S'excuser ne servira à rien, puisque le retard est inexcusable, même si je n'ai pas abandonné. Je vous demande juste de la patience. Merci à tous pour vos reviews, elles me font énormément de bien, vous ne vous imaginez même pas !

Chapitre 10 : dégradation

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Bip bip biiiiip

Oh putain de réveil ! Si je le fracasse est ce qu'il va revenir me hanter ?

Bon lève toi tocard.

Le petit dèj, la douche, être présentable et …

-Bonjour Hermignonne.

-Wow avant même que je ne sonne. Que se passe t'il ?

-Rien.

-Rien ? Cela fait deux semaines que tu nous fais chier, on ne sait plus rien te dire et là, tout va bien ?

-Ouaip mais si tu veux, je peux redevenir chiant ?

-NON ! Non, non, c'est très bien comme ça. Allons y avant d'être en retard.

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Ca fait 3 semaines que j'ai « fugué », je m'en veux toujours un peu mais moins qu'avant. Il n'y a pas grand-chose qui ait changé depuis de toute façon. Ma mère travaille toujours comme une dingue, je la soupçonne de viser le mayorat aux prochaines élections. Mon père et Sirius n'ont rien changé à leurs habitudes et ils continuent de se prendre pour Batman et Robin sauveurs de la Cité. Seul Remus me couve comme du lait sur le feu et je vois bien que ça le chagrine que je m'éloigne et que les autres s'en foutent royalement. Il essaye vraiment, on se voit toujours aux intercours, il m'invite à manger régulièrement même si je réponds souvent par la négative.

Avec Draco, on se voit à l'école, on se téléphone souvent, on s'est vu une fois chez son parrain. Snape est étrangement conciliant depuis l'affaire des dossiers. La fois où nous nous sommes vu chez lui, et bien il avait « besoin » de Draco pour préparer une expérience et il m'avait invité sans prévenir mon petit chéri. Une après-midi entière juste Draco et moi dans la chambre d'amis.

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On a rien fait bande de pervers ! Snape était en bas ou dans la bibli, pour ce que j'en sais.

Draco n'est pas prêt pour la totale, mais bon on a bien joué. Et cela m'a fait un bien fou. Mais bon, c'était mercredi passé et les effets se sont estompés assez vite quand le lendemain Draco est arrivé fort pâle.

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Il a dit que ce n'était rien que de la fatigue mais je commence à le connaître, trop bien pour lui-même, et je ne me suis pas laissé berner. Mais il n'a rien dit et ça m'a rendu dingue.

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Ce week-end j'ai beaucoup tourné autour de chez lui, en moto, en vélo et même à pied. Et j'ai découvert un truc qui va me permettre de le voir plus souvent.

Ah, quand on parle du loup.

-Hello les tapettes ! Je lance en accostant les deux serpentards. Quoi de neuf ?

Draco me fait son petit sourire en coin et Zabini grogne pour la forme. Parkinson arrive en face de nous donc je me dépêche.

-Dray faut qu'on parle seul à seul, aujourd'hui. Tu as encore mal aux côtes ou tu arriveras à porter ton sac grand blessé ? Je demande plus fort quand Pansy arrive près de nous.

-Et bien, le professeur Snape a dit qu'il faudrait que tu portes mon sac encore une semaine, peut-être deux si je ne me sens toujours pas mieux. Et, je ne me sens pas vraiment mieux. Un sourire pervers étire ses lèvres mais son regard pétille de malice. Parkinson rigole légèrement, un air hautain sur sa face de caniche.

Je râle pour la forme, attrape son sac et je m'en vais en leur faisant un signe de main mais de dos, style vous valez même pas la peine que je vous regarde.

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C'est encore à midi que j'arrive à avoir Draco pour moi tout seul. Ron et Zabini discutent devant la porte en faisant les guets.

-Alors ? Me demande mon chéri après ma ration de bisous.

-J'ai été traîné autour de chez toi ce week-end.

-Ah bon ? S'étonne t'il. Puis il réfléchit. C'était ça le bruit de moto !

-Oui, je réponds en souriant. Tu connais les piétonniers derrière ta maison ?

-Les quoi ?

-Dray, rassure moi, tu es déjà allé dans le fond de ton jardin ?

-Oui, mais pas trop longtemps. A 5 ans j'avais déjà un planning de premier ministre tu sais.

-Et tu ne t'es jamais demandé ce qu'il y avait derrière la porte au fond de ton jardin ?

