Go Back to Being Friends
Chapitre cinq—And Harry Makes Three
disclaimer : Tout l'original est à JK Rowling. Cette fic est de Mysid. La traduction de ce chapitre est due quasi entièrement au travail de Miss JaD (user id : 664547 ) Grand merci à elle pour son aide !
Deux jours plus tard
Padfoot leva la patte, appuya sur le loquet de la porte du petit cottage, et l'ouvrit d'un coup d'épaule. Il avait transformé la poignée en un loquet le jour d'avant afin de pouvoir l'utiliser en tant que chien. Il poussa la porte pour la fermer avant de laisser tomber deux lapins morts sur le sol et de reprendre forme humaine. Remus était assis sur le sofa mais avait tourné la tête pour le regarder entrer.
"Padfoot le plus grand des chasseurs est de retour. Ils ont opposé une vaillante résistance, mais au bout du compte, j'ai été victorieux. J'espère que tu aimes le lapin à cette période du mois."
"Du moment que tu les fais cuire. Il faut que la lune soit un peu plus ronde avant que je ne me mette à aimer le tartare de lapin."
Sirius décida qu'écorcher et nettoyer les lapins pouvaient attendre. Il jeta un bras autour des épaules de Remus comme il s'asseyait à côté de lui sur le sofa et le regarda raccommoder un trou dans la manche d'une robe.
"Voilà ce que j'aime voir—ma chère petite femme faisant de la couture au coin du feu."
"Va te faire foutre, Padfoot."
"Oui, s'il te plait!" Sirius réalisa que c'était sa propre robe, maintenant décrassée, que Remus était en train de recoudre. Sa bonne humeur s'évanouit d'un coup. "Jette-la juste au le feu, Remus. Jamais plus je ne porterais cette chose."
Remus continua le raccommodage. "C'est en assez mauvais état, mais étant donné mon emploi sporadique, je ne peux pas me permettre de jeter quelque chose de toujours utile."
"Je portais ça quand j'ai trouvé James et Lily dans ce qui restait de leur maison. Je portais ça quand Peter a massacré tous ces gens devant moi. J'ai porté ça pendant les douze années que j'ai passées en enfer. Je me baladerais à poil à travers tout Diagon Alley avant de porter cette robe de nouveau."
Remus coupa le fil avec une paire de ciseaux et lissa la robe sur ses genoux. Il réfléchit un moment avant de parler. "D'accord. Tu n'as pas besoin de la porter de nouveau, mais on ne va pas non plus s'en débarrasser. Je la garderais pour les pleines lunes, et si je la détruis accidentellement, ce ne sera pas une grosse perte."
"Merci, mon amour." Et il embrassa la joue de Remus. "Réduis-la en morceau avec ma bénédiction. En plus, j'ai de l'argent dans mon coffre de la banque Gringotts. Tu pourrais aller en retirer un peu, et on pourrait s'acheter des vêtements neufs. Quel âge est-ce que ça a ça, d'ailleurs?" Il tripota la très fine et très rapiécée manche de la robe grise de Remus.
"Trop risqué. Je sais que tu t'en es tiré la première fois, mais tôt ou tard le Ministère pourrait convaincre les gobelins de surveiller ton compte." Remus enfila une aiguille et commença une autre repriseSirius frôla le cou et l'oreille de Remus avec son nez. Il adorait avoir Remus assez près de lui pour pouvoir le toucher.
"Non, les gobelins ne seront jamais d'accord. Le secret est presque aussi important pour eux que la sécurité—mais si ça peut te faire plaisir, je suppose qu'il vaut mieux prévenir que guérir. L'anniversaire de Harry arrive bientôt, mais il me reste encore un peu d'argent de la dernière fois. Remus?"
"Hmm?"
"Est-ce que tu crois qu'il y a une petite chance pour que Dumbledore laisse Harry venir ici pour son anniversaire?"
"Peut-être. Récemment, j'ai ajouté d'autres sorts et charmes de protection à la maison—juste au cas où." Sirius sourit et jeta un coup d'oeil rapide au visage de son amant. Remus avait anticipé sa requête. "Et bien, je savais que tu finirais probablement ici tôt ou tard, Pads, et je voulais que tu sois en sécurité. Et je savais que si tu venais, Harry finirait peut-être par venir te rendre visite, et nous voulons tous les deux qu'il soit en sécurité." Il laissa tomber la vieille robe au sol, son travail inachevé, et tendit le bras pour prendre la main de Sirius. "Mais j'ai réfléchi, si Dumbledore est d'accord pour dire que Harry serait en sécurité ici, peut-être qu'il pourrait rester plus longtemps que pour une simple visite? Je me souviens à quel point Harry voulait vivre avec toi, et avec les sorts que j'ai rajouté et toi et moi pour le protéger, Harry devrait être autant en sécurité ici qu'avec sa famille."
