DE SINGULIERES LECONS

Chapitre 11 : Déclaration

Je me tournais et me retournais dans mon lit dans l'espoir de trouver le sommeil. Cette nuit avait été beaucoup trop chargée pour que je puisse dormir. Ron, lui n'avait pas cette malchance, ses ronflements rythmant le silence de la pièce le prouvaient. Je soupirais encore une fois. J'étais épuisé mais dès que je fermais les yeux je revoyais la pitoyable scène dans le bureau du Directeur.

Je me levai puis je me dirigeai vers la salle de bain, dans l'espoir de faire passer mon sentiment de culpabilité. J'avais mentis à l'homme qui avait le plus confiance en moi.

Arrivé dans la salle, je fis longuement couler l'eau du lavabo puis je glissai ma bouche vers cette source salvatrice. La sensation de froid dans ma gorge me ravit. Je me relevai d'un coup stoppant le robinet. Je fixai mon reflet avec dégoût.

Comment avait-il pu faire cela ?

J'avais espéré trouver dans cette affreuse réserve plus que des réponses, une disculpation de mon père et de Sirius. Et .non ! Le professeur Rogue avait toujours eu raison sur tout Mon père était bien cette brute idiote et arrogante que mon professeur décrivait. Cela me décevait tellement que j'en aurais eu envie de pleurer. Pourquoi m'avoir menti pendant tout ce temps ?

Je ne comprenais pas que l'on puisse s'en prendre à quelqu'un qui était plus faible que soi sous prétexte qu'il vous énerve. C'était d'une lâcheté sans nom. Bien sûr, Séverus Rogue ne devait pas être non plus un ange dans sa catégorie. Pourtant, malgré son caractère taciturne, cynique et lunatique, je ne l'imaginais pas vraiment méchant avec son 1 mètre 55 et ses 44 kilos.

J'éclatai de rire. Il ressemblait vaguement sur les photos que j'avais vues à une sorte de lutin mutin. Il me donnait à cette époque une grande envie de le protéger alors que dorénavant c'était plutôt lui qui vous aurait défendu... dans l'hypothèse bien sûr qu'il en ait l'intention.

Je me dirigeai vers mon jean qui traînait sur le sol. Il était obligatoire que je le range sinon je me ferais tuer par Seamus qui était légèrement maniaque avec le rangement.

Une liasse de lettres glissa alors de ma poche. Mon dieu ! j'avais oublié ces missives que j'avais volées dans le dossier sur le sommeil du professeur Rogue. Je m'assis à même le sol et je décachetai les deux lettres. Les deux étaient humides, les caractères pratiquement illisibles et d'autres totalement absorbés. Je regardai avec haine mon pantalon mouillé et la flaque d'eau où celui avait trôné. Je pris la première qui était de la main du professeur Rogue. J'en reconnaissais l'écriture fine et minuscule.

« Rosie,

Je ne sais comment débuter cette lettre que tu ne recevras sûrement jamais. Je suis trop lâche pour te l'envoyer. En soit, je savais que j'étais indigne de toi(…)

Je regrette tant que toutes les déclarations d'amour se ressemblent tellement. J'aimerais t'éblouir par un style parfait et je ne réussis qu'à être commun et pire même banal. De quoi parler ? De mon amour ! Comment décrire un sentiment si brûlant, si enveloppant, si passionné, (…)

Tu es si belle, si merveilleusement toi, tellement indescriptible. Te décrire mais qui pense ou plus qui ose décrire un coucher de soleil ou le ciel azur exempté de tout nuage. Je ne suis ni poète ni un artiste. Je ne peux hélas pas (…)

Je t'aime et j'en étouffe. Chaque jour loin de toi, est une torture sans nom. Te voir entourée de cet insupportable vermisseau me fait souffrir à un point que tu ne peux concevoir. Je ne dis rien, je n'en ai pas le droit ! Je n'ai rien à t'offrir seulement moi et j'avoue que c'est fort peu. Je n'ai ni grand nom, ni fortune, ni brillante famille et je suis plus laid que beau. Pourtant je jure solennellement que je te protégerai quelque soit le choix tu fasses. (…)

Séverus

Je pleurais malgré moi sur cette idiote déclaration mièvre et pathétique. Jamais il ne m'écrirait cela. Je fut envahi d'une bouffée de haine contre cette péronelle qui semblait hésiter avec un autre garçon.