-Il y a une porte ?

-Sainte Marie mère de Dieu mais d'où tu viens ? Non parce que franchement là, tu m'épates. Il y a au fond de ton jardin, une porte qui donne sur une petite ruelle. Cette ruelle, longe toutes les maisons voisines à la tienne et cela continue dans quasiment tout ton quartier. De sorte que toutes les maisons sont reliées entre elles par ces petits chemins en plus des rues habituelles et toutes les propriétés qui longent ces ruelles ont une porte donnant sur celles-ci.

Les sourcils des Draco s'étaient élevés au fur et à mesure que je parlais. Il n'avait jamais soupçonné quoi que ce soit, n'avait jamais été exploré aussi loin autour de chez lui. Il devait toujours être visible de ses parents donc des petits bosquets ou pire des ruelles cachées, jamais m'explique t'il.

-Et donc ? Me demande Draco.

-Et donc, tu pourrais sortir en douce le soir de chez toi par derrière et venir me rejoindre de l'autre coté de la porte. Là, discrétion assurée et si tes parents te cherchent, tu es juste au fond du jardin, près de la roseraie. Enfin…

-Enfin ?

-Ben, je n'ai pas réussi à ouvrir la porte. Je ne sais pas si elle est verrouillée ou si quelque chose empêche l'ouverture de l'intérieur.

-Je m'en charge. Répond rapidement mon blond. Je dois trouver un truc mais je m'en charge. Je te préviendrai quand la voie sera libre.

Il m'embrasse encore, c'est un baiser urgent et affamé. Je lui manque autant qu'il me manque.

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Je pensais qu'il faudrait que je ruse pour sortir de chez moi, le soir, en moto, pour aller rejoindre Dray mais non. Il n'y a personne, encore, Maman a une importante réunion et papa est sur une affaire d'enlèvement et dans ces cas là, il ne rentre qu'après avoir trouvé la personne. Remus m'a proposé d'aller manger chez lui, voir de dormir là bas, mais je lui ai parlé du plan pour voir mon mec et il a compris.

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Remus aussi est souvent seul. Quand mon père est absent, Sirius est avec lui donc Remus est tout seul. Moi avant j'avais maman et on passait la soirée en tête à tête. Remus dit qu'il a des choses à faire, corriger les copies, préparer ses cours, son club de lecture, aller à la bibliothèque pour se perdre dans les rayons, lire beaucoup sur tout, bref pas des trucs très folichons. Il n'a aucun autre ami, il a des collègues, des connaissances de l'écoles ou de l'unif mais personne qu'il fréquente régulièrement. Il ne fait même pas partie d'un quelconque club gay puisqu'il a rencontré Sirius avant même de vouloir embrasser quelqu'un et donc cela ne les a jamais intéressé. J'ai de la peine pour lui autant que j'en ai pour moi.

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Je crois que j'ai fait mon deuil de ma vie de famille, il y a eu le déni (c'est pas de leur faute, c'est le travail qui veut ça), la fuite (je me suis cherché aussi des activités, des échappatoires, les amis, le sexe et l'abus d'alcool de cet été), la déstructuration (ma fugue étant le point d'orgue) et enfin la restructuration (enfin l'acceptation et la reconstruction de moi). J'ai été chercher sur Internet parce que je ne comprenais pas ce qu'il m'arrivait. J'avais cette adoration pour mes parents qui est devenue de la rage, puis un dégoût et enfin de l'indifférence. A présent, je prends ce qu'i prendre et je vis ma vie sans eux, sans compter sur eux, sans plus rien attendre d'eux, je suis beaucoup moins déçu et mon petit cœur va mieux. Attention, je ne renie pas les parents qu'ils ont été et toutes les choses extraordinaires qu'ils ont fait, que nous avons fait, ensemble. Mais les gens changent, on dit qu'ils évoluent, et nous n'avons pas évolué dans la même direction. Mes attentes vis-à-vis des parents et leurs désirs vis-à-vis de leurs vies sont trop éloignées à présent. Il n'y a plus de retour possible, je ne pourrai jamais redevenir le gamin qui croit vraiment que ses parents n'ont pas le choix de faire autant d'heures supp et même si eux revenaient en s'excusant, je ne les accepterai plus.

