Auteur: Amandaaa

spoiler: le tome 5

genre: PG-13 puis NC-17.

disclaimer: la grande surprise: je vous annonce que les personnages de Harry Potter ne sont pas à moi mais à JK Rowling (tiens donc, quelle surprise) ...

Note de l'auteur: chaque chapitre sera divisé en deux PDV différents: d'abord celui de Drago, puis celui de Harry. Au fait, c'est un slash!!! Comme c'est mon premier slash, soyez sympas de me donner vos commentaires!!! Merci!

Résumé: Le Poudlard Express déraille, enfermant et abandonnant à eux-mêmes les deux ennemis jurés de Poudlard! Ils vont devoir apprendre à se supporter et même... à s'apprécier! Dure tâche... SLASH HPDM.

Chapitre 1 : le Poudlard Express.

Jeudi 1er septembre.

Crétin de Potter! Chaque année, il me prend le chou. Je crois que c'est sa tête de cafard qui ne me revient pas. Ou le fait qu'il soit plus populaire que moi. Attendez! C'est moi qui viens de penser ça? Jamais un Potter ne sera supérieur à un Malefoy, qu'on se le dise! J'en ai marre. J'attends avec impatience le moment où mon père va m'apprendre les sortilèges interdits (qui ne le sont que pour le commun des mortels, c'est-à-dire ces espèces de crétins qui ne savent pas se servir d'une baguette magique!). Et alors Potter fera moins le fier!

Je ne vois pas pourquoi je continue à aller le narguer toutes les rentrées puisque chaque fois j'en ressors avec une tête d'anguille, des épines dans le dos ou (horreur!) des pustules sur le visage. Mon visage! Mais j'ai encore cédé à la tentation. Chaque fois, cependant, je sais que j'ouvre une brèche dans son cœur de chouchou martyr. L'année dernière, on le prenait pour un meurtrier, un fabulateur et d'autres choses encore. Époque bénie! Que fait cette idiote d'Ombrage?

Mais il a encore réussi à mettre tout le monde à ses pieds! Ces espèces d'idiots croient-ils vraiment que Potter va les sauver? Je ne lui confierais même pas la vie de mon elfe de maison, c'est pour dire. Encore que, féru de sentiments comme il est, il trouverait encore le moyen de le maintenir en vie!

Je crois que sa haine à mon égard commence à se lasser. Je vais l'invectiver encore un peu, juste pour le plaisir de voir sa sale tête de Gryffondor devenir aussi rouge que son blason. Mais je trouverais bien le moyen de lui faire regretter ça au cours de l'année. Ca, c'est le sort qu'il m'a envoyé en pleine poire. Je ne pouvais pas lui enlever de points, sa sainte-nitouche de copine le défendant comme une diablesse. Je suis sûre qu'elle en pince pour lui! Je ne vois vraiment pas pourquoi! C'est un gars, tout ce qu'il y a de plus commun. Et en plus, c'est Harry Potter, alors...

Mais pour le moment, mon père est en taule, ce chien, et il l'a dénoncé. Vous me trouvez vindicatif? Colérique? Rancunier? Alors que je viens d'insulter mon père?

C'est peut-être dû au gêne des Malefoy. Détruire les autres, que ce soit physique, ou pire, mental. Saint Potter, tu me révulses. C'est la sixième année et je ne peux toujours pas te blairer. Je trouve un compartiment vide et je m'y installe. C'est à dire que je fais se barrer les deux morveux qui occupent la banquette et je prends place. Salazar! Ils n'ont toujours pas trouvé des fauteuils plus confortables! Et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas divisé le train en classes sociales! Je n'aurais pas eu à supporter tous ces mioches qui courent partout en braillant, ainsi que les préfets des autres maisons qui commencent à me donner le tournis avec leurs lamentations. Tiens, en parlant du loup...

