry, faussement effrayé.

« Tu as l'esprit vif, parfois. Je peux te garantir que tu vas souffrir. Je vais te montrer, moi, que je ne suis pas une putain de pucelle effarouchée ! » Avisant que les lèvres du brun tremblaient suspicieusement, Draco l'avertit aussitôt : « Si jamais tu ris, tu le regretteras, Potter ! »

De nouveau ce sourire étrange.

« Tu comptes me le faire regretter tout seul… ou à plusieurs ? » demanda lascivement Harry.

« Comment ça à plusieurs ?! » hoqueta Draco, sidéré.

Son mari ne suggérait tout de même pas qu'ils couchent avec d'autres hommes. Ils n'étaient pas échangiste, que diable !

Harry se retint très difficilement d'éclater de rire. Merlin, faire tourner Draco en bourrique était vraiment trop amusant. Ca lui avait manqué !

« Oui, à plusieurs. » répéta le brun, innocemment.

« Harry Potter-Malefoy, je ne sais pas à quoi tu penses mais je peux te garantir que personne, tu entends, personne te touchera aussi intimement que moi ! » scanda Draco, furieux.

« Mais il n'a jamais était question que de toi, amour. » susurra sensuellement son époux à son oreille.

A ces mots, Draco se redressa au dessus du brun, dérouté. Il n'y comprenait plus rien. Et son crétin de mari qui ricanait encore.

« Q-que ? Mais tu as dis plusieurs… »

Par Lucifer !

« Oh, tu as enfin compris ! Après on dira que les Gryffondor sont lent à la détente ! » s'exclama joyeusement Harry en se collant à lui.

Si Draco n'avait été si choqué, il l'aurait remis volontiers à sa place. Mais pour l'heure, il tenait toujours de digérer la proposition totalement indécente de son ardent petit lion.

« Alors qu'est-ce qu'on fait, Malefoy ? Tu prends une potion de clonage ou j'use de ma magie de Dieu vivant ? »

Sortant enfin de son ahurissement, Draco eut un sourire au combien pervers.

« J'ai pas de potion de Clonage. Et arrête de m'appeler Malefoy. »

« Si tu cesses de me donner du Potter à chaque phrase. »

« Je fais ça, moi ? » s'étonna Draco l'air innocent.

« Parfaitement. » affirma Harry, menaçant. « Maintenant tais-toi et admire ma ultra-méga-giga puissance de Dieu vivant. »

Le commentaire caustique qu'allait faire Draco mourut dans sa gorge alors que la magie de Harry l'enveloppait soudain. Quand les gerbes rougeâtres disparurent, sept Draco étaient sur le lit, tous dévorant du regard leur Dieu vivant de mari avec fièvre.

« Sept, rien que ça ! Tu crois que tu vas pouvoir tenir la cadence, petit lion ? »

« Ma petite pucelle, rien est impossible pour un Dieu vivant ! »

« Vantard ! » dit un Draco, avec un air mauvais.

« La modestie c'est pas le domaine de prédilection des dieux, apparemment. » ironisa un autre Draco, avec un sourire au coin.

« Vérifions donc la véracité de cette prétentieuse affirmation. » dit un troisième avant d'embrasser goulûment un Harry aux anges.

Cette nuit-là, le brun grimpa aux rideaux. Mais comme ce n'était pas suffisant, Draco l'envoya au septième ciel, destination finale, le paradis.

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Le mariage se passa comme dans un rêve. Il se déroula dans un lieu mythique, débordant de magie : Stonehenge. Si beau, si vibrant de magie, qu'il fut même élu mariage de l'année par sorcière Hebdo.

Alors qu'ils s'avançaient l'un avec l'autre vers l'autel où les attendait Dumbledore pour les consacrer, Draco dévorait son mari des yeux, se jurant que ce magnifique petit lion ne le quitterait plus jamais.

L'un en face de l'autre, ils ne se quittèrent pas du regard de toute la cérémonie, les mains jointes par le fils rouge, symbole de l'amour des âmes sœurs. Enveloppé par l'aura débordante d'amour de Draco, Harry eut beaucoup de mal à parler, la voix tremblante d'émotion.