"Et beaucoup plus heureux."
"Le grenier est assez grand pour qu'on en fasse une chambre. Pour l'instant, il y a juste assez de hauteur de plafond pour se tenir debout au milieu, mais avec ton aide, je pense que je pourrais rehausser un peu le toit et installer une lucarne. On pourrait glisser des étagères et des tiroirs sous les parties les plus basses, comme ça la place ne serait pas perdue. Ce ne serait pas très spacieux mais ce serait sa propre chambre, et peut-être que cela le ferait se sentir comme chez lui, et pas comme un simple visiteur."
"Tu y as beaucoup réfléchi, n'est-ce pas?" La bonne humeur de Sirius était de retour en force. Cela appelait à un contact physique plus poussé qu'une vague caresse du cou de son amant. Il monta sur les genoux de Remus, à cheval sur ses jambes. Remus enroula ses bras autour de Sirius tandis que Sirius commençait à détacher la ceinture de la robe de Remus. "Est-ce que je t'ai dit que je t'aimais aujourd'hui, Moony?"
"Oui, mais tu peux me le redire; ça ne me dérange pas. Juste une chose, cependant. Tu dois parler à Harry à propos de nous avant qu'il n'emménage." Sirius ferma les yeux et laissa tomber son front contre celui de Remus. "Si tu ne veux pas, je comprendrais. On l'aura juste pour son anniversaire."
"Non, tu as raison; c'est important. Je lui dirais. C'est juste que—tu sais le temps que ça m'a pris pour le dire à James, et j'étais raisonnablement sûr de la façon dont il réagirait. Mais Harry—je veux dire c'est un gamin génial, Remus, tu le sais aussi bien que moi, mais regarde qui l'a élevé. Pour les Dursley, différent égal mauvais. Cette manière d'éduquer déteint sur les gens."
"Je sais, mon amour. Moi aussi je suis nerveux. Mais j'ai réfléchi et franchement, je suis aussi 'différent' que possible, pourtant Harry ne s'est pas retourné contre moi quand il a découvert que j'étais un loup-garou."
"Et maintenant nous devons lui dire que tu es un loup-garou-tapette" dit Sirius, qui commençait à sourire de nouveau.
Remus plissa les yeux et lui lança son air 'Sois sérieux, Sirius'. "Ca n'est pas grave ce qu'il pense de moi, mais ce qu'il pense de toi importe. Penses-y. Si tu décides de lui dire, tant mieux. Si tu décides de ne pas le faire, je peux vivre avec. C'est juste que je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée qu'il emménage avec nous s'il ne le sait pas.
"James habitait avec moi et ne s'en ait jamais aperçu."
"Je pensais à la façon dont Lily l'a découvert."
"Oh Seigneur! On va devoir s'entraîner tous les jours sur les sorts d'insonorisation avant qu'Harry n'emménage!"
Deux semaines plus tard
"Merci de le surveiller pour nous. Nous ne serons pas rentrés avant six ou sept heures puisque nous devons aller à Londres, chercher l'uniforme de ce cher Dudley et nous voulons qu'il soit fait aujourd'hui même. Vous rendez-vous compte que les fournisseurs de l'école ne vendent même pas sa taille? C'est scandaleux, voilà ce que c'est."
"Il n'y a aucun problème, Mrs. Dursley. Je n'ai pas beaucoup vu Harry ces dernières années, et j'attends avec impatience d'apprendre ses dernières histoires d'école."
"Oh non, il n'a aucune 'histoire d'école'. N'est-ce pas, Harry?" Il y avait indubitablement une menace dans le ton de Pétunia quand elle s'adressa à Harry.
"Non, Tante Pétunia. Rien qui vaut la peine d'être raconté."
"Fais attention à te tenir comme il le faut. Je ne veux pas que tu causes des ennuis à Mrs Figg."