« Malefoy, bouge-toi, deux troisième année de ta maison sont en train de faire du boucan. »

« Et alors, t'es pas assez grande pour aller les assommer de ta morale toute seule? Faut que je vienne sans quoi ce serait la preuve irréfutable que t'as aucune autorité, Granger? »

« La ferme! »

Le mot claque. Oh, oh, c'est qu'elle a enrichi son vocabulaire de quelques expressions pas très jolies, la lapine!

Je baille. Mon corps a repris sa proportion normale, le sort s'est rompu, Crabbe et Goyle m'attendent avec Pansy dans un autre compartiment. (qu'ils aillent au diable, ceux-là, surtout cette idiote de Pansy qui croit que je lui fais les yeux doux!)

« Malefoy, tu viens, oui? »

« Sois pas si pressée, Granger, je savais pas que t'étais folle de moi à ce point-là... »

La Gryffondor lâche une expression méprisante.

« Je préfère passer la fin de mes jours avec des géants en quête de viande fraîche qu'avec toi! »

J'esquisse un sourire arrogant.

« T'inquiète, c'est réciproque! »

Enfin, je consens à me relever en poussant un gros soupir pour montrer ma bravoure face à cette horreur décérébrée qu'est Hermione Granger et j'ouvre la marche vers les deux Serpentard qui s'amusent à noyer un compartiment grouillant de Poufsouffle dans une eau vaseuse et marécageuse.

« Sympa comme sort, c'est quoi? » je demande, intéressé.

« Malefoy! » essaye de me remettre à ma place la Sang-de-bourbe.

J'observe mes ongles et, d'une vois traînante, je leur fais:

« Rejoignez vos places... »

« Et virez-nous cette merde de là! » crise Granger en désignant la flotte qui envahit le compartiment.

En maugréant, ils s'exécutent. Y a pas à dire, elle a vraiment changé! Ils l'ont modifiée pendant les vacances ou quoi? C'est sûr que ça devait pas être du luxe... Et c'est quoi ce 'nous'? Je suis pas avec elle, moi!

« Cinq points de moins pour Serpentard » grince Granger.

Comme je ne peux pas lui donner tort, je fais volte-face et m'empresse de mettre le plus de distance entre elle et moi. Je me rends dans le compartiment des préfets.

Elle me rejoint. Encore!

« Décidément, t'es raide dingue de moi... Désolée, chérie, t'es pas du tout mon genre. D'ailleurs, je vois mal de qui tu pourrais être le genre... » je murmure en regardant par la vitre.

Je ne vois pas sa main arriver mais j'entends nettement le souffle de l'air qu'elle déplace. Comme si ça avait été naturel, je bloque sa main, la retient prisonnière.

« Du calme, Granger. Maintenant, tu vas être bien gentille. »

La fille tente de se libérer, en vain. J'ai une très forte poigne, quand je veux. Je l'assois brutalement sur la banquette, en face.

« Bon, alors, qu'est-ce que t'as? Pourquoi tu me suis comme un elfe de maison sans famille? »

Je vois son reflet dans la vitre rougir de colère. J'adore la mettre en rogne, ça me change de Saint Potter.

« Tu n'as de respect pour personne, décidément, Malefoy. Et pour répondre à ta question, sache que ceci est le compartiment des préfets. »

Je prends mon air le plus faussement surpris.

« Quoi! Alors ça veut dire que les deux glandus qui se bécotaient que j'ais foutus à la porte il y a pas un quart d'heure étaient des préfets? Mince alors! »

Je reprends d'une voix méprisante:

« Merci Granger, sans toi j'étais perdu... Et, je ne vois pas pourquoi j'aurais du respect pour les créatures inférieures.. Tu t'adresses à tes plantes vertes, toi? Moi non. Encore que... toi, vu ton rang, sang-de-bourbe, c'est sûrement avec elles que tu dois passer la majorité du temps... »

Elle se contente de fixer le paysage du dehors sans me jeter un regard. Mais j'ai bien vu sa mâchoire se crisper... Et hop, je l'ai touchée! C'est si facile, avec un de ces crétins de Gryffondor... Même pas capable d'endurer une injure sans montrer que ça les a blessés... C'est peut-être pour ça que je m'acharne depuis cinq ans dessus!

