Titre : Chut Petit Bébé (Hush Little Baby)

Auteur : Hanakai Mikakedaoshi

Traduction de l'Anglais : Elehyn

Disclaimer : Le monde de Harry Potter appartient à J. K. Rowling.
Warning : Slash SS/HP contenant des scènes qui peuvent choquées. Viol.

Sommaire : - The Broken Lullabies Arch ligne F – Sous la menace de Voldemort, Snape est forcé d'accomplir une mission traumatisante impliquant son élève honni. Comment va-t-il s'en sortir sans impliquer ses sentiments ? Slash SSHP.
Note de la traductrice : Je pensais ne jamais traduire une autre fic qu'une des miennes mais je n'ai pas pu résister pour celle-ci. Je la trouve touchante et magnifique malgré le contexte noir et donc, je voulais absolument la faire connaître aux personnes qui ne comprennent pas l'Anglais. J'espère que je serai capable de rendre au mieux cette fiction mais je pense ne pas être très douée pour la traduction. J'insiste également sur le caractère sombre de cette fiction qui n'est peut-être pas adaptée à toutes les mentalités.

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"'Votre jugement est si anormal que je commence à avoir des doutes sur votre normalité.'

"Il s'arrêta, me regarda d'une manière que je serai bien incapable d'oublier jusqu'à mon dernier jour, et calmement, très calmement, d'une voix amère demanda,

'Et croyiez-vous réellement qu'il est possible de demeurer sept ans ici et de rester normal ?'"

- Petro G. Gigorenko
Mémoires


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Chuuut… Ne pleure pas. Ne pleure pas. S'il te plait, ne pleure pas. Ca va bientôt être terminé.

Gentiment, je le place sur mes genoux et il gémit tandis que j'embrasse une épaule légèrement dorée et complètement dénudée. J'ai envie de lui souffler des mots doux à l'oreille, de lui dire que tout va bien mais je ne peux pas ils observent. Sa peau nue me paraît chaude et douce contre la mienne. C'est comme de faire courir ses doigts au dessus de la flamme d'une bougie. Ses petites mains tremblantes font une tentative pathétique pour couvrir sa nudité mais cela ne fait que lui donner l'apparence perverse d'un être faussement timide. Je lui donne un petit coup de langue sur le cartilage délicat de son oreille. Il crie et je frémis. Je frémis aussi bien à cause du mouvement qu'il a fait pour se retrouver au dessus de moi que par l'étrange frissonnement de plaisir qui m'a parcouru à ce son.

« Chut. » Mes doigts glissent le long de la courbe légère de sa clavicule et s'aventurent plus bas pour taquiner un petit mamelon plat. Je relève un peu mon menton et le laisse se poser sur son épaule, ainsi je peux voir directement le trône qui se trouve juste devant nous et, surtout, le monstre qui l'occupe.

« S'il vous plaît… »

Je le pince gentiment. « Ne dis rien… »

Il est si parfait comme cela. Dieu, je le hais.

Une larme esseulée glisse le long de sa joue. « S'il vous plaît, arrêtez. »

Les yeux de Voldemort brûle d'une lueur affamée, exigeant davantage.

Ma main gauche glisse plus bas et attrape un des poignets du gamin tandis que la droite s'esquive sournoisement de sa taille pour attraper le deuxième. Je les écarte pour l'exposer. Il émet un son semblable à un cri en cambrant son dos faiblement pour s'éloigner de moi, s'exposant inconsciemment davantage. Un des autres éclate de rire et je ne peux m'empêcher de sourire tandis qu'il sanglote discrètement, luttant pour me repousser.

Je ne devrais pas ressentir tout cela. Mon estomac se contracte de dégoût et je relâche ses poignets pour agripper une de ses petites hanches immatures et le ramener vers moi. Malgré tout, je ne peux étouffer l'écœurante vague de triomphe qui me submerge. Sa résistance devient plus faible. Depuis le début, elle n'avait jamais été très forte de toute façon – trop d'endoloris reçus.

Tiens-toi tranquille ! Juste-

Tous ses mouvements contre moi rendent la chose plus difficile, bon sang. Insupportable morveux ! Juste-

Je gémis. Arrête ça.

"S'il vous plaît, arrêtez" me supplie-t-il pathétiquement.