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Dans ces cas là, on se rabat sur la famille de cœur : les amis. Les miens sont exceptionnels et Remus est vraiment resté le même, cet oncle presque papa, malgré le déchirement qu'il doit ressentir. Je construis mon futur en remplaçant mes parents par d'autres personnes de confiance. Avant si j'avais besoin d'argent, c'était les parents, maintenant c'est Remus, si j'avais besoin de quelque chose en pleine nuit, les parents, maintenant c'est Ron, une question c'est Hermione, un soucis c'est Remus, un conseil en cuisine, c'est Molly, bref il faut apprendre à compter sur les autres et sortir de la bulle familiale.

En fait, j'ai l'impression que cette bulle familiale t'emprisonne au lieu de te libérer, tu te tournes toujours vers les mêmes personnes et donc tu restreins ta vision du monde.

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Je ne dis pas que je ne suis pas nostalgique de ce qui a été et de ce qui aurait pu être. Je suis résigné et triste parfois, mais il faut avancer. Alors j'avance avec les cartes que j'ai en main et je fais ce que je peux.

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J'ai de la chance, certains jeunes de mon âge finissent en dessous des ponts parce que les disputes avec les parents finissent en bagarres et ils doivent partir pour leur survie, soit ils se font simplement mettre dehors car ils ne conviennent pas à leurs parents. Moi, il n'y a pas vraiment eu de dispute, un appel au secours auquel ils n'ont rien compris et ma fierté qui m'a fait abandonner une bataille que je savais perdue d'avance. Je parie qu'ils ne se doutent même pas de ce qu'il se passe chez eux. Ils doivent penser que tout va bien puisque je rentre à la maison tous les jours, je fais mes devoirs et je n'ai pas de retenues ou de notes à foisons. Ils doivent penser qu'en desserrant la vis, en me laissant vivre ma petite vie d'ado sans trop intervenir, je vais me calmer, comprendre leur point de vue et revenir à de meilleures intentions vis-à-vis d'eux.

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Bull shit ! Disparaître ne résout aucun problème et l'adage dit bien « loin des yeux, loin du cœur », non ? Ils vont me perdre et je ne vais même pas leur envoyer de signaux pour les prévenir. J'ai de la peine pour moi, je suis devenu indifférent à mes parents, c'est triste.

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Je suis derrière la porte de jardin de la demeure Malfoy, enfin demeure, château oui ! La ruelle est hyper propre et le mur extérieur est entretenu. Je parie que Draco est le seul à ne pas savoir que tout ceci existe.

J'entends des pas sur le gravier du jardin, je regarde autour de moi pour être certain que personne ne nous verra. La porte est surmontée d'un petit toit et tout le long du mur (et du toit) courent des branchages de rosiers. Je m'étends et attrape des branchages pour les rabattre autour de la porte, pour ainsi nous couvrir un max.

La porte grince légèrement, j'aurai plutôt imaginé un bruit digne d'un film d'horreur, et une tête blonde toute mignonne apparaît. Il referme précautionneusement la porte derrière lui et se jette à mon cou. On s'embrasse sans rien dire pendant, pfiou, une éternité trop courte ! Mes mains ont trouvés place sur son joli petit derrière et il les laisse là, surtout depuis l'après-midi chez son oncle.

-Super bonne idée. Murmure t'il entre deux respirations. Tu penses que tu pourras venir tous les soirs ?

Je n'ai aucun doute sur le fait de venir tous les soirs mais je ne veux pas gâcher ce moment alors je reprends ses lèvres.

-On pourra aussi tenter de te faire entrer en douce ? Me dit il un moment plus tard.

Mon regard doit parler pour moi car il m'embrasse rapidement et m'explique.

-En cherchant un moyen d'ouvrir cette porte, je suis passé par le quartier des domestiques… Ne fais pas cette tête Harry, tu sais que nous avons des domestiques ! Donc, il y a plusieurs portes qui mènent au jardin et un escalier réservé aux domestiques qui mène à l'étage. Donc quand mes parents sortiront, les domestiques surveilleront les escaliers et la porte principale, pas ceux que je ne suis pas censé connaître. Donc je te fais rentrer en douce et ressortir par le même endroit, en passant par cette porte.

-Bonne idée. Il faudra un bon timing et des chaussures silencieuses mais ça peut le faire.

-Oui ça le fera ! Répond Draco avant de me ravir la bouche pour un autre baiser trop woaw.

Lorsqu'il s'écarte, je sais déjà ce qu'il va dire, rien qu'à son regard, alors je l'attrape une dernière fois pour un baiser et je le laisse partir.