« Au fait, où est la petite belette qui bave dès qu'elle te voit? » je demande, plus pour la faire enrager que par simple curiosité. [n/a: pour ceux qui l'ignorent: weasel = belette en anglais.]

« Je t'em...(elle soupire) non, ça ne vaudrait même pas la peine de te le dire. »

« Tu pourrais te contrôler un peu, sang de bourbe.. » dis-je négligemment.

Presque aucune réaction. Presque. Que c'est simple...

« Tu pourrais te la fermer un peu, Malefoy. »

« Tu me fatigues, Granger. »

« C'est réciproque. »

J'esquisse un sourire moqueur.

« Point de vue résistance physique, les Sang-de-bourbe n'ont jamais été très solides... »

« Tu t'es regardé? » se crispe-t-elle en me fixant d'un regard noir.

« Évidemment. Sinon, je ne l'aurais pas dit. »

Avant qu'elle ait eu le temps de placer une autre de ses plaisanteries stupides, les deux amoureux qui occupaient le compartiment reviennent, s'assoient en marmonnant que le préfet en chef va bientôt nous rappeler nos 'tâches'.

Pff! Comme si j'avais besoin de ça...

Belette nous rejoint, il s'installe à côté de Granger. Je ne pipe mot, regardant sans le voir le paysage qui se déroule sous mes yeux.

Les deux tourtereaux ont recommencé à se bécoter, ça devient lassant.

« La vue de votre échange de salive commence à me donner envie de vomir » dis-je distinctement.

« Alors change de compartiment. » m'assène Granger.

Décidément, elle me cherche.

« Je t'ai sonné, toi? Non, alors tu fermes ton clapet. »

Elle serre à nouveau les mâchoires, sa belette me lançant un Avada Kedavra par les yeux. Ouh, je suis terrifié...

Finalement, ces cruches de préfets en chef nous rejoignent. Ils nous répètent ce qu'ils nous avaient déjà exposés l'année dernière.

Je me barre en plein milieu du discours barbant du préfet en chef de Gryffondor. Ça doit être lui, le pire de tous.

Tiens, tiens. Peut-être pas, après tout...

Voilà notre héros international qui se pointe. Vous l'avez dans le mille, Harry Potter.

Il s'arrête en plein milieu du couloir, je fais de même. Je mets ma main dans ma poche, prêt à l'affronter. Je sens sous mes doigts le bois dur et lisse de ma baguette. Le traitement qu'il m'a fait subir il y a une petite demi-heure est restée ancré dans mémoire.

« Malefoy » , commence-t-il.

« Bravo, je vois que ton cerveau est assez élaboré pour retenir un mot de trois syllabes. En progrès », je persifle.

Il paraît soudain fatigué. Tout de suite, mon regard se met à briller. Harry Potter aurait-il une faiblesse? Une faiblesse que je pourrais exploiter à ses dépens? Hummm, à creuser.

« Un p'tit souci, Potter? »

Il me regarde avec méfiance. Mais non, tu ne te trompes pas, Potter, c'est bien à toi que je parle. Mais, ne t'inquiète pas, ce n'est pas à ta santé à laquelle j'aspire, au contraire.

Je brandis ma baguette.

« Je pourrais peut-être y remédier », je continue d'une voix doucereuse.

Il s'apprête à sortir la sienne. Quel idiot! J'ai le temps de lui faire subir les trois sortilèges impardonnables en attendant qu'il s'en empare!!!

Je lève ma baguette, ouvre la bouche pour jeter un sort. Il est déjà prêt à franchir mes lèvres.

« Expelliarmus! »

Ma baguette m'échappe. Je pousse un juron. Qui...?

« N'e... N'essaie plus jamais ça, Malefoy » dit Londubat dans une tentative de menace.

J'éclate de rire. Ils me regardent, étonnés. Je prends un air mauvais, l'instant d'après.

