A/N : Combien de fois l'ai-je dit? Je ne me rappelle plus. Merci encore pour vos merveilleux commentaires. Cette histoire arrive maintenant à une fin hélas...

Voilà enfin votre méga chapitre!

Chapitre 31: La cigogne déploie ses ailes

«Rin-chan, dépêche-toi! La Dame mère nous attend!», s'impatienta Jaken en tapant du pied.

«J'arrive j'arrive Jaken-sama!», s'exclama la jeune femme en sortant maladroitement de ses appartements. Elle devait faire tous les efforts du monde pour éviter de marcher sur son kimono.

Sa tenue n'est pas comme celle des autres femmes du château. Plusieurs couches de tissus s'empilaient les unes sur les autres, et une imposante traîne restreignait sévèrement ses mouvements. Avoir à porter une telle tenue à ce moment de l'année était une véritable torture, mais elle n'avait pas le choix : cela faisait partie du rituel préparatoire.

«Allons-y», dit-elle finalement, en attrapant une poignée de tissus, afin de faciliter ses gestes. Elle fit de son mieux pour garder la tête haute et s'avança dans le couloir. Elle vit rapidement la mère de Sesshomaru s'avancer vers elle.

«Un peu de retard, on dirait?», commenta la youkai en lançant un regard curieux vers l'humaine. «Rin a-t-elle encore de la difficulté à se déplacer avec sa robe?»

«H-hai…Sasori-sama», avoua Rin avec gêne. «Mais ce sont les okobos qui me gênent le plus…»

«Il faudra t'y faire. Se promener nu-pied n'est pas digne d'une Dame de l'Ouest», lança la youkai avec ennui.

«Je sais…ma Dame…Et je tiens à dire que…même si j'ai encore quelques difficultés, je me suis beaucoup améliorée. Je serai prête pour la cérémonie…»

«J'espère bien. C'est dans sept jours, ne l'oublie pas…», dit-elle en haussant un sourcil. «Allons…nous devons passer au rite de purification…»

«Je sais! Allons-y!», répondit la jeune femme en suivant son aînée.

Mais à peine avait-elle fait quelques pas que Rin le vit : Sesshomaru, flanqué de son assistante Riona...assistante un peu trop attentive et douée aux goûts de Rin.

«Alors comme je disais, les vassaux du nord-est ont fait quelques patrouilles au Nord et…»

Ça y est, il venait tout juste de passer devant elle et, une fois de plus, le youkai ne lui avait même pas lancé un regard, semblant trop occupé par sa conversation avec sa vassale, mais Rin ne pouvait pas en être certaine, car elle aussi avait fait de son mieux pour ne pas le fixer, se contentant de regarder les chaussures du youkai passer à côté d'elle.

Cela faisait partie du rituel : les futurs mariés devaient éviter de se regarder droit dans les yeux ou de s'adresser directement la parole avant la cérémonie. L'inverse porte malheur, selon la mère de Sesshomaru.

…Rin avait rapidement découvert que sa future belle-mère était maladivement superstitieuse. À sa grande déception, Sesshomaru n'avait rien fait pour empêcher sa mère d'imposer tous ces préceptes traditionnels, ce que Rin trouvait plutôt particulier, parce que leur mariage en lui-même allait déjà briser la convention la plus importante d'entre toute! Néanmoins, Rin n'avait pas rechigné, car elle voulait s'assurer de faire bonne impression devant la mère de Sesshomaru, les vassaux et les seigneurs des autres terres. Rin avait le tournis chaque fois qu'elle pensait à tous ces gens qui allaient assister à son mariage!

«Quelque chose ne va pas, Rin-chan?», s'enquit Jaken alors qu'il eut cette drôle d'impression que la future Dame était au bord de la panique.

«Non, ça va Jaken…mais je te remercie», dit-elle sincèrement.

Au moins, elle avait Jaken pour veiller sur elle. Dès leur retour au château, Sesshomaru avait ordonné à son fidèle servant de ne jamais quitter Rin des yeux, même pas la nuit, et de goûter à toutes les potions de purification que sa mère essaierait de faire boire à Rin, comme s'il craignait un nouvel empoisonnement. Même si au départ, le crapaud avait maugréé silencieusement que son maître était très ingrat de lui imposer l'horrible responsabilité de goûteur, il s'y était rapidement plié… Somme toute, Rin était simplement heureuse d'avoir un compagnon aussi familier à ses côtés, et n'avait pu s'empêcher de lui faire plusieurs couronnes de fleurs, comme si elle était une gamine de nouveau. Le spectacle n'avait pas du tout offensé Sasori, qui trouvait au contraire, la vue du petit youkai vert couvert de fleurs, très divertissante.

«Regarde-les, Rin-chan...Regarde comment cette jeune femme est belle à côté de lui», souffla-t-elle en lançant un regard à Riona. Rin ne se donna même pas la peine de regarder.

Afin de compléter les rituels préparatoires, Rin devait passer beaucoup de temps avec la mère de Sesshomaru, ce qui s'avérait être la pire des tortures. En effet, même si Sasori voulait à tout prix s'assurer que le mariage se déroule correctement, elle ne pouvait s'empêcher de dire à de multiples reprises à quel point Riona aurait fait une meilleure épouse. De sang noble...youkai...jolie comme tout...dévouée...

Rin avait réellement l'impression que sournoisement, Sasori essayait de décourager Rin...de lui dire que sa place n'était pas ici...que tout irait mieux si elle retournait chez les humains.

Mais Rin avait déjà surmonté le fameux complexe relié à son statut. Les remarques, même les plus mesquines, ne la faisaient pas broncher. Quoique Sasori en dise, c'était Rin qui était toute de blanc vêtue, pas Riona, et Rin en était très heureuse.

Rin savait que si ce n'avait été de cette ridicule rivalité que Sasori voulait créer, elle aurait pu très bien s'entendre avec la jeune vassale. Hélas, Rin ne lui adressait que très rarement la parole, trop occupée par les rituels de préparation. Elle avait cru voir Riona jeter un œil dans sa direction, quelques fois. Elle semblait fixer les vêtements immaculés que Rin portait, comme si elle était envieuse. Rin ne pouvait lui en vouloir : si elle avait été dans la situation de la jeune vassale, elle savait qu'elle aurait été jalouse.

...Après tout, sa chance était inestimable, elle s'apprêtait à marier Sesshomaru! Même si depuis trois semaines, elle consacrait tout son temps à sa préparation pour la fameuse cérémonie, elle n'arrivait pas à croire qu'elle était réellement la fameuse élue, que ses rêves étaient véritablement en train de se réaliser.

Une semaine plus tard

Bon...ça y est...elle avait enfin compris.

Ce n'était pas un rêve...Elle allait réellement marier Sesshomaru.

Rin fixa son visage dans le miroir. Ses lèvres avaient été peintes. On avait aussi appliqué de la couleur sur ses paupières : une ligne orangée pour accentuer chaque œil, semblable aux marques pourpres de Sesshomaru. Gladys était en train d'attacher l'obi de Rin avec un nœud si compliqué et élaboré que Rin savait qu'elle ne serait jamais capable de reproduire un tel exploit.

Enfin...aujourd'hui...elle allait se marier avec Sesshomaru! Ou du moins, c'est ce qu'elle voulait bien croire.

Si les humains avaient plusieurs traditions concernant le mariage, les youkais en avaient tout autant, sinon plus! Rin avait dû subir un mois de rites apparemment purificateurs. Sasori-sama avaient insisté sur la nécessité du rituel pour s'assurer —semble-t-il— que Rin soit prête à porter l'héritier de l'Ouest. Sasori-sama semblait très anxieuse concernant l'héritier, mais Rin ne comprenait pas pourquoi. Peu importe, elle avait d'autres préoccupations en ce moment. Rin se préoccupait beaucoup plus d'une tradition casse-pied qu'elle aurait à subir toute la journée.

Selon cette tradition, l'identité de la mariée devait rester secrète le plus longtemps possible. Les invités savaient qu'ils étaient conviés aux célébrations de la victoire de l'Ouest. Ils savaient aussi qu'un nouveau seigneur serait choisi pour le Nord. Et bien sûr, ils étaient informés que c'était aussi le moment que le maître avait choisi pour unir sa destinée à la nouvelle Dame de l'Ouest. Cependant, personne ne savait qui serait cette Dame...même pas Rin! La pauvre n'avait pas eu la confirmation qu'il s'agissait bien d'elle.

Mais son ennui le plus profond...était le fait que les parents de la vassale Riona espéraient apparemment que leur fille soit l'épouse choisie par le seigneur youkai...et ils avaient fait répandre des rumeurs à cet effet dans tout le royaume. Rin était donc...profondément inquiète...Qu'allaient penser les vassaux lorsqu'ils apprendraient que la nouvelle épouse n'était pas Riona? Que la nouvelle épouse était en fait...une humaine? Rin se consolait avec le fait que plusieurs vassaux étaient probablement déjà au courant de la supercherie, notamment ceux qui avaient participé à la guerre du Nord. Plusieurs devaient se douter que Rin était l'élue.

Cependant, Rin ne pouvait s'empêcher de craindre...Même s'il ne l'avait jamais admis devant elle, Rin se doutait que Sesshomaru aurait préféré avoir un enfant pur sang. Y avait-il un risque qu'il cède à la pression et qu'il décide à la toute dernière minute de marier quelqu'un d'autre, une youkai? Non...c'était impossible...mais en même temps, Rin ne pouvait pas questionner Sesshomaru pour en être certaine, puisqu'elle ne pouvait ni lui parler, ni le regarder dans les yeux avant la cérémonie.

«Magnifique...», souffla la servante en terminant le nœud de l'obi.

Rin portait aujourd'hui un furisode couleur pêche, avec des motifs d'oiseaux du paradis doré. Les manches allaient jusqu'au sol : un présage de son futur statut. C'était définitivement le vêtement le plus grandiloquent et le plus dispendieux qu'elle n'ait jamais porté. Toute la journée, Rin allait devoir porter une ombrelle avec elle. Les célébrations avaient lieu à l'extérieur du château et Rin devait, semble-t-il, s'assurer que sa peau reste pâle, sinon...elle aurait encore l'air d'une «horrible paysanne», selon les termes de Sasori. De plus, elle devait porter des okobos d'une hauteur plutôt inconfortable. Malgré tout, on lui avait laissé du lest pour sa coiffure. Une fleur de lotus jaune était attachée sur une mèche de ses cheveux, sur le côté. Rin avait insisté pour conserver une coiffure simple. C'était ainsi que Sesshomaru l'avait toujours connue : avec son éternelle mèche attachée sur le côté.

«Sasori-sama! Rin est prête!», s'exclama la servante. Rin lui jeta un regard inquiet. «Ne t'en fais pas, Rin, tu vas faire un malheur, belle comme tu es!»

La youkai entra alors dans la pièce, et regarda la jeune femme en long et en large, avec un air impassible.

«Hmmm, le furisode met ses formes en valeur», observa-t-elle.

«Devrait-on apporter des correctifs à sa tenue, ma Dame?», s'enquit la servante.

«Non, c'est parfait comme ça. On voit qu'elle a de bonnes hanches, c'est la preuve qu'elle a assez de place pour porter un enfant», dit-elle. «Bien sûr, ce sera utile pour Sesshomaru, s'il décide qu'il ne veut pas marier une youkai».

Vipère...était le seul mot auquel Rin arrivait à penser à cet instant précis. Elle essaya de rester de marbre, mais ses sourcils s'étaient froncés sans son consentement. La servante lui lança un sourire réconfortant, avant de la laisser quitter ses appartements avec la Dame mère.

«Il était temps, Rin-chan», lança la youkai. «Les invités se meurent d'envie de voir la jeune humaine que protège Sesshomaru. Tu es un objet de fascination dans le royaume...»

«Ah bon?», s'enquit Rin.

«Oui, tout le monde parle de toi», répondit Sasori avec une teinte d'amertume, qui ne passa pas inaperçue aux oreilles de Rin.

«Néanmoins, Riona est aussi très belle aujourd'hui. Ses parents l'ont habillé avec les couleurs du clan Inu...»

«Et alors?», s'enquit sèchement Rin, qui aurait bien aimé avoir sa lame avec elle.

«C'est très audacieux de leur part, je trouve...»

Rin vit tout de suite de quoi Sasori parlait. À leur arrivée à l'extérieur, elle croisa Riona, accompagnée de ses parents. Elle était habillée de blanc et de rouge, et affichait une mine très peu enthousiaste. Rin pouvait jurer qu'elle n'avait pas mis volontairement une telle tenue...dans la même palette que celle de Sesshomaru. Rin eut soudain un élan de sympathie pour elle. Ses parents essayaient de se servir d'elle comme monnaie de marchandise pour obtenir plus de pouvoir. C'était sûrement une position très désagréable.

Rin tressaillit légèrement lorsqu'elle vit Riona et son père tourner en même temps la tête vers elle. Le père afficha une mine sombre lorsqu'il remarqua que la mère de Sesshomaru accompagnait Rin. Riona fut un peu plus joyeuse.

«Ma Dame Rin!», s'exclama-t-elle.

«Oh, Riona, bonjour», dit-elle en inclinant la tête. Elle remarqua que Riona s'inclina plus bas qu'elle.

«Salutation, Rin-sama!»

«Oh, ne sois pas aussi formelle avec moi, Riona. Je crois que nous sommes à peu près du même âge après tout!»

«Vous êtes la protégée de Sesshomaru-sama, je ne peux pas faire autrement», dit-elle avec un sourire. «Vous êtes magnifique Rin-sama. Toutes ces couleurs chaudes sont splendides sur vous...»

«Toi aussi, tu es très jolie, Riona-chan. Cette soie est vraiment radieuse», répondit Rin. Avec tous les kimonos que Sesshomaru lui avait offerts, Rin commençait à être experte en soie!

Riona lui lança un sourire légèrement forcé. C'est bien ce que Rin pensait : elle ne portait pas cette tenue de plein gré.

«Alors c'est elle...Rin», dit le père en fronçant les sourcils. «Elle a des petits airs de...comment s'appelait-elle déjà?», se demanda-t-il. Sa femme lui lança un regard désintéressé et se contenta de faire un sourire poli en direction de Rin.

«Heureuse que vous puissiez assister à la cérémonie, cher vassal», lança la mère de Sesshomaru, avec un sourire énigmatique. Rin fut persuadée que Sasori n'arrivait pas à se rappeler du nom de l'homme...elle était horrible avec la mémoire des noms...Il lui avait fallu presque trois semaines pour se rappeler des trois petites lettres qui composaient le nom de sa future bru.

«Izayoi! C'est ça! Elle ressemble un peu à Izayoi!», s'exclama le youkai. Sa femme et sa fille le fusillèrent du regard. «Oui, Sasori-sama, nous sommes heureux d'être ici. On ne voulait pas manquer cet événement pour rien au monde!», dit-il avec un clin d'oeil.

«Alors, profitez bien des célébrations», dit mystérieusement Sasori en poursuivant sa route. Rin s'inclina légèrement et la rattrapa.

«Ce sale porc...oser dire ce nom infâme devant moi!», souffla la youkai entre ses dents.

«Voyez le bon côté...Je suis orpheline. Donc si Sesshomaru me choisit, vous n'aurez aucun parent casse-pied à supporter», lança Rin avec amusement. L'heure de la revanche était savoureuse.

Sasori lui lança un regard acide. «Tu te crois maline hein? Va donc importuner quelqu'un d'autre! Allez va!», s'exclama-t-elle en se lançant vers des vassaux que Rin ne connaissait pas.

La jeune femme jeta alors des regards autour d'elle. Elle remarqua qu'elle semblait être le centre de l'attention. Plusieurs regards indiscrets étaient dirigés vers elle...ainsi que quelques murmures du genre: «Vraiment, c'est bien elle?» que Rin n'appréciait guère.

«Rin!», s'exclama soudain une voix familière, qu'elle ne fut jamais aussi heureuse d'entendre.

«Inu-Yasha!», s'exclama-t-elle avec enthousiasme. Elle s'en voulut d'avoir prononcé son nom. Désormais, les vassaux qui parlaient d'elle parlaient aussi du «hanyou d'Inu Taisho». Mais Inu-Yasha ne sembla rien remarquer et se dirigea droit vers elle.

«C'est génial, je ne croyais pas que tu allais être ici aujourd'hui!»

«Bah à ce que je sache, je l'ai dépanné plus d'une fois au Nord, ce cher frérot!», lança-t-il avec sarcasme.

«Oh bien sûr! Je sais! Je suis contente que tu sois ici!», dit-elle joyeusement.

«Miroku, Sanga et Shippo sont là aussi», l'informa-t-il. «On t'attendait!»

«Oh vraiment, ils sont là?», s'enquit-elle en les cherchant du regard.

«Ouais...On te cherchait depuis un petit moment déjà! Je t'ai repéré dès que tu es arrivée, mais je me suis dit qu'il valait mieux que j'attende que la mère de Sesshomaru décolle...»

«Bonne initiative. Elle était justement en train de pester au sujet de ta mère, avant que t'arrives», l'informa Rin avec un sourire en coin.