Sirius écoutait l'échange qui se tenait dans l'entrée depuis l'autre côté de la porte du salon. Bien qu'il ai été sous forme humaine, il se retrouva à combattre le besoin de grogner contre Pétunia. A la place, il retourna vers la causeuse en velours couleur lavande et grogna contre les chats qui cernaient Remus tout en le regardant fixement.
"Ils ne me font pas confiance," chuchota Remus.
"Comment peux-tu être aussi calme?" chuchota à son tour Sirius.
"Je ne le suis pas," répondit-il.
La porte s'ouvrit et ils furent debout en un bond. Remus effleura le dos de la main de Sirius avec la sienne pour le rassurer. Harry entra dans la pièce fixant ses pieds, ou peut-être les chats contre lesquels il pourrait peut-être trébucher.
"Tu n'es pas mon seul visiteur aujourd'hui, Harry," dit Arabella Figg avec un sourire dans la voix. Harry releva la tête avec méfiance. Son visage s'illumina de bonheur, et il courut dans les bras de Sirius.
"Je t'avais promis que je te reverrais bientôt, Harry. Est-ce que ta soit disant famille à fait quelque chose qui mériterait que je la transforme en chauve-souris?
"Pas récemment." Harry s'écarta juste assez pour offrir sa main à Remus. "Je suis heureux de vous revoir, Professeur."
"Appelle-moi Remus, Harry." Harry hocha la tête et reporta de nouveau ses yeux sur Sirius. Remus décida que c'était le bon moment pour quitter la pièce. "Je vais aller aider Arabella dans le jardin comme ça vous pourrez parler tous les deux." Avant de sortir, il soutint un moment le regard de Sirius et lui sourit. Sirius sentit la chaleur et le calme l'envahir. Il se rappela la façon dont Harry avait décrit le sentiment qu'il avait ressenti quand il avait entendu la chanson du phoenix.
"Alors, tu es resté chez le Professeur Lupin tout ce temps?" Demanda Harry comme il s'asseyait dans la causeuse.
Sirius faillit s'asseoir à côté de lui, mais il changea rapidement d'avis et prit le fauteuil voisin. "Juste au cas où Harry se sentirait mal à l'aise près de moi une fois que je lui aurais tout raconté."
"Je parie que ça a dû être agréable pour vous deux. Il avait l'air vraiment seul quand il était à Poudlard."
"Il a toujours eu une vie solitaire," dit doucement Sirius. "Mais commençons par parler de toi. Les choses étaient plutôt affreuses la dernière fois que je t'ai vu. Comment vas-tu?"
Sirius se sentit un peu lâche d'écarter ainsi la raison de sa visite, mais il savait aussi qu'il était important qu'il soit disponible pour parler avec Harry. Si Harry acceptait sa relation avec Remus et était d'accord pour emménager avec eux, ces discussions à coeurs ouverts pourraient être plus fréquentes, mais si Harry ne l'acceptait pas—cela pourrait bien être la dernière fois que Harry s'ouvre à lui.
"Je vais bien." Dit Harry. Sirius décida de ne pas le reprendre sur ce mensonge évident.
"Est-ce que ta cicatrice te fait encore mal?"
"Juste durant les cauchemars, mais ce sont vraiment des cauchemars," lui assura rapidement Harry. "Ce n'est pas comme ces autres fois, plus maintenant."
"Est-ce que tu veux m'en parler?"
"Pas tout de suite. La plupart d'entre eux sont liés à Cédric. Tu peux sûrement deviner à quoi ils ressemblent."
"Est-ce que tu arrives à te rendormir après?"
Harry secoua la tête.
"J'ai pas mal de problèmes avec les cauchemars moi aussi," dit Sirius. "Je me suis rendu compte que si je discutais avec Remus après, parfois à propos du cauchemar, parfois à propos de tout sauf du cauchemar, j'arrivais à me rendormir plus facilement."
"Ca doit être bien—d'avoir quelqu'un à qui parler. Quand l'école reprendra, je pourrais parler à Ron, mais je crois que je me contenterais de lui parler d'autre chose. Je ne veux pas donner des cauchemars à Ron aussi. Mais là, maintenant—" Il haussa les épaules.
"Si tu le voulais, tu pourrais m'avoir moi pour discuter."
Harry parut perplexe. "Qu'est-ce que tu veux dire?"