Je relisais inlassablement la lettre, changeant les mots pour pouvoir croire qu'elle m'était destinée. Je sanglotais en me tapant la tête contre le mur carrelé. La jalousie que je ressentais pour cette femme, atteignait des sommets. Je l'aurais torturée si par malheur elle s'était retrouvée dans cette chambre. A bout de force et pour me changer les idées j'ouvris l'autre lettre. L'écriture fine, grande et compliquée m'était inconnue et pourtant vaguement familière.

«(…)

Mon bel amant,

Ou devrais je dire mon très surprenant galant - pour faire vieux style comme tu dis. Quel menteur fais tu ? Me dire que tu étais innocent alors que tu es si doué. Ta modestie te perdra mon Sévi. (…)

Ta bouche pour ne parler que d'elle. Je l'aime, je la demande officiellement en mariage et sans dote. Qui aurait pu penser que le petit garçon timide et rougissant savait faire de telles choses seulement avec ses lèvres. On ne m'a jamais aussi bien goûté (…)

J'arrêtai un instant ma lecture. Lucius Malefoy – cela ne pouvait être que lui - était un vrai dépravé. Je relus la phrase. J'avais bien lu goûté. Qu'est-ce que cela signifiait ?

Je déglutis difficilement. Je devais arrêter la lecture. Je refermai la lettre avec fermeté puis la rouvris aussitôt. Je n'étais plus à cela près.

« Tes doigts, longs et fins sont eux aussi d'une étonnante habilité. Tes caresses sont merveilleuses. Tu peux être si doux et si fiévreux en même temps. Tes mains sur mon (…) l'évocation seulement de tes 'pieux' attouchements suffisent à me mettre le feu au corps. (…)

Je t'interdis dorénavant de toucher tes infâmes potions. Ce serait un crime passible de meurtre que d'atteindre à une petite parcelle de tes mains ou de ton corps.

Ton corps !

Tout un poême.

Une peau telle du lait, un torse juvénile, des membres fins - quoique pas tous - (…)Les mouvements de nos deux corps sont inoubliables et tu oses décliner mon invitation pour cette nuit prétextant un stupide devoir d'enchantements. Mon Séverus, il est impossible qu'un génie telle que toi 'gâche' tout son grand potentiel en maniant la plume. Tu as d'autres choses à tenir entre tes doigts fins, mignon. Plus sérieusement, viens cette nuit et oublie pour une fois ton travail. Je t'attendrais dans le parc comme d'habitude. Je te ferai oublier à jamais le mot travail au profit du mot plaisir.

Mille baisers,

Tendre amour,

A ce soir même heure

Lucius

J'éclatais d'un rire bruyant. Lucius Malefoy tout libertin qu'il était, remontait dans mon estime. Dans son genre, il était plutôt drôle. Je relisais également cette lettre puis je la brûlai sûr de la connaître par cœur. Je fis de même avec l'autre.

Ces lettres marquaient un temps révolu, un passé lointain. J'étais le présent ou du moins je décidais de l'être. Assez de jérémiade ! A bas les lamentations ! Vive l'action ! Vive les Déclarations ! (na: Harry au pouvoir)

J'étais un Gryffondor, un être courageux. Je me levai avec fermeté et me dirigeai vers la glace. Sans être la réincarnation de la Beauté, j'étais plutôt séduisant. J'avais pas de boutons, - pas trop du moins -, j'étais pas trop gros, les yeux étaient corrects et le visage de même. J'avais toutes mes chances !

J'essayais toute une série de sourires, allant du plus séducteur au plus timide. C'était pas vraiment cela mais je ferai avec. J'étais certain que dans une vie antérieure j'étais un séducteur connu et très doué. Il suffisait seulement que j'écoute mon 'moi profond' - comme disait Padma - en présence du Professeur Rogue et tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Une effroyable douleur au ventre me saisit. Je n'aurais jamais le courage de déclarer mes sentiments au Professeur Rogue, et dans l'hypothèse stupide où je le ferais, la réaction de celui-ci ne manquerait pas de me montrer mon ridicule. Avec un goût de la souffrance que je ne me connaissais pas je me mis à m'imaginer toute une série de scénarios catastrophes : il me giflait lançant une de ses tirades affreuses, il se rouleit par terre totalement mort de rire, il me punissait, il prévenait le directeur… D'un autre coté, il m'avait embrassé, il avait effectué un rituel interdit avec moi (ou sur moi), il me regardait comme du chocolat, tout cela signifiait sûrement quelque chose.

Je ne risquais rien – tout était relatif par rapport à l'endoloris qu'est-ce que la honte éternelle ? -. Dans le pire des cas, il prévenait le directeur et moi je niais. Bien sûr, lui le saurait mais bon…

Après m'être lavé rapidement, j'enfilais des vêtements moldus : un jean à ma taille pour une fois, et un pull bleu clair.

