Par Eru, mais où ai - je atterri ?

Le ciel était gris, comme si un orage allait éclater. Amélie totalement perdue dans ce territoire lui - même perdu au fin fond des bois perdus, éloigné de toute civilisation civilisée, tentait désespérément de retrouver un semblant de calme ainsi que sa route. D'un côté, il y avait une forêt et de l'autre des champs à perte de vu. Elle avait un œil sur la route et l'autre sur une carte sensée représenter les Vosges. Soudain, devant ses phares allumés, apparut une créature gigantesque en armure noire qui avait l'air de tenir quelqu'un d'une main. Amélie lâcha sa carte et agrippa le volant de son Range Rover en appuyant à fond sur la pédale de frein. Mais elle ne put éviter le choc qui fut aussi brutal que violent et la propulsa contre le volant et le pare - brise.

Elrond regardait les deux rois qui combattaient avec rage le Seigneur des Ténèbres. Elendil et Gil-Galad lancèrent tous deux une attaque combinée, mais Sauron l'évita sans problème et contre - attaqua violemment. D'un seul coup, il envoya Elendil s'écraser contre le flanc de la montagne le tuant net. Du même coup, il envoya Aeglos s'enfoncer dans la terre loin de son propriétaire qui perdit tout espoir de vaincre ce monstre. Puis avec un rire démoniaque, il attrapa le cou du roi elfique et le serra. Gil-Galad se mit à hurler de douleur, une lueur rouge enveloppa la main du démon et une légère odeur de griller s'échappa du cou du roi qui hurla de plus belle…. Mais…. Qu'est ce que cette lumière qui s'approche ? Un sort de Sauron, une aide providentielle des Valar ?

Un, deux non, cinq lumières apparurent et foncèrent sur Sauron. Les lumières heurtèrent violemment le dos du lieutenant de Morgoth dans un atroce bruit de ferrailles tordues. Le Seigneur des Ténèbres lâcha le roi des elfes qui s'effondra inconscient et lui - même fut propulsé contre les lames tranchantes des elfes et des hommes. Le maître de Barad-dûr disparut dans une explosion blanche et éblouissante. Le mal était vaincu d'une drôle de façon.

Elrond s'approcha de l'endroit où se trouvait le roi elfique, mais il ne le trouva pas. Il n'y avait qu'Aeglos enfoncée profondément dans la terre noire et souillée du Mordor. Et quant aux lumières, elles n'étaient plus là non plus. C'est ainsi que disparut le dernier grand roi des Noldor, Ereinion Gil-Galad.

Le choc fut violent et quand Amélie releva la tête, la créature avait disparu et à la place se trouvait une longue silhouette allongée sur le sol dans la plus complète immobilité. Amélie tenta maladroitement de retirer sa ceinture de sécurité qui lui heurta l'arête du nez. En se frottant son mignon appendice nasal, elle ouvrit la portière qui se referma dans un claquement sec sur sa main gauche. Les larmes de douleur se mirent à couler le long de ses joues pendant que son cri de souffrance se terminait dans un chuintement imitant assez bien, je dois le dire, le chuintement d'une blatte furieuse. Elle rouvrit la porte plus posément, et secoua la main pour tenter vainement de faire diminuer la douleur et souffla un peu dessus. Puis, elle tenta de sortir de son véhicule, mais sa longue jupe se prit dans le levier de vitesse et la jeune femme s'étala sans aucune douceur ni grâce sur le chemin terreux et poussièreux. Elle se releva le visage sali et commença à maudire sa malchance.

Enfin, debout et sans autre catastrophe du même genre, elle s'approcha de la jeune femme qui était allongée par terre. Elle avait de longs cheveux noirs qui lui tombaient au ras des fesses. Elle portait un drôle d'habit bleu. Amélie voulut voir plus précisément les blessures de la jeune femme et la retourna. Là, elle eut le choc de sa vie. En effet, la jeune femme était un jeune homme ( et assez craquant, je dois dire). Il avait les yeux fermés et une grave brûlure au niveau du cou. Elle se précipita vers son 4X4, ouvrit le coffre, sortit sa trousse de premier secours, une bouteille d'eau et remercia ses parents de l'avoir forcé à faire cette formation intensive de secourisme. Etrangement, sa maladresse disparut, elle nettoya la brûlure de l'homme, y mit une pommade pour calmer la la douleur et pour empêcher la blessure de s'étendre. Ensuite, elle l'entoura de gaze pour empêcher qu'elle ne s'infecte puis d'une minerve afin qu'il ne bouge pas et qu'il ne se brise la nuque.