Je ferme mes paupières en le repoussant plus fermement contre moi. D'une part pour le protéger de ma vue et de l'autre pour savourer ce moment. Je ressens son humiliation, sa rage et son impuissance s'infiltrer en moi tandis qu'une de mes mains sensibles glisse de sa hanche nue pour courir le long de son ventre lisse et bien musclé en vue d'atteindre, plus bas, ma quête lente. Des petites mains attrapent mes poignets, tentant désespérément de les chasser de son corps mais il est trop faible et je suis plus fort que ne le laisse supposer mon apparence. Il émet un nouveau son semblable à un calme hurlement alors que je viens de trouver ce que j'étais venu chercher. Je lèche une épaule presque amoureusement, goûtant la fine couche de sueur et de terreur qui a recouvert sa peau depuis sa capture.

C'est délicieux.

Je le caresse, touche son intimité d'une manière trop impatiente dont je suis sûr qu'il n'a jamais expérimenté avant. Cela ne prend pas beaucoup de temps avant que j'obtienne la réaction que je voulais et il gémit à travers ses sanglots. Dans une même bataille, il lutte contre moi et contre lui pour ne pas céder à la tentation de bouger entre ma main droite. Il n'a jamais eu une once de self-control. Ma main gauche vient agripper suffisamment fermement sa hanche pour y laisser des bleus. Je le maintiens. Je me contrôle. Il penche sa tête en arrière, se mouvant doucement – prenant accidentellement une pose sensuelle, d'autant plus innocente qu'il l'ignore.

Il veut plus. Je sais qu'il se hait pour ça.

Nous nous haïssons toujours la première fois. Et encore après. Et après.

Je me redresse sur mes genoux et le force à se mettre à quatre pattes sur le sol glacé. Mes mains ne le quittent pas. L'un de nous grogne.

« Oh, pour l'amour de Dieu Sev ! Dépêche-toi un peu, veux-tu ? »

La ferme McNair.

« La ferme McNair » fait écho la voix doucereuse de Lucius. Le désir et la faim sont indéniablement présents dans sa voix et je le sens bouger autour de moi, m'aiguillonnant.

« Art » murmuré-je tout contre la peau douce du garçon, difficilement audible parmi ses sanglots. Il a arrêté de résister. Ses petits ongles griffent inutilement la pierre et ses poings se serrent et se desserrent alternativement. « C'est de l'art. »

Je ne sais pas si je suis en train de parler de l'acte ou du garçon. De toute façon, cela n'a pas d'importance. Je pense que Lucius en rie. Je sais que le Seigneur des Ténèbres le fait aussi.

La marque sur mon bras gauche picote tandis que je me positionne derrière l'enfant, l'obligeant à rester à genoux pour avoir un meilleur accès. Je suis lent et attentionné lorsque je l'ajuste à moi. Tandis que, pour moi, la lubrification a été de mise, il n'y a pas de préparation pour lui. Cela serait trop suspicieux. Mes yeux se ferment et je ramène ces petites hanches vers moi. Mes oreilles résonnent d'un étrange rugissement et je suis seulement vaguement conscient qu'il hurle, me suppliant d'arrêter. Me suppliant…

« Professeur !! Professeur !! »

Je m'en fiche. Il est étroit. Je peux le sentir se tordre sous moi, combattant tel un chat et avide comme une chienne en chaleur. Chut, petit bébé. Chut. Je vais prendre soin de toi.

Mon bassin bouge de son propre chef. Trop rapidement, trop tôt. Trop fort. Il dit que cela lui fait mal mais je n'arrête pas. Je ne peux pas m'arrêter. Ne veux pas m'arrêter.

« JE VOUS EN PRIE !!! »

Plus fort.

J'ai envie de le lancer loin de moi et de me griffer jusqu'au sang. J'ai envie de l'embrasser et de le toucher. C'est le paradis à l'intérieur de lui et, pendant tout ce temps, écorché, il continue de hurler. Cela sonne tellement bien.

Plus. Plus fort. Dieu, il est superbe. Et ces sons…

Arrête de pleurer, mon petit. Chuuuttt… Presque fini. Juste encore un petit peu…

Il gémit à présent. « Professeur… » Il y a une telle trahison dans ce mot.

Et tous les autres sifflent des paroles obscènes. Ils m'encouragent, réclamant que je le blesse davantage. Non. C'est de l'art.

Oh mon dieu…

Et il bouge avec moi. Hurlant toujours, ses cris proviennent de loin, quelque part au fin fond de sa gorge mais il bouge avec moi. Une main s'enveloppant, ses petits doigts se déploient dans une tentative d'agripper mon poignet pour le forcer à bouger. Pour le toucher. Pour le satisfaire. Je veux le satisfaire.

« Professeur ! »

De quoi me supplie-t-il ?