«Ah...c'est bien ce que je me disais. Normalement, j'aurais aimé l'envoyer paître, mais bon...ce ne serait pas chouette de provoquer une bataille générale aujourd'hui...», dit Inu-Yasha avec nonchalance. Rin lui lança un sourire amusé. Malgré son attitude grossière et ses remarques souvent arrogantes, Inu-Yasha était devenu un précieux ami, qui ne pouvait s'empêcher de la défendre comme s'il s'agissait d'une petite sœur.

«Tiens, ils sont là», lui dit-il en pointant le groupe qui était déjà en train de les rejoindre. Le renard arriva le premier.

«Rin, salut!», s'exclama joyeusement Shippo. «Dis donc, t'as l'air d'une princesse!»

«Merci Shippo, je suis contente de te voir!», s'exclama Rin. «Est-ce que t'as apporté ton shamisen?», s'enquit-elle.

«Ouais! Mais, je crois que c'est pas le meilleur moment de s'en servir», dit-il en jetant un regard autour de lui.

«Tu as raison...c'est encore trop protocolaire», répondit Rin. «Mais quand les gens seront un peu plus détendus ou éméchés, on fera un duo!»

«Éméché? Il va y avoir du saké?», s'enquit Inu-Yasha avec une étincelle dans les yeux.

«J'ai entendu parlé qu'il y aurait de l'alcool de toute sorte...et à volonté», l'informa Rin.

«Ouah! Je dois vérifier ça!», s'exclama-t-il, en partant à la quête de saké.

«Inu-Yasha...sale alcolo», grommela Shippo.

«Rin!» s'exclama Sango qui arriva de peine et de misère. Miroku la surveillait de près. Elle était enceinte jusqu'aux oreilles. Elle serra Rin dans ses bras.

«Contente de voir que tu vas bien, Sango! Mais dis donc...il est pour quand ce bébé?»

«Pour très...TRÈS bientôt...J'espère ne pas voler la vedette des célébrations avec mon accouchement!»

«Ce serait plutôt gênant en effet», observa Miroku, en essayant d'ignorer les youkais qui regardaient le groupe très étrangement. «Tu es magnifique, Rin...Tu es bonne à marier», lança-t-il, en se rinçant l'oeil.

«Miroku!», s'énerva Sango.

«Il faut être discret avec l'identité de la mariée, Miroku...», l'informa Rin. «Tu peux insinuer que je suis l'élue, mais tu ne peux agir comme si tu en étais certain»

«Jaken nous a prévenus, Miroku! Il faut que l'identité de la mariée reste secrète jusqu'à la toute fin!», le gronda silencieusement Sango.

«Ah ouais? J'ai manqué ce bout-là!», s'exclama Miroku. «Est-ce pour cela que tu as un sosie là-bas, Rin?», s'enquit l'homme, en lançant un œil à Riona.

«...Ah...c'est une longue histoire...Miroku», murmura Rin.

«Ouais, c'est qui cette fille?», s'exclama Inu-Yasha, de retour avec une coupe de saké en main. «C'est comme une version de toi...mais youkai. Elle essaie de te copier ou quoi?»

«Elle s'appelle Riona. C'est la fille du baron Hatsuno», dit une voix familière.

«Oh non! Pas toi!», s'énerva Inu-Yasha, en lançant un regard courroucé à la nouvelle interlocutrice.

«Vous croyiez réellement que vous vous étiez débarrassés de moi?», s'enquit la femme malicieusement. Au début, Rin ne faillit pas la reconnaître.

«Tatsumaki! C'est bien toi?», s'enquit Rin en l'examinant un instant. Elle avait troqué sa tenue de combat pour un kimono.

«Bravo championne», dit la youkai avec sarcasme. «Aussi brillante que la dernière fois qu'on s'est vues on dirait», rétorqua-t-elle avec la même ironie.

«Et toi, toujours aussi casse-pied. Je suis heureuse de te revoir, Tatsumaki», répondit Rin joyeusement.

«Et merde...pourquoi faut toujours que tu souries comme ça? On est censée être des ennemies, tu ne te souviens pas?»

«De quoi tu parles? Je n'ai que de bons souvenirs de toi!», rétorqua Rin, avec un sourire espiègle.

«Tu me prouves une fois de plus que les gens les plus joyeux sont toujours les plus stupides. Je t'envie presque, Rin»

«T'es une démonesse du vent, non? Alors pourquoi tu ne ferais pas de l'air?», s'enquit Inu-Yasha avec ennui.

«Parce que je suis suffisamment altruiste pour répondre à tes questions débiles au sujet de la femme là-bas...»

«Altruiste...qu'est-ce qui ne faut pas entendre...», grommela le hanyou.

«Riona est la fille du baron Hatsuno...un vassal de Sesshomaru. Hatsuno est aussi mon patron. Quand Sesshomaru a demandé l'aide de ses vassaux, c'est lui qui a décidé de m'envoyer, car je suis sa meilleure mercenaire. Je dirige aussi son armée», expliqua la youkai.

«Alors, t'es en train de dire que tu travailles pour un lâche?», s'enquit le hanyou.

«C'est exact...Beaucoup trop lâche pour se salir les mains, en effet. Il est plutôt stupide aussi. Il se croit le chef de sa partie de territoire, mais c'est moi qui tire les ficelles et qui dirige réellement son petit lopin de terre. Il est simplement trop lourdaud pour le remarquer...»

«Ce qu'elle ne vous dit pas, c'est que Hatsuno la laisse diriger en échange de précieux services», continua un autre nouveau venu.

«Kireru!», s'exclama joyeusement Rin.

«Bas les pattes, crétin. C'est moi qui explique ici», rétorqua Tatsumaki.

«Tatsumaki est aussi la maîtresse de Hatsuno. Elle le mène par le bout du nez, grâce à sa liaison avec lui», expliqua le youkai renard.

«Et alors?», s'impatienta la youkai. «Je ne suis pas aussi chanceuse que la petite humaine ici présente...je ne suis pas tombée dans l'oeil d'un puissant seigneur youkai. Coucher avec Hatsuno, c'était la seule façon que j'avais de pouvoir prendre les rennes...»

«Sa femme, est-ce qu'elle est au courant?», questionna Rin dans un murmure.

«Sa femme? Tu parles! Sa femme, elle m'aime bien! Depuis que j'ai une liaison avec son mari, elle n'a plus à honorer son lourdaud au lit!»

Rin remarqua tout de suite que Sango lançait un regard dégouté à la youkai. Sango n'avait jamais aimé les histoires d'adultère...En revanche, Miroku avait le regard plongé dans le décolleté de Tatsumaki.

«En résumé, Hatsuno croit qu'une femme... c'est notamment une marchandise avec laquelle il peut obtenir plus de pouvoir... Depuis des mois, il fait des efforts herculéens pour essayer de marier sa fille à Sesshomaru, dans l'espoir d'obtenir de plus grands territoires et plus de privilèges. Il a même fait circuler plein de rumeurs disant que sa fille est l'élue...», expliqua Kireru. «On dirait qu'il y croit réellement à son histoire...»

«Baliverne! Il sait que sa petite traînée n'est pas l'élue! Je lui ai dit!», s'exclama Tatsumaki. «Lui! Sa fille! Sa femme! Je leur ai tous dit que c'était peine perdue!»

«Ah bon?», s'enquit Rin en levant un sourcil.

«Ne joue pas les ignorantes, petite peste!»

«Tatsumaki...suis-je folle où...tu es en train de prendre ma défense?», s'enquit Rin avec un sourire en coin.

«Totalement! Je déteste Riona! Je me réveille la nuit pour la mépriser! En fait...je crois que si tu m'énerves tant, c'est parce que tu lui ressembles!»

«Pourquoi l'haïr? Elle a l'air plutôt sympa?», s'enquit Shippo en lançant un œil désolé vers la jeune fille.

«Elle se croit parfaite, et ça m'énerve! Petite fille de baron, pleine de richesses...qui a grandi dans le velours, gâtée comme une princesse. Elle ne mérite pas d'être la femme de Sesshomaru!»

«Tu sais, moi aussi, dans mon enfance, j'ai été gâtée par Sesshomaru», dit Rin avec curiosité.

«...Ce n'est pas pareil...», se contenta de grommeler la youkai.

«Ah non? Alors, qu'est-ce qu'il y a de si différent entre elle et moi? Sauf le fait qu'elle peut faire des enfants purs à Sesshomaru et moi pas?», s'enquit Rin. Tatsumaki lui lança un sourire amusé.

«Ça alors...on dirait que la belle mère t'a lavé le cerveau, hein?», s'enquit-elle. «Je vais te dire ce qui te différencie de Riona. L'hiver dernier, pendant qu'elle...se prélassait dans ses coussins et ses cours de littérature...Toi et moi, on était en train de se geler les fesses dans des montagnes pleines de chats morts-vivants! Toi...même si tu es la petite protégée adorée de Sesshomaru, tu es venue suer et saigner avec nous au Nord...comme une digne vassale, même si t'en ai pas une! Pourtant, Sesshomaru aurait très bien pu te cacher dans une tour de cristal, à l'abri des vents et tempêtes!»

«Disons que j'ai ardemment insisté pour faire partie de cette mission...», l'informa Rin.

«Tu as fait preuve de courage et de détermination!», s'exclama Tatsumaki.

«Wow...j'aurais jamais cru entendre ça», commenta Inu-Yasha.

«Mais...Riona a quand même organisé la réparation du château», insista Rin.

«Et alors? Elle ne s'est même pas portée volontaire pour faire partie de la mission!», s'insurgea la youkai.

«Mais c'est la fille unique d'Hatsuno. Il ne l'aurait sûrement pas laissé...»

«Hatsuno est stupide! Ils sont tous stupides! Ils s'imaginent que les femmes ne sont bonnes qu'à procréer, mais ils ont tort! Sesshomaru...lui...il a peut-être un caractère de chien, mais il a compris ce que Hatsuno ou Sasori ne comprendront jamais! Pour avoir un héritier digne et fort, il ne s'agit pas d'avoir une jolie femme. Il faut une femme avec du cœur au ventre, qui n'a pas peur de mettre ses tripes sur la table! Une vraie guerrière dans l'âme!»

«Tu crois?», s'enquit Rin.

«J'en suis persuadée! Sesshomaru s'est sûrement dit qu'il préférait avoir un bâtard courageux comme héritier, plutôt qu'un pur-sang gâté! Cette poule de luxe de Riona n'arriverait jamais à faire un enfant avec suffisamment de caractère pour diriger l'Ouest!»

«Tatsumaki...alors là...je ne te croyais pas aussi sage...», observa Kireru.

«Ferme-la, Ducon. Je ne fais que dire ce que je pense!»

«C'est vraiment gentil de ta part, Tatsumaki, je suis vraiment touchée», murmura Rin avec un sourire ému. Elle n'avait jamais vu les choses de cette façon. Elle n'avait jamais cru que Sesshomaru l'avait demandé en mariage parce qu'il croyait en ses capacités de mère...Elle croyait qu'il avait uniquement fait ce sacrifice pour être avec elle. Soudainement, Rin se sentait réellement à la hauteur. Peut-être serait-elle plus qu'une femme digne...elle pouvait être une mère digne aussi.

«Kireruuuu! Je te trouve enfin!», s'exclama encore une nouvelle venue.

«Ah merde...pas elle en plus...», grommela Inu-Yasha.

«Nozomi! Bonjour à toi!», s'exclama Rin.

«Bonjour Rin! Dis donc! C'est vraiment joli, ta robe...», dit-elle en inspectant le furisode. «Fais attention pour ne pas te faire piler sur les manches...par contre...»

«Pardonne-la Rin, je crois qu'elle est un peu pompette», observa Kireru.

«Non pas du tout! Hé dis donc! C'est qui ce bel étranger!»

«Nozomi, je te présente Shippo! C'est un ami à moi...et un excellent joueur de shamisen», répondit Rin avec un sourire espiègle.

«Enchantée Shippo...Je m'appelle Nozomi...vassale de Sesshomaru...et célibataire...», dit-elle avec un clin d'oeil.

Shippo se contenta de rougir et de s'incliner légèrement dans sa direction. Rin prit note d'organiser un rancard entre Shippo et Nozomi...lorsque cette dernière serait un peu plus sobre...

«Oyé oyé! Vous êtes tous conviés au pied de la montagne!», croassa Jaken.

«Oh! Oh! Enfin les grandes annonces! Allons-y!», s'impatienta Nozomi, qui avait apparemment déjà oublié son objet de convoitise.

Ils se dirigèrent vers la colline...Sesshomaru allait sans doute faire une annonce. Le cœur de Rin battait la chamade. Elle mourrait déjà d'impatience.

Elle le vit attendre les convives, plus haut sur la colline. Elle le contempla de tout son soûl. Il avait troqué ses habits traditionnels pour un hakama noir avec quelques motifs de rayures d'or et d'argent. Son visage était éclairé par le soleil :il était sublime. Ses cheveux se balançaient dans le vent. Rin sourit, elle avait toujours aimé la façon dont ses cheveux se balançaient librement à la moindre brise, comme si ses cheveux étaient encore plus légers que l'air. Comme d'habitude, il était caché derrière un masque d'indifférence, mais il n'avait plus de secret pour Rin. Elle savait qu'il n'était pas friand de toute cette attention. Son air distrait donnait l'impression qu'il voulait être ailleurs. Lorsque la foule fut suffisamment proche, il sortit de ses rêveries et scruta brièvement ses invités.

Ses inspections furent brèves, mais Rin sut qu'il l'avait repérée.

«Je vous remercie, tous et toutes, d'être venu en aussi grand nombre», débuta-t-il, d'une voix suffisamment forte pour être entendu par tout le monde. Mais il n'avait pas à y mettre beaucoup d'effort, la colline et le vent semblaient l'aider. Néanmoins, Rin était impressionnée par le fait qu'il y arrive aussi facilement, alors qu'habituellement, il élève rarement la voix à peine plus forte qu'un murmure.

«Je t'emmerde Rin...», murmura Tatsumaki.

«Quoi...qu'ai-je fait?», grommela Rin.

«Merde...qu'est-ce que t'as fait? Chaque matin, tu vas de réveiller avec cette espèce de demi-dieu à côté de toi. Je te déteste, Rin!», rétorqua Tatsumaki à travers ses dents. «La vie est injuste! Il aurait dû me choisir!»

«Vous n'êtes même pas capable de vous supporter en peinture!», protesta Rin.

«M'en fou! Je suis sûre qu'il est génial au lit!», rétorqua la youkai. Elle se tourna soudainement vers Rin, l'air curieuse. «Il est génial au lit, non?»

«...»

Rin se contenta d'abaisser son ombrelle suffisamment pour cacher son visage dans l'ombre.

«Allez, ne joue pas les innocentes! Parle!»

«J'essaie d'écouter ce qu'il dit...Tatsumaki...»

«On s'en balance!»

«Fermez-la vous deux!», s'impatienta Inu-Yasha, dans un murmure furieux. «Vous êtes dégoutantes de parler de ce genre de trucs au sujet de mon frère devant moi!»

«Mais j'ai rien fait!», se défendit Rin.

«Menteuse!», rétorqua Tatsumaki.

«Tais-toi Tatsumaki, ce n'est pas le moment!»

«...Il a été difficile pour moi de trouver cette personne idéale. Ce vassal suffisamment loyal, vaillant et dévoué à qui incombera la tâche de veiller sur les terres du Nord. Mais certaines personnes m'ont vaillamment conseillé et m'ont aidé à faire ce choix...», continuait Sesshomaru.

«Mais...»

«Écoute!», s'impatienta Rin.

«J'ai beaucoup réfléchi avant d'être convaincu, mais je dois avouer que, malgré mes appréhensions face à cette personne, je ne peux que m'incliner devant la façon dont elle a vaillamment collaboré sur les terres du Nord...Cette personne est en ce moment, hautement sous-estimée dans ce royaume. Sa situation est sur le point de changer...». Sesshomaru prit une pause, lança un regard de biais à Rin et se décida finalement à poursuivre. «J'inviterais donc cette personne à me rejoindre. Cette vassale hors pair, qui, malgré son caractère farouche, fait preuve d'une loyauté incomparable...Tatsumaki...»

«Hein...quoi?», s'enquit la principale intéressée en écarquillant les yeux. «Non, c'est pas vrai!»

«J'ai décidé que ce serait toi, la nouvelle dame du Nord. Viens recevoir ma bénédiction», l'ordonna Sesshomaru en dégaina Bakusaiga.

S'en était trop, la youkai n'arrivait pas à y croire.

«Allez! Va!», s'impatienta Rin en la poussa vers la colline, un sourire espiègle aux lèvres.

Tatsumaki courut vers la montagne. Elle n'arrivait pas à y croire. Toute sa vie, elle avait été une guerrière dans l'ombre, forcée de compromettre sa dignité pour obtenir des soi-disant privilèges.

Elle s'avança vers Sesshomaru, les yeux pleins d'eau. Comment elle...la guerrière dépravée du royaume, pouvait-elle recevoir un tel honneur?