« Londubat menace Drago Malefoy! C'est la meilleure! Arrête, tu me flanques la frousse... Mais tu vas regretter de t'être attaqué à moi... »

« Ne le touche pas » intervint Potter en brandissant une baguette qu'il a finalement trouvée.

Ah... Là, ça se complique. Je suis seul et sans arme face à deux sorciers équipés. Bon, c'est pas si dramatique. L'un n'est qu'un attardé, l'autre est myope comme un pythrophène. J'ai donc une chance de m'extirper des mailles du filet. Et comme je m'appelle toujours Drago Malefoy, je les provoque.

« Et qu'est-ce qu'il compte me faire, la petite fleur bleue? Faire apparaître un bouquet de roses? » je me moque en m'adressant à Londubat.

« Continue et je te transforme en insecte, Malefoy. Ou mieux, en fouine. » répond Potter.

J'ai bien compris l'allusion à Maugrey, cet espèce de schtarbé, mais je ne montre pas que je bous d'effacer de la tronche de ce macaque prétentieux son sourire à deux noises. Je lui interdis de se moquer de moi! Je suis un Malefoy!

« Mais oui, Saint Potter, protège donc ce nabot de Londubat, puisqu'il ne sait pas se défendre tout seul... Ses parents on dû déteindre sur lui, il ne sait plus se servir d'une baguette. Une question de gênes, sans doute... Mais la vraie question est: a-t-il déjà su l'utiliser? »

Là, je sens que j'ai poussé le bouchon un peu loin. Mais c'est plus fort que moi. J'adore provoquer Potter, le mettre hors de ses gonds.

Il me lance un sort. Je saute de côté. Raté, Potter! Faudrait songer à t'acheter des lunettes! Ou plutôt, à enlever celles que tu as sur le nez pour les remplacer! Mais c'est peut-être pas un problème de lunettes... Je pencherais pour la deuxième explication...

Il bondit. Sur moi, en lâchant sa précieuse alliée.

« Comme un vulgaire Moldu. Quelle déchéance, Potter! » je lui glisse à l'oreille alors qu'il m'a plaqué au sol. Il frissonne. Oh oh, je lui fais de l'effet? J'accroche un sourire sardonique sur mes lèvres.

Son poing reste suspendu dans les airs. Alors? Frappera? Frappera pas? Je ne laisse plus aucune expression se dessiner sur mon visage. Masque d'indifférence qui l'observe sans ciller. Frappera pas. Il se relève, me lance un regard méprisant. Ah, non, ça c'est ma spécialité, Potter! Mais, là, j'arbore un sourire triomphant et moqueur. Je me relève, saisit ma baguette. Joue avec, la fais glisser entre mes doigts, prêt à m'en resservir à la moindre occasion. Petit Gryffondor à la noix...

« Alors, Potter, tu n'es pas capable d'assumer tes actes, à ce que je vois... »

Il s'est retourné mais je vois son dos frémir. Londubat s'est déjà éclipsé, il lui lance un regard inquiet à l'intersection du couloir.

« Allez, vas-y Potter, je ne voudrais pas te gâcher ce moment idyllique avec Londubat... »

« Arrête tes sous-entendus vaseux, Malefoy. C'est pathétique. »

« C'est vrai que, question pathétique, t'en connais un rayon, hein? »

Je le laisse là-dessus. J'adore avoir le dernier mot.

Drago Malefoy! Que le ciel le frappe de ses éclairs! Que la terre l'engloutisse en ses profondeurs! Que la mer le recouvre et l'emporte!

Je n'en peux plus de supporter ce Serpentard arrogant et prétentieux. Je veux ôter de son visage ce sourire qui me poursuit jusqu'à en vomir! Il me tue, avec ses petites piques. Il le sait, ça l'amuse. Il ne cherche que ça, d'ailleurs. Me faire baisser les armes, montrer sa supériorité. Mais jamais, jamais, je ne lui laisserais ce plaisir! Plutôt crever!

