Auteur : El Padawan, dit Pada ;-)
Disclamer : Bon... ben... rien n'est à moi, à part le scénario !
Note de l'auteur : Voici le Prologue d'une histoire qui m'a été inspirée par la chanson de Pascal Obispo et Natacha Saint-Pier, "Mourir demain". J'ai trouvé les paroles magnifiques et j'ai décidé de l'adapter en Potter-fic. Ceci n'étant qu'un Prologue, je posterai très rapidement le premier vrai chapitre. En revanche je ne peux malheureusement rien vous promettre concernant la suite de l'histoire, tout dépendra de mon inspiration. Il se peut que je poste 2 chapitres en une semaine, puis un en deux semaines. Alors, soyez patients ! ;-) Sur ce... bonne lecture !
P.S.: Pas besoin de vous faire de dessin pour situer l'action dans le temps, tout est dit dans le texte ! :-)
Prologue : "Et toi, tu ferais quoi ?"
Un éclair zébra le ciel tandis qu'une pluie fine tombait sur les vitres du Poudlard Express. Ron, Harry et Hermione regardaient paresseusement les gouttes d'eau glisser latéralement contre la surface froide avant de sortir de leur champ de vision. Ce 1er Septembre était d'humeur morose, peu enclin à donner aux élèves l'envie de reprendre les cours.
L'été ne s'était pourtant pas trop mal déroulé pour les trois jeunes sorciers, qui avaient pu passer un mois complet ensemble, loin de l'école, pour faire ce que bon leur plaisait. Hermione aurait bien voulu les inviter chez elle pour leur montrer un peu sa famille et son mode de vie, mais la situation politique tendue exigeait qu'Harry reste dans une famille sorcière. Alors c'est comme d'habitude chez les Weasley que s'étaient déroulées les vacances. Leurs résultats de BUSE leur étaient parvenus au début de l'été et tous avaient été acceptés dans les filières qu'ils avaient choisies, même si Harry soupçonnait Dumbledore d'être intervenu auprès de Rogue afin de lui éviter d'avoir à redoubler. Mais toujours était-il qu'il allait pouvoir continuer ses études en vue de devenir Auror. Devenir Auror et pouvoir enfin pourchasser Beatrix Lestrange...
Plus de deux mois après, la disparition de Sirius laissait toujours une blessure grande ouverte dans le cœur de Harry, une blessure dont celui-ci pensait qu'elle ne se refermerait jamais. Il avait cessé de regretter la mort de son parrain pour se concentrer sur sa haine envers la personne qui lui avait fait ça, et ne vivait plus que pour la retrouver. Ron et Hermione avaient toutefois pu lui changer un peu les idées sombres qu'il avait fomentées durant son mois passé seul chez les Dursley, et aujourd'hui, il semblait presque redevenu lui-même, si tant est qu'il ait pu l'être depuis un certain soir dans un certain cimetière, un an et deux mois plus tôt.
Ce devait être le début d'après-midi dehors, mais dans le train tout était si sombre que les lanternes allumées semblaient ne diffuser qu'une vague lueur tout juste bonne à éclairer le compartiment. Le convoi serpentait paresseusement entre les collines du centre de l'Angleterre tandis que les Aurors patrouillaient régulièrement dans les couloirs. Draco Malefoy leur avait rendu son habituelle visite, flanqué de Crabble et Goyle, plus grands et antipathiques que jamais, mais le leader Serpentard avait changé. Il n'avait plus le cœur à se moquer d'eux. A présent, il n'émergeait que de la haine de son visage, et cette haine était concentrée sur Harry. S'il avait été seul avec lui, il aurait sans doute sorti sa baguette pour lui lancer un Doloris, songea Harry. Mais une patrouille d'Aurors avait vite dissuadé le Serpentard de tenter quoi que ce soit.