«Incline-toi», ordonna-t-il, en pointant la lame vers elle.

«Mais...pourquoi?», s'étrangla-t-elle.

«Allons...tu sais très bien que ce n'est pas moi qu'il faut remercier», murmura-t-il avec impatience.

La youkai se retourna et vit Rin dans la foule, avec un large sourire aux lèvres. Des milliers d'insultes traversèrent son esprit pour décrire l'humaine qui avait osé recommander son nom alors même que Tatsumaki était convaincue qu'elle n'était qu'une rivale...au mieux...une compagne de guerre. Et pourtant, cette petite mesquine avait réussi à faire fondre son armure de pierre. Elle inclina la tête dans sa direction, et se tourna de nouveau vers Sesshomaru, avec une partie de ses cheveux qui cachait son visage. Elle se frotta les paupières avec sa manche.

«Tiens donc...Tatsumaki serait-elle émue?», s'enquit Sesshomaru avec un sourire narquois.

«Pfff...n'importe quoi! Allez! Allons-y!», s'exclama-t-elle avec fougue en s'inclinant devant le youkai.

«Tatsumaki...vassale de l'extrême Ouest. Je te déclare solennellement nouvelle dame du Nord!»

S'ensuivit une foule d'applaudissements, et quelques larmes sur les joues de la youkai, tandis qu'elle saluait chaleureusement la foule.

«Il est maintenant temps de retourner aux festivités», annonça Sesshomaru en rangeant sa lame. «Lorsque le soleil sera à son zénith, vous serez convoqué pour une nouvelle annonce»

«Le salopard...il retarde le moment de sa grande annonce...», grommela Inu-Yasha.

«Il donne sa petite heure de gloire à la nouvelle dame du Nord...ensuite...ce sera l'heure de gloire d'une autre Dame», poursuivit Shippo avec un clin d'oeil.

Rin regarda le ciel. Le zénith...c'était dans une heure environ...Une dernière heure de torture avant qu'elle puisse achever ses craintes...et devenir véritablement, la nouvelle dame de l'Ouest.

«Félicitations maître! Vous êtes très charismatique devant les foules!», s'exclama Jaken en s'inclinant devant son maître.

Sesshomaru ignora son commentaire et s'éloigna des convives. Il ne laissait rien paraître, mais il avait horreur d'avoir à supporter autant d'invités. Enfin...il se consolait avec le fait que ces festivités seraient sans doute plus agréables lorsqu'il serait réuni à sa douce...

«Où allez-vous, maître?», s'enquit son serviteur.

«...Loin d'ici...», se contenta-t-il de répondre.

Il posa une main sur son front pour s'épargner les rayons éblouissants du soleil. Il aperçut alors Rin, au loin, une main tenait son ombrelle, et l'autre essayait pathétiquement d'éventer son visage. Elle avait chaud. Elle aussi semblait vouloir s'éloigner de la foule. Sesshomaru s'en voulut mentalement d'avoir choisi des tissus aussi épais pour la confection de son furisode. Mais il n'y pouvait rien...Le orange était la couleur préférée de Rin...il savait qu'elle devait sûrement aimer les teintes de sa robe...

Inconsciemment, il se mit à la suivre. S'il ne pouvait lui parler, il allait au moins l'épier, et s'assurer qu'elle allait bien. Après tout, aucun de ses amis humains ne l'avait suivie. Il la vit se diriger vers un bosquet fleuri, près du château. Il se dirigea subtilement dans cette direction, et espéra ne pas se faire apercevoir par sa mère. Si elle devait le prendre sur le fait, elle allait encore lui casser les oreilles avec la nécessité de rester le plus loin possible d'elle jusqu'à l'annonce. Tant pis, il ne pouvait pas s'en empêcher. Un mois sans parler à Rin...alors qu'elle était sur le même toi que lui...c'était la pire des tortures! Il ne pouvait même pas savoir comment elle allait...Était-elle heureuse, nerveuse, anxieuse? Avait-elle réussi à bien dormir la nuit dernière? Il espérait que oui...car cette nuit...

Une main ferme saisit alors son bras, le youkai se figea sur place.

«Sesshomaru-sama, puis-je vous parler un instant?», s'enquit une voix bourrue. Sesshomaru lança un regard assassin à son interlocuteur, réprima un soupir et hocha rapidement de la tête.

«Faites vite, Hatsuno, j'ai d'autres obligations», répondit-il sèchement.

«Bien sûr, bien sûr. Trouvons un lieu privé, voulez-vous?», dit Hatsuno d'une voix mielleuse.

Sesshomaru fronça les sourcils : c'était mauvais signe. Il suivit Hatsuno jusqu'au bosquet près du château. Le bon côté, au moins, c'est qu'il serait près de Rin. Le vassal s'immobilisa et lança un regard sombre au seigneur youkai.

«J'ai écouté la foule maître...j'ai entendu beaucoup de rumeurs...», débuta-t-il, visiblement mal à l'aise. Dommage. Aujourd'hui, Sesshomaru n'avait pas de patience. Hatsuno aperçut Jaken et serra les dents.

«Est-ce obligatoire que votre...servant soit ici?», s'enquit-il avec impatience.

Sesshomaru jeta un bref regard à Jaken : il n'avait même pas remarqué que le crapaud l'avait suivi jusqu'ici! Il était si habitué de l'avoir à ses talons qu'il ne le remarquait pas toujours.

«Jaken est mon plus fidèle assistant. Je ne vais nulle part sans lui», rétorqua Sesshomaru. «Venez-en au fait Hatsuno, je n'ai pas toute la journée.»

«Nous avions conclu un marché, maître...», débuta Hatsuno. «Je suis heureux que Tatsumaki obtienne un tel privilège, elle a vraiment dû vous impressionner lors de votre passage sur les terres du Nord. Cependant, je perds aussi ma meilleure chevalière. Cela a un prix, vous vous rappelez?», s'enquit le youkai d'un air sinistre. Sesshomaru se contenta de hausser un sourcil.

«Non», dit-il simplement. Les yeux de Hatsuno faillirent sortir de leur orbite.

«Non? Qu'est-ce que ça signifie?»

«Non, je ne me souviens pas de quelconque marché, Hatsuno. Je me rappelle seulement de vos intempestives sollicitations au sujet de votre fille», s'impatienta Sesshomaru.

«Il ne s'agissait pas de simples sollicitations! En échange de Tatsumaki, vous deviez accepter de marier Riona!»

«...Pardon?», s'enquit Sesshomaru en fronçant les sourcils.

«Sesshomaru, j'ai entendu certains convives...notamment...un bâtard et une poignée d'humains, insinuer que vous alliez marier une humaine! Ça ne faisait pas partie du marché! Tatsumaki contre la main de Riona, c'était mes conditions!», tonna le vassal. Sesshomaru lui lança un sourire narquois.

«Comment osez-vous parler de la sorte au seigneur de l'Ouest, vassal ingrat!», s'indigna Jaken. « Soyez heureux que Sesshomaru tolère votre impertinence sur ses terres et que...»

«Jaken», le coupa Sesshomaru. «Silence...»

«Heuu...oui...pardonnez-moi maître. C'était plus fort que moi...», s'excusa Jaken.

«Hatsuno. Certes, vous m'avez fait cette demande. J'ai répondu que vous seriez compensé pour la perte de votre meilleur soldat. Rien de plus. Maintenant, si vous voulez m'excuser...», rétorqua Sesshomaru en tournant les talons.

«Je n'arrive pas à y croire! Vous allez réellement marier cette...humaine?»

Sesshomaru ne répondit pas et s'enfonça davantage dans le bosquet de fleurs.

«Vous croyez réellement qu'une roturière humaine vaut plus que Riona? Et vous vous dites digne des terres de l'Ouest!»

«Taisez-vous, serviteur arrogant!», s'indigna Jaken.

«Hatsuno, tout ce que vous dites risque d'être retenu contre vous. Je vous suggère de vous taire», menaça Sesshomaru, sur un ton dangereux.

«Non, je ne me tairez pas! Vous allez m'entendre Sesshomaru, surtout si vous faites cette terrible erreur!»

«Vous n'oserez pas...»

«Oh si je vais oser! Si vous faites le mauvais choix, je prendrai de plein gré mon droit de m'y opposer! Soyez certains que je ne serai pas le seul!», tonna Hatsuno en tournant lui aussi les talons et en retournant à la colline. Sesshomaru le regarda s'éloigner.

«Quelle vermine impertinente! Oser vous parler de la sorte, il mérite la mort!», s'énerva Jaken.

«Cet imbécile risque de créer la zizanie», observa Sesshomaru.

«Et de troubler Rin! La pauvre ne mérite pas ça! Surtout pas aujourd'hui!», s'exclama le serviteur. Sesshomaru haussa un sourcil. Depuis quand Jaken s'inquiétait-il de la sorte pour Rin?

«Jaken...»

«Oui maître!»

«La future mariée est suffisamment aimée pour que plusieurs vassaux prennent sa défense. Néanmoins, il pourrait y avoir des soubresauts...Assure-toi qu'elle soit avisée...»

«Oui! Bien sûr maître! Je vais m'assurer qu'elle soit prévenue avant l'annonce!», couina Jaken, en se bombant le torse.

Sesshomaru jeta de nouveau un œil vers Rin. Elle se promenait sous les cerisiers. Un danger n'attend pas l'autre. Il marcha vers elle.

«Oh et...Jaken? Dis-lui aussi qu'elle n'a pas à s'inquiéter...J'ai la situation sous contrôle.»

...

Rin marcha tranquillement vers un coin d'ombre. Les autres étaient toujours au pied de la colline, afin de se garder des places de choix pour la prochaine annonce. Mais Rin avait besoin d'un peu de fraîcheur. Son furisode, aussi élégant soit-il, était très chaud au soleil d'été. Son ombrelle n'était plus suffisante pour rester au frais.

Elle marcha vers les cerisiers en fleurs, qui étaient à l'ombre du château. C'était un coin un peu plus tranquille, elle avait besoin d'un peu de repos, où elle pourrait réviser mentalement toutes les étapes de la cérémonie d'union.

«Hé! Rin!», s'exclama un homme.

Elle se retourna et vit Koga qui était accompagné de son épouse. Elle leur fit signe de la main.

Hélas, elle ne remarqua pas qu'à l'ombre des cerisiers, le sol était humide. Elle glissa et perdit pied. Elle eut soudainement l'impression que la scène se déroulait au ralenti. Alors qu'elle voyait Koga courir vers elle, quelqu'un d'autre l'attrapa par la taille et l'empêcha de tomber.

La personne l'avait attrapée par-derrière, Rin n'arrivait pas à la voir. Elle remarqua cependant les mains de son sauveur qui s'était posées sur sa taille...des mains...avec des griffes, avec deux lignes pourpres sur les poignets. Elle arrêta de respirer.

«L'herbe est plutôt glissante par ici», dit une voix grave, ne semblant s'adresser à personne en particulier. Son sauveur la libéra de son emprise.

«Est-ce que ça va Rin?», s'enquit Koga.

«Oui! Heureusement, quelqu'un était là pour me rattraper. Ç'aurait été dommage d'abimer un si joli kimono!», s'exclama Rin joyeusement.

«Tu aurais pu vraiment te faire mal...et ta seule inquiétude...c'était de salir ton kimono?», s'enquit-il, l'air incrédule, en observant Sesshomaru qui s'éloignait déjà.

«C'est lui qui a choisi mon kimono, je voulais lui faire un compliment au passage», murmura Rin avec un sourire amusé.

«Oh! Ah oui...c'est vrai. Vous êtes supposé ne pas vous parler, c'est ça?», s'enquit le youkai.

«Bien sûr! On a fait la même chose avant notre mariage, tu ne te rappelles pas?», s'enquit son épouse en levant un sourcil. «Je suis Ayame...Koga m'a beaucoup parlé de vous...»

«Enchantée...», dit Rin en observant la rouquine. Koga avait beau se plaindre pendant la mission... Il n'avait pas du tout l'air malheureux en présence d'Ayame...Il était sans doute un peu comme Miroku...coureur de jupons... «Koga fut très courageux pendant la mission, vous pouvez être fière de lui!», renchérit Rin.

«Je n'en doute pas!», s'exclama Ayame. «Mais il était temps qu'il revienne. Les petits se sont beaucoup ennuyés de lui! Un jour, tu comprendras, Rin!»

«Je crois qu'elle comprendra très TRÈS bientôt, Ayame...Allons-y maintenant, le crapaud nous appelle!», dit Koga en tournant la tête vers Jaken qui essayait de rappeler la foule à l'ordre.

«Quoi? Déjà?», paniqua Rin.

«Oui! Allons-y! Je suis sûre qu'on t'attend avec impatience là-bas!», s'exclama Ayame avec un clin d'oeil.

Le groupe se dirigea de nouveau vers la colline, mais Rin fut interceptée par Jaken.

«Rin-chan», dit-il, avec le peu de discrétion duquel il arrivait à faire preuve. «Quelqu'un souhaite te dire quelque chose!»

Rin comprit instantanément que c'était une espèce de code pour signifier que Sesshomaru voulait lui dire un mot.

«Je t'écoute...»

«Quand le maître fera son annonce, quelqu'un risque d'exprimer son mécontentement. Ne t'inquiète surtout pas! Il faut laisser le maître gérer la situation», lui souffla Jaken, en regardant autour de lui.

Avant que Rin ne puisse répondre, Jaken s'enfuit vers la colline, à la recherche de Sesshomaru.

Rin ravala sa salive. Maintenant, elle craignait le pire!

...

«Ah, te voilà! Allez, viens par ici!», s'exclama Sango en prenant Rin par le poignet. Ils étaient aux premières loges. Sesshomaru était déjà sur la montagne, il était accompagné de sa mère. Si sa mère était présente, il ne pouvait annoncer qu'une chose, et la foule le savait. Le sang de Rin se glaça lorsqu'elle remarqua que tout le monde autour d'elle discutait passionnément de l'annonce à venir. Elle remarqua aussi que Hatsuno et sa fille n'étaient pas loin. Le baron avait l'air tendu tandis que sa fille était exaspérée.

«Je crois que tu attires l'attention, Rin», observa Miroku, avec un sourire espiègle.

«J'étais au courant, oui!»

«Non, je ne parlais pas de la foule...Regarde devant toi», poursuivit Miroku. Rin leva la tête vers la colline et remarqua que Sesshomaru venait de tourner subitement la tête.

«Il te dévorait du regard il y a à peine deux secondes», lui confirma Miroku avec un sourire en coin.

«Toujours aussi doué pour remarquer ces choses, Miroku», répondit Rin.

«Il ne fallait pas être un génie pour remarquer. Il te suit depuis que tu as quitté la colline tout à l'heure», renchérit Sango.

«Allons allons!», s'exclama Sasori en tapant des mains, du haut de la colline. «Vous voulez entendre ce que j'ai à dire? Alors silence, s'il vous plait!»

«C'est elle qui fait l'annonce?», s'enquit Rin avec inquiétude

Pendant que la foule se calmait, Rin remarqua que Sasori avait posé discrètement une question à son fils. Ce dernier se contenta de la fusiller du regard.

«Qu'est-ce qu'elle vient de lui dire, à ton avis?», s'enquit curieusement Miroku. «Il a l'air fâché...»

«Ça te surprend? Elle aurait pu lui dire félicitations pour cette belle journée, et il aurait eu la même gueule!», rétorqua Inu-Yasha.

«Non...je parie qu'elle lui a demandé s'il a finalement changé d'avis...», souffla Rin.

«Changé d'avis?», s'enquit Inu-Yasha.

«Sur l'identité de la mariée...Sasori aime bien Riona», expliqua-t-elle.

«Salope!», s'exclama le hanyou.

«Inu-Yasha! Surveille ton langage!», s'énerva Sango.

«Pas question. Cette snobinarde, c'est la raison même pour laquelle Sesshomaru me traite comme du fumier! Je suis sûre que c'est elle qui l'a conditionné à mépriser tout ceux qui ne sont pas pur sang. Elle ne mérite pas mon respect!», se défendit le hanyou.

«Allons, je suis sûre qu'elle n'est pas si méchante...n'est-ce pas, Rin?», s'enquit Sango. «Rin?»

«...»

«Tu vois? Elle ose même pas répondre tellement cette femme la dégoute!», renchérit Inu-Yasha avec satisfaction.

«Je ne sais pas quoi penser d'elle...Elle m'a déjà sauvé la vie...mais elle a aussi essayé de me tuer...»

«Mais maintenant que vos différends sont réglés...Est-elle gentille avec toi?», s'enquit Sango.

«...Elle fait preuve de politesse», répliqua Rin, avec un sourire timide.

«Feh!»

«Bon d'accord, j'abandonne», capitula Sango, l'air découragée.

«Je suis très heureuse de vous voir aujourd'hui! C'est une journée formidable pour la maman que je suis! Mon fils a enfin choisi qui sera la nouvelle dame de l'Ouest!», annonça joyeusement la mère de Sesshomaru à la foule.

«Quelle hypocrite», grommela Inu-Yasha.