Sirius se réprimanda mentalement. "Fais ton coming out d'abord; invite le après. Oh d'accord, changement de plan." "Remus et moi avons parlé au Professeur Dumbledore, et nous l'avons convaincu que tu serais en sécurité en vivant avec nous deux. Maintenant c'est à toi de voir."
"Bien sûr que je le veux! Est-ce que je peux emménager aujourd'hui?" Les yeux de Harry brillaient comme il souriait avec enthousiasme.
"Attends—ne décide pas encore," l'avertit Sirius. "Il faut que je te dise quelque chose d'autre d'abord. Tu dois savoir avant de te décider."
Le sourire de Harry faiblit, mais ses yeux souriaient toujours joyeusement. "Est-ce que c'est quelque chose de mauvais?"
"Non—enfin—je suppose que c'est à toi de voir. J'ai besoin de te parler de Remus et moi." Sirius surveilla le visage de Harry, guettant prudemment le moindre signe d'un soupçon. L'expression de Harry était neutre comme il clignait des yeux derrière ses lunettes. "Il est exactement comme toi, James. J'espère que tu te marres bienà mes dépends en ce moment. Comment est-ce que je commence?"
"J'aime Remus." Toujours neutre. "Ce que je veux dire c'est, je suis amoureux de Remus. Je suis gay, Harry." "Bisexuel, en fait, mais ne compliquons pas les choses."
Harry fronça légèrement les sourcils, et Sirius retint sa respiration.
"Est-ce qu'il t'aime aussi?"
Sirius hocha la tête, retenant toujours sa respiration.
"C'est bien. C'est affreux quand ce n'est pas réciproque, n'est-ce pas?"
"Horrible," acquiesça Sirius. "Tu dis ça comme si tu parlais par expérience. Quelqu'un dont tu veux me parler?"
Harry se trouva soudainement intéressé par l'idée de caresser le chat assit à côté de lui. "Pas vraiment. C'est de l'histoire ancienne de toute façon." Quand il regarda de nouveau vers Sirius, son front était toujours ridé par l'inquiétude.
"Peut-être que ça l'aiderait si je lui disais ce que tu ressentais, James." "Je ne sais pas ce qu'on t'a appris à croire à propos de l'homosexualité, Harry, mais pour ce que ça vaut, tes parents approuvaient tous les deux notre relation."
"Alors, ce n'est pas quelque chose de nouveau."
Sirius ne pu s'empêcher de sourire. Cela lui semblait très nouveau à lui. Les deux semaines passées avaient été comme une merveilleuse lune de miel. "Et bien, ça l'est, et ça ne l'est pas. Tu vois, Remus et moi avons commencé à—" Mets-y les formes, Padfoot," "—sortir ensemble quand on était à l'école, mais on a rompu quand on avait dix-neuf ans. Complètement ma faute. On est restés amis mais seulement amis. On s'est remis ensemble il y a juste deux semaines, le jour après que j'ai emménagé avec lui. Je crois que tes parents seraient vraiment heureux pour nous."
Harry sourit, mais ses yeux étaient toujours troublés. "Je suis heureux pour vous moi aussi. Vous méritez tous les deux d'être heureux."
"Qu'est-ce qui t'embête, Harry? Et ne dis pas, 'Rien.' Tu fronces les sourcils depuis que je t'ai parlé de Remus et moi."
Le visage de Harry passa de l'inquiétude à la panique. "Je suis désolé. Je n'ai pas fait exprès."
"C'est bon. Je ne suis pas en colère. Tu ne peux pas t'empêcher de ressentir ce que tu ressens. Tu n'approuves pas."
"Non, c'est pas ça. C'est juste que—peut-être que je ne devrais pas emménager avec vous maintenant."
"Oh." Sirius réalisa soudain que pour un adolescent, il y avait tout un monde de différences entre accepter deux hommes gays dans son entourage et vivre avec eux pour de vrai. Maintenant ce fut au tour de Sirius de s'occuper en caressant les chats d'Arabella. Il ne voulait pas que Harry voit la peine dans ses yeux. "Si tu n'es pas à l'aise avec fait de vivre avec nous, je comprends. Mais j'espère que tu viendras au moins nous rendre visite, peut-être pour ton anniversaire."
"Je veux vivre avec vous, mais—"
Sirius releva de nouveau la tête juste pour voir que Harry était maintenant en train d'étudier le tapis. Impulsivement, il se laissa tomber sur les genoux en face de Harry et rencontra son regard.