Depuis ce traditionnel incident la monotonie avait finie par gagner les trois jeunes. Pattenrond dormait tranquillement sur les genoux de Ron qu'il semblait avoir adopté pour le voyage, au grand désespoir de celui-ci. Ron regardait à travers la vitre, tandis qu'Harry s'était replongé pour l'énième fois dans "Tout sur la Coupe du Monde de Quidditch de 1994", que lui avait offert son meilleur ami pour son anniversaire. Hermione, quant à elle, ne cessait de fredonner une chanson, ce qui avait pour effet d'irriter Ron au plus haut point.
- Hermione, par pitié, arrête ça ! craqua le grand roux au bout d'une demie-heure. J'en ai marre !!
Hermione leva la tête vers lui, l'air interloqué.
- Pardon ?
- Ta chanson ! Arrête de la fredonner comme ça, c'est exaspérant !
- Oh ça va ! Pas la peine de le dire comme ça ! Et puis de toute façon, j'ai le droit de chanter si je veux ! lança-t-elle d'un air buté.
Ron lui lança un regard noir, se prépara à trouver une réplique cinglante, mais Hermione lui jeta un regard perçant et il referma la bouche. Tout deux s'étaient promis de ne plus se disputer pour le bien d'Harry. Il n'avait pas vraiment besoin en ce moment d'entendre ses meilleurs amis se chamailler sans cesse comme des enfants.
Pour dissiper la légère tension qui s'était installée, Ron chercha à rebondir sur le sujet - sans trop perdre la face bien entendu.
- Et ta chanson, elle parle de quoi ? reprit-il d'un ton plus calme.
- Oh ! dit Hermione, légèrement surprise que Ron puisse vraiment s'y intéresser. Tu sais que j'ai été en vacances en France au mois de Juillet. Et avec mes parents, on écoute la radio Moldue. J'y ai entendue une chanson sur laquelle j'ai tout de suite totalement craquée. Elle provient de deux chanteurs moldus : Pascal Obistro et Natacha St-Pastel. Ca s'appelle "Mourir demain".
Ron prit un air sceptique, en disant long sur le fait qu'il croyait qu'un chanteur moldu soit capable de faire une belle chanson, tandis que Harry avait sorti la tête de son livre, intéressé par la conversation. Le silence s'installa pendant quelques secondes avant que Ron ne lance :
- Eh bien ! Vas-y !
- Vas-y quoi ? demanda Hermione
- Ben... chante !! s'exclama Ron, comme si c'était la chose la plus évidente du monde.
- Tu veux que... je chante ? dit timidement Hermione en rougissant légèrement. Tu es bien sûr ?
- Allez Hermione, te fait pas prier, maintenant que tu nous a parlés de cette chanson, tu vas bien la chanter, lança malicieusement Harry.
- Bon d'accord, abdiqua la Gryffondor. De toute façon, vu le temps dehors, ça peut pas être pire.
- Oui, Neville a du donner un concerto ce matin, pouffa Ron.
Les trois jeunes éclatèrent de rire, avant de reprendre un peu leur sérieux. Puis après leur avoir annoncé qu'elle chanterait en anglais pour qu'ils puissent comprendre les paroles, elle se lança :
"Il y a ceux qui prendraient un avion
D'autres qui s'enfermeraient chez eux les yeux fermés
Toi, qu'est-ce que tu ferais ?
Il y en a qui voudrait revoir la mer
D'autres qui voudraient encore faire l'amour
Une dernière fois
Toi, tu ferais quoi ?... et toi, tu ferais quoi ?
Si on devait mourir demain
Qu'est-ce qu'on ferait de plus,
Qu'est-ce qu'on ferait de moins
Si on devait mourir demain
Moi, je t'aimerai... moi, je t'aimerai
Il y en a qui referaient leur pass
Certains qui voudraient boire et faire la fête
Jusqu'au matin
D'autres qui prieraient...
Ceux qui s'en fichent et se donneraient du plaisir
Et d'autres qui voudraient encore partir
Avant la fin
Toi, qu'est-ce que tu ferais ? ... et toi, qu'est-ce que tu ferais ?