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Je rentre chez moi dans un état second, c'était trop bien ! Putain de trop court mais trop bien.

A peine ai-je entré ma moto dans le garage que je reçois un message. Draco. Je l'adore ce mec !

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Finalement, mon astuce nous sert bien. Même si Snape invite encore régulièrement Draco à « passer » chez lui. Nous ne pouvons pas nous voir régulièrement à l'école et maintenant qu'il n'est plus « blessé », je ne peux plus le coller pour porter son sac. Donc avec ces deux solutions là, on gère.

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Quelques semaines plus tard, Draco m'envoie un message m'expliquant son plan pour me faire entrer chez lui vendredi soir. Ses parents sortent, certains domestiques sont en congés, bref, c'est le moment idéal.

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Je suis devant la porte du jardin à 19h15 précise, excité comme une puce ! Je vais enfin voir comment c'est chez lui, comment est décorée sa chambre ? Est-ce qu'il a des posters ? Non, sûrement pas, plutôt des tableaux de maîtres.

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La porte grince enfin et il m'attrape par le col pour me faire entrer dans la propriété. Ben pas de bisous ? Il est silencieux et tendus, nous traversons le jardin comme des fantômes, nous cachant derrière un arbre, un banc, un buisson, couvrant la distance qui nous sépare de la porte sans bruit et lentement. J'ai l'impression d'être le soldat Ryan dans les jardins français de Normandie. Ca me fait rire, mais je me retiens pour lui. Il a plus à perdre que moi dans cette histoire.

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Nous sommes dans la maison et longeons un couloir qui passe devant la porte de la cuisine. Heu, il y a comme du bruit la dedans, mais style vraiment. Draco me regarde apeuré, ne sachant pas quoi faire. Je respire un grand coup et le pousse brusquement, pour passer devant le plus vite possible, sans être vu.

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Ouf, on a eu chaud, la porte n'était qu'entre ouverte, ils ne pouvaient donc pas nous apercevoir. Nous grimpons les marche et arrivons finalement dans sa chambre qu'il ferme aussitôt à clé. Zut alors, j'ai pas pu apprécier la déco avec tout ça. Mais je n'ai pas le temps de lui faire part de ma réflexion qu'il m'attrape à nouveau par le col et me jette sur son lit. Et puis, ben, je m'en fout royal de la déco de sa chambre.

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Il est sur moi et m'embrasse comme un dingue et moi, ben, je lui enlève ses beaux vêtements qui sont de trop entre sa peau et moi. C'est pas la première fois que nous en arrivons là mais j'espère bien que nous irons un peu plus loin cette fois. Et son regard s'annonce de bon augure.

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Finalement, on a réussi à se voir comme ça plusieurs fois en quelques semaines, même durant les jours d'école. Ses parents, rassurés de le voir aller mieux, ont décidés de reprendre leur vie mondaine en main. Quel soulagement pour nous.

On a pas encore passé le cap, mais on se rapproche doucement du but ultime : la fusion de nos corps. Ben quoi, je ne vais pas être vulgaire non plus !

Je suis allongé sur son lit, cette fois je regarde sa chambre. Rien d'autre à faire de toute façon.

Il finit son devoir de chimie et il est à moi qu'il m'a dit.

Quand soudain nous entendons des pas monter les escaliers. Draco se redresse et je me fige avant de me jeter sur le bas coté du lit opposé à la porte.

Je ne vois rien mais j'entends tout, ce qui est assez ennuyant quand personne ne parle.

La porte s'ouvre lentement mais d'un coup il y a comme un malaise dans la pièce. Un bruit de tissus, une respiration saccadée, bizarre.

-Oui?

-Ta mère était fatiguée, nous sommes rentré plus tôt. Que fais tu ?

-Mon devoir de chimie.

-Montre.

J'entends la chaise de Draco rouler et ses pas léger sur le sol se dirigent vers la porte. Plus un bruit pendant quelques instants puis un bruit de feuille que l'on déchire. Personne ne parle, bizarre. C'est quand même pas son devoir qui est déchiré ?

-Je t'autorise à veiller tard pour le recommencer fils.

-Merci père.

Et la porte se referme, c'est quoi ce bordel ?

Draco est toujours devant la porte, la tête basse, les bouts de feuilles dans les mains. Je me lève, m'approche rapidement de lui et le prends dans mes bras. Mais il ne pleure pas, ne geint pas, il se contente de souffler un bon coup avant de plonger ses yeux dans les miens.