"Qu'est qu'il y a, Harry? Tu peux me le dire." Harry hésita encore. Son front était même encore plus plissé. "Si tu étais ton père, je te ficherais une claque derrière la tête en disant, 'Crache le morceau, Potter.' En fait, dans environ une minute, je vais peut-être essayer ça."
Harry sourit un peu. "C'est juste que je ne veux pas me retrouver entre vous deux. Toi et le professeur Lupin venez juste de vous remettre ensemble. C'est un peu comme votre lune de miel ou quelque chose comme ça. Je sais que tu as l'impression de devoir t'occuper de moi, et c'est vraiment gentil de ta part de proposer, mais je ne veux pas vous déranger."
"Tu ne nous dérangeras pas—à moins que tu ne monopolises la salle de bains quand Remus et mi voulons regarder les étoiles, mais ça c'est une autre histoire." Il fut ravi de l'air confus sur le visage de Harry à cet énigmatique commentaire. "Je ne t'invite pas à vivre avec nous parce que je m'y sens obligé, Harry. Je veux vraiment de toi avec moi. Tu me manques. Tu ne te rappelles pas, mais on était très copains. On avait souvent de longues conversations ensemble. Elles étaient plutôt à sens unique, mais tu étais un très bon auditeur." Harry sourit à cette dernière plaisanterie. "On ne peut pas rattraper le temps perdu, mais je ne veux pas perdre encore plus de temps avec toi. Remus ressent exactement la même chose. En fait, il a émit l'idée que tu emménages avec nous avant que je ne le fasse."
"Vraiment?"
"Oui, vraiment. A peine j'avais emménagé qu'il m'a mis au boulot pour que je l'aide à transformer le grenier en chambre pour toi. Il avait déjà planifié tous les détails. Je crois qu'il y pensait depuis le moment où il a découvert que j'étais innocent, qu'il espérait que toi et moi, on emménagerait tous les deux avec lui."
Harry paru quelques peu abasourdi. Il avait l'air stupéfait de savoir que Sirius n'était pas le seul à vouloir de lui, mais que Remus le voulait tout autant.
"Bien sûr qu'il est surpris. Il a vécut toute sa vie dans une maison où il n'était pas désiré," réalisa Sirius. "Peut-être qu'une partie du problème se trouve dans le fait que tu considères toujours Remus seulement comme ton professeur. Votre passé commun remonte à plus loin que ça." Une idée vint heurter Sirius, et il saisit le poignet de Harry comme il se relevait. "Viens." Il traîna Harry à travers la maison jusqu'au jardin, derrière. "Quand on sera dehors, demande à Remus ce dont on discutait pendant le petit déjeuner."
Juste avant qu'ils n'atteignent la porte du fond, Sirius prit sa forme canine. Les odeurs distinctes de légumes cuits et d'urine de chat devinrent étouffantes, mais pas vraiment déplaisantes, juste intéressantes. Quand Harry ouvrit la porte, les odeurs du jardin devinrent même encore plus intéressantes. Padfoot résista au besoin urgent de trotter vers la plus intrigantes d'entre toutes et de plonger son museau dans son entrejambe. A la place, il se tint à côté de son filleul nerveux.
Arabella était en train de pointer quelque chose avec sa truelle et de donner des instructions à Remus, mais toute son attention était focalisée sur l'adolescent à côté de Sirius. Remus serrait très fort les mauvaises herbes qu'il venait juste d'arracher, attendant la décision de Harry. L'expression sur son visage était contrôlée avec soin, prête à masquer la douleur d'un rejet. Sirius ne pouvait s'empêcher de penser que c'était l'expression que Remus portrait à chaque fois que quelqu'un découvrait qu'il était un loup-garou.
Sirius aboya brusquement. Remus posa immédiatement son regard sur Sirius et nota l'agitation de sa queue. Presque imperceptiblement, son corps se relâcha de soulagement. Il reporta de nouveau son regard sur Harry.
"Pr— Remus? Euh, Sirius a dit que je devais vous demander ce dont vous aviez parlé pendant le petit déjeuner."
Remus sembla perplexe et déplaça de nouveau son regard sur Sirius. "Nous avons parlé de plusieurs choses. Laquelle? La chambre de Harry? Les chats d'Arabella? Le premier mot de Harry?"
Sirius aboya encore.
"Mon premier mot? Qu'est-ce que c'était?"