Cela n'a plus d'importance de toute façon il jouit. Un son étouffé s'échappe de sa bouche et il se cambre brutalement dans mes bras. De longs jets d'un blanc nacré viennent couvrir le sol devant nous et il s'effondre, au bord de la crise de nerf, sanglotant silencieusement sans pouvoir s'arrêter tandis que je finie.

Il n'a jamais eu beaucoup de contrôle de lui-même.

Mais il est magnifique noyé dans ses pleurs et si étroit, si doux autour de moi tandis que je me répands en lui. Je l'emplis et, pendant qu'il pleure de désespoir, me rassieds ensuite en maintenant contre moi son corps brisé qui ne résiste plus. Magnifique.

J'attrape une large poignée de cheveux noirs en bataille et le force à plaquer son visage rougi et strié de larmes contre le mien pour lui ravir ses lèvres gonflées en un baiser avide. Je ne sais pas pourquoi je fais cela mais je veux l'embrasser et mordre sa lèvre inférieure pour que son sang se répande dans nos deux bouches. Il a le goût du feu. Je le taquine, le revendique, insère ma langue dans sa bouche et suce sa lèvre meurtrie comme un homme affamé. Il me le permet.

Il sait qu'il ne peut pas le faire cesser maintenant.

« Severus. »

Je relève mes yeux noirs, des plus réticent à me séparer de sa bouche ou d'arracher mon regard de cette beauté brisée. « Maître ? »

Voldemort sourit et l'envie intense de le tuer me submerge. « Je commençais à avoir des doutes, mon Severus. Commençais à me demander… Mais Lucius m'a dit que tu ne t'étais pas écarté de mes fidèles. »

Une longue main osseuse gesticule pour me faire comprendre d'approcher. Alors, je me relève. Harry chût de mes genoux et sombre lourdement sur le sol, sanglant et épuisé. J'avance jusqu'au trône, faisant fi de ma nudité. Du sang du garçon macule mon corps mais je n'y fais pas non plus attention. Je m'agenouille aux pieds de Voldemort et embrasse sa robe, en sentant les autres observer – en sentant également la fierté de Lucius et l'envie mêlée de crainte de Queudver.

« Je ne vis seulement que pour vous servir mon Maître » murmuré-je humblement contre la douce étoffe de sa robe.

Il caresse ma tête – un maître tapotant le crâne d'un chien obéissant pour un travail bien fait. « C'est bien mon Severus. » Il fût un temps où j'en aurais jubilé. Maintenant, je suis écœuré à en être malade. « Mon enfant. Mon petit agneau. »

Les seuls sons qui viennent perturber le silence de la chambre tandis que la masse du Seigneur des Ténèbres se déploie davantage au dessus de moi sont les sanglots étouffés de Harry.

« Tout le plaisir était pour moi, mon Seigneur. » Je peux encore sentir le sang du garçon sur mes lèvres. Du feu.

Il me caresse le crâne pendant encore cinq petites minutes avant de m'autoriser à me relever. Je peux sentir les yeux lubriques de Lucius posés sur moi tandis que je ramasse ma robe et la revêt avec souplesse et une grâce sans hâte aucune. Je ne suis pas beau mais mon corps est une chose à détenir, posséder. Et, en effet, j'ai été possédé assez souvent. Avec taquinerie, je laisse une lueur de promesse pénétrer mes prunelles sombres tandis que mon regard se redresse pour rencontrer celui de Lucius. Il sourit d'un air goguenard.

« Descends le gamin dans l'autre salle » ordonne Voldemort.

Je me fige avant de pouvoir réfléchir. Moi ? « Maître… » Ma bouche se referme brusquement. Il est de notoriété publique que de questionner le Seigneur des Ténèbres est une chose des plus stupide à faire, peu importe s'il est de bonne humeur ou non.

Mais il sait ce que j'ai envie de dire. « Je veux plus de notre cher monsieur Potter… » Ses lèvres se tordent alors en un affreux sourire en avisant le garçon inconscient étendu sur le sol, « plus de lui-même… pour sa disparition. » Il sourit davantage et ses yeux s'éclairent d'une démence totalement perceptible. « Sinon, ça ne sera pas drôle. »

J'acquiesce d'un signe de tête et entends les autres mangemorts, plongés dans leur délire imbécile, rire bêtement. Je sors ma baguette et lance un sort qui fait s'élever le corps du garçon. Il n'a pas bougé depuis que je l'ai laissé tomber sur le sol. Furieux, je sors dignement de la chambre en ajustant suffisamment ma vitesse de marche au balancement de mes hanches pour que ma robe flotte majestueusement derrière moi. La distance est courte jusqu'à la salle du bas et cela prend un rien de temps avant que je ne puisse laisser Harry s'étendre sur un lit d'appoint. Je le vois toujours recroquevillé en position fœtale.