-Je suis désolé. Je vais devoir tout recommencer, tu devrais rentrer chez toi.

-Non, je vais t'aider. Je l'embrasse sur le nez. Allez donne moi tes petits bouts, je vais les recoller pendant que tu prépares une nouvelle feuille. Tu n'auras plus qu'à recopier, cela ira plus vite.

Il se met rapidement à la tâche et je fais ce que j'ai dit. 45 min plus tard, c'est fini.

Il me rejoint sur son lit et nous nous embrassons doucement pendant une petite demi-heure.

-Dray, c'était quoi ça ?

-Heu, un baiser ?

-Avec ton père ?

-Avec ? Oh, rien d'important.

-Draco ! Il a déchiré ton devoir, comme ça sans une explication ! Il n'était même pas faux puisque tu as tout recopié !

-Baisse d'un ton. M'intime t'il soudain mécontent. Ce ne sont pas tes affaires ok ?

Un blanc dans mon cerveau.

-Je crois que je vais y aller.

-Non, ne pars pas. Juste, laisse tomber pour une fois.

-Pour une fois ? Juste pour une fois ?!

J'allais me mettre à crier alors je suis sorti du lit et j'ai enfilé mes basquets. Je me suis dirigé vers la porte, Draco sur mes talons.

-Harry, ne fais pas ça !

-Ne pas faire quoi ? Je murmure rageusement. Quelqu'un te frappe et tu ne veux rien dire et je dois accepter. Tes parents te traitent comme un esclave, on n'a pas le droit de se voir sans vraie raison valable mais je dois encore fermer ma gueule. Ton père déchire ton devoir sans raison et je ne dois rien dire à nouveau ?

Il me regarde confus et en colère, mais je sais que ce n'est pas contre moi.

-Non Dray, non. Si tu ne veux pas m'expliquer, ça … non, je ne suis pas capable de rester sans rien dire. Je siffle entre mes dents. Quand tu auras décidé que ta vie vaut la peine, viens me trouver. D'ici là, je ne peux pas gérer ça comme tu le souhaites.

J'ouvre la porte doucement et regarde de chaque coté du couloir. Personne, je me faufile alors hors de sa chambre sans un regard pour lui. J'ai envie de l'embrasser et de le secouer en même temps, ce mec me rend chèvre.

Arrivé dans les escaliers, je me rends compte qu'il me suit, les yeux baissés. Ce n'est pas normale cette attitude, il est d'habitude bien plus fier. Nous passons devant la cuisine, elle est silencieuse pour une fois, les maîtres de maison sont là donc silence total.

Je m'apprête à ouvrir la porte menant au jardin quand il m'attrape et me colle contre elle avant de me voler un profond baiser. Je le laisse faire car je suis accro à lui mais promis, la prochaine fois je résiste et de toute façon cela ne change rien, je suis fâché ! Il s'écarte doucement et me regarde longuement.

-Tu as raison.

Je jubile, je vais enfin savoir ce qu'il me cache.

-Nous ne pouvons pas être ensemble. Merci pour ce que tu as fait. On se reverra à Poudlard.

Je suis abasourdi, je le fixe encore et encore mais il ne me regarde plus. Il ouvre la porte et me pousse doucement à l'extérieur.

Le chemin du retour se passe dans un brouillard et ce n'est que quand j'arrive devant le pavillon que je me rends compte d'où mes roues m'ont portées : Moony. Il a dû entendre quelque chose car la lumière du porche s'allume peu avant qu'il n'apparaisse dans l'encadrement de la porte. Je me précipite dans ses bras et il me fait rentrer bien au chaud.

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Finalement j'ai dormi avec lui, ça m'a fait du bien d'avoir un peu de réconfort. Nous n'avons pas parlé mais il m'a rassuré et m'a dorloté avant que je ne m'endorme dans son lit, tout contre lui.

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C'est un bruit de porte qui claque qui nous réveille en sursaut. Je regarde dehors et il fait encore noir. Idiot, on est presque en hiver, bien sur qu'il fait encore noir ! Remus se lève d'un coup et se précipite hors de la chambre. J'entends Moony qui parle sèchement, suivit de mon parrain qui crie. Puis un « C'est Harry putain ! » hurlé par mon oncle préféré. Puis, un troupeau d'éléphant monte les escaliers et défonce presque la porte. Et je vois mon cher parrain, tout penaud face à moi.

-C'est à cette heure-ci que tu rentres Black ?