Elle retourna vers son véhicule, abaissa tous les sièges pour approfondir le coffre et pouvoir allonger l'homme. Elle réorganisa ses affaires pour qu'elles ne le blessent pas plus puis s'attaqua à la tâche la plus ardue c'est à dire, soulever le bonhomme. Il devait peser quatre vingt dix à cent kilogrammes et, elle, avec ses quarante cinq kilogrammes toute mouillée, elle ne faisait pas trop le poids. Elle prit une couverture l'étala par terre et réussit tant bien que mal à mettre le bonshomme dessus. Elle se releva et fit craquer les os de son dos en marmonnant :

-Commence bien cette nouvelle vie, bordel.

Ensuite, elle prit le haut de la couverture et commença à la tirer afin d'amener l'homme indemne dans la voiture. Et comme si cela n'était pas suffisant, les gros nuages gris crevèrent et les premières gouttes de pluie s'écrasèrent sur le sol sec. Amélie tira de plus en plus fort, puis enfin elle amena le blessé devant le coffre de son véhicule. Maintenant, le nouveau problème était comment le monter sans le blesser encore plus. La pluie s'arreta de tomber prouvant à Amélie que l'orage qui allait éclater serait terrible. Elle retira la sueur de son front en passant le bras et en regardant le pauvre homme grimacer dans son inconscience, il avait l'air de souffrir. Ne désirant pas le faire plus longtemps attendre alors que le vent se levait, elle reprit la couverture et tenta de le mettre dans le coffre.

Au bout de dix minutes de pitoyables efforts éprouvants, l'homme se trouvait à l'abris dans le coffre, bien protéger par la couverture et un plaid bien moelleux. Elle claqua la porte et repartit vers l'avant de la voiture pour voir si elle n'avait rien oublié. Là où se trouvait l'homme auparavant, gisait une drôle de couronne argentée maculé de sang et de boue. Mais il n'y avait nulle part l'étrange créature en armure noire. Elle se retourna donc vers sa voiture et prit le volant. Elle jeta la couronne négligeamment sur le siège passager près d'elle. Elle allait pour fermer la portière, quand elle entendit un bruit bizarre venant de la forêt. Elle regarda vers l'origine du mouvement et remarqua qu'il y avait un buisson qui bougeait légèrement, mais différemment des autres, ce n'était pas le vent qui le faisait bouger. Elle regarda avec plus d'attention et poussa un cri d'horreur quand un énorme chien noir, les yeux rouges et les babines couvertes de bave se rua sur elle. Elle claqua la porte juste à temps, pour voir l'animal enragé sauter sur la vitre. Elle verrouilla les portes, et assista au ballet terrifiant du molosse contre la portière de la voiture.

Elle était pâle et tremblait un peu quand elle mit le contact. Pendant quelques secondes, elle apprécia le ronronnement rassurant du moteur et la sécurité de l'habitacle du véhicule. Mais elle sursauta à nouveau quand le chien recommença à aboyer violemment tentant de briser la vitre pour la mordre, ou pire. Elle appuya sur l'accélérateur et le véhicule repartit en cahotant sur la route défoncée. L'animal tentant de ralentir le véhicule mordit dans le pot d'échappement de la voiture. Par cet acte particulièrement stupide, l'animal se cassa deux dents, se brûla la langue. Amélie en entendant le couinement de douleur du chien, éclata de rire. Elle reprit sa carte et se remit à avancer dans brouillard au sens propre comme au sens figuré. Il lui fallu quarante minutes pour se rendre compte qu'elle avait prit sa carte à l'envers, et qu'elle devait donc faire demi – tour et prendre le chemin qu'elle avait raté trois kilomètres auparavant. Quand elle repassa devant le lieu de l'accident, il n'y avait plus rien, le chien avait totalement disparu. Ne désirant tenter le diable, elle accéléra légèrement et trente minutes plus tard, elle prit un peu rapidement le virage manquant de visiter de très près le champ de bétraves.