Remus eut un sourire heureux. "Moony. James et Sirius étaient assez jaloux, mais Lily pensait que c'était adorable. Ton second mot a été 'Papa.' Est-ce que tu as décidé si tu voulais vivre avec nous, Harry?"
Sirius sentit Harry frotter la fourrure entre ses oreilles. "Si vous êtes sûrs que vous voulez de moi."
"Bien sûr que nous le sommes," dit Remus surpris.
"Quand est-ce que je peux emménager?"
Après le dîner
Remus s'appuya contre le mur de pierre et essaya de s'abandonner à la sensation de bonheur. Le pessimiste qui demeurait au sein de son âme, "Un de mes monstres intérieurs," essayait de gâcher le moment en lui rappelant que le bonheur était éphémère, mais Remus ne le laisserait pas gagner et gâcher cette soirée. "Ce moment ne durera pas—une raison de plus d'en jouir entièrement maintenant et de chérir le souvenir plus tard."
La scène devant lui, lui était familière. Tant de fois il s'était assis à côté du feu dans la salle commune des Gryffindor et regardé Sirius et James assit l'un à côté de l'autre sur l'un des sofas rouge et moelleux, leur tête penchées sur un livre quelconque, complotant ensemble ou rigolant à propos d'une farce bien exécutée.
Remus n'était pas heureux parce que la scène devant lui correspondait si bien à ses souvenirs; il était heureux parce que Sirius et Harry étaient heureux. Pour la première fois depuis la nuit où il était arrivé, Sirius parcourait l'album photo—et cette fois, les souvenirs provoquaient des rires à la place des larmes.
"Pourquoi toi et mon père avez les cheveux violets sur celle-là?"
"Snape et quelques autres Slytherins voulaient se venger de nous pour leur avoir teint les cheveux en rose, mais la blague s'est retournée contre eux. James et moi avons gardé la tête haute et laissé nos cheveux violet jusqu'à ce qu'ils reprennent leur couleur d'origine. Cela a pris trois semaines pour qu'ils redeviennent noir, pas vrai, Moony?"
"Um-hmm. Mais ce n'est pas Snape qui a fait ça."
Sirius releva les yeux surpris et s'aperçut que Remus portrait ce que Lily appelait, "Le Sourire-Mona-Lisa de Remus." Il lui sourit, secouant la tête.
"Harry, je vais te confier un petit secret. La moitié des bêtises que nous avons réussies étaient des idées de Remus—y comprit teindre en rose les cheveux des Slytherins—et si ce n'était pas son idée au départ, il a probablement quelque chose à voir dans le perfectionnement du plan. La seule raison qui fait que James et moi, et pas Remus, avions des réputations de fauteurs de troubles était parce que James et moi aimions nous attribuer les mérites de nos efforts, alors que Remus se satisfait d'attendre une vingtaine d'années pour se confesser."
"Puisque j'en suis aux aveux—je voulais teindre vos cheveux en vert, comme ça vous auriez vraiment pensé que c'était un coup des Slytherins, mais Peter ne m'a pas lassé faire. Il disait que des cheveux vert sur des Gryffindors, c'était trop cruel, et il m'a aidé à faire une autre couleur à la place."
Le sourire de Sirius disparut à l'instant même où le nom de Peter fut mentionné. Remus haussa les épaules, comme pour dire, "Pourquoi pas Peter?"
"Peter était bien meilleur en potions que je ne l'étais. J'avais besoin de son aide pour ne pas vous empoisonner tous les deux par accident." Remus décida de détourner l'attention de Sirius loin de Peter. Il regarda Harry. "C'était avant que ton père ne tombe désespérément amoureux d'une de nos camarades de classe aux yeux vert, autrement il aurait probablement aimé les cheveux vert. Y-a-t-il autre chose qui te paraît intéressant là dedans, Harry?"
Harry saisit l'allusion et reprit le feuilletage de l'album.
"C'est toi, n'est-ce pas?" demanda-t-il à Sirius.
"Ouais. C'est celle où tu me fais des caresses pendant que tu es en train de lire sur ton lit, Moony. Quand j'ai commencé à apprendre à me transformer, je me changeais souvent en chien dans notre dortoir."
"Tu aimais juste qu'on te fasse des caresses."
"Exact—spécialement toi, Moony."
"Menteur."