-Je travaillais. Me répond-il hautainement, prêt à jouer.

-Bien, ne t'étonne pas alors si la prochaine fois ce n'est pas moi dans ce lit.

Il ne répond rien, il a peur bien sûr, il sait que j'ai raison. Je me lève et m'étire avant de me rendre dans la salle de bain. En passant à coté de lui, je le pousse un peu et le regarde franchement. Je veux lui donner un avertissement, mais je sais qu'il le répètera à mon père, qui le prendra pour lui et je ne veux pas donner d'indices à mes parents sur ce qu'ils sont en train de perdre. Alors je me contente de serrer fort Moony contre moi, il est tout ce qui me reste finalement.

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Hermione me regarde bizarrement. J'essaie de soutenir son regard, 10 secondes, 20 secondes, 30 sec….ok je craque.

-Quoi ?

-Depuis quand n'as-tu plu vu tes parents ?

-Depuis quand ne les as-tu pas vu toi ?

Elle réfléchit longuement avant de me regarder incrédule.

-Quand même pas ? 6 ou 7 semaines ?

-Non, j'ai croisé mon père une ou deux fois, je dirai un bon mois pour lui. Pour ma mère, ben, est-ce que les mots dans la cuisine ça compte ?

-Oh Harry, murmure t'elle en me serrant la main, le regard triste, je suis tellement désolée et en colère. C'est fini avec Draco aussi, non ?

-Oui, depuis une semaine. Comment as-tu deviné ?

-Tssss, tu ne me connais donc pas ? Je sais tout ! D'ailleurs, je sais que tu manges chez moi ce soir et ce n'est pas discutable.

Je ne dis rien, reconnaissant d'avoir une amie comme elle.

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Noël approche, j'ai les cadeaux de tout le monde, Draco comprit, pathétique je sais. Je ne sais toujours pas où je vais fêter le réveillon ou même le 25. Qui vivra verra ! Mais je sais que les Granger et les Weasley le fêtent ensemble, je pourrai toujours m'incruster chez eux, ce sera chouette. En fait, je crois que je vais aller avec eux de toute façon. Remus part quelques jours en city trip à Rome, je ne sais pas si Sirius va avec lui. Mais de toute façon, sans Moony, je ne reste plus avec eux.

Chaque année, il y a une réception de Noël à la Mairie pour le personnel et leur famille, bien sur le 24 au soir pour permettre au personnel de rester en famille le 25. Avant c'était chouette, maintenant c'est devenu une beuverie pour certain et une réunion de travail pour d'autres. Plus vraiment la place des conjoints et donc certainement pas la place des enfants. Mes parents y allaient avec Sirius, me laissant chez Remus et s'arrangeaient pour revenir assez vite pour que nous finissions la soirée ensemble. Puis maman est resté plus longtemps, arrivant plus tard puis finissant par ne plus rentrer de la nuit. Au début, papa et Sirius revenaient et nous passions la soirée entre homme, puis ils en ont profité pour fêter noël aussi avec leurs collègues proches. Remus en a eu assez et il a décrété qu'il passerait les fêtes à l'étranger, Sirius, pour la santé de son couple, a suivit. Et moi j'ai fini chez les Granger. Oh, juste depuis 2 ans et la première année ça avait été plutôt sympa. L'année passée, un peu moins et ces fêtes s'annoncent merdiques.

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Draco me manque.

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-Joyeux noël ! Ron est mort bourré, une guirlande en guise de cravate et sa cravate sur la tête. Il saute sur tout le monde et les embrasses avec énergie. Hermione est affalée sur moi, elle se redresse quand Ron arrive, l'embrasse passionnément puis il passe à moi, m'embrasse passionnément et passe à son beau-père. Nous les regardons, prêt à rire, imaginant la suite, mais mon frère roux se contente de serrer fort son « joli papa », avant de passer à sa « marâtre ». Heureusement qu'ils connaissent Ron depuis des années, bien avant qu'il ne devienne leur beau-fils, sinon je n'ose imaginer l'image déplorable qu'ils auraient eue de lui.

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Molly rigole beaucoup, Arthur est plutôt rouge quant aux autres… Il faut dire que le père d'Hermione a apporté les boissons et il a prévu la dose, le vin et le champagne coulent à flot. Les jumeaux dansent la polka depuis 10 minutes sans s'arrêter en hurlant des « yopaaaaaa » quand ils arrivent à toucher leurs pieds. Je ne pense pas qu'ils soient raccord quant aux pays. Bill et Charlie font bras de fer sur bras de fer pour déterminer le plus fort, ils ont chaud, ils enlèvent leurs vêtements au fur et à mesure, ils sont drôlement bien foutus. Je me lève et me met devant eux.