Elle ralentit de nouveau et reprit une vitesse de croisière plus raisonnable. Le paysage qu'elle croisait était de plus en plus lugubre à mesure que le temps s'obscursissait, la forêt était silencieuse et sombre, inquiétant énormément la jeune femme qui commençait à s'énerver de plus en plus. Elle pestait sur tout, sur son portable qui n'avait plus de batterie, sur la route qui était mauvaise, sur le ciel qui était trop gris, sur la forêt qui avait trop d'arbres, sur le type qui était dans sa voiture, sur la voiture qui faisait trop de bruits, la carte qui était trop grande, sur la région qui était trop désertique, et sur elle qui grognait sur trop de choses.

Elle mit plus de trois heures avant de retrouver un chemin un peu plus entretenu mais cela ne fut pas suffisant à calmer son énervement énervé. Elle grognait encore plus fort quand elle vit enfin le portail qui menait à sa nouvelle demeure et à sa nouvelle vie. Mais horreur, la maison n'était toujours pas en vue, il y avait maintenant de chaque coté de la route, une immense forêt qui était secouée par le vent. Amélie commença franchement à perdre espoir, quant un scintillement la guida jusqu'à la maison. Maison, je dirais plutôt palais, parce que cette demeure était tout simplement gigantesque. Et elle qui pensait que la maison était petite. Quoique avec soixante hectares de terrain, un lac, une rivière, une forêt et trois collines, la maison ne pouvait être que gigantesque. Mais plus elle approchait, plus elle grognait, ce n'était pas la maison, mais une ancienne acierie qui avait fermé quarante ans auparavant d'après le vendeur.

Elle continua à avancer, et vit enfin la maison. Elle était comme elle se l'était imaginée, assez grande, pas trop, avec un grand garage à côté. Mais, il n'y avait personne. Normalement, l'agent immobilier aurait dû l'attendre afin de lui donner les clés et de lui faire visiter la maison. Mais non, il n'y avait personne. Elle se rapprocha de la porte, et vit quelque chose de blanc accroché dessus. Elle stoppa sa voiture, s'approcha de la porte et vit que le truc blanc était une enveloppe. Elle l'ouvrit et lit le mot :

Chère Melle Barnier, il est 16h30. La nuit va bientôt tomber et je ne peux vous attendre plus longtemps. L'eau et l'électricité ont été rebranchés. Les plombs sont dans la cave et vos affaires ont été installés dans le garage et vos meubles ont été montés dans le bureau. Vous trouverez dans cette enveloppe les clés de la maison et la télécommande du garage. J'espère que vous serez heureuse avec votre nouvelle acquisition.

Bientôt. Arthur Brimsby.

Amélie prit la télécommande, le trousseau de clé, remonta dans sa voiture et avança tranquillement vers le garage. Quand la porte s'ouvrit, elle se crut un instant dans l'histoire d'Ali baba et les quarante voleurs, sauf que la caverne aux trèsors était dans un état de bordel terrible. Les affaires étaient mises n'importe comment ne laissant qu'une petite place pour garer la voiture heureusement près de la porte. Elle arrêta sa voiture, coupa le moteur et sortit de sa voiture en donnant de gros coup de pieds dans les cartons qui la gênaient. Elle les réorganisa afin de pouvoir sortir l'homme sans qu'il ne soit encore plus blessé en heurtant le coin d'une boîte. Elle commença à maudire les déménageurs qui avaient tout mis n'importe comment. Il lui fallut bien dix minutes avant d'avoir un espace suffisant pour sortir l'homme du coffre de sa voiture. Fatiguée, énervée, elle ouvrit la porte arrière et hurla de terreur.

A suivre