En voyant le très pâle sourire qui était sur le point de se dessiner sur les lèvres de Sesshomaru, Rin eut cette drôle d'impression qu'Inu-Yasha avait été entendu.

«Cette future Dame, très courageuse, vaillante et loyale envers Sesshomaru, comme nous tous, a le sang des immortels qui coule dans ses veines. Espérons que son règne aux côtés de mon fils sera long et prospère...mais par contre...je m'attends à ce qu'elle me ponde un petit fils dans les plus brefs délais», termina Sasori avec un clin d'oeil. Quelques rires s'élevèrent dans la foule.

«Mon fils se fera un plaisir de vous la présenter à tous, mais avant, je vous invite à jeter un œil sur cette splendide jeune femme. Viens nous rejoindre, Rin-chan!», s'exclama mélodieusement Sasori en lui lançant un sourire radieux.

Rin poussa un long soupir de soulagement quand elle entendit son nom. Elle grimpa la colline le plus dignement qu'elle le put, mais la pente était un peu abrupte...et elle devenait de plus en plus à pic tandis qu'elle continuait de grimper. Heureusement, Sesshomaru acheva ses souffrances et la rejoignit à mi-chemin, afin de lui tendre la main et de l'aider à monter. Rin lui lança un sourire nerveux et accepta volontiers son aide. Sasori l'accueillit au sommet avec un sourire.

«Bienvenue dans le clan des Inu, Rin-chan!»

Rin aurait apprécié cette gentillesse, si elle n'était pas convaincue que c'était de la poudre aux yeux.

«Séduis-les, maintenant», lui souffla Sesshomaru à l'oreille tandis qu'il se tournait de nouveau vers la foule.

Rin fit ce qu'elle connaissait le mieux, et darda la foule d'un large sourire, tandis qu'elle leur secouait la main. Son sourire s'élargit davantage lorsqu'elle aperçut les exclamations très positives provenant d'Inu-Yasha et de la bande...ainsi que de plusieurs vassaux qu'elle avait côtoyés durant ses longs mois sur les terres du Nord. Leurs exclamations avaient un effet d'entraînement sur les autres.

«Rin, n'est pas une humaine ordinaire», débuta Sesshomaru. «Rin est ma protégée depuis plusieurs années. Elle m'a accompagné dans mes patrouilles depuis sa tendre enfance. Au début, elle n'était qu'une simple orpheline qui me vouait plus de loyauté qu'à sa propre espèce. Mais j'ai appris avec les années que sa fidélité était sans limites. Malgré sa fragilité, elle était à mes côtés sur les terres du Nord. Elle, une mortelle, une jeune miko inexpérimentée, a insisté pour prendre part à cette guerre qui n'opposait que des youkais.»

Rin entendit plusieurs exclamations dans la foule. Sesshomaru avait le sens de la persuasion, on dirait...

«À de multiples reprises, Rin a mis sa vie en danger pendant cette guerre, elle a frôlé la mort. Mais contre toute attente, elle a persévéré. Et je ne peux que lui en être reconnaissant. Je vous épargnerai toutes les péripéties, mais je vous assure, que, sans sa contribution...j'ignore si je serais toujours en vie aujourd'hui. Il en va de même pour les vassaux qui m'ont accompagné...»

Sesshomaru dut s'arrêter à cause de la foule qui commençait à s'agiter. Il se tut un instant pour les laisser digérer cette information.

Rin regarda Sesshomaru avec étonnement. Elle savait que son aide avait été utile dans le castel de Tsukiyama, mais avait-elle été à ce point indispensable? Elle se rappela soudain Sesshomaru et les autres qui erraient aveuglément dans les couloirs du château sombre, à cause du sortilège de la reine. Bon d'accord...peut-être que Sesshomaru avait raison...

«Rin est donc une héroïne de cette guerre. Mais ce n'est pas tout. Comme l'a mentionné ma mère, le sang des immortels est désormais en elle. Suite à la mission, Rin a réclamé la coupe Hateshinai —la coupe d'éternité— à sa gardienne, ma mère, et elle a survécu. Rin a reçu la bénédiction sacrée : le seul pont qui existe entre l'univers des youkais, et celui des humains.»

Sesshomaru dut se taire de nouveau, dû au manque de discipline de la foule, mais il reprit rapidement, d'une voix forte et impérieuse.

«Il y a à peine quelques années, j'aurais été le premier à rejeter ce genre d'union entre youkai et humain, mais Rin m'a fait comprendre que le mérite transcende parfois les espèces. Rin, une humaine, a fait plus pour ma terre —notre Terre— que n'importe quel vassal. Pour cette raison, je crois que Rin est la preuve que l'exception existe. Rin n'est pas de sang royal, ni de sang youkai. Elle fera néanmoins une très grande dame de l'Ouest», termina-t-il.

Un tonnerre d'applaudissements retentit d'une partie de la foule : la partie où les vassaux qui avaient connu Rin se tenaient. Elle leur lança un sourire ému, mais l'inquiétude continuait de la torturer. Elle se rappelait de l'avertissement de Jaken.

«Tel que le veut la tradition, il est maintenant temps pour moi de consulter mes vassaux. Cette nouvelle Dame sera aussi la vôtre, et elle ne peut accéder avec moi au trône si vous êtes majoritaires à vous y opposer. Je demanderai donc à quiconque, qui a une opinion d'importance au sujet de cette union, de se lever et de s'exprimer, et ce, quel que soit votre point de vue», ordonna Sesshomaru.

«Moi! Je m'oppose à pareille union!», tonna instantanément Hatsuno, laissant à peine à Sesshomaru le temps de terminer sa phrase.

Rin serra les dents.

«Baron Hatsuno. J'exige explication», répondit Sesshomaru de façon formelle, mais Rin pouvait sentir l'aura de colère qui émanait de lui.

«Bon sang! Premièrement, on apprend qu'une roturière est nommée dame du Nord...»

«Ce n'est pas la première fois dans l'histoire», lui rappela Sesshomaru.

«Et maintenant il faudrait accepter qu'une roturière HUMAINE devienne la dame de l'Ouest? C'est une insulte à toutes vos prétendantes pur sang, Sesshomaru! C'est une insulte à votre peuple, qui refuse le métissage et qui exige une youkai! C'est une insulte à votre propre lignée, que vous vous apprêtez à souiller, avec cette jeune femme téméraire et folle!»

«Assez Hatsuno! Comment oses-tu insulter Rin de la sorte, alors que tu ne connais rien de ses exploits!», s'indigna Sesshomaru.

«...Exploit ou pas, cette femme ne connait pas sa place! Aucun exploit ne changera son espèce! Qu'elle retourne donc dans un village d'humains, au mieux, qu'elle le dirige! Mais qu'elle ne vienne pas se mêler à un monde qui ne lui appartient pas!»

Quelques murmures d'approbation semblèrent s'élever dans la foule. Rin sentit son corps trembler...Les propos d'Hatsuno étaient durs. Il lui avait fait du mal. Mais elle n'allait pas le laisser l'attaquer sans broncher.

«Sesshomaru...maître...Puis-je répondre à cet homme?», souffla-t-elle.

Sesshomaru haussa un sourcil, l'air surpris. «Tu n'as pas à t'abaisser à un pareil exercice», lui dit-il dans un murmure.

«J'insiste maître. Il vient de m'insulter. Si je suis capable de vous aider à gagner une guerre, je suis très bien capable de lui répondre...»

«Bien...qu'il en soit ainsi», céda Sesshomaru. «Silence! Rin a entendu Hatsuno et souhaite s'exprimer!»

La foule se tut et la dévora du regard...Rin ravala sa salive, elle avait soudain la gorge sèche.

«Je tiens à dire que...»

«Plus fort Rin...Ils ne peuvent t'entendre», l'avertit Sesshomaru.

Rin prit une grande respiration et se lança de nouveau.

«Hatsuno! J'ai entendu votre point de vue, et je parie que vous n'êtes pas le seul à penser de la sorte! Cependant, avant de me juger, je souhaite que vous sachiez mes réelles intentions! Je ne veux pas traiter les youkais de ce royaume comme des vassaux ou des subalternes, vous ne serez jamais mes serviteurs et je ne serai jamais votre suzeraine!»

«Rin!», s'indigna Sesshomaru.

«Laissez-moi continuer!», s'exclama Rin.

Sesshomaru serra les dents, il n'était pas incertain que ce soit une bonne idée.

«Non, je ne veux pas être votre reine, ce n'est pas pour ça que je suis ici aujourd'hui! En fait, je suis ici pour la même raison que vous : parce que j'aime et j'admire Sesshomaru. Il est à la fois mon protecteur, mon mentor, mon héros, et l'amour de ma vie! J'aime tout de lui : ses qualités, ses défauts et son âme...Mais son pouvoir ne m'intéresse pas. Je veux simplement faire tout mon possible pour qu'il soit heureux et prospère. Et son bonheur, c'est avec moi qu'il l'a trouvé. Hélas pour lui, ce n'est pas avec une youkai...c'est avec moi...avec Rin, une humaine, une compagne de route va nu-pied. Sesshomaru et moi, nous avons été inséparables durant huit années. Aujourd'hui, notre amour est vrai et il est puissant. Si puissant que Sesshomaru accepte désormais que sa descendance soit hanyou, et ce, malgré la controverse que cela risquait de susciter. Imaginez!»

«Et alors!», hurla Hatsuno. «Bonheur ne rime pas avec obligation! Le seigneur de l'Ouest devrait le savoir!»

«Je vous assure qu'il fait preuve de suffisamment de discernement pour le savoir, Hatsuno. Mais Sesshomaru-sama sait aussi que la plénitude et le bonheur lui ont permis de devenir plus puissant et digne de son peuple!», poursuivit Rin. «Vous pouvez penser ce que vous voulez de moi, cela m'importe peu : le vrai dirigeant de ces terres, c'est Sesshomaru-sama...Sesshomaru no Taisho, un seigneur bon, puissant, et très intelligent. S'il vous demande d'accepter une humaine comme dame de l'Ouest, c'est qu'il a de très bonnes raisons de le faire. L'une d'entre elles étant que je suis sa compagne de route... son âme sœur, et je le serai toujours. Si vous privez Sesshomaru de moi, vous le privez d'une partie de lui-même».

Rin se tut et contempla la foule. Les gens se regardaient mutuellement et ne savaient plus quoi penser. Des applaudissements se mirent alors à retentir : c'est Inu-Yasha qui applaudissait seul. Il semblait presque...ému? Rin lui sourit, elle avait les larmes aux yeux. Lui au moins, comprenait. Étant lui-même le fruit d'une relation entre un youkai et une humaine, il savait à quel point Sesshomaru était courageux d'oser faire ce choix devant son peuple...un choix que même Inu Taisho n'avait jamais osé faire. Rapidement, Miroku, Sango, Shippo, et les vassaux Nozomi, Kireru et même Tatsumaki accompagnèrent le hanyou. Une bonne partie de la foule les suivit, la quiétude habitait de nouveau les vassaux.

«Je t'avais bien dit qu'elle s'exprime plutôt bien, ton humaine!», murmura Sasori à l'oreille de son fils.

Sesshomaru poussa un soupir de soulagement. Il ne pouvait qu'approuver, et être fier d'elle.

«À mon tour de prendre la parole!», s'exclama Inu-Yasha. Sesshomaru lui lança un regard surpris, mais le laissa poursuivre.

«J'approuve totalement cette union! Comme vous l'aurez sans doute deviné...je suis l'autre fils d'Inu Taisho, le fils illégitime...le bâtard! Mais que je sois hanyou ou pas, ça n'a pas d'importance! Avec mon épée Tetsusaiga, l'aide de ma défunte femme, de mes amis et de Sesshomaru, j'ai participé à la destruction de Naraku, qui était bien aussi menaçant que Tsukiyama, sinon plus! J'ai aussi aidé Sesshomaru et Rin dans la guerre du Nord! Vous voyez...mon sang ne m'a jamais empêché d'être puissant et de battre qui je veux, hanyou, youkai, peu importe! Aucun opposant n'est hors de ma portée! Je crois donc qu'avec des parents comme Rin et Sesshomaru, le futur héritier promet d'être très puissant...et de vous faire honneur! Laissez donc une chance à Rin, vous ne le regretterez pas!»

«J'approuve moi aussi!», s'exclama Nozomi. «Au début de la quête vers le Nord, je ne comprenais pas pourquoi Sesshomaru voulait s'importuner d'une humaine...mais j'ai rapidement compris. Rin est courageuse, loyale et brillante. En plus, elle a un grand cœur. Elle n'arrive pas à haïr qui que ce soit, même pas ses pires ennemis! Elle pardonne tout, car elle croit que l'union fait la force. Je n'ai jamais vu une personne aussi gentille qu'elle! En plus, Rin a une très grande complicité avec Sesshomaru, c'est son complément parfait! Je l'admire beaucoup et je serais très heureuse qu'elle devienne notre dame de l'Ouest!»

S'ensuivit un discours d'approbation de tous les vassaux qui ont participé à la guerre du Nord. Aucun opposant de plus n'osa exprimer son mécontentement. Même Tatsumaki est venue en renfort à Rin, pour donner la monnaie de sa pièce à son ancien suzerain, peut-être?

«Bon...je ne veux pas couvrir d'éloges cette gamine. Comme plusieurs d'entre vous, j'aurais bien aimé qu'une youkai —comme moi— soit à sa place aujourd'hui. Néanmoins, il faut admettre que Rin a la capacité de voir le bon côté de chaque personne, même si ladite personne souhaite son malheur. En ce sens, je crois qu'elle est une bonne rassembleuse, et son influence positive pourrait contribuer au maintien de la paix...ce qui...selon moi, est une bonne chose!», expliqua-t-elle, l'air embarrassé d'avoir à prendre position pour Rin. «Oh et...j'oubliais...le point de vue d'Hatsuno ne vaut rien. Quand il s'attaque à Rin, il ne fait que défendre ses intérêts personnels, comme d'habitude», siffla-t-elle.

«Tatsumaki, sale fourbe! Je ne peux pas croire que tu m'attaques de la sorte, après toutes ses années à me servir! N'as tu pas honte de t'en prendre à ton propre clan?», s'enragea-t-il.

«Justement, je suis bien placée pour savoir à quel point tu es un gros porc profiteur», rétorqua-t-elle avec un sourire sinistre.

«Elle a raison!», poursuivit Riona, avec colère. Hatsuno lui lança un regard incrédule.

«Riona, tais-toi!»

«Sois belle et tais-toi, bien sûr! Non! Pas cette fois, père! Je suis tannée de t'écouter! Ne vois-tu donc pas que tu as tort et que tu t'humilies devant tout le monde?», s'énerva-t-elle. «D'accord, je ne connais pas Rin, mais je sais que je l'envie. Je l'envie d'être aussi forte et courageuse. Je l'envie aussi parce que je sais que c'est elle, qui mérite la place de dame de l'Ouest. Si je me rappelle bien mes livres d'histoire, aucune dame de l'Ouest n'en a fait autant pour nos terres que Rin. Elle a déjà sa place dans les annales! J'approuve donc cette union et je souhaite aux futurs mariés le plus grand des bonheurs!», dit-elle en s'inclinant devant Rin et Sesshomaru.

«Vu ta situation, je trouve que c'était un très joli discours Riona», répondit la mère de Sesshomaru avec un air désolé. «Maintenant, il est temps de vous prononcer. À la lumière de ces différents points de vue, ceux qui désapprouvent cette union sont priés de s'incliner.»

Personne ne bougea. Même le père de Riona resta immobile...sachant qu'il était déjà voué à l'échec, il ne se donnait même plus la peine de protester.

«Maintenant, ceux qui approuvent, inclinez-vous», continua Sasori.

De façon à peu près unanime, les gens s'inclinèrent.

«Ça y est?», murmura Rin de façon incrédule. «C'est terminé?»

«Non Rin...», répondit Sesshomaru. «Rien n'est terminé. C'est une nouvelle vie qui commence».

...

Rin dut ravaler ses larmes lorsque son visage fut couvert par la poudre blanche, et ses lèvres de fard rouge.

Elle dut prendre de grandes respirations pour contrôler la fébrilité qui coulait dans ses veines, lorsqu'elle fut recouverte de diverses couches de tissus blancs et d'un obi rouge. Rouge...la couleur de la lignée des Inu, mais aussi la couleur de l'amour passionné. Lorsque le chignon de Rin fut recouvert d'une coiffe blanche, elle sut qu'elle était prête pour la cérémonie. Elle se leva, et, d'une démarche la plus gracieuse et la plus noble possible, elle se dirigea avec ses serviteurs à la cour du château. À la sortie, elle s'inclina légèrement devant Inu-Yasha, qui portait un habit traditionnel noir. Puisque Rin n'a plus de famille, c'était lui qui allait la reconduire au temple où la cérémonie allait avoir lieu. Sasori avait grincé des dents à l'idée lorsque Rin avait fait cette demande, mais Rin avait su par Jaken que Sesshomaru avait accepté sa requête. Par simple esprit de contradiction avec sa mère...ou simplement parce qu'il voulait faire une trêve avec Inu-Yasha, Rin l'ignorait. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle était bien heureuse d'avoir une présence aussi familière à ses côtés.