Si on devait mourir demain
Qu'est-ce qu'on ferait de plus
Qu'est-ce qu'on ferait de moins
Si on devait mourir demain
Moi, je t'aimerai... moi, je t'aimerai... Je t'aimerai
Et toi, dis moi, est ce que tu m'aimeras
Jusqu'à demain et tous les jours d'après
Que rien, non rien, ne s'arrêtera jamais
Si on devait mourir demain
Moi, je t'aimerai... moi, je t'aimerai
Est-ce qu'on ferait du mal, du bien
Si on avait jusqu'à demain
Pour vivre tout ce qu'on a rêv
Si on devait mourir demain
Moi, je t'aimerai... moi, je t'aimerai"
Quand elle eut fini de chanter, un long silence s'installa, tandis que chacun remuait les paroles dans sa tête.
- Eh ben... Je savais pas que les Moldus pouvaient faire d'aussi jolies chansons, avoua Ron, tandis qu'une lueur de triomphe éclairait le visage d'Hermione.
- Ron ! s'exclama-t-elle. Tu te rends compte ? J'ai enfin réussi, après plus de 5 ans, à te faire aimer quelque chose que j'aime !!! C'est incroyable !
- Oh ça va, bougonna-t-il. J'ai pas dit que c'était ma chanson préférée, elle est jolie, c'est tout.
- Hum hum...
- Hermione, ARRETE ! J'ai dit que c'était joli, point barre ! s'emporta Ron.
- Oui oui, c'est cela.
Pour la deuxième fois en moins de dix minutes, il lui lança un regard noir qui aurait pu la désintégrer s'il avait eu des lasers à la place des yeux. Mais une fois encore, il parvint au prix d'un grand effort à se contrôler.
- Et vous, vous feriez quoi ?
La voix d'Harry venait de s'introduire dans la discussion, et tout deux le regardèrent, Ron en haussant légèrement les sourcils, Hermione en demandant :
- De quoi ? On ferait quoi de quoi ?
- Si vous deviez mourir demain, expliqua Harry d'un air sombre et un peu éteint, les yeux dans le vague.
Ses deux amis échangèrent un regard inquiet avant de pousser un léger soupir.
- Je sais pas Harry, répondit Hermione. Je pense que... Non je sais vraiment pas, je préfère ne pas me l'imaginer. Ca doit être vraiment horrible, tu imagines ? Tu apprends que tu vas mourir le lendemain, comment tu peux arriver à gérer ça ? Je pense que je rentrerai chez moi, revoir mes parents une dernière fois. Et en même temps, j'aimerais tellement rester avec mes amis jusqu'au bout...
- Je crois pas que je le supporterai, lança Ron. J'irai sans doute m'enfermer quelque part pour essayer d'oublier.
- Bah si tu sais que tu vas mourir, autant essayer d'en profiter un maximum, non ?
- Je sais pas Hermione. Je crois que... j'aurais peur.
Ron avait baissé les yeux. Visiblement, il avait déjà réfléchi auparavant à cette idée, et elle semblait l'effrayer. Hermione risqua un regard en biais.
- Et toi Harry ? demanda-t-elle timidement. Qu'est-ce que tu ferais ?
Le regard toujours perdu quelque part dans la vitre, Harry semblait de pas prêter attention à la conversation.
- Je ne sais pas trop... Je n'y avais jamais vraiment pensé auparavant. Je...
Mais il ne finit pas sa phrase. Son regard se perdit une nouvelle fois dans le vide. Est-ce que Sirius avait senti son dernier jour arriver ? Est-ce qu'il avait pu le prévoir ? Qu'est-ce qu'il aurait fait lui, s'il avait su ?... Les questions et les souvenirs douloureux se bousculèrent une fois de plus dans la tête de Harry qui redevint silencieux, tandis que le Poudlard Express poursuivait son chemin dans la campagne anglaise, la pluie battant plus drue que jamais.