-Lequel veut coucher avec moi ce soir ? Vous êtes drôlement excitant.

Ils relèvent la tête vers moi et clignent des yeux, abasourdit par ce que je viens de dire, saoul mais pas encore assez.

-Pas intéressé, répond Bill.

-Pas avec mon petit frère, ajoute Charlie.

Je souffle et retourne m'asseoir avec ma Mione. Personne ne veut de moi, ni mes parents, ni eux, ni Draco. Hermione me regarde douloureusement, me caresse le visage avant de me prendre la tête et de la déposer sur ses genoux. Noël merdique.

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J'ai finalement dormi avec Ron, vu que j'ai fini aussi beurré que lui. La bouteille de Champagne est passée près de moi et n'est jamais plus repartie. Ginny s'étant arrangé pour que je n'aie jamais soif. Je l'aime cette fille, je pense que si elle avait été un mec, j'aurai fini avec elle, lui, enfin cette personne merveilleuse.

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Je n'ai pas mal aux cheveux mais je ne veux pas sortir du lit. Ron ronfle toujours, mais c'est agréable d'avoir quelqu'un près de soi. Je suis en manque de câlin, d'être touché par quelqu'un qui m'aime vraiment. Oh Hermione et Ginny me touchent régulièrement (pas comme ça bande de pervers !) Ron et Remus aussi. Mais les câlins des parents, qui vous font penser que rien d'horrible ne peut vous arriver, et ceux de votre amoureux qui vous font sentir exceptionnels, ceux là ils me manquent.

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Mais je ne leur pardonnerai pas, enfin à mes parents, parce que Draco s'il m'explique pourquoi, si c'est une bonne raison, alors …mais Draco ne me parle plus, ne m'envoie plus de message, détourne le regard quand il me voit et ça fait mal putain.

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A nouvel an, je sors et je baise. Fini de me lamenter sur mon sort, fini d'attendre des autres qu'ils me voient. Je prends mon portable et cherche les soirées pas trop loin de chez moi, vu que je vais devoir rentrer à pied. Finalement, le bar gay des mes premières fois organise une petite sauterie, je m'inscris illico tant qu'il reste des places, pas besoin de demander qui vient avec moi, dans ce genre d'endroit j'y vais seul.

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Remus et Sirius sont rentré de Rome le 28 décembre au matin, enchanté et amoureux comme jamais. Ils nous ont invités à manger chez eux à midi, nous leur avons manqué. Mais maman ne sait pas venir, elle est en colère contre moi et ne veut plus se trouver dans la même pièce. Papa n'a rien fait pour essayer d'arranger les choses alors elle est en colère contre lui aussi. Je vous explique.

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Etant donné que personne ne s'est préoccupé de moi pour le réveillon de noël, par personne je veux dire mes parents, je ne me suis pas préoccupé d'eux le 25. Je suis resté chez Ron, enfin dans le lit de Ron, parce que si Molly m'avait vu, elle m'aurait renvoyé chez moi illico. Mais comme j'étais venu avec les Granger, elle pensait que j'étais reparti avec eux (oui big bordel la nuit du réveillon). Ce n'est que quand ma mère a appelé chez eux pour me parler qu'elle a compris. Et vu l'échange tendu avec ma mère, elle n'a rien dit quand je suis retourné dans la chambre de Ron à la place de partir. Bref, je suis rentré chez moi le 26.

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L'échange tendu ? Oh, ma mère me demandait de rentrer à la maison car ils m'attendaient pour échanger les cadeaux. Je lui ai dit de les donner au maire et à ses collègues (je voulais dire qu'elle se les foute au cul mais ce n'était pas poli !) et d'arrêter d'attendre de moi que je rapplique dès qu'elle siffle, que je n'étais pas un chien. J'ai voulu ajouter que moi je les attendais depuis des mois mais je me suis retenu au dernier moment. Puis j'ai raccroché et j'ai regardé Molly les larmes aux yeux. Et elle a compris.