Je tente de me détendre. Ginny me regarde avec un petit sourire triste. Elle sait ce que j'endure, avec ce Malefoy de malheur. Neville est reparti dans ses rêves. Il a reçu une autre chose qu'il appelle 'plante' dont le nom gigantesquement long me donne des vertiges. Luna est là, elle aussi. Quoi! Je vais donc encore devoir supporter sa folie pendant deux heures?

Mais bon, après Malefoy, tout me semble plus doux. Ginny voit que je ne suis pas en état de faire la conversation. Elle prend un de ses livres à l'eau de rose qu'elle ne cesse de ramener au Terrier depuis les vacances.

Ah, oui, parce que j'y ai passé la majorité du temps! Je me laisse couler avec délice dans les souvenirs de cet été. Hermione était là, elle aussi. J'ai eu à subir leurs disputes, mais un peu moins cette année. Ron grandirait-il un peu? Peu probable... Alors? Quoi? Peut-être par égard pour moi qui ai la tête qui tourne chaque fois qu'ils s'accrochent pour une futilité. Ma cicatrice me faisait mal, quelquefois, mais je ne voulais pas leur en parler. Pas besoin de gâcher les vacances!

Ginny a invité un de ses petits amis à chez elle, un grand brun au sourire charmeur. Si je l'avais aimée, je crois que j'aurais été jaloux à en mourir! Ce gars était terriblement séduisant...

Deux mois sans voir Malefoy... Bonheur qui, malheureusement, s'était écoulé trop vite... Je souris intérieurement. Je saute du coq à l'âne.

Et le revoir, dès l'entrée du train en gare... Aaaah! Aucun supplice ne me serait donc épargné!

Après cette dernière confrontation (la troisième en une heure de temps même pas, un record!), j'ai besoin de mettre de l'ordre dans mes pensées. Malefoy me fait enrager, cet abruti décervelé. Et il aime ça. Un jour, j'enfoncerai mon poing dans sa gueule d'ange et il rigolera beaucoup moins. Enfin. Ce jour-là n'est pas vraiment prêt d'arriver.

Pendant l'été, Ron a encore grandi, pareil pour Hermione et pour moi. Mais il reste toujours le plus grand des trois. Et je m'aperçois avec horreur que Hermione commence à me rattraper! Bref, tout ça pour dire que je suis plus petit que Malefoy, c'est sûrement dû au fait que j'ai passé mon enfance dans un placard à balais, en compagnie de poussière et d'araignées. Quand on y réfléchit, ça montrait déjà mon tempérament de sorcier, non? Le stéréotype de la sorcière enfermée dans son antre sale et poussiéreuse...

Mais je n'ai pas besoin d'être plus grand que Malefoy pour lui mettre une raclée! Je ne suis pas si menu qu'on pourrait le croire! Ou plutôt, j'ai une musculature, développée par les matchs et entraînements de Quidditch, qui se cache habilement sous ma robe. Je suis sûr que je pourrais au moins lui retirer quelques dents...

Reprends-toi Harry! Tu deviens aussi mauvais qu'un certain odieux Serpentard! Arrgh! Je préfère mourir que m'appeler un jour Drago Malefoy!

Je regarde par la fenêtre. Le paysage défile sous mes yeux, morne et sans attrait.

Mais que font Ron et Hermione???

Oh, il faut que j'aille aux toilettes! Je sors, sans que quiconque ne lève le nez. (je crois que Luna s'est endormie le nez dans son magazine, Le Chicaneur, bien sûr)

Les paroles de Malefoy me reviennent en mémoire pendant que je cherche les cabinets.

« Au fait, Granger a un joli petit cul, tu ne trouves pas? »

C'était sur le quai. J'ai failli lui sauter à la gorge mais ça lui aurait fait trop plaisir. Je l'ai ignoré. Il devient grossier, avec le temps. Et obsédé.

Est-ce que Hermione a de jolies fesses? Je gémis et prends ma tête dans les mains. Comment est-ce que je peux me demander ça! Malefoy va me pervertir, si ça continue! De toute façon, elle ne m'intéresse pas. Enfin, pas au sens où il l'entendait.