L'échange de leurs vœux fut particulièrement émouvant et déclenchèrent bon nombre de crises de larmes dégoulinant de sentiments qui fit presque vomir Severus – bien qu'il prêta complaisamment son épaule à son amant. Il se jura de s'épargner ça pour son mariage. Il n'avait pas encore fait sa demande à Remus, mais ce n'était qu'un détail.

La réception fut grandiose. Les buffets croulaient de nourriture à profusion, l'alcool coulait à flot intarissable, l'orchestre enchaînait les morceaux infatigablement. Tout brillait d'amour, suintait le bonheur, dégoulinait de joie. Les invités mangeaient, buvaient et danser à s'en donner le vertige. Draco et Harry ne se quittèrent pas, enveloppé dans leur petit bulle de bonheur.

Oui, un mariage magnifique.

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Pour leur voyage de noce, Harry avait choisi un endroit aussi merveilleux qu'insolite : l'Eden. Si on lui avait dit que l'herbe était rouge, le ciel violet, l'eau jaune, le tronc des arbre bleu et les feuillent bordeaux, et la terre verte au jardin perdu de paradis, Draco ne l'aurait pas cru. Outre ces couleurs bouleversées, tout était comestible, même les nuages orangés qu'on pouvait chopper de la main et avait un goût de barbapapa. Mais Draco avait vite oublié le décore quand son mari avait happé sa bouche.

Pour l'heure, il était proche de l'explosion alors que Harry faisait délicieusement mumuse avec son service trois pièces. Le vocabulaire de Draco s'était réduit à des « Oh oui ! » murmurés, hurlés, suppliés, tempêtés. Son corps s'embrasait chaque minute un peu plus et il eut bien l'impression de mourir au moins dix fois.

Harry voulant que tout soit parfait pour la première fois de son mari, il avait peur de mâcher le travail, de mal faire. Il faut préciser aussi, que c'était la première fois pour Harry. Rappelons que Draco a pris sa virginité et qu'il n'a jamais connu d'autre homme que son tendre époux. Il n'avait jamais pris un homme auparavant.

« Draco, j'entre… » souffla Harry, au-dessus du blond.

« Enfin ! » halta comiquement son mari, impatient.

Harry éclata de rire, l'embrassa et le pris.

Draco eut mal malgré la préparation poussée de son époux. Harry stoppa net dès le premier signe de souffrance.

« Continue… »

« Mais tu as mal ! »

« Continue ! »

Draco accompagna son ordre d'un mouvement de bassin qui fit perdre l'esprit à Harry. D'un coup de rein, il fut totalement en lui, s'enivrant de sa chaleur, de son étroitesse.

Draco se pinça durement la lèvre pour étouffer son cri de douleur. Il s'en fichait d'avoir mal, il ne voulait pas que Harry s'arrête. Il le voulait, tellement, au plus profond de lui-même. Il le sentait vibrant, énorme, brûlant en lui. C'était une sensation grisante, balayant la douleur au fur et à mesure que Harry l'envahissait.

Tremblant, fou de désir, Harry le fouilla avec frénésies, se sentant happé dans un tourbillon de plaisir à chaque poussé, à chaque cri d'encouragement de son mari. Les mains de Draco agrippant ses fesses ne l'aidaient en rien à se reprendre. Il allait, venait passionnément, oublieux de la douceur et de la tendre.

Ce fut violent, éperdu, primitif.

Et Draco ne voulait pas que se soi autrement. Jamais il n'avait vu Harry si abandonné, jamais il n'avait une telle expression conquérante sur son visage. Il était fier d'être celui qui inspirait tant de possessivité, d'ardeur à Harry.

« Oh… » Draco se cambra, les étoiles lui voulant soudain le visage crispé de plaisir de son mari. Ce dernier venait de toucher un endroit particulièrement sensible de son anatomie. « Encore… »

Harry l'obligea complaisamment. S'accrochant à son mari avec fièvre, les jambes entourant ses cuisses, Draco monta, monta, haut dans le ciel. Et le nuage qu'il crocha avait certainement le goût du paradis…

« Draco est-ce que tu vas bien ? » s'enquit un Harry essoufflé, long temps après.