Dans la douche, j'avais imaginé de nombreuses manières pour amener ma déclaration, tout en limitant le risque d'une giffle. Cela ne donnait vraiment rien. J'étais soit trop mièvre, soit trop …direct. Je n'aurais jamais dû lire la lettre de Malefoy. Cela m'embrouillait les pensées.

Après m'être lavé les dents, et rapidement coiffé, je sortais enfin de la salle. Il était cinq heures du matin et il me restait exactement quinze longues heures avant ma retenue. J'avais donc tout le temps pour trouver la déclaration parfaite pour avouer mes sentiment à Rogue –au pire il me restait Hermione.


Je m'habillais à la va vite d'un pantalon sombre et d'un pull blanc. Je n'avais pas réussi à dormir. La scène dans le bureau du directeur me hantait. Je préférais sortir et oublier le sentiment de trahison que je ressentais envers Dumbledore.

Je me dirigeais rapidement vers la tour d'Astronomie. Plus jeune, j'avais haï ce donjon, trop haut, où tous les gens normaux se retrouvaient pour flirter. Maintenant, j'admirais comme tous la vue parfaite et dégagée que nous avions sur le parc de cette altitude .

Il était à peu près cinq heures et demi et avec un peu de chance je pourrai voir le lever de soleil. Contrairement aux autres, je n'avais jamais trouvé cela superbement beau mais seulement reposant et doux.

Plus qu'une porte me séparait du fameux donjon. Mon cœur se mit à s'accélérer subitement comme à chaque fois que je m'apprêtais à me trouver sur une hauteur. Je notais avec mélancolie que je n'avais toujours pas totalement vaincu cette peur du vide complètement ridicule. La crainte était inutile. Seuls les faibles s'y adonnaient.

J'ouvris la porte brusquement et je me mis à grimper les quelques escaliers rapidement.

Un vent impossible soufflait. Il faisait froid et sec. Une demi obscurité se dégageait des lieux. J'adorais ce temps et cette atmosphère bleutée digne des romans noirs. Je me sentais tellement dans mon élément, dans ce passage entre la nuit et le jour. L'aurore n'était ni la lumière aveuglante, ni le froid et l'obscurité, mais quelque chose d'indescriptible, comme moi.

Je fermais les yeux de bien être et les rouvris quelques minutes après. Le vent soufflait encore plus fort. Les bourrades de vents se faisaient plus fortes. Je me dirigeais vers le bord du donjon avec une infinie prudence. Du regard, je fis le tours du panorama. Poudlard, sous les vents était tout bonnement magnifique. On voyait de loin les branches des arbres de la forêt interdite s'animer dans une danse infernale. L'onde si calme d'ordinaire du lac se troublait au rythme du souffle de la nature.

Je souris.

Après quelques minutes de silence, un bruit imperceptible me ramena brusquement à la réalité. Un jeune garçon, les cheveux atrocement en bataille, contemplait subjugué le parc. Je ne vis pas tout de suite que c'était Harry, et qu'il devait mourir de froid sans ses vêtements. La seule chose que mon être percevait était la proximité affreusement dangereuse de ce garçon avec… le vide. Il était beaucoup trop proche et ne cessait de se pencher. Il allait tomber, c'était certain.

Mon cœur ne battait presque plus. Mes mains étaient d'une moiteur extrême. J'avais beau me rassurer en me disant qu'il ne risquait rien, la peur m' envahissait de plus en plus sûrement. Je ne réussissais plus à réfléchir normalement. Mon cerveau était ankylosé et mon corps recouvert d'une sueur froide incontrôlable.

Il fallait sauver ce garçon inconscient qui se tenait inconsidérément près du bord. Il allait glisser, c'était certain. Après, suivrait une longue chute atroce, la terre qui s'approche trop rapidement et l'écrasement brutal sur le sol. Je fermais les yeux obstinément…Une foule de souvenirs me revenait à la mémoire : les nombreuses fois où ma grand-mère me forçait à monter sur cet affreux palier branlant quand j'étais puni, cette chute effrayante quand j'étais petit, la blague stupide de Potter et sa bande… tout me revint d'un coup. J'avais cette sensation de vide que je détestais. Mes jambes s'affaissaient de plus en plus en dessous de moi. L'envie folle de fondre en larmes me prit d'un coup. Je stoppai celle-ci et me concentrai sur le semblant de calme qui me restait. Il fallait sauver le gosse.