"Est-ce que vous avez une photo de mon père quand il est en cerf?" Demanda Harry à Remus.
"Page suivante, je pense."
Harry tourna lentement la page, comme s'il avait peur d'effrayer le cerf qui irait se cacher hors de sa vue s'il bougeait trop soudainement.
Remus n'avait pas besoin de voir la photographie; il la connaissait très bien. Un grand et imposant cerf avec des bois blanc et pointus, sortait de l'ombre de la forêt et se dirigeait vers la lumière dorée du soleil dans la clairière. Chaque mouvement—les pas sûrs et volontaires, le léger balancement, vers le bas, des bois en direction de l'appareil photo avant de regarder directement dedans—tout disait à l'observateur qu'il avait affaire à une créature pleine de calme, de pouvoir et de force contrôlée. Prongs n'était pas un habitant timide de la forêt. Il était apparenté à Cernunnos, le dieu-cerf vénéré par les Celtes en tant que protecteur des animaux. "Harry doit ressentir ça aussi. Après tout, Prongs est son Patronus."
"Tu vois pourquoi je me sentais en sécurité à courir libre sous la pleine lune," dit tranquillement Remus à Harry. "Il n'y avait aucune chance que ton père ou Sirius me laisse les semer et aller blesser quelqu'un."
Harry hocha la tête mais ne décolla pas ses yeux de la photographie.
"Prends-la," insista Remus. "C'est la tienne."
Au moment où Harry disait, "Non, c'est la votre. Je ne peux pas," sa main se déplaça légèrement vers la photo.
Remus regarda Sirius dans les yeux et fit un geste de la tête en direction de Harry. Sirius fit comme il le lui avait silencieusement dit. Il fit glisser la photo hors des coins cartonnés et la déposa dans la main de Harry.
Harry releva des yeux surpris, d'abord sur Sirius, et puis sur Remus. "Vous êtes sûr?"
"J'ai ma propre copie," dit Remus comme il plaça sa main sur son coeur, "là."
"Merci—Remus."
"De rien, Harry."
Les yeux de Harry parurent suspicieusement brillants, et Remus savait que peu de choses embarrassaient plus un garçon de presque quinze ans que de pleurer devant des adultes. Il décida d'utiliser l'horloge sonnant onze heures comme excuse pour secourir Harry.
"Il est tard, Harry. Pourquoi n'irais-tu pas te préparer pour aller au lit?"
Harry hocha la tête et alla dans la salle de bains. Sirius le regarda s'en aller avec un sourire, puis retourna son sourire sur Remus.
"Est-ce que tu vas me rejoindre sur le sofa? Ou est-ce que je vais devoir te rejoindre sur le sol?"
"Tu m'as l'air d'être plus à l'aise," répondit Remus. Dès que Remus s'assit sur le sofa, Sirius posa sa tête sur les genoux de Remus et laissa pendre ses longues jambes sur le bras du sofa. Remus commença à faire courir ses doigts à travers les cheveux de Sirius, devinant sans peine que c'était ce que son amant attendait. "Plus agréable que la soie."
"Je t'avais dit que tu étais doué avec les gosses," dit Sirius comme il levait les yeux sur Remus, avec un sourire satisfait.
"Je n'ai jamais dit le contraire. J'ai juste dit que je ne serais le père de personne. Et toi, Sirius? Est-ce que tu le regretteras si tu n'as jamais d'enfants?"
Sirius tourna la tête et fouilla le ventre de Remus avec son nez. "J'aurais regretté de ne pas être avec toi bien plus. De toutes façons, je pense que Harry nous donne assez de fil à retordre, tu ne crois pas?"
"C'est vrai."
"Il est notre louveteau."
Remus eu un rire qui se transforma en une toux étranglée presque immédiatement.
"Excuse moi? Louveteau? Son père était le cerf, tu te souviens? Et redresse toi avant qu'il ne sorte de la salle de bains. Cela pourrait paraître quelque peu suspect vu de derrière le sofa."
"Oh!" Sirius se redressa immédiatement. "Je suppose qu'on ne devrait pas trop le choquer pour la première nuit qu'il passe ici." Il se tourna assez pour reposer l'une de ses jambes pliées sur les genoux de Remus et pour jeter un coup d'œil sur la porte de la salle de bains. Puis il se hâta dans son explication. "Ce que je veux dire c'est que, nous sommes ta meute. Ou du moins, c'est comme ça que je l'ai toujours ressenti. Et dans chaque meute de loup, il n'y a qu'un seul couple qui a des petits. Tous les autres membres de la meute prennent soin de ces petits juste comme s'ils étaient les leurs."