«Dis donc, t'a pas peur de mourir de chaleur? On dirait que t'as la garde-robe complète de Sesshomaru sur le dos!», lança le hanyou avec un sourire narquois. Rin dut refouler un gloussement. Elle non plus n'aimait pas cette tenue, mais Sasori était si ancrée dans les traditions qu'elle n'avait pas eu le choix.

«C'est pour représenter la pureté que je dois porter cette robe, Inu-Yasha», souffla-t-elle dans un murmure.

«Ils auraient pu trouver une façon un peu moins extrême, quand même! Kagome et Sango n'avaient pas l'air de chenilles à leur mariage!»

Rin ravala de nouveau un rire. Certaines auraient été irritées par le hanyou, mais Rin était si nerveuse qu'elle aimait mieux entendre Inu-Yasha déconner que d'avoir à penser à la suite des événements.

Elle sentit toutefois son souffle s'arrêter lorsqu'ils s'approchèrent du sentier menant au temple, un chemin sinueux dans un bosquet de cerisiers, le même bosquet où Rin avait failli perdre pied plus tôt.

«Je crois que nous y sommes presque...», souffla Rin, qui camouflait mal sa nervosité.

«Je pense aussi...mais dis-moi...», dit-il en jetant un œil à la jeune marié. «Pourquoi fais-tu cette tête? On dirait que tu es sur le bord d'hyperventiler!»

«...Je crois que je crains de ne pas être à la hauteur!», s'affola-t-elle le plus discrètement possible.

Inu-Yasha s'arrêta d'un trait, surprenant ainsi toute la foule de servants qui les suivaient.

«Rin...t'as pas à être nerveuse!»

«Mais...»

«C'est sensé être le plus beau jour de ta vie! Fou-toi un peu de ce que les autres pensent, c'est TON mariage aujourd'hui, TON heure de gloire. Ceux qui ne t'aiment pas, envoie-les paître, ne les laisse surtout pas gâcher ta journée! Et même si tu faisais une gaffe monumentale, genre débouler les escaliers devant tout le monde et tomber dans une marre, ou renverser ton thé sur ta robe, on s'en fou! Tu vas quand même être la dame de l'Ouest et si quelqu'un t'énerve, tu vas avoir le pouvoir de le foutre au cachot de toute façon!»

Les paupières de la jeune femme papillonnèrent un instant, et par la suite, un sourire sincère se dessina sur ses lèvres rouges.

«Tu as raison, Inu-Yasha! J'ai déjà affronté bien pire qu'une simple cérémonie! Ce que je peux être bête!»

«Nah...c'est pas ta faute...t'es une fille. Les filles font toujours ça...s'énerver avec les cérémonies officielles, avec les histoires de robes et tout ça!»

À ce commentaire, Rin eut envie de le flanquer d'un «assis», mais elle se ravisa. À la place, elle posa ses mains sur les épaules du hanyou.

«Mais qu'est-ce que tu fais?»

«Voilà!», dit-elle lorsqu'elle eut enlevé le collier d'Inu-Yasha. «Tiens, prends-le»

«Whoa! Mais...pourquoi?»

«Kagome n'est plus ici pour te clouer au sol, mais rien ne t'empêche de le donner à la prochaine qui volera ton cœur, afin qu'elle puisse te garder en laisse», répondit Rin avec un clin d'oeil.

«Feh! Si ça ne te dérange pas, je vais rester solo un petit moment, j'ai l'impression d'attirer la poisse aux filles que je fréquente!», s'exclama-t-il avec résignation.

«Ne pense pas cela Inu-Yasha. Je suis sûre que Kagome serait heureuse si tu trouvais une nouvelle maman pour Yuki!»

«...Tu crois?»

«Bien sûr!»

«Hmmm...Un jour peut-être, mais pour l'instant, c'est toi qui te maries! Allez, viens!», dit-il en la tirant vers la sortie du bosquet.

«Hai!»

Rin poussa un soupir de stupéfaction lorsqu'elle arriva face au temple.

Sesshomaru avait tenu sa parole. Des ribambelles de fleurs étaient partout : anémones blanches et rose, fleurs de cerisiers, d'abricotiers, lilas blanc. Un mélange parfumé de blanc et de magenta agrémentait merveilleusement les derniers milles qui lui restaient à franchir.

Mais les fleurs perdirent définitivement toute son attention lorsqu'elle vit enfin l'élu de son cœur, qui n'était plus qu'à quelques mètres d'elle!

Sesshomaru l'observait, toujours flanqué de son éternel flegme. Il portait un habit de soie noir, avec un hakama gris. Ses cheveux étaient attachés, mais quelques mèches rebelles tombaient sur son visage angulaire.

Rin s'inclina devant lui, Sesshomaru fit de même.

«...Tu es magnifique...», lui souffla Sesshomaru. «Tu ressembles à un ange»

«Arigato, Sesshomaru-sama. Vous êtes très beau vous aussi...Je crois que je ne vous ai jamais vu aussi beau...en fait...», murmura-t-elle.

«...Je sais»

Rin leva un sourcil et lui jeta un regard discret.

«Je savais que le noir allait te plaire...», expliqua-t-il en camouflant habilement son amusement. Rin lui sourit.

Ils poursuivirent ensuite leur route vers le temple, un servant tenant une ombrelle rouge au-dessus du couple. Inu-Yasha, la mère de Sesshomaru, et une horde de servants et de dignitaires les suivaient. Rin s'en voulut presque d'avoir à marcher aussi lentement. Elle aurait voulu soulever son immense robe et enlever ses zoris pour courir comme une folle vers le temple, afin d'être sûre de ne pas se réveiller...de s'assurer que ce n'était pas qu'un rêve de plus. Elle avait imaginé ce moment de milliers de façons. Elle y avait rêvé tant de fois qu'elle avait cessé d'y croire...

Arrivés devant le temple, tous s'immobilisèrent. Seuls les mariés et les prêtres étaient admis à l'intérieur. Solennellement, Sesshomaru et Rin entrèrent à l'unisson dans le petit temple, à l'intérieur duquel un prêtre youkai, probablement aussi vieux que Totosai, et deux prêtresses habillés de blanc et de rouge les attendaient. Sesshomaru et Rin s'assirent devant le prêtre, qui était derrière un autel. Il commença à débiter une incantation dans une langue que Rin ne connaissait pas, tandis que les deux prêtresses secouaient des bâtons au-dessus de leur tête. C'était le dernier rite de purification.

Les prêtresses cessèrent leur danse traditionnelle, et l'une d'entre elles versa du saké dans le sakazuki sacré, qui fut remis à Rin. Tel que la mère de Sesshomaru le lui avait instruit, elle but trois gorgées, et le posa devant Sesshomaru qui fit de même.

«Il est maintenant temps d'échanger vos voeux», les informa le prêtre.

Le moment ultime. Rin et Sesshomaru se tournèrent l'un vers l'autre. Rin fut la première à déplier le papier caché dans son obi, afin de pouvoir lire les mots qu'elle avait écrits à Sesshomaru, même si elle connaissait son texte par cœur! Qu'importe, les yeux dorés de Sesshomaru risquaient trop de la déconcentrer, elle ne voulait pas prendre le risque de le regarder.

«Sesshomaru-sama. Dès le premier jour où je vous ai vu, vous m'avez émerveillée. Je me rappelle...Vous étiez le premier depuis très longtemps à vous soucier de mon sort, même si c'était vous qui étiez blessé dans la forêt. Jusque-là, j'avais une vie plutôt malheureuse : j'étais orpheline et seule...si terriblement blessée par la vie que je n'osais plus parler à personne. Personne ne voulait me parler, de toute façon. J'étais une pauvresse, mendiante et voleuse, une plaie quoi! Un dîner parfait pour les loups! Et pourtant, vous, d'entre toutes les personnes, une prince youkai, un guerrier connu pour sa supposée cruauté, m'avez ramenée d'entre les morts. C'était le début d'une nouvelle vie pour moi, une renaissance. À partir du moment où vous m'avez sauvée avec Tenseiga, j'ai vu la lumière, l'espoir. J'étais toujours nu pied et orpheline, mais j'ai tout de même compris que plus jamais, je ne serais seule. Je vous avais avec moi, dans mon cœur, et je me suis jurée de vous être fidèle jusqu'à la fin des temps. Aujourd'hui, vous m'offrez le privilège ultime d'être votre épouse. Pour moi, c'est la preuve que mon amour est réciproque et rien...absolument rien au monde, ne pourrait me rendre plus heureuse...».

Rin s'arrêta un instant pour laisser une larme solitaire couler. Elle s'était promis de ne pas pleurer, c'était mal vu d'afficher aussi ouvertement ses sentiments, mais elle n'y pouvait rien. Elle leva les yeux vers Sesshomaru et crut voir de l'agitation dans ses yeux, il menait sans doute une lutte interne pour ne pas balayer cette larme, il ne pouvait pas la toucher avant que l'union soit officielle. En contemplant son regard d'ambre, elle acheva ses vœux.

«Puisque vous me gratifiez d'un tel bonheur, je promets de tout vous donner : mon amour inconditionnel, ma loyauté, mon dévouement, ma compréhension et ma patience. Je ferai tout pour vous, jusqu'à mon dernier souffle, que nous vivions le parfait bonheur ou les pires infamies. Je vous aime Sesshomaru. Je vous dois ma vie et mon bonheur. Pour cette raison, je vous appartiens, de corps, de cœur et d'âme.»

«Rin, au cours des huit dernières années, ton dévouement a été sans limites. Tu t'es épanouie sous mes yeux. Tu fus d'abord ma petite protégée vaillante, et tu m'as appris la signification de l'attachement et de la peine, lorsque j'ai failli te perdre. Au fil des ans, ton bonheur contagieux s'est incrusté en moi et m'a fait vivre des milliers d'émotions que je me croyais incapable de ressentir. Tu es aujourd'hui devenue une femme merveilleuse, et sans toi, je sais que l'amour serait toujours un mythe insensé à mes yeux. Pour ces raisons, je ne peux plus t'avoir comme élève. Je ne veux plus que tu me suives nuit et jour...Désormais, je souhaite que tu marches à mes côtés. Je veux t'offrir plus que mon attachement et ma protection. Je suis peut-être un guerrier solitaire avec une puissante armure. Néanmoins, je promets de m'ouvrir chaque jour un peu plus à toi, et de laisser tomber mon armure de glace. Je promets de t'aimer Rin, comme je n'ai aimé personne d'autre. Je vais t'aimer toi, et nos enfants. Je te promets de les protéger et des les chérir, car avec toi, ils seront mes plus grands trésors, ceux que je dois protéger à tout prix, et ma raison de me battre. Ce n'est pas peu dire. Avant, je ne me souciais de personne, mais grâce à toi, j'ai changé, et je suis persuadé que je continuerai de changer en ta présence. Et ce ne sera que pour le mieux.»

Sesshomaru se tut et jeta enfin un œil à Rin, qui le regardait les larmes aux yeux. Il n'avait pas l'habitude de s'exprimer aussi ouvertement, mais pour une journée comme aujourd'hui, c'était essentiel. Les larmes de sa protégée lui prouvaient qu'elle l'avait bien compris, et que leur questionnement mutuel était enfin chose du passé. Rien ne serait jamais plus comme avant. Il n'était plus le simple guerrier youkai, et elle, la paysanne humaine. Ils sont désormais seigneur et dame de l'Ouest, mari et femme, unis pour la vie. Ils avaient tous les deux beaucoup souffert lorsqu'ils avaient dû vivre loin l'un de l'autre. Ils seraient maintenant ensemble coûte que coûte. L'un et l'autre commençaient à peine à le réaliser.

«Vous pouvez déposer vos vœux de mariage sur l'autel», leur ordonna le prêtre. «Il est maintenant temps de donner vos offrandes à l'arbre millénaire. C'est devant lui que votre union sera consacrée»

Rin sentit son cœur battre la chamade. Elle entendit le son d'un gong, et vit les prêtresses partir chacune d'un côté de la pièce, pour en faire le tour, en tenant un bâton d'encens. Lorsque cela fut fait, elle vit Sesshomaru se lever. Elle le suivit et attrapa comme lui un panier d'offrandes, qui était déposé à l'entrée du temple.

En sortant à l'extérieur, elle remarqua que la foule était toujours là, et suivait leurs moindres faits et gestes avec attention. Ils marchèrent dans la pelouse un instant. Rin ignorait où se trouvait l'arbre sacré, mais Sesshomaru, lui, semblait savoir, puisque son pas était rapide et décidé. Sesshomaru s'arrêta finalement au pied d'un immense cerisier. Rin regarda l'arbre avec surprise. Elle l'avait déjà vu des milliers de fois, mais jamais elle ne s'était doutée qu'il s'agissait de l'arbre sacré!

Sesshomaru déposa solennellement un panier d'offrandes au pied de l'arbre et Rin fit de même. Ils se recueillirent un instant en silence, afin de remercier les ancêtres d'entendre leur demande d'union.

Soudain, une rafale de travers souffla sur eux et la coiffe de Rin s'envola dans les airs, pour tomber plusieurs mètres plus loin. La sensation était étrange, comme si le vent avait chassé la chaleur et l'humidité duquel l'air était chargé. Sesshomaru aussi regardait autour de lui, il avait remarqué le changement dans l'air. Il jeta ensuite un œil à Rin, qui le regarda de façon incrédule.

«...C'était bizarre...Est-ce que vous croyez qu'ils nous ont entendu...les kamis?», s'enquit Rin curieusement, en allant rattraper sa coiffe.

«...Je crois que oui», répondit Sesshomaru. Il se leva pour aller rejoindre Rin. Elle était penchée au-dessus de sa coiffe, mais ne s'était toujours pas relevée. Il sentait ses larmes.

Lorsque le youkai se pencha à ses côtés, il vit Rin qui sanglotait doucement. Il prit son menton d'une main et chassa ses larmes de l'autre.

«Des larmes de joie, je suppose?», s'enquit-il.

Rin lui sourit et secoua frénétiquement la tête. «Je n'arrive toujours pas à y croire!», s'exclama-t-elle en se jetant dans ses bras.

Il la serra fort contre lui en contemplant les nuages qui semblaient si légers, mais chargés de promesses.

«Enfin!», s'exclama-t-elle, entre deux sanglots, en continuant de le serrer contre elle.

«...Rin...»

«Sesshomaru, toute ma vie, j'ai rêvé à ce jour! Même si à un certain moment, je m'étais résignée à être seule ou à marier une personne que je n'aime pas...je n'ai jamais cessé de rêver...»

«...Tu es heureuse...», dit-il en rompant leur étreinte.

Elle hocha de nouveau la tête en séchant ses larmes. «Et v...toi? Es-tu heureux?»

Sesshomaru lui sourit tendrement, un sourire qui fit fondre le cœur de Rin. Elle avait toujours aimé ses rares sourires, légers, mais sincères. Il retroussait à peine les lèvres, mais de ses yeux d'ambre émanaient une douce et réconfortante lueur. Ses sourires étaient d'autant plus précieux puisqu'elle savait qu'elle était la seule à y avoir droit.

«Je n'ai jamais été aussi heureux, Rin»

Sesshomaru glissa une main sur son visage et admira son épouse de ses yeux d'or. Rin lui sourit timidement et regarda le sol. Même mariée, elle était toujours aussi gênée. Sesshomaru se dit qu'il aurait sans doute besoin de beaucoup de patience pour faire comprendre à Rin qu'elle n'avait plus à le voir comme un supérieur.

«Dites...Sesshomaru...»

«Tu n'as plus le choix Rin, tu ne peux plus me vouvoyer»

«Ah oui...j'oubliais! Dis...Sesshomaru...c'est plutôt curieux...que l'arbre millénaire soit un cerisier, non?»

«En quoi cela te surprend-il?»

«Je sais qu'on est sur des terres youkais et que rien ici ne ressemble vraiment au monde des humains...mais...quand même. Les sakuras ne sont pas reconnus pour leur longévité. Pourquoi vos ancêtres ont-ils choisi l'un d'entre eux pour être l'arbre sacré?»

«Les sakuras ont une plus grande longévité sur les terres de l'Ouest que sur les terres humaines, cela est vrai. Mais même ici, ils ne sont pas les arbres qui vivent le plus longtemps. Curieusement, c'est tout de même le cerisier auquel nous avons donné les offrandes qui est l'arbre le plus âgé de cette cour...»

«Vraiment? C'est curieux!»

«Très curieux. Il aurait dû mourir il y a très longtemps et pourtant, il vit.», expliqua Sesshomaru.

«Il défie toutes les lois de la nature», poursuivit Rin, l'air songeuse.

«...Comme toi», poursuivit le youkai. «Viens maintenant. Nous sommes attendus»

...