Ah, les voilà, ces foutues toilettes! Je rentre dedans. Vomit tout mon déjeuner.

Depuis ce matin, la nausée me tiraille, mon ventre tend à se retourner à chaque fois que je fais un mouvement brusque et ma tête me fait mal.

« T'as pas la forme, Potter? »

Décidément, j'ai une guigne pas possible, ce matin.

« Occupe-toi de tes oignons, Malefoy. »

Comment ça se fait que je le trouve sur mon chemin à chaque tournant de couloir? Il me poursuit, c'est sûr.

J'entends un crachotement. Drago Malefoy?

Je me retourne, lui accordant un regard. Et là, j'ai l'impression que ma mâchoire se décroche. Il est complètement bourré. Comment ai-je fait pour ne pas m'en apercevoir?

« La gueule de bois, le balafré? »

Gueule de bois? Ce serait plutôt à moi de lui poser la question! J'ai pitié de lui. Il a encore une bouteille à la main. Pourtant, il me paraissait sain tout à l'heure. Est-ce possible d'être saoul au bout d'un quart d'heure? Je fronce les sourcils vers la bouteille.

« C'est quoi? »

Il la regarde [la bouteille] comme s'il cherchait ce qu'elle fait entre ses mains.

« Du whi...whisky pur feu... ou alors de la vodka enflammée... j'sais plus... »

Il tangue un peu. Je le fais s'asseoir par terre. Il a dû boire au moins quelques bouteilles pour être dans cet état!

« Me touche pas! » crie-t-il dans un sursaut de raison.

« Comme si j'en mourrais d'envie », je marmonne, les yeux au ciel.

S'il commence à m'énerver, je le laisse cuver tout seul, cet abruti!

« Fais pas l'innocent... P.. Potter..., je vois bien que tu me mates à longueur de temps! »

Mais qu'est-ce qu'il bafouille? Il faut croire qu'il est encore plus bête ivre qu'au naturel!

« Mais oui, c'est ça » je tente de le rassurer.

Apparemment, ce n'était pas vraiment la réponse qu'il attendait. Il faut dire que je m'en doutais un peu...

Un air étrange apparaît sur son visage. Il a l'air... c'est assez bizarre de dire ça en parlant de Drago Malefoy mais c'est bien le seul adjectif qui lui correspond en ce moment! Oui, il a l'air.. Espiègle. Coquin?

« Ce n'est pas vraiment que ça... que ça me dérange... »

Quoi? Quoi? Quoi? Que vient de dire Drago Malefoy? Je suis sourd ou j'ai des hallucinations auditives. Oui, c'est sûrement ça.

Avant que je puisse dire quoi que ce soit (bien que, pour le moment, j'en sois foncièrement incapable...), un crissement strident se fait entendre.

Je me relève. Que se passe-t-il?

BAOUM!

On dirait que le moteur du train a explosé.

On a déraillé.

Ou bien Voldemort vient attaquer le train avec une nuée de Mangemorts en sucre.

Mais qu'est-ce que...? Peu importe.

Je me retrouve allongé sur Malefoy qui culbute bientôt autre part dans les cabinets. Il essaie, toute haine oubliée, de s'attacher à mon bras dans une dérisoire chance de s'en sortir.

Bon sang, ça va s'arrêter, oui? Je me cogne à l'évier, j'entends des hurlements par dessus les freins qui gémissent atrocement. Merlin, ma dernière heure est arrivée et je dois la passer avec Drago Malefoy!

Je crie de terreur. L'évier volumineux vient de se dessouder et va nous écraser tous les deux. Dans un sursaut, j'empoigne mon ennemi juré pour nous mettre sur le côté, hors de la trajectoire de ce maudit lavabo. Mais le destin n'en veut pas ainsi.

Le train fait une dernière embardée et le lave-mains nous tombe dessus. Je crie. Il hurle. Noir.

Fin du chapitre 1!! Si vous avez aimé et vous voulez la suite, review!!!!!