"Et Harry est le petit de notre meute," finit Remus pour lui. Sirius hocha la tête, ses yeux sondant ceux de Remus, à la recherche d'une approbation ou d'un rire.
Quand ils étaient jeunes, Remus avait occasionnellement entendu Sirius faire référence à eux en tant que meute, mais il s'était demandé si Sirius utilisait juste le terme ou s'il le comprenait réellement. Maintenant, en entendant Sirius expliquer leur relation avec Harry en terme dynamique de 'meute', il su que Sirius ne comprenait pas seulement les relations au sein d'une meute de loups, mais qu'il comprenait aussi ces instincts de loup qui étaient une part de Remus. "Il me comprend—les deux 'moi'—tout de moi."
"Est-ce que ça te dérangerais si je te disais que tu penses comme un loup-garou?"
L'appréhension de Sirius disparu en un sourire heureux. "Je le considèrerais comme un compliment."
Le clic indiquant l'ouverture de la porte de la salle de bains interrompit un baiser très prometteur. Sirius se rassit un peu plus loin de Remus mais laissa sa jambe repliée sur ses genoux. Il ne voulait pas que Harry se sente comme un intrus—alors pas de roulage de pelle sur le sofa avec Remus comme un ado-bourré-d'hormones—mais il ne prétendrait pas qu'ils n'étaient pas attirés physiquement l'un par l'autre.
Harry hésita près de la porte, sentant qu'il avait interrompu un moment intime. Les cheveux encadrant son visage étaient un peu mouillés, et son visage était encore rose d'avoir été frotté et nettoyé.
"Prêt pour aller au lit, Harry?" demanda Sirius.
Harry hocha la tête et fit un pas hésitant plus près du sofa et des escaliers qu'ils avaient installés juste derrière. Il portait la photo de Prongs avec précaution, d'une manière protectrice.
"Seulement souviens-toi," continua Sirius, "si tu fais un cauchemar, n'hésite pas à m'appeler ou à venir frapper à notre porte. J'ai le sommeil léger ; je me réveillerais."
"Ca ira," lui assura Harry. Il releva légèrement le menton comme pour essayer de se grandir le plus possible. Il marcha jusqu'au bas des escaliers.
"Bien, je me sentirais mieux si tu me réveillais et me parlais. D'accord?"
Harry sourit avec reconnaissance à Sirius. "D'accord. Bonne nuit." Il déplaça son regard sur Remus. "Bonne nuit, et merci encore pour la photo."
"De rien."
"Et de me laisser rester ici."
"Non, merci à toi d'être là. Nous sommes heureux que tu sois là, Harry."
Harry eut un sourire timide et monta les escaliers. Sirius le regarda avec un sourire ravi. Remus étendit le bras pour lisser les cheveux noirs soyeux. Sirius ferma les yeux et se rallongea, appréciant la caresse.
"Je te disais que tu aimais juste que les gens caresse ta fourrure, Padfoot."
"Spécialement—"
"Non, pas spécialement moi," dit Remus, essayant de paraître sévère. "Tu laissais James te caresser,"—"etPeter,"—"et Lily et Ivy, et ces troisièmes années quand on était à Hogsmeade, et Hagrid une fois, et—"
"Et est-ce que Padfoot s'est déjà traîné dans un lit avec l'un d'entre eux, et frotté sa fourrure contre l'un d'eux tandis qu'ils étaient nus et sentaient encore comme le loup qu'ils avaient été la nuit d'avant?"
Remus sourit malgré lui. "Puisque aucun d'eux n'a jamais été un loup, je suppose que la réponse est 'non'." Il glissa sa main entre les boutons de la chemise de Sirius et caressa la ligne de duvet au milieu du ventre de Sirius. "Et cette partie sur 'se traîner dans un lit et se frotter l'un contre l'autre' me semble intrigante. Est-ce que ça t'embête si je ne sens pas le loup ce soir?"
"Pas du tout," dit Sirius comme il se levait du sofa et tirait Remus derrière lui jusqu'à la chambre. "Je suis si content que tu aies appris comment lancer un sort d'insonorisation, Moony. On pourra hurler autant qu'on le veut sans déranger le louveteau."