Rin était heureuse d'avoir troqué son épaisse robe de mariage pour un nouveau furisode. Sa nouvelle tenue avait un tissu beaucoup plus léger, soyeux et facile à porter, mais ne manquait pas en élégance. Sa robe était argentée, avec des motifs de cigognes rouges déployant leurs ailes. Comme sa première tenue, les manches allaient jusqu'au sol, mais heureusement, Rin avait désormais l'habitude de porter tous ces kimonos grandioses. Elle avait aussi libéré ses cheveux de leur chignon et enlevé une partie de son maquillage, qui avait été ruiné par ses larmes de joie, de toute façon. La mère de Sesshomaru allait sans doute se plaindre que son apparence n'était pas de circonstance, mais elle s'en contrefichait, elle préférait plutôt suivre le conseil d'Inu-Yasha : faire ce qu'elle voulait.

Lorsqu'elle arriva à l'extérieur, elle remarqua que Sesshomaru était absent. Elle en profita pour cueillir des anémones rouges et les tisser en un collier de fleurs. Au moment même où elle la posait sur sa tête, elle vit enfin son nouvel époux arriver.

«Dis donc, tu en as mis du temps! Tu es plus coquet que moi on dirait!», s'exclama-t-elle à la rigolade. Sesshomaru avait enfilé une tenue bleue royale avec des motifs argentés. Il avait lui aussi détaché ses cheveux, retrouvant un peu de son aspect habituel.

«C'est pour toi», dit-il en lui glissant une boîte entre les doigts.

«Qu'est-ce c'est?», s'enquit Rin curieusement. Elle déballa la petite boîte et poussa un soupir de stupéfaction lorsqu'elle vit son contenu.

«Un pendentif d'or blanc, avec un rubis serti de diamants», expliqua le youkai en le prenant d'entre ses mains afin de l'aider à le mettre.

«Sesshomaru...il est magnifique, mais c'est trop! Je n'ai pas besoin de toutes ces richesses!»

«Dommage, cela ne fait que commencer», lui dit-il avec une étincelle de malice.

«...Je ne pourrai rien dire pour vous faire changer d'avis?», s'enquit-elle avec amusement.

«Tu ne peux pas empêcher un seigneur de s'occuper de sa Dame», dit-il en baisant sa main.

«Vous êtes là enfin!», s'exclama Sasori, son impatience bien visible. Elle les attendait à l'extérieur de la salle de réception de pied ferme.

«Qu'y a-t-il, mère?», s'enquit Sesshomaru avec indifférence.

«Tu sais bien! Tout le monde vous attend pour la danse maritale!», s'exclama sa mère.

«Mère, est-ce réellement une obligation de respecter une convention aussi rétrograde?», s'enquit son fils.

«Quoi? Bien sûr! C'est important! Tout le monde s'y attend!», s'indigna Sasori. «Pourquoi vouloir briser une si jolie tradition?»

«Je ne veux pas imposer cette coutume insignifiante à mon épouse, mère»

«Insignifiante?», s'exclama la youkai.

«Je ne crois pas que cette coutume soit insignifiante, Sesshomaru. J'aimerais bien y prendre part», répondit timidement Rin.

Deux paires d'yeux dorées se tournèrent subitement vers elle : l'une affichait la satisfaction, et l'autre : la méfiance.

«Est-ce réellement ce que tu souhaites? Tout le monde nous observera. Je sais que tu n'es pas friande de toute cette attention», expliqua Sesshomaru.

«Peu importe si la foule doit nous regarder, je n'y prêterai aucune attention! Je veux juste qu'on danse ensemble!», répondit Rin avec son éternel sourire.

«N'est-elle pas une épouse adorable?», s'enquit la mère de Sesshomaru en lançant un sourire moqueur à son fils. «Allez-y maintenant!», dit-elle en les poussant vers la porte.

Sesshomaru prit la main de Rin dans la sienne et lui lança un regard concerné.

«Rin...sais-tu au moins comment danser en couple?»

«Bien sûr!», répondit-elle avec un sourire espiègle.

Sesshomaru leva un sourcil, mais s'abstint de plus de questions. Il ouvrit la porte. Instantanément, tous les regards se tournèrent vers eux et des paires d'yeux pleines d'anticipation les regardèrent se diriger vers le milieu de la pièce. Rin détacha sa main de celle de Sesshomaru et se dirigea vers le fond de la grande pièce, qui avait les allures d'une salle de bal.

«Rin où va-tu?», s'enquit Sesshomaru, en essayant de camoufler sa surprise.

«Ce ne sera pas long! J'arrive tout de suite!», s'exclama-t-elle.

«Mesdames et messieurs : la danse des nouveaux mariés!», annonça joyeusement la dame mère.

Tous les regards se tournèrent de nouveau vers Sesshomaru, qui décidément, n'y comprenait plus rien. Mais où était donc passé Rin? Il vit alors une partie de la foule se disperser, ce qui créa un couloir qui allait jusqu'au fond de la pièce, là où se tenait Rin. Il la repéra rapidement, et remarqua qu'elle tenait un éventail rouge dans une main. Le même rouge que sa couronne de fleurs. Elle le leva pour cacher son visage, ne révélant plus que ses yeux noisette. Un shamisen se fit entendre.

Sesshomaru comprit enfin qu'il avait été victime d'une conspiration.

Rin avança lentement vers lui, l'éventail toujours devant son visage. Sa démarche était si gracieuse, sa robe et ses manches si longues qu'elle semblait flotter vers lui. Elle s'arrêta subitement à mi-chemin et écarquilla les yeux, comme si elle venait de le voir pour la première fois de sa vie et qu'un furieux coup de foudre s'était épris d'elle. Elle éventa frénétiquement son visage pour ensuite lever ses bras à l'horizontale, la main tenant l'éventail pointait vers Sesshomaru comme si elle tenait une arme. Elle se mit alors à tournoyer lentement sur elle-même, faisant virevolter son éventail, sa traîne et ses manches comme si elle était un papillon luttant contre le vent, ou comme si elle était une fée des bois profondément effarouchée, Sesshomaru n'en était pas trop certain, n'étant pas trop expert des danses traditionnelles. Peu importe, il n'avait même pas remarqué qu'il avait le souffle coupé tellement elle était gracieuse et belle. Les exclamations de surprise de la foule lui prouva que la plupart des convives youkais n'avaient pas l'habitude de telles danses, plutôt rare dans les coutumes locales. Elle était aussi belle que la fois où elle avait été la vedette des festivités du printemps à son village. Avec sa couronne de fleurs et les motifs d'ailes déployés sur sa robe, elle ressemblait à une nymphe tout droit sortie d'un conte de fée.

Elle n'était plus qu'à quelques mètres de lui lorsqu'elle cessa sa danse de séduction, le regardant avec la même expression intimidée qu'elle avait affichée depuis le début de son spectacle. Elle rangea son éventail dans son obi et tournoya une fois autour de lui, feignant de l'inspecter sous toutes ses coutures. Elle s'immobilisa complètement et posa une main sur ses lèvres, comme si elle était dans un dilemme, devait-elle prendre le risque de s'approcher un peu plus du beau démon ou pas? Fasciné, mais conscient qu'il ne pouvait plus rester immobile à la regarder, Sesshomaru leva lentement et gracieusement une main vers elle, l'invitant à se joindre à lui. La main posée sur les lèvres de la jeune femme se dirigea lentement vers celle de l'homme, et finalement, se posa dans la sienne. D'un geste habile, le youkai la tira alors vers lui et posa son autre main sur sa taille, afin de prendre le contrôle de la situation et de la guider dans une gracieuse valse de l'amour. À la grande surprise de Sesshomaru, Rin était aussi douée pour le suivre que pour sa danse en solo. Un sourire mystérieux se dessina sur ses lèvres du youkai.

«Je dois avouer que vous m'avez grandement surpris, ma Dame...», murmura-t-il d'une voix grave à son oreille, avec un ton légèrement plaisantin.

«Ah bon? Vous avez cru que j'étais incapable de vous courtiser de la sorte, mon Seigneur?», s'enquit-elle avec un brin de malice...malice qui ne faisait qu'attiser son nouvel époux.

«Je connaissais déjà vos incroyables talents de séductrice et de danseuse. Néanmoins, je ne vous croyais pas aussi douée à la valse», répondit-il avec un faux flegme.

Rin lui lança un sourire amusé et le suivit gracieusement, lorsqu'il la fit tournoyer sur elle-même.

«Je dois avouer que je suis aussi très surprise de vos talents de danseur», lança-t-elle.

«Pour être un seigneur digne, il faut savoir se débrouiller en toute circonstance. J'ai eu plusieurs années pour me conformer à toutes les obligations d'un seigneur», répliqua-t-il. «Toi, en revanche, tu n'as eu qu'un mois...»

«Oh, je suis sûre que je ne connais pas toutes les obligations des dames», répondit Rin. «Mais j'ai toujours aimé m'adonner à la danse...»

«Sérieusement, Rin, où as-tu appris à valser de la sorte? Je ne crois pas que tu aies eu de si nombreuses occasions de danser avec un homme...», s'enquit Sesshomaru, de nouveau sérieux et brûlant de curiosité.

«Je savais déjà comment valser», dit-elle avec amusement.

«Qui t'a appris?»

«...Au village...j'ai eu beaucoup de temps pour apprendre...»

«Qui?», demanda-t-il avec fermeté. «Pas le hanyou, j'espère...»

Rin refoula un sourire espiègle. Elle savait alors qu'elle ne pouvait plus tourner autour du pot.

«Miroku»

«Quoi, le moine aux mœurs légères?», s'enquit Sesshomaru avec une petite étincelle d'indignation. Elle le vit alors chercher Miroku dans la salle, comme s'il souhaitait le tuer du regard.

«Pour le festival des moissons, il avait ardemment insisté pour me l'apprendre. Il a sans doute su d'avance qu'un admirateur allait me rendre visite. Ne vous en faites pas, il n'avait pas d'arrière-pensée», expliqua-t-elle avec un clin d'oeil.

«Je vois...», dit-il, légèrement plus calme. «Je regrette désormais de ne pas t'avoir invité à cette occasion...»

«Ç'aurait été difficile de pouvoir en profiter pleinement avec les villageois», répondit Rin. «De toute façon, on a toute la vie devant nous pour en profiter, n'est-ce pas?»

Le regard du youkai sembla s'éclairer. Il hocha la tête, en ne la quittant jamais des yeux.

«En effet, ma belle Rin...»

Il la fit de nouveau tournoyer sur elle-même. Rin tournait à la fois gracieusement et rapidement, parce qu'elle était toujours plus pressée de se perdre de nouveau dans les yeux d'ambre de Sesshomaru. Leur danse fut longue, sans fin presque. Sesshomaru n'avait jamais pensé qu'il apprécierait autant danser avec Rin. Toute sa vie, il avait détesté cette activité qu'il trouvait inutile et trop mondaine. Peut-être est-ce le fait de danser finalement avec une femme qu'il aimait réellement qui le faisait changer d'avis? Chose certaine, il n'y avait plus ni convives, ni mère, ni demi-frère...il n'y avait que lui et elle, seuls sur un nuage haut perché dans les airs, au sein d'un paradis merveilleux et lointain, là où personne ne pouvait les chercher.

Coincée entre le mur et le corps de son amoureux, elle n'avait nulle part où fuir. Rin ferma les yeux lorsque Sesshomaru plaqua quelques baisers bouillants de désir dans le creux de son cou. Elle tourna la tête vers lui pour lui donner plein accès à ses lèvres. Les baisers de Sesshomaru étaient féroces et chargés d'envie. Rin savait qu'il la voulait...atrocement...

«Sesshomaru...», murmura-t-elle, lorsqu'elle reprit un peu de ses esprits. «J'ai hâte moi aussi à notre nuit de noces...mais...est-il acceptable de se retirer aussi tôt?»

«C'est normal Rin. Nous avons de grandes obligations à accomplir», dit-il en s'attaquant à une de ses joues.

«Je sais...mais...à huit heures?», s'enquit-elle avec un sourire.

«Bien sûr. Nous avons des obligations l'un envers l'autre...et envers notre peuple», expliqua-t-il.

«Peuple?», s'enquit Rin. «Qu'est-ce que le peuple a à avoir avec notre nuit de noces?»

Sesshomaru leva un sourcil, l'air intrigué.

«Tu ne sais pas de quoi je parle?», s'enquit-il.

«...Non...», avoua Rin. «Bien sûr, j'imagine que les vassaux s'attendent à l'arrivée prochaine d'un héritier, mais...»

Sesshomaru s'éloigna subitement de Rin, avec une exaspération qu'il cachait mal.

«Donc, ma mère ne t'a rien dit? Elle ne t'a pas dit la raison pour laquelle elle te faisait boire toute sorte de potion de purification?»

Rin le regarda silencieusement, avec l'impression d'avoir fait une grosse gaffe.

«...Elle m'a dit que c'était pour me purifier et que cela m'aiderait à remplir mes obligations d'épouse...Je n'ai pas posé plus de questions...», murmura Rin.

«...Chez les youkais de sang bleu, il est primordial de concevoir l'héritier lors de la première nuit», expliqua Sesshomaru. «L'héritier peut être conçu plus tard, mais sa réputation en dépendra. Par contre, si la Dame du Seigneur est enceinte au lendemain de la nuit de noces : on dit de son enfant qu'il sera un seigneur de grande puissance, et cela est un bon présage pour les vassaux. De pouvoir concevoir l'héritier ce soir est d'autant plus important puisqu'il sera hanyou. Il devra constamment faire ses preuves. Si nous pouvons au moins nous assurer que son existence débute du bon pied, il sera plus facile pour lui d'obtenir le respect de ses vassaux et alliés».

«Mais...comment est-ce possible? Comment peut-on s'assurer d'y arriver... cette nuit?», s'enquit Rin, qui avait un peu de difficulté à digérer l'information. Elle s'attendait à avoir un peu de pression...mais...ce genre de pression?

«Disons que les conditions sont favorables. Les potions que tu as bues au cours du dernier mois t'ont complètement purifiée des stérilisants que tu prenais. De plus, nous avons choisi une nuit de pleine lune. Ce sont toujours des nuits prolifiques pour les inu youkais», expliqua-t-il.

«Alors...c'est pour cette raison que vous avez insisté pour qu'on se retire aussi tôt?», réfléchit Rin tout haut.

«Oui. De toute façon, les célébrations vont durer trois jours. Tu auras l'occasion de revoir tes proches»

«Et ils auront tous l'occasion de savoir demain si oui ou non, nous avons accompli notre tâche...», observa Rin avec un brin d'inquiétude, en fixant le sol de pierre. Le poids des obligations commençait à lui peser. Elle commençait à se demander si elle pourrait réellement, un jour... retrouver la vie paisible d'antan...avec Jaken et Sesshomaru, à faire les tournées des forêts et des terres de l'Ouest...

Elle sentit une main chaude et familière lui caresser la joue. Elle jeta un œil à Sesshomaru et ne manqua pas de remarquer son expression clairvoyante.

«Qu'est-ce qui t'accable Rin?», s'enquit-il subitement. Rin refoula un sourire. Depuis l'enfance, elle avait toujours l'habitude de parler beaucoup, de tout et de rien. Quand elle restait silencieuse, c'est habituellement parce que quelque chose la préoccupait. Évidemment, Sesshomaru le savait, et sa curiosité l'empêchait souvent de garder le silence.

«Oh...rien...»

Sesshomaru lui lança un regard lui signifiant clairement qu'il ne gobait pas ses mots.

«...Disons simplement que je m'ennuie de ce temps où j'étais petite et que j'avais juste à vous suivre sur le dos d'Ah Un...la vie était si simple...»

«Tu n'es plus une gamine Rin. Ces moments sont derrière toi...»

«...Je sais...oui», dit-elle avec un brin de déception. «C'est drôle. Quand j'étais petite, je rêvais d'être la grande dame de l'Ouest, habillée avec les armoiries des Inu...et aujourd'hui, je rêve de redevenir petite et insouciante...»

«Hmph...C'est drôle...», murmura Sesshomaru en s'appuyant le dos contre le mur, à côté de Rin, l'air pensif. «À une certaine époque...je pensais comme toi...»

«Vraiment?», demanda Rin. Elle n'arrivait pas du tout à imaginer Sesshomaru nostalgique de son enfance. À vrai dire, elle n'arrivait pas du tout à s'imaginer que Sesshomaru ait déjà été un enfant.

«L'oiseau a toujours un peu de difficulté à quitter son nid, mais une fois qu'il s'est envolé, il savoure la liberté. Il est maître du monde...», philosopha-t-il.

«Mais c'est plutôt lourd, être le maître du monde, non?», s'enquit Rin, avec amusement. «Et puis, contrairement à vous, je ne peux pas voler, moi!»

Sesshomaru lui lança un regard indéchiffrable.

«Et ben quoi?», s'enquit Rin.

«Ne prends pas ce que je dis au pied de la lettre...»

«Mais je n'ai pas mille ans moi! Je ne peux pas comprendre toutes tes allégories!»

«Mille ans? Et puis quoi encore, tu vas encore me traiter de vieillard?», rétorqua Sesshomaru en levant un sourcil. Rin essaya de refouler un sourire, mais échoua.