J'avançai prudemment vers l'inconscient. Il ne se retourna pas, absorbé par la contemplation de la forêt. Soudainement, je le saisis par le collet dans le but de l'éloigner du danger. Je le serrais une fois sauvé contre moi et avec une rapidité que je ne me connaissais pas, je le mis en sûreté très loin du bord du donjon.

« Vous êtes fou » osa me dire le gamin.

Je le giflai brutalement, puis je recommençai l'action. Je me mis ensuite à le secouer affreusement, incapable de faire autre chose. Je ne m'arrêtais qu'au bout d'un moment me rendant enfin compte de ce que je faisais. Le gosse me regardait étrangement, ces yeux trop vert pétillant. Je m'évanouis sous cet océan émeraude.

J'étais assis sur les dalles froides du Donjon d'astronomie, le dos collé à la paroi de la porte de la sortie. Cependant, ce n'était ni le froid du sol, ni le vent glacial qui causaient mes tremblements mais les lèvres brûlantes de mon Mignon.

La première pensée cohérente qui me vint à l'esprit était : Pourquoi avec ce froid le gosse avait la bouche incandescente?

J'essayai de me relever mais mon corps refusa de m'obéir. J'étais condamné de rester ainsi comme un pauvre type terrorisé par des peurs de gosse. Les larmes commencèrent à couler encore plus stupidement. Une douce main chaude vinrent essuyer celles-ci.

J'ouvris avec difficulté mes paupières.

Un magnifique jeune homme aux cheveux en bataille me regardait avec un sourire doux aux lèvres :

« Vous voulez que j'aille chercher quelque chose ou quelqu'un ? » s'enquit une voix suave.

Il était hors de question que quelqu'un connaisse ma faiblesse. Pour quoi allais je passer ? Le malheureux professeur de Potion qui s'évanouit à la seule vue d'un gosse près du …

Je stoppais mes pensées là à la sensation de mon mal de tête. L'envie de dormir se fit plus présente. Pourtant, il fallait lutter contre. Le gosse ne devait avertir personne. Il fallait que je parle et que je me lève…

« Chut, professeur. Il ne faut pas parler. Je lis dans vos yeux. Vous ne voulez pas » susurra-t-il.

Il sourit mais laissa les deux doigts qu'il avait déposé sur mes lèvres pour m'intenter de me taire. Il me sourit encore une fois puis remplaça ses doigt par ses douces lèvres. Ses mains froides se glissèrent insensiblement dans mes cheveux.

Je ne voyais que ces yeux si vert miroitant d'une lueur que je ne connaissais pas, mais que j'identifiais tout de suite comme une lueur de désir.

Je trouvais qu'il abusait légèrement de la situation puis je me rappelais que c'était mon Harry et ressentis une joie immense. Mes machinations amoureuses avaient enfin abouti. Harry était à moi maintenant. La seconde face du plan allait enfin commencer

Il s'était assis à genoux sur mes jambes allongées sur le sol. Sa langue se glissait peu à peu vers mon cou. Je tressaillis. Le gosse venait de découvrir un de mes plus grands points faibles. Il continua à me dévorer le cou : léchant avec passion, mordillant ma chair sans vergogne puis l'embrassant comme pour guérir. Je gémissais de plus en plus fort.

Comment voulait-il que je me rétablisse s'il me faisait cela ?

Il remonta sa bouche vers mon oreille et me murmura un « je vous aime » étouffé.

« Moi aussi » bredouillai-je.

Il s'immobilisa comme tétanisé.

Je souris puis lui ordonnai de m'aider à me relever, ma voix chevrotante n'étant pas très crédible. Il le fit automatiquement mais avec une force que je ne lui supposais pas.

Maladroitement, je retombais dans ses bras, ce qui ne sembla pas le déranger. Il resserra son étreinte et me demanda si je voulais retourner dans mes appartements. J'acquiesçai doucement.

Nous nous dirigeâmes avec d'infinies précautions vers mes chers donjons. La sensation du bras d'Harry sur le mien était si agréable que j'en oubliais le risque d'être vu.

Nous arrivâmes sans encombre et malgré les nombreuses pauses que m'avait imposé le mignon, inquiété par mon teint pâle.

Une fois rentré dans mes chers appartements, il me transporta vers ma chambre. Le lit n'était pas encore fait mais il ne le remarqua pas. Il commença à me défaire tremblant ma cape et mes chaussures puis il me coucha. Il s'assit près de moi et me borda gentiment.

« Voulez vous quelque chose, professeur ? » demanda timidement mon Harry.