Ses grands yeux verts sont ouverts et des larmes glissent encore sur ses joues mais il reste immobile et silencieux.

« Harry ? » J'essaye de maintenir une voix douce et gentille mais il tressaille malgré cela.

Une faible lueur de vie renaît dans son regard vitreux et il cligne enfin des paupières, très doucement, comme si ce mouvement était douloureux. J'attends la crise de rage. J'attends le déluge de larmes. J'attends tout sauf le seul mot qui s'échappe de ses lèvres.

« Monsieur ? »

Je cligne stupidement des yeux, me sentant étrangement ivre. Pendant un moment, nous nous regardons en silence et tout ce à quoi je pouvais penser s'évanouit de mon esprit, effacé par une vague d'émotions que je ne peux pas identifier. Je me détourne, incapable de plonger mes prunelles un instant de plus dans ses yeux trop verts. Et je le hais. Je plonge ma main à l'intérieur de ma robe et agrippe une bouteille ronde, de la taille d'une mandarine et pleine d'un liquide émeraude.

« Buvez ça » ordonné-je en lui tendant le flacon. Après un moment d'hésitation, il l'accepte enfin. Mes yeux restent fixés sur le sol tandis que je l'entends avaler.

Je le hais.

« Monsieur… ? » Le mot est marmonné, indistinct.

Avec un intérêt détaché, je le regarde de nouveau et remarque que ses pupilles se dilatent peu à peu et que ses yeux commencent à perdre leurs repères. Je ne vois aucune raison de lui dire que la potion du souvenirs que j'ai ajouté à celle de guérison va effacer de sa mémoire tous les événements qui se sont déroulés cette nuit. Il n'y a pas de raison non plus pour lui dire que Pompom sait, ainsi qu'Albus. Ni qu'ils attendent. Ou qu'un des dociles sauveteur d'Albus attend dans une des ailes pour venir miraculeusement le sauver et le ramener à Poudlard pour le soigner. Remplacer ses souvenirs. Laver à jamais de son esprit le souvenir du goût amer de cette nuit. Il n'a pas besoin de savoir que tout cela avait été planifié. Que c'était pour mon salut ainsi je pourrais rester dans mon inestimable position d'espion. Non. Il n'a pas besoin de savoir tout cela.

Alors, tandis que ses yeux se ferment, je me penche vers lui et l'embrasse gentiment sur les lèvres. Ce faisant, ma peau se hérisse mais je veux l'embrasser. Il s'abandonne dans une miséricordieuse inconscience comme ma décoction s'infiltre en lui.

Je laisse mes lèvres s'attarder sur son oreille. « Cent points pour Gryffondor. »

De toute façon, cela n'a aucune importance. Londubat va tous les faire perdre en seulement trois cours de potion.

Je me relève, prêt à tourner les talons et sortir, tête haute, pour reprendre ma place parmi les autres, à côté de Lucius. Je me redresse… et le monde bascule dans l'écœurement. Je titube vers un coin de la pièce tandis que des hauts de cœur me prennent. Je renvois alors le peu d'aliments que j'avais pu avaler au déjeuner.

Je le hais. Je hais Albus pour m'avoir autorisé à faire cela. Je hais Voldemort pour m'avoir forcé à faire cela. Mais plus que tout, je me hais moi pour l'avoir fait. Je me hais d'avoir aimer cela. Et je hais la dérangeante partie de moi qui n'aurait cure de recommencer – pas pour ce qu'il est ou qui il est. Mais juste parce que, pour un moment, il m'avait paru magnifique et que cette beauté était mienne.

Je vomis jusqu'à ne plus pouvoir respirer. Dieu, je le hais.

Cependant, alors que je bois une potion pour faciliter ma respiration et que je défroisse ma robe, je me sens de nouveau malade et réalise pourquoi je suis en train de marcher si rapidement vers mon ancien maître et pourquoi je me sens tellement libéré en murmurant l'incantation qui déclenchera le signal indiquant aux Aurors de Dumbledore de venir chercher le garçon. Parce que pour la première fois, ce n'est pas pour moi. Ce n'est pas pour ma culpabilité. Ce n'est pas pour mon regret. Ce n'est pas pour l'écœurement qui m'a pris lorsqu'il a hurlé « Professeur » comme si c'était la seule chose qu'il connaissait.

C'était pour lui.

Tout pour lui.

. . . .

Hmph.

Comme c'est inutile. Cela ne vaut rien.

- FIN DE LA PREMIERE PARTIE -