Depuis qu'ils avaient joui, le blond ne disait rien, restant prostré à côté de lui à regarder le plafond d'un air vague. Bien que l'aura de son époux lui cri qu'il avait apprécié, Harry avait peur d'avoir été trop violent et de lui avoir fait mal à l'en traumatiser. Il se fustigea intérieurement, se reprochant sa perte de contrôle.

« Draco, réponds-moi ? » s'alarma-t-il.

Le blond tourna lentement la tête vers lui, légèrement hébété. Devant l'expression soucieuse de son petit lion, il réalisa que son mutisme était mal interprété. Il se fit un devoir de le rassurer.

« C'était tellement bon que j'en reste sans voix. » chuchota-t-il. « C'est toujours comme ça ? »

Rassuré, Harry se permit un sourire attendri.

« On n'a qu'à vérifier. » susurra-t-il contre la bouche de son mari.

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« Poussez, Mr Potter-Malefoy ! »

« Qu'est-ce que vous croyez que je suis en train de faire, imbécile ! » hurlèrent Harry et Draco en même temps.

Tout deux étaient sur une tape de travail, occupés à mettre leur enfant au monde.

Oui, parce que vous voyez, Messieurs Potter-Malefoy avaient eu l'excellente idée de tomber enceinte en même temps. Si cette décision avait été un symbole de plus de leur amour, leur entourage avait du mal à en être heureux pour eux.

Il faut les comprendre aussi. Cela faisait tout de même neuf mois qu'ils supportaient un Draco acerbe et un Harry explosif. Le manoir avait plus d'une fois failli s'écrouler sous les crises hormonales titanesques des deux époux, sans parler du remue-ménage occasionné par les insolites envies de ces messieurs. Les elfes de maison avaient du déployer un trésor d'inventivité pour les contenter et ne pas provoquer une nouveau séisme mettant à mal les fondations du manoir.

La famille de Draco se tenait le plus loin de lui, Reine Malefoy avait même sérieusement pensé déménager durant cette période apocalyptique. Les amis de Harry l'avaient consciencieusement évité. Même Remus, dont la patience avait tout de même des limites et qui en temps de plein luné était particulièrement mal luné, lui aussi, et donc ne se gênait pas pour leur dire sa façon de penser, provoquant torrents de larmes et de cris.

Quand, en plein milieu du repas de Noël, les deux époux avaient perdu leurs eaux, le panique, mais aussi un grand soulagement, avaient envahit leurs proches. Ceux-ci patientaient depuis deux heures maintenant dans la salle d'attente, alertes et inquiets. Ils étaient loin de s'imaginer que celui dont il fallait se soucier était le médecin qui se faisait joyeusement crier dessus par les deux mâles en furie.

« Poussez ! » ordonna le médecin en question, peu impressionné par les invectives de ses patients.

Il évita habilement une volée de scalpels que Draco Potter-Malefoy avait inconsciemment –enfin ça, ça reste encore à prouver, vu le regard torve qu'il lançait au docteur, ce n'était sûrement pas innocent. Le patricien n'en fut même pas offusqué. Dans son travail, c'était fréquent.

A minuit pile, après moult hurlements, tempêtes, injures, attaques, deux cris stridents se firent enfin entendre dans la salle de travail.

« Félicitation, Monsieur Potter-Malefoy ! Vous avez une fille ! » annonça une infirmière tendant une petit bébé à Draco, son ton sincèrement joyeux couvrant mal sa fatigue.

« Félicitation, Monsieur Potter-Malefoy ! Vous avez un garçon ! » annonça une autre infirmière, pâle, mais souriante, posant un petit bébé dans les bras de Harry.

« Mes félicitations à vous et joyeux Noël ! » chantonna le médecin, le visage bienveillant et un pot de chambre sur la tête – œuvre de Harry.

Draco se sentit si ému devant le visage incroyablement beau – déformation parentale – de sa fille qui en oublia sa fatigue. De son côté, Harry ne pouvait tout simplement plus parler. Il dévorait son fils des yeux comme le plus précieux des trésors.

Voilà comment l'adorable Jasper Sirius et la mignonne Christabel Lucinda Potter-Malefoy naquirent.

Ils ne furent que le début d'une longue et heureuse descendance.

THE END