«Je suis désolée...»

«Tu sais que si on convertissait mon âge en années humaines, je serais de moins de 10 ans ton aîné...»

«Je ne voulais pas vous insulter...J'aurais dû me rappeler que vous êtes plutôt susceptible avec votre âge...»

«Pourquoi recommences-tu à me vouvoyer?», s'enquit Sesshomaru.

«...Je ne sais pas...Peut-être parce que je viens tout juste de me rappeler que vous ne m'avez jamais dit votre âge exact...»

«Je ne peux pas te le dire parce que je ne calcule pas mon âge de façon précise. Aucun youkai ne fait ça...»

«Hmmm...j'imagine que dans un siècle ou deux, je vais peut-être comprendre», rétorqua Rin avec un brin de malice. Elle prenait un vilain plaisir à le taquiner, tout en espérant qu'il ne le prendrait pas personnel. Lorsqu'elle le vit froncer les sourcils, elle comprit qu'elle avait peut-être été un peu trop loin.

«Tu me prends réellement pour un vieil homme Rin?»

«N-non! Je ne faisais que plaisanter, Sesshomaru-sama»

«Sesshomaru-sama?», répéta-t-il d'une voix dangereusement grave, ses sourcils se froncèrent encore davantage. Il s'approcha dangereusement d'elle. «Alors tu me crois réellement aussi vieux?»

«Non!», dit-elle, sur la défensive.

«C'est parce que je suis ennuyeux, peut-être?»

«Non, pas du tout!», s'exclama Rin, qui ne savait pas s'il plaisantait ou s'il était sérieux.

«Je vais te montrer Rin...qui est réellement ton jeune mari!», dit-il avec le ton d'un prédateur. Il la prit par les épaules et la plaqua abruptement contre le mur, pour ensuite couvrir son cou de baisers gourmands. La jeune femme éclata de rire, en essayant de le repousser.

«Sesshomaru! Arrête!»

«Pourquoi?», s'enquit-il en poursuivant ses baisers.

«...Ça chatouille!», s'exclama-t-elle d'une voix plus forte qu'elle ne l'aurait souhaité.

«Je ne fais que commencer avec toi», murmura-t-il à son oreille d'une voix menaçante. Il la libéra brièvement, uniquement pour la soulever de terre et la prendre dans ses bras. Rin s'accrocha à son cou pour retrouver l'équilibre et constata avec terreur que Sesshomaru se dirigeait vers l'extérieur.

«Où on va?»

«Dans la chambre...»

«Il faut passer par dehors?»

«Plus rapide. Je suis pressé...»

«Ils sont tous dehors! Tout le monde va nous voir!», s'exclama Rin avec inquiétude.

«Et alors?», s'enquit-il dans un élan de provocation. Il poussa alors la porte avec un violent coup de pied et fonça vers la foule, qui était apparemment...dans son chemin. Les passants étaient souvent obligés de s'écarter pour les laisser passer.

«Sesshomaru!», s'exclama-t-elle. Elle vit quelques convives les regarder avec un sourire amusé.

«Posez-moi!»

«Non.»

«C'est embarrassant!», s'indigna-t-elle. À son plus grand désespoir, elle vit alors Miroku, Shippo et Inu-Yasha qui faisaient partie de la foule devant s'écarter pour laisser le seigneur passer.

«Dure soirée?», s'enquit Shippo, avec un sourire espiègle.

«Shippo aide-moi!», s'exclama-t-elle. Shippo se contenta d'éclater de rire, mais ne bougea pas d'un poil.

«Inu-Yasha!», s'exclama-t-elle.

«Pas question! Moi je ne me mêle pas de ça!», dit-il en buvant son saké.

Quand Sesshomaru eut finalement traversé la foule de curieux, il se retourna pour les regarder et leur lança d'une voix impérieuse :

«Écoutez-moi bien! Rin est ma femme et nous devons désormais remplir notre devoir conjugal!»

Des exclamations de joie retentirent de la foule un peu éméchée. Rin blotti son visage sur le torse de Sesshomaru, pour cacher ses joues qui venaient de virer à l'écarlate. Il tourna finalement les talons et se dirigea vers la tour où leur chambre était située.

«Ça alors. On dirait qu'il est vraiment en manque! Pauvre Rin!», s'exclama Shippo.

«Keh! T'inquiètes pas! Après tous les efforts qu'il a faits pour la garder en vie, il va quand même pas la tuer!», rétorqua Inu-Yasha.

«Longue vie aux nouveaux mariés!», s'écria Miroku, en direction du couple, avec un air envieux.

«Cesse de geindre», rétorqua Sesshomaru avec ennui.

«Avaient-ils réellement tous besoin de savoir où nous nous dirigions?», répliqua Rin avec indignation.

«Allons allons, maintenant c'est toi qui fait ton ennuyeuse», rétorqua-t-il avec un brin de malice.

«D'accord! Ce Sesshomaru a gagné, il n'est pas un vieillard! Il lui arrive même de se comporter de façon très immature, comme un gamin!», s'exclama Rin avec frustration.

Il la posa finalement sur le sol. Ils étaient dans une tour que Rin ne connaissait pas.

«Ce n'est pas ici, la chambre!», s'exclama Rin.

«Nous n'irons plus, nous sommes devant la chambre des maîtres», expliqua-t-il. Il poussa la porte et guida Rin à l'intérieur. Elle poussa une exclamation de stupéfaction lorsqu'elle vit à quel point les nouveaux appartements étaient spacieux, luxueux, énormes...absolument grandiloquents. L'ancienne chambre de Sesshomaru, déjà beaucoup plus grande que la plupart des maisons humaines, ressemblait à un minuscule trou à côté de cette nouvelle chambre, avec des papiers peints aux motifs dorés, rideaux et draperies de satin et de velours. Plusieurs bouquets et pots de fleurs parfumaient la pièce...l'air était frais, comme si les appartements étaient tout nouveau.

Alors que Rin prenait son temps pour visiter la splendide chambre, Sesshomaru se laissa choir sur l'énorme lit à baldaquin. Il ferma les yeux. Rin ne manqua pas de remarquer la lassitude qui semblait se dessiner sur son visage. La journée avait été longue, même pour lui. Oubliant momentanément son exploration, elle le rejoignit et s'assit sur le lit à côté de lui, sur les couvertures satinées. Il ouvrit paresseusement un œil.

«Es-tu prête, Rin?», s'enquit-il. «Tu es encore jeune...»

«Je suis prête pour tout, Sesshomaru», dit-elle avec un sourire rassurant, en balayant quelques mèches rebelles sur le front du youkai.

«Prête pour porter et élever un enfant? Ta vie ne sera plus jamais la même. Au diable les traditions...s'il te faut quelques mois ou quelques années pour te faire à l'idée. Tu n'as pas à être mère maintenant si ce n'est pas ce que tu souhaites...»

Rin lui lança un sourire radieux.

«Au risque de me répéter...je suis prête pour tout...Ne t'en fait pas avec ma réaction de tout à l'heure. C'est plus la peur de ne pas réussir à faire un enfant ce soir qui me tenaille...plutôt que le fait d'être mère. En fait, je crois que j'ai plutôt hâte de porter un petit», répondit-elle avec le même sourire.

«...Alors...tu seras d'accord si je fais...ceci...», rétorqua Sesshomaru en tirant doucement sur un pan de l'obi de Rin, afin de détacher son nœud, son regard était espiègle, irrésistible. En guise de réponse, Rin l'aida à dénouer sa ceinture afin de la laisser tomber sur le sol. Lentement, elle laissa son furisode glisser de ses épaules, pour révéler sa peau pâle, à la lueur du crépuscule et des chandelles. Sesshomaru se hissa vers elle pour plaquer quelques baisers sur son épaule et humer les effluves floraux de sa peau. Le parfum de Rin le possédait comme un sortilège chargé de volupté. Jamais son odeur n'avait été aussi ensorcelante, comme si le corps de la jeune femme le suppliait de lui offrir une descendance à porter.

Rin profita du moment de distraction de Sesshomaru pour détacher son obi et ainsi révéler son torse pâle, mais solide, sur lequel elle rêvait de s'échouer. Avant que Rin ne puisse crier gare, il lui enleva son nagajuban, révélant son corps de femme et les quelques marques de guerre qu'elle portait...ici et là, de minces cicatrices. Sesshomaru n'en avait qu'une seule, bien visible sur son estomac, l'endroit où Rin l'avait malencontreusement atteint avec Shiraha. Pourtant, Sesshomaru avait été malmené des milliers de fois au combat sans jamais en garder une trace...seule la personne qui comptait le plus pour lui avait réussi à l'atteindre.

Rin regarda tristement la marque, c'était la première fois qu'elle la remarquait. Elle se sentait atrocement mal d'être la seule qui ait réussi à l'abimer...à lui infliger une marque de faiblesse. Elle le poussa doucement contre le lit et plaqua de légers baisers sur sa cicatrice, tel un papillon qui butinait contre sa peau. Sesshomaru dut serrer les dents pour contrôler les décharges d'envie qu'elle animait en lui. Le peu de patience duquel il faisait encore preuve était en train de s'effriter terriblement vite.

Il se releva lentement sur un coude pour se départir complètement de ses habits et de son hakama, pour les jeter avec nonchalance sur le sol, comme s'il s'agissait de vulgaires haillons. Il remarqua le visage de Rin, et ses joues qui s'empourprèrent, lorsqu'elle le vit entièrement nu. Ses yeux noisette étaient rivés sur lui. Le youkai sourit, se sachant profondément désiré. Mais rapidement, l'esprit de Rin reprit vie en même temps que ses mains, qui se baladèrent furtivement tel des doigts de fée sur la silhouette mythique de son époux, souhaitant explorer l'ensemble de son anatomie. Elle vit ses muscles frissonner de plaisir, son regard était semblable à celui d'un fauve, elle savait qu'elle jouait avec le feu. La main chaude de l'homme se posa alors sous son menton pour guider son visage, lentement...de plus en plus haut, afin de rejoindre celui qui avait été à la fois son protecteur, son maître, son amant, et aujourd'hui, son mari. Lorsque ses lèvres ne furent plus qu'à un souffle des siennes, il rompit le silence d'un murmure grave et vaporeux.

«Rin...ma femme...dame de l'Ouest», dit-il doucement. «Puis-je t'embrasser pour la première fois en tant qu'époux?»

Elle lui sourit timidement, et baissa les yeux.

«H-hai...j'attendais cela depuis un petit bout de temps déjà!»

«Je voulais le garder pour un moment où nous serions seuls», expliqua-t-il.

«Ah bon? Pourquoi?», s'enquit-elle, malicieusement.

Sesshomaru rompit le dernier souffle qui les séparait en plaçant une main dans la chevelure de Rin et en la poussant vers lui, la forçant à échouer ses lèvres sur les siennes, et ses courbes sur ses muscles, libérant un élan de désir sauvage. Rin sentait la peau chaude et l'odeur de musc de Sesshomaru sur elle, et elle en voulait plus. Elle se frotta contre lui, ses seins contre son torse. Elle sentait qu'elle provoquait en lui des désirs voraces. Il continua à l'embrasser avec dominance et passion, la forçant à capituler sous son amour féroce et possessif, les mains du youkai la poussant à s'enfoncer dans un éden d'extase, à peine permis. D'un mouvement sec, il la poussa afin qu'elle s'échoue sur le dos. Il grimpa sur elle et embrassa son ventre, pour monter lentement, capturant un de ses seins au passage avec ses lèvres. Rin ferma les yeux tandis que toute forme de pensée cohérente quittait son esprit.

«Rin...», souffla le youkai entre deux soupirs.

«H...hai?», balbutia-t-elle.

«Souhaites-tu connaître la méthode des inu youkais?», murmura-t-il lentement, un sourire malicieux sur les lèvres. Rin ouvrit les yeux et ravala sa salive.

«Est-ce que ça implique de la douleur?», s'enquit-elle avec inquiétude.

«Hmph...non, cela n'implique que du plaisir», dit-il, avec un sourire narquois.

«Mmm...peu importe alors», balbutia-t-elle en fermant les yeux, pressée de terminer la conversation.

À peine eut-elle terminé sa phrase qu'il la prit par la taille, et la tourna sur le ventre. Ses mains glissèrent ensuite sur ses hanches, pour la tirer vers le haut, pour qu'elle se tienne à quatre pattes. Avant même qu'elle ne puisse poser quelconque question, elle ressentit un plaisir électrique tandis qu'il entrait férocement en elle, la prenant comme un animal assoiffé de volupté. Rin ne put s'empêcher de pousser un soupir d'extase, parce qu'elle était perdue une fois de plus dans un océan de plaisirs inégalés. Elle était sur un simple radeau, flottant sur une mer houleuse, chaque vague l'emportant un peu plus loin dans sa jouissance incontrôlable, Sesshomaru fermement agrippé à elle, le guerrier qu'il était...déterminé à la pousser au septième ciel, au nirvana si difficilement franchissable. Elle sentait son corps de guerrier contre le sien, son souffle chaud et saccadé contre sa peau, il était probablement dans un état de jouissance aussi avancé qu'elle.

Rin dut finalement capituler au plaisir, se noyant dans la tempête de sensations violentes. Ses membres chétifs s'écroulèrent sous elle alors qu'elle atteignait le sommet de son extase. Elle s'échoua sur le ventre, avec Sesshomaru sur elle, et profita de l'orage qui traversait son bas ventre. Néanmoins, le youkai combattit cette brutale distraction et en profita pour se hisser profondément en elle, il osa finalement céder à sa propre jouissance pour libérer les fragments d'un être à venir dans le ventre de celle qu'il aimait.

Ils restèrent ainsi, un long moment, à profiter des derniers soubresauts de plaisir qui traversait leur corps. Rin sentait la peau chaude de Sesshomaru contre la sienne, son cœur battait contre elle, comme s'il venait de vaincre une armée d'ennemies féroces. Lorsque Sesshomaru eut assez de détermination pour s'allonger à côté de Rin, elle remarqua à son grand découragement à quel point il conservait son éternel stoïcisme malgré le moment passionné, et malgré le fait qu'il était encore en train de reprendre son souffle.

«Ce Sesshomaru n'a pas apprécié?», s'enquit-elle d'une voix penaude.

«Ce Sesshomaru a énormément apprécié ce moment. Mais il doit accomplir sa tâche jusqu'au bout», expliqua-t-il.

«L'enfant?»

«Oui.»

«Ça n'a fonctionné?», s'enquit-elle avec tristesse.

«Je l'ignore Rin. Je ne pourrai pas en être certain avant la fin de la nuit», expliqua-t-il.

De nouveau, Sesshomaru était sur elle, ses lèvres tièdes et invitantes se posaient sur celles de Rin, comme si leur instant de passion n'avait été qu'un prémices au reste de la nuit. Pressé de faire d'elle une mère, il entra déjà de nouveau en elle. Rin en eut le souffle coupé, tellement surprise et assaillie de nouveau par le plaisir. Elle comprit alors que la nuit allait être courte...très courte.

Quand elle se réveilla, il faisait encore noir. Elle se leva d'un bond, elle n'avait même pas eu conscience de s'être endormie! Elle regarda autour d'elle, mais ne trouva pas Sesshomaru.

Une brise tiède caressa soudainement son visage. Elle tourna la tête et vit les rideaux balancer au vent. Elle aperçut alors un balcon, la porte était ouverte. Curieuse, elle enfila un nagajuban et fit un effort pour se lever : à peu près tous les muscles de son anatomie étaient courbaturés par une longue nuit «d'obligations».

Elle marcha à pas de loup vers la porte, et jeta un œil à l'extérieur. Tel qu'elle avait cru, il était là, torse nu, simplement assis sur le sol de pierre, les cheveux au vent, à dire adieu aux étoiles. Silencieusement, elle s'assit près de lui, et recroquevilla ses jambes contre son corps, pour se protéger un peu de la fraîcheur de la nuit.

«Comment te sens-tu, Rin?», s'enquit-il, sans même détourner le regard de l'horizon.

«Fatiguée...», grommela-t-elle. «Comment fais-tu pour être réveillé à cette heure?»

«Je n'ai pas dormi...», dit-il avec indifférence. Il tourna la tête vers Rin. Elle remarqua que ses yeux d'ambre étaient emplis de curiosité.

«Quoi?», s'enquit-elle, en essayant de combattre le sommeil.

«Tu ne te sens pas différente?», s'enquit-il. Il sembla hésiter un instant, mais posa finalement une main sur son ventre. «Il y a une chaleur ici...non?»

Soudain, toute la fatigue s'était évaporée de son organisme. Ses yeux s'écarquillèrent et brillèrent de tous les yeux. L'enfant, comment avait-elle pu oublier?

«On...on a réussi?», s'enquit-elle, soudainement frénétique. Elle posa ses propres mains sur son ventre, essayant de trouver la réponse par elle-même.

Un sourire énigmatique se dessina sur les lèvres de Sesshomaru, tandis qu'il baissait son visage pour être niveau de son oreille.

«C'est peut-être trop tôt pour en être certain, mais...je crois que c'est un garçon», chuchota-t-il.