Je le fis basculer puis je le serrai contre moi.

« Oui, toi »

Je l'enlaçais encore plus fermement tandis qu'il tentait désespérément de m'embrasser.

Il réussit enfin à se tenir tranquille après un long baiser ce qui me permit de sombrer dans un profond sommeil.

Une bouche brûlante parcourait mon visage tandis que des doigts d'enfants caressaient mes cheveux. J'ouvris les yeux pour apercevoir le sale gamin qui est la cause de mon évanouissement. Je pensais un instant à lui prodiguer un sermon bien senti sur les risques de son attitude mais je me tus de peur qu'il arrête le mouvement qu'il effectuait actuellement avec ses lèvres.

Je me relevais brusquement. La tête me tournait et je me sentais légèrement nauséeux. Il me sourit tandis qu'il tentait de me forcer à me rallonger.

J'inversais la pression et je me retrouvais enfin au dessus de lui. Sa respiration se fit légèrement haletante. Je commençais par lui administrer un long baiser. Nos lèvres s'entrelacèrent doucement. Je profitais un peu de cette tendresse puis je pris les choses en main.

Je remontai tout d'abord un peu sa cuisse, puis je laissai glisser ma main jusqu'à son torse. J'approfondis ensuite le baiser. La sensation de nos deux langues cote à cote me fit tressaillir. J'accélérai un peu le rythme. Nous prolongeâmes le baiser autant que nos deux souffles le permettaient. Il garda les yeux clos malgré le fait que nous ayons fini.

« Monsieur Potter, ouvrez les yeux je pourrais abuser de la situation » ordonnai-je fermement.

Ma voix autoritaire le fit sortir de sa transe. D'un air penaud, il me fixait.

Tout en caressant avec mes lèvres sa joue, je lui demandai s'il en avait assez de profiter de la situation.

Il rougit et se mit brutalement à bafouiller une série d'excuses. Je l'embrassais pour le faire taire. Il gémit. J'aimais beaucoup la manière dont il réagissait à mes lèvres et à mon corps.

« Monsieur Potter, hum…, arrêtez pas le cou, chut sois gentil » murmurai-je essoufflé.

« Monsieur Potter » lui soufflai-je.

Il s'immobilisa puis se releva et me fixa avec un petit air désespéré qui me donnait immédiatement l'envie de le consoler.

« Je vous trouve pour une fois très assidu» déclarai-je fortement.

« et très doué mignon » susurrai-je à son oreille.

« Je pense personnellement que des cours particuliers ne feraient qu'exalter les prédispositions que la nature a généreusement voulu vous accorder » énonçai-je avec la même voix que celle que j'utilise pour annoncer à un parent d'élève que son/sa fils/fille est une calamité vivante et que la présence dudit énergumène n'est pas indispensable à mes chers cours.

« Je m'offre généreusement à être ton professeur, petit ange (na:Rogue n'est pas avare en petit noms après le Mignon - le chaton voilà le petit ange. Je prévois pour peu un conventionnel « Mon amour »)

Il me regarda un sourire aux lèvres ne prenant pas mon offre au sérieux. Après m'avoir donné un léger baiser sur la joue, il blottit sa tête à l'intérieur de mon cou. J'admirais pendant quelques instants le naturel avec lequel il faisait les actions les plus simples sur moi. Il n'y avait pas entre nos deux corps cette gêne de tout instant qu'ont les jeunes amants. Nos deux corps s'emboîtaient à la perfection (na:et là on voit si le lecteur à l'esprit mal placé.)

« Je ne plaisante pas, mon chaton… tu acceptes ? »

« Bien sûr »

Je lui prodiguai mon premier cours traitant sur les baisers. C'était un élève appliqué, doué et tendre. Il avait de vraies prédispositions. D'ailleurs je ne savais pas si c'était lui qui embrassait comme un dieu ou moi qui était en pleine extase devant une peau si tendre et si suave. Le goût sucré et la texture de ses lèvres tout me rendait fou. Avais-je parlé du parfum qui m'envoûtait de plus en plus.

L'horloge sonna les huit coups fatidiques. Je grimaçai affreusement : le petit devait être absolument dans son dortoir avant que ses idiots de compagnons de chambrée ne se réveillent. Je lui dis. Il soupira bruyamment et se serra plus fortement contre moi.

« Déjà ? » susurra tristement mon mignon.

J'acquiesçai à mon tour mélancolique.

« Monsieur le professeur, quand m'administrez vous les cours » demanda-t-il mutin.

« Ce soir, cher élève »


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Une petite review alors... -regard du chat dans Shrek-