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Chez moi, il n'y avait que mon père et les cadeaux non déballés au pied du sapin. Je me demande d'ailleurs pourquoi nous faisons encore un sapin. Enfin nous, je ne sais pas qui le fait. Il apparaît un jour comme ça, au matin il n'est pas là et le soir quand je rentre de l'école, pouf il est là. Il disparaît de la même façon.

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Mon père n'a rien dit, il m'a regardé, a voulu parler mais s'est ravisé. Peut-être que mon regard l'en a dissuadé ou voulait il attendre ma mère. Il était tôt, je suis monté prendre une douche, j'ai entendu la porte d'entrée puis plus rien. Mon père était parti. J'ai passé le 26 seul, Ron et Hermione sont venu passer le 27 avec moi et nous voici le 28 chez mon oncle Remus. Je suis resté 20 minutes dans ses bras, rien que nous deux dans la cuisine, nous étions sensé apporter l'apéritif. Peut-être sont ils venu voir ce que nous fabriquions, peut-être étaient-ils tellement pris dans leur discussion qu'ils n'ont même pas remarqué. Mon père et mon parrain ont toujours dix mille choses à se raconter, même après avoir passé la journée ensemble, c'est vraiment fou. Moony ne me quitte pas des yeux, il reste à coté de moi, me touche tout le temps (le bras, la main, me frotte le dos, me remet les cheveux en place,…bande de pervers), mon parrain a remarqué un truc car il nous lance de drôles de regards. Mon père fanfaronne, il raconte la soirée époustouflante du 24, dit à quel point Sirius a manqué, mais ne pipe pas un mot sur le 25 ou sur le pourquoi de la défection de ma mère. Elle travaille bien sur, mais habituellement, elle arrive à prendre congé au moins l'après-midi.

Nous échangeons les cadeaux et mangeons le dessert. Je n'ai pas très faim mais je me force parce que sinon Remus va rameuter tous les psys de l'école et organiser une réunion de crise avec mes parents, vu comment il me regarde. Nous nous préparons à partir pour les laisser se reposer mais Remus me retient et me propose de dormir chez eux.

-Tu nous manques. Dit il tout haut. Sirius approuve.

C'est rare qu'il dise si ouvertement ses sentiments. J'accepte, tout plutôt que de retourner dans cette maison vide. Mon père part, les épaules basses, il doit en avoir marre d'être seul chez lui, les rares fois où il y est.

Sirius rentre après avoir accompagné mon père à sa voiture et il me regarde longuement.

-Qu'est ce qu'il se passe gamin ?

-Rien. Je réponds, je n'ai pas envie de parler de tout cela, je veux juste profiter d'eux. Et vous, vous n'avez presque rien dit sur Rome ! Racontez moi ? Je fais de mon air le plus enjoué.

Remus a un tic à son œil droit, il ne me croit pas mais ne dira rien, il va attendre que je vienne à lui. Sirius, c'est autre chose, je vois qu'il n'est pas d'accord et qu'il réfléchit à comment il va pouvoir me faire parler. Mais il abandonne au bout d'un moment et commence à me raconter leurs vacances.

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Remus est venu me border, il n'a plus fait ça depuis, pfiou, je ne m'en souviens plus. Il est inquiet, très inquiet.

-Harry, tu sais que tu seras toujours le bienvenu ici n'est ce pas ?

J'acquiesce de la tête.

-Tu ne vas pas t'enfuir encore hein ? Tu viendras ici, si… ? Ou chez Ron, ou chez Draco.

Je commence à pleurer au nom de mon ex, je n'ai pas pu me retenir. Autant j'ai la rage pour mes parents, autant je suis bouleversé avec Draco, je ne comprends pas. Remus me prend aussitôt dans ses bras et me berce longuement. Et les gros sanglots commencent, je relâche enfin tout ce qui me pèse depuis si longtemps. Sirius doit avoir entendu vu le bruit que je fais, mais il a la décence de ne pas venir, c'est de Remus que j'ai besoin, mon seul véritable allié dans cette famille qui part en couille. Sirius a cette relation fusionnelle avec mon père que je ne comprends pas réellement, peut-être qu'ils me l'expliqueront un jour. Mais en attendant, je sais au fond de mes tripes qu'il restera du coté de mon père quoi qu'il arrive. Remus finit par se coucher sur mon lit et m'entraîne dans son étreinte. Il me berce encore et encore, il ne me dit pas que cela va passer, il ne me dit pas d'arrêter de pleurer, parce qu'il sait qu'en plus de ne servir à rien, cela serait un mensonge. Je finis par m'endormir dans ses bras.