Estomaquée, Rin lui lança une énorme paire d'yeux. Elle n'arrivait pas à y croire. C'était plus fort qu'elle, une larme, puis une deuxième ruisselèrent doucement sur son visage.

«Des larmes de joie, comme d'habitude?», s'enquit Sesshomaru avec un léger sourire, tandis qu'il s'affairait déjà à les chasser.

Rin se contenta de hocher la tête en les balayant. «H-hai...»

«...Tu as beaucoup de ces larmes ces temps-ci», observa-t-il. Il glissa son bras autour de sa bien-aimée et la serra contre lui, comme pour s'assurer que son ange ne s'envole pas. Elle posa la tête sur son épaule.

C'est à ce moment précis qu'un premier rayon de soleil perça la brume nocturne. Rin observa le spectacle avec émerveillement, elle n'avait jamais assisté à une aube aussi belle.

«Je suis si heureuse», murmura-t-elle, avec un sourire qui devenait de plus en plus large. «Je souhaiterais que ce moment ne s'arrête jamais...toi, moi, le soleil, le vent...je voudrais qu'on reste comme ça, pour toujours...»

Sesshomaru glissa doucement une main dans sa chevelure sombre, prit l'une de ses délicates mains dans la sienne et lui chuchota :

«Ne t'inquiète pas pour le soleil. Aussi longtemps que tu seras avec moi, il brillera sur nos terres».

«Il brillera comme jamais dans mon cœur, ça ...j'en suis persuadée», murmura-t-elle avec un large sourire aux lèvres, mais ses paupières devenaient de plus en plus lourde. «J'arrive pas à y croire...je suis enceinte. Nous allons avoir un enfant».

«Autant d'enfants que tu voudras. Ça m'est égal...tant que tu es heureuse», répondit-il, encore plus calme qu'à son habitude, comme s'il était soulagé d'avoir accompli son devoir de nouvel époux.

Rassurée, elle s'endormit paisiblement contre l'homme de sa vie, comme si les mots de Sesshomaru venait tout juste de la libérer d'une angoisse qui l'avait gardée éveillée des mois durant. Sesshomaru continua de caresser la chevelure de sa dulcinée tandis que sa respiration devenait de plus en plus profonde.

Après quelques instants, il la prit délicatement dans ses bras et la ramena dans leur lit. Il se glissa doucement à côté d'elle, afin de contempler la façon dont l'aurore brillait sur son visage.

«Repose-toi bien, Rin», chuchota-t-il, tandis qu'un sourire se dessinait malgré lui sur ses lèvres.

Elle dormait à poings fermés. Cela faisait très longtemps qu'il ne l'avait pas vu dans un sommeil aussi profond. La dernière fois...elle n'était encore qu'une enfant, probablement. Il repensa aux événements des derniers mois. La pauvre, c'était probablement la première fois qu'elle était enfin...véritablement de retour chez elle, et qu'elle n'avait plus à se soucier de l'avenir. Le reste, il pouvait s'en charger...il allait s'assurer qu'elle dispose de toutes les servantes nécessaires pour pouvoir se reposer, afin que leur enfant puisse grandir paisiblement dans son ventre. Après tout, à quand remontait la dernière fois où elle n'avait absolument, aucune inquiétude ou tracas dans la tête?

Son regard se porta alors sur une couronne de fleurs rouges, qui traînait sur le sol. Probablement la couronne qu'elle avait porté la veille.

Les fleurs...bien sûr!

Au diable les dignitaires et vassaux. Dès son réveil, il allait se faire un devoir d'amener Rin cueillir des fleurs, autant de fleurs qu'elle le veut...de toute les sortes, de toutes les formes et de toute les couleurs, comme s'il n'y avait aucun lendemain.

— Fin —

T_T Là c'est vrai...cette histoire est finie! Ceci était la fin de Quête pour l'immortalité, cette fameuse fic que j'ai commencé il y a...huit ans...o_O!

Je vous remercie toutes (et tous?) d'avoir lu cette histoire. J'espère que vous aurez eu autant de plaisir à la lire que j'en ai eu à l'écrire. Chose certaine, j'ai appris en écrivant cette fic que l'écriture est une passion qui ne me quittera pas de sitôt. En quelques sorte, Quête pour l'immortalité a été mon laboratoire d'exploration au cours duquel j'ai essayé un tas de style, et je sais maintenant un peu plus ce sur quoi j'ai envie d'écrire.

Étant donné que la séparation sera difficile et que je souhaite rendre un dernier hommage à cette fic que j'ai porté si longtemps, je crois que je ferai un épilogue. Oh non! Pas trop d'attentes! J'entends par épilogue un très court chapitre qui permet de boucler la boucle, et de voir un peu à quoi ressemblera la vie paradisiaque de nos très chers Sesshy et Rin ^^

Malheureusement, je ne compte pas faire de suite à Quête pour l'immortalité. Je n'ai jamais été une grande fan des fics avec une suite qui inclut les enfants des personnages principaux...j'ai l'impression que si je fais quelque chose du genre, ça risque de se transformer en une saga mélo-dramatique interminable, genre les Feux de l'amour XD Maaaais, cette fic ne sera pas ma dernière histoire mettant en vedette Sess et Rin, ça c'est certain ;)

Je vous remercie encore. Vous avez été très nombreuses à me laisser des commentaires, et j'en suis éternellement reconnaissante. Les auteurs de fics le savent : les commentaires des lecteurs et le fait de se savoir lu sont les plus beaux cadeaux qu'on peut recevoir. J'aimerais maintenant travailler un peu sur un roman de mon côté (plusieurs idées qui fermentent dans ma tête!), mais je promet de faire mon tour sur ce site de temps à autre, afin de laisser des one-shots, ou des fics courtes. Et je compte notamment travailler sur ma nouvelle fic : Le bal des mascarades, une autre histoire mettant en vedette Sess et Rin, mais à l'époque moderne, cette fois-ci! Elle sera probablement plus courte que Quête pour l'immortalité, et peut-être pas sujette à des mises à jour aussi régulières, cela dépendra de mon inspiration et des commentaires que je recevrai.

Merci encore pour vos fidèles commentaires chères lectrices, sans vous, je n'aurais probablement jamais terminé cette histoire!

Réponses aux comm du chapitre 30 :

Serleena: Oui en effet! Quelle frousse pour Sesshomaru XD J'avoue avoir écouté le film «Le cygne noir» avant d'écrire le chapitre 30...disons que ça m'a un peu inspiré sa phase paranoiaque ^^ En effet, je crois que j'ai écris sur le mariage en long et en large dans ce chapitre, je me suis même inspirée des mariages traditionnels shinto pour l'écriture. J'aime bien la culture japonaise, ça m'a permis de l'étudier un peu ^^ Et puis en effet, j'ai inclu une petite danse de Sesshomaru dans ce chapitre...pas de danse de hip hop toutefois XD Merci mille fois pour tes très fidèles comm :D

TiteOshun : Oui, une fin heureuse, de la part d'une grande fan des contes de fée que je suis ^^ Même si ça n'a pas toujours semblé être le cas pendant la fic... j'avais tendance à être cruelle avec les persos XD Mais c'était seulement pour mieux savourer la fin joyeuse ^^ En effet, Sesshy et Rin ont reçu la bénédiction de Sasori, mais elle reste quand même une belle mère, un fait mis clairement en évidence dans ce chapitre X) Je suis vraiment contente que tu crois que ma fic est une suite plausible au manga :D N'est-ce pas le but de la plupart des fanfics : poursuivre l'oeuvre créative de quelqu'un d'autre rien que pour le plaisir? En tout cas, c'était mon cas, j'ai vraiment aimé écrire cette fic et lire ton impression de chaque chapitre ^^ Merci infiniment pour tes fidèles commentaires :D

Anae : Hahaha, on est toutes jalouses de Rin...tout le monde rêve de se faire ressusciter par un guerrier canon comme notre cher Sesshomaru ;) Je suis déçu moi-aussi que ce soit la fin. J'ai mis beaucoup de temps et d'efforts sur cette fic...ça va être difficile pour moi d'arrêter d'avoir des idées pour cette fic X) Malgré moi, j'ai pensé à certaines possibilités pour une suite, mais je crois qu'aucune d'entre elle ne ferait justice à cette histoire, les suites c'est jamais aussi bon que l'original X) Donc je vais me consacrer au Bal des mascarades à la place, en espérant réussir à faire quelque chose de bien avec cette histoire-là aussi. Merci milles fois pour tes fidèles commentaires ET ton support moral :) Heureusement, ça va beaucoup mieux de mon côté que lors de la rédaction du dernier chapitre!

Cynthia : Ahhhh merde! Oui je l'avoue, le titre de la fic m'a trahie X) Rin DEVAIT survivre, tout comme Ah Un...parce que moi-aussi je l'aime bien, ce cher dragon :D Pour ce qui est des mini Sesshomaru, ils sont en route ;) Il y aura peut-être un mini Sesshy pour le petit épilogue qui s'en vient :D Pour ce qui est du chapitre 30, haha, moi aussi j'aime la scène de combat avec Rin, FALLAIT absolument que je mette un flash back inédit où Rin et Sesshy flirtent, je me cherchais un prétexte pour le faire depuis longtemps XD J'en ai profité aussi pour raconter la petite histoire de Sesshy et Ah Un...car j'aime bien le dragon :D En tout cas, contente que tu aies aimé cette partie! Et ouais...j'ai pas pu résister, il a fallu que je fasse un chapitre méga long pour la fin, dans l'espoir que cela ravisse le plus de gens possibles ^^ Merci des centaines de milliers de fois pour tout tes commentaires, puisque si je ne m'abuse, tu es ma lectrice assidue avec le plus d'ancienneté ^^ Merci encore d'avoir lue ma fic et de l'avoir commentée jusqu'à la fin, j'ai vraiment apprécié te lire!

Fleur-fane : Ouais...c'est plus fort que moi...FALLAIT que Sesshy souffre encore un peu avant la fin ^^ Mais je crois que j'ai été assez clémente pour ce chapitre -ci...quand même! C'est hélas la fin et moi-aussi ça me perturbe...j'aime pas les fins de livre, ni les fins de fics :( Mais j'aime mieux les fin de fics que les fics jamais terminées, il y en a trop hélas -_- ) mais bon, je m'écarte un peu du sujet. Il y aura un petit clin d'oeil à Rin maman dans l'épilogue, je ne pouvais quand même pas terminer complètement la fic sur Rin enceinte sans qu'on ne cache à quoi ressemblera le petit ^^ Un gros méga énorme merci pour tes fidèles commentaires et ton bottage de fesses :D Mais j'avoue que je me suis bien cachée quand j'ai vu que tu étais descendue au Canada, faut quand même que j'évite les bottages de fesses physique, pcq sinon, j'allais avoir trop mal aux fesses quand j'allais m'asseoir devant mon ordi afin d'écrire la suite :P

Oban-witch : Oulà! Un autre roman. Je vais répondre ligne par ligne, ce sera plus facile XD. Génial! J'ai réussi à te faire pleurer, haha, je vais le prendre pour un compliment ^^ Je te comprends tout à fait pour le fait de lire des fics et/ou livre pendant une nuit entière. Moi-aussi je suis un oiseau de nuit, et moi-aussi le lendemain, il m'arrivait d'aller en cours (ou d'aller travailler), et d'être complètement improductive et crevée pendant la journée...mais de poursuivre quand même ma routine débile de lecture la nuit suivante parce que rendu tard le soir je ne ressens plus la fatigue de la journée X) OUI! Depuis 2004, c'est fou hein? Mais...non...je ne suis pas si vieille, j'étais jeune ado quand j'ai commencé à écrire cette fic...là disons que je rentre dans la catégorie «jeune adulte»...mais bon...je suis consciente que je suis peut-être plus vieille que la moyenne d'âge sur ce site X) AHEM, fin de la tranche de vie. Haha! Le fait d'être allergique au romantisme...j'ai déjà été comme ça moi-aussi...Et puis là, j'ai commencé à lire quelques fics romantiques, et j'ai aimé ça...et ensuite je me suis intéressée à des garçons de mon quartier et après PAF! J'étais devenue romantique finie qui force son petit ami à écouter des films de fille...Gare à toi, tu pourrais attraper la même maladie! Ça empire au fil des ans en plus...Je ne suis même plus capable d'écouter des films d'action tellement je suis accro au trucs rose bonbon de filles à l'eau de rose! Sauvez-moi quelqu'un -_-' AHEM, fin de la tranche de vie numéro deux...C'était nécessaire que tu sois mise en garde! Retour à la fic. Ouais, je voulais exploiter un peu la perspective de Sesshy dans le précédent chapitre, montrer à quel point il est attachée à sa petite Rin ^^ Et étrangement...pour la mère de Sesshy...je dirais que je me suis LÉGÈREMENT inspirée de beaucoup de mamans...Prêtes à faire n'importe quoi (même les pires conneries) pour protéger leurs enfants (ou l'image de leurs enfants OU leur propre image comme parent...variable selon les cas -_-). Ne t'inquiète pas, j'ai vu que ta fic avait un nouveau chapitre...mais je n'ai pas eu le temps de la consulter hélas ^^' Je vais aller voir ça et te donner mon avis dans les plus brefs délais...je ne suis vraiment pas un modèle à suivre en tant que lectrice indisciplinée -_- En tout cas, merci pour tes gros méga giga commentaires que j'ai vraiment appréciés :D

Kagome78 : Botteuse de fesses jusqu'à la fin...en effet, je le constate, et je t'en suis méga reconnaissante, ça me force à me grouiller un peu quand j'oublie mes fidèles lectrice ^^ Je suis très contente que tu aies aimé le dernier chapitre. Je suis moi-aussi plutôt triste que ce soit la fin, les multiples alertes dans ma boîte courriel venant de botteuses de fesses vont me manquer, ça c'est certain ^^ J'ai fait de mon mieux pour que cette fin soit mémorable, tel que tu me l'as demandé :D Merci encore pour ton éternelle vigilance quand je suis trop lente pour écrire! Oui je sais...cette fois-ci c'était un peu long...mais j'ai pas pu faire autrement...J'ai relu plein de fois avant d'oser mettre la fin en ligne, par peur de ne pas être à la hauteur des attentes à tout le monde o_O Bref, merci pour ta surveillance et tes fidèles commentaires :D

Athena : Bonjour à toi, contente que tu aies aimé ce chapitre ^^ Haha, j'ai vu ton comm...et j'avoue qu'avant de le lire, je n'étais pas certaine si j'allais, oui ou non, inclure un lemon dans ce chapitre. Je craignais d'être perçue comme une auteure perverse d'en mettre un autre dans cette fic ^^'...mais bon, puisque la demande était là, ça légitimise le tout ^^ C'est très gentil de ta part de te renseigner à mon sujet...les choses ont bien tourné. En résumé, j'ai perdu mon emploi en janvier dans une entreprise hyper prestigieuse et avec une bonne réputation. Je tenais beaucoup à ce job, mais quoique je fasse, ça ne fonctionnait pas et j'ai dû plier bagage...J'ai eu beaucoup de difficulté à m'en remettre puisque je suis en début de carrière et je voulais vraiment réussir...mais bon...des fois, l'échec est inéluctable, je l'ai appris à mes dépends. Heureusement, j'ai réussi récemment à me trouver un autre emploi assez chouette, donc tout est bien qui finit bien.

Je ne peux que te donner mes plus grandes sympathies en ce qui concerne ton père, sincèrement, je ne doute pas que ce soit très difficile à accepter, ayant moi-même vécu un gros deuil il y a deux ans presque jour pour jour. Je ne peux que compatir, et t'envoyer une grosse dose d'énergie positive! Je suis sûre que le reste de l'année ira mieux pour toi, les dragons ont la couenne solide!

De retour à la fic...merci infiniment pour tes fidèles comm (et bottage de fesses) : ) !

Riza-Mustang-Chan : Bonjour à toi! Contente que tu aies autant aimé ma fic, je suis flattée :) En ce qui concerne l'idée du sortilège dans la crypte de Tsukiyama...à bien y penser, je ne sais vraiment pas d'où vient cette idée! Des fois, il m'arrive de m'inspirer de livres ou de films que j'ai lu, mais dans ce cas-ci, je crois que ça venait de ma tête...mon cerveau me faire peur des fois XD Hahaha! Hourra! J'ai réussi à convertir une lectrice XD Sérieusement, je ne vois Sesshy qu'AVEC Rin. Pour une raison que j'ignore, je n'aime pas trop Kagura. Elle semble avoir le béguin pour Sesshy dans le manga, mais je trouve qu'ils sont plutôt mal assortie. Dans mon imaginaire, Sesshomaru est un fort guerrier, qui a besoin de quelqu'un à protéger et qui le force à s'ouvrir. Kagura n'est pas assez à fleur de peau pour atteindre le cœur de notre Sesshy national je trouve, mais bon, c'est mon opinion personnelle X) Merci ton comm et pour ton bottage de fesse :D

Merci à tous pour votre support moral! À très bientôt (une dernière fois, snif snif) pour le petit